jeudi 30 juillet 2020

La campagne pour restaurer le Vieux Monde est lancée

 
 

Nous ne sommes pas encore sortis de la pandémie – il faudra sans doute de longs mois – que déjà les tenants du Vieux Monde, Macron et son gang tentent de le restaurer. Le plan est assez simple : faire de la dette pour empêcher l’effondrement, dans un deuxième temps relancer l’économie vers la croissance, et ensuite faire payer l’addition comme d’habitude aux salariés et aux plus pauvres. C’est la technique qui avait très bien fonctionné après la catastrophe de 2008, et qui avait permis au capital financier de consolider son pouvoir. C’est également sans surprise que l’Union européenne va dans le même sens. Certes les néolibéraux nous disent qu’il faut changer, mais ça c’est du vent, tout est en train de se mettre en place pour qu’il n’y ait aucune rupture d’avec l’ancien monde. Donnons un simple exemple, l’Union européenne, complètement à la ramasse dans la crise du coronavirus, vient de nommer BlackRock, multinationale américaine gérant des fonds de pension pour une valeur estimée de 6500 milliards de dollars, pour la conseiller en matière d’environnement ! Quand on sait que cette firme est impliquée dans des activités pétrolières très polluantes, ça fait un peu désordre[1]. Comment peut-on d’un côté dire qu’on va changer, et de l’autre faciliter la vie de cette multinationale véreuse ? La réponse est très simple, c’est que l’Union européenne est corrompue, ou plutôt, elle est l’émanation du pouvoir des multinationales. Le 23 avril les membres du Conseil européen ne sont pas arrivés à se mettre d’accord sur rien, et donc le plan de relance, ce sera comme d’habitude chacun pour soi. On a beau invoquer la nécessité de plus de solidarité en Europe, c’est toujours moins qu’on obtient, avec d’un côté l’Allemagne bien sûr, mais ses laquais, notamment les Pays-Bas, et de l’autre les pays latins qui tirent la langue et vont en chier davantage pour rentrer dans les clous de la discipline budgétaire. Car si les règles aberrantes de l’Union européenne – déficit de moins de 3% et dette en dessous de 60% du PIB – ont été abandonnées momentanément par la force des choses, il va de soi qu’elles vont revenir. Il faudrait tout de même se rendre un jour compte que ces règles sont mauvaises depuis qu’elles existent, conçues comme le pilier de la politique économique de convergence en Europe, elles n’ont jamais fonctionné :

– d’abord parce que presqu’aucun pays ne les a respectées totalement sur la durée de la vie de l’euro, même l’Allemagne, et donc si personne n’arrive à les respecter vraiment, en une vingtaine d’années, c’est bien qu’elles sont inapplicables ;

– ensuite parce que ces règles ont entraîné l’Union européenne toute entière dans la stagnation économique, le pseudo-succès de l’Allemagne étant largement compensé par la déconfiture de la Grèce et de l’Italie, et dans une moindre mesure celle de la France.

C’est dans ce contexte que doit s’apprécier aujourd’hui le manque de confiance dans l’Union européenne, et plus encore la velléité de certains pays à vouloir en sortir. La solidarité européenne n’existe pas, n’a jamais existé, et elle ne verra jamais le jour, malgré les rodomontades du président-fou et les déclarations de principes des uns et des autres, il n’existera toujours qu’une Europe allemande à la botte des multinationales. C’est cet ordre là que l’oligarchie va tenter de restaurer, en donnant pour mission à chaque Etat de se débrouiller tout seul pour faire repartir son économie. 

Le président français Emmanuel Macron en visioconférence avec des membres du Conseil européen, le 23 avril à l’Elysée 

Pour éviter un soulèvement populaire, le gouvernement français va sans doute reporter les mesures ignobles sur l’allocation chômage dans le lointain. Il y a aujourd’hui pratiquement 50% de chômeurs en France. Le surcoût de ce chômage inopiné est pour l’instant estimé à 60 milliards €[2]. De la même façon le déficit de la Sécurité Sociale a explosé, il est pour l’instant évalué à 42 milliards €[3]. Ce chiffre, comme le précédent, est mis en exergue pour bien nous faire comprendre que cet argent il va bien falloir le payer tôt ou tard, et donc en baver. Darmanin et Le Maire, la doublette de l’économie, l’ont dit et répété. Seulement on nous a déjà fait le coup en 2008, avec pour résultat de se retrouver avec des services publics en capilotade et un hôpital public à l’agonie, en France, comme en Italie. Le monde comme il fallait s’y attendre milite pour ce Vieux Monde en nous préparant à ce scénario. Dans un article édifiant, publiant en accès direct sous la signature absconse des décodeurs, ils nous expliquent qu’on ne pourra pas faire autrement que de rembourser la dette[4]. Ils détaillent donc les possibilités. Ils insistent sur le fait que la France a besoin pour financer son déficit, de trouver des préteurs sur le marché, or si la France ne revient pas à la règle des 3% de déficit et des 60% de dette publique, alors, les marchés la bouderont. Et donc que tôt ou tard on devra revenir à ces règles absurdes qui nous tuent à petit feu. Ils ont raison si on veut restaurer le Vieux Monde dans lequel domine la finance. Ils ont tort si on veut s’émanciper justement de la tutelle de la finance internationale et construire un monde nouveau où l’efficacité des services publics serait restaurée. C’est exactement la même chose en ce qui concerne l’annulation de la dette. Les déconneurs du Monde pensent que ce qu’on peut faire pour l’Afrique ne peut pas être fait pour la France ou pour l’Italie. Toujours cette idée véreuse de la crédibilité du pays sur les marchés financiers. Annuler la dette, nous disent ces fameux déconneurs, ce serait ruiner le secteur bancaire et par suite l’économie toute entière qui est dans sa dépendance. Ils ont raison, en ce sens que pour restaurer l’ancien système, il faut en passer par les fourches caudines de la finance. On voit donc le dilemme, soit on ruine les banquiers, soit on ruine le pays. C’est un choix politique qui doit être assumé. Et en effet si on ne veut pas que ce soient les pauvres et les salariés qui paient la dette, il faut bien que ce soit les rentiers, donc les banques. Cette idée en amène une autre très simple : pour répudier la dette, la France doit récupérer sa souveraineté monétaire. Ce qui est d’ailleurs indispensable si la France veut restaurer une puissance industrielle, notamment dans le domaine sanitaire, elle ne pourra jamais le faire dans le cadre des traités européens. On voit donc que la nécessité de sortir de l’euro et des traités européens est soutenue d’abord par la nécessité de restaurer notre souveraineté – nous voyons qu’en effet et pour la deuxième fois en vingt ans la solidarité européenne n’existe pas, plus que nous l’Italie l’a chèrement payé.  Et comment en serait-il autrement dans une boutique qui ne fonctionne que sur l’idée de concurrence entre nations ? En outre, il faut comprendre que la production et la consommation du type de celles qu’on connaissait avant le virus, ne pourront jamais reprendre dans un cadre austéritaire car il n’y aura pas assez de pouvoir d’achat. Il y a un problème un peu plus technique si on peut dire, c’est que de très nombreuses entreprises, moyennes ou petites, ne pourront pas obtenir d’aides[5], ce qui veut dire que le nombre de faillites va exploser dans les mois qui viennent, et évidemment les faillites engendre du chômage et le chômage entretient la crise. 

 

Passons cependant sur cet aspect important, et faisons comme si les aides de l’Etat allaient sauver toutes les entreprises. Les idées fausses ont la peau dure, surtout si elles présentent un intérêt pour l’oligarchie. Tout le monde a vu cette buse de Macron qui décidément ne comprend rien à rien, qui s’est précipité pour soutenir le lobby de l’agriculture industrielle, celle qui marche à coups de pesticides et qui se drogue au glyphosate, cette agriculture pourrie qui en outre une main d’œuvre souvent d’origine étrangère parce que c’est moins cher. Les vrais paysans qui font ce qu’on appelle du bio, sont évidemment très en colère, parce qu’ils ont compris quelle serait l’agriculture que le président-fou allait soutenir, celle qui alimente les hyper-marchés et qui nous empoisonne à petit feu. Cette parade dans le Finistère est considérée comme une déclaration de guerre à une agriculture plus respectueuse de l’environnement, et donc en contradiction avec le baratin destiné à nous faire croire qu’on va aller vers une « transition écologique »[6]. Autrement dit l’idée est de restaurer un modèle économique qui est dans l’ensemble hostile au genre humain, mais qui préserve, croit-on, le profit des plus riches. Il ne s’agit pas d’en inventer un autre, que ce soit pour l’agro-alimentaire ou pour l’industrie. C’est à peine si on admet dans ce monde-là qu’il faut faire rouler les automobiles à l’électricité et non pas à l’essence. Je passe sur le fait qu’une voiture électrique pollue autant sinon plus que son homologue au diesel[7]. Substituer une forme d‘énergie à une autre ne fait que déplacer le problème, sans parler d’une dépendance à des minerais rares qu’on ne produit pas chez nous. Changer vraiment ce serait changer l’idée même de déplacement et de mobilité. 

Macron bouffonnant dans la promotion de l’agriculture industrielle 

A cet égard il est extrêmement significatif que l’Etat français, mais aussi celui des Pays-Bas, se soit lancé dans le soutien à fonds illimités ou quasiment d’Air France-KLM qui se trouve quasiment en faillite. On parle du côté français d’une aide de 7 milliards d’euros. En se portant à son secours pour des sommes aussi folles, bien plus importantes que ce qu’on mise sur l’hôpital public pour le rénover, l’Etat affiche qui a son oreille et qui ne l’a pas[8]. On sait déjà que le prêt de 7 milliards que l’Etat français s’apprête à mettre en place pour Air France ne sera sans doute jamais remboursé[9]. On peut mettre ces milliards en face du plan plus que chiche que Macron et son gang va développer pour l’hôpital. Il est plus important de sauver une activité qui pollue gravement, que de développer un service public qui sauve des vies et soigne les populations. Cette attitude du gouvernement montre que pour lui il est plus important de sauver le capital, quel qu’il soit, que de sauver le travail, voire même préserver la sécurité sanitaire des Français. Comme disait l’ignoble député macronien Laurent Alexandre, un semi-fou transhumaniste, à propos des Gilets jaunes, les travailleurs sont des êtres substituables, des coûts à réduire, et éventuellement des clients. On en a tellement sous la main qu’on peut bien en laisser mourir quelques-uns. Comme toujours après une crise, il faut repenser le monde d’après. Mais comme l’oligarchie pour l’instant n’est pas ruinée, elle s’y refuse. Les arrogants patrons de Ryanair et d’Easyjet, énormes pollueurs, qui font dans le low-cost ont déjà annoncé qu’ils comptaient reprendre leurs vols rapidement et remplir leurs appareils comme avant, sans laisser de distance de sécurité entre les passagers pour que leur entreprise soit rentable[10]. On se doute qu’ils feront tout ce qu’ils peuvent pour pouvoir continuer à polluer la planète. Ils ont les moyens d’acheter des politiciens corrompus, il y en a tout plein en Europe et ailleurs qui ne demandent que ça. Dans le monde moderne, mondialisé, une grande partie des emplois dépend du tourisme. Cette activité stupide qui était jusqu’à cette année une des plus polluantes, est responsable pour partie du réchauffement atmosphérique[11]. Or il va de soi que cette activité n’est rien moins qu’essentielle. Les gouvernements des pays riches vont venir au secours de cette calamité. Car cette activité plus que contestable, qui est aussi un vecteur dans la transmission du coronavirus, engendre à sa suite la hausse des vols aériens, l’augmentation de la domesticité dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, et pire encore transforme des villes qui, comme Athènes ou Venise, possèdent des vestiges d’un passé prestigieux en une sorte de supermarché permanent dont la vulgarité est seulement compensée par la cupidité de ceux qui vivent de cette misère. Il est d’ailleurs assez ahurissant de voir que des soi-disant écolos défendent cette activité au nom d’une meilleure connaissance du monde et des autres. Ils prônent donc un « tourisme propre », mais ça, ça n’existe pas. C’est un compte de fée. Les professionnels du tourisme savent que le tourisme écoresponsable n’est qu’une toute petite activité de niche, en quelque sorte une activité qui justifie l’ensemble du tourisme de masse qui lui ne peut qu’être destructeur pour l’environnement comme pour le patrimoine.   « On peut se raconter tout ce que l’on veut, si on veut adopter des pratiques durables, il faut arrêter de prendre l’avion » dit Saskia Cousin[12]. Mais le tourisme sans l’avion peut-il exister vraiment ? C’est en vérité une activité récente dont peut-être on peut se passer. Et je ne parle même pas de cette ignominie que sont les immenses paquebots de croisières qu’on a vu jusque dans les lagunes de Venise. 

 

Repenser le monde comme font semblent de le croire les bureaucrates européistes ou l’oligarchie, ce serait repartir des besoins véritables. Il faudrait donc commencer par repenser l’agriculture qui est la base de tout le reste. Interdire l’agriculture industrielle, celle qui plait tant à Macron. Contrairement à ce qu’on pense, on avance un peu en ce sens – même si c’est trop lent – de plus en plus de consommateurs se dirigent vers des paysans indépendants qui refusent de vendre leurs productions aux hypermarchés. Beaucoup de jeunes producteurs travaillent dans ce sens, produire « propre », vendre directement aux consommateurs, c’est ce qu’on appelle les circuits courts. On voit fleurir des petits établissements qui vendent ces produits, et qui sont gérés directement par les producteurs. Il ne faut pas oublier que l’agriculture est à la fois la base de l’indépendance d’une nation, mais c’est aussi la base de sa culture au sens le plus large. Dans certaines régions, on voit des paysans revenir en arrière et travailler avec des chevaux de trait. Ces exemples montrent que ce dont il s’agit en urgence, c’est d’admettre que nous avons fait fausse route, et d’abandonner l’idée stupide et macronienne de « progressisme », de recréer des identités locales. 

 

Ce que j’avance ci-dessus parait à priori utopique, mais à mon sens, c’est bien de vouloir restaurer le vieux modèle qui relève d’une fantaisie lugubre. Les manœuvres de cette engeance bureaucratique au service des puissances de l’argent – notamment les économistes – vont cependant se heurter à une réalité plus douloureuse. Avec un chômage aussi élevé, il sera impossible de faire repartir l’économie sur des bases anciennes. Que ce soit dans le tourisme, ou dans le secteur du textile et de la high-tech, les consommateurs ont pris de nouvelles habitudes. Ces tendances étaient déjà à l’œuvre avant la crise sanitaire que nous traversons. Le capitalisme a besoin de se renouveler en permanence pour réinvestir ses profits et élargir sa base – c’est ce que nous expliquait déjà il y a cent cinquante ans Marx. Se renouveler, cela veut dire de créer de nouvelles marchandises qui pourraient exercer une attirance sur le consommateur. Mais on ne voit rien venir depuis au moins une vingtaine d’années. Certains audacieux misent des milliards sur la 5G, mais celle-ci a beaucoup de plomb dans l’aile, non seulement elle est perçue comme dangereuse pour la santé, mais elle est aussi perçue comme inutile. Cette nouvelle technologie suppose que les consommateurs veulent un accès à Internet ultra-rapide. Mais sont-ils prêts à le payer ? Rien n’est moins sûr, et cela d’autant que les consommateurs sont maintenant appauvris et le seront encore plus dans les mois qui viennent[13]. Il est tout à fait possible que les « confinés » redécouvrent les vertus de la lenteur ! Et cela d’autant plus que, comme je l’ai déjà souligné, la crise et le chômage s’auto-entretiennent. En 1929, il s’agissait d’une simple crise de la demande, donc l’excès d’offre pouvait être compensé par un meilleur partage de la valeur en faveur des salariés et des plus pauvres. Les besoins essentiels à satisfaire étaient encore énormes. Rien de tel aujourd’hui. Certes nous sommes dans une crise de la demande depuis au moins 2008, mais cette crise, outre qu’elle ne porte pas sur les biens essentiels à la vie, se double de deux autres crises, d’abord évidemment la crise environnementale, qui commence à être bien connue, et puis une crise sanitaire qui a mis à jour que la sécurité physique des citoyens n’était plus assurée. Au niveau mondial il semble qu’on soit dans un excès d’offres de biens industriels – textile, hugh tech, automobiles, et en même temps dans une pénurie potentielle de produits alimentaires. Ce qui démontre amplement que le capitalisme et les règles du marché, adossées à un Etat corrompu, ne fonctionne pas pour l’intérêt de tous, mais pour l’intérêt de quelques uns. 

 

Cette crise gravissime sur laquelle on ne cesse d’alerter est présentée dans un texte intéressant, Propositions pour un retour sur terre. Cette tribune écrite par sept écologistes[14], souligne que justement l’annulation de la dette est nécessaire pour redéployer l’économie dans un sens plus respectueux de l’environnement. C’est l’idée d’une idée de décroissance choisie et maitrisée contre la décroissance subit à travers la décomposition du monde, incendie, catastrophes sanitaires, sécheresse, tout cela engendre forcément une décroissance. Ce texte intitulé Propositions pour un retour sur terre aurait pu tout aussi bien s’intituler Propositions pour un retour à la terre. Il part de cette idée de limiter drastiquement la consommation d’énergie, donc les déplacements aussi bien des personnes que des marchandises. Ce qui permettrait évidemment de retisser des relations sociales de proximité, réinventer les circuits courts dans les relations humaines ! Enormément d’idées circulent sur cette question, la permaculture, le stockage des aliments, etc. Mais dans la manière de fonctionner les bureaucrates qui ont l’oreille de l’Etat ne font rien pour réorienter le modèle. Le gouvernement pourrait par exemple répudier la dette, et se servir de l’argent de cette dette épargné pour financer la reconversion de l’agriculture vers le bio et surtout vers le bio non-industriel. Faudra-t-il attendre que les rentiers soient complètement ruinés pour y arriver ? Ça dépendra du rapport de forces et donc de ce qui va se passer après le déconfinement, quand les Gilets jaunes reprendront du service ! Si nous suivons l’évolution des institutions sur les cinquante dernières années, que voyons-nous ? D’abord que nous avons non pas décentraliser, mais qu’on contraire on a inventé des règles de plus en plus strictes pour établir un pouvoir mondialisé, on a détruit les instances locales. C’est donc l’inverse qu’il faut faire, revenir à des formes plus restreintes de pouvoir. Redescendre à des échelons inférieurs. C’est ce que nous voyons déjà de fait dans les conflits récurrents et nombreux qui alimentent les controverses entre les préfets et les maires. Les premiers voulant imposer de manières stupide et criminelle les décisions lointaines de l’Etat ou de l’Union européennes à celles immédiates des maires qui tentent de protéger leur population. J’en ai parlé déjà plusieurs fois, ce conflit est fondamental. On l’a vu avec la question des épandages des pesticide et du glyphosate. Dans La guerre civile en France, publié en 1871 comme une adresse de l’AIT, Marx a commencé à discuter de cette instance de décision qu’on appelle la commune. C’est là qu’il pensait qu’on pouvait rompre avec la logique de l’Etat national. Je crois que c’est la bonne démarche. C’est cette forme de pouvoir plus aisément contrôlable par les citoyens qu’il faut consolider. On l’a vu encore avec la décision des maires de certaines villes de France d’intervenir sur la question des masques, des tests, voire du soutien qu’ils accordaient à l’hôpital public et au protocole de Raoult. Mais dans certains cas les maires ont pris des décisions économiques fortes pour soutenir les entreprises locales et l’emploi. On peut aller plus loin en encourageant les maires – quelles que soient leurs étiquettes – à se battre pour développer un hôpital de proximité, soit revenir encore une fois en arrière d’avec ce qui a été fait. Les maires pouvant soutenir facilement ce projet au nom de la défense de la santé de leurs citoyens. 

 

Si on parle à juste titre de la nécessité de rapatrier un certain nombre d’activités industrielles en France – par exemple ce qui touche à la santé – on peut aussi rechercher à une échelle plus étroite, une autonomie des territoires. Il y a au moins une chose sur laquelle les Français sont massivement d’accord, c’est la nécessité de défendre l’hôpital public, et les personnels soignants on certainement une meilleure réputation que les politiciens qui restreignent son budget. Depuis quelques années, depuis au moins que Macron a été élu malencontreusement président, les Français défendent tant bien que mal l’hôpital public de proximité. C’est une bonne base que d’amplifier ce mouvement. Comme on le voit, il y a une base très large pour travailler à ce que le monde soit un peu plus vivable, et cette base a l’avantage de mettre en avant les besoins essentiels à la vie. Il est apparu d’ailleurs, c’est une des vertus de la crise sanitaire, que dans le monde réel, les revenus du travail étaient inversement proportionnels à son utilité. Une infirmière gagne 10 fois moins qu’un député LREM, un éboueur 12 fois moins, un paysan doit gagner 2700 fois que l’inutile Bernard Arnault, et tout à l’avenant.

 



dimanche 26 juillet 2020

De nouvelles guerres en Europe

 

Agen, nuit du 20 au 21 juin 

L’Union européenne vend sa soupe aigre en avançant que grâce à elle les guerres ont disparu sur le continent, au moins entre les pays membres. Cette assertion est doublement fausse, d’abord parce que l’Europe exporte les guerres à ses frontières, en Yougoslavie (1991-2001) par exemple où les soutiens des Serbes (France, Russie) et des Croates (Allemagne) s’affrontaient sans le dire par partisans interposés. Ensuite parce que sur nos territoires se développe une guerre civile dont les facettes sont assez mouvantes, mais qui prend ses racines dans la politique même de l’Union européenne. Elle est le résultat de la politique migratoire voulue par la Commission européenne qui pense que l’immigration est une chance pour la croissance et le progrès dans la mesure où elle permettrait de faire face aux problèmes de financement des retraites, tout en permettant d’utiliser une main d’œuvre à bon marché. Cette approche est erronée d’abord parce que la population immigrée ne possède pas les qualifications requises[1], ensuite parce qu’elle est le plus fort contingent de chômeurs. C’était le cas avant la crise sanitaire, ce le sera encore plus par la suite. Les immigrés et leurs descendants se sont trouvés par la force des choses dans la situation de fournir aussi les gros bataillons de la délinquance, prostitution, trafic de drogue, trafic d’armes. Cette population pauvre et ghettoïsée, facilement travaillée par l’Islam le plus brutal, est jeune et portée naturellement à l’action violente. C’est dans toute l’Europe qu’a lieu cette guerre larvée qui peut prendre plusieurs formes : un racisme anti-blanc comme avec les conséquences des manifestations du comité Adama, soit des guerres claniques. Dans tous les cas il s’agit de conquérir des territoires, souvent pour le commerce de la drogue, affirmer une domination, et dans tous les cas, c’est la conséquence des défaillances de l’Etat. En France on en a eu encore la démonstration avec les bandes qui se sont affrontées violemment à Agen, autrefois paisible cité de province[2]. A travers cet exemple on mesure à quel point le slogan « on n’est plus chez nous » est ravageur bien au-delà des cercles de la fachosphère.

 

Stuttgart, le 20 juin 2020 

Le même type de scénario a été mis en place à Stuttgart. Des bandes de dealers, évidemment issues des migrations voulues et encouragées par Merkel et la Commission européenne, se sont affrontées entre elles pendant plusieurs jours, puis ensuite on amplifier le mouvement dans un affrontement direct avec les policiers qui ne sont pas habitués – les pauvres – à une telle violence[3]. Les journaux sont très pudiques et ne mentionnent jamais le fait que ces actions sont engagées par des bandes de migrants. Certes dans ce cas-là ils ne se revendiquent pas de la religion, mais ils font le ménage pour faire leur business tranquillement. Il s’agit donc de s’approprier des territoires et des droits qui sont ceux normalement de l’Etat. A Reading, l’affaire était plus banale, ce sont des personnes qui ont été égorgées au nom de l’Islam, trois morts et trois blessés[4]. A Glasgow, l’histoire se répète : encore au moins six morts le vendredi 26 juin[5]. L’ensemble de ces exactions ne vise pas directement à prendre le pouvoir, mais à installer le chaos et la peur. Tandis que d’un côté l’éducation nationale enseigne le pacifisme, le vivre ensemble, dans les pays européens, des populations sont entrées en dissidence contre ce qu’on croyait être le consensus : les femmes rasent les murs et n’osent plus sortir minijuppées. La guerre est leur crédo, ils se définissent eux-mêmes comme des guerriers et nous promettent ouvertement l’enfer. C’est le message qu’envoient les rappeurs qui cherchent à se faire remarquer sur notre territoire à travers des clips ouvertement racistes[6]. Cette déclaration de guerre n’est pas prise au sérieux par les sociologues qui par contre sont toujours prompts à réclamer la condamnation de ceux qui parlent de racisme anti-blanc. Mais s’ils peuvent le faire ouvertement, c’est bien parce qu’on les laisse faire. Nous savons que les policiers n’osent pas pénétrer les quartiers sous contrôle de la racaille. Celle-ci est donc une administration de substitution, avec évidemment en appui les transferts sociaux, allocations familiales et RSA. Il est vrai que même s’ils le désiraient – et je ne doute pas que certains désirent franchir la ligne – ils ne trouveraient pas de travail. C’était déjà le cas avant la crise sanitaire, ce le sera encore plus demain. Nous savons également qu’un certain nombre de réfugiés ne viennent en France ou en Allemagne que pour s’installer en tant que gangsters, via le commerce de la drogue ou la prostitution.

 

Dijon week-end du 13 et 14 juin 2020 

Ce qui s’est passé à Dijon est encore plus ahurissant. Sans même parler du maire Rebsamen qui lui n’a pas entendu de coups de feu. Voilà deux communautés, les Marocains d’un côté et les Tchétchènes de l’autre, qui déclarent régler leurs comptes au milieu de la ville. La police – la merde au cul – n’intervient pas. C’est que ce ne sont pas des soignants ou des Gilets jaunes. Déjà que les policiers couinent lorsqu’ils reçoivent un petit caillou sur le casque, alors tu penses bien qu’ils ne vont pas se risquer à affronter des Tchétchènes armés ! Donc la police a démissionné, ce qui veut dire qu’elle a abandonné un morceau de l’espace public à une communauté étrangère celle qui se révélerait la plus forte. Il a fallu l’intervention de l’armée pour calmer les choses. Mais pire encore, au lieu d’arrêter les délinquants on apprenait que ceux-ci, tels des puissances étatiques, se réunissaient pour signer la paix… à la mosquée de la ville ! Tout le monde est au courant, mais l’Etat ne fait rien, comme si la mosquée s’était substituée au Tribunal pour rendre la justice sur le territoire français. Cette impuissance affichée contraste fortement avec la répression aveugle du mouvement social, mais elle agit pour renforcer les pouvoirs communautaires. Ça sert aussi à ça la guerre : obtenir des avantages matériels, que ce soit des subventions, des postes, ou le contrôle d’un territoire où l’Etat ne fait plus son travail. 

 

Derrière tout le battage qui est fait avec les affaires George Floyd et Adama Traoré qu’à tort on assimile, il se joue une autre guerre sur notre territoire. Il est vrai que l’idée est venue de la frange la plus dégénérée de l’Amérique. On déboulonne les statues, on interdit les films qui ne nous plaisent pas. En vérité si je me mets à interdire tous les films qui ne me plaisent pas, le secteur sera en faillite. Il y a plein de statues aussi qui ne me plaisent pas. Mais c’est comme ça. Elles ont été posées là et sont la marque de notre histoire, qu’on critique ou qu’on célèbre les hommes et les femmes qu’elles représentent. Donc la Brigade antinégrohobie a été taguer la statue de Colbert, sous la fallacieux prétexte que celui-ci aurait produit un code noir destiné à maltraiter les esclaves noirs. Mais ces nouveaux ayatollahs sont aussi vindicatifs qu’ignares. Il sufit de se renseigner un peu pour voir que Colbert tout mauvais sujet qu’il fut n’a pas pu signer le code noir, vu qu’il est mort avant que celui-ci soit achevé. Mais admettons. Je n’ai aucune sympathie pour Colbert qui s’est, comme Fillon, quoiqu’avec plus de qualités d’homme d’Etat, enrichi à son poste de premier ministre. Sans doute le pire est que pendant qu’on discute du XVIIème siècle, on oublie opportunément que l’esclavage existe toujours aujourd’hui, notamment dans certains pays musulmans. Christiane Taubira déclare sans ambages qu'il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane pour que les « jeunes Arabes » «ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes »[7]. Autrement il est bon de foutre sur le dos des jeunes occidentaux les crimes supposés de Colbert qui datent du XVIIème siècle, mais pas d’interroger l’histoire de la traite négrière arabo-musulmane. Cette position est intenable car depuis que ce mouvement de culpabilisation des blancs s’est mis en marché par la grâce de petits comités ayant leurs entrées dans les médias, les blancs ont commencé à réfléchir. Certes l’esclavage est considéré comme un mal, et peut-être comme un racisme. Cette condamnation est sans appel dans les pays occidentaux développés. Mais si on interroge l’histoire de l’esclavage, on se rend compte non seulement que les Arabes ont été les premiers à organiser le commerce des esclaves, allant jusqu’à faire des razzias en Europe, mais qu’ils ont été aussi les premiers à l’institutionaliser à partir de la religion musulmane. La traite arabe a duré au minimum du VIIème siècle à 1920, elle aurait concerné 17 millions de personnes[8]. Et certainement que celle-ci a comme résultat aujourd’hui le racisme arabo-berbère envers les noirs[9]. Mais si les guignols racialistes veulent bien condamner les blancs pour les crimes supposés de leurs lointains ancêtres, il n’est pas question d’interroger de la même manière les jeunes arabes. Sans compter que si nous suivons ce chemin, il faut aussi s’interroger sur les pratiques esclavagistes des noirs eux-mêmes qui soumettaient à cette coutume barbare leurs frères de couleur pour peu qu’ils soient d’une autre tribu. La traite des esclaves par des blancs est intervenue plus tard et a duré moins longtemps que la traite africaine ou arabe. Mais cela il ne faut pas le dire. C’est la première phase du négationnisme auquel on assiste en ce moment de repentance. On ne peut répéter qu’en ce moment même il y a des marchés d’esclaves en Libye, en Maurétanie, en Inde au Pakistan, et j’en passe[10]. Il semble que cela serait plus judicieux que de déboulonner des statues, mais cela entrainerait des remises en question déchirantes pour nos minorités colorées. C’est pourtant un sujet bien documenté, mais les médias occultent cette réalité d’aujourd’hui pour tenter de nous culpabiliser avec une sélection douteuse de faits très anciens. 

 

Cette campagne doit être vue non pas comme une critique légitime du passé, mais comme un négationnisme, c’est-à-dire une nouvelle manière d’écrire l’histoire dans un but politique. Vous me direz qu’une histoire c’est toujours le point de vue des vainqueurs, et qu’elle a toujours un but politique plus ou moins avoué. C’est vrai. Mais dans le cas qui nous préoccupe ça nous fait tout drôle que de voir Sylvain Afoua, homme à la culture défaillante, s’attaquer à la statue du général de Gaulle. Passons sur le fait qu’il mette une majuscule à la particule du général. Mais le voilà qu’il cite pour se donner une référence l’obscur « savant Coovi Rekhmire ». Mais voilà notre Sylvain Afoua, alias Egountchi Behanzin, qui sans s’en rendre compte reprend les arguments des anciens pétainistes : de Gaulle est un traitre qui a fuit le pays pour se vendre aux Anglais, il mérite d’être fusillé et encore plus de voir ses statues déboulonnées. Souvent on rapproche le comportement de cette Ligue fantoche d’une secte un peu nazie. Ce n’est pas faux, et ce rapprochement est d’autant plus juste qu’on utilise les arguments des pétainistes, nazis édulcorés. Or une passion singulière des nazis est de détruire la culture qui les a précédés, particulièrement si elle concerne les Juifs évidemment. Donc on refait l’histoire à son goût et surtout on interdit. C’est la technique islamiste : interdire sans débat. Récemment on vient de voir une cabale montée contre un écrivain de jeunesse, Thimothée de Fombelle qui avait osé raconter l’histoire d’une jeune fille africaine, le roman s’appelle Alma et parle de la traite des noirs. Les éditeurs anglais et américain de cet auteur ont renoncé. « Sujet passionnant, mais trop délicat : quand on est Blanc, donc du côté de ceux qui ont exploité les Noirs, on ne peut pas décemment s'approprier l'histoire de l'esclavage », explique l'éditeur dans une interview au Point. Cet éditeur ne brille pas par son courage. Mais il dévoile en même temps une curieuse conception de la littérature. Autrement dit seuls les noirs qui ont subi la traite négrière sont autorisés à parler de celle-ci. Donc seuls les seuls qui sont a même d’écrire des romans qui mettent en scène des sérials killers sont les serial killers eux-mêmes ! A ce train, il n’y a aucune raison que l’on publie encore un roman historique qui oserait mettre en scène des Gaulois, des Résistants, d’Artagnan, ou je ne sais quoi. Il va de soi que seule alors l’autofiction comptera, seuls seront disponibles les ouvrages de Christine Angot ou de Virginie Despentes, et encore dans des versions expurgées.

 

Tweet écrit par Sylvain Afoua 

Ce négationnisme qui ne veut pas dire son nom vise à détruire d’abord l’histoire des pays occidentaux, on a le même mouvement de partout où les démocraties ont accueilli à bras ouvertes des migrants. Non seulement il vise à remplacer les Blancs par des Noirs – éventuellement par des Musulmans – à tous les postes de contrôle, à réécrire l’histoire, mais aussi remplacer les Blancs dans leur propre pays. Ce mouvement s’est aussi bien l’attaque et la dégradation des églises, sport préféré des islamistes[11] que le déboulonnage des statues auquel les idiots antifas prêtent la main[12]. A Lille on a vu quelques étudiants – en quoi, on se le demande – réclamer que la place Deliot soit rebaptisée du nom du Chevalier de Saint-Georges, dit le Mozart noir[13]. Encore qu’on pourrait trouver à redire sur le fait que le Mozart noir justement faisait de la musique classique et même pas du rap ! Faire de la musique classique n’est-ce pas se mettre en concurrence déloyale avec les blancs ? Mais contrairement à ce que croit les pleutres qui font semblant de gouverner la France, ce mouvement est minoritaire et n’existe que parce que les médias des milliardaires lui donnent du crédit. On a vu par exemple Paris Match organe macronien qui juste avant de faire de la réclame d’Edouard Philippe pour l’aider à garder son siège de maire au Havre, a publié une réclame pour Assa Traoré, histoire de justifier le fait qu’elle sera reçue bientôt à l’Elysée[14]. Au passage elle est glorifiée comme une combattante ayant des idées très avancées, mais elle fait aussi la réclame pour la polygamie. Son père avait quatre épouses, et, nous dit-elle, elles s‘entendaient très bien. A part ça elle est féministe ! Mais féministe d’un genre spécial, néo-féministe on appelle ce genre là qui trouve que le patriarcat c’est excellent pour peu qu’il soit pratiqué par des Africains, les femmes soutenant cette connerie avec l’idéologie de c’est mon choix. Seuls les blancs n’ont pas le droit à la polygamie. Mais c’est assez commun chez les néo-féministes qui pensent même que le voile n’empêche pas le féministe… ni même le Coran. Pourquoi le journal du milliardaire Lagardère publie-t-il ce genre de publicité ? Est-ce dire qu’il participe de cet endoctrinement mondialiste ? Les journalistes savent très bien que dans ce genre d’exercice de propagande, il s’agit de heurter le sentiment profond des Français qui ne sont pas majoritairement acquis aux bienfaits du mondialisme culturel. Paris Match est un journal de droite, sarkozyste et macronien pour tout dire, le fait qu’il se lance dans ce type d’exercice de propagande montre que les mondialistes poursuivent toujours même idée. Ce torchon hebdomadaire a gommé tout ce qui pourrait choquer sur les relations de la famille Traoré avec la justice. On parle d’un frère qui serait directeur des ressources humaines, mais pas du tout des autres qui sont évidemment des délinquants. Ce que je dis là n’excuse en rien les violences policières, mais à lire le publireportage de Paris Match nous avons l’idée d’une famille travailleuse et bien intégrée qui est en butte à la vindicte des policiers racistes et blancs. Or, non seulement Adama Traoré a été interpelé sur une commission rogatoire dans une affaire de violences, mais en outre, il y aussi des policiers noirs qui sont tour aussi sauvages et vindicatifs que leurs confrères blancs.

 

Publireportage de Paris match pour la famille Traoré 

La bataille s’engage aussi sur ce plan-là. De partout des voix s’élèvent contre le fait que des éléments étrangers très minoritaires, appuyés par une partie du corps enseignant – les sociologues pour tout dire – viennent nous imposer leurs choix culturels et leur propre lecture de l’histoire. Contrairement à ce qu’on croit, cette guerre culturelle n’est pas un simple droit à la critique, mais l’éradication de l’histoire de la France. C’est une autre manière de faire la guerre comme au temps jadis quand les nazis brulaient les livres. Si cette guerre culturelle est par malheur perdue, on aura du souci à se faire en ce qui concerne les orientations futures des livres d’histoire et de géographie. L’enjeu est qu’une minorité agissante décide pour la majorité des Français de ce que ceux-ci doivent penser. Ce mouvement sera un échec, mais il ne faut pas en sous-estimer la dangerosité. Si ce mouvement aboutissait à réformer en profondeur les codes culturels, cela signifierait aussi « la fin de l’histoire » chère aux libéraux. Par fin on entend ici, son éradication, sa sortie du champ culturel, l’impossibilité pour les Français de se la réapproprier et d’en faire quelque chose. Il ne suffit pas comme beaucoup de se réclamer d’Orwell, il faut aussi comprendre ce que ça signifie. Ce n’est pas un hasard si les programmes d’histoire sont réformés jusqu’à en devenir une enfilade de mensonges les plus grossiers. Dans cette guerre culture, il y a une volonté d’imposer une doxa et de dénigrer tout ce qui pourrait ressortir d’une argumentation complexe et détaillée : l’histoire ainsi tronquée devient une succession de slogans douteux destinés à conforter le statut de victime de tel ou tel groupe de pression. Mais en copiant les Etats-Unis dans la contrition, on a ouvert la boîte de Pandore : en effet, la France n’est pas semblable aux Etats-Unis, et la colonisation n’est pas la même chose que la traite négrière transatlantique. Car c e qui ressort aux Etats-Unis, c’est un vieux fond de morale chrétienne mal assimilée, alors qu’en Europe nous avons commencé à dépasser ce stade-là. Tenter de nous y ramener est une régression qui ne passera pas dans un pays athée.

 


[8] Olivier Pétré-Grenouilleau, Les Traites négrières, essai d’histoire globale, Gallimard, 2004

mercredi 22 juillet 2020

Le monde est-il vendu au grand capital ? Les liens du journal avec la Fondation Bill et Melinda Gates

  

La ligne éditoriale du Monde est comme on le sait européiste, macroniste, pro-business et droitsdel’hommiste. Toujours à chercher un Etat qui serait illibéral en dehors de nos frontières, alors que chez nous Macron est déjà passé à une dictature plus ou moins soft. Le monde se veut un journal de référence, c’est-à-dire qu’il avancerait dans la transparence et n’avancerait que des faits vérifiés. Ils ont développé un « service » qui s’appelle les décodeurs, et que certains appellent les déconneurs parce que ces décodeurs ont été pris souvent la main dans le sac en train de travestir la réalité, par exemple avec des analyses tordues du type « c’est pas tout à fait vrai » ou « c’est plus compliqué que ça » de façon à noyer la contestation de ses analyses dans des élucubrations auxquelles on ne comprend rien. Certes il y a encore des journalistes de qualité dans ce journal, mais les éditoriaux sont verrouillés par des macroniens pur sucre qui ne dépareraient pas sur le plateau de BFMTV aux côtés de l’ignoble Christophe Barbier. Je pense à Gérard Courtois, jamais en retard d’un cirage de pompes, ou la très légère Françoise Fressoz qui a son couvert à l’Elysée. Les économistes Mainstream ont également leurs entrées au Monde et Jean Pisani-Ferry, celui qui a rédigé le programme économique de Macron, passe son temps à nous expliquer les vertus de l’Union européenne, de la croissance et de la finance en général. Le plus contestataire de ce cirque c’est encore Patrick Artus de Natixis, c’est dire, qui de temps en temps se réveille et déballe une vérité sur les impasses dans lesquelles nous sommes en Europe avec la monnaie unique. Donc on sait à quoi s’en tenir au moins depuis qu’Alain Minc avait acquis une influence décisive sur la rédaction. Depuis Alain Minc s’est mis en retrait, mais ce sont les milliardaires dont Xavier Niel qui ont mis la main sur ce journal et qui ont durci la ligne libérale. Nombreux sont les lecteurs qui ont dénoncé le manque d’indépendance de plus en plus évident de la rédaction, regrettant leur journal d’antan. Le monde apparait maintenant bien plus à droite et bien plus fermé que Le Figaro, compensant son engagement dans le camp néo-libéral avec des articles immigrationnistes destinés à faire culpabiliser l’homme blanc, ou parfois publiant des articles embarrassants pour le pouvoir sur les violences policières. 

 

Ces derniers temps ce journal s’est lancé dans une bataille contre Raoult, démultipliant les articles anti-Raoult[1], pro-Véran, et s’est engagé dans le soutien de la campagne de Bill Gates destinée à vacciner le monde entier avec un vaccin qui n’existe pas encore et qui peut-être n’apparaitra qu’une fois la pandémie éteinte. Depuis 2017, ils ont démultiplié les analyses à la gloire des vaccins[2]. Mais il y a pire. En navigant un peu sur Internet je suis tombé sur le site de la Fondation Bill & Melinda Gates qui détaille les sommes qui sont distribuées par le milliardaire[3]. Voici ce que ça donne pour ce qui concerne le journal Le monde.   

 

En cinq ans le journal a encaissé plus de 4 millions de dollars. Evidemment Bill Gates ne distribue pas son pognon si durement gagné simplement pour le plaisir. Il attend quelque chose en retour. En réalité s’il a jeté son dévolu sur Le monde c’est parce que ce journal a une réputation de sérieux et de neutralité politique qui est certes usurpée aujourd’hui, qui a sans doute été très surfaite, mais qui en tous les cas permet à ceux qui s’en réclament d’y trouver une caution. Ce n’est pas la première fois que je critique Le monde, je ne suis pas le seul, mais avant on le critiquait pour sa ligne politique, aujourd’hui on le désigne comme un média vendu au grand capital, ce n’est pas tout à fait la même chose. La preuve de cette compromission est fournie par Bill Gates lui-même, par les comptes de sa fondation. Il est tout de même curieux de voir Bill Gates qui n’a pas plus de compétence que moi en matière de médecine se transformer en ordonnateur d’une politique médicale à l’échelle planétaire. A quel titre devient-il le principal conseiller de l’OMS ? Pourquoi prétend-il remplacer les gouvernements nationaux en la matière ? Le pire est qu’un journal sans scrupule, Le monde, appuie cette politique très contestable qui valide indirectement l’idée d’un gouvernement mondial des milliardaires auquel les Etats nationaux se plient et subordonnent leurs intérêts. 

 

Bill Gates, toujours par l’intermédiaire de sa fondation est le plus gros donateur de l’OMS avec 50 millions de $, certes loin derrière les Etats-Unis qui abondent les subventions de cette boutique avec 500 millions de $. On remarque que l’OMS a été très critiquée pour la gestion de la pandémie du COVD-19. Bill Gates sous couvert de philanthropie fait des affaires en Afrique[4], on sait qu’il veut vacciner tous les Africains, alors même que ce continent est bien moins touché que l’Europe ou l’Amérique du Nord. Ce qui pose problème, ce ne sont pas les visées de Bill Gates en quête d’un pouvoir supranational, mais le fait qu’un journal corrompu le soutienne dans ses intentions, sans le dire clairement, d’une manière sournoise et hypocrite. Vous ne trouverez évidemment pas d’article critique sur la Fondation Bill et Melinda Gates dans Le monde. Au contraire, à la moindre attaque, les décodeurs viennent à son secours[5]. Mais dans ces défenses hâtives et embrouillées, ils n’ont pas un mot pour nous informer sur la destination des fonds versés par la fondation Bill et Melinda Gates au Monde. Or il me semble qu’une telle somme doit être justifiée, non pas du point de vue comptable, mais du point de vue de la déontologie si je puis dire. 

Cette proximité entre Le monde et la fondation Bill & Mélinda Gates explique sans doute pour beaucoup les dérives que de nombreux anciens lecteurs de ce journal ont constaté ces dernières années.

La droite extrême de retour à Matignon navigue entre incompétence et haine des pauvres

  La Macronie a un principe affirmé, elle déteste les pauvres, les travailleurs et les retraités, ceux qui ne sont rien et qu’on pourrait ...