lundi 30 janvier 2023

Note sur le déclin de l’Occident et de sa culture

 

Il existe tellement de livre sur le déclin de l’Occident qu’on a du mal à mettre une date sur le début de cette glissade. L’idée a servi de support à l’ouvrage aussi allemand que célèbre, Le déclin de l’Occident, publié en 1918 pour le 1er tome et en 1922 pour le second, soit comme une conclusion de l’évolution de l’Allemagne. Son auteur Oswald Spengler a été critiqué de tous les côtés, par ceux qui comme Karl Popper avançait qu’il n’existait pas de lois de l’évolution historique, et donc qu’on ne pouvait pas parler de déclin, et par ceux qui niaient l’idée même de déclin parce qu’ils se raccrochaient à l’inverse au « progressisme » comme à une valeur universelle, une loi de la nature. Aujourd’hui cette idée de déclin de l’Occident prend une réalité matérielle évidente : depuis la Guerre en Ukraine, on se rend compte que l’Occident est non seulement encerclé par des pays qui lui sont hostiles et qu’il a longtemps dominés, mais en outre le déclin est évident sur le plan démographique, politique et économique. Ce bloc occidental ne vit que d’endettement pour pallier les effets de sa désindustrialisation. Cependant ce déclin de l’Occident a des résonnances sur le plan de la culture. La culture étant prise comme un ensemble de codes et de comportements, que ceux-ci s’incarnent dans la librairie, le cinéma, les articles de la mode ou les variétés. 

 

Cependant il est difficile de donner une date précise au déclin de l’Occident. Mais je dirais que sa manifestation apparait vers le milieu des années soixante. Deux phénomènes conjoints semblent devoir me donner raison. D’abord l’arrivée en masse des collants et donc consécutivement la fin des bas et des porte-jarretelles. Certes ces instruments existent toujours à l’état résiduel, mais les femmes massivement quand elles ne portent pas des pantalons, portent des collants. C’est un vrai regret, une uniformisation du monde. Mais plus encore il semble que le véritable objectif de la création et de la diffusion du collant, outre de faire du fric, ce soit de nous priver d’un érotisme patiemment amélioré au fil des derniers siècles. Nier le bas c’est nier la cuisse, et nier la cuisse c’est nier la femme ! C’est comme ça qu’on a abouti à la négation des sexes et à la théorie des genres qui nous fait tant de mal aujourd’hui. Cette fantaisie nous vient d’Amérique, dans les années cinquante un certain Allan Grant avait imaginé cette horreur. Ce n'est pas un hasard si cela accompagnait le retour du puritanisme dans les mœurs américaines, l’idéalisation de la famille et la chasse aux communistes ! Récemment on a réhabilité les films hollywoodiens dits « pre-code » pour leur célébration de la liberté. C’est-à-dire ces films qui avaient échappés à la rigueur de la censure qui allait se mettre en place sous la direction des ligues de vertu – remplacées aujourd’hui par des féministes dites radicales – et qui aboutira à ce qu’on appelle le code Hays en 1934[1]. Ces films évidemment n’auraient pas le même attrait et le même sens si les vedettes féminines les avaient tournés avec des collants ! 

Dorothy Mackaill dans le film Safe in Hell, 1931 

On ne s’en est jamais remis, et ensuite quand le cinéma a été libéré de cette censure tatillonne, on est tombé tout de suite dans l’effet contraire, c’est-à-dire dans la pornographie, genre cinématographique qui n’a pas laisser de réelles traces dans les mémoires. Dans It Happened One Night de Frank Capra, on voit Claudette Colbert qui fait du stop avec Clark Gable. Pour cela elle relève sa jupe pour mettre en valeur sa cuisse. Evidemment la même scène en collants serait tout à fait ridicule et sans valeur poétique ou érotique. Les films qu’on range dans la catégorie Pré-code ont beaucoup fait pour l’émancipation des femmes et pour l’éducation des hommes, on ne le dit pas assez. 

Claudette Colbert dans It Happened One Night 

Ensuite, sur le plan musical, il[jb1]  me semble que le déclin de l’Occident est marqué par l’apparition des Beatles qui ont représenté un Empire britannique qui n’existait qu’à l’état de souvenir. Auparavant on n’avait pas l’idée de débiter des sucreries sans importance avec des voix d’écouillés ou de hyènes malades. Certes, à côté de la musique sérieuse qui « élève l’âme » on chantait aussi des âneries, mais on n’avait pas la prétention de faire de l’Art avec un grand « A ». En outre on travaillait tout de même un petit peu la rime, on chantait avec une voix mâle… pour les garçons, même Charles Trenet. Pour dire la vérité, je ne m’en suis pas encore remis ! J’en suis toujours à me demander pourquoi ce groupe a eu autant de retentissement sur le plan mondial, donnant à l’Angleterre une aura qu’elle avait perdu dans les choses sérieuses. J’ai beau me dire que c’était la pointe avancée de la mondialisation, je n’en suis pas plus guère éclairé pour autant.

 

Donnons un exemple de la niaiserie profonde de ce type de poésie qui fut pourtant un énorme succès. 

She loves you, yeah, yeah, yeah

She loves you, yeah, yeah, yeah

She loves you, yeah, yeah, yeah, yeah

You think you've lost your love

Well, I saw her yesterday

It's you she's thinkin' of

And she told me what to say

John Lennon et Paul McCartney, She loves you, chanson diffusée en 1963.

Depuis cela a été de mal en pis. Aujourd’hui les nouveaux poètes sont des rappeurs semi-analphabètes dont les onomatopées ressemblent à ce que faisaient les lettristes dans les caves de Saint-Germain des Prés, sauf que les lettristes avaient un minimum de culture et surtout ils ne cherchaient pas à faire fortune. Un journaliste de Marianne a désigné récemment Booba et Kerry James comme les nouveaux Rimbaud de notre temps, on se doute qu’il n’a pas eu le temps de lire l’auteur d’Une saison en enfer, sinon il ne dirait pas de telles énormités[2]. Avec les Beatles on avait inventé la chanson minimaliste avec des rimes de mirlitons et des refrains simplets. Mais les rappeurs ont réussi le tour de force de produire des « chansons » sans paroles et sans musique ! On pourra toujours arguer que si l’Occident avait démissionné dans le secteur de la culture, c’est peut-être qu’il n’avait plus rien à dire ou encore qu’il avait perdu la maitrise de son destin. La mondialisation de la culture dans son affaiblissement continu ne doit pas laisser croire que l’Occident diffuse sa culture. C’est l’inverse, c’est parce qu’elle a perdu son pouvoir de fascination que la culture occidentale, dominée et produite par le capital américain, est justement en train de disparaitre, comme si ses géniteurs l’avait dissoute dans un bain d’acide ! 

Que des n°10 dans ma team négro

J’attends pas qu’ça tombe du ciel

Si t’es pas n°10 à Paname, t’es la banane du siècle

Là où j’opère, nombreuses seront les victimes

Booba, N° 10

En voilà une autre qu’on ne m’accuse pas de malveillance ou de juger sans savoir. 

Je noircis des feuilles blanches à l’encre d’ébène

A l’encre de mes peines

Je m’époumone sous la fureur du vent

Mes mots s’envolent comme des nuages mouvants

On me tue chaque jour dans la langue de Molière

Je rends chaque coup dans la langue de Césaire

Poète noir, je chante ma solitude

J’habille des espoirs que l’aube dénude

Kery James, Poète noir

Pour le cinéma, c’est plus clair, c’est quand la Nouvelle Vague est apparue que le savoir-faire minimal de la technique cinématographique a commencé de disparaître, et avec lui le style et la grammaire de cet art. Là c’est le début des années soixante. Certes par la suite on a continué à faire des films, et même parfois de très bons films, mais globalement il y a eu, comme dans la chanson, un relâchement de la discipline technique qui a conduit à une fainéantise qui ne pouvait qu’amener à la disparition de cette forme d’art, au motif que n’importe qui pouvait faire de l’art que ce soit dans le cinéma ou la peinture. Depuis cela ne fait que s’effilocher, et les films français ou même américains intéressants se comptent dans une année sur les doigts d’une main, et encore, j’exagère, c’est sans doute moins. A tout ce mouvement de dégénérescence on peut trouver des explications, comme la marchandisation de la culture qui pour élargir son marché utilise deux facteurs : d’abord le rabaissement du haut vers le bas dans un souci de rendre plus compréhensible les messages, ensuite l’obsolescence programmée des vêtements, des livres, des films et des vedettes d’un spectacle toujours en quête de renouvellement. Mais les raisons qu’on peut avancer qu’elles soient juste ou fausses ne disent rien sur le moment et l’endroit où le monde a basculé d’une forme triomphante, conquérante et ascendante, vers une forme rabougrie de faible intensité. Peut-être que la raison est le fait que les industries culturelles après avoir permis à la masse d’accéder à la culture, se sont éloignées des formes populaires, c’est-à-dire faites pour le peuple par des gens issus de lui. Dans cette transformation on peut y voir aussi le résultat de l’émergence de la classe moyenne et l’étiolement progressif de la classe ouvrière qui au fond avait une idée plus élevée de la culture.

 

Dans les lettres il est encore plus facile de cibler le déclin de l’Occident. Voici Annie Ernaux, prix Nobel de Littérature 2022, après Bob Dylan en 2016 ! En quelques décennies on est passé d’Albert Camus à Annie Ernaux ! Cette femme qui étale ses lugubres gémissements depuis une bonne quarantaine d’années et qu’on a poussée sous les feux des médias en faisant croire qu’elle avait quelque chose à dire, possède une rigidité d’esprit d’un adjudant de caserne dont le vocabulaire tient sur le dos d’un timbre-poste, elle a la mentalité d’un pion de lycée tatillon, façon Petit Chose. D’une manière assez haineuse elle nous renseigne sur ses frustrations, et ses aigreurs d’estomac, et même ses premières règles. La voici qui nous explique dans son discours de récipiendaire du Nobel pourquoi elle écrit : « J’écris pour venger ma race et venger mon sexe »[3]. On dirait du Booba dans le texte ! Imaginez à l’inverse un blanc cisgenre, membre du RN disant qu’il veut venger sa race, au lieu du prix Nobel on lui donnerait sans doute un billet pour Fresnes ou pour la Santé sous la pression des nouvelles ligues de vertu. Vous me direz que c’est très facile de la mettre en question tant sa bêtise est incomparable, il suffit de piocher. La voici qui met en scène ses vieilles rancœurs comme autant de raisons d’écrire : 

« Très vite aussi, il m’a paru évident – au point de ne pouvoir envisager d’autre point de départ – d’ancrer le récit de ma déchirure sociale dans la situation qui avait été la mienne lorsque j’étais étudiante, celle, révoltante, à laquelle l’Etat français condamnait toujours les femmes, le recours à l’avortement clandestin entre les mains d’une faiseuse d’anges. Et je voulais décrire tout ce qui est arrivé à mon corps de fille, la découverte du plaisir, les règles. »

En voilà un programme joyeux ! Ces gémissements n’étaient pourtant pas partagés dans les années soixante par les femmes qui vivaient leur émancipation en revendiquant plus de justice et d’équité. Elles avaient un peu plus d’entrain et ne se laissaient pas pour autant marcher dessus. Annie Ernaux a décidé de cocher toute les cases de la stupidité dite de la gauche progressiste d’aujourd’hui, voici qu’elle défend, comme on s’y attend, le voile dans un article pour Libération : « C’est reconnaître dans celle qui choisit de le porter la revendication visible d’une identité, la fierté des humiliés ».[4] Ecrire comme ça, c’est franchement simplet et plat, n’importe quelle Sandrine Rousseau aurait pu dire de même, et donc on aurait peut-être pu lui donner le prix Nobel également. Le pire n’est pas tant dans ses prises de position politico-médiatiques que dans leur présentation des plus sommaires. Elle revend sa misère passée en la débitant en rondelles au chaland qui s’en contentera. Mais qui peut lire des âneries pareilles ? Tout ça manque cruellement de dignité, et en ce sens elle est bien de son temps. 

Être un crétin n’est pas un obstacle sur le chemin de la gloire, c’est même un avantage 

La stupidité dans les lettres modernes ne s’arrête pas à un prix Nobel d’occasion, voici Francky Vincent fait – par quel mystère – Chevalier des Arts et des Lettres. On descend encore un cran plus bas. Cet amuseur professionnel est comme Annie Ernaux d’ailleurs accusé périodiquement d’antisémitisme[5]. A croire que c’est aujourd’hui une référence pour être décoré de quelque chose, peut-être même de la Légion d’honneur. Mais au fond ce n’est pas ça qui nous importe ici. Les thèmes de prédilection de ce méchant clown analphabète semblent être de parler de sa bite et du cassoulet qui fait péter ! Décorer un pétomane du titre de Chevalier des Arts et des Lettres pour accélérer la visibilité de la diversité, c’est inédit et rehausse à n’en pas douter la renommée de la France dans le monde ! On a beau dire que les décorations n’ont jamais servi à grand-chose, mais tout de même, là on ne fait même plus semblant. Veut-on nous faire croire que la culture c’est ça ? Que cette norme est normale ? Donnons quelques exemples de sa poésie. 

« Elle s'est foutue dans la bedaine du chili con carne, elle regarde la télé avec Hélène, elle ne fait que dégager... prout-prout, prout-prout, prout-prout », extrait de Tu pues du cul

Le nouveau Chevalier des Arts et des lettres insiste dans la même veine. Y’a pas de raison de ne pas exploiter un si riche filon. Il y a aussi ce monument de la langue française, Caca poule qui montre combien Francky Vincent est attaché aux floculations en tout genre. Ce garçon semble en être resté au stade anal. Mais il parait qu’il a du succès ! Ce qui nous fait un mystère de plus ! A côté de cet individu, Booba et Kery James ressemblent à des intellectuels à l’ancienne. 

« Dis-moi chérie ce que tu as dîné, ton pété dégage une odeur de cassoulet »

« Péter est une bombe qui sort entre deux montagnes, annonçant l'arrivée du général Caca » extrait de Caca Poule

 

Les poètes d’aujourd’hui nous semblent parfois un peu hermétiques. Le refrain suivant est répété plus de vingt-cinq fois dans cette « chanson » qui porte le titre bucolique de Tu veux mon zizi ? : 

« Tu veux mon zizi ?

(Oui, oui, oui, oui)

J'vais te le donner oui, oui, oui, oui »

A voir cet étalage de semi-vedettes dans les Arts et les Lettres, on comprend que cela ne pourrait pas se faire sans le matraquage incessant de la publicité qui le supporte. Mais si la culture subit de plein fouet cette logique de la filière inversée où la marchandise fabrique le besoin qu’on a d’elle, exactement comme dans le cas d’Annie Ernaux, c’est parce que non seulement ceux qui ont les moyens de la développer sont un peu limité dans leur approche de la vie et du réel, mais parce qu’ils ont compris la place de celle-ci dans le système de domination. L’industrie culturelle qui produit ce genre de marchandises a fait de la télévision et des médias dominants, les remplaçants d’une éducation en pleine déshérence, appauvrie volontairement afin de donner une image de normalité à la pauvreté intellectuelle de l’époque. Cependant je n’irais pas à dire que cette volonté manifeste d’abêtissement des masses est volontaire et calculée, car ceux qui la mettent en mouvement sont aussi stupides que ceux qui la consomment.


[1] Thomas Doherty, Pre-Code Hollywood: Sex, Immorality, and Insurrection in American Cinema, 1930-1934, Columbia University Press, 1999.

[2] https://www.marianne.net/culture/musique/on-a-lu-booba-et-kery-james-les-rappeurs-heritiers-des-poetes

[3] https://headtopics.com/fr/annie-ernaux-prix-nobel-de-litterature-2022-j-ecris-pour-venger-ma-race-et-venger-mon-sexe-32595649

[4] https://www.liberation.fr/debats/2019/03/13/soror-lila_1714852/

[5] https://www.ouest-france.fr/medias/television/tpmp/francky-vincent-porte-plainte-pour-diffamation-apres-avoir-ete-accuse-d-antisemitisme-dans-tpmp-5cf9b770-852b-11ed-9562-54a8c1ae3631


vendredi 27 janvier 2023

Le 27 janvier 1945, l’Armée Rouge libérait Auschwitz

 

Le 27 janvier 1945 l’Armée Rouge libérait les derniers survivants de l’Holocauste, ceux que les nazis n’avaient pas eu le temps de gazer, et ceux qui probablement n’auraient pas pu être libérer par l’armée américaine qui avait pris son temps pour rentrer en guerre contre le IIIème Reich et ses alliés. Or si nous sommes obligés aujourd’hui de revenir sur cette histoire, c’est bien parce que les Occidentaux qui en rien n’ont participé à cette libération s’apprêtent à la célébrer en excluant les Russes[1]. Les Russes ont évidemment protesté pour dire que c’était une manière de réécrire l’histoire. C’est d’ailleurs un processus qui est continu depuis au moins 1945, ancré dans la tête des Occidentaux fragiles cette idée moisie selon laquelle la Russie n’aurait été pour rien dans la défaite des nazis. En vérité pour ceux qui connaissent un petit peu l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, même sommairement, il est évident que la défaite des nazis était programmée à partir de la victoire de l’Armée Rouge à Stalingrad. Tout le monde savait ça, et même les collaborateurs français comme Louis-Ferdinand Céline le disaient et préparaient leur repli dans des contrées plus amènes où ils éviteraient le poteau d’exécution. Il est certain cependant que le débarquement de l’armée américaine a hâté la défaite. Mais il est très probable que les Etats-Unis avaient surtout en vue l’idée de contester cette victoire à la Russie et donc de faire en sorte que l’Europe reste principalement dans leur ère d’influence, quitte à recycler comme ils l’ont fait les nazis comme personnel politique de premier choix[2], ou encore d’éviter à des nazis comme Bandera de se faire tuer. 

 

Piotr Cywiński, le directeur du musée d’Auschwitz, un bureaucrate polonais donc, a poussé la cuistrerie jusqu’à dire : « La Russie aura besoin d'un temps extrêmement long et d'une très profonde introspection après ce conflit pour revenir dans les salons du monde civilisé »[3]. La Pologne c’est la patrie du père Ubu : « L’action se passe en Pologne, c’est-à-dire nulle part » écrivait Jarry. Sans doute ce Polonais pense-t-il que son pays dont l’antisémitisme est la seconde religion après le catholicisme appartient au monde civilisé. Ce en quoi il se trompe lourdement. Pays illibéral, la Pologne c’est ce morceau de terre étroitement associé au néant et aux pommes de terre, où les curés se mêlent d’interdire l’avortement et où une partie de la classe politique qui n’est pas encore revenue dans les salons du monde civilisé, rêve de mettre la main sur la Galicie, c’est-à-dire un morceau de l’Ukraine. La cuistrerie de ce Polonais va très loin, il suppose que le musée d’Auschwitz c’est l’équivalent d’un salon du monde civilisé. Sans doute trouve-t-il plus fréquentables les néo-nazis ukrainiens et le gang de Kiev. Il est tout de même incongru de parler de la Libération d’Auschwitz en l’absence du principal pays concerné, c’est-à-dire la Russie, à moins de supposer que la Russie de Staline était plus fréquentable que celle de Poutine ! 

 

C’est évidemment à dessein que j’ai mis toutes ces images de la libération d’Auschwitz, on y voit non seulement que les libérateurs de ce camp sont bien des soldats de l’Armée Rouge, et non pas des soldats de l’armée polonaise ou de l’armée ukrainienne, mais qu’ils sont très bien accueillis par les déportées, il sera difficile de faire croire que ce sont des sourires de circonstance, ou que les cruels soldats russes font semblant d’être bons ! Exclure la Russie des commémorations ressort de la russophobie ordinaire de l’Occident. Cette russophobie nous ramène à avant la fin de la Guerre froide, façon James Bond, From Russia with love. Mais c’est encore pire que ça, c’est une sorte d’appropriation culturelle, exclure les libérateurs d’Auschwitz revient à les exclure de la victoire. Les Polonais dont la lutte contre les nazis s’est réduite à peu de choses se permettent de faire la leçon aux Russes et à leurs grands-parents qui ont œuvré à la défaite d’Hitler et de ses alliés ukrainiens. Ça avec les ignobles destruction de statues soviétiques en Ukraine qui sont remplacées peu à peu par une statuaire à la gloire du pogromiste Petlioura ou à celle du nazi Bandera. 

 

Cette mesquinerie polonaise n’augure rien de bon. Les Polonais qui sont avec les Britanniques les pires va-t-en-guerre de la planète pensent sans doute qu’ils toucheront les dividendes de leur sournoiserie. Ils se trompent car chaque fois qu’ils se sont lancé dans la guerre cela s’es retourné contre eux. Cet épisode proprement ubuesque va très certainement renforcer encore un peu plus la méfiance des Israéliens envers la Pologne bien entendu, mais aussi envers l’Ukraine. Quant à nous, nous devons entretenir la mémoire des camps et de ceux qui les ont libérés. On n’a pas besoin d’être stalinien ou poutinien pour cela. Comme on le voit la Guerre en Ukraine devient une bataille pour la mémoire et la vérité.

« Oublier les leçons de l’Histoire conduit à la répétition de terribles tragédies. La preuve en est les crimes contre les civils, le nettoyage ethnique [et] les actions punitives organisées par les néonazis en Ukraine », a dit récemment Poutine, tandis que le Grand rabbin Berel Lazar « C’est bien sûr une humiliation pour nous », a réagi vendredi devant la presse le grand rabbin de Russie, Berel Lazar, à l’issue d’une cérémonie commémorative au Musée juif de la tolérance à Moscou. « Nous savons parfaitement et nous nous souvenons du rôle de l’Armée rouge dans la libération d’Auschwitz, dans la victoire sur les nazis », a-t-il souligné, en insistant que « chaque peuple doit toujours pouvoir trouver des moyens pour être reconnaissant envers ceux qui l’ont sauvé de l’extinction »[4]. 


[1] https://www.leparisien.fr/international/la-russie-exclue-des-commemorations-de-la-liberation-dauschwitz-25-01-2023-YFPZYJ6JORHOLCVH4YPH2PLIQY.php

[2] https://www.nytimes.com/2014/10/27/us/in-cold-war-us-spy-agencies-used-1000-nazis.html?hp&action=click&pgtype=Homepage&version=HpSumSmallMediaHigh&module=second-column-region&region=top-news&WT.nav=top-news&_r=0

[3] https://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/1674666453-la-russie-exclue-des-commemorations-de-liberation-d-auschwitz

[4] https://fr.timesofisrael.com/poutine-accuse-les-neonazis-en-ukraine-de-commettre-des-crimes-contre-les-civils/

lundi 23 janvier 2023

La guerre en Ukraine n’est pas terminée, le soutien du bloc atlantiste se fissure

 

Deux films sur le lavage de cerveau, à droite 1984, le film de Michael Radford, d’après l’œuvre de George Orwell 

Je me suis posé la question de savoir pourquoi je m’intéressais autant à la Guerre en Ukraine, sans doute parce qu’on en parle beaucoup. Mais il y a au moins deux autres raisons. D’abord parce que comme sur tous les sujets d’importance, les médias passent leur temps à dire n’importe quoi. Le petit télégraphiste de Washington, Benoît Vitkine raconte n'importe quoi, notamment que l'armée ukrainienne est la plus forte du monde ! Ce serait drôle si ce n'était tragique de bassesse et de mensonge, l'armée ukrainienne est en voie de destruction totale, et son apparence résilience tient surtout à l'implication massive des Etats-Unis et de l'OTAN. Les Etats-Unis ont donné des armes à l'Ukraine pour un montant deux fois supérieur au montant du budget de la Russie. Il oublie de nous dire que les Russes se sont battus à 1 contre 3 ou 1 contre 2, c'est à dire en état d'infériorité numérique, mais ce qui a justement fait la différence c'est justement la stratégie supérieure de l'armée russe et de ses alliés[1]. Or s’il est vrai que sans doute les Russes s’attendaient à moins de difficultés, sous-estimant l’implication de l’OTAN, l’armée ukro-atlantiste n’a repris des territoires que très marginalement. Ensuite parce qu’il est visible que la gauche en Occident, du temps qu’elle existait, a oublié qu’un de ses combats historiques était de lutter contre l’OTAN et l’impérialisme américain. Victime de sa droitisation accélérée, la gauche française et européenne ne remet plus en question ni l’impérialisme américain, le slogan US Go Home c’est du passé, ni son organisations supplétive, l’Union européenne, et encore moins l’économie de marché. 

Zelensky faisant son numéro devant le gang atlantiste 

Les pays européens se sont réunis à Berlin pour voir comment ils pouvaient participer à la guerre contre la Russie sans le dire. Leurs moyens militaires sont peut-être limités, mais le secrétaire d’Etat américain à la défense, Lloyd Austin III, les poussent pour qu’ils utilisent leurs stocks d’armement pour les donner à Zelensky. Les zélés petits télégraphistes de Washington – sans doute plus les corrompus Borell et von der Leyen que les gouvernements nationaux – s’appliquent à suivre les consignes de leur maître. Mais cela a des conséquences terribles. D’abord sur le plan stratégique. Qui peut croire encore au vieux slogan « l'Europe c'est la paix » quand l'Union européenne se présente comme le supplétif de l'Armée américaine ? Les USA ne veulent pas livrer des chars lourds à l'Ukraine, mais ils poussent les européens à la faire[2] ! Sans doute veulent-ils économiser leurs munitions pour leur future guerre avec la Chine ! Plus que jamais nous devons sortir et de l'OTAN, et de l'UE. Tous les deux jours Zelensky dont la fortune a quadruplé depuis le début de l'offensive russe en février dernier – selon la BBC – réclame des armes et des dollars. Certains pays les donnent sans rechigner, d'autres comme l'Allemagne trainent les pieds, mais l'Oncle Sam fera rentrer Tonton Scholz dans le rang. Si la première phase de la guerre avec les sanctions économiques a affaibli durablement l’économie européenne qui déjà se portait plutôt mal, cette seconde phase de surarmement, va affaiblir les capacités de défense militaire de l’ensemble de l’Union européenne, et donc mettra un terme définitif à l’idée stupide de Macron d’une défense européenne commune. L’aide est massive et ruines, mais pour quels résultats sur le terrain ? Des morts supplémentaires, c’est certain. Civils et militaires. Mais en un an de combats, les Russes tiennent fermement les positions conquises en dépit des communiqués fanfarons de Zelensky qui prétend reprendre la Crimée, alors qu’il recule à Artiomovsk (Bakhmout) où les débris de son armée se font laminer. Les canons à longue portée de type Caesar s’ils ne changeront pas l’issue de la guerre causeront des dommages douloureux aux populations civiles du Donbass que l’armée ukrainienne aime à bombarder depuis 2014 avec régularité. Incapables de tenir le front, il ne reste plus qu’à l’armée ukro-otanienne de terroriser les populations civiles du Donbass voire de la Russie. Ces histoires de livraisons de chars, outre que cela prendra beaucoup de temps pour les mettre en place malgré les insultes permanentes de Zelensky, ne changera rien à l’issue de la guerre, car les Ukrainiens commencent à manquer cruellement de chair à canon, sans même parler du temps qu’il faudrait pour former de nouveaux tankistes. Il est clair que la quantité de chars que les Européens peuvent livrer à l’Ukraine ne pèsera pas lourd dans la bataille. Le 22 janvier 2023, Xavier Moreau qui habite Moscou, soulignait sur la chaîne russe 1, fort justement, que les tanks réclamés par Zelensky étaient très lourds, et que la plupart des ponts ukrainiens n’étaient pas capables de soutenir un tel poids à l’heure actuelle. On les voit mal dans ses conditions franchir le Dniepr ! C’est une question qui n’a pas été discutée dans les médias occidentaux, elle est pourtant capitale sur le plan tactique et dément d’ailleurs les imbécilités de Benoît Vitkine qui fait semblant de croire que l’armée ukrainienne est la meilleure du monde, mais à chaque fois on bute sur des problèmes des armes qui sont inadaptées au terrain. 

 

Malgré les mensonges zelenskiens à répétition, il faut le répéter ici, les Ukrainiens sont en train de perdre la bataille de Artiomovsk (Bakhmout). C’est un enjeu pas seulement symbolique, mais aussi stratégique dans la mesure où en contrôlant la ville, il sera plus facile de lancer des opérations militaires. Non seulement sous les coups de l’artillerie russe, ils sont obligés de reculer, mais ils ont subi des pertes importantes, les meilleurs bataillons ont été emportés. Jacques Baud, ancien colonel de l’OTAN, soulignait que c’était la conséquence de l’affrontement de deux stratégies diamétralement opposées[3]. Alors que les soldats russes et alliés étaient au 24 février 2022 en infériorité numérique sur le terrain, manœuvrant le plus souvent à un contre deux ou un contre trois, ils ont atteint pratiquement l’essentiel de leurs objectifs. La stratégie otanienne qui s’accroche au terrain est perdante, tandis que la mobilité de l’armée russe, non seulement consolide ses acquis, mais elle est bien plus économe en hommes, préférant la mobilité à la position statique. 

Oleksiy Arestovich disparaîtra-t-il lui aussi dans un accident ? 

Mais il semble maintenant que le pouvoir, installé à Kiev sous la tutelle des Américains, soit la proie de nombreuses tensions, ce qui est souvent le reflet des échecs militaires sur le terrain. Oleksiy Arestovich, conseiller de Zelensky, a été contraint à la démission, officiellement parce qu’il a affirmé qu’un immeuble de Dniepr a été détruit, non pas par un missile russe, mais par la défense ukrainienne[4]. La crapule journalistique occidentale – elle est pire en France qu’ailleurs – nous dit que cet individu paye essentiellement son ego démesuré. Comme si Zelensky n’avait pas d’ego démesuré, mais seulement un ego mesuré ! Mais en vérité cet épisode est bien plus significatif que ce qui se dit. En effet il reflète le fait qu’en Ukraine il y a des avis divergence sur la conduite de la guerre. Arestovich vient de voir ses comptes sur les réseaux sociaux ukrainiens fermés, bel exemple de la démocratie ukrainienne qui défend « nos valeurs ». Cela fait maintenant plusieurs mois que les couloirs du pouvoir à Kiev bruissent des dissensions. Il y a des démissions, des morts assez inexpliqués, comme celle du ministre de l’intérieur dans son hélicoptère[5]. Zelensky a changé plusieurs fois de doctrine sur la nécessité de négocier directement avec les Russes. Mais l’OTAN l’a poussé – comment ? – à aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la destruction totale de l’Ukraine. En vérité ces dissensions qu’on perçoit de loin, un peu dans un brouillard soigneusement entretenu par les médias occidentaux et particulièrement français, reflètent les divisions qui sont en train de se voir aux Etats-Unis, et donc un manque de perspective stratégique du Pentagone dans la guerre. On l’a vu avec le refus de livrer des chars lourds Abrams[6]. Or voici maintenant que pointe un autre souci pour Kiev et pour Washington : le défaut de paiement américain ! On se souvient qu’il y a quelques mois, les Américains prétendaient imposer des restrictions dans les transactions en roubles pour exclure cette monnaie des échanges internationaux, et faire s’effondrer le rouble en provoquant un défaut de paiement. Or c’est l’inverse qui s’est produit ! Le Trésor n’a pas l’autorisation du Congrès pour dépasser ses engagements. Il peut y arriver, mais la procédure est très longue car les Républicains qui ont raté les élections de novembre vont essayer de se refaire une santé en pourrisant la vie de la Maison Blanche. 

Les chars Abrams, objets de la convoitise de Zelensky 

La nouvelle est tombée. Le jeudi 19 janvier 2023, les Etats-Unis ont atteint le plafond de déficit budgétaire autorisé qui est déjà de plus de 31 000 milliards de dollars[7] ! Janet Jellen avançant que cela pouvait faire chuter le dollar et amener une crise financière planétaire, a commencé à préparer les esprits à l’austérité et donc à la récession de l’économie américaine qui n'est pas en très bonne santé. Tout cela annonce des jours sombres pour l’économie mondiale, mais surtout pour l’aide à l’Ukraine. En effet, cette situation annonce que l’Etat américain ne pourra plus engager de nouvelles dépenses sans faire des coupes sombres dans le budget, et il ne faudra pas que Biden compte sur le bon-vouloir des Républicains pour augmenter l’impasse budgétaire. Et donc ces coupes vont très certainement amorcer une récession de l’économie étatsunienne et européenne. Le Pentagone ne pourra aider Zelensky et l’OTAN qu’en puisant dans ses stocks d’armement, ce qu’il n’est pas près de faire parce qu’il se prépare à une guerre d’envergure avec la Chine. Dans une série d’articles – cinq – Oleg Nesterenko analysait la guerre du point de vue de l’économie américaine en perte de vitesse[8]. Je ne suis pas d’accord sur tout ce qu’il dit, mais il défend le point de vue selon lequel les guerres que mènent les Etats-Unis, donc en Ukraine, et peut-être demain en mer de Chine, sont principalement motivées pour restaurer la valeur hégémonique du dollar et obliger le reste du monde à en faire sa monnaie principale pour les échanges et les investissements. Mais justement la Guerre en Ukraine a permis indirectement aux autres pays du monde, et pas seulement à la Chine et à la Russie, je pense à l’Inde, à l’Arabie saoudite ou même à Israël, de s’émanciper du dollar ! Autrement dit, dépassés sur le plan économique et politique par la montée en puissance des pays émergents qui se passent de plus en plus du dollar dans leurs échanges, il ne leur resterait plus que la voie des armes pour restaurer leur puissance déchue. C’est certainement un des buts de la Guerre en Ukraine préparée de longue date par les Etats-Unis, manifestement mal préparée. Mais il semble que même au cœur du Pentagone les avis soient partagés et que certains pensent maintenant à entamer des négociations sérieuses pour sortir du bourbier ukrainien[9]. Récemment Mark Milley, chef d’état-major américain et qui n'est pas particulièrement payé par Poutine, a démenti les fantaisies zelenskiennes en ce qui concerne la possibilité de récupérer les territoires perdus de l’Ukraine et bien entendu encore plus la Crimée. 

Janet Jellen annonce un défaut de paiement du Trésor Américain 

Evidemment le contraste avec la Russie est intéressant, car celle-ci non seulement n’a pas de dettes publiques, malgré l’effort de guerre important, mais elle possède des excédents commerciaux qui se sont envolés consécutivement aux sanctions débiles votées contre la Russie par les Etats-Unis et bêtement appliqués par les supplétifs européistes. Les Européens, notamment les Allemands, sont en train de se rendre compte, mais un peu tard, qu’ils sont les dindons de la farce. En obéissant stupidement aux injonctions de Zelensky, von der Leyen et Stoltenberg, ils ont fait plus que ruiner leur économie. N’étant pas préparés, parce qu’ils sont stupidement mondialistes, à réorienter leur modèle vers le marché intérieur, ils n’ont plus de marge de manœuvre. Le fanfaron de l’Elysée a annoncé un effort budgétaire pour les armées – pour se préparer à la guerre, dit-il – de plus de 400 milliards d’euros sur sept ans[10]. La somme est spectaculaire, et d’autant plus spectaculaire que dans le même temps Macron se dit incapable de trouver 10 milliards d’euros pour financer les retraites tandis que les plus pauvres descendent dans la rue ! Ces sommes ne sont pas votées, et seront probablement remises en cause sur la durée quand il faudra revenir sur terre et passer sous les fourches caudines de Bruxelles pour revenir à l’équilibre. Mais ces forfanteries sont en décalage avec l’idée que nous ne sommes pas en guerre avec la Russie. Et quoi qu’on pense de la Guerre en Ukraine il est plus que stupide de vouloir faire croire que Poutine est en capacité d’attaquer tel ou tel pays de l’Union européenne au-delà de l’Ukraine. Ce n’est pas un de ses buts de guerre, il ne vise même pas l’occupation de l’Ukraine. Cette posture alarmiste qui réjouira les marchands de canons ne prend son sens que si elle est resituée dans un projet impérialiste général occidental, visant à rétablir des positions hégémoniques dans le Pacifique ou en Afrique pour faire pièce à l’avancée des Russes et des Chinois. Vu la manière avec laquelle la France s’est faite éjectée du Mali, il n’y a pourtant guère de chance qu’elle retrouve un jour ses positions en Afrique, y compris au Maghreb où le roi du Maroc coopère avec Poutine et boude Macron ! Au contraire les déboires de la France en Afrique continuent, c’est maintenant le Burkina Faso qui dénonce les accords avec la France, qui se rapproche sensiblement de la Russie. Les manifestations anti-françaises se multiplient, tandis que Le monde parle benoîtement d’imbroglio[11]. Les déboires diplomatiques s’enchaînent, alors que depuis le fiasco des accords de Minsk, ni les Européens, ni les Américains ne peuvent plus être comptés comme des partenaires fiables dans des négociations. Ce qui, au-delà de la catastrophique conduite de la diplomatie française sous macron, enferme un peu plus l’Occident en lui-même, et ce qui inévitablement conduira ce camp à un grand déchirement avec son appauvrissement. Les médias peuvent dire ce qu’ils veulent, mais le camp occidental est complètement désuni sur la question de la Guerre en Ukraine. 

Macron annonce une hausse spectaculaire du budget des armées 

La chaîne russe RT France voit ses avoirs gelés, ce qui entraîne de facto sa fermeture puisqu’elle ne pourra plus payer ses journalistes[12]. Ses contenus étaient déjà bloqués par les FAI, sur une base juridique des plus fragiles. Mais on pouvait contourner ce blocage en passant par Telegram ou par Tor. L’idiote Nathalie Loiseau s’est réjouie bien entendu de cette censure. C’est la conception macronienne de la démocratie : en France un seul discours doit apparaître et pénétrer les masses. L’idée crétine avancée est que les médias russes feraient de la propagande, ce qui est sans doute vrai, mais si on doit bloquer tous les médias qui font de la propagande, fusse-t-elle atlantiste, on va fermer toutes les chaînes d’information en continu et jusqu’aux journaux comme Le monde ou Libération. La démocratie suppose que les citoyens qui l’exercent sont suffisamment intelligents pour se faire une opinion par eux-mêmes et donc que la censure n’est pas tolérable et ne sert à rien. Ce blocage qui s’apparente à un racket a été initié sur l’ordre du Trésor, comme une application de la censure décidée à l’échelle de l’Union européenne. A part ça l’Europe se bat pour « nos valeurs » qui sont comme on nous le répète la démocratie et la liberté d’expression ! Cet épisode d’une mesquinerie redoutable est la manière de la clique atlantiste de faire la guerre. Croyant qu’en éliminant tout discours dissident ils contrôleront les cerveaux et que ceux-ci approuveront leurs fantaisies guerrières qui n’ont pas vraiment de but clair et compréhensible par le commun. Cette façon néolibérale de mettre en avant le contrôle de la pensée en fabricant des discours totalement erronés se heurte directement au vécu des Européens.    


[1] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/22/ukraine-comment-vladimir-poutine-a-rate-son-pari_6158873_3210.html

[2] https://www.lemonde.fr/international/live/2023/01/20/guerre-en-ukraine-en-direct-la-finlande-envoie-de-l-artillerie-lourde-en-ukraine-les-allies-reunis-en-allemagne-pour-coordonner-leur-aide-materielle_6158605_3210.html

[3] https://www.youtube.com/watch?v=QyenBkkmYQA&embeds_euri=https%3A%2F%2Fwww.vududroit.com%2F&feature=emb_imp_woyt

[4] https://www.rfi.fr/fr/europe/20230117-ukraine-d%C3%A9mission-d-un-conseiller-influent-de-la-pr%C3%A9sidence-ukrainienne

[5] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/01/19/en-ukraine-une-enquete-ouverte-apres-la-mort-du-ministre-de-l-interieur-dans-un-crash-d-helicoptere_6158449_3210.html

[6] https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-unis/guerre-en-ukraine-pas-de-chars-americains-abrams-fournis-a-kiev-dans-l-immediat_AD-202301180829.html

[7] https://www.latribune.fr/economie/international/etats-unis-un-defaut-de-paiement-provoquerait-une-crise-financiere-mondiale-avertit-janet-yellen-948831.html

[8] https://contre-pouvoir.info/2023/01/la-guerre-en-ukraine-les-veritables-raisons-du-conflit-1-5/

[9] https://www.huffingtonpost.fr/international/article/guerre-en-ukraine-l-armee-americaine-est-peu-optimiste-sur-la-duree-du-conflit_213023.html?fbclid=IwAR0pm0XaKG5em_WgfTpRaJIrBVA4DW17tku20lib0E1EjrgLv7hxq-w1WbE

[10] https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/armee-et-securite/direct-armees-emmanuel-macron-presente-la-future-loi-de-programmation-militaire_5613323.html

[11] https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/01/23/au-burkina-faso-imbroglio-sur-une-demande-de-depart-des-forces-speciales-francaises_6158922_3212.html

[12] https://www.rtl.fr/actu/international/la-chaine-rt-france-ferme-moscou-promet-de-reagir-7900227650

Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...