mercredi 1 janvier 2020

Le cas Gabriel Matzneff et ce qu’il révèle sur nous et sur le milieu littéraire

 

Vanessa Springora a jeté un pavé dans la marre littéraire avec son ouvrage Le consentement, Grasset, 2019, en révélant que ses relations sexuelles avec Matzneff avaient été traumatisantes car elle n’avait que 14 ans. Ces révélations qui n’en sont pas tout à fait puisqu’on savait que Matzneff affichait ouvertement un goût pour les jeunes filles vierges, ont des répercussions considérables, un peu comme Metoo en son temps. Dans ce débat il y a plusieurs aspects. Le premier, mais peut-être pas le plus important, est un excès de morale qui balaie toute la société. Il y a maintenant un contrôle social permanent sur ce que font et disent les personnages publics. Matzneff, bien au-delà de la question de savoir si son comportement avec les jeunes filles est bon ou mauvais, paye aujourd’hui la mise en spectacle éhontée de ses travers pédophiles. En ce sens il rejoint les outrances du très médiocre Yann Moix qui a mis en spectacle ses dissensions familiales pour en faire commerce[1]. Bénéficiant de sa position au cœur du système médiatique, il a pu faire la promotion facilement d’un texte qui ajoute au mensonge l’imbécilité et la mauvaise écriture. On sait par ailleurs que Yann Moix était aussi antisémite et que ce louche personnage qui tient plus du petit boutiquier que de l’écrivain, a pour but de se faire connaitre par tous les moyens, alors qu’il n’a rien à dire sur rien et encore moins sur le reste[2]. Il y a donc en France dans la littérature cette idée d’en faire en racontant sa misérable existence et en l’étalant à la télévision. Le livre n’est pas le principal, c’est juste le véhicule qui permet de passer à la télévision et de tenter de se mettre en valeur. Matzneff a fait toute sa carrière comme ça. Médiocrement puisqu’il est encore subventionné par l’Etat[3]. Ce qui veut dire que Matzneff n’existe pas du point de vue de la littérature, il n’a pas de public – parce que sa prose est nulle à chier. Mais il est une sorte de vedette dans un certain milieu littéraire qu’on appellera, pour la commodité, germanopratin. C’est là où ça devient intéressant puisqu’en effet ce sont des gens qui, comme Sollers par exemple, font la pluie et le beau temps pour décider de ce qui sera publié ou nom, qui définissent en amont la littérature. Et il ne fait aucun doute que cette engeance tue à petit feu la littérature française en la réservant à un certain milieu de semi-lettrés. Notez que le livre de Springora s’appelle Le consentement. Matzneff ne l’a pas droguée et violée, ce n’est pas Polanski, mais justement c’est plus intéressant parce qu’en quelque sorte, c’est pire qu’un viol. Un jeune esprit encore malformé se laisse prendre à des discours euphorisants. Les jeunes adolescentes ont en effet une sexualité, mais outre que cela ne doit pas pousser à en abuser, il est évident qu’elle n’est pas formée, et donc que la tolérance impose de ne rien forcer en usant de son pouvoir que confère l’âge, l’expérience et la position sociale. 

Matzneff et Bombardier lors de la fameuse émission d’Apostrophe en 1990 

Lors de l’émission qui passe en boucle sur les réseaux sociaux, on a vu quelque chose d’étonnant. Pivot encensait Matzneff, ou du moins le regardait-il avec un œil bienveillant, seule Denise Bombardier dénonçait sa littérature à la fois comme médiocre dans sa forme et sordide quant au fond. Elle dit aujourd’hui que c’est cette diatribe violent qui l’a écartée des studios de télévision. Je veux bien le croire. J’avais vu cette émission lors de sa diffusion, ce qui est assez rare car je regarde très rarement la télévision. J’avais été assez choqué du traitement quasi unanime contre Bombardier : en un mot, si elle ne célébrait pas les vertus de la pédophilie, elle était une fieffée réactionnaire. Pivot s’est excusé, presque trente ans après[4]. Il s’est justifiait en disant qu’après Mai 68, ça se faisait. Excuse qui tombe à plat puisqu’en 1990 on était bien loin des années de révolte et du Il est interdit d’interdire. Mais c’est la mode de se défausser de toutes ses turpitudes sur le mouvement de Mai 68. L’emballement médiatique contre Matzneff a pour conséquence de réactiver la question de savoir si un salopard – Matzneff est maintenant désigné comme tel – peut écrire un grand et beau livre. Vieille question. Pour moi la réponse est clairement non. Céline était un nazi et ses livres sont mauvais malgré ce qu’en dit ce cuistre de Sollers, Flaubert était anti-communard primaire et sa prose sent la naphtaline. J’ai toujours eu cette position. Quand j’ai commencé à lire Céline, j’ai détesté d’abord ses jérémiades, ça manquait de dignité. Mais à l’époque je ne savais rien de son passé nazi qu’on gardait assez bien dissimulé. Céline en outre était un menteur de première, il n’a jamais été pauvre, fils unique d’un couple de boutiquiers très aisé, il n’a jamais manqué de rien. En 1932 quand Denoël présente Voyage au bout de la nuit pour le Goncourt, il est opposé à Henry Poulaille, l’auteur prolétarien du Pain quotidien. Mais la bourgeoisie décide de ce qui est littérature et ce qui n’en est pas. Poulaille est presqu’oublié et Céline parait incontournable. Ce qui veut dire que la bourgeoisie dans les représentations littéraires indique les provocations qui sont tolérables et celles qui ne le sont pas. Pour ma part Poulaille est très supérieur à Céline, en tout. Nous nous trouvons ainsi à la croisée des chemins. Si pendant un temps qui commence avec Flaubert et qui se termine aujourd’hui, on a pu définir la littérature comme un progressisme de la forme¸ il semble que maintenant on revienne sur cette distinction trop sommaire, et qu’on demande à la littérature de développer un point de vue moral – qui n’est pas forcément d’ailleurs celui de la morale bourgeoise. 

 

Dans le milieu très bourgeois de la littérature ou du cinéma, on fustige volontiers Zemmour qu’on rêve de voir trainé devant les tribunaux, mais on justifie Polanski ou Matzneff par le fait que ce sont des « artistes ». Et donc, un artiste vit à part, comme Matzneff aux crochets de la société, il a droit à une mansuétude à laquelle n’aurait pas eu droit un boucher ou un boulanger. C’est un point de vue de classe évidemment. A ce niveau de la réflexion, il est bon de souligner que je ne suis pas un juge et que je ne veux trainer personne devant un tribunal, fut-il aussi antipathique que Polanski. Mais pourquoi vouloir qu’il existe différemment des autres ? La question est compliquée. D’abord sans doute pour conforter la bourgeoisie dans son pouvoir. L’artiste « sulfureux », provocateur, démontre que dans cette société il y a une caste intouchable, et nous le voyons tous les jours avec les jugements qui sont rendus par les tribunaux quand des bourgeois prévaricateurs qui peuvent être des hommes politiques ou des patrons, sont condamnés à des peines finalement assez légères. C’est une façon de se moquer du peuple et de vivre à part de lui, une manière pour l’élite autoproclamée de faire sécession d’avec le peuple laborieux. Mais en même temps la bourgeoisie aime à défendre l’idée qu’elle serait tolérante et ouverte d’esprit. Elle ne l’est certes pas pour partager ses richesses ou son pouvoir au sein de l’entreprise, mais ça ne lui coûte rien de jouer les mouches du coche dans la dissolution des mœurs. Ça va très loin. Nous avons à la tête de l’Etat un homme qui manifestement a été victime de relations pédophiles avec son professeur de théâtre. Avec le même schéma que dans le cas de Matzneff-Springora : une personne abuse de son autorité morale sur un jeune esprit. Le pire pour ce qui concerne le locataire de l’Elysée, c’est que ce dernier est tellement perturbé qu’il met en scène l’histoire de cette relation incongrue. 

 

Sue Lyon est décédée récemment[5]. Elle est surtout connue pour son rôle de Lolita dans le film de Stanley Kubrick. Certes ce n’était qu’un rôle, mais elle a décrit le fait d’avoir interprété l’adolescente à quatorze ans seulement comme un traumatisme dont elle ne s’est jamais remise. Elle attribuait à ce film l’échec de sa carrière à l’écran[6]. Elle n’a pas fait de procès à Kubrick, elle faisait part seulement de son expérience, et sans doute elle et sa mère avaient trouvé l’opportunité de faire du cinéma très intéressante. 

Lolita, Stanley Kubrick, 1962 

Mais tout le monde y va de sa connerie sur la question. Voici maintenant cet imbécile de Laurent Joffrin, macronien de choc, directeur de Libération qui nous dit que la pédophilie est le sous-produit de la pensée libertaire[7]. Cette fable dénote le degré d’inculture de ce journaliste vendu à tous les pouvoirs. La pédophilie est une tendance qu’on peut qualifier de criminelle ou de délinquant si on veut, mais qui n’a pas attendu le développement de la pensée libertaire pour exister. Sans remonter à la Grèce ancienne, Jean Cocteau ou Henry de Montherlant – ce dernier étant très proche des milieux collaborationnistes – célébraient dans leur correspondance les vertus de l’Occupation qui leur permettait dans l’appauvrissement général des plus pauvres de se payer des petits garçons pour pas très cher ! C’était deux bons bourgeois opportunistes qui, ni de près, ni de loin, ne dépendaient d’une pensée libertaire. Lolita, le film de Kubrick n’a rien à voir non plus avec l’anarchie. Il s’agit dans tous ces cas d’un commerce de la chair enfantine. Matzneff disait qu’il préférait les vierges parce qu’elles sont pures. Ce fantasme qui renvoie à un dénigrement des femmes qui ne sont pas pures parce qu’elles ne sont pas vierges, en revient à se situer dans le camp de ceux qui rendent une femme impure. Dans le même genre on a vu le grand bourgeois Frédéric Mitterrand, prédateur revendiqué, amateur de tourisme sexuel, se retrouver coincer à cause de ses écrits. Il avait écrit un roman autobiographique sur ses pratiques de tourisme sexuel en Thaïlande[8]. Cet ouvrage s’est très bien vendu, bien mieux que ceux de Matzneff ! A croire que l’homosexualité est plus vendeuse. Mais ce roman pornographique assez ordinaire semblait à tous un hymne à la pédophilie. Devant le tôlé que suscite l’affaire Matzneff, il s’est maintenant justifié, disant qu’il ne s’agissait jamais de relations pédophiles. Comme s’il demandait leur carte d’identité aux jeunes garçons qui le chevauchent ! les extraits publiés par Le monde sont assez édifiants[9]. Dans cet ouvrage il revendique le fait que sa richesse lui permet de se payer toutes ses fantaisies, et donc c’est toujours d’une relation de domination économique dont il s’agit, un rapport de classes. Quand on lui demande son avis sur Matzneff, il reprend l’argument banalisé qui consiste à dénoncer un « phénomène de meute »[10]. C’est le même argument qu’on ressort aussi bien pour les prédateurs sexuels, Polanski, Weinstein, Matzneff, ou les hommes politiques qui ont piqué dans la caisse, Sarkozy, Cahuzac, Balkany et j’en passe. La pauvreté de l’argument prouve presque toujours la culpabilité de l’intéressé, fut-il un ancien ministre de la culture de Sarkozy. En tous les cas il sera difficile à Laurent Joffrin de présenter ce pitre comme un produit de l’idéologie libertaire, amateur de cérémonies royales et religieuses, c’est un réactionnaire affirmé qui trouvait son oncle François bien trop à gauche. 

Frédéric Mitterrand tentant de se faire passer pour ce qu’il n’est pas, sur le plateau des Grandes Gueules, le 30 décembre 2019 

Le répugnant Daniel Cohn-Bendit n’est pas vraiment un libertaire. Avant même que de devenir un soutien du grand capital en soutenant Macron, il était l’enfant de bons bourgeois. Certes à la fin des années soixante il se donnait des airs d’anarchiste – sans doute par ennui – mais on sait qu’il suivait son frère Gabriel. Ce dernier, sans doute l’intellectuel de cette malheureuse fratrie, avouait récemment qu’il avait toujours guidé son imbécile de petit frère y compris en le faisant voter pour Macron[11]. Cette famille est passée par tous les reniements. Cohn-Bendit a toujours dit tout et son contraire, personnage louvoyant et peu fiable, il masque son manque de colonne vertébrale derrière une grande gueule. Et donc ce crétin s’est donné une manière d’épater le bourgeois, il n’en faut pas beaucoup à vrai dire, après avoir joué les anarchistes, le voilà qu’il défendait la pédophilie, d’abord dans un ouvrage Le grand bazar, Belfond, 1975, puis à la télévision, toujours chez le très tolérant Pivot. Plus tard il dira que c’était juste de la provocation, car il a toujours eu selon lui toujours un « besoin maladif » de provocation[12]. C’est bien possible que ce va-de-la-gueule, n’ait rien fait d’autre que de nous saouler avec ses élucubrations. Mais il est la démonstration vivante que dans son milieu de parvenus, on est plus tolérant avec les turpitudes sexuelles des uns et des autres qu’avec les prolos revendiquant le droit à une retraite convenable. Sur LCI en discutant avec un autre imbécile, Luc Ferry, il dira : « Longtemps j’ai défendu ceux qui conduisent les trains. C’est plus le charbon mais un TGV c’est quand même stressant, etc. Et l’autre jour par hasard, j’ai discuté avec un conducteur de train allemand qui conduit l’ICE [le TGV allemand, ndlr]. Je lui ai demandé si c’était vraiment tellement stressant. Il m’a dit "Écoute Dany, j’ai fait faire un électrocardiogramme pendant que je conduisais. C’était exactement au même niveau que j’étais dans mon fauteuil à la maison. »[13]. On dirait un bourgeois du XIXème siècle fustigeant les pauvres qui ne savent que se plaindre. Dany-le-rouge en devenant Dany-le-jaune se révèle dans son histoire ce qu’il est. Comme disait Hegel le but est toujours révélé par la fin. « L’oiseau de Minerve ne prend son envol qu’à la tombée du soir ». 

Daniel Cohn-Bendit, Apostrophe, 1982 

Cette affaire Matzneff doit être prise au sérieux. Non pas pour faire un procès à ce médiocre plumitif, loin de moi l’idée de l’embastiller, mais plutôt parce qu’elle révèle que le libertinage tel qu’il est pensé par ces clowns qui en vivent, est un rapport de classes. C’était l’idée d’ailleurs que Roger Vailland avait relevée à propos de Choderlos de Laclos et des Liaisons dangereuses[14]. Dans sa trilogie sur le pétainisme[15], Patrick Buisson remarquait que sous Vichy les mœurs des grands bourgeois qui soutenaient la Révolution nationale étaient corrompus, non seulement du point de vue de leur avidité et leur passion de s’enrichir, mais aussi dans leur volonté de se livrer à toutes les turpitudes possibles et imaginables. En s’éloignant dans les faits du discours officiel et moralisateur du Maréchal, ils avaient très certainement renforcé la volonté des Résistants de chasser l’occupant, mais aussi de restaurer une morale minimale. C’est d’ailleurs pour cette raison que le peuple tourna rapidement le dos à ce régime pourri et rejoint massivement la Parti communiste et la CGT qui parlaient de la famille et du respect des personnes humaines, du travail et d’une vie digne. C’est donc bien en réalité la gauche populaire qui à la sortie de la guerre imposa des nouvelles normes dans les mœurs. Certes avec un certain nombre d’excès contestables en termes de censure, mais avec une volonté d’engendrer un nouvel ordre moral. Du reste, on pourrait dire que le macronisme souffre fondamentalement de cette dilution des mœurs. L’exemple du locataire de l’Elysée est édifiant, non seulement il insulte les Français de façon permanente, mais en plus il se tient très, embrassant des noirs au torse dénudé comme dans une réclame pour le journal Têtu, étalant devant tout le monde ses goûts de chiotte pour une musique pourrie et dégénérée. On voit que tout cela doit être manipulé avec précaution : la volonté de restaurer une morale ne doit pas être confondue avec une extension de la censure ou de la répression. 

 

Terminons par la démonstration de la médiocrité stylistique de Matzneff, écrivain subventionné. Il est tellement nul qu’il recopie les poèmes où il fait l’étalage à la fois de son homosexualité et de sa pédophilie. J’en donne un extrait ci-dessus. Même à 14 ans on n’a pas le droit d’écrire comme ça, mais finalement, décoré par Jacques Toubon du titre d’officier des arts et des lettres en 1995, c’est tout juste ce qu’il méritait. Quand tu écris comme ça à cinquante ans passées, tu es perdu pour les lettres. Le plus curieux c’est que ces vers de mirliton concupiscent trouvent des supports pour être publiés. Natacha Polony, bien que critiquant le comportement prédateur du lugubre Matzneff, est tombée dans le piège, malgré tout ce serait un bon écrivain, nous venons de montrer que cette fable ne tient pas debout[16].

 

PS : sur le livre de Vanessa Springora

 

Il a donc fallu trente ans pour que Vanessa Springora écrive un livre sur sa relation avec Matzneff. On y trouve bien sûr l’idée que le monde littéraire pour des raisons d’esthétique est au-dessus des lois. Mais elle n’analyse pas le fait que la médiocrité de l’existence de ces gens-là est le symétrique de la médiocrité de leur œuvre. Par contre elle perçoit très comment Gabriel Matzneff se sert de ses relations sexuelles pour en faire commerce dans des livres.

Extrait :

« En réalité, à l’échelle de l’existence de G., je savais maintenant que ce désir pour moi était infiniment redondant et d’une triste banalité, qu’il relevait de la névrose, d’une forme d’addiction incontrôlable. J’étais peut-être la plus jeune de ses conquêtes à Paris, mais ses livres étaient peuplés d’autres Lolita de quinze ans (à un an près, ça ne faisait pas beaucoup de différence), et s’il avait vécu dans un pays moins regardant sur la protection des mineurs, mes quatorze ans lui auraient paru bien insignifiants comparés aux onze ans d’un petit garçon aux yeux bridés.

G. n’était pas un homme comme les autres. Il avait fait profession de n’avoir de relations sexuelles qu’avec des filles vierges ou des garçons à peine pubères pour en retracer le récit dans ses livres. Comme il était en train de le faire en s’emparant de ma jeunesse à des fins sexuelles et littéraires. Chaque jour, grâce à moi, il assouvissait une passion réprouvée par la loi, et cette victoire, il la brandirait bientôt triomphalement dans un nouveau roman.

Non, cet homme n’était pas animé que des meilleurs sentiments. Cet homme n’était pas bon. Il était bien ce qu’on apprend à redouter dès l’enfance : un ogre.

Notre amour était un rêve si puissant que rien, pas un seul des maigres avertissements de mon entourage, n’avait suffi à m’en réveiller. C’était le plus pervers des cauchemars. C’était une violence sans nom. »

 

Au passage un notera un portrait assez court mais au vitriol de Émile Cioran qu’elle fait passer pour un imbécile. Sans doute a-t-elle raison. Mais on en revient toujours au même point les éditeurs publient Matzneff – enfin pas tous évidemment – parce qu’ils se reconnaissent en lui : même milieu, mêmes fantasmes, même fausse transgression.



[1] Orléans, Grasset, 2019

[6] Bien qu’un peu plus âgée, elle avait vingt ans, Maria Schneider affirmait qu’elle avait été violée lors du tournage du sulfureux Dernier tango à Paris. Elle ne s’en est jamais remis. Bertolucci a reconnu la réalité des faits. https://www.huffingtonpost.fr/entry/comment-le-viol-du-dernier-tango-a-paris-a-entache-bertolucci_fr_5c92b56ee4b0ab349ef71f97

[8] La mauvaise vie, Robert Laffont, 2005.

[14] Laclos par lui-même, Le seuil, 1953.

[15] 1940-1945, Albin Michel, 2008-2011

Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...