samedi 31 décembre 2022

Bonne année 2023

 

L’année 2022 fut terriblement mauvaise de partout dans le monde et pour toutes les raisons qu’on peut imaginer. Il est donc temps de redresser la barque ! Nous souhaitons à toutes les âmes bien nées une très bonne année 2023 et un peu de bonheur ! Le monde est vieux, il est temps qu’on s’occupe de lui donner une nouvelle jeunesse ! Nous n'avons rien de plus intéressant à faire dans la vie !

dimanche 25 décembre 2022

Du conflit et de la grève à la SNCF

  

La grève de la SNCF qui a fait autant enrager Macron, n’est pas partie d’une directive syndicale, bien au contraire, les hiérarques de la CGT et des autres syndicats ont tout fait pour que la grève n’ait pas lieu. Ils craignent en effet une mauvaise image de marque auprès des cadres qui veulent partir en vacances faire du ski. Mais c’était compter sans trois choses, d’abord la rancœur des salariés de la SNCF face au massacre de leur entreprise qui avant était un service public. Ensuite, la stupidité pour ne pas dire plus de la direction de la SNCF qui n’a rien fait pour améliorer les conditions de travail, et qui en outre n’a rien fait non plus pour rassurer sur les salaires qui ont pris du retard comme on dit et sur les retraites. La grève est partie des contrôleurs qui se trouvent en première ligne en face de la colère des usagers qui doivent subir les retards et les désagréments d’un service dans lequel non seulement l’Etat se refuse à investir pour l’entretien et l’amélioration des lignes, mais qui est livré au pillage des faux concurrents de la SNCF qui n’ont jamais rien investi dans les voix de chemin de fer ou les gares, ni même dans la production des trains eux-mêmes et qui prétendent gagner de l’argent pour leurs actionnaires qui eux ne travaillent pas et ne sont pas décidés à s’y mettre, juste en jouant les sangsues sur le dos des investissements publics que nous avons accumulés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Jadis le réseau de chemin de fer en France était un des meilleurs du monde, mais jadis nous avions aussi un système de santé parmi les meilleurs du monde et jadis encore nous avions une entreprise EDF-GDF qui assurait une large autonomie énergétique du pays. Tout ça appartient au passé et nous ne pouvons plus que constater une clochardisation accélérée de ces entreprises. Dans tous les domaines, la soumission volontaire de la France à Bruxelles depuis une quarantaine d’année à conduit au désastre et nous sommes maintenant en passe de reculer derrière l’Espagne que ce soit dans le domaine de la santé, de l’éducation, et bien sûr pour les transports. C’est plus que dommageable à une époque où on nous dit que pour palier les inconvénients de l’automobile, il faut développer le rail. 

 

Face à ce délabrement de la SNCF, une partie du personnel a décidé d’agir et à prendre le gouvernement par surprise en refusant de se soumettre à la logique plan-plan des syndicats. Bien sûr ceux-ci sont présents pour tenter de trouver une issue à la grève, mais ils ne sont pas responsables de la grève. C’est exemplaire des conflits à venir, et nous rapproche de la logique des Gilets Jaunes. Au-delà des palabres de la bureaucratie syndicale, c’est un appel à l’action directe, développée à travers un collectif ici de contrôleurs[1]. Du coup les institutions, la SNCF et l’Etat n’ont guère eu de moyens pour circonvenir les syndicats qui ont pris l’habitude de vivre couchés. La grève est largement suivie puisqu’officiellement 2 trains sur 5 sont immobilisés, ce qui est beaucoup en période de fêtes – en fait c’est peut-être plus si on rapporte le nombre de trains immobilisés pour le week-end de la Noël au nombre de TGV uniquement gérés par la SNCF. Evidemment la crapule macronienne a revêtu ses vieux oripeaux de la droite dix-neuvième siècle, fustigeant les quelques centaines de grévistes qui n’ont pas d’empathie pour les malheureux petits enfants qui veulent voir par exemple leur grands-parents[2]. Ce coup de violon est destiné à faire pleurer dans les chaumières et à miner la sympathie dont le mouvement peut bénéficier. Macron cependant sous-estime le niveau d’antipathie qu’il dégage dans la population, et le fait qu’il crache sur les employés de la SNCF pourrait faire remontezr la cote de ceux-ci dans l’opinion. En outre ça montre que le gouvernement fait quelque chose ! Mais en vérité il subit et à part mettre la pression sur l’ignoble direction de la SNCF. Le président de cette entreprise encore publique est une canaille libérale, Jean-Pierre Farandou, ancien PDG de Keolis, une entreprise privée franco-québécoise, qui traficote dans le rail. Il a été nommé en 2019 par Macron lui-même, et ne fait pas mystère de sa volonté d’achever la SNCF. Il a facilité la vie des entreprises concurrentes destinées à piller la SNCF. Sur le plan social il a à peu près deux siècles de retard, pour tout dire c’est un ancien DRH. Cette brute épaisse sans consistance autre que de faire prospérer ses affaires, s’est mis tout le personnel de la SNCF à dos à cause de son incompétence et à son incapacité d’obtenir des subsides de l’Etat pour améliorer l’outil de travail. Il a particulièrement été nul dans la reprise tant attendue du fret. Depuis qu’il est au pouvoir les grèves n’ont jamais cessé, et elle sont de plus en plus gênante pour les usagers. Inconnu du grand public, Farandou est pourtant celui qui a fait le moins pour apaiser les tensions sociales au sein de l’entreprise. Prouvant par là même qu’il y a été nommé non pour en améliorer les performances, mais pour la détruire. Si la grève sauvage s’est développée aussi rapidement, c’est bien que l’arrogance de Farandou est détestable et qu’il n’avait jamais imaginé qu’il devrait discuter avec les salariés. 

 

Le ministre des transports, Clément Beaune, juge le mouvement « incompréhensible ». Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, estime que la grève en plein Noël « n’est pas justifiée », d’autant que des avancées ont été obtenues. On se demande quel est le genre de grève qui est justifiée pour ce bureaucrate, vu qu’il dissuade systématiquement ses adhérents de participer aussi bien à des manifestations qu’à des grèves. Qu’on me rappelle quel mouvement de grève Laurent Berger a soutenu, je ne m’en souviens pas. Rappelons que la CFDT a été le seul syndicat à signer les premiers accords avec la SNCF, accords qui ont été rejetés par les contrôleurs, mais qui prouve ce qu’est la CFDT, une chambre d’enregistrement pour le patronat, que celui-ci soit public ou privé. Macron et ses équipes réfléchissent dit-on à réformer le service minimum, par exemple à dire qu’au moment des fêtes on ne peut pas déposer de préavis de grève[3]. Ou encore à imposer un délai bien plus long entre le dépôt d’un préavis de grève et la grève elle-même. Autrement dit il va tenter de profiter de cette opportunité pour restreindre un peu plus le droit de grève – ce qui par parenthèse pourrait avoir l’effet inverse et pousser les salariés à des mouvements de grève non déclarés. L’idée qu’on ne doit faire la grève que quand ça ne gêne personne est la tendance du macronisme, comme celle d’ailleurs de ne manifester que dans des rues et des quartiers où ne voit pas les manifestants. Il est assez stupide de vouloir définir ce qui est une grève illégale et une grève légale. Invisibiliser les grèves et les manifestations est l’idéal de cette fausse démocratie dont on nous rabat jour après jour les oreilles pour nous dire que nous avons bien de la chance de ne pas vivre en Chine ou en Russie. Evidemment que de faire grève c’est toujours une gêne, mais un peu de maturité citoyenne doit faire comprendre qui en est le premier responsable. Que des Parisiens ne puissent pas aller au ski, c’est tant mieux, c’est bon pour la montagne et l’environnement. Le 23 décembre le préavis de grève pour le week-end du Nouvel An a été levé et la sinistre Elisabeth Borne a souligné l’esprit de responsabilité des syndicats. Il est difficile d’interpréter cette satisfaction du premier ministre. On hésite entre le fait qu’elle soit contente que les syndicats aient finalement fait entendre raison aux réfractaires, ou de donner satisfecit à Farandou d’avoir enfin fait des propositions sérieuses. Mais dans cette affaire, les syndicats n'ont été que des intermédiaires entre le gouvernement et les grévistes, et non des acteurs. Farandou a cédé sur tous les points, mais que ne l’avait-il fait avant ! Dans la foulée, il a reconnu une écoute un peu insuffisante. C’est un euphémisme[4] ! Il est probable qu’à l’avenir devant la mollesse des syndicats, ce type de grève sauvage se multipliera. Une fois de plus c’est une grève partie de la base et non un défilé Bastille-Nation qui a permis des avancées sociales, sur les primes et sur les emplois. Dans son éditorial de l’édition datée du 24 décembre, Le monde prenait la plume pour dire deux choses, que certes les contrôleurs manquaient de reconnaissance, mais qu’ils n’étaient pas les seuls et que cela n’était pas une raison pour bloquer 200 000 voyageurs. Ensuite ce journal qui est en passe de devenir le pire soutien de la réaction, admonestait les grévistes pour leur conseiller de se ranger derrière les syndicats pour faire entendre leurs revendications. Ce journal qui est de plus en plus stupide supposait que les contrôleurs n’étaient pas assez intelligents pour conduire leur action, mais en outre que les syndicats savaient ce qu’on pouvait demander de raisonnable pour améliorer les conditions de travail. Le crétin qui a rédigé cet éditorial pourri et non signé doit être Michel Noblecourt, c’est un macronien pur sucre qui roule depuis quarante longues années, pour faire de la CFDT un syndicat patronal[5]. Il ne se demande même pas pourquoi les grévistes ont contourné les syndicats pour se faire entendre, en se posant cette question il aurait peut-être compris que c’est bien parce que les syndicats sont devenus des paillassons sur lesquels Macron, Borne et le MEDEF s’essuient les pieds, qu’ils sont passés à la grève sauvage. 

Les récent mouvements sociaux, disons depuis 2018, ont amené les salariés des entreprises où les grèves prolifèrent à publier les bulletins de paie. C’est une heureuse initiative. Donc pour les contrôleurs de la SNCF, accusés à la fois d’être des grosses feignasses et des privilégiés sur le plan des salaires, on a pu encore avoir la preuve que le gouvernement et la canaille journalistique vivaient dans le mensonge. Ci-dessus on a pu voir un bulletin de paie d’un contrôleur pour le mois de juillet 2022. Et on se rend compte que ce privilégié touche à peine le SMIC. Mais il est sans doute probable que des crapules comme Macron ou Gilbert Cette – anciennement « socialiste » - vont viser maintenant l’éradication du SMIC car vue que sa valeur est indexée sur l’inflation, on comprend bien que les smicards sont les vraies responsables de l’effondrement économique de la France !


[1] https://www.ladepeche.fr/2022/12/22/sncf-on-vous-explique-pourquoi-les-controleurs-font-greve-10883781.php#:~:text=La%20direction%20a%20d%C3%A9j%C3%A0%20propos%C3%A9,les%20gr%C3%A9vistes%20ont%20jug%C3%A9es%20insuffisantes.

[2] https://www.leparisien.fr/politique/greve-sncf-macron-fustige-les-centaines-de-personnes-qui-bloquent-le-pays-et-gachent-les-fetes-22-12-2022-3NTSHEJBWJFU5DNFWU4GQ42KIU.php

[3] https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/12/23/greve-des-controleurs-les-syndicats-debordes-par-un-mouvement-venu-du-terrain_6155461_3234.html

[4] https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/sncf-les-controleurs-levent-le-preavis-de-greve-pour-le-nouvel-an-945781.html

[5] Bon sang ne saurait mentir, mauvais sang aussi, le fils de ce triste individu, Olivier, qui traficote dans le développement durable avec subventions, avait été d’ailleurs nommé par Macron, après avoir été membre du cabinet de Buzyn dans le gouvernement d’Edouard Philippe comme délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, un petit fromage, mais un petit fromage tout de même. C’est un socialiste de la main droite qui s’est appliqué en 2017 a saboté la candidature présentée par son parti.

jeudi 22 décembre 2022

L’Ukraine, ses mensonges et la réécriture permanente de l’histoire

 

Olena Zelenska entre deux messages publicitaires aime étaler sa russophobie 

Comme on le dit de plus en plus, les médias dominants étant défaillants, nous avons un devoir de réinformation, c’est une manière de combattre le fascisme rampant, le vrai. On reconnait un pays fasciste à la quantité de mensonges qu’il produit, et à la prétention qu’il a à réécrire l’histoire au mépris d’une réalité connue de tous, les nazis allemands le faisait, puis l’URSS au temps de Staline travaillait dans ce sens. Ante Ciliga, communiste yougoslave, avait écrit un ouvrage puissant sur ce thème, Au royaume du mensonge déconcertant[1]. L’Ukraine est aujourd’hui devenu le pire modèle en ce sens, comme si elle était la fille de l’Allemagne nazie et de l’URSS de Staline. Tout ce que racontent les Ukrainiens qui sont plus ou moins d’influence est frappé d’inanité parce qu’il s’agit d’un mensonge éhonté destiné à orienter les consciences vers un récitatif qui les confortent dans leur pouvoir. A y regarder de près, ces mensonges ne sont pas seulement justifiés par l’état de guerre, mais ils ont principalement pour raison un racisme basique qui fait des Russes une race à parti virulente et criminelle, peu amendable, toujours prête à suivre le premier dictateur venu. Posant à Londres où elle vit, la menteuse Olena Zelenska, épouse du menteur en chez Zelenski a déclaré devant des journalistes britanniques naïfs : « La violence sexuelle est la manière la plus cruelle, la plus animale de prouver sa domination sur quelqu'un. Et pour les victimes de ce type de violence, il est difficile de témoigner en temps de guerre, car personne ne se sent en sécurité. En fait, les épouses des militaires russes encouragent cela, elles disent : ‘Allez-y, violez ces femmes ukrainiennes, mais ne me dites rien, ne me racontez rien.’ »[2] Elle a oublié que pour ce type de mensonges grossiers Lyudmila Denisova, la commissaire ukrainienne aux droits de l’homme avait dû démissionner[3]. Cependant l’essentiel n’est pas tout à fait dans la réalité supposée ou non des viols, mais plutôt dans le fait que Zelenska à travers ce mensonge nous indique que les Russes sont des sortes d’animaux sans conscience – contrairement aux gentils Ukrainiens qui respectent à la lettre les codes de déontologie guerrière – et que pire encore les Russes violeraient les Ukrainiennes pour faire plaisir à leurs femmes qui seraient encore plus bestiales qu’eux-mêmes ! Au passage la propagande ukrainienne montre qu’elle est travaillée par la question sexuelle ! 

 

Selon le narratif ukrainiens, les Russes et pire encore les Soviétiques qui ont lutté contre les nazis sont mauvais fondamentalement, mais qui cumulaient le tort d’être à la fois russes et communistes quand ce n’était pas Juifs. Il faut donc même cacher qu’ils ont eu un jour une utilité dans la guerre contre les nazis allemands. A Kiev on a donc débaptisé la rue du Maréchal Rodion Malinovski qui était un héros de la Seconde Guerre mondiale, pourtant d’origine ukrainienne, et on lui a donné le nom de rue des héros du bataillon Azov ! En outre on a accompagné cette décoration indigne de l’insigne de la division Das Reich. Cela ne semble pas choquer les consciences occidentales celle de cet imbécile de Benoît Vitkine qui pendant ce temps veut bien regarder ailleurs en attendant que Le monde veuille bien publier ses articles stupides. On glisse rapidement sur le fait que les « héros du bataillon Azov » qui ne sont pas morts et qui ont été faits prisonniers par l’armée russe et de la République de Donetsk, étaient recouverts de tatouages fait de croix gammées et de symboles nazis. Ils ne sont pas les seuls. Artem Bonov, le chef de police de Kiev qui passe son temps attaquer ceux qui pensent mal est lui aussi recouvert de symboles nazis sur tout le corps comme on peut le voir sur la photo qu’il a complaisamment laissée prendre de ses graisses. Ces réalités cruelles qui ne gênent pas Bernard Henry-Lévy, sont pieusement cachées par la presse occidentale et principalement en France par Le monde. Il ne faut pas désespérer la bonne conscience occidentale à qui on fait croire qu’elle se situe dans le camp du bien. Il faut ajouter que sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram et quelques autres, les dénonciations des nazis ukrainiens sont bannies et censurées par les robots sans conscience qui les traquent le jour et la nuit. La simple publication d’une photo de nazis ukrainiens avec la croix gammée tatouée et le drapeau orné de Svastika, même sans commentaire vous vaut un bannissement de trente jours pour discours « haineux ». Tout est fait pour nier le rôle que les Russes ont joué dans la Seconde Guerre mondiale. C’est tout juste si on ne nous dit pas que ce sont les Ukrainiens qui ont libérés les Allemands de la dictature nazie. 

Artem Bonov Chef de la police de Kiev 

Au-delà de la volonté manifeste de désinformer des médias occidentaux, il y a cette complaisance pour un régime ouvertement fasciste dont les héros sont des nazis avérés et qui use d’un racisme plus ou moins ouvert pour diaboliser leurs ennemis. Volodymyr Yermolenko, Ukrainien, journaliste et raciste, explique benoîtement dans Libération – le journal à la pointe de l’antiracisme en France, mais soutien du racisme ukrainien – que les Russes ne sont pas tout à fait des êtres humains. Il nous explique que « le sentiment d’impunité » est inhérent à la culture russe, et il ajoute stupidement : « Dans ses romans, et notamment Crime et châtiment, Dostoïevski inscrit l’idée dangereuse dans la conscience russe que l’on peut commettre un crime sans subir un vrai châtiment de la part des hommes. J’assume de dire que Dostoievski opère une romantisation de l’assassinat »[4]. Passons sur le fait que Yermolenko est un âne qui n’a pas lu correctement Dostoïevski pour écrire ce qu’il écrit sur le sentiment d’impunité des Russes, c’est juste le contraire. Il parle sans savoir. Mais ce qui est grave c’est que non seulement il essentialise l’âme russe comme l’incarnation du mal – l’OTAN et l’Ukraine représentant le bien au contraire – mais il met en accusation toute la culture russe. C’est comme ça que les nazis allemands justifiaient le fait de brûler les livres écrits par des juifs et qui étaient la perversion de la jeunesse[5] ! Les autorités ukrainiennes, Zelensky en tête bien entendu, ont ordonné l’éradication de tous les livres publiés en russe, écrits par des écrivains russes, y compris Tolstoï, Pouchkine et Dostoïevski, et publiés en Russie, ce sont des centaines de milliers de livres qui seront détruits, ainsi que l’a admis Oleksandra Koval, directrice de l'Institut ukrainien du livre[6]. « C'est vraiment de la littérature très nocive, ça peut vraiment influencer les opinions des gens. Par conséquent, mon opinion personnelle est que ces livres devraient également être retirés des bibliothèques publiques et scolaires. Ils devraient probablement rester dans les bibliothèques universitaires et scientifiques pour que les spécialistes étudient les racines du mal et du totalitarisme », a ajouté Koval. La presse occidentale ne donne pas d’importance à ce mouvement de purge qui rappelle Joseph Goebbels, car cela révélerait la vraie nature du système politique ukrainien, et il deviendrait un peu plus compliqué de présenter celui-ci comme la pointe avancée de la démocratie contre la barbarie. Les Ukrainiens qui se croient tout permis en Occident ne relâche pas la pression. Voilà le consul Ukrainien Andrii Kartysh a tenté de faire annuler la représentation de Boris Godounov à la Scala de Milan, accusant celle-ci de faire de la propagande pour Poutine[7] ! Non seulement le sujet de cet opéra célèbre est de Pouchkine, mais en outre sa musique est de Moussorgski ! En vérité tenter de faire déprogrammer cette œuvre est à la fois une manière de faire parler de l’Ukraine, mais aussi tenter de camoufler la grandeur de la culture russe par rapport à une culture et une identité ukrainienne qui peinent à exister. En février dernier, l’Occident frappé par l’émotion avait déjà cédé et fait retirer la direction de l’orchestre de la Scala de Milan à Valery Gergiev[8]. Mais les temps ont changé, et les Occidentaux sont de moins en moins empressés de souscrire aux oukases russophobes des ukrainiens qui commencent à fatiguer. 

 

Deux pelés et trois tondus ukrainiens manifestent devant la Scala de Milan

Cette débauche fascisante d’interdiction, de censure, d’autodafé vient du fait que l’Ukraine n’a jamais été un pays et encore moins une nation, jusqu’à une date récente la Pologne réclamait une partie de l’Ukraine, ce morceau de la Galice qu’elle rêve de voir revenir dans son giron. Cette création récente et bureaucratique qui date de 1991, a toujours eu le besoin de s’incarner dans une forme de nationalisme aussi ubuesque qu’inconsistante. Et donc quand l’Ukraine traque la culture russe, quand elle réécrit l’histoire de sa nation qui n’a jamais existé, elle crée un mythe qui grâce à la guerre peut s’incarner. Diaboliser l’ennemi d’une manière raciste en laissant croire que l’âme russe est fondamentalement brutale et criminelle, fait partie du programme « conspirationniste » de l’Empire. Ce programme politique autorise finalement tous les mensonges et les traficotages de la réalité pour peu qu’il permette de justifier l’éradication des peuples récalcitrants, aujourd’hui les Russes, demain les Chinois. Peut-être est-ce ainsi que toutes les nations se sont construites, mais le plus étrange dans le cas de l’Ukraine c’est que cette entreprise de type fasciste soit soutenue en sous-main par l’Occident au nom de la bataille pour la démocratie, et cette maladie touche également la gauche, cette gauche qui est déjà totalement larguée sur les autres domaines, que ce soit l’immigration, l’Europe ou même l’économie. En Allemagne, contrairement à la France, il y a depuis des mois des manifestations pour la paix, et Oskar Lafontaine, contrairement à la France insoumise et au PCF a tenu des propos virulents sur le soutien de l’Occident à l’Ukraine et a souligné la nécessité de sortir de l’OTAN rapidement de l’OTAN si on ne voulait pas devenir complètement les vassaux des Etats-Unis[9]. Comment interpréter cela ? N’est-ce pas parce que l’Empire américain considère déjà que l’Ukraine est sa pointe avancée dans la conquête du reste du monde qu’il tolère ce fascisme sournois ? Il est vrai que les Etats-Unis ont colporté les pires mensonges de l’histoire d’une nation – souvenons-nous de la petite fiole agitée par Colin Powell devant les représentants des pays membre de l’ONU – et qu’ils se sont toujours comportés en niant l’existence d’autres cultures que la culture anglo-saxonne abâtardie par sa transplantation outre-Atlantique. Ce peuple peu glorieux n’a jamais gagné de véritable guerre sur son sol, mais par contre a usé d’une supériorité militaire extravagante pour éradiquer tout ce qui gênait son projet, à commencer par le génocide des Amérindiens, exterminés à 85% ou 95% lors de la si peu glorieuse Conquête de l’Ouest[10]. Comme les Ukrainiens aujourd’hui le font avec les Russes, ils présentaient dans leurs livres et leurs films les Amérindiens comme des sauvages cruels et essentiellement mauvais, alors qu’ils les avaient quasiment exterminés, qu’ils avaient volé leurs terres, qu’ils les avaient parqués dans des réserves. Sans parler des Africains qu’ils avaient réduits en esclavage dans ce pays fondé sur l’idée de démocratie. Ce pays né de la honte avait cependant un gros avantage sur les Ukrainiens, ils affrontaient des peuples extrêmement faibles que personne ne songeait à aider. Tout cela me direz-vous ça n’a rien à voir avec l’Ukraine. C’est faux car les Etats-Unis ont une longue habitude du mensonge et de la manipulation de l’information. Certes tous les politiciens ont menti de tout temps, c’est universel. Mais les Etats-Unis ont fait du mensonge une véritable industrie. On sait qu’avant de rentrer en guerre contre l’Allemagne nazie, ils la ménageaient, une partie de l'opinion pensant même s’allier avec eux contre les Soviétiques, avec pour but déjà de mettre la main sur le pétrole russe. Mais Pearl Harbor changea obligatoirement le discours et le camp de l’intervention militaire américaine dans la guerre devint majoritaire. Sans même parler des intérêts américains qu’il fallait préserver en Europe en évitant une trop large victoire des troupes soviétiques. 

Des Russes saluant la victoire contre l’Allemagne à Stalingrad 

Volodymyr Viatrovytch « historien ukrainien » travaille à la réécriture de l’histoire, ce qui est par parenthèse un sport national en Ukraine. Il travaille à la propagande de son pays. L’idée est que certes les Soviétiques ont bien participé à la défaite des nazis allemands, mais qu’en réalité sans l’aide des Etats-Unis, à la fois parce qu’ils ont prêté de l’argent à l’URSS et parce qu’ils ont ouvert un front à l’Ouest, cette défaite n’aurait pas eu lieu[11]. Evidemment Viatrovytch est ukrainien, donc un menteur professionnel. Car en effet la bataille de Stalingrad qui est le début de la fin pour les nazis allemands a été gagnée sans l’aide de quiconque et au prix de centaines de milliers de morts russes. Le malhonnête continue en disant que si les Soviétiques ont eu autant de morts dans leur Grande Guerre Patriotique, ce n’est pas par bravoure mais parce que les Russes considéraient que la vie humaine était de très faible valeur ! « Les 20, 30, 40 millions de morts reflètent non seulement la contribution de l’URSS à la victoire, mais aussi le peu de valeur que le régime accordait aux vies humaines. Aucun commandant sur le front occidental ne se serait permis une telle attitude vis-à-vis de la vie humaine comme le maréchal Joukov, surnommé maréchal « Viande », dit encore Viatrovytch. Dans la foulée il minimise la collaboration des Ukrainiens avec les nazis et donc à la solution finale. Il continue dans la même veine en disant que Stepan Bandera n’a jamais été nazi, mais qu’il a été victime de la propagande soviétique ! Ce qui est complètement faux puisque les Américains lui éviteront d’être jugé, en échange de quoi il fomenta des attentats pour leur compte, avant d’être exécuté par le KGB. Cette réécriture de l’histoire récente d’essence révisionniste si elle est mondiale, prend un tour plus aigu dans l’Ukraine en guerre. Les gens de gauche qui chez nous font semblant de combattre un fascisme qui n’existe plus qu’à l’état résiduel, feraient bien de comprendre qu’en soutenant le corrompu Zelensky et les nazis qui l’entourent, ils travaillent indirectement pour le négationnisme et font le jeu de l’OTAN à force de répercuter la désinformation atlantiste. 

 

LCI s’est mise au goût du jour, on savait déjà la chaîne très atlantiste, zelenskienne et russophobe. Présidée par Gilles Pellisson, ancien président de EuroDisney, elle collabore avec Le monde, pour se donner un air de sérieux en relayant des mensonges de plus en plus grossiers. Mais ces jours derniers elle a franchi un palier en mettant en scène le racisme fondateur du nationalisme ukrainien. Le 29 novembre dernier, Alla Poedi Naidych, « experte » autoproclamée de la question ukrainienne, pour laquelle elle se bat courageusement, mais de très loin, bien au chaud, n’y a pas été avec le dos de la cuillère[12]. Cette femme dont le visage reflète une stupidité profonde, a commencé par traiter les Français de lâches, puis ensuite elle s’est mise à comparer les Russes avec des cafards, avant de les comparer à des rats. Je ne vous dis pas le tollé que cela aurait provoqué dans Le monde si Zemmour avait traité par exemple les Algériens ou des Africains de cafards. On l’aurait tout de suite écroué. Mais quand on est ukrainien on peut tout se permettre, ceux qui ont le malheur d’émettre des réserves sur cet essentialisme stupide sont renvoyés dans les cordes. Vous me direz qu’elle est blonde, sans doute même reteinte. Mais ce n’est pas vraiment une excuse. Dans la foulée de ses déclarations hystériques et nazies, elle a ajouté que le centre culturel russe de Paris ne devait pas seulement être fermé, mais détruit à jamais – ce sont les mots qu’elle a employés. C’était dans l’émission de cet imbécile d’Éric Brunet, porte-parole d’un néolibéralisme totalement dépassé qui a bruyamment soutenu les propos de cette idiote. Mais le plus étonnant c’est surtout que cette intervention raciste n’ait été relevée par aucun organe de presse ayant pignon sur rue, ni Libération, ni Le monde qui prend la peine périodiquement de nous dire que son indépendance éditoriale est totale, histoire de s’en convaincre[13], ni même Le Figaro où officie Guillaume Roquette qui était présent sur le plateau n’ont daigné dire un mot de réprobation sur ces propos haineux. Cette affaire minuscule est en réalité intéressante parce qu’elle révèle la complicité des médias occidentaux dans le délire raciste des Ukrainiens. 

L’Ukrainienne Oleksandra Matviychuk recevant le prix Nobel de la Paix 

La propagande sévit à tous les étages. La presse n’est pas la seule institution touchée. L’organisation des prix Nobel a révélé un peu plus son implication dans la guerre contre la Russie. Le monde, le journal de tous les pouvoir, faisait semblant de croire que cette récompense donnée, entre autres, au Centre pour les libertés civiles ukrainien, était une grande surprise[14]. En vérité cette récompense avait été décernée cette année 2022 directement à des organisations antirusses pour mettre en accusation la seule Russie dans l’origine du conflit. Le nom même de Centre pour les libertés civiles ukrainien a une consonnance toute américaine[15], créée en 2007 pour accompagner la révolution pro-occidentale, elle intervint directement dans son soutien au coup d’Etat de l’EuroMaïdan en lançant le projet EuroMaidan SOS destiné à défendre ceux qui avaient participé au coup d’Etat. Son financement n’est pas très clair, mais il est très probablement d’origine américaine. Cette organisation ne s’est d’ailleurs jamais attaquée aux multiples violations des libertés civiles en Ukraine, alors que les partis d’opposition y sont interdits, et que la police secrète, la SBU, enlève torture et élimine les opposants. Lors de la remise de ce prix, Oleksandra Matviychuk en a profité pour tenir un discours ouvertement raciste : « Nous recevons aujourd’hui le prix Nobel de la paix tandis que sévit cette guerre déclenchée par la Russie, une guerre qui se poursuit depuis maintenant huit ans, neuf mois et vingt et un jours. Pour des millions de personnes, les termes « bombardements », « torture », « déportation », « camps de filtration » sont devenus des termes ordinaires », a-t-elle osé avancer[16], oubliant volontairement que la rébellion du Donbass était d’abord la conséquence de la violation des droits de l’homme dans cette région, mais aussi que depuis l’entrée de la Russie en Ukraine, ce pays faisait une chasse éhontée aux dissidents, avec torture, déportation, élimination physique et camps de filtration, méthodes qui ont du reste étés dénoncées par l’ONU. Oleksandra Matviychuk demande d’ailleurs la création d’un tribunal international ad hoc pour juger Poutine et Loukachenko pour des crimes de guerre, idée reprise par Ursula von der Leyen et qui vient probablement directement du Pentagone. Cette volonté de diaboliser Poutine, outre qu’elle prive d’une analyse sur les origines et les causes de la Guerre en Ukraine, ferme la porte en vérité à des négociations de paix sérieuse, ce qui correspond à la logique d’au moins une partie du camp américain, car si les négociations de paix sont impossibles, alors il ne reste plus qu’à gagner la guerre contre la Russie, ce que les Ukrainiens ne peuvent faire sans une implication massive des Etats-Unis sur le terrain. Cette organisation suédoise qui décerna par le passé le prix Nobel de la Paix à des criminels américains notoires, Henry Kissinger, Jimmy Carter ou Barak Obama, ne soutient que les Russes dissidents qui adhèrent plus ou moins directement au projet mondialiste américain. Ce qui suffit à dévaloriser ce prix qui est devenu un élément très simple de propagande à destination uniquement des opinions publiques occidentales. Le reste du monde s’en moque. Ce qui dessine clairement un repli frileux de l’Occident sur lui-même, obéissant à un maître qui est pourtant en plein déclassement sur tous les plans et sur tous les fronts. 

Enfants ukrainiens photographiés pendant la grande famine 

Dans cette débauche propagandiste, le 15 décembre 2022 les Ukrainiens sont arrivés à faire voter par le Parlement européen dont le degré de corruption est aujourd’hui bien documenté et ne se discute plus, la reconnaissance de l’Holodomor comme un génocide organisé par les Russes et les soviétiques au début des années trente[17]. C’est une histoire très controversée, et même l’antisoviétique de profession, Alexandre Soljenitsyne, avançait que s’il y avait bien eu une famine, que personne ne nie, elle n’avait jamais été construite intentionnellement pour détruire un peuple ukrainien qui à l’époque n’existait pas. Du reste la famine ne toucha pas seulement l’Ukraine, mais sévit aussi en Russie. Cette thèse instrumentalisée par les Américains au temps de la Guerre froide est aujourd’hui sérieusement contestée par les historiens[18]. On sait que d’autres peuples que le peuple ukrainien, des Allemands de la Volga, des Kazakhs, et des russes sont morts massivement de la faim , mais souscrire aux revendications des Ukrainiens, c’est faire de l’Ukraine la seule et unique victime de la grande famine des années trente. Evidemment on ne peut pas demander çà un député du Parlement européen qui a déjà du mal à compter les billets de sa corruption, en plus de connaître l’histoire des pays de l’Europe de l’Est. Cette thèse ressort opportunément puisqu’en effet elle sert de preuve pour les imbéciles que de tout temps les Russes, qu’ils soient soviétiques ou pour le capitalisme, ont visé le génocide des Ukrainiens, ce qui permet de mettre en scène une équivalence douteuse entre la souffrance des Ukrainiens et la Shoah. En même temps on comprend que cela dégage les Ukrainiens de leurs responsabilités dans la solution finale et de leur collaboration avec Hitler. On remarque d’ailleurs que les premiers à s’être pliés aux desiderata ukrainiens en la matière, ce sont les Allemands qui se refont comme ça une conscience, sur le thème que leur peuple n’a pas été le seul peuple génocidaire de l’histoire. C’est, en réalité, une banalisation du génocide en le plaquant sur tout et n’importe quoi. On se demande pourquoi le Parlement européen ne dénonce ce « génocide » qu’aujourd’hui. Chacun se fera sa petite idée sur ces raisons. Le Parlement européen ne se presse pourtant pas pour reconnaitre le génocide des Amérindiens, on comprend qu’il ne veut pas déplaire à son maître, ce serait reconnaître que les Etats-Unis ont été créés en toute illégalité et dans l’éradication violente des autochtones. Les médias et le système politique qu’ils soutiennent sont partie prenante de cette entreprise de désinformation à grande échelle. Ils sont complètement imbriqués, s’intoxiquant les uns et les autres de leurs mensonges et finissant par y croire. 

Zelensky est représenté par Time comme une sorte de Saint, il ne lui manque que l’auréole, le regard illuminé est déjà là

Terminons sur une note un peu burlesque – si on veut – tout en restant dans le domaine de la propagande brutale. Certains ukrainophiles se sont bruyamment réjouis de voir le Time, journal de la bienpensance américaine cosmopolite et anticommuniste depuis toujours, décerner le titre de personnalité de l’année à Zelensky, sans se rendre compte qu’il y a près de 85 ans, ce même journal décernait ce même titre à Hitler, c’était en 1930. La suite ne fut pas vraiment favorable ni aux Allemands, ni à Hitler, ni au monde entier. Zelensky incarne aujourd’hui l’esprit de l’Ukraine, comme Hitler incarnait en son temps celui de l’Allemagne. Le Financial Times, la Bible des poètes de Wall Street, a fait de même, histoire de prouver que Zelensky était bien l’homme des Etats-Unis à l’Est de l’Allemagne, comme le montre cette propagande qui laisse entendre que tout cela est orchestré de longue main. Mais pour relativiser ce spectacle sinistre, rappelons que le trouble Elon Musk était l’an dernier désigné lui aussi personnalité de l’année ! Ce qui n’est pas forcément un cadeau. Signalons qu’en son temps Al Capone avait fait lui aussi la couverture de Time, et plutôt deux fois qu’une. C’était en effet un héros admiré par l’Amérique, le héros d’une autre manière qui pourrait se résumer à la révolte de Chicago contre l’Etat au nom de la liberté d’entreprendre ! C’est plus de ce côté-là qu’on pourrait trouver un point de comparaison pour Zelensky plutôt que de celle de Churchill auquel parfois les imbéciles le comparent. On remarque que la logique propagandiste de Time est du même niveau que celle du prix Nobel de la Paix, proche de zéro. 

Trois personnalités représentant le banditisme moderne 

PS Il se confirme depuis quelques jours qu’une grosse partie des armes livrées par les Occidentaux à l’armée ukrainienne sont revendues sur catalogue sur les théâtres de guerre africains, ce que dénonçait déjà Jacques Baud dans son ouvrage Opération Z, Max MIlo, 2022, étant maintenant étayé par des révélations des combattants étrangers qui avaient rejoint la légion étrangère en soutien à l’armée ukrainienne[19]. Encore un thème qui ne sera jamais abordé par la presse française qui a pignon sur rue, alors que la presse américaine avance que seulement 60% des armes occidentales arrivent finalement sur le front, une autre partie étant sans doute revendue par les Ukrainiens eux-mêmes directement aux Russes !


[1] Publié en 1938 en français, Ciliga vivant à Paris après son expulsion d’URSS, il y aura une édition augmentée chez Plon en 1950, puis plusieurs autres éditions dont la dernière chez Champ Libre.

[2] https://www.lfm.ch/lifestyle/cote-people/olena-zelenska-affirme-que-les-femmes-russes-appellent-leurs-maris-militaires-a-violer-les-ukrainiennes/

[3] https://www.ukrinform.fr/rubric-ato/3496821-la-commissaire-aux-droits-de-lhomme-ukrainienne-demise-de-ses-fonctions.html

[4] « Guerre en Ukraine : « La seule issue possible, c’est que la Russie sorte de sa logique d’empire », Libération, 30 novembre 2022

[5] Lionel RichardLe nazisme et la culture, éditions Complexe, 2006

[6] https://ru.interfax.com.ua/news/general/834154.html?fbclid=IwAR2jshIa8AEGgcR6D_7a8DaU3pjoQRc0KKK89BelkEsvo-yEjKvDQ1fZ9pY

[7] https://onvoitout.fr/la-scala-accusee-de-faire-de-la-propagande-pour-poutine-en-programmant-un-opera-russe/

[8] https://www.challenges.fr/top-news/la-scala-de-milan-retire-le-chef-d-orchestre-russe-valery-gergiev-de-son-programme_802678

[9] https://solidariteetprogres.fr/chroniques-strategiques/allemagne-4-verites-oskar-lafontaine-otan.html

[10] Roxanne Dunbar-Ortiz, Contre-histoire des États-Unis, Wildproject, coll. « Le Monde qui vient », 2018

[11] https://war.ukraine.ua/fr/articles/l-ukraine-pendant-la-deuxieme-guerre-mondiale-le-mythe-de-la-grande-guerre-patriotique/

[12] https://fr.news-front.info/2022/12/02/un-expert-ukrainien-sur-une-chaine-francaise-traite-les-russes-de-cafards/

[13] https://www.lemonde.fr/le-monde-et-vous/article/2021/01/27/le-monde-une-independance-editoriale-totale-et-absolue_6067813_6065879.html

[14] https://www.lemonde.fr/international/video/2022/10/07/emotion-et-surprise-lorsque-le-centre-pour-les-libertes-civiles-ukrainien-devient-laureat-du-prix-nobel-de-la-paix_6144891_3210.html

[15] https://www.ushistory.org/gov/10.asp

[16] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/10/discours-du-prix-nobel-de-la-paix-la-guerre-en-ukraine-n-est-pas-une-guerre-entre-deux-etats-mais-entre-deux-systemes-l-autoritarisme-et-la-democratie_6153845_3210.html

[17] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/15/le-parlement-europeen-reconnait-l-holodomor-la-famine-ukrainienne-des-annees-1930-comme-un-genocide_6154575_3210.html

[18] Stephen Wheatcroft, article « Toward explaining Soviet Famine of 1931-3: political and natural factors in perspective », in Food and Foodways, 2004.

[19] https://www.youtube.com/watch?v=dAOKXvJYKAA

vendredi 16 décembre 2022

A quoi sert l’ONU ?

 

Macron devant les sièges vides de l’ONU le 21 septembre 2022 

Voilà une question qu’on doit se poser au moment où les conflits militaires se multiplient un peu partout dans le monde et où une menace de Troisième Guerre mondiale n’est plus une hypothèse absurde, ce qui nous fait regretter le bon vieux de la Guerre froide où tout semblait encore sous contrôle. Tout le monde a remarqué que le 21 septembre 2022, Macron a prononcé un grand discours qui devait faire date selon ses équipes, mais qu’il a parlé devant des chaises vides. Outre que cela dénotait une perte d’influence de la France dans le monde, c’était aussi une manière de discréditer l’ONU, comme si dans cette enceinte, rien de sérieux ne pouvait se dire ou se faire, alors que les tensions sont tellement élevées que nous aurions bien besoin d’une instance propice au développement des relations diplomatiques, plutôt que d’une tribune de propagande.

L’ONU a été créée en 1945, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, pour remplacer la vieille Société des Nations (SDN) qui semblait n’avoir servi à rien conséquemment au désastre de la Première Guerre mondiale, sur le mode « plus jamais ça ». Mais si son efficacité n’a jamais été solidement démontrée, elle est de plus en plus mise en doute dans sa nécessité. Donnons des exemples, le 3 novembre 2022, pour la 30ème fois depuis 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies a voté à une écrasante majorité de 185 contre 2 la levée du blocus criminel des États-Unis contre Cuba, on peut ne pas soutenir le régime autoritaire de ce pays, sans pour autant condamner son peuple à un blocus mortifère. Cette nouvelle victoire diplomatique écrasante de Cuba dans sa lutte contre le blocus étasunien était bien sûr absente des grands médias. Le 4 novembre 2022, à New York lors de la séance de la troisième commission de l’assemblée générale de l’ONU (Social, Humanitaire et Culturelle) la Russie avec le soutien de plus d’une dizaine de pays de tous les continents, dont la Chine, avait déposé une résolution claire et simple, visant à la condamnation par l’assemblée générale de l’ONU de la glorification du nazisme. 105 pays ont voté pour, 52 pays ont refusé de condamner la glorification du nazisme au prétexte fumeux que cela ressortait de la propagande russe dans le cadre de la guerre en Ukraine. Le monde, toujours à décoder, rappelait que depuis 2012 la Russie et ses alliés présentaient cette résolution, mais que la France pour la première fois avait voté contre, prouvant que son alignement sur Washington était maintenant complet et non dissimulé. Pour le Quai d’Orsay, dont le personnel vit couché depuis quelques décennies, cette année du fait de la guerre en Ukraine, cette résolution avait perdu toute sa portée. Mélanger les deux questions relève au mieux de l’imbécilité, au pire de la canaillerie. Or, Le monde qui par ailleurs est censé défendre les grands principes de l’Etat de droit, s’arrangeait avec ces grands principes justement pour préserver l’image bien écornée de Zelensky-le-menteur que ce journal soutient envers et contre tout, rappelant que celui-ci, pourtant soutenu par les vrais nazis ukrainiens, dénonçait l’hypocrisie de la Russie[1]. Le monde ne reconnaissant pas le degré d’hypocrisie du camp atlantiste ; forcément il en fait partie. 

 

Ces deux votes, sur Cuba et sur le nazisme, ne seront évidemment pas suivis d’effet, principalement parce qu’ils déplaisent aux Etats-Unis, qui continuent à poursuivre de leur haine Cuba en martyrisant ce pays et qui ont armé le bras de Zelensky et de la canaille nazie qui le soutient, dans le but obscur de mettre la Russie à genoux. Les médias occidentaux ont fait leur miel en proposant des cartes comme celle ci-dessus pour faire croire que la Russie était isolée dans la guerre contre le régime de Kiev, guerre activée par Washington comme l’avouait Angela Merkel en expliquant que les accords de Minsk n’avaient été qu’une ruse pour prendre le temps d’armer l’Ukraine et l’envoyer à la boucherie[2]. Mais on remarque, qu’hypocritement, les journaux occidentaux n’ont pas donné de carte pour montrer que dans la condamnation du blocus de Cuba ou dans la condamnation des résurgences du nazisme, c’était les Etats-Unis et l’Occident qui se trouvent totalement isolés ! Conspiracy watch qui a trouvé des financements importants en prétendant traquer le conspirationnisme, est un site bien-pensant qui sert de caution à la démocratie façon Washington. Bien que financés pour partie par La Fondation pour la mémoire de la Shoah, ils dénoncent donc eux aussi la résolution présentée par les Russes pour lutter contre le nazisme comme de la propagande, mais ils se refusent à dire que la résolution condamnant l’invasion de l’Ukraine est exactement du même tonneau, or les deux résolutions ont été votées très largement par l’ONU. Ce qui fait que dans le soutien de l’ONU à la résolution Conspiracy Watch fait automatiquement partie de ces boutiques conspirationnistes qu’elle s’applique par ailleurs à pourfendre[3]. S’il s’agit de propagande quand les Russes présentent une résolution sur le nazisme, et on sait que c’est assez vrai aussi, on ne voit pas comment il n’en serait pas de même lorsqu’elle vote pour condamner l’invasion russe de l’Ukraine ! Ce « deux poids, deux mesures », montre que chaque camp va lire dans les résolutions de l’ONU ce qui lui convient du point de vue de ce que chacun croit être son opinion publique. 

 

Tout cela montre que l’ONU ne sert pas à grand-chose dans la résolution des conflits militaires, ou pour restaurer un ordre qui ne serait pas celui des Américains, son immobilisme ressort bien évidemment du Conseil de sécurité qui comprend 5 membres permanents, les Etats-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni et la Chine. Cette composition du conseil de sécurité fait du reste que l’indépendance de Taïwan n’est pas et ne peut pas être reconnue, et donc que cela privera éventuellement les Etats-Unis d’une légitimité pour entrer en guerre contre la Chine, si celle-ci venait à s’emparer par la force de cette île très prospère. Comme on le voit, ce Conseil de sécurité représente deux camps très opposés, l’Occident contre le reste du monde. Il suffit qu’un de ses membres refuse une décision pour qu’elle soit vidée de son sens et rendue inapplicable. La nécessité d’un unanimisme pour que l’ONU entre en action, explique pourquoi elle ne sert à rien. C’est d’ailleurs le cas de toutes les boutiques qui sont construites sur ce modèle de « gouvernance » comme l’Union européenne par exemple qui est empêtrée dans ses contradictions sur à peu près tous les plans. Certains cherchent à contourner cet obstacle en revoyant la règle de l’unanimité. Mais celle-ci est pourtant au niveau du Conseil de sécurité garante d’un certain équilibre passif. Comme on le voit, l’ONU n’a rien de démocratique. Si on introduisait une règle démocratique dans les votes – un pays une voix – l’Occident apparaitrait alors complètement isolé du reste du monde. Les deux exemples que nous venons de citer le prouvent suffisamment. 


Les principaux contributeurs au budget ordinaire de l’ONU
pour l’exercice 2020 (Millions de dollars)
 

L’ONU est principalement financée par les pays riches, ces modalités assuraient un certain équilibre du temps de la Guerre froide. Le budget de l’ONU est évalué à plus de 3 milliards de dollars. Ce budget « ordinaire » ne comprend pas les Opérations de Maintien de la Paix – qui sont en réalité presque toujours des opérations de guerre, favorisant tel ou tel camp. Celles-ci font l’objet d’un autre budget. Comme pour le budget ordinaire, ce sont les Etats-Unis qui financent la plus grosse partie des dépenses. L’ONU a été conçue quand les Etats-Unis avaient les moyens économiques et militaires d’imposer leur forme de régulation politique au monde entier. C’est pourquoi au lieu de se trouver en Suisse comme la SDN à Genève, elle s’est installée à New York. La SDN avait déjà été créée elle aussi à l’initiative des Etats-Unis, mais elle avait conservé la pudeur de se situer dans un pays neutre. Or les Etats-Unis qui se méfiaient du bloc communiste voulaient conserver un œil sur ce haut lieu de la diplomatie multilatérale, et ce d’autant qu’ils étaient les seuls à pouvoir la financer sérieusement. Tant que le reste du monde n’avait pas atteint une puissance suffisante, les Etats-Unis pouvaient faire à peu près ce qu’ils voulaient, sans craindre la réprobation de l’ONU. Et ils ne se sont pas gênés, entre autres, pour démanteler la Yougoslavie, bombarder la Serbie et créer un Etat mafieux au Kosovo, sous l’œil glauque et effaré de l’Union européenne. A cette époque la Russie très affaiblie politiquement et économiquement[4], était encore dans la tourmente du démantèlement de l’URSS, et la Chine n’était alors que la manufacture du monde, quant à l’Inde, ce pays n’avait presqu’aune existence à l’échelle de la planète. Mais les temps ont changé, le développement économique a suivi son cours, la Chine est en train de devenir la première puissance économique du monde, elle pousse ses pions en Afrique, la Russie a reconstitué ses forces et l’Inde est une vraie puissance économique et politique. Les pays émergents se sont organisés, économiques – les BRICS et le SCO – et politiquement. Les Etats-Unis, bien qu’ils restent encore la première puissance militaire du monde, ne peuvent pas attaquer à la fois la Russie, la Chine et l’Inde pour les mettre au pas. Ce serait une stratégie qui, si elle était appliquée serait ruineuse pour le monde entier, et suicidaire pour eux. 

Les 10 principaux pays contributeurs au budget des opérations de maintien de la paix (2020-2021) 

Le chaos politique et économique est évident aujourd’hui. Pour cette raison, certains qui voudraient que le nouvel ordre mondial reste semblable à l’ancien, avec une domination exclusive des Etats-Unis, parlent de réformer l’ONU de façon à pouvoir éjecter la Russie de son siège permanent du Conseil de sécurité. Cette tendance un peu fasciste, il faut bien le dire, n’a strictement aucune chance de se produire, sauf à accroître la fracture du monde et l’isolement du camp atlantiste[5]. Les Etats-Unis ont menacé très souvent de priver l’ONU si elle continuait à les contrarier, et de fait c’est bien ce qui se passe, les votes des 3 et 4 novembre 2022 ont montré que les Etats-Unis et leurs vassaux, l’Union européenne, étaient maintenant minoritaires, isolés en quelque sorte de la marche du monde. Certes l’Occident représente encore la puissance militaire redoutable des Etats-Unis, mais le socle de sa richesse s’est considérablement érodé depuis quelques décennies. On le comprend avec le graphique suivant qui compare la Chine, les Etats Unis et la zone euro qui montre que si le premier pays est sur une pente ascendante accélérée, les deux autres blocs sont totalement en perte de vitesse. Et encore dans ce graphique on ne tient pas compte des autres pays comme l’Inde, le Brésil et la Russie qui se retrouve avec la Chine dans les BRICS et dans la SCO. Or évidemment les Etats-Unis pouvaient faire la loi à l’international en 1945 parce qu’ils étaient le pays le plus riche de la planète et se permettre d’acheter tel ou tel gouvernement, voire de le faire chanter en, le menaçant d’un coup d’Etat par exemple, mais ce n’est plus le cas. L’ONU était alors leur « machin ». D’autres ont proposé des réformes pour l’ONU et pour le FMI de façon à ce que plus de pays, notamment les plus pauvres, puissent faire entendre leur voix[6]. Cette tendance n’est pas près de changer. Elle est dans l’air du temps, mais en réalité elle contribue à miner le leadership des Etats-Unis et de ses alliés qui sont tout de même le pays le plus détesté sur l’ensemble de la planète, dans les pays musulmans, en Chine, en Russie, mais aussi dans la majorité des pays d’Amérique latine, ce qui fait beaucoup. Ce qui veut dire que si une réforme de l’ONU était actée par une large majorité des pays siégeant à l’ONU, elle ne se ferait pas en faveur du camp atlantiste qui donc n’a pas intérêt à cela. D’un autre côté abandonner l’ONU aurait pour conséquence d’entériner une fracture entre les deux mondes et nous ne serions pas plus avancés. 

Evolution de la part du PIB mondial depuis 40 ans en PPA, source FMI 

Aujourd’hui, ce sont les Etats européens sous la direction de l’incroyable milicienne Ursula von der Leyen qui travaille pour les Etats-Unis qui tente de contourner l’ONU. En effet jusqu’à une date récente la Cour de Justice internationale, émanation de l’ONU, siégeant à La Haye, traitait plus ou moins bien des crimes de guerre. Cette institution n’était pas déjà sans poser problème, lorsqu’il s’est agi de traiter des crimes de guerre en ex-Yougoslavie, les Russes affaiblis, et les Chinois pas encore suffisamment puissants, n’ont pas pu éviter la partialité de cette institution qui a fait en sorte de ne juger principalement que ceux qui s’étaient opposés au découpage imposé par les Etats-Unis. Pire encore, alors que les Etats-Unis n’avaient aucune légitimité à détruire la Serbie avec des bombardements lâches et meurtriers. Pour Jean-Christophe Buisson, rédacteur en chef au Figaro Magazine et essayiste, cette opération humanitaro-militaire violait plusieurs lois et conventions internationales — par exemple, l'article 2, alinéa 4 de la Charte des Nations unies qui prévoit que les membres doivent s'abstenir « dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies »[7]. On pourrait avancer également que les Etats-Unis ont déclenché une guerre meurtrière en Irak sur la base de mensonges éhontés[8], et cette guerre s’est soldée également par des bombardements meurtriers sur les populations civiles, mais aussi des atrocités commises contre les civils irakiens[9]. Mais jusqu’à présent on ne jugeait pas les Etats-Unis qui se sont toujours exclus des règles qu’ils édictent pour les autres, quels que soient les crimes de guerre dont ils sont responsables. Aujourd’hui, c’est plus compliqué, la Russie et la Chine n’entendent plus se faire dicter leur conduite, fut-ce sur le plan judiciaire par les Etats-Unis. Aussi l’idée a germé dans les têtes folles de l’OTAN et de l’Union européenne de créer un tribunal ad-hoc qui serait exclusivement sous le contrôle du camp Occidental pour juger uniquement les « crimes de guerre » commis par l’armée russe, en évitant évidemment de parler de tous les crimes de guerres commis par la partie occidentale et sa pointe avancée, l’armée ukrainienne qui à Marioupol et dans l’ensemble du Donbass en ont commis et en commettent encore depuis au moins 2014. « La Russie doit payer pour ces crimes horribles, a affirmé l’ubuesque von der Leyen, c’est pourquoi, tout en continuant de soutenir la Cour pénale internationale, nous proposons de créer un tribunal spécial soutenu par les Nations Unies pour enquêter et poursuivre en justice le crime d’agression de la Russie. »[10]. Dans sa folie guerrière, elle ajoutait qu’on pourrait faire payer les Russes en leur piquant leurs avoirs gelés par les banques occidentales. Pique de l’argent ça la connaît depuis qu’elle traficote avec Pfizer, c’est même la seule chose qu’elle sait faire correctement ! 

 

A l’heure actuelle on ne sait pas si cette nouvelle provocation d’Ursula von der Leyen est faite pour ressouder le camp occidental qui se délite doucement mais fermement, ou si elle est vraiment sérieuse. En effet, mettre en place une telle institution en reviendrait à appliquer uniquement le droit ukrainien ! Mais en outre cela prendrait des années pour un résultat des plus incertains qui retarderait d’autant une normalisation des relations diplomatiques entre les blocs. Cette nouvelle fantaisie signifie deux choses : que les Occidentaux sont incapables de se soumettre aux règles de l’ONU qu’ils ont pourtant créées, et donc que sur le plan judiciaire ils vont s’en extraire, recréer un nouveau bloc – un nouvel Empire, en guerre avec le reste du monde. Ensuite évidemment que dans ces conditions on se demande bien à quoi continuera de servir l’ONU dont les casques bleus sont remplacés par l’OTAN et la Cour de Justice internationale par le futur tribunal imaginé par les têtes fatiguées du Pentagone. Cependant pour que tout cela fonctionne, il faudra d’abord que le camp occidental gagne complètement la guerre non seulement contre les Russes, mais aussi contre les Chinois. Les Américains et leurs affidés ne vont pas pouvoir toujours se cacher hypocritement derrière le fait qu’ils n’ont pas déclaré la guerre à la Russie. En effet les conditions du jugement des crimes de guerre dépendent toujours de l’attitude du camp vainqueur, comme cela a été le cas à Nuremberg quand les Etats-Unis ont délibérément choisi d’éviter le procès à certains nazis – ukrainiens ou allemands – afin que ceux-ci les servent pour la suite, ou comme cela a été le cas pour les Serbes qui ont été jugés à La Haye. Il est d’ailleurs très probable que les négociations qui interviendront alors décideront du sort de ce tribunal croupion qui tente de supplanter la Cour Internationale de justice de la Haye. Quoi qu’on pense de l’ONU et de sa passivité légendaire, un effondrement complet de celle-ci fermerait la porte et pour longtemps de la diplomatie internationale et du même coup nous rapprocherait encore un peu plus d’une IIIème Guerre mondiale qui cette fois aurait le courage de ses opinions, mais dont le sort serait très incertain.



[1] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/11/07/pourquoi-la-france-et-51-autres-pays-ont-vote-contre-la-resolution-de-l-onu-condamnant-le-nazisme_6148868_4355770.html

[2] https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/les-accords-de-minsk-devaient-donner-du-temps-a-lukraine-angela-merkel-jette-un-pave-dans-la-mare

[3] https://www.conspiracywatch.info/resolution-sur-le-nazisme-a-lonu-une-banale-operation-de-propagande-poutinienne.html

[4] Les « réformes » téléguidées par les Américains avaient fait plonger d’un seul coup d’un seul le PIB de plus de 40% entre 1989 et 1998, ce qui avait entraîne des millions de morts, notamment les plus vieux qui furent privés de retraite. https://les-yeux-du-monde.fr/ex-socialiste/12906-leconomie-russe-dans-les-annees/ C’est un véritable génocide organisé par les Etats-Unis, à l’heure où les guignols du Parlement européen reconnaissent l’Holodomor pour faire plaisir à Zelensky-le-menteur, on pourrait en faire de même avec cet épisode dramatique de l’histoire de la Russie.

[5] https://legrandcontinent.eu/fr/2022/10/12/la-russie-peut-elle-etre-exclue-du-conseil-de-securite-de-lonu/

[6] Jean-Yves CALVEZ, « Peut-on réformer l'ONU ? », Études, 2007/4 (Tome 406), p. 441-450. 

[7] https://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/03/23/31002-20140323ARTFIG00225-belgrade-15-ans-apres-le-bombardement-les-serbes-n-oublient-pas.php

[8] On se souvient encore de Colin Powell et de sa petite fiole agitée devant l’ONU de la légitimité de leur action en Irak. Il avouera la supercherie par la suite, démontrant une fois de plus l’hypocrisie étatsunienne.

[9] Neta CRAWFORD, « Démocratie et lois de la guerre : où situer la responsabilité morale des atrocités en Irak ? », Critique internationale, 2008/4 (n° 41

[10] https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-l-union-europeenne-propose-de-creer-un-tribunal-pour-juger-les-crimes-de-guerre-russes

Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...