vendredi 31 décembre 2021

Mes souhaits pour 2022

A tous ceux qui suivent ce blog et même aux autres qui ne le suivent pas, je leur souhaite une très bonne année 2022. Et sincèrement je pense qu’elle sera meilleure que celle qui vient de s’écouler, malgré le pessimisme dominant des Français[1].

La première pensée qui me vient à l’esprit est la santé. Je souhaite qu’on cesse de détruire l’hôpital public et la Sécurité sociale et qu’on abandonne le mercantilisme sanitaire qui ne profite qu’aux multinationales avec très peu d’efficacité finalement. Je pense que de ce point de vue on devrait voir la fin progressive de la pandémie pour l’année qui vient.

Cette évolution devrait permettre des rapports sociaux plus étroits et plus détendus, je souhaite qu’on sorte de cette guerre permanente entre les vaccinés et les non-vaccinés, entre Zemmour et les musulmans et qu’on réfléchisse un peu à la déliquescence de notre mode de vie, caricature des Etats-Unis en voie d’effondrement.

Si je ne crois pas pour cette année à un renouveau politique profond, je pense qu’il faut dès maintenant semer les graines pour une réforme de la manière de penser le politique, stratégiquement et tactiquement en ayant pour cible la marchandisation du monde. Nous devons lutter contre son unification dans la disparition des cultures et des langues locales. Cela fait partie d’un impératif écologique si je puis dire. L’affaissement de la pensée politique, surtout à gauche, vient aussi de la disparition d’un usage cohérent de la langue. La résistance comme là, dans le refus de cet effondrement qui aujourd’hui est porté par le wokisme.

Des élections qui auront lieu en 2022 et qui se passeront de moi, je n’attends rien de bon, je crois plutôt à l’importance des luttes en dehors de ces cadres surannés qui produisent année après année toujours les mêmes schémas sans issue. Je crois qu’il nous faudra nous remobiliser dans les rues et dans les entreprises contre les nouvelles formes de dictature sanitaire et managériale ou européiste qui nous pourrissent la vie. Ces trois formes qui sont liées par un seul mot, la corruption.

En 2021 nous avons eu tout au long de l’année des manifestations importantes de soignants, de Gilets jaunes, de ceux qui refusent la dictature sanitaire. Les médias en ont peu parlé, les syndicats ne les ont guère appuyés, les partis politiques non plus. Il y a eu un mouvement en marge qui s’est développer et qui doit continuer à le faire pour mettre un terme à la décomposition de la vie sociale.



[1] https://www.lci.fr/societe/epidemie-de-covid-19-coronavirus-nouvelle-crise-economique-les-francais-pessimistes-pour-2022-selon-un-sondage-odoxa-2205906.html 

samedi 25 décembre 2021

Notes sur la question des immigrés, Guy Debord, 1985

 

Immigrés sur une chaîne de montage chez Renault en 1975 

Tout est faux dans la « question des immigrés », exactement comme dans toute question ouvertement posée dans la société actuelle ; et pour les mêmes motifs : l’économie — c’est-à-dire l’illusion pseudoéconomique — l’a apportée, et le spectacle l’a traitée. On ne discute que de sottises. Faut-il garder ou éliminer les immigrés ? (Naturellement, le véritable immigré n’est pas l’habitant permanent d’origine étrangère, mais celui qui est perçu et se perçoit comme différent et destiné à le rester. Beaucoup d’immigrés ou leurs enfants ont la nationalité française ; beaucoup de Polonais ou d’Espagnols se sont finalement perdus dans la masse d’une population française qui était autre.) Comme les déchets de l’industrie atomique ou le pétrole dans l’Océan — et là on définit moins vite et moins « scientifiquement » les seuils d’intolérance — les immigrés, produits de la même gestion du capitalisme moderne, resteront pour des siècles, des millénaires, toujours. Ils resteront parce qu’il était beaucoup plus facile d’éliminer les Juifs d’Allemagne au temps d’Hitler que les Maghrébins, et autres, d’ici à présent : car il n’existe en France ni un parti nazi ni le mythe d’une race autochtone ! Faut-il donc les assimiler ou « respecter les diversités culturelles » ? Inepte faux choix. Nous ne pouvons plus assimiler personne : ni la jeunesse, ni les travailleurs français, ni même les provinciaux ou vieilles minorités ethniques (Corses, Bretons, etc.) car Paris, ville détruite, a perdu son rôle historique qui était de faire des Français. Qu’est-ce qu’un centralisme sans capitale ? Le camp de concentration n’a créé aucun Allemand parmi les Européens déportés. La diffusion du spectacle concentré ne peut uniformiser que des spectateurs. On se gargarise, en langage simplement publicitaire, de la riche expression de « diversités culturelles ». Quelles cultures ? Il n’y en a plus. Ni chrétienne ni musulmane ; ni socialiste ni scientiste. Ne parlez pas des absents. Il n’y a plus, à regarder un seul instant la vérité et l’évidence, que la dégradation spectaculaire-mondiale (américaine) de toute culture. Ce n’est surtout pas en votant que l’on s’assimile. Démonstration historique que le vote n’est rien, même pour les Français, qui sont électeurs et ne sont plus rien (1 parti = 1 autre parti ; un engagement électoral = son contraire ; et plus récemment un programme — dont tous savent bien qu’il ne sera pas tenu — a d’ailleurs enfin cessé d’être décevant, depuis qu’il n’envisage jamais plus aucun problème important. Qui a voté sur la disparition du pain ?). On avouait récemment ce chiffre révélateur (et sans doute manipulé en baisse) : 25 % des « citoyens » de la tranche d’âge 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales, par simple dégoût. Les abstentionnistes sont d’autres, qui s’y ajoutent. Certains mettent en avant le critère de « parler français ». Risible. Les Français actuels le parlent-ils ? Est-ce du français que parlent les analphabètes d’aujourd’hui, ou Fabius (« Bonjour les dégâts ! ») ou Françoise Castro (« Ça t’habite ou ça t’effleure ? »), ou B.-H. Lévy ? Ne va-t-on pas clairement, même s’il n’y avait aucun immigré, vers la perte de tout langage articulé et de tout raisonnement ? Quelles chansons écoute la jeunesse présente ? Quelles sectes infiniment plus ridicules que l’islam ou le catholicisme ont conquis facilement une emprise sur une certaine fraction des idiots instruits contemporains (Moon, etc.) ? Sans faire mention des autistes ou débiles profonds que de telles sectes ne recrutent pas parce qu’il n’y a pas d’intérêt économique dans l’exploitation de ce bétail ; on le laisse donc en charge aux pouvoirs publics. Nous nous sommes faits américains. Il est normal que nous trouvions ici tous les misérables problèmes des U.S.A., de la drogue à la Mafia, du fast-food à la prolifération des ethnies. Par exemple, l’Italie et l’Espagne, américanisées en surface et même à une assez grande profondeur, ne sont pas mélangées ethniquement. En ce sens, elles restent plus largement européennes (comme l’Algérie est nordafricaine). Nous avons ici les ennuis de l’Amérique sans en avoir la force. Il n’est pas sûr que le melting-pot américain fonctionne encore longtemps (par exemple avec les Chicanos qui ont une autre langue). Mais il est tout à fait sûr qu’il ne peut pas un moment fonctionner ici. Parce que c’est aux U.S.A. qu’est le centre de la fabrication du mode de vie actuel, le cœur du spectacle qui étend ses pulsations jusqu’à Moscou ou à Pékin ; et qui en tout cas ne peut laisser aucune indépendance à ses sous-traitants locaux (la compréhension de ceci montre malheureusement un assujettissement beaucoup moins superficiel que celui que voudraient détruire ou modérer les critiques habituels de « l’impérialisme »). Ici, nous ne sommes plus rien : des colonisés qui n’ont pas su se révolter, les béni-oui-oui de l’aliénation spectaculaire. Quelle prétention, envisageant la proliférante présence des immigrés de toutes couleurs, retrouvons-nous tout à coup en France, comme si l’on nous volait quelque chose qui serait encore à nous ? Et quoi donc ? Que croyons-nous, ou plutôt que faisons-nous encore semblant de croire ? C’est une fierté pour leurs rares jours de fête, quand les purs esclaves s’indignent que des métèques menacent leur indépendance ! Le risque d’apartheid ? Il est bien réel. Il est plus qu’un risque, il est une fatalité déjà là (avec sa logique des ghettos, des affrontements raciaux, et un jour des bains de sang). Une société qui se décompose entièrement est évidemment moins apte à accueillir sans trop de heurts une grande quantité d’immigrés que pouvait l’être une société cohérente et relativement heureuse. 

Militants nationalistes tentant d’empêcher les migrants de passer la frontière espagnole 

On a déjà fait observer en 1973 cette frappante adéquation entre l’évolution de la technique et l’évolution des mentalités : « L’environnement, qui est reconstruit toujours plus hâtivement pour le contrôle répressif et le profit, en même temps devient plus fragile et incite davantage au vandalisme. Le capitalisme à son stade spectaculaire rebâtit tout en toc et produit des incendiaires. Ainsi son décor devient partout inflammable comme un collège de France[jb1] . » Avec la présence des immigrés (qui a déjà servi à certains syndicalistes susceptibles de dénoncer comme « guerres de religions» certaines grèves ouvrières qu’ils n’avaient pu contrôler), on peut être assurés que les pouvoirs existants vont favoriser le développement en grandeur réelle des petites expériences d’affrontements que nous avons vu mises en scène à travers des «terroristes» réels ou faux, ou des supporters d’équipes de football rivales (pas seulement des supporters anglais). Mais on comprend bien pourquoi tous les responsables politiques (y compris les leaders du Front national) s’emploient à minimiser la gravité du « problème immigré ». Tout ce qu’ils veulent tous conserver leur interdit de regarder un seul problème en face, et dans son véritable contexte. Les uns feignent de croire que ce n’est qu’une affaire de « bonne volonté anti-raciste » à imposer, et les autres qu’il s’agit de faire reconnaître les droits modérés d’une «juste xénophobie». Et tous collaborent pour considérer cette question comme si elle était la plus brûlante, presque la seule, parmi tous les effrayants problèmes qu’une société ne surmontera pas. Le ghetto du nouvel apartheid spectaculaire (pas la version locale, folklorique, d’Afrique du Sud), il est déjà là, dans la France actuelle : l’immense majorité de la population y est enfermée et abrutie ; et tout se serait passé de même s’il n’y avait pas eu un seul immigré. Qui a décidé de construire Sarcelles et les Minguettes, de détruire Paris ou Lyon ? On ne peut certes pas dire qu’aucun immigré n’a participé à cet infâme travail. Mais ils n’ont fait qu’exécuter strictement les ordres qu’on leur donnait : c’est le malheur habituel du salariat. Combien y a-t-il d’étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu’il y en a tellement qu’il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? (Et qu’est-ce qui caractérise maintenant un Français ?) Combien resterait-il, bientôt, de Français ? 

Calais, bataille entre migrants afghans et africains en 2018 

On sait que la natalité baisse. N’est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. Ils les envoient à l’école dès trois ans, et au moins jusqu’à seize, pour apprendre l’analphabétisme. Et avant qu’ils aient trois ans, de plus en plus nombreux sont ceux qui les trouvent « insupportables » et les frappent plus ou moins violemment. Les enfants sont encore aimés en Espagne, en Italie, en Algérie, chez les Gitans. Pas souvent en France à présent. Ni le logement ni la ville ne sont plus faits pour les enfants (d’où la cynique publicité des urbanistes gouvernementaux sur le thème « ouvrir la ville aux enfants »). D’autre part, la contraception est répandue, l’avortement est libre. Presque tous les enfants, aujourd’hui, en France, ont été voulus. Mais non librement ! L’électeur-consommateur ne sait pas ce qu’il veut. Il « choisit » quelque chose qu’il n’aime pas. Sa structure mentale n’a plus cette cohérence de se souvenir qu’il a voulu quelque chose, quand il se retrouve déçu par l’expérience de cette chose même. Dans le spectacle , une société de classes a voulu, très systématiquement, éliminer l’histoire. Et maintenant on prétend regretter ce seul résultat particulier de la présence de tant d’immigrés, parce que la France « disparaît » ainsi ? Comique. Elle disparaît pour bien d’autres causes et, plus ou moins rapidement, sur presque tous les terrains. Les immigrés ont le plus beau droit pour vivre en France. Ils sont les représentants de la dépossession ; et la dépossession est chez elle en France, tant elle y est majoritaire. et presque universelle. Les immigrés ont perdu leur culture et leurs pays, très notoirement, sans pouvoir en trouver d’autres. Et les Français sont dans le même cas, et à peine plus secrètement. Avec l’égalisation de toute la planète dans la misère d’un environnement nouveau et d’une intelligence purement mensongère de tout, les Français, qui ont accepté cela sans beaucoup de révolte (sauf en 1968) sont malvenus à dire qu’ils ne se sentent plus chez eux à cause des immigrés ! Ils ont tout lieu de ne plus se sentir chez eux, c’est très vrai. C’est parce qu’il n’y a plus personne d’autre, dans cet horrible nouveau monde de l’aliénation, que des immigrés. Il vivra des gens sur la surface de la Terre, et ici même, quand la France aura disparu. Le mélange ethnique qui dominera est imprévisible, comme leurs cultures, leurs langues mêmes. On peut affirmer que la question centrale, profondément qualitative, sera celleci : ces peuples futurs auront-ils dominé, par une pratique émancipée, la technique présente, qui est globalement celle du simulacre et de la dépossession ? Ou, au contraire, seront-ils dominés par elle d’une manière encore plus hiérarchique et esclavagiste qu’aujourd’hui ? Il faut envisager le pire, et combattre pour le meilleur. La France est assurément regrettable. Mais les regrets sont vains. 

Descendants d’immigrés, Marseille, La Castellane 

Rédigées en décembre 1985 par Guy Debord, ces notes furent communiquées à Mezioud Ouldamer, qui publiera en novembre 1986 aux Éditions Gérard Lebovici Le Cauchemar immigré dans la décomposition de la France.

 

Guy Debord, révolutionnaire sans concession avait fait sensation en 1995, quand dans son dernier film, réalisé par Brigitte Cornand, il présentait les jeunes des banlieues, manifestement issus de l’immigration comme un ramassis d’analphabètes, rongés par le démon de la consommation et du spectacle. Pour certains c’était juste une manière de détourner des images piquées à la télévision, pour les autres, c’était la preuve qu’en vieillissant il était devenu un vieux réactionnaire, récupérable par les Alain de Benoist ou assimilés. Debord n’était pas raciste, ni de près, ni de loin. Mais la lettre qu’il a écrite à Ouldamer prouve bien qu’il assumait un discours totalement hostile à l’immigration, vue comme un facteur de dilution accéléré des rapports sociaux. Du reste, il est pourtant évident, ses textes en attestent, que Debord était Français dans l’âme. Ses références à une culture classique, ses regrets manifestés à propos de la destruction du vieux Paris, supposent tout cela était le ferment de la Révolution. C’était du reste une des raisons qui le poussait à vouloir regrouper tous les situationnistes à Paris. Il avait beau manifester des professions de foi internationaliste, il reconnaissait une spécificité française, ce qui voulait dire en creux que la dissolution de la France dans une Europe plus ou moins fédérale, c’est la dissolution de l’esprit révolutionnaire. Il était tellement hostile à l’américanisation du monde, qu’il refusait d’apprendre sérieusement à parler l’anglais. Bien évidemment il n’aurait jamais avancé une idée « patriote » ou « nationaliste ». Cependant depuis cette époque la situation s’est aggravée et l’immigration est tellement devenue un facteur de destruction qu’un zombie du calibre de Zemmour attirer une clientèle extravagante, disproportionnée eut égard les qualités intrinsèques de ce médiocre. 

Brigitte Cornand, Guy Debord, son art, son temps, 1994

mardi 14 décembre 2021

Mezioud Ouldamer, Le cauchemar immigré dans la décomposition de la France, Gérard Lebovici, 1986

  

Le véritable exil n'est pas d'être arraché de son pays ; c'est d'y vivre et de n'y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer, Edgar Quinet. 

Comme on le sait discuter de la question de l’immigration est très difficile en France. Si on avance que l’immigration est un problème pour les Français, on se fait bêtement traiter de zemmourien, comme si on avait le choix entre soutenir les débilités de Zemmour dont le degré d’intelligence est inversement proportionnel au bruit qu’il est capable de faire avec la bouche, et la défense des immigrés avec des argument hétéroclites selon lesquels, il faut aider ces pauvres gens qui risquent la mort pour trouver un refuge et une vie décente, ou il faut aller chercher des travailleurs immigrés pour continuer à payer des retraites, ou celle-là, les immigrés assurent une diversité culturelle extrêmement « enrichissante », comme si le melting pot américain était une réussite ! Aux Etats-Unis, plus on fait d’effort législatif pour défendre les minorités ethniques, et plus la guerre civile est à portée de main. On l’a encore vu il n’y a pas si longtemps avec la mort de George Floyd et les violences qui s’en sont suivies. Mais cet impossible amalgame culturel entre les ethnies est aussi à l’origine de la mode stupide des WOKE qui finissent par se déclarer pour ce qu’ils sont, des analphabètes qui camouflent leur ignorance derrière une fumeuse propagande contre la pensée blanche et patriarcale, se proposant de brûler tous les livres qui ne leur plaisent pas et qu’ils n’ont pas lus, ou encore de chasser manu militari les professeurs qu’ils classent arbitrairement dans un camp qu’il désigne comme mauvais. C’est une parodie du nazisme avec couleurs inversées. Aux Etats-Unis on place volontiers les noirs en haut de la pyramide racialiste, bien loin devant les malheureux Amérindiens qui pourtant ont été génocidés en masse. Les Noirs sont ceux à qui on a fait du tort pour les siècles à venir. Mais cette bêtise suggère aussi que les descendants d’esclaves qui ont beaucoup soufferts – personne ne peut le nier – doivent maintenant recevoir les dividendes de ces sacrifices et recevoir en prime l’onction du pouvoir sur le reste de la population, tout en contrôlant ce que les blancs disent, font ou pensent. En France cette forme de débilité est portée par des rejetons de l’immigration qui ont trouvé ce curieux moyen pour se faire un nom dans le cirque médiatique. L’immigration n’est pas seulement un business pour les passeurs et les ONG qui draguent les subventions, c’est aussi une manière de vendre des formes modernes de représentation de soi. Les porte-paroles de ce mouvement en France sont Assa Traoré ou Houria Bouteldja, ou encore Rokhaya Diallo, des femmes qui n’ont jamais travaillé de leur vie et qui sont sponsorisées soit par Louboutin, soit par la maison Valentino, soit les deux, appuyées par des journaux complaisants, notamment Time ou The New York Times. Loin derrière suivent des clowns comme Sandrine Rousseau pour alimenter ce cirque et alimenter aussi ce business. Mais en France ça prend plus difficilement qu’aux Etats-Unis parce qu’il est évident que les immigrés sont ceux qui ont quitté leur pays qui était devenu indépendant. Ils ont fui l’Algérie non seulement parce que l’économie s’est effondrée après le départ des Français, et ne s’est jamais redressée, mais aussi à cause du manque de liberté. Les Algériens d’aujourd’hui sont assez peu crédibles quand ils annoncent que leurs difficultés présentes sont dues au colonialisme français que la plupart n’ont pas connu et qui a cessé il y soixante ans. 

 

Le regretté Mezioud Ouldamer avait fait sensation dans les milieux d’ultra-gauche par ses prises de positions sur la question immigrée en France dans les années 80. C’est au point que certains auteurs d’extrême-droite, comme Alain de Benoist avaient salué son ouvrage. En effet il avait pris position contre la victimisation des immigrés, tout en renvoyant dos à dos la posture fasciste anti-immigrée et la posture victimaire pro-immigrée. Sa thèse centrale était la suivante, non les immigrés n’apportent rien à la France, mais les Français sont déjà eux-mêmes en exil dans leur propre pays, ayant été colonisés par la marchandise, et plus concrètement sur le plan culturel par l’Amérique dans ce qu’elle a de plus détestable. Si bien que l’immigration est aussi bien un cauchemar pour les immigrés qui sont rejetés, mal payés et enfermés dans des ghettos, que pour les autochtones qui se sentent agressés par leur présence, chassés de leurs quartiers et stigmatisés comme jamais pour leur mauvaise humeur. Ouldamer qui s’inscrit dans la critique post-situationniste du capitalisme crépusculaire et mondialisé, écrit des lignes qui, déjà dans les années quatre-vingts, font état d’un grand remplacement, seuls des imbéciles comme Hervé Le Bras[1] peuvent écrire sans rire que le grand remplacement est un fantasme, puisqu’en effet si les immigrés ont une démographie de beaucoup plus dynamique que les autochtones, il va de soit à terme qu’ils les remplaceront un jour. Une partie de cette croissance démographique est interne, les immigrés sont plus féconds que les autochtones, mais l’autre partie est externe, l’immigration est alimentée en permanence par la fécondité des pays pauvres, notamment en Afrique. 

Prévisions de l’ONU, 2019, en milliards 

Mezioud Ouldamer est tout à fait conscient que l’immigré est une sorte de marchandise, de faire valoir de ceci ou de cela. Cependant quand ce livre a été écrit la question de l’immigration ne se posait pas comme aujourd’hui, elle était abordée du point de vue du travail. C’était d’ailleurs le sens de la lettre de Georges Marchais au recteur de la Mosquée de Paris publiée dans l’Humanité du 7 janvier 1981. Il soulignait que la concurrence entre les travailleurs français et les travailleurs étrangers était dommageable pour les deux parties et que cela ne pouvait que profiter au patronat. Le thème des étrangers volant le travail des Français était plus dominant que celui de l’insécurité, mais au début des années quatre-vingts, on était dans une situation très différente d’aujourd’hui sur au moins plusieurs points :

- d’abord il y avait encore des ratonades dans les rues de Marseille ou de Paris, aujourd’hui c’est l’inverse, ce sont les blancs qui se font attaquer dans les rues pour se faire dépouiller ou simplement rosser ;

- ensuite les ghettos qui commençaient à se former dans les cités HLM n’étaient pas tout à fait un ramassis de jeunes désœuvrés, analphabètes et sans formation, sans possibilité de trouver un travail

- la troisième différence est que les immigrés et leurs descendants n’avaient pas de représentants élus, de personnes issues de l’immigration dans la police, dans la justice ou dans la médecine

- enfin, mais ce n’est pas de la moindre importance, le principal des problèmes ne venaient pas des réfugiés, et les organisations humanitaires n’étaient pas suffisamment organisées et financées pour tracer et développer des routes pour les migrants, ce n’était pas encore un business vraiment lucratif[2]. Ce phénomène assez nouveau a été encouragé par l’Union européenne qui encourage les migrations en soutenant les ONG qui leurs viennent en aide, ONG qui coopèrent comme on le sait avec la mafia des passeurs. Frontex dont la mission était de protéger les frontières s’est trouvé en contradiction avec l’Union européenne[3]. 

Paris et ses gratte-ciel

Cependant Mezioud Ouldamer qui nous dit être venu en France pour son esprit frondeur et un certain art de vivre, pour son idéal de liberté, constate que la France a été vidée de son essence même. Dans une vision apocalyptique, il considère qu’elle a été colonisée par le mode de vie américain et donc par la marchandise. Si bien que le corolaire de cette proposition devient que les immigrés n’ont plus rien à détruire dans ce pays. Pire encore ils sont venus pour découvrir un pays qu’ils croyaient prospère, ils trouvent une France décomposée. Autrement dit la question des immigrés n’en est pas une dans la mesure où le principal est la colonisation de la vie sociale par la marchandise. Au mieux les immigrés participent de cette colonisation par la marchandise, non seulement parce qu’ils abordent une position consumériste, mais aussi parce qu’ils travaillent à la production de ces marchandises – quand ils travaillent – et qu’en outre, ils sont des marchandises eux-mêmes !

Les progressistes diront qu’Ouldamer parle d’une France qui n’a jamais existé, c’est peut-être vrai, mais en vérité le mal est bien plus profond que cela. En effet on peut toujours fermer la porte à l’immigration de masse, si ça ne s’est pas encore fait, cela ne saurait tarder et commence d’ailleurs à se faire. Mais il est plus difficile de retrouver un air respirable, une eau potable et une nourriture saine. En ce sens les Français de souche sont considérés par Ouldamer comme des immigrés de l’intérieur ! Face à cette calamité qu’est l’immigration de masse, il y a trois attitudes, la première est de penser que cette immigration sans fin produira une créolisation bénéfique pour tout le monde, la position de Mélenchon ou de Macron, ou encore de ceux qui veulent des migrants pour financer leur retraite. Vu les tensions permanentes entre les différentes communautés, on peut être certain du contraire. La seconde position est de croire qu’on peut restaurer l’ordre ancien, c’est l’idée de Zemmour qui croit, ou fait semblant de croire que le redressement de la France sera un retour aux « valeurs » du pétainisme. 

Migrants secourus en mer 

Ces deux propositions étant aussi insipides l’une que l’autre, il faut bien en choisir une troisième. Ouldamer ne croit pas qu’elle puisse exister. C’est certainement sur ce point qu’il se trompe. Tout en s’aggravant la question de l’immigration est devenue autre, au problème démographique c’est ajouté un problème d’acculturation, et même s’il est vrai que la culture française n’est même pas l’ombre de ce qu’elle a pu être par le passé, il en reste peut-être quelques strates qui n’ont pas tout à fait disparues. Les immigrés ne sont plus des travailleurs surexploités pour beaucoup, ils sont devenus des âmes errantes à la recherche d’une raison d’exister avec des choix contestables dans le banditisme la petite délinquance ou encore l’islamisme. Ces choses là existaient déjà en 1986, mais c’était moins généralisé. Du reste dans le langage courant on est passé de l’immigré au migrant. L’immigré est peut-être une pièce rapportée dans le pays d’accueil, mais le migrant n’a pas de chez lui, il ne sait où il posera un jour ses valises. Et d’ailleurs le plus souvent de valises il n’en a pas. Les ONG ou Cédric Herrou a une plus petite échelle en encourageant les migrants à venir sont doublement coupables, d’abord de gagner de l’argent sur la misère[4], mais ensuite d’entretenir cette misère parce que tôt ou tard il faudra bien lâcher ces malheureux dans la nature. Cette situation infernale cessera bien un jour et ce sera probablement la fin de l’Union européenne. 

Migrants à Paris 

Mais le migrant a une autre fonction qui n’est pas envisagée par Ouldamer : il est là pour faire peur, s’il est utilisé en ce sens par les partis de droite et d’extrême-droite, il fait reconnaître qu’il se prête très bien à ce jeu. Il joue le jeu, se déguisant en guerrier pour le plus grand plaisir de ceux qui mettent en place des lois répressives. Comme il y a une chaîne plus ou moins avérée entre les migrations, l’islam, l’islamisme et le terrorisme, il est assez facile d’instrumentaliser le migrant et ses descendants. Car le migrant a beaucoup de descendants. Les bandes de racailles qui se

 

Extraits :

 

Voici donc mon sujet : si la France existe encore, et si les immigrés lui posent un problème, pourquoi ne règle-t-elle pas ce problème de manière définitive, avec hardiesse, par exemple en les exterminant tous ? Ce ne sera pas une nouveauté dans l'histoire qu'un peuple entreprenne de rayer de la carte humaine un autre peuple, quand son intérêt le lui commande. Et à l'inverse, ce qui vaut pour la France vaut également pour les immigrés, pour peu qu'on regarde comme avérée leur présence et comme intenable leur existence dans ce pays. Je traiterai d'abord des jugements couramment portés sur cette question, en montrant leur égale vanité, quel que soit le point de vue auquel on ait pu se placer pour les soutenir, et quel que soit le parti qui les ait soutenus. Ce sera une entrée ne matière pour ensuite pouvoir reposer le problème dans des termes plus appropriés. Après quoi il sera possible d'en venir au coeur du problème : les immigrés existent-ils ? Et si oui, qui sont-ils et que peuvent-ils devenir ? On verra alors si la France peut changer leur condition, ou si les immigrés peuvent transformer la condition de la France. Bien évidemment, le monde entier est comme cette France et si je restreins mon propos à ce seul pays, c'est, d'une part, parce que j'y vis moi-même aujourd'hui comme on l'a sûrement compris ; et, d'autre part, il m'a paru que cette France est un territoire où l'on voit se poser les principaux problèmes surgissant un peu partout ailleurs dans le monde.

 

Tocqueville, au demeurant penseur modéré pour son époque, et très éloigné de tout éloge de la violence, en admet cependant les venus d'accoucheuse brutale, mais efficace. Il note ainsi que la Révolution « n'était que le complément du plus long travail, la terminaison soudaine et violente d'une œuvre à laquelle dix générations d'hommes avaient travaillé. Si elle n'eût pas eu lieu, le vieil édifice social n'en serait pas moins tombé partout, ià plus tôt, là plus tard ; seulement il aurait continué à tomber pièce à pièce au lieu de s'effondrer tout à coup. La Révolution a achevé soudainement par un effort convulsif et douloureux, sans transition, sans précaution, sans égards, ce qui se serait achevé peu à peu de soi-même à la longue ».

 

Combien y a-t-il d'étrangers de fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu'il y en a tellement qu'il faudrait plutôt se demander : combien reste-t-il de Français et où sont-ils ? Et qu'est-ce qui caractérise maintenant un Français ? Combien restera-t-il bientôt de Français ? On sait que la natalité baisse. N'est-ce pas normal ? Les Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. D'où l'hypocrite indignation qu'ils affichent lorsqu'ils voient des femmes d'autres nationalités être si prolifiques. Mais cette haine affichée de femmes « qui accouchent comme des chiennes » ne cache que leur haine de l'enfance, de leurs propres enfants. Ils sont si pressés de s'en débarrasser qu'ils les envoient à l'école dès l'âge de 3 ans, et au moins jusqu'à 16, pour apprendre l'analphabétisme.

 

Non, elle n'est pas tiraillée entre « tradition » et « modernité » ; elle a choisi de devenir « absolument moderne » suivant le mot d'un de ces poètes, mais à rebours de ce que celui-ci a pu vouloir dire. Elle ne se dépasse pas, elle veut paraître à hauteur du seul pays qui représente le dépassement moderniste, l'Amérique. Et le prix à payer est simple, même s'il paraît élevé : la France doit renoncer à elle-même, s'oublier, céder sans discussion sa réputation et jusqu'à ce nom de France. Elle doit perdre jusqu'à ses vieux défauts, jusqu'à son nationalisme, ou son chauvinisme national, peu importe le nom. Il va de soi que la question de l'américanisation de la France n'a jamais été posée au peuple français ; elle est passée par-dessus sa tête, comme un nuage empoisonné contre lequel il ne pouvait rien.

 

Quand la France était un pays, ses habitants un peuple, et ses institutions l'œuvre de l'intelligence ; lorsque partout dans le monde, où retentissait l'éclat de sa gloire, on enviait et copiait volontiers ses mœurs, imitait ses révolutions et apprenait ses lumières ; lorsque sa grandeur nationale reposait sur de hauts faits et des principes véridiques et séduisait par tant de traits universels, alors les hommes libres, ou ceux qui désiraient le devenir trouvaient refuge dans ses villes et protection sous ses lois. Et ceux qui s'y exilaient n'éprouvaient pas, ou très peu, les peines de l'exil tant elles étaient adoucies par la sensation d'être là comme chez eux. Cela suffisait pour accueillir tous les étrangers qui fuyaient les despotismes ou voulaient échapper aux persécutions. La France avait un cœur plus grand que ses frontières. Ouverte à tous et à tout, le genre humain y avait ses ambassadeurs. Alors on ne jugeait pas la France sur le nombre d’étrangers qu'elle accueillait, mais par la manière de les accueillir.

est-elle, cette France ?



[1] Hervé Le Bras, L’âge des migrations, Autrement, 2017.

[2] https://www.rfi.fr/fr/emission/20161110-egypte-migrants-passeurs-business-desespoir-naufrages-mediterranee

[3] https://www.latribune.fr/economie/international/migrants-frontex-accuse-des-ong-de-collusion-avec-les-passeurs-624900.html

[4] https://frontpopulaire.fr/o/Content/co644939/equalis-quand-l-aide-aux-migrants-devient-un-juteux-business

dimanche 5 décembre 2021

La question sanitaire et la bataille contre le gouvernement

  

Pau, le 4 décembre 2021 

Si les manifestations sont si nombreuses et si régulières, c’est bien parce que le système électoral et les institutions en général ont perdu de leur respectabilité. C’est évident en France depuis l’arrivée malheureuse de Macron à l’Elysée, mais c’est un peu pareil ailleurs. Certes, ce n’est pas nouveau, mais à la déconfiture de l’Etat qui est plus profonde que jamais, se joint aussi celle des entreprises de désinformations à la solde du capital, de la justice et de la police. Et donc comme manifestement ces institutions sont incapables d’entendre et de comprendre la parole du peuple, il faut bien que celle-ci s’exprime autrement. Le 4 décembre donc, malgré un temps froid et maussade, on a encore manifesté dans toute la France, les médias faisant l’autruche pour tenter de ne pas en parler. Cette fois les syndicats avaient daigné appeler à manifester, et c’est là la nouveauté, dans certaines villes on a même vu la très complaisante CFDT se mobiliser, c’est dire. Trois thèmes traversaient ces manifestations, d’abord et toujours la lutte contre l’obligation vaccinale qu’on nous présente maintenant comme la seule solution, ensuite, la décrépitude de l’hôpital public qui est à l’agonie – l’hôpital privé, se porte bien et s’engraisse sur le compte de la Sécurité sociale et des mutuelles. Et enfin il y a les revendications pour les salaires, alors que stupidement le stupide président du comité de suivi du SMIC vient d’expliquer qu’il ne fallait surtout pas l’augmente, que déjà c’était bien trop, que même 1258 € par mois pour un temps plein à trente cinq heures, c’était déjà la ruine annoncée pour l’économie[1]. Tous ces thèmes sont liés. En effet si on a mis en place des politiques basées sur le tout vaccinal, c’est bien parce qu’on refusait d’investir dans l’hôpital et qu’on se refuser à soigner, faisant semblant de croire que le vaccin dispensait de soins. Mais c’est évidemment faux, au moins pour deux raisons, d’abord parce que maintenant on comprend que les vaccinés sont aussi nombreux que les non-vaccinés dans les services de réanimation[2]. Ensuite parce qu’il n’y a pas assez de vaccin pour tout le monde, et que cette pénurie oblige ceux qui ont déjà subi une double dose de Pfizer à se faire vacciner pour le « rappel » avec Moderna qui jusqu’ici était considéré comme moins fiables, plus porteurs d’effets secondaires négatifs sur le plan cardiaque, que Pfizer. Cette politique ruineuse génère une pénurie inattendue qui aurait pu être évitée si le gouvernement avait suivi les recommandations de l’OMS visant à exclure les enfants de la vaccination généralisée. Autrement dit, au lieu de mettre de l’argent pour trouver des médicaments à base d’Ivermectine et d’antibiotique pour les personnes contaminées et mieux équiper les hôpitaux publics, on (c’est-à-dire le conseil scientifique de Macron) a préféré le tout vaccinal pour le plus grand plaisir de Pfizer bien entendu, l’Ivermectine et les antibiotiques ne coûtant rien du tout, les vaccins non plus d’ailleurs mais ils sont sous brevet et donc évidemment très chers, vendus avec des taux des marges de 97% !! 

 

Le gouvernement se discrédite tous les jours un peu plus en mentant effrontément, que ce soit sur la question des masques, ou sur la fin des mesures coercitives. On se souvient que Karine Lacombe soi-disant infectiologue, mais en vérité VRP de Pfizer et autres laboratoires[3], avait dit qu’avec 50 à 60% de vaccinés, on aurait notre immunité collective. Aujourd’hui on a dépassé les 70% et nous ne voyons toujours pas venir cette fameuse immunité collective qui ressemble de plus en plus à l’Arlésienne. Mais au lieu de reconnaître qu’elle s’était trompée, cette misérable menteuse vient en rajouter pour faire de la propagande pour la troisième dose maintenant et soutenir Macron dans son entreprise de communication pour les fabricants de vaccins. Elle nous assure que 80% des hospitalisés du COVID sont des non-vaccinés ! Mentir aussi effrontément quand on est un peu responsable de la politique sanitaire devrait être puni par les tribunaux. C’est un mensonge que même les couillons de Libération ont refusé de reprendre[4]. Pour les derniers chiffres que l’on possède, et comme nous le voyons ci-dessus, 57% des hospitalisés sont des vaccinés et 43% des non-vaccinés ! Du début jusqu’à la fin ce gouvernement aura menti pour protéger des intérêts particuliers, pour faire croire qu’il maitrisait la situation, et que si celle-ci s’aggravait, ce n’était pas qu’il avait une politique erronée, mais que les non-vaccinés entravaient celle-ci par leur mauvaise volonté. Et donc il fallait les punir. C’est ce que commencent à faire les Allemands et les Autrichiens qui en matière de coercition ont une longue expérience. 

 

Ces errements, et les extravagances d’une communication visant à faire peur, expliquent que les Français sont maintenant inquiets pour leur système de santé. Avec la pandémie ils ont découvert que celui-ci, jadis un des meilleurs du monde était complètement dévasté après trente ans de sabordage souvent justifié par les gouvernements par l’appartenance à l’Union européenne et les exigences de Bruxelles dont le but est de faire toujours gonfler un peu plus le secteur privé dans le système de soins. Même si cela se fait lentement, parce que c’est compliqué et difficile, les Français sont de plus en plus instruits non seulement de cette dégradation, mais de la corruption endémique des systèmes de santé et de l’inefficacité des vaccins, c’est ce qui explique que les manifestations continuent, samedi après samedi dans toutes la France. Les Gilets jaunes faisant le lien entre les trois thèmes dont nous avons parlé au début, l’obligation vaccinale, la décomposition du système de santé – via sa privatisation rampante – et la question du pouvoir d’achat. Pendant ce temps là les partis de gauche sont aux abonnés absents et déconnent à qui mieux mieux pour savoir s’il faut ou non manifester contre le clown de service Zemmour. Donc le 4 décembre 2021 on ne les a pas vu dans les manifestations pour la défense de l’hôpital ou contre l’obligation vaccinale, mais on les a vus le lendemain pour tenter d’interdire le meeting de Zemmour, sans même s'en donner les moyens. 

Paris le 4 décembre 2021 

Prenons juste un petit exemple significatif. Récemment le cynique Olivier Véran disait que si on avait fermé des lits de réanimation, malgré la pandémie, ce n’était pas la faute du gouvernement, mais du fait qu’on ne trouvait plus de personnel soignant en quantité suffisante[5] ! Mais si on ne trouve pas de personnel soignant en quantité suffisante pour les besoins de l’hôpital public, c’est pour deux raisons. D’abord parce que les salaires sont très mauvais – on le voit pour les infirmières dans le tableau ci-dessous – et donc les infirmiers qualifiés préfèrent partir dans le privé, mieux payé, et moins difficile. Ensuite c’est bien de la responsabilité du gouvernement de ne pas avoir su organiser la formation et le recrutement des personnels soignants, que ce soient les médecins généralistes ou de spécialité et les infirmiers. Si l’entièreté de cette politique criminelle ne peut pas être attribuée à Macron et son gang, il est clair que celui-ci l’a aggravé sciemment pour faciliter la privatisation de la santé comme le réclame la canaille de Bruxelles. Alors qu’on paye à prix d’or des consultants qui ne font qu’une chose de justifier les privatisations de tout et de n’importe quoi, il est flagrant qu’on eut mieux fait de mettre cet argent dans la formation de personnels de santé. On met beaucoup trop d’argent public dans des écoles où on n’apprend rien, comme l’ENA ou Sciences Po, ou encore les facultés de sociologie, alors qu’il en manque cruellement pour les facultés de médecine et les écoles d’infirmiers. Il est clair qu’on peut faire des économies sur les dépenses publiques par exemple la répugnante et vulgaire Brigitte Macron a dépensé un million d’euros pour changer des tapisseries qui ne lui plaisaient pas, ça sentait le tabac disait cette vielle sorcière coûteuse pour la République[6]. 

 

Quoi qu’il en soit, l’hôpital Public est réduit à la misère. Par exemple l’hôpital de Laval est maintenant obligé de fermer plusieurs nuits par semaine[7]. Il va de soi que l’opinion publique se range résolument du côté des personnels soignants, qu’une partie de cette opinion soit pro-vaccin ou anti-vaccin. A Paris la manifestation des syndicats pour la défense de l’hôpital public était emmenée par la délégation de la Mayenne, puisque c’est là que se trouve une très forte combattivité contre les entreprises de destruction de Macron et son gang. Comme on le comprend ces manifestations récurrentes dans toutes la France sont une manière de contournement qui laisse le cirque médiatique sur les candidatures sans importance de l’ignoble Zemmour ou l’insignifiante Pécresse. Ces deux guignols ne nous parlent pas de l’hôpital, le premier ne semble pas savoir que la vaccination obligatoire est un problème pour les libertés – lui il s’en fout, il est vacciné ! Quant à la seconde son objectif est de supprimer 250 000 postes de fonctionnaires – oui mais lesquels, à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil d’Etat ? Cette fausse concurrence qui peut toutefois être féroce parce que la place est enviée, masque la similitude des politiques proposées. Rien sur l’Europe, rien sur l’hôpital, rien sur le vaccin obligatoire. Les rodomontades de Zemmour sur l’immigration tombent à plat parce que tout le monde sait que même si par malheur il était élu, il ne serait même capable de stopper l’immigration, et du reste il n’aurait même pas de majorité pour gouverner, restant à la merci des lobbies qui le financent. Pour Pécresse c’est la même politique que Macron, à la virgule près, mais dans une présentation plus niaiseuse, elle vise juste à lui piquer une partie de son électorat qui habite à Neuilly. 

Caroline Brémaud, cheffe de service des urgences du centre hospitalier de Laval continue de dénoncer la situation 

En Australie où le fascisme sanitaire est plus avancé encore que chez nous – je crois que Macron se retient parce qu’il a peur de se faire battre en avril 2022 – on en est à mettre les non vaccinés dans des camps de concentration et je n’exagère pas comme le montre les documents proposés par Russia Today[8]. Le même média nous renseigne sur le fait que trois jeunes adolescents qui étaient de simples cas contact s’étaient évadés de leur camp de concentration, mais ils ont été rattrapés par la police, alors même qu’ils étaient testés négatifs[9]. Je crois qu’une situation pareille, même le pessimiste George Orwell ne l’aurait pas envisagée. On comprend que dans ces conditions, la moindre manifestation dégénère dans la violence. Chez nous, on avance à petits pas dans ce sens, avec l’idée que ceux qui ne se feront pas injecter une troisième dose n’auront plus droit au pass sanitaire ! Même si pour cela ils doivent prendre du Moderna au lieu du Pfizer, nonobstant les risques encourus par ce curieux mélange, bien au-delà du fait que ces deux vaccins ne marchent pas plus longtemps l’un que l’autre. 

La manifestation de Florian Philippot le 4 décembre 2021 

La CGT qui tente de se rappeler qu’elle existe encore en tant que syndicat a, sous la pression de la base, lancé une journée de grève pour le 7 décembre pour le seul secteur de la santé[10]. C’est une méthode tout à fait archaïque mais surtout qui vise à saucissonner les revendications, comme si les revendications salariales dans ces secteurs devaient être distinguées de celles similaires dans les autres secteurs. En cette fin d’année, nous voyons que la situation sociale est très tendue et que cela n’augure rien de bon pour Macron et son gouvernement. Même si pour les élections du printemps prochain il peut compter sur l’inconsistance de l’opposition. A l’extrême-droite, l’obsessionnelle question de l’immigration que celle-ci s’obstine à maltraiter, et symétriquement à l’extrême-gauche, cette mise en scène insipide d’un fascisme traditionnel à venir, alors que le fascisme sanitaire prospère, tous ces axes de positionnement, non seulement évitent de parler des vrais problèmes, mais en outre font apparaître Macron comme un homme raisonnable. 

Lillebonne, manifestation contre le désert médical, le 4 décembre 2021 

En vérité, d’une manière ou d’une autre les vrais problèmes ressurgissent inévitablement, le pouvoir d’achat, la liberté face au fascisme sanitaire. L’Autriche a été le premier pays à franchir le cap de la vaccination obligatoire, des milliers de manifestants se sont réunis dans la rue pour protester[11]. Mais le gouvernement autrichien ouvre la voie, et il est probable qu’il va être suivi dans les semaines qui viennent, d’ici à la fin de l’année, par l’Allemagne et sans doute les Pays-Bas. Macron, à mon sens, n’osera pas tant qu’il est suspendu à la question de sa réélection. Mais ce plan risque aussi d’être contrarié par la troisième dose, comme on ne voit pas la fin des rappels en rafale qui vont arriver, cela va sans doute renforcer la détermination de ceux qui luttent contre cette perte évidente des libertés individuelles sous le prétexte hygiéniste de sauver la population contre elle-même afin de continuer à faire marcher le commerce. 

A Vienne aussi on manifestait massivement le 4 décembre contre les mesures liberticides du gouvernement 

Aix en Provence, le 4 décembre 2021, le cortège se dirige vers l’hôpital

Melbourne, le 4 décembre 2021 des milliers de protestataires contre la répression sanitaire



[1] Les idées de Gilbert Cette et de la racaille qui officie avec lui, sont dignes de celle d’un bourgeois du XIXème siècle, et donc qui ne tiennent absolument pas compte non seulement des évolution concrètes de l’économie qui ont montré que la hausse des salaires était favorable à la croissance, mais aussi des avancées conceptuelles de cette discipline mortifère. Pour rappel tous ces gens qui jugent que le SMIC est bien trop haut, gagnent au minimum 6000 € par mois sans travailler. Bien moins utiles qu’un balayeur, ils gagnent pourtant 6 ou 10 fois plus que lui.

[2] https://www.midilibre.fr/2021/11/19/covid-19-plus-de-vaccines-que-de-non-vaccines-a-lhopital-comment-expliquer-ce-revirement-de-situation-9937036.php

[3] https://www.liberation.fr/checknews/2020/03/26/cette-professeur-critique-des-methodes-de-didier-raoult-est-elle-en-conflit-d-interet-avec-les-labor_1782911/

[4] https://www.liberation.fr/checknews/covid-19-est-il-vrai-que-80-des-hospitalisations-concernent-des-non-vaccines-comme-le-dit-karine-lacombe-20211203_QPLLDHSJOFFH7GXEIPP6BYGMP4/?redirected=1

[5] L’ignoble Castex allant jusqu’à supposer que la défaillance de l’hôpital était due au fait que les non vaccinés tombaient comme des mouches et encombraient les lits de réanimation.

[6] https://www.lindependant.fr/2021/11/13/les-tapisseries-sentaient-le-tabac-brigitte-macron-justifie-les-travaux-a-1-million-deuros-quelle-a-fait-entreprendre-a-lelysee-9925618.php

[7] https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/laval-53000/laval-les-urgences-de-l-hopital-fermees-plusieurs-jours-cette-semaine-a-partir-de-18-h-30-33b4ca3c-3a57-11ec-8ada-d3e0ae391888

[8] https://francais.rt.com/international/93310-australie-ambiance-dystopique-camp-quarantaine-decrite-temoin-video

[9] https://francais.rt.com/international/93291-australie-simples-cas-contact-trois-centre-quarante-arretes-par-police

[10] https://www.breakflip-awe.com/societe/actualites/greve-du-7-decembre-2021-qui-fait-greve-et-pour-quelles-revendications-6923

[11] https://www.lemonde.fr/international/article/2021/12/04/covid-19-en-autriche-des-dizaines-de-milliers-de-manifestants-contre-le-confinement-partiel-et-l-obligation-vaccinale_6104757_3210.html

Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...