jeudi 30 juillet 2020

La campagne pour restaurer le Vieux Monde est lancée

 
 

Nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie – il faudra sans doute de longs mois – que déjà les tenants du Vieux Monde, Macron et son gang tentent de le restaurer. Le plan est assez simple : faire de la dette pour empêcher l’effondrement, dans un deuxième temps relancer l’économie vers la croissance, et ensuite faire payer l’addition comme d’habitude aux salariés et aux plus pauvres. C’est la technique qui avait très bien fonctionné après la catastrophe de 2008, et qui avait permis au capital financier de consolider son pouvoir. C’est également sans surprise que l’Union européenne va dans le même sens. Certes les néolibéraux nous disent qu’il faut changer, mais ça c’est du vent, tout est en train de se mettre en place pour qu’il n’y ait aucune rupture d’avec l’ancien monde. Donnons un simple exemple, l’Union européenne, complètement à la ramasse dans la crise du coronavirus, vient de nommer BlackRock, multinationale américaine gérant des fonds de pension pour une valeur estimée de 6500 milliards de dollars, pour la conseiller en matière d’environnement ! Quand on sait que cette firme est impliquée dans des activités pétrolières très polluantes, ça fait un peu désordre[1]. Comment peut-on d’un côté dire qu’on va changer, et de l’autre faciliter la vie de cette multinationale véreuse ? La réponse est très simple, c’est que l’Union européenne est corrompue, ou plutôt, elle est l’émanation du pouvoir des multinationales. Le 23 avril les membres du Conseil européen ne sont pas arrivés à se mettre d’accord sur rien, et donc le plan de relance, ce sera comme d’habitude chacun pour soi. On a beau invoquer la nécessité de plus de solidarité en Europe, c’est toujours moins qu’on obtient, avec d’un côté l’Allemagne bien sûr, mais ses laquais, notamment les Pays-Bas, et de l’autre les pays latins qui tirent la langue et vont en chier davantage pour rentrer dans les clous de la discipline budgétaire. Car si les règles aberrantes de l’Union européenne – déficit de moins de 3% et dette en dessous de 60% du PIB – ont été abandonnées momentanément par la force des choses, il va de soi qu’elles vont revenir. Il faudrait tout de même se rendre un jour compte que ces règles sont mauvaises depuis qu’elles existent, conçues comme le pilier de la politique économique de convergence en Europe, elles n’ont jamais fonctionné :

– d’abord parce que presqu’aucun pays ne les a respectées totalement sur la durée de la vie de l’euro, même l’Allemagne, et donc si personne n’arrive à les respecter vraiment, en une vingtaine d’années, c’est bien qu’elles sont inapplicables ;

– ensuite parce que ces règles ont entraîné l’Union européenne toute entière dans la stagnation économique, le pseudo-succès de l’Allemagne étant largement compensé par la déconfiture de la Grèce et de l’Italie, et dans une moindre mesure celle de la France.

C’est dans ce contexte que doit s’apprécier aujourd’hui le manque de confiance dans l’Union européenne, et plus encore la velléité de certains pays à vouloir en sortir. La solidarité européenne n’existe pas, n’a jamais existé, et elle ne verra jamais le jour, malgré les rodomontades du président-fou et les déclarations de principes des uns et des autres, il n’existera toujours qu’une Europe allemande à la botte des multinationales. C’est cet ordre là que l’oligarchie va tenter de restaurer, en donnant pour mission à chaque Etat de se débrouiller tout seul pour faire repartir son économie. 

Le président français Emmanuel Macron en visioconférence avec des membres du Conseil européen, le 23 avril à l’Elysée 

Pour éviter un soulèvement populaire, le gouvernement français va sans doute reporter les mesures ignobles sur l’allocation chômage dans le lointain. Il y a aujourd’hui pratiquement 50% de chômeurs en France. Le surcoût de ce chômage inopiné est pour l’instant estimé à 60 milliards €[2]. De la même façon le déficit de la Sécurité Sociale a explosé, il est pour l’instant évalué à 42 milliards €[3]. Ce chiffre, comme le précédent, est mis en exergue pour bien nous faire comprendre que cet argent il va bien falloir le payer tôt ou tard, et donc en baver. Darmanin et Le Maire, la doublette de l’économie, l’ont dit et répété. Seulement on nous a déjà fait le coup en 2008, avec pour résultat de se retrouver avec des services publics en capilotade et un hôpital public à l’agonie, en France, comme en Italie. Le monde comme il fallait s’y attendre milite pour ce Vieux Monde en nous préparant à ce scénario. Dans un article édifiant, publiant en accès direct sous la signature absconse des décodeurs, ils nous expliquent qu’on ne pourra pas faire autrement que de rembourser la dette[4]. Ils détaillent donc les possibilités. Ils insistent sur le fait que la France a besoin pour financer son déficit, de trouver des préteurs sur le marché, or si la France ne revient pas à la règle des 3% de déficit et des 60% de dette publique, alors, les marchés la bouderont. Et donc que tôt ou tard on devra revenir à ces règles absurdes qui nous tuent à petit feu. Ils ont raison si on veut restaurer le Vieux Monde dans lequel domine la finance. Ils ont tort si on veut s’émanciper justement de la tutelle de la finance internationale et construire un monde nouveau où l’efficacité des services publics serait restaurée. C’est exactement la même chose en ce qui concerne l’annulation de la dette. Les déconneurs du Monde pensent que ce qu’on peut faire pour l’Afrique ne peut pas être fait pour la France ou pour l’Italie. Toujours cette idée véreuse de la crédibilité du pays sur les marchés financiers. Annuler la dette, nous disent ces fameux déconneurs, ce serait ruiner le secteur bancaire et par suite l’économie toute entière qui est dans sa dépendance. Ils ont raison, en ce sens que pour restaurer l’ancien système, il faut en passer par les fourches caudines de la finance. On voit donc le dilemme, soit on ruine les banquiers, soit on ruine le pays. C’est un choix politique qui doit être assumé. Et en effet si on ne veut pas que ce soient les pauvres et les salariés qui paient la dette, il faut bien que ce soit les rentiers, donc les banques. Cette idée en amène une autre très simple : pour répudier la dette, la France doit récupérer sa souveraineté monétaire. Ce qui est d’ailleurs indispensable si la France veut restaurer une puissance industrielle, notamment dans le domaine sanitaire, elle ne pourra jamais le faire dans le cadre des traités européens. On voit donc que la nécessité de sortir de l’euro et des traités européens est soutenue d’abord par la nécessité de restaurer notre souveraineté – nous voyons qu’en effet et pour la deuxième fois en vingt ans la solidarité européenne n’existe pas, plus que nous l’Italie l’a chèrement payé.  Et comment en serait-il autrement dans une boutique qui ne fonctionne que sur l’idée de concurrence entre nations ? En outre, il faut comprendre que la production et la consommation du type de celles qu’on connaissait avant le virus, ne pourront jamais reprendre dans un cadre austéritaire car il n’y aura pas assez de pouvoir d’achat. Il y a un problème un peu plus technique si on peut dire, c’est que de très nombreuses entreprises, moyennes ou petites, ne pourront pas obtenir d’aides[5], ce qui veut dire que le nombre de faillites va exploser dans les mois qui viennent, et évidemment les faillites engendre du chômage et le chômage entretient la crise. 

 

Passons cependant sur cet aspect important, et faisons comme si les aides de l’Etat allaient sauver toutes les entreprises. Les idées fausses ont la peau dure, surtout si elles présentent un intérêt pour l’oligarchie. Tout le monde a vu cette buse de Macron qui décidément ne comprend rien à rien, qui s’est précipité pour soutenir le lobby de l’agriculture industrielle, celle qui marche à coups de pesticides et qui se drogue au glyphosate, cette agriculture pourrie qui en outre une main d’œuvre souvent d’origine étrangère parce que c’est moins cher. Les vrais paysans qui font ce qu’on appelle du bio, sont évidemment très en colère, parce qu’ils ont compris quelle serait l’agriculture que le président-fou allait soutenir, celle qui alimente les hyper-marchés et qui nous empoisonne à petit feu. Cette parade dans le Finistère est considérée comme une déclaration de guerre à une agriculture plus respectueuse de l’environnement, et donc en contradiction avec le baratin destiné à nous faire croire qu’on va aller vers une « transition écologique »[6]. Autrement dit l’idée est de restaurer un modèle économique qui est dans l’ensemble hostile au genre humain, mais qui préserve, croit-on, le profit des plus riches. Il ne s’agit pas d’en inventer un autre, que ce soit pour l’agro-alimentaire ou pour l’industrie. C’est à peine si on admet dans ce monde-là qu’il faut faire rouler les automobiles à l’électricité et non pas à l’essence. Je passe sur le fait qu’une voiture électrique pollue autant sinon plus que son homologue au diesel[7]. Substituer une forme d‘énergie à une autre ne fait que déplacer le problème, sans parler d’une dépendance à des minerais rares qu’on ne produit pas chez nous. Changer vraiment ce serait changer l’idée même de déplacement et de mobilité. 

Macron bouffonnant dans la promotion de l’agriculture industrielle 

A cet égard il est extrêmement significatif que l’Etat français, mais aussi celui des Pays-Bas, se soit lancé dans le soutien à fonds illimités ou quasiment d’Air France-KLM qui se trouve quasiment en faillite. On parle du côté français d’une aide de 7 milliards d’euros. En se portant à son secours pour des sommes aussi folles, bien plus importantes que ce qu’on mise sur l’hôpital public pour le rénover, l’Etat affiche qui a son oreille et qui ne l’a pas[8]. On sait déjà que le prêt de 7 milliards que l’Etat français s’apprête à mettre en place pour Air France ne sera sans doute jamais remboursé[9]. On peut mettre ces milliards en face du plan plus que chiche que Macron et son gang va développer pour l’hôpital. Il est plus important de sauver une activité qui pollue gravement, que de développer un service public qui sauve des vies et soigne les populations. Cette attitude du gouvernement montre que pour lui il est plus important de sauver le capital, quel qu’il soit, que de sauver le travail, voire même préserver la sécurité sanitaire des Français. Comme disait l’ignoble député macronien Laurent Alexandre, un semi-fou transhumaniste, à propos des Gilets jaunes, les travailleurs sont des êtres substituables, des coûts à réduire, et éventuellement des clients. On en a tellement sous la main qu’on peut bien en laisser mourir quelques-uns. Comme toujours après une crise, il faut repenser le monde d’après. Mais comme l’oligarchie pour l’instant n’est pas ruinée, elle s’y refuse. Les arrogants patrons de Ryanair et d’Easyjet, énormes pollueurs, qui font dans le low-cost ont déjà annoncé qu’ils comptaient reprendre leurs vols rapidement et remplir leurs appareils comme avant, sans laisser de distance de sécurité entre les passagers pour que leur entreprise soit rentable[10]. On se doute qu’ils feront tout ce qu’ils peuvent pour pouvoir continuer à polluer la planète. Ils ont les moyens d’acheter des politiciens corrompus, il y en a tout plein en Europe et ailleurs qui ne demandent que ça. Dans le monde moderne, mondialisé, une grande partie des emplois dépend du tourisme. Cette activité stupide qui était jusqu’à cette année une des plus polluantes, est responsable pour partie du réchauffement atmosphérique[11]. Or il va de soi que cette activité n’est rien moins qu’essentielle. Les gouvernements des pays riches vont venir au secours de cette calamité. Car cette activité plus que contestable, qui est aussi un vecteur dans la transmission du coronavirus, engendre à sa suite la hausse des vols aériens, l’augmentation de la domesticité dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, et pire encore transforme des villes qui, comme Athènes ou Venise, possèdent des vestiges d’un passé prestigieux en une sorte de supermarché permanent dont la vulgarité est seulement compensée par la cupidité de ceux qui vivent de cette misère. Il est d’ailleurs assez ahurissant de voir que des soi-disant écolos défendent cette activité au nom d’une meilleure connaissance du monde et des autres. Ils prônent donc un « tourisme propre », mais ça, ça n’existe pas. C’est un compte de fée. Les professionnels du tourisme savent que le tourisme écoresponsable n’est qu’une toute petite activité de niche, en quelque sorte une activité qui justifie l’ensemble du tourisme de masse qui lui ne peut qu’être destructeur pour l’environnement comme pour le patrimoine.   « On peut se raconter tout ce que l’on veut, si on veut adopter des pratiques durables, il faut arrêter de prendre l’avion » dit Saskia Cousin[12]. Mais le tourisme sans l’avion peut-il exister vraiment ? C’est en vérité une activité récente dont peut-être on peut se passer. Et je ne parle même pas de cette ignominie que sont les immenses paquebots de croisières qu’on a vu jusque dans les lagunes de Venise. 

 

Repenser le monde comme font semblent de le croire les bureaucrates européistes ou l’oligarchie, ce serait repartir des besoins véritables. Il faudrait donc commencer par repenser l’agriculture qui est la base de tout le reste. Interdire l’agriculture industrielle, celle qui plait tant à Macron. Contrairement à ce qu’on pense, on avance un peu en ce sens – même si c’est trop lent – de plus en plus de consommateurs se dirigent vers des paysans indépendants qui refusent de vendre leurs productions aux hypermarchés. Beaucoup de jeunes producteurs travaillent dans ce sens, produire « propre », vendre directement aux consommateurs, c’est ce qu’on appelle les circuits courts. On voit fleurir des petits établissements qui vendent ces produits, et qui sont gérés directement par les producteurs. Il ne faut pas oublier que l’agriculture est à la fois la base de l’indépendance d’une nation, mais c’est aussi la base de sa culture au sens le plus large. Dans certaines régions, on voit des paysans revenir en arrière et travailler avec des chevaux de trait. Ces exemples montrent que ce dont il s’agit en urgence, c’est d’admettre que nous avons fait fausse route, et d’abandonner l’idée stupide et macronienne de « progressisme », de recréer des identités locales. 

 

Ce que j’avance ci-dessus parait à priori utopique, mais à mon sens, c’est bien de vouloir restaurer le vieux modèle qui relève d’une fantaisie lugubre. Les manœuvres de cette engeance bureaucratique au service des puissances de l’argent – notamment les économistes – vont cependant se heurter à une réalité plus douloureuse. Avec un chômage aussi élevé, il sera impossible de faire repartir l’économie sur des bases anciennes. Que ce soit dans le tourisme, ou dans le secteur du textile et de la high-tech, les consommateurs ont pris de nouvelles habitudes. Ces tendances étaient déjà à l’œuvre avant la crise sanitaire que nous traversons. Le capitalisme a besoin de se renouveler en permanence pour réinvestir ses profits et élargir sa base – c’est ce que nous expliquait déjà il y a cent cinquante ans Marx. Se renouveler, cela veut dire de créer de nouvelles marchandises qui pourraient exercer une attirance sur le consommateur. Mais on ne voit rien venir depuis au moins une vingtaine d’années. Certains audacieux misent des milliards sur la 5G, mais celle-ci a beaucoup de plomb dans l’aile, non seulement elle est perçue comme dangereuse pour la santé, mais elle est aussi perçue comme inutile. Cette nouvelle technologie suppose que les consommateurs veulent un accès à Internet ultra-rapide. Mais sont-ils prêts à le payer ? Rien n’est moins sûr, et cela d’autant que les consommateurs sont maintenant appauvris et le seront encore plus dans les mois qui viennent[13]. Il est tout à fait possible que les « confinés » redécouvrent les vertus de la lenteur ! Et cela d’autant plus que, comme je l’ai déjà souligné, la crise et le chômage s’auto-entretiennent. En 1929, il s’agissait d’une simple crise de la demande, donc l’excès d’offre pouvait être compensé par un meilleur partage de la valeur en faveur des salariés et des plus pauvres. Les besoins essentiels à satisfaire étaient encore énormes. Rien de tel aujourd’hui. Certes nous sommes dans une crise de la demande depuis au moins 2008, mais cette crise, outre qu’elle ne porte pas sur les biens essentiels à la vie, se double de deux autres crises, d’abord évidemment la crise environnementale, qui commence à être bien connue, et puis une crise sanitaire qui a mis à jour que la sécurité physique des citoyens n’était plus assurée. Au niveau mondial il semble qu’on soit dans un excès d’offres de biens industriels – textile, hugh tech, automobiles, et en même temps dans une pénurie potentielle de produits alimentaires. Ce qui démontre amplement que le capitalisme et les règles du marché, adossées à un Etat corrompu, ne fonctionne pas pour l’intérêt de tous, mais pour l’intérêt de quelques uns. 

 

Cette crise gravissime sur laquelle on ne cesse d’alerter est présentée dans un texte intéressant, Propositions pour un retour sur terre. Cette tribune écrite par sept écologistes[14], souligne que justement l’annulation de la dette est nécessaire pour redéployer l’économie dans un sens plus respectueux de l’environnement. C’est l’idée d’une idée de décroissance choisie et maitrisée contre la décroissance subit à travers la décomposition du monde, incendie, catastrophes sanitaires, sécheresse, tout cela engendre forcément une décroissance. Ce texte intitulé Propositions pour un retour sur terre aurait pu tout aussi bien s’intituler Propositions pour un retour à la terre. Il part de cette idée de limiter drastiquement la consommation d’énergie, donc les déplacements aussi bien des personnes que des marchandises. Ce qui permettrait évidemment de retisser des relations sociales de proximité, réinventer les circuits courts dans les relations humaines ! Enormément d’idées circulent sur cette question, la permaculture, le stockage des aliments, etc. Mais dans la manière de fonctionner les bureaucrates qui ont l’oreille de l’Etat ne font rien pour réorienter le modèle. Le gouvernement pourrait par exemple répudier la dette, et se servir de l’argent de cette dette épargné pour financer la reconversion de l’agriculture vers le bio et surtout vers le bio non-industriel. Faudra-t-il attendre que les rentiers soient complètement ruinés pour y arriver ? Ça dépendra du rapport de forces et donc de ce qui va se passer après le déconfinement, quand les Gilets jaunes reprendront du service ! Si nous suivons l’évolution des institutions sur les cinquante dernières années, que voyons-nous ? D’abord que nous avons non pas décentraliser, mais qu’on contraire on a inventé des règles de plus en plus strictes pour établir un pouvoir mondialisé, on a détruit les instances locales. C’est donc l’inverse qu’il faut faire, revenir à des formes plus restreintes de pouvoir. Redescendre à des échelons inférieurs. C’est ce que nous voyons déjà de fait dans les conflits récurrents et nombreux qui alimentent les controverses entre les préfets et les maires. Les premiers voulant imposer de manières stupide et criminelle les décisions lointaines de l’Etat ou de l’Union européennes à celles immédiates des maires qui tentent de protéger leur population. J’en ai parlé déjà plusieurs fois, ce conflit est fondamental. On l’a vu avec la question des épandages des pesticide et du glyphosate. Dans La guerre civile en France, publié en 1871 comme une adresse de l’AIT, Marx a commencé à discuter de cette instance de décision qu’on appelle la commune. C’est là qu’il pensait qu’on pouvait rompre avec la logique de l’Etat national. Je crois que c’est la bonne démarche. C’est cette forme de pouvoir plus aisément contrôlable par les citoyens qu’il faut consolider. On l’a vu encore avec la décision des maires de certaines villes de France d’intervenir sur la question des masques, des tests, voire du soutien qu’ils accordaient à l’hôpital public et au protocole de Raoult. Mais dans certains cas les maires ont pris des décisions économiques fortes pour soutenir les entreprises locales et l’emploi. On peut aller plus loin en encourageant les maires – quelles que soient leurs étiquettes – à se battre pour développer un hôpital de proximité, soit revenir encore une fois en arrière d’avec ce qui a été fait. Les maires pouvant soutenir facilement ce projet au nom de la défense de la santé de leurs citoyens. 

 

Si on parle à juste titre de la nécessité de rapatrier un certain nombre d’activités industrielles en France – par exemple ce qui touche à la santé – on peut aussi rechercher à une échelle plus étroite, une autonomie des territoires. Il y a au moins une chose sur laquelle les Français sont massivement d’accord, c’est la nécessité de défendre l’hôpital public, et les personnels soignants on certainement une meilleure réputation que les politiciens qui restreignent son budget. Depuis quelques années, depuis au moins que Macron a été élu malencontreusement président, les Français défendent tant bien que mal l’hôpital public de proximité. C’est une bonne base que d’amplifier ce mouvement. Comme on le voit, il y a une base très large pour travailler à ce que le monde soit un peu plus vivable, et cette base a l’avantage de mettre en avant les besoins essentiels à la vie. Il est apparu d’ailleurs, c’est une des vertus de la crise sanitaire, que dans le monde réel, les revenus du travail étaient inversement proportionnels à son utilité. Une infirmière gagne 10 fois moins qu’un député LREM, un éboueur 12 fois moins, un paysan doit gagner 2700 fois que l’inutile Bernard Arnault, et tout à l’avenant.

 



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