lundi 31 octobre 2022

Avant les élections de midterms

 

Très souvent les élections de mi-mandat, sont assez défavorables à la majorité en place, et donc certains en Europe ont parié sur un changement de majorité au Congrès et au Sénat. Beaucoup voyant le gâtisme avancé de Joe Biden croient que celui-ci verra sa majorité démocrate défaite le 8 novembre prochain. C’est possible, mais très loin d’être certain. Le premier point est que si nous Européens sommes obsédé par la guerre en Ukraine, les Américains sont loin d’en faire une priorité. Certes ils sont assez largement russophobes depuis au moins 1945, mais en même temps le théâtre des affrontements est bien loin de chez eux, et pour l’instant on n’y envoie pas officiellement des troupes, seuls les Ukrainiens se font massivement trouer la peau pour le compte de l’Oncle Sam. La première priorité des électeurs est l’inflation galopante. Celle-ci reste très élevée et plombe les salaires, même si depuis cet été il y a un reflux dû à la politique restrictive de la FED. Cette inflation se traduit par une hausse des prix alimentaires et de l’énergie, soit par des produits de première nécessité. Dans un tel contexte, les dépenses folles des Etats-Unis pour soutenir l’effort de guerre en Ukraine, risque de mal passer dans l’opinion, surtout si le gouvernement met en place une politique austéritaire.  Mais la récession américaine ne devrait pas avoir lieu avant quelques mois, le temps que la politique de la FED fasse son effet sur les restrictions de crédits aussi bien aux ménages qu’aux entreprises. 

Taux d’inflation aux Etats-Unis 

Si la popularité de Joe Biden n’est pas très bonne, elle n’est pas du tout catastrophique. Et celle de Donald Trump reste encore beaucoup plus basse. La faute en vient aux stratèges du parti Républicain qui stupidement ont misé sur une campagne contre le droit à l’avortement, fort de leur « victoire » auprès de la Cour suprême. Cette grave erreur stratégique qui frise la bêtise, et qui a permis aux Démocrates de revitaliser leur campagne pour la défense de cet acquis. Les Républicains ne semblent pas vraiment connaitre le pays et ne voient la réalité sociale que par le biais des lunettes des Evangélistes. Se rendant compte qu’ils se sont trompés lourdement, ils ont essayé de recentrer leur campagne sur les dépenses militaires en Ukraine, et Trump est monté au créneau pour réclamer des négociations de paix directes entre Zelensky et Poutine. C’est évidemment le bon sens, mais cette réorientation n’est-elle pas trop tardive ? Nous le verrons le 8 novembre. Plusieurs candidats Républicains se sont d’ailleurs retournés pour dire qu’ils n’étaient pas finalement contre le droit des femmes à disposer de leur corps et donc d’avorter. Là encore on peut se poser la question de savoir si c’est trop tard. 

Quoi qu’il en soit, les élections seront sans doute serrées, les élections de midterms sont toujours très difficiles pour la majorité en place. Car si les découpages des circonscriptions sont plutôt favorables aux Républicains, les sondages sont légèrement en faveur des Démocrates. Ces derniers ont envoyé au front le pétulant Obama, ex-président, qui a démontré qu’en matière de meetings il était une véritable bête de cirque, enchaînant les uns après les autres les grands rassemblements populaires globalement plutôt réussis, démontrant qu’il avait conservé une certaine popularité parmi les populations noires et hispaniques, soit les pauvres Américains qu’il faut mobiliser[1]. Il fait le travail qu’évidemment ne peut pas faire Joe Biden. Bien sûr on peut toujours avancer que si on envoie Obama au front c’est bien la preuve que les Démocrates se sentent perdus, mais c’est insuffisant. 

Obama en meeting à Detroit le 29 octobre 2022

Pour nous Européens, le résultat de ces élections ne changera pas grand-chose, il ne faudra pas compter sur une majorité républicaine pour changer le cours de la guerre en Ukraine. Certes cela peut entraîner des atermoiements, ralentir les livraisons d’armes qui nous semblent déjà un peu gelées aujourd’hui. Cela peut cependant engendrer une forme de déstabilisation générale de ce pays qui ressemble de plus en plus à un canard sans tête.


[1] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/29/midterms-2022-a-atlanta-barack-obama-sonne-la-mobilisation-generale-chez-les-democrates_6147816_3210.html

jeudi 27 octobre 2022

Crimes de guerre et mise en scène en Ukraine

  

Le centre commercial Galaktica bombardé par les forces ukro-atlantistes, le 24 août 2022 

Pendant que les médias atlantistes daubent sur des crimes de guerre extrêmement douteux dans la ville d’Izum, ils ne disent rien des bombardements des forces de l’OTAN sur les quartiers résidentiels de la ville de Donetsk, faisant plusieurs morts et plusieurs blessés le 17 septembre 2022[1]. Pour ceux qui voudraient plus de détails sur cette ignominie il suffit de se rendre sur la page Facebook de Eva Karene Bartlett. Les tirs otaniens atteignent aussi régulièrement la ville de Belgorod qui est clairement en territoire russe. Les journalistes du Monde qui doivent sans doute considérer les morts civils de Donetsk comme des riens, préfèrent relayer complaisamment les jérémiades de Josep Borrell, le valet des Etats-Unis qui est censé représenter l’Union européenne avec des mensonges gros comme le bras, et qui nous dit que c’est une honte que les Russes bombardent des barrages et des centrales électriques. Oubliant au passage que le bombardement des centrales électriques a pour objet de paralyser les trains et donc de rendre difficile l’arrivée des troupes ukro-atlantistes en renfort, mais aussi que la destruction de barrages d’eau est une arme contre la concentration de ces mêmes troupes dans le nord de Kherson qui est d’un enjeu crucial pour la suite des opérations. Josep Borrel oublie également de nous parler des bombardements réguliers otaniens sur la centrale nucléaire de Zaporojie. A y regarder de plus près, on s’aperçoit que la ville de Donetsk elle aussi est bombardée régulièrement depuis au moins 2014, depuis que cette région – cœur de la rébellion – a choisi la voie de la sécession d’avec Kiev. Les habitants de la ville parlent de bombardements avec des obus à sous-munitions. Non seulement ces tirs impliquent l’OTAN qui fournit les canons et les servants de ces engins de morts, mais ils utilisent des obus à sous-munitions qui sont normalement interdits d’utilisation dans un conflit militaire[2]. 

Bombardement sur Donetsk le 17 septembre 2022, un crime de guerre honteusement oublié par les médias occidentaux 

Zelensky et sa clique mentent autant qu’ils peuvent, ils ont à vrai dire un héritage ukrainien à entretenir depuis les pogroms du début du siècle et leur alliance avec les nazis. Encouragés par l’OTAN et les Etats-Unis qui en matière de mensonges sont depuis de longues années dans la lignée de Goebbels, les voilà qu’on monte en épingle un faux charnier. Cette fable est éventée depuis Timisoara en décembre 1989 quand on a inventé de faux crimes et qu’on les a attribués à Ceausescu histoire de démontrer que les régimes communistes étaient encore plus mauvais qu’on le savait. Un journaliste de TFI annonçait triomphalement : « Ceaușescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des CarpatesCeausescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timișoara. Et ce ne sont pas les derniers »[3]. Au passage on admirera la technique journalistique qui compare Ceausescu à un vampire, ce qui nous renvoie à l’idée que Poutine est fou. Tout cela se révéla être complètement faux[4]. Peu importe, le mal était fait et l’opinion manipulée essentiellement par les Américains était contaminée par l’idée passagère de ces crimes. Par la suite on oublia cette affaire, et on omit généralement de faire le rapprochement entre la mise en scène des crimes de Timisoara et sa dénonciation. Rapprochons cela pour en comprendre les enjeux d’abord des mensonges de Colin Powell justifiant l’intervention étatsunienne en mentant effrontément sur le fait qu’il aurait possédé la preuve que Saddam Hussein développait des armes de destruction massive. Avant que le mensonge ne fût avoué, les journalistes du monde entier avaient suivi comme des moutons son analyse[5]. Les Américains sont de très grands menteurs, comme la clique de Zelensky. C’est ce qui rapproche toute cette engeance des nazis. Mais personne n’eut l’idée en Occident de juger cette canaille étatsunienne pour crimes de guerre en Irak, une guerre qui fit au moins un million de morts, principalement des civils. Aujourd’hui c’est encore pareil, on a recommencé à inventer des massacres à Boutcha[6] et à Marioupol[7], oubliant de relayer tout ce tintamarre avec les mensonges antérieurs qui décrivent finalement un système bien rodé de désinformation. Ici le but était de couvrir les crimes de guerre des néo-nazis ukrainiens qui, comme chacun le sait, sont un modèle de déontologie guerrière. Et voilà qu’aujourd’hui on recommence en mettant en scène un pseudo charnier à Izum. Mon point de vue n’est pas ici de dire que les Russes ne sont pas capables de crimes de guerre, les soldats restent des soldats, mais c’est plutôt de dénoncer la propagande de l’OTAN, de son valet Zelensky et surtout les relais peu scrupuleux des journalistes.  

Les forces de Kiev éventrant un cimetière pour faire croire à un charnier 

On utilise donc la même technique qu’à Timisoara et qu’à Boutcha, c’est la marque des Américains. On fait semblant de découvrir un charnier à Izum. Mais en vérité comme les images le montrent, le soi-disant charnier est un cimetière et non une fosse commune, avec des croix et des identifications des corps dans la plupart des cas. Il est tout à fait possible qu’y soit enterré aussi des soldats russes morts au combat. Un charnier serait une fosse commune où les cadavres seraient jetés sans discernement pour cacher un crime. Ce soi-disant charnier est donc un lieu où furent enterré plutôt proprement des soldats ukrainiens tués au combat et des civils victimes collatérales des tirs ukrainiens sur la ville. Pourquoi cette fable ? Et pourquoi la gobe-t-on ? D’abord pour faire croire que les Russes seraient des sauvages – contrairement aux soldats ukrainiens qui eux respecteraient les lois de la guerre. Cela justifierait encore plus l’implication douteuse de l’OTAN qui représenterait la civilisation. Ensuite il s’agit de faire croire qu’Izum a été libérée de l’occupation russe, alors qu’elle est maintenant occupée par la soldatesque ukrainienne et que le SBU a commencé à faire son travail de filtration pour éliminer les opposants à Kiev et à l’OTAN. Ce faux charnier permettra sans doute au SBU de dissimuler le résultat de ses propres crimes[8]. Le problème n’est pas tant que l’OTAN et la clique de Zelensky mettent en scène de tels mensonges, mais plutôt que les journalistes les relais sans précaution comme des vérités révélées, comme ils l’ont fait pour Timisoara et comme ils l’ont fait pour l’Irak avant que la lumière soit faite. Il faut bien s’en persuader, l’Ukraine a toujours été un pays à part, un modèle pour les nazis. Fait de bric et de broc il a été contraint de s’inventer un passé mythique. Ce qui nous fait douter que le charnier d’Izum soit le fait des Russes n’est pas qu’on croit à la probité des soldats russes, mais plutôt que le gouvernement de Zelensky a interdit à l’ONG Amnesty International de venir se rendre compte par elle-même de la réalité des assertions ukrainiennes, ce qui renforce notre quasi-certitude d’un montage grossier. Mais il est probable que les médias occidentaux passeront sous silence cette nouvelle infraction ukrainienne à la démocratie la plus élémentaire[9]. 

 

On a surpris le 14 septembre 2022 le comédien Zelensky protégé par un soldat portant un insigne nazi. Le nazisme est le fond du nationalisme ukrainien, et celui-ci fait de l’OTAN son complice. Autrement dit, il n’y a pas de nationalisme ukrainien qui ne soit initié et poussé par des nazis et soutenu idéologiquement par Washington. Ce n’est pas une nouveauté, on a vu abondamment les croix-gammées à Marioupol, on a vu le buste du nazi Stepan Bandera sur le bureau du ministre de la défense ukrainien. Les Etats-Unis et l’OTAN ont toujours encouragé les régimes fascisants pour consolider l’Empire, en Amérique latine ou en Asie. C’est un fait. Comme aujourd’hui ils soutiennent Zelensky – ou plutôt ils l’inventent – naguère ils soutenaient Pinochet, ou ils embauchaient Ben Laden pour détruire l’Afghanistan, pays qui semblait alors promis à une modernisation rapide avant que ce dernier ne s’émancipe et ne se retourne contre ceux qui l’avaient formé. La communication et le mensonge sont les pièces maitresses de leur guerre. Cette guerre menée par les Etats-Unis commence vraiment à sentir mauvais. Mais des nazillons en Ukraine, il y en a beaucoup, jusqu’au plus haut niveau. Zaluznhy le chef des forces armées ukrainiennes, celui là même qui a le buste de Stepan Bandera sur son bureau a été filmé arborant un bracelet décoré de la croix gammée. On a bien essayé de dire que la photo avait été trafiquée, mais cela n’a convaincu personne en dehors du cercle restreint de ceux qui veulent croire tout ce qu’on leur raconte pourvu que cela coïncide avec la pensée dominante. Zelensky trouve tout cela très « cool » de célébrer les nazis et Bandera, il n’est pas très regardant et ne se gêne pas pour balancer les mensonges les plus grossiers. On dit maintenant menteur comme un Ukrainien ou menteur comme Zelensky, pour désigner ceux qui dépassent les bornes de la décence médiatique. 

 

Au mois d’octobre 2022, un petit film circulait également sur Internet pour montrer comment les Ukrainiens, au mois d’octobre, fabriquaient les reportages sur les misères déclenchées par les frappes « criminelles » russes sur les pauvres malheureux civils. Je vous en conne le lien en note[10]. Cela rejoint la mise en scène des soi-disant découvertes des charniers ici ou là, Boutcha ou Izum. Parmi les manières de trafiquer l’information, il y a celle de la taire tout simplement, cela fait des années que l’armée ukrainienne bombarde les zones résidentielles des villes du Donbass. Mais plus récemment ils bombardent les villes de la Russie comme Belgorod par exemple qui reçoit son lot quotidien de bombes gracieusement fournies par les Occidentaux. Ce qui fait des morts, bien évidemment, mais nos médias font le black-out. Ce sont pourtant des crimes de guerre, comme les Etats-Unis en ont commis des centaines de milliers un peu partout dans le monde depuis 1945. Songe-t-on à les juger ? Non, la Cour pénale est réservée aux ennemis des Etats-Unis et à personne d’autre. De la même manière, sur ARTE, on passera un reportage sur Marioupol en filmant la ville abimée, mais sans montrer la reconstruction qui avance pourtant rapidement. Le monde pourtant à la pointe des médias pour la guerre se rend compte de l’impasse dans laquelle il se trouve. Il voudrait bien que l’Ukraine soit un modèle de démocratie, ce qui justifierait son choix atlantiste. Mais il est obligé de constater que cela n’est pas conforme à la réalité. A petits pas ce quotidien sournois commence à dénoncer des atteintes féroces à la liberté d’expression la plus élémentaire[11]. 

Les Ukrainiens fabricant de l’information à l’usage des consommateurs occidentaux 

Cette évolution doit-elle nous étonner ? Pas vraiment. En 2014 The Gardian, journal britannique peu suspect de russophilie, dénonçait les manigances des Américains, manigances visant à déstabiliser l’Ukraine en s’appuyant sur des nazis, avec comme but de pousser les Russes à intervenir de façon à les faire apparaitre pour des fauteurs de guerre et renverser la charge de la preuve en matière de colonisation ou d’impérialisme. Avancer masquer est nécessaire aux Américains, non pas parce qu’ils seraient fondamentalement fourbes, mais parce qu’ils sont prisonniers d’un narratifs qui leur fait justifier leurs actes criminels au nom de la morale et du droit. Et cette fable ne peut être soutenue qu’en tordant les faits, donc en utilisant les médias occidentaux pour tromper le public et garder un niveau d’adhésion qui soit suffisant pour pouvoir continuer. L’important n’est pas que les journalistes croient aux mensonges qu’ils colportent, comme par exemple Benoit Vitkine, confusionniste intéressé, faisant œuvre de bassesse quotidienne au journal Le monde, l’important est de leur laisser croire qu’ils mentent pour la bonne cause. 

  

Les journalistes occidentaux ne verront que ce qu’ils veulent bien voir, hémiplégiques, ils s’obstinent à nier que l’essence même du régime ukrainien, sous contrôle des Américains, est nazie. Dans ce tri de l’information, on mettra en avant uniquement les débordements de l’armée russe, le plus souvent sur la base d’informations douteuses qui émane du ministère de l’information ukrainien qui a la triste réputation d’être encore plus menteur que Joseph Goebbels. Les méthodes de la SBU qui enlève et torture les opposants sont systématiquement passées sous silence, ou reléguées dans un coin de page, noyées derrière d’autres informations. Vous ne trouverez rien dans Le monde sur ce sujet sensible, alors que c’est plutôt bien documenté, avec des films et des témoignages fiables[12]. Mais si on peut toujours les remettre en question au motif qu’ils seraient intéressés et orientés, il est plus difficile de nier le contenu même de la Constitution ukrainienne de 1996. C’est imprimé, noir sur blanc. La référence à la race comme fondement du nationalisme ukrainien y est inscrite en toutes lettres. Parler de pureté raciale en Ukraine, connaissant le passé sulfureux et nazi de cette contrée, c’est tout de même très osé. Cette tendance a été renforcée par les lois de 2021 qui ont fait des russophones des citoyens de seconde zone, avec des droits restreints[13]. Tout converge pour montrer que si les Américains manipulent les nazis ukrainiens, ceux-ci ont, en échange de leurs services, poussé leurs pions dans le sens des idées de Bandera. 

 

Ce ne sont pas des cas isolés ou des erreurs, c’est un système politique qui est en question. Le 15 octobre 2022, Zelensky décernait au criminel de guerre nazi Miroslav Simchitch le titre de Héros de l’Ukraine au motif qu’il avait passé 32 ans dans les camps soviétiques. Mais on oubliait de dire de cette canaille avait été arrêtée pour avoir personnellement ordonné l’extermination de la population polonaise de la localité de Pisten, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées. Zelensky, tout ignare et clown qu’il est, ne peut pas ignorer cette réalité. C’est donc bien en conscience qu’il appuie le narratif ukro-nazi qui consiste à dire que les criminels de guerres nazis ukrainiens ont été les victimes des « rouges » ou des Russes, et donc que par essence, ils ne peuvent pas être mauvais, et restent de bons patriotes. 


[2] https://www.donbass-insider.com/fr/2022/09/17/armee-ukrainienne-bombarde-le-centre-de-donetsk-avec-des-canons-francais-faisant-quatre-morts-et-huit-blesses-parmi-les-civils/ 

[3] Jean-Claude Guillebaud, « Roumanie : qui a menti ? », Le Nouvel Observateur,‎ 5 avril 1990

[4] https://www.monde-diplomatique.fr/1990/03/RAMONET/18658

[5] https://www.letemps.ch/monde/armes-destruction-massive-mensonge-colin-powell-basculer-diplomatie-internationale

[6] https://www.donbass-insider.com/fr/2022/04/04/ukraine-le-massacre-de-boutcha-un-timisoara-a-lukrainienne/

[7] https://www.donbass-insider.com/fr/2022/03/22/marioupol-les-civils-denoncent-les-crimes-des-combattants-du-regiment-neo-nazi-azov/

[8] https://www.donbass-insider.com/fr/2022/09/16/boutcha-2-0-a-izioum-lukraine-utilise-des-civils-tues-par-des-bombardements-et-les-tombes-de-ses-soldats-pour-jouer-la-carte-du-massacre/

[9] https://www.lelibrepenseur.org/selon-le-journal-kronen-zeitung-kiev-interdit-a-amnesty-international-daller-enqueter-sur-le-charnier-dizyum/

[10] https://twitter.com/LoetitiaH/status/1580458668252069888?fbclid=IwAR1xqZgPimuTEZgAgdPGrX_83Q2mAiyhjwbvAw3ERzJ5XB3zPRloWNf_gjk

[11] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/10/17/a-la-television-ukrainienne-le-difficile-equilibre-entre-censure-militaire-et-expression-du-pluralisme_6146092_3210.html

[12] Voir par exemple ce témoignage sur LCI, chaîne ouvertement russophobe, on y voit un soldat ukrainien nous dire qu’à Marioupol, les Russes c’était au moins 70% de la population et que celle-ci était pour un rattachement à la Russie. https://www.youtube.com/watch?v=SarE60gT0Ds

[13] Jacques Baud, Opération Z, Max Milo, 2022.

samedi 22 octobre 2022

Brève note sur un fait divers sordide

 

Une adolescente, presqu’une enfant, a été assassinée de manière sordide par un groupe de quatre personnes de nationalité algérienne emmenées par une certaine Dahbia qui faisait l’objet d’une OQTF – Obligation de Quitter le Territoire Français. Dès lors la machine médiatique s’est complètement emballée, délaissant les nombreuses questions que ce crime odieux pourtant soulevait. A l’évidence, étant donné le peu de raison expliquant cette atrocité, c’est l’œuvre de déséquilibrés et selon le droit français, et l’instigatrice qui semble être cette fameuse Dahbia, sera probablement reconnue comme ayant commis ce crime dans un moment d’aberration de ses facultés mentales. Dès lors tout est allé très vite, le démagogue Zemmour qui se trouve en perdition depuis son échec aux dernières élections, a tiré la couverture à lui pour dénoncer l’immigration et le laxisme de l’Etat. Il est vrai qu’en France le minimum sécuritaire n’est plus assuré. Il faut se demander pourquoi. D’abord parce que le travail de la police est, depuis l’arrivée malheureuse de Macron au pouvoir, orienté vers le maintien de l’ordre, et donc la police qu’on a transformée en milice patronale, n’a plus le temps de travailler à l’amélioration de la sécurité des Français. On sait très bien qu’en France il existe des cités où la police ne peut pas entrer sans prendre d’énormes précautions et à venir avec des effectifs massifs. Cette réalité est la conséquence du délabrement du pays. Sur le plan social, politique et économique. Elle est donc aussi la conséquence bien évidemment de la politique immigrationniste de l’Union européenne. Il y a un lien très net entre l’immigration et la délinquance. Que la droite anti-immigrationniste s’empare de cette affaire, c’est ce qu’on attendait d’elle. Mais, dans un premier temps, les médias ont été beaucoup plus loin en évoquant, toujours sans aucun fondement l’idée d’un trafic d’organes, histoire de nous rapprocher d’Halloween et de son cortège de films frissonnants. Il sera bien difficile de rattacher ce crime à la religion islamiste dont Dahbia semblait étrangère. 

Dahbia, probable instigatrice de l’assassinat de Lola 

Les médias ont été comme les ministres embarrassés par cette affaire. Ils ont tenté de contourner le problème en brossant un portrait absolument factice de Dahbia la meurtrière présumée. Elle aurait été une SDF, ce que ses vidéos qu’elle postait démentent évidemment. Mais même si elle avait été une SDF, cela ne peut pas être une explication. On a avancé ensuite qu’elle aurait été violée dans son jeune âge, puis qu’elle aurait eu de graves problèmes avec sa mère. Cette manière de chercher des excuses à l’inexcusable est sournoise, même si à l’évidence c e meurtre ne peut germer que dans la tête d’un cerveau malade. L’autre point ennuyeux pour Zemmour et sa clique est que manifestement cette jeune femme n’avait rien à voir avec l’islam, ni de près ni de loin. Bien que ce meurtre se soit déroulé deux jours avant la journée d’hommage à Samuel Paty, il ne peut lui être comparé, sauf si on s’inquiète plus généralement de l’ensauvagement de la France où les crimes horribles se succèdent. 

 

Si Zemmour et sa clique sont apparus comme des charognards, la gauche n’a pas été mieux sur ce coup. Avant même de savoir de quoi il retournait, avant même d’avoir dit un mot de compassion un peu vrai pour la victime, elle est montée au créneau pour hurler à la récupération. Mais évidemment on l’a renvoyée dans les cordes en lui signifiant qu’elle aussi aimait bien faire de la récupération d’affaires sordides. La louche affaire Adama Traoré avait servi de tremplin à une certaine gauche et à la sœur d’Adama qui en a fait un véritable business, vendant tee-shirts et interviews à la chaîne. Les bonnes âmes me diront que le problème n’est pas le même, puisque dans le cas de la mort d’Adama Traoré, la police, une institution censément républicaine, était en cause. C’est vrai. Mais ce n’est pas ça qui nous gène avec cette gauche, c’est plutôt qu’avant même de manifester un peu de compassion, elle se saisisse de cette affaire pour relancer son combat factice contre une extrême-droite factice. La conduite est exactement symétrique. Dans cette conjuration des imbéciles, chacun déroule les éléments de langage qu’on attend de lui. La gauche continuant à mentir sur le lien qui existe entre délinquance et immigration puisqu’il y a en effet une surreprésentation des « étrangers », et plus particulièrement des originaires d’Afrique dans les prisons ou devant les tribunaux[1]. 

 

Ces vieux disques rayés permettent en réalité de dévier des problèmes de fond en ressassant les vieilles lubies politiciennes. Si on prend un peu de hauteur, la vraie question est celle de la responsabilité de l’Etat. Pourquoi l’Etat n’est plus capable aujourd’hui d’assurer un minimum de sécurité ? Pourquoi les OQTF ne sont-elles pas exécutées ? Il faut rapprocher cette réalité de la volonté de Macron et de sa clique de démanteler les services publics. La police est choyée pour matraquer les manifestants, y compris l’ineffable cortège de la CGT. On lui donne des moyens, on lui achète des armes létales, on l’équipe de véhicules blindés surmontés de mitrailleuses. Mais par contre la police dite de proximité n’existe plus, du moins dans les quartiers périphériques qui sont laissés à l’abandon. Il y a une évidence, c’est qu’une partie non négligeable de la population immigrée ou d’origine récemment immigrée, ne s’intègre pas et ne le désire pas. Cette population vit en dissidence, généralement pauvre, elle use de tous les artifices pour s’affirmer, elle peut choisir le vêtement comme emblème, le vol, le crime crapuleux ou n’importe quoi d’autre, elle vit dans les marges. Dahbia semble-t-il était faite du même bois, même si, comme je l’ai dit au début de ma réflexion, il est évident qu’elle n’avait pas sa tête. Tout le cinéma qu’on a fait de la droite à la gauche autour de cette affaire empêche de réfléchir à cette question : qu’est-ce qui fait une nation ? Pourquoi la plus grande partie de la population française rejette-t-elle à plus de 70% l’immigration de masse[2] ? Peut-on se contenter de dire que les Français sont devenus tous racistes ? 

 

Le clou de cette débauche de spectacle est sans doute l’émission d’Hanouna, le Zelensky français, qui a organisé à la va-vite un débat sur le meurtre de Lola et qui ensuite a fêté son record d’audience en se marrant comme un bossu au détriment des imbéciles qui suivent ses émissions malveillantes. C’est sans doute cet évènement répugnant qui rend le mieux compte de la confusion mentale dans laquelle notre pays se trouve embourbé. Comme si on avait besoin d’un crétin comme Hanouna pour nous expliquer ce qu’on doit comprendre de cette ignominie. Comme on le voit, le démagogue Zemmour n’est pas le seul à faire de la récupération charognarde sur le cadavre d’une fillette. Mais tout ce battage ne changera probablement rien à la conduite de l’Etat macronien qui persistera dans ses priorités en affectant la police à la répression des mouvements sociaux plutôt qu’à l’amélioration de la sécurité. Les manifestations initiées en faveur de Lola par l’extrême-droite zemmourienne ont été un échec patent, preuve que de surfer sur l’émotion n’est pas suffisant. Ce manque de décence se retrouvait également dans la volonté de Darmanin, incapable ministre de l'intérieur, de se rendre aux obsèques de la malheureuse Lola.


[1] https://www.histoire-immigration.fr/societe-et-immigration/y-a-t-il-un-lien-entre-delinquance-et-immigration

[2] https://www.cnews.fr/france/2022-07-27/sondage-71-des-francais-favorables-une-forte-reduction-du-flux-dimmigration-sur-le

jeudi 20 octobre 2022

Echec des mouvements sociaux du mois d’octobre

  

Marche contre la vie chère, 16 octobre 2022 

Que le gouvernement mente sur les chiffres de participation aux manifestations des 16 et 18 octobre, et avec l’aide du cabinet Occurrence, une soi-disant boutique indépendante, c’est vrai, mais ça ne change rien à l’affaire. Ces deux manifestations sont un échec[1]. Un échec en ce sens que malgré la colère palpable de millions de Français, la mobilisation a été quantitativement très décevante. Les raisons de protester contre le gouvernement sont pourtant très nombreuses, ça va de la hausse des prix des biens de première nécessité, à l’inaction sur la dégradation de l’environnement, en passant par la destruction accélérée des services publics qui ne fonctionnent plus quel que soit le domaine considéré. Par ailleurs le gouvernement se trouvait au même moment empêtré dans des défaites cuisantes à l’Assemblée nationale, démontrant qu’il n’avait même plus de majorité dans cette représentation bien peu démocratique. La grèves des raffineurs lancée chez Total et suivi aussi chez Exxon, paraissait également un mouvement puissant. Tout semblait réuni pour construire des actions dans la rue qui auraient dû mobiliser largement. Il n’en a rien été. Les raisons de cet échec sont très nombreuses. D’abord tactiquement le fait que Mélenchon tente de lancer des manifestations en précédant celle des syndicats a été combattu par la CGT et Philippe Martinez. Celui-ci qui, ne l’oublions pas, a fait élire Laurent Berger – le leader du syndicat patronal – à la tête de la Confédération européenne des syndicats, a suivi la grève des raffineurs de très loin. Il en a rajouté dans la stupidité satisfaite en expliquant qu’il était à Naplouse en train d’éviter les balles de l’armée israélienne mélangeant sa propagande pour la Palestine avec son mandat syndical[2]. N’épiloguons pas sur les mensonges de ce louche individu qui a appelé, rappelons-le, à voter deux fois pour Macron au second tour, en 2017 comme en 2022. En vérité lors de son voyage dans les Territoires palestiniens, il n’a échappé à rien du tout, mais l’important est qu’il était parti à Naplouse juste au moment où un puissant mouvement de grève se développait dans les raffineries. Aussi bouffon qu’un BHL ou qu’un Zelensky de sous-préfecture, il avouait ainsi indirectement qu’il n’avait rien fait pour le développement de la grève, qu’au mieux il suivait le mouvement déclenché par la base, qu’au pire il sabotait les initiatives de ses troupes. Syndicaliste des plus mous, il est probable qu’il sera débarqué au prochain congrès de la CGT où de puissantes fédérations, dont celle des Bouches du Rhône, veulent le virer. Il ne nous manquera pas, comme il ne manquera pas au mouvement social. 

Manifestation à Paris le 18 octobre 2022 

Malgré l’ébullition sociale, le bureaucrate syndical a passé plus de temps à dénigrer les initiatives de Mélenchon qu’à développer les nécessités d’une mobilisation pour le 18 octobre. Ces dissensions entre bureaucrates de partis et bureaucrates de syndicats ont pesé très lourd sur le terrain et expliquent au moins une partie du manque d’enthousiasme pour cette action déclenchée par le haut, histoire de calmer la base. C’est l’assurance de Macron. La grève ne s’est pas étendue, ce qui au fond arrange bien Martinez qui pourra toujours dire qu’il a tout fait pour que ce jour soit un succès mémorable. Mais l’essentiel n’est pas là. Il est dans le fait que le type d’action déclenché par les partis de gauche et les syndicats n’est plus de saison. Les raisons sont multiples. Il y a d’abord le fait que manifester une seule journée n'occasionne aucune gêne pour le gouvernement. Celui-ci attend que ça passe. Il envoie un peu sa milice pour matraquer de ci, de là, et puis chacun retourne à ses occupations. Les deux tiers des Français trouve la politique de Macron nulle et mortifère, que ce soit en matière de retraites – la réforme à venir – ou pour la lutte contre l’inflation qui ronge les salaires. Mais ils ont compris aussi que ce type de promenade dans Paris était dérisoire et peu offensive. Le gouvernement aurait tort de croire que la faiblesse des mobilisations des 16 et 18 octobre le tire d’affaire. On pourrait même dire que c’est l’inverse dans la mesure où les partis de gauche et les syndicats ne semblent pas en mesure de canaliser la colère populaire. Macron qui voudrait bien être le François Guizot de son siècle devrait faire l’effort de se souvenir de la manière piteuse qui mit fin à sa carrière politique. La milice de Macron s’est entraînée à matraquer les manifestants, s’attaquant au cortège de la CGT, mais elle a été surprise de la réaction des manifestants qui se sont défendus et qui ont pris en chasse le commissaire Paul-Antoine Tomi, dit le tabasseur ou Tomi-le-corse, qui a une sinistre réputation dans les manifestations, mais qui est aussi celui qui a géré comme on le sait le désastre de la finale de la Ligue des Champions au Stade de France[3], un incapable, doublé d’un malveillant. Il ne dut son salut qu’à sa vitesse de course à pied. Ces violences, sans être très importantes, ont cependant dépassé en intérêt les exactions des black-blocs, et on a vu la milice contrainte d’abandonner le terrain. 

La milice en action 

Parmi les raisons qui font que ce type de manifestation ne fait plus recette, il y a la manière de faire. Que voit-on ? En tête de cortège nous avons des personnalités connues, Mélenchon, Ernaux, wokiste patentée et nouveau Prix Nobel de littérature, Faure, Autain, Martinez, et j’en passe, ils étaient tous là. Leur comportement est celui-du berger qui guide le troupeau. Cette façon de faire est en réalité plutôt méprisante, supposant qu’il y ait une hiérarchie entre les manifestants qui ne savent pas trop ce qu’ils veulent et leurs guides. Sans parler du fait que l’exemple des Gilets jaunes a montré que les seules choses qui gênent le gouvernement ce ne sont pas les manifestations périodiques, mais bien le blocage de l’économie sur la durée, que ce soit la grève ou le blocage des ronds-points. La marche sur l’Elysée avait en son temps donner une trouille verte à Macron. Mais il y a aussi le fait que ces têtes de gondole qui aiment se mettre en avant sont très détestées – parfois pour de mauvaises raisons d’ailleurs – et donc c’est bien maladroit et clivant de jouer ce jeu du spectacle, on se croirait à Guignol. Dimanche 16 octobre, les « vedettes » de la gauche en perdition ont défilé à la tribune, confisquant une fois de plus la parole populaire, réclamant l’attention d’un public qu’elles leur croient acquis. Ces méthodes-là sont totalement dépassées, et je ne sais pas d’ailleurs si elles ont été un jour adéquates à stimuler la soif d’émancipation du peuple, cultiver le côté moutonnier de la foule est totalement archaïques, les vedettes parlent et la masse applaudit d’une manière mécanique, sauf si c’est Sandrine Rousseau qui tient le crachoir. Entendre Mélenchon parler d’un nouveau Front Populaire du haut de son estrade, dominant ce qu’il croit être le peuple, est bien plus que mensonger, c’est surréaliste par les temps qui courent. Soyons clairs, alors que Macron est incapable de gouverner autrement qu’à l’aide du 49-3, il n’y a plus d’opposition structurée, le RN a fait savoir qu’il ne voterait pas la motion de censure déposée par la NUPES, et la NUPES a dit la même chose, elle ne votera pas une motion déposée par le RN à l’Assemblée nationale Macron est tranquille. L’heure des discours est dépassée. 

 

« Ma profession de foi est aussi rassurante pour les patriotes que terrible pour les scélérats. Je crois à l’infaillibilité du peuple » Anacharsis Cloots



[1] https://www.marianne.net/politique/melenchon/pourquoi-la-marche-contre-la-vie-chere-est-un-echec-pour-melenchon

[2] https://atlantico.fr/article/decryptage/philippe-martinez-a-echappe-aux-balles-israeliennes-cgt-tsahal-naplouse-palestine-syndicat-penurie-de-carburant-hausse-des-salaires-negociations-salaries-totalenergies-exxonmobil-israel-france-benoit-rayski

[3] https://www.mediapart.fr/journal/france/170622/revelations-sur-la-clique-qui-conduit-la-prefecture-de-police-sa-perdition

lundi 17 octobre 2022

La pensée rebelle en acte, malaise dans la civilisation

  

La mort de la Reine d’Angleterre à l’âge respectable de 96 ans est très certainement un deuil pour sa famille et ses proches. Mais la série d’hommages que les grands médias français lui ont consacrés, est d’une indécence incroyable. Le coût de cet enterrement spectaculaire aurait été de 35 millions de livres pour l’Etat britannique[1]. C’est dire que la tendance n’a pas été à la sobriété. Ce sont les funérailles les plus ruineuses qu’aura connu ce royaume rabougri sur lui-même. Cette femme milliardaire en livres sterlings vécut longtemps aux frais de la princesse comme on dit. Elle était entretenue par ses malheureux sujets que ses ancêtres avaient préalablement volés dans les grandes largeurs et qui, pas rancuniers, lui assuraient une liste extravagante. Sa fortune était estimée à 30 milliards d’euros, et elle percevait en sus une vingtaine de millions d’euros d’une rente d’Etat annuellement pour couvrir ses frais[2]. Elle ne pouvait même pas donner l’illusion qu’elle ait travaillé un seul jour de sa vie. Elle ne servait à rien pour les sujets de son Royaume qui se rétrécissait d’année en année. L’Angleterre possédant un régime encore pire que le nôtre est une monarchie parlementaire et donc la Reine d’Angleterre n’avait qu’un rôle de représentation. A quel titre ? Je vous le demande. Cette débauche médiatique démontre à l’envie que nous avons besoin de revigorer une pensée rebelle qui se meurt. Comment peut-on admirer une personne aussi insignifiante que la Reine d’Angleterre ? Ceci est la preuve non seulement du caractère rampant de la plupart des médias, mais aussi du décalage de plus en plus grand entre la réalité et sa représentation. Ce spectacle permanent est en réalité là – que ce soit voulu ou non – pour éviter de parler des choses qui dérangent, particulièrement de la réalité de la vie quotidienne qui fait qu’en vrai on n’en a pas grand-chose à faire que cette personne se soit éteinte. Si nous voulons parler de l’Angleterre il faudrait plutôt s’intéresser au fait que le nouveau premier ministre Liz Truss qu’on croirait sortie tout droit de Charenton, prétend avoir le courage d’anéantir le monde en déclenchant une guerre atomique, où alors se demander que font les militaires britanniques en Ukraine. Mais discuter des mérites supposés de la Reine d’Angleterre permet de soulager les esprits des lourdes charges qui pèsent sur eux. On peut en vouloir légitimement aux syndicats d’avoir suspendu les grands mouvements de grève qui ont lieu en ce moment dans tout le Royaume Uni, alors que la tension sociale est à son comble et qu’il y a une tendance à la grève générale – ce sont les mouvements sociaux les plus importants depuis la fin du règne de l’alcoolique Margaret Thatcher[3]. Mais le fond de l’affaire est qu’en procédant ainsi on a la prétention de nous faire aimer les fainéants et les nantis, ces inutiles qui depuis des siècles pillent la planète et affament les pauvres. On ne sait pas pourquoi, mais nous devrions prendre notre mouchoir, nous essuyer les yeux humides et compatir avec la foule moutonnière qui pleure une icône sans intérêt et sans mystère. Les mêmes qui pleurent aujourd’hui sont ceux qui il y a quelques années pleuraient Lady Di qu’on disait avoir été assassinée sur ordre de la Reine !! L’âme humaine est versatile et aime à oublier ses soucis pour pleurnicher sur ceux des riches. Ainsi cela la satisfait pleinement que ce monarque en bois soit décédé, ils se croient ainsi vengés de toutes les déconvenues que la vie leur a infligées, comme si c’était un peu eux qui avaient tué la reine. La crapule macronienne qui vend tout ce qui reste de la France a prétendu imposer aux maires de mettre des drapeaux an berne pour la reine d’Angleterre, oubliant que la France était un pays républicain et non monarchiste, et que chez nous avons inauguré la décapitation de notre souverain en 1793. Certains maires moins décervelés que d’autres ont refusé cette nouvelle infamie qui est comme un crachat dans la figure de République[4]. 

Le cercueil de la reine décédée est promené aux quatre coins du royaume 

On a cependant ces jours derniers franchi un palier, la reine étant décédée, on a promené son cadavre, enfermé dans un cercueil il est vrai, aux quatre coins du royaume. C’est quelque chose d’assez inédit. Mais personne n’a relevé cette fantaisie nouvelle. Cela a duré plusieurs jours alimentant les journaux télévisés d’images scabreuses où on voyait des milliers de britanniques se rendre à la queue leu-leu se positionner sur le parcours d’un cortège de voitures rutilantes, sans même se poser la question de savoir si dans ce cercueil recouvert d’un drapeau il y avait bien le cadavre congelé de la reine morte. Il faut vraiment que les britanniques n’aient pas grand-chose d’autre à faire de leur existence pour aller regarder des voitures qui passent. Mais il ne faut pas désespérer, il y avait dans la foule quelques britanniques qui hurlaient contre ce défilé, d’autres qui ont eu le courage de sabrer le champagne pour saluer ce décès. Seulement un quart des britannique sont pour l’abolition de la monarchie ! Cette fantaisie non seulement a coûté beaucoup d’argent, ce qui est une gifle aux nécessiteux du coin, mais elle a engendré une débauche d’énergie qui a augmenté l’empreinte carbone de la famille royale radicalement. Quel peut-être le sens de ce spectacle lugubre ? Que sont ces gens qui s’y pressent bêtement ? Certes le public était principalement féminin, comme nous pouvons le voir sur la photo ci-dessus, mais est-ce une excuse ? Pour beaucoup cependant le décès de cette reine marque le début de la fin de la monarchie dans ce pays, ils avancent que le roi Charles III n’arrivera jamais à égaler sa mère du point de vue de la popularité, et surtout du point de vue de la longévité de son règne. Pour l’instant les rumeurs se répandent pour dépeindre ce roi de pacotille comme un maniaque capricieux et antipathique au possible. Ce fainéant qui n’a jamais travaillé a des exigences incroyables avec le petit personnel. Il faut lui repasser son pyjama tous les matins, ses lacets aussi – tant qu’on y est. Il emporterait aussi sa lunette de WC avec lui quand il se rend quelque part[5]. Plus sérieusement, on a appris qu’il avait licencié une centaine de personnes qui étaient antérieurement à son service. De quoi alimenter une campagne sévère contre l’idée même de monarchie. Qu’il soit maniaque, c’est un fait, mais qu’en plus il se comporte comme un enfant dégénéré, ça dépasse tout, c’est dans la lignée d’Amin Dada[6]. On ne croit pas qu’en 2022 ce genre de fantaisie puisse exister encore ! William Shakespeare avait écrit dans sa célèbre pièce Henri IV, écrite en 1596 : Si nous vivons, nous vivrons pour marcher sur la tête des rois : si nous mourons, il est beau de mourir quand des princes meurent avec nous ! et quant à nos consciences, les armes sont légitimes, quand la cause qui les fait prendre est juste. Il semble que les Anglais n'ont pas encore tout à fait assimilé sa leçon. 

Le nouveau roi d’Angleterre 

Tout le monde en France semble avoir été encouragé à redevenir monarchiste par la canaille journalistique qui a pour le moins manqué de sobriété. Comme si nous n’étions pas assez malheureux comme ça ! On sait que notre ennemi préféré, Macron, souhaitait un retour de la monarchie lorsqu’il se lançait dans sa malheureuse campagne pour se faire élire en 2015[7]. Certains aujourd’hui s’en vont même à célébrer Charles III, un vieil homme chancelant qui n’a jamais rien su faire de ses dix doigts, et qui bien sûr, fainéant comme une couleuvre, n’a jamais travaillé de sa vie. Aurait-on oublié la Révolution française ? Peut-on se moquer de ces aristocrates fins de race dont l’utilité peut être qualifiée d’un degré d’importance nulle comme dit le poète ? Oui, c’est même conseillé de le faire tous les matins, comme la prière du matin de l’homme moderne. C’est le premier stade de la conscience que de vilipender ces pauvres êtres humains qui s’agenouillent devant n’importe qui et n’importe quoi. Les temps ne sont plus à l’insulte directe qui serait pourtant recommandée, à cause du risque qu’on encourt face à la censure, que ce soit celle des tribunaux ou celle plus privée des réseaux sociaux qui ne tolère pas des écarts de langages trop prononcés. Cependant se moquer n’est pas suffisant puisqu’au fond les puissants sont habitués à ce qu’on les méprise et savent bien qu’à leur endroit la haine couve périodiquement. Dans ce jeu singulier, ce sont d’ailleurs parfois les mêmes qui vont à la fois moquer, admirer, et aussi manifester contre cette vermine qui peuple la planète et qui rend celle-ci impropre à l’existence humaine. En ces temps où on nous fait le coup du retour de la valeur travail et du travailler plus, il est tout de même incohérent de nous faire la publicité pour une famille de fainéants, comme pour nous expliquer que le travail, je veux dire, ceux qui se livrent à cette louche activité, finalement n’a jamais enrichi personne, si ce n’est les financiers et les capitalistes.

  

Mais ces écrans de fumée, s’ils retardent farouchement les prises de conscience n’empêche pas la pensée rebelle à l’ordre nouveau mondialisé de se frayer un chemin malgré le rouleau compresseur de la propagande. La dissidence s’accroit un peu partout dans le monde. C’est un défi aux institutions. Le cas étatsunien est assez exemplaire, on a vu les imbécilités de la Cour Suprême à propos des armes à feu et du droit à l’avortement, imbécilités qui visent directement à l’affrontement entre deux parties de l’Amérique. Mais plus généralement, il y a une forme d’unité dans la rébellion. Les journalistes d’opinion qui sévissent dans Le monde ont remarqué que ceux qui défilent contre la politique vaccinale tous les samedis depuis un an, sont un peu les mêmes que ceux qui occupaient les ronds-points avec un gilet jaune sur le dos, et ce sont encore les mêmes qui doutent de la politique otanienne en ce qui concerne l’Ukraine. On les retrouve encore du côté des soignants qui se font matraqués pour avoir osé protester contre la liquidation de l’hôpital public. Ils sont dans la même logique hostile à la construction européenne. Mais les journalistes stipendiés croient qu’ils peuvent se moquer de cette activité qui par principe considère que ce que produite la société moderne est forcément mauvais. Cette pensée rebelle pourtant ne doit pas être confondue avec les rebelles de profession, les intellectuels comme Michel Foucault ou Jacques Derrida, ou même les politiciens médiocres comme Jean-Luc Mélenchon ou Philippe Poutou qui restent dans une posture mêlant confusion et ignorance. Cette pensée rebelle n’est pas portée par un parti, qu’il soit de droite ou de gauche, et c’est pourquoi la crapule politicienne la renvoie à un extrémisme diffus qui serait anti-républicain. Les journalistes et les politiciens dont pourtant les partis ne font plus recette depuis longtemps, aiment à se gausser de ces attelages hétéroclites parce qu’ils ne rentrent pas dans la grille de lecture qu’on leur a apprise à Sciences Po ou dans d’autres boutiques à décerveler les mieux intentionnés. Ne comprenant pas ces mouvements, ils le qualifient du terme général de « populiste » qu’ils pensent être infâmant mais qui ne révèle qu’un grand vide de la pensée et qui rend celui qui s’en sert de parfaitement suspect aux yeux de l’opinion. 

 

Comme on l’a compris ces blocs de rébellion ne se regroupent pas tout à fait mais suffisamment pour dire qu’ils représentent entre 30 et 40% des Français, et potentiellement plus si les temps deviennent de plus en plus durs. Leur difficulté première est qu’aucun parti ou syndicat n’appuie leur combat, ou quand ils le font ils tentent de le récupérer parce qu’ils ont un esprit boutiquier. Et donc chaque fois qu’un mouvement social qu’ils n’ont pas organisé eux-mêmes apparaît, ils feront tout pour le saboter. On a vu à l’œuvre Philippe Martinez par exemple programmer une manifestation CGT, uniquement CGT, au même moment, mais dans un lieu différent de la manifestation des Gilets jaunes qui mettaient le feu sur les Champs Elysées. Ensuite ce sont ces gens qui vont vous dire que les mouvements qui ne sont pas organisés par eux sont voués à l’échec. Et donc ils feront tout pour les affaiblir et s’en débarrasser, quitte à pactiser avec le pouvoir pour défendre leur territoire qui au fil du temps se rétrécit de plus en plus. Seulement au fil du temps leur inefficacité est devenue patente, même si les mouvements spontanés s’essoufflent toujours assez rapidement – encore que dans la période récente, grâce à Macron on a vu les mouvements sociaux s’enraciner, que ce soit les Gilets jaunes où les anti-vax qui ont compris que seule la patience de l’araignée pourrait faire peut-être un jour bouger les choses. 

 

Dans la région de Toulouse sont apparues des affiches antivax. Elles dénonçaient les effets secondaires liés au vaccin à répétition, 1 effet secondaire pour 100 injections. La presse s’est indignée[8], dénonçant les mensonges de cette propagande. Arguant du fait que ces chiffres avancés sont incertains. Ce qui est vrai, mais en réalité personne n’a de chiffres certains sur les effets secondaires possibles ou probables. Les affiches ont été placardées par Réinfo Covid, Réinfo Liberté ou encore Comité scientifique indépendant. Marianne nous dit que derrière cette campagne il y aurait Louis Fouché, anesthésiste qualifié de gourou, ou encore Laurent Mucchielli, sociologue condamné par ses pairs pour dissidence. Au fond peu importe que les chiffres avancés soient faux, cette levée de bouclier contre cette campagne appelle deux remarques :

– d’abord cette campagne est produite par les mensonges répétés du gouvernement depuis le début de la crise sanitaire. Par exemple sur les masques, ou encore quand l’infectiologue Karine Lacombe avançait bien imprudemment, mais avec un aplomb extraordinaire, que l’immunité collective serait acquise lorsque 60% de la population serait vaccinée avec une dose.

– ensuite que le ton de l’article est péjoratif pour ceux qui ont lancé cette campagne. Si Karine Lacombe ment, personne ne la traite de menteuse ou de gourou, mais si Louis Fouché produit des approximations, il est classé dans cette catégorie spéciale de manipulateurs.

Marianne parle de matraquage publicitaire, en vérité c’est parler de la corde dans la maison du pendu. Le plumitif qui a pondu cet article oublie de nous dire que depuis le début de l’année 2020 le gouvernement, avec la complicité de McKinsey, a dépensé des sommes folles pour nous conditionner avec les gestes barrières, avec l’aération des pièces, ou encore avec la publicité pour aller nous faire vacciner, alors même qu’en aout 2022 le vaccin de chez Pfizer est considéré comme en cours d’évaluation par les autorités de Bruxelles. Autrement dit les mensonges des laboratoires et des gouvernements ont pignon sur rue, mais ils percutent les autres approches d’une réalité difficile à connaitre. On voit que dans ce cas de figure, si, le système médiatique soutient les « experts » l’opinion publique s’en méfie de plus en plus et se rebelle contre l’idée même d’abandonner son jugement propre à la sainte parole de l’expertise. Ce n’est pas nouveau, c’est presqu’un lieu commun, plus la vie civile se dégrade et moins on fait confiance aux experts, c’est le premier stade de la rébellion. 

 

Ce mouvement de rébellion se nourrit d’abord de l’incompétence des gouvernements et des politiciens à les représenter et à agir contre l’effondrement visible de la forme occidentale de société. Mais cette classe qui se prétend l’élite de la nation ment d’une manière tellement visible et grossière, appuyée sur le système médiatique que même lorsqu’elle dit quelque chose de vrai par opportunisme, on croit encore qu’elle ment. Dans un pays très agité comme la France où les manifestations sont régulières, au moins hebdomadaires, depuis l’élection malencontreuse de Macron en 2017 la confiance dans les médias est très faible, elle se confond d’ailleurs avec le bloc macroniste, européiste, pro-guerre et pro-vaccin. C’est le noyau dur de la bien-pensance, ceux qui désignent comme complotistes tous ceux qui pensent de travers, qui ne sont pas dans les clous et qui contestent les vérités qu’on leur assène. Le problème de l’opposition c’est qu’elle est fragmentée, ou insuffisamment unifiée. Certains qui sont contre la politique sanitaire des grands laboratoires, ne se sentent pas concernés par la question des inégalités, d’autres encore ne s’occupent pas d’approfondir la question du réchauffement climatique. Cette fragmentation des luttes, bien entretenue par les hiérarques des syndicats et des partis au nom d’une efficacité évanescente, facilite la vie de dirigeants qui, comme Macron, sont très mal élus, mais qui peuvent faire passer les lois pour lesquelles leurs sponsors les ont soutenus. Bien sûr le complément de cela est la croyance en une démocratie d’apparence, fonctionnant sur des mensonges de plus en plus grossiers. La démocratie est présentée généralement comme une sorte d’absolu pour lequel il faudrait se battre, ce serait donc un système politique supérieur inventé par l’Occident et que le monde entier devrait adopter. Mais cette démocratie est rarement discutée autrement que comme un dogme, une certitude apodictique, ce n’est plus une réalité qui assurerait une liberté individuelle avantageuse. Cependant la défiance de plus en plus grande des électeurs vis-à-vis de son existence montre que cette rhétorique a du plomb dans l’aile. Un peu comme Dieu, on en parle beaucoup, mais on ne l’a pas beaucoup vue ! Sommes-nous encore en démocratie quand la surveillance est partout ? 

Confiance dans les médias par pays 

Ce qui est sans doute nouveau dans ce rapport au réel qui irrite tant les simples citoyens, c’est que les journalistes sont devenus des militants d’une cause qui les dépasse. On ne peut pas demander aux journalistes d’être neutres, ils ne l’ont jamais été. Mais aujourd’hui on inverse le schéma habituel, avant on exposait les faits puis on les interprétait, c’est pourquoi on trouvait toujours un intérêt à lire Le monde. Aujourd’hui le plumitif part de ce qu’il doit dire pour cadrer avec la doxa dominante, puis il sélectionne les faits et ne retient que ceux qui sont compatibles avec elle. Cette dérive est d’autant plus forte que les sources d’information se sont multipliées, dévoilant la supercherie, et donc il a fallu, pour empêcher le navire du mensonge de sombrer, asséner le message militant de plus en plus fort. Ceci explique pourquoi ce sont les journalistes dits éditorialistes, ou les présentateurs, qui sont les mieux payés de la profession. En vérité ce sont les plus fainéants, ne sachant rien sur rien et encore moins sur le reste, ils débitent des mensonges, tandis que les « vrais » journalistes font parfois l’effort d’aller sur le terrain et de trouver des informations. Cette évolution du journalisme nourrit naturellement la pensée rebelle qui se heurte par ses connaissances directes de la vie réelle aux mensonges stipendiés de l’industrie de l’information. Sur quelque point que ce soit dès que le journal Le monde parle d’un sujet qu’on connaît, on se rend compte qu’il raconte n’importe quoi. C’est la conséquence d’une circulation accélérée de l’information par d’autres canaux. Cette circulation libre de l’information est dangereuse, elle met en question un système d’autorité de la parole. C’est pourquoi les journaux dominants – du moins dominants sur le plan de l’autorité morale – ont mis en place des services dits de fact-checking pour soi-disant débusquer les mensonges des concurrents. Dans cet exercice le ridicule Samuel Laurent du Monde est un exemple. Quand des nouvelles le gêne, il sert des analyses embrouillées du type c’est vrai, mai c’est faux aussi, ou c’est partiellement faux. Si bien qu’à la fin de ces analyses on ne sait plus rien du tout. Il est vrai que Samuel Laurent est assez peu subtil et assez peu instruit. Mais il s’est inséré dans un mouvement plus large de contrôle, Les décodeurs, service de fact-checking du Monde qui est financé, entre autres par Facebook. Cela rapporte des recettes pour le journal, mais c’est au prix d’une imbrication de plus en plus grande du système de production et de circulation de l’information. La limite de ce système digne de Big Brother est sa porosité, on a beau censuré comme jamais sur les réseaux sociaux, la dissidence transperce le bouclier. Bien entendu cette information incontrôlée trimballe avec elle son lot d’illuminations et de mensonges, mais pas plus que le journalisme ordinaire. Et même si on ne l’exprime pas toujours, l’opinion publique le ressent douloureusement. Cette tendance-là oblige finalement à redescendre au niveau de sa propre vie quotidienne et à se passer des élucubrations sur les nécessités de la grande politique. Il apparait alors que ce que racontent les gouvernements n’est pas crédible en quelque domaine que ce soit, que ce soit sur la défense du pouvoir d’achat ou celle des services publics par exemple, pour prendre deux points particulièrement sensibles. 

 

La décomposition accélérée des institutions mondialistes, l’OTAN, l’ONU, l’Union européenne dévoile en même temps la corruption qui soutient l’édifice et le justifie. On sait par exemple que ce sont les laboratoires pharmaceutiques qui ont fait en Occident la politique de lutte contre le COVID, cette politique ruineuse qui a tout misé sur le vaccin. Pfizer a obtenu le plus de marchés non pas parce que son vaccin était le meilleur, on n’en savait rien au début de la vaccination, mais parce qu’il avait une meilleure pratique de la corruption et avait investi les conseils dits scientifiques qui conseillaient les gouvernements. Ce laboratoire a été condamné de multiples fois pour charlatanisme, pour désinformation, pour mise en danger de la santé d’autrui et bien sûr pour corruption, mais malgré cela il a pignon sur rue et est reçu un peu partout avec un tapis rouge, faisant notamment les prix dans la plus grande opacité. Or cela se sait, les informations arrivent, passant par les réseaux sociaux même si c’est avec retard, et même si c’est difficile. Et puis on multiplie les doses, un, deux, trois, quatre, et maintenant cinq, tandis que les statistiques confirment que le vaccin à répétition crée plus de problèmes qu’il n’en résout. En vérité il s’agit d’une guerre de l’élite autoproclamée contre le peuple. Les mensonges, la corruption entraînent la rébellion, les Gilets jaunes, les soignants, les pompiers. Mais cette rébellion risquant de s’étendre, les gouvernements passent à la phase II, en France on sort les matraques et les appareils à éborgner, en Australie on parque les récalcitrants au vaccin dans des camps. Cette répression qui démontre par ailleurs qu’il n’y a pas de démocratie en Occident, ne tue pas la pensée rebelle, elle l’emprisonne pour un court moment. Les gouvernants gagnent du temps pour pouvoir continuer leurs petites affaires. Mais il faut justifier cette répression et cette volonté de tuer la pensée dissidente. C’est le rôle du système médiatique. Ses serviteurs sont obligés d’augmenter l’intensité de leurs mensonges. On l’a vu avec les soi-disant black blocs qui avaient infiltré les Gilets jaunes, on l’a vu avec les anti-vax présentés comme des illuminés un peu dérangés qui contestent les bienfaits « évidents » de la science, on le voit encore avec la couverture de la guerre en Ukraine, on couvre les mensonges de l’OTAN et de Zelensky et on chasse les Russes autant qu’on le peut[9]. 

Source Banque de France 

Mais la pensée rebelle se nourrit aussi des problèmes aigus que rencontre l’économie mondialisée. Le COVID, puis la guerre en Ukraine ont poussé l’inflation importée un peu partout dans le monde. Cette inflation a rongé les salaires avec les hausses de prix sur les marchandises de première nécessité, l’énergie et l’alimentation principalement. Rappelons ici qu’il y a deux types d’inflation, celle qui est le résultat de la hausse des salaires – la bonne inflation si on peut dire – et celle qui est le résultat de la hausse du prix des matières premières. Pour l’instant c’est assez calme, mais un peu de partout dans le monde on perçoit des mouvements de grève qui ont tendance à se durcir. Mais le pire n’est pas là en dépit d’un très haut niveau de chômage les entreprises ont du mal à recruter, on a vu ça dans le secteur de la restauration ou des vendanges et des cueillettes saisonnières. Il y a une rébellion des salariés qui refusent les salaires de misère et les conditions pénibles de travail dans la domesticité – secteur qu’on appelle aussi les services à la personne. Ce refus généralisé qui incite certains politiciens à réactiver la piste des migrants qui seraient susceptibles d’accepter l’inacceptable est assez nouveau. C’est le symétrique d’un turn-over ravageur et coûteux dans les entreprises. C’est une nouvelle forme d’opposition qui se développe à la vitesse de l’éclair, un mouvement souterrain, qui refuse de prendre des jobs de merde ou des jobs à la con analysés par David Graeber[10]. Le turn-over est en augmentation un peu partout dans le monde et donc aussi en France. Mais s’il augment c’est certainement parce que les lois sur le marché du travail ont donné trop d’importance au patronat et moins au salarié. La hausse du turn-over qui est coûteux pour les entreprises est la réponse des travailleurs à leur patron. Alors que nous sommes bien loin du plein emploi, le turn-over augmente radicalement, comme une forme de contestation d’un système qui est non seulement inégalitaire dans le partage de la valeur, mais qui dévalorise en permanence le travailleur. Un indicateur de ce malaise est la hausse du nombre des ruptures conventionnelles année après année. Il y a à l’heure actuelle un puissant rejet des formes du salariat. Cette défiance va obligatoirement déboucher sur une nécessaire réforme des conditions de travail actuelles. 

Nombre de ruptures conventionnelles en milliers, source Dares

Au Royaume-Uni, la révolte se focalise sur les factures énergétiques, gaz, essence, électricité. Un mouvement est en train de s’organiser pour menacer de ne plus payer cette hausse des prix. Cela ressemble un peu au mouvement des Gilets jaunes de novembre 2018. Il est lancé en dehors du soutien des syndicats et des partis[11]. On rappelle que la grève de la Poll Tax en 1990 a fait tomber Margaret Thatcher, ivrogne, et accessoirement dame de fer. Mais ce mouvement contre les hausses des prix de l’énergie n’est pas isolé, il est en concordance avec des grèves dures qui depuis plusieurs mois minent le pays. Ce mouvement touche de nombreuses professions, des avocats aux compagnies de chemin de fer et est évidemment alimenté par un partage de la valeur jugé inique[12]. La situation en Angleterre est d’autant plus tendue, que les salariés réclament des hausses de salaire fortes alors que l’inflation est maintenant aux alentours de 10%. L’affrontement ne peut-être que violent parce que si les revendications des salariés sont légitimes, les satisfaire relancerait l’inflation vers des sommets. Le parti conservateur a jugé ces revendications « irresponsables », mais en vérité elles montrent deux choses : d’abord que l’inflation n’est jamais combattue définitivement comme le pensaient les monétaristes, ensuite qu’une révision du partage de la valeur entre profits et salaires est inévitable, qu’elle passe par de l’inflation ou par des nationalisations, ou par quel qu’autre moyen. Sans cela on rentrera dans une période probablement révolutionnaire – sans donner trop de contenu pour l’instant à ce mot. Le 18 aout, c’était une grève massive des cheminots, le plus fort mouvement depuis l’ère Thatcher[13]. Aux Etats-Unis, pays où les grèves sont peu nombreuses, le turn-over a atteint des proportions inquiétantes pour le patronat. En 2021, on considère que ce sont plus de 50 millions de salariés qui ont cherché une entreprise qui leur conviendrait mieux, montrant que la valeur travail s’était fortement dégradée depuis la pandémie[14]. 

Inflation au Royaume-Uni 

Dans les grands moments de révolte, il n’y a jamais qu’un seul facteur qui commande, mais très souvent la dimension économique en venant s’ajouter au reste de l’exaspération est décisive dans le déclenchement des opérations.  Macron le sait, il s’attend, comme partout en Europe d’ailleurs, à une explosion sociale contre sa politique pourrie, et c’est pourquoi il a commandé des dizaines de blindés pour la gendarmerie, blindés équipés de mitrailleuses[15]. On n’y a pas fait trop attention, mais c’était déjà une déclaration de guerre aux futurs Gilets jaunes et assimilés. 


[1] https://www.bfmtv.com/economie/d-elizabeth-ii-a-charles-iii-combien-coute-l-arrivee-du-nouveau-roi_AV-202209090533.html

[2] https://www.boursorama.com/boursoramag/actualites/elizabeth-ii-a-combien-s-eleve-reellement-sa-fortune-bb81160609ca7c27b3b344e689ce82a7#:~:text=La%20reine%20percevait%2025%25%20des,5%20millions%20d'euros%20).

[3] https://www.latribune.fr/economie/international/royaume-uni-les-syndicats-suspendent-leurs-greves-apres-le-deces-d-elizabeth-ii-929569.html

[4] https://www.lexpress.fr/actualite/politique/elizabeth-ii-ces-maires-qui-refusent-de-mettre-leur-drapeau-francais-en-berne_2180003.html

[5] https://www.bfmtv.com/international/lacets-repasses-petit-dejeuner-millimetre-les-exigences-tres-strictes-de-charles-iii_AN-202209140431.html

[6] https://www.ladepeche.fr/2022/09/14/mort-delizabeth-ii-lancien-personnel-du-roi-charles-iii-a-deja-ete-informe-de-son-licenciement-10543008.php

[7] https://leplus.nouvelobs.com/contribution/1395609-emmanuel-macron-pense-qu-il-manque-un-roi-en-france-une-enorme-regression-ideologique.html

[8] https://www.marianne.net/societe/sante/pourquoi-y-a-t-il-des-affiches-antivax-sur-des-panneaux-de-la-metropole-de-toulouse

[9] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/03/chasse-aux-russes-chasse-aux-sorcieres.html

[10] David Graeber, Bullshit jobs, Éditions Les liens qui libèrent, 2018.

[11] https://www.rtbf.be/article/dont-pay-uk-ou-quand-les-britanniques-refusent-de-payer-leur-facture-denergie-11045827

[12] https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/08/12/au-royaume-uni-un-ete-du-mecontentement-fait-descendre-les-britanniques-dans-la-rue_6137822_3234.html

[13] https://www.rts.ch/info/monde/13317676-au-royaumeuni-nouvel-episode-du-plus-important-mouvement-de-greve-depuis-des-decennies.html

[14] https://www.latribune.fr/economie/international/grande-demission-mythe-ou-realite-928226.html

[15] https://www.politis.fr/articles/2022/07/maintien-de-lordre-des-mitrailleuses-sur-90-blindes-commandes-par-la-gendarmerie-44723/

Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...