vendredi 28 avril 2023

Macron et ses dernières sorties

Sondage Ifop réalisé pour le JDD après son allocution du 17 avril 2023 

C’est la misère, la cote de popularité de Macron qui était déjà fort basse est descendue maintenant en dessous de 25%. Seule Ursula von der Leyen est encore plus bas, avec 15%. Cette chute spectaculaire est le résultat de son orientation fascisante visant à imposer sa réforme des retraites totalement pourrie. Il y a longtemps qu’il est sorti de la démocratie, mais certains avaient encore des doutes, par exemple les imbéciles qui disaient sans rire qu’il fallait voter Macron, pour éviter le chaos. Cette bêtise serait drôle si elle n’était tragique. Ces derniers jours une vidéo montrait Pierre Rosanvallon, professeur au Collège de France, ma chère, qui dénonçait véhémentement la violence de Macron, son autoritarisme[1]. Il avait raison sauf qu’il oubliait de nous rappeler qu’en 2017 il avait appelé à voter Macron dès le premier tour, et en 2022 pour le second tour ! Un manque de lucidité étonnant ! Si Macron croyait que l’épisode de la réforme des retraites passerait comme une lettre à la poste après la forfaiture du Conseil Constitutionnel, il s’est trompé. En effet, il avait décidé, au lieu de se faire oublier dans un coin, d’aller à la rencontre des Français, derrière des cordons de CRS. Mais malgré ces précautions, il a dû essuyé la colère et les insultes des Français, d’abord à Sélestat, en Alsace, le 19 avril, puis à Ganges dans l’Hérault, où il est allé s’enfoncer encore un peu plus en présentant un plan de management digne d’un DRH de province pour les enseignants. Les concerts de casseroles et l’extinction des lumières l’ont plongé dans la perplexité et dans le noir. 

En Alsace Macron se fait insulter, et c’est mérité ! 

Plus ça va et plus ce garçon a l’air dérangé mentalement, sans doute vise-t-il que les Français le punissent pour de bon pour toutes ses âneries. En tous les cas, il est clair qu’il ne va plus pouvoir sortir de l’Élysée, d’autant qu’on lui prête l’idée de mettre en scène de nouvelles provocations, une remise en question des 35 heures et de la cinquième semaine de congés payés. Il a donc la prétention d’être encore pendant 4 ans le président de la régression sociale après avoir été celui de la régression économique. Il prétendait que ses belles réformes renforceraient la réindustrialisation de la France et nous ferait avancer vers l’équilibre des comptes publics. Nous avons battu les records d’endettement public, le déficit du commerce extérieur n’a jamais été aussi élevé, et l’emploi n’a été maintenu que grâce à l’endettement colossal du pays. Je ne vais pas m’étendre sur ses échecs en ce qui concerne l’éducation et la santé, ils sont bien connus de tous. C’est l’homme politique le plus médiocre depuis… toujours ! Bon a rien, mauvais à tout, il pense que ses miliciens suffiront à imposer sa dictature, car c’est bien de ça qu’il s’agit maintenant. Sa déconfiture à l’intérieur de nos frontières n’a d’égale que le rejet de sa personne à l’étranger. Même les mondialistes et les européistes le trouve peu fiable.  

Dès que Macron va quelque part, il est traité comme un paillasson, un moins que rien, on l’a vu en Afrique, et puis en Chine. Il le mérite abondamment. Il est également haï dans son propre pays, et tout le monde cherche maintenant à s’en débarrasser. Si chez nous il est vu comme un peu dérangé et méchant, il apparaît à l’étranger arrogant et stupide. Pire encore il est celui qui ne compte pas. De Biden à Xi Jinping en passant par Poutine, et le président de la République du Congo, il se fait rabrouer et marcher dessus. Vous me direz qu’en France il n’est guère apprécié non plus. Mais à l’étranger il a surtout et principalement rabaissé l’image de la France, Poutine l’a mis au bout d’une table d’un kilomètre, Xi Jinping qui n’a pas apprécié qu’il soit cornaqué par Ursula von der Leyen, ni qu’il parle deux fois plus que lui, ni encore qu’il se tienne mal au point qu’on dut le reprendre pour qu’il sorte la main de sa poche. Mais revenant de Chine le voilà qu’il donne une interview à un plumitif du journal Les échos, un journal patronal qui appartient à Bernard Arnault. Dans cette interview, le voilà qu’il joue les émancipés et qu’il nous dit que sur la question de Taïwan, l’Europe ne doit pas suivre bêtement les Etats-Unis[2]. Cette assertion qui devrait être banale si l’Union européenne existait autrement que comme la bonniche des Etats-Unis, a fait un tôlé et donné les coliques aux Européistes et aux Atlantistes forcenés. J’ai toujours pensé que Macron était un peu moins que la moitié d’un imbécile, mais pour une fois qu’il déroule une évidence, je ne peux que l’approuver. On se demande bien pourquoi il n’a pas tenu ce discours sur l’Ukraine. On sait qu’il n’était pas favorable à l’intervention de l’OTAN et à une guerre contre la Russie, mais malheureusement, comme c’est un homme faible, sans colonne vertébrale, il s’est plié aux oukases de l’Oncle Sam. 

Tout le monde doute de la sincérité de ce retournement de circonstance, connaissant son caractère changeant. Mais il a répété ces mots à La Haye, parlant même de vassalité. Les Atlantistes en ont chopé la colique. C’est un spectacle assez réjouissant que de voir le fourbe Pistorius, social-traitre par destination rappeler que le devoir des Européens était d’abord de suivre la ligne tracée par l’Oncle Sam. Les Polonais, les Lituaniens, l’ensemble des États Baltes qui sont déjà colonisés à 100% par les Etats-Unis ont embrayé, sous entendant que l’Europe n’avait aucune marge de manœuvre vis-à-vis de Washington[3]. 

Détesté dans son pays, Macron est maintenant honni à l’étranger. Le président Algérien Tebboune, comme le prince Charles, a reporté sa visite dans notre pays à des jours meilleurs. Ce qu’il a raconté de la prise de conscience de la puissance de la Chine et de la Russie est totalement banal et prouve que l’Europe est non seulement désunie, mais elle est massivement l’arrière-cour des Etats-Unis. En très peu de temps finalement, disons moins de trente années, les Américains ont complètement vassalisé l’Union européenne, plaçant à la tête des pays qui la composent des marionnettes qui ont appris le catéchisme atlantiste directement chez eux. Cependant cette vassalisation a en même temps complètement affaibli le camp occidental, sur tous les plans. Ces derniers jours on parlait beaucoup du fait que les BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – dépassaient maintenant le PIB du G7 – Etats-Unis, Allemagne, Angleterre, France, Canada, Italie[4] et que bientôt ils mettraient en place une nouvelle monnaie faisant la pige au dollar. Cet événement est suffisant pour comprendre pourquoi l’Occident global est comme un canard sans tête. A sa déconfiture économique s’ajoute maintenant sa déconfiture morale et politique. Les perspectives du FMI sont très mauvaises pour l’Occident mais il avançait que la croissance économique mondiale serait « sauvée » par la Chine ! 

Macron continuait son chemin de croix des voyages à l’étranger. Aux Pays-Bas, il s’est fait d’abord engueuler par les atlantistes forcenés sur la question de la vassalité, le « suivisme » des Européens, puis il s’est fait rattraper pour son traitement fasciste du maintien de l’ordre, et aussi sur la réforme pourrie des retraites[5]. Il est de plus en plus isolé auprès des autres gouvernants européens qui le trouvent incontrôlable, mais aussi auprès des autres dirigeants du monde entier, les Chinois, les Russes, et même les Africains d’en méfient comme de la peste. Mais en France sa côte de popularité qui était déjà très basse poursuit sa baisse et rejoint celle qu’il avait au moment de la crise des Gilets Jaunes. Il ne peut plus sortir nulle part et ne survit encore que par la mansuétude de la milice, payée par nos impôts, et qui au lieu de défendre la République, préfère nous casser la gueule, alors que c’est nous qui leur donnons à manger. Ses ministres qui semblent sortis tout droit d’un asile d’aliénés, sont logés à la même enseigne. La violence de cette petite caste plonge aujourd’hui l’ensemble de la classe politique dans la nuit, au sens propre comme au sens figuré. Elle est totalement inaudible et les coupures de courant par la CGT la rendent invisible !

 

Macron prétendait aller se réconcilier avec les Français, mais après s’être fait insulter et casseroler un peu partout où il se trouve, il a renoncé aux bains de foules. Il ne se déplace plus que pour rencontrer quelques figurants, ou des élus et des sympathisants de son parti – oui il en existe encore un peu. Il le fait sous une haute protection policière, tenant les opposants à distance, les préfets qui n’ont rien d’autre à faire visiblement prennent des décrets liberticides qui rebaptisent des ustensiles de cuisine des « dispositifs sonores portatifs ». L’idiotie a tellement atteint des proportions sidérales dans ce clan que les gendarmes confisquent de simples casseroles. Ces arrêtés préfectoraux qui frisent la débilité mentale sous prétexte d’imposer une forme de fascisme, sont illégaux et systématiquement casser par les tribunaux. Macron se déplace maintenant avec son groupe électrogène, de façon à éviter d’être plongé dans le noir. 

 

Ses ministres rasent les murs et on a vu le médiocre Pape Ndiaye contraint de se cacher dans un train tandis que les miliciens imaginaient un plan pour l’exfiltrer. D’autres ministres annulent leurs visites de terrain, et les élus de cette majorité très relatives se cachent en attendant une éclaircie. Mais les mobilisations quotidiennes te massives dans toute la France montre que les 100 jours de Macron vont être un vrai calvaire. Son gang compte sur la lassitude. Mais c’est le contraire qui se passe. Le peuple est littéralement enragé, une récente note des Renseignements Généraux montrait que le 1er mai allait être un rassemblement de combat, « dans un esprit vengeur ». Ce sont les termes que les miliciens emploient[6]. Il n’y a pas de résignation, et les Français dans leur ensemble considèrent massivement que la réélection de Macron est un vrai malheur pour le pays. Cette situation inédite risque de retenir les Ripoublicains de passer une alliance formelle avec lui, non pas pour des raisons politiques, mais pour ne pas être entraîner avec lui dans sa chute. Certes Macron qui confond volontiers entêtement imbécile et volonté politique, va continuer à se faire casseroler aux quatre coins de la France. Mais à défaut d’apaiser – ce qu’il est incapable de faire – il va continument mettre de l’huile sur le feu et faire monter une haine ravageuse à son endroit. Jamais un président n’a eu autant de plaisir à se faire haïr. C’est plus qu’un suicide politique, c’est la recherche d’une punition qui interpelle ce caractère extravagant, bouffi d’orgueil, menteur et sans honneur. 

Des casseroles ont accueilli Pape Ndiaye, soi-disant ministre de l’éducation


[1] https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/allocution-de-macron-pierre-rosanvallon-deplore-dans-quotidien-la-crise-democratique-francaise_216735.html

[2] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/09/taiwan-emmanuel-macron-appelle-l-union-europeenne-a-ne-pas-etre-suiviste-des-etats-unis-ou-de-la-chine_6168865_3210.html

[3] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/04/13/etre-allie-ne-signifie-pas-etre-vassal-la-declaration-d-emmanuel-macron-sur-les-etats-unis-qualifiee-de-malheureuse-par-le-ministre-allemand-de-la-defense_6169394_3210.html

[4] https://www.lejdd.fr/economie/pour-la-premiere-fois-les-brics-sont-devenus-plus-puissants-economiquement-que-le-g7-134406

[5] https://www.bfmtv.com/politique/elysee/reforme-des-retraites-le-voyage-mouvemente-d-emmanuel-macron-aux-pays-bas_AV-202304120516.html

[6] https://www.bfmtv.com/police-justice/manifestations-du-1er-mai-le-renseignement-territorial-s-attend-a-une-journee-historique-dans-un-esprit-vengeur_VN-202304260507.html

mardi 25 avril 2023

Donald Trump et les risques de guerre civile aux États-Unis

  

Ces derniers jours, on entend globalement deux choses à propos des Etats-Unis. D’abord que Donald Trump est inculpé comme une vengeance des démocrates qui instrumentalisent la justice pour l’empêcher de se représenter en 2024 aux élections présidentielles, et que s’il l’avait emporté en 2022, il aurait été moins guerrier que Biden. Lui-même prétendait au mois de février 2023 que s’il avait été élu à la place de Biden, il n’y aurait jamais eu de guerre en Ukraine[1]. J’ai des amis qui pensent un peu comme ça. Mais mettre l’espoir en Trump est complètement erroné. D’abord parce que même si l’électorat de Trump est très radicalisé, comme on dit aujourd’hui, Trump n’est pas populaire aux Etats-Unis, il l’est seulement dans son camp et ça ne suffit pas. Lui-même avance que 80% des Américains sont avec lui ! On n'est pas obligé de le croire. Le graphique ci-dessus montre que la popularité de Trump est relativement basse, elle est même plus basse que celle de Biden que nous voyons dans le sondage ci-dessous. On a beau dire que Joe Biden est gâteux, ce qui est sans doute vrai, il est moins détesté que Trump. Ce dernier passe son temps à dire qu’il est victime d’un complot permanent, des élections qu’il a perdues aux procès qu’on lui faits. Le dernier procès portait sur des relations avec des prostituées. Il est accusé d’avoir utilisé des fonds de sa campagne électorale pour payer une actrice pornographique, 130 000 $, pour qu’elle taise ses relations avec lui. En vérité ce procès c’est l’arbre qui cache la forêt. Il y en a d’autres bien plus importants qui devraient commencer à arriver pour un jugement à partir de janvier 2024[2]. 

Popularité de Joe Biden en avril 2023 

Pour croire en Trump, comme homme de paix, il faut vraiment avoir la mémoire courte. Même si effectivement il n’a pas déclenché de nouvelles guerres, il en a entretenu un certain nombre, en Syrie ou en Afghanistan par exemple – il a critiqué d’ailleurs vivement Biden pour le départ catastrophique des troupes américaines dans ce pays. Je rappelle aussi que Trump s’il ne voulait pas déclencher de guerre en Ukraine contre la Russie, était partant pour un conflit militaire dur avec la Chine, c’est ce que raconte l’ouvrage de Bob Woodward et Robert Costa, Peril[3], ouvrage curieusement non traduit en français. Les auteurs de ce livre rapportent que le général Milley qui avait des doutes sur la santé mentale de Trump, avait envisagé de contrarier ces initiatives guerrières, ce qui pose des questions sur le fonctionnement « démocratique » de ce pays, puisqu’un militaire, quoiqu’on en pense, n’a aucun titre pour définir la politique guerrière de son pays, en bien comme en mal.  Mais durant le mandat de Trump, les Etats-Unis ont continué à armer l’Ukraine pour préparer la guerre, et l’abominable Victoria Nuland avait toujours ses entrées à la Maison Blanche. Parmi les causes de la large défaite de Trump qui, ne l’oublions pas, était lors de son élection de 2016 déjà un président minoritaire en voix, en 2021, il y avait les inepties des Républicains qui envisageaient de revenir sur le droit à l’avortement.

  

Malheureusement pour ceux qui croient en Trump, il semble que le mal soit plus profond, et qu’un changement de figure ne suffira pas. Les Etats-Unis sont confrontés à deux problèmes. D’un côté il y a les Républicains qui sont voués à rester dans l’opposition encore de longues années, parce que leurs idées sur la vie civile ne correspondent pas à l’état réel du pays, s’étant mis à dos la jeunesse et les femmes du pays. Malgré un leader à moitié gâteux, les Démocrates ont très bien résisté à la poussée des Républicains aux élections de mid-term de 2022. D’un autre côté, les Démocrates apparaissent comme dépendant des lobbies du complexe militaro-industriel comme de la Bourse et des GAFAM. Ce pays déchiré entre des aspirations contradictoires, d’un côté les wokes du parti Démocrate, de l’autre les Évangélistes de Trump, est décrit par certains comme au bord de la guerre civile. La question de l’Ukraine est le cadet des soucis des Américains. Trump a essayé d’en parler, dans l’indifférence la plus totale il y a deux mois. Son électorat est plus intéressé par l’avortement, la chrétienté at d’autres fantaisies du même genre que par le devenir de l’Empire à l’échelle de la plan ète. Dans le contexte actuel, et malgré tout ce qu’on peut dire de mal sur les Démocrates, Trump n’a quasiment aucune chance d’être élu à nouveau, non pas parce que l’État profond conspirerait contre lui, mais parce que ses idées ne sont pas adaptées à l’Amérique d’aujourd’hui. Ce refus de l’admettre a poussé non seulement les Républicains à nier leurs défaites, mais à penser que seule la violence pourra être une solution pour eux. La tentative de prise du Capitole en janvier 2021 – même si elle était plutôt bouffonne et vouée à l’échec – a indiqué des tendances qui ne trompent pas. L’idée d’une guerre civile est maintenant un thème de réflexion aux Etats-Unis, plus de 40% des Américains pensent qu’une guerre civile est possible dans un avenir assez proche[4]. Ce simple fait montre au minimum l’inquiétude des Américains quant à la trajectoire de leur pays. 

 

La question qui se pose est de préciser les raisons d’une guerre civile. La première grande guerre civile s’est appelée Guerre de Sécession. C’est le bon mot. S’il y a des tendances à la sécession, c’est bien que chaque partie n’imagine pas continuer à vivre avec l’autre. On sait déjà que le Texas est avancé dans son idée de devenir indépendant, soit de se séparer du reste des Etats-Unis. Il possède un parti indépendantiste très actif, et cet État a été un de ceux qui ont le plus lutté pour ne pas reconnaître la défaite de Trump, c’est également là que Kennedy a été assassiné. Et d’ailleurs il y a toujours un noyau très actif pour ne pas reconnaitre la défaite des États du Sud dans cette première guerre civile qui dura de 1861 à 1865. Les États dits Républicains aujourd’hui sont également des États où les citoyens sont armés, abonnés aux sanglantes tueries qui préfigurent la guerre civile, ils pourraient bien recommencer. Mécaniquement, l’idée d’une guerre civile vient à ceux qui se pensent opprimés et qui ne se reconnaissent pas dans les institutions. C’est une défaillance de la démocratie. Les tendances à la guerre civile se manifestent si les belligérants ne pensent pas pouvoir régler leurs différents autrement que par les armes. Il semble que si cela existe aux Etats-Unis d’une manière exacerbée, c’est aussi le cas dans les autres pays occidentaux, à commencer par la France. Mais dans tous les cas, au moins depuis l’élection de Trump, c’est la fin d’un modèle, économique, social et politique. Les Etats-Unis sont un pays à la dérive qui n’ont plus que la force de fomenter des mauvais coups chez leurs alliés. C’est un pays fracturé dont les morceaux ne visent même plus à se rassembler. Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays qui vise la sécession. Après tout n’est-ce pas ce qui s’est passé dans le Donbass en 2014, quand leurs habitants ont constaté qu’il était impossible de vivre sous la férule de Kiev ? De partout dans le monde se manifeste des tendances à l’autonomie, la Catalogne par exemple qui ne veut plus être espagnole. L’Ecosse aussi qui manifeste des idées d’indépendance régulièrement. 

Les Etats-Unis ont-ils la possibilité de renverser le cours des choses ? Peut-être qu’une défaite en Ukraine serait salutaire pour réveiller les Américains et s’engager dans une autre direction que celle d’une mondialisation sous leur direction avec le dollar comme totem. Un des paramètres qui rend le conflit civil probable est bien sûr la prolifération des armes à feu. Il y a 400 millions d’armes à feu en circulation sur le territoire ! De quoi tenir un siège ! Stephen Marche avançait aussi qu’un autre facteur de guerre civile tenait au fait que les shérifs sont des élus, et que bien souvent ils prennent le parti de leurs électeurs plutôt que celui de la loi[5]. Il avançait aussi que l’extrême-droite qui a infiltré l’armée et la police, était mieux préparée au conflit que l’extrême-gauche, mieux encore elle le souhaite. Face aux dangers qui s’accumulent dans les pays occidentaux, on à l’impression que la classe politique est formée de somnambules. Certes le monde est compliqué, et on s’est appliqué à le rendre encore plus compliqué, sa gestion est forcément difficile, mais si la guerre civile n’est pas sûre aux Etats-Unis, la guerre des classes n’a jamais été aussi présente en France comme aux Etats-Unis, elle peut déboucher du jour au lendemain dans une guerre civile sanglante. Il ne semble pas que les politiciens de droite comme de gauche en ait vraiment conscience.   

Les Etats-Unis donnent une image étrange d’eux-mêmes : voici donc qu’on prépare en douce un remake du match entre un grabataire qui a perdu la tête, et un vieux caractériel doublé d’un délinquant en col blanc des plus ordinaires[6]. Cette mascarade ne risque pas d’apaiser les tensions, au contraire, ces deux potentiels candidats semblent focaliser une haine inextinguible des deux camps. Quel que soit le gagnant, les Américains vont peut-être finir par se poser des bonnes questions. Qui gouverne dans ce pays ? Quels sont les objectifs ? Ce pays en décomposition avancée semble avoir transmis cette maladie de la division à tous les autres pays occidentaux. A l’heure où j’écris ces lignes, il est assez difficile d’imaginer que les élections de 2024 donneront une bouffée d’air frais à l’Amérique. La campagne de Joe Biden par contre pourrait retarder la fin de la Guerre en Ukraine et la possibilité d’une normalisation avec la Chine. Mais quel bilan pourra-t-il présenter ? Comme en France, le système électoral est tellement verrouillé – peut-être encore plus que chez nous d’ailleurs – qu’il est impossible qu’émerge dans ce pays un nouveau parti moins sclérosé que les deux partis qui se disputent le pouvoir depuis des décennies, sans que le pays arrive finalement à panser un peu de ses plaies. Remarquons qu’un pays très divisé peut parfois avoir recours à des actions militaires de grande ampleur à l’extérieur pour ressouder ses citoyens. Certains néocons rêvent de détruire la Russie, puis dans un second temps de déclarer la guerre à la Chine, alors que dans le contexte actuel rien ne permet de dire que les Etats-Unis auraient une chance de gagner ces guerres qui forcément auraient des effets ravageurs sur notre malheureuse planète[7].


[1] https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-unis/guerre-en-ukraine-trump-fustige-biden-et-assure-qu-il-pourrait-regler-le-probleme-en-24h_AN-202302210274.html

[2] https://www.lefigaro.fr/international/dossier/tout-savoir-sur-le-proces-en-destitution-de-donald-trump

[3] Simon & Schuster, 2021.

[4] https://www.cnews.fr/monde/2022-08-30/etats-unis-plus-de-40-des-americains-pensent-quune-guerre-civile-est-probable-dans

[5] Stephen March, The Next Civil War, Avid Reader Press, 2022.

[6] https://www.lefigaro.fr/international/donald-trump-et-joe-biden-prets-a-s-affronter-de-nouveau-en-2024-20230424

[7] https://www.investigaction.net/fr/les-fuites-annoncent-la-defaite-de-lukraine/?fbclid=IwAR2W6OkH30eLN94xUy5oUj8JvTkwlyPrZ9ZAhgTErm_uIALwMw0tk3mPVY0

mercredi 19 avril 2023

Macron, la forfaiture du Conseil Constitutionnel et la suite

 

Depuis la décision du Conseil Constitutionnel du 14 avril 2023, il n’y a même plus les apparences de la démocratie en France. La démocratie plait au bloc bourgeois, tant qu’elle fonctionne aux mieux de ses intérêts, mais dès lors qu’elle les contrarie, elle la combat d’arrache-pied avec la plus grande violence. Les délinquants du Conseil Constitutionnel ont en effet validé la loi dans son ensemble. Ils ont mis en avant. Ils ont utilisé leur hypocrisie native pour cela, arguant qu’ils ne discutaient pas du fond, mais de la compatibilité avec la Constitution. Le juridisme pointilleux et abscons tente de noyer le poisson sur 40 pages d’une logorrhée insipide, ne retenant de la Constitution que ce qui l’arrange et oubliant tout ce qui peut contrarier cette validation, par exemple utilisé une loi de périodicité annuelle pour faire passer une réforme de structure. Cela suffit à mon sens à démontrer que la décision du gang de la rue Montpensier n’est pas juridique, mais politique, destinée à sauver Macron et son quinquennat. Les neuf délinquants, très souvent condamnés et tous impliqués par ailleurs dans des combines douteuses autant que juteuses, ont souligné d’une manière lénifiante que le gouvernement avait abusé des procédures d’exception pour détourner l’esprit de la Constitution. Cette première réalité suffit à montrer que cette Constitution doit être abolie et remplacée de toute urgence. Mais la décision la plus scandaleuse de ce gang à l’esprit étroit est dans le rejet du RIP – Référendum d’Initiative Partagée – sans que cette bande prenne la peine de nous dire pourquoi le RIP est refusé.  

Le RIP est en soi une usine à gaz, destiné à faire croire que les citoyens peuvent réclamer un référendum, il est fait pour ne jamais être appliqué, on l’a vu avec le RIP qui a échoué sur la question des privatisations destinées à enrichir les amis du gouvernement. On remarque que cette idée d’initiative partagée revient à mettre le peuple sous la tutelle des députés, comme s’il s’agissait d’enfants un peu turbulents. Mais malgré sa lourdeur, il va de soi qu’un RIP sur la réforme des retraites, s’il avait été accepté aurait empêché l’ignoble Macron de promulguer cette loi dans la nuit du 14 au 15 avril, comme un voleur, pendant que le feu prenait dans Paris et ailleurs. Mais il y a une deuxième raison à la forfaiture du Conseil Constitutionnel : ils ont compris qu’en autorisant le RIP, il est certain que la défaite de Macron serait consommée. C’est là que se situe le pire scandale de la décision du gang de la rue Montpensier. En même temps qu’ils sauvent Macron, ces clowns riches et bien rémunérés déclarent, bien cachés derrière les miliciens qui les protègent, la guerre aux pauvres. Ils ont beau savoir que Macron est fou, ils se sentent tellement partie prenante du bloc bourgeois, qu’ils n’imaginent même pas s’en détacher un peu. Je fais remarquer que la raison invoquée pour retoquer le RIP par la canaille de rue Montpensier était que la loi n'avait pas encore été promulguée ! Plus sournois que cette engeance tu meurs. Du coup le psychopathe a promulgué la loi en pleine nuit, à trois heures du matin, pour montrer à quel point il nous pisse contre.

 

Il fallait voir l’horrible Borne complètement requinquée par le coup de pouce honteux du Conseil Constitutionnel, paradant devant le congrès de son parti de Playmobil. Comprenant que dorénavant il n’existait plus de contre-pouvoir à la démence de Macron, elle a promis que cette canaille allait accélérer les réformes[1]. C’est de contre-réformes dont il s’agit. Ce qui veut dire que probablement l’ultra droite macronienne, ivre de son pouvoir, va probablement détruire le SMIC et s’attaquer aux trente-cinq heures. Ils possèdent la méthode, faire passer les lois les plus ignobles sans discussion et sans vote à coups de 49-3, et ensuite faire valider la forfaiture par les pitres du Conseil Constitutionnel. Et si les manants regimbent, on les calmera avec des canons à eau, des matraques, des gaz et des tirs de LBD, avant peut-être de s’exercer à des déportations. Le bloc bourgeois qui représente au mieux 20% de la population, tient dans sa main 100% des pouvoirs, sans contre-pouvoir. Du Conseil Constitutionnel à la milice, il oblige les gens à devenir plus pauvre, à travailler plus longtemps, il interdit les manifestations et les grèves avec les réquisitions. La preuve est faite que même l’apparence de la démocratie a volé en éclat avec Macron et son gang. 

La vieille Borne fanfaronnant devant les Playmobils de son parti 

Dès lors la voie est simple : il nous faut changer la Constitution et supprimer le Conseil Constitutionnel qui n’est pas un vrai contre-pouvoir. Il faut le remplacer par le RIC, c’est-à-dire un mécanisme qui donne au peuple le droit de contrôler ses représentants quand ils sont manifestement atteints de démence. C’est un travail de longue haleine, mais nous n’avons plus le choix. Il faut commencer par virer Macron et son gang et pour cela cesser les querelles de chapelles entre les oppositions reprendre l’idée de Todd sur l’alliance de circonstance entre la NUPES et le RN pour mettre Macron hors-la-loi et qu’il cesse de nuire. Cette sinistre classe dont la cupidité est sans frein a ouvert la voie à la Révolution, et celle-ci devient maintenant urgente et nécessaire. 

Manifestants sur la place de la République à Rennes, le 15 avril 2023 

Le soi-disant chef de l’État qui ne maitrise plus rien a pris la parole pour faire des annonces complètement décalées, sur le thème je vais faire ceci, et cela et encore le reste, un catalogue de promesses, ce qu’il aurait dû faire avant au lieu d’emmerder le peuple et de vendre les biens de la France à l’encan. Il a déversé sa logorrhée comme pour s’en débarrasser, convoquant les syndicats pour se réconcilier avec eux, après leur avoir pissé pendant des mois sur la jambe du pantalon. Son discours qui a été mal reçu par tout le monde, sauf les Playmobils, a provoqué un concert de casseroles un peu partout en France, on en a compté 300. Le préfet de Marseille qui est aussi celui qui passe son temps à diviser le nombre des manifestants sur Marseille par dix – les autres divisent seulement par deux ou par trois – avait en bon chien de garde zélé interdit de manifester avec des casseroles. En termes d’apaisement on a connu mieux. Ce fut une nouvelle nuit de manifestations avec des incendies de poubelles et de commissariats. A l’évidence ni la forfaiture du Conseil Constitutionnel, ni le discours de Macron n’ont convaincu. La guerre sociale se poursuit et elle va probablement s’intensifier, même si ce ne sera plus sous la forme de cortèges millionnaires dans les rues de la France.

A Lyon, dans le 1er arrondissement, un poste de police attaqué 

L’allocution complètement creuse débitait sans conviction les thèmes sur lesquels il allait maintenant agir, comme s’il avait l’intention et les capacités intellectuelles de faire quelque chose de positif pour le pays. Après avoir détruit l’hôpital public, il nous a dit qu’il allait faire quelque chose pour les urgences. Après avoir massacrer les droits des travailleurs et accéléré l’accumulation de la richesse chez ses amis milliardaires, tandis que le pouvoir d’achat régressait, il a avancé qu’il allait faire quelque chose pour améliorer le partage de la valeur en fonction des travailleurs. Autrement dit, il promettait de faire l’inverse de ce qu’il avait défait depuis qu’il a été nommé bêtement ministre de l’économie par Hollande cet imbécile. Même Libération qui par deux fois a soutenu sa candidature, n’y croit plus et parlait de brassage de vent[2]. Quand à la fois Libération et la CFDT te lâchent, c’est vraiment le début de la fin et Macron doit s’attendre au pire. Le locataire de l’Élysée a ajouté à son imbécilité native l’idée des 100 jours. Outre que de se comparer à Napoléon, un chef de guerre, est audacieux – quoiqu’on pense de l’Empereur – on lui a fait remarquer que pour icelui, les 100 jours se sont terminés par une abdication après la défaite de Waterloo, puis par une villégiature à Sainte-Hélène. 

Concert de casseroles à Lyon le 17 avril 2023 

Nouvelle manifestation à Paris le 17 avril 2023 

L’allocution de Macron n’était pas vraiment attendue, dès avant même sa retransmission, les sondages montraient la détermination de 2 Français sur 3 à poursuivre le mouvement. Le plus probable est que la forfaiture du Conseil Constitutionnel loin de légitimer Macron aura deux conséquences : d’abord de délégitimer la vieille boutique de la rue Montpensier, on peut raconter ce qu’on veut, personne ne croit que le Conseil Constitutionnel a jugé en droit et en toute indépendance ; ensuite d’indiquer que le mouvement doit se radicaliser encore plus pour se faire entendre, c’est le seul moyen. On ne peut pas continuer à gouverner un pays comme la France, avec aussi peu de résultats sur tous les plans, sans que le pays ne se soulève à nouveau. Macron a cru qu’avec la matraque il materait les Gilets Jaunes, il s’est trompé, la colère a été encore plus vive et s’est élargie en mars 2023. Même après janvier 2019, les Français étaient bien moins remontés qu’aujourd’hui. Un indice de cette évolution est qu’aujourd’hui Macron serait largement battu par Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Certes Macron s’en fout, vu qu’il ne se représentera pas, mais il vient que le programme du futur président est simple : défaire tout ce qu’a fait Macron, y compris la réforme des retraites, et changer de méthode de gouvernement, abandonner les pratiques héritées du fascisme, les matraquages, les nassages, les gazages, et dialoguer avec ce qu’on appelle les corps intermédiaires. A cela il est impératif de remplacer le Conseil Constitutionnel par le RIC, donc modifier la Constitution en ce sens. 

Sondage publié le 17 avril 2023 

Parmi les contrefeux que le parti du patronat tente d’allumer, Rexecode, une officine très à droite du patronat vient, le 18 avril 2023, de sortir une « étude » selon laquelle Macron n’en aurait pas fait assez pour combler les déficits à venir. Évidemment c’est publié dans Les Echos, le journal de Bernard Arnault. C’est repris en chœur par les autres médias dominants. L’idée n’est pas d’être cru, et encore moins de laisser croire que les « études » de Rexecode sont sérieuses, mais de semer le doute pour démobiliser le peuple arcbouté contre Macron et sa réforme pourrie[3]. Mais ce genre de crétinerie pourrait se révéler contre-productive comme on dit puisqu’en effet si après avoir massacrer les travailleurs sur cette question, après quatorze réformes les déficits persistent, il faudra bien taxer le capital et remettre en cause les cadeaux fiscaux qu’on fait depuis 2014 aux plus riches. 

 

Dernière fantaisie de l’abominable sorcière Borne, elle vient de signer, le 17 avril 2023, un décret sur la « présomption de démission ». Concrètement cela veut dire que si un patron constate que vous n’êtes pas à votre poste, il pourra vous déclarer démissionnaire, donc vous virer sans indemnité, par exemple si vous faites grève[4]. Ce décret a été inventé par une crapule des Ripoublicains, Jean-Louis Thériot, un soutien de Zelensky, c’est tout dire. Il est destiné à deux choses, à détruire un peu plus les droits des travailleurs, et d’autre part à faire plaisir à la crapule ripoublicaine afin qu’elle vote avec Macron les prochains textes. Ce nouveau tour de vis sur les droits des travailleurs indique clairement où va le régime : vers le fascisme, même s’il s’est débarrassé de ses oripeaux trop voyants des chemises noires et du langage raciste pour les remplacer par une fausses rationalisation des choix politiques. En tous les cas on vient que quand les deux idiots qui dirigent l’exécutif nous parlent d’apaiser les tensions et de retrouver le dialogue social, ils ne font que proférer un mensonge de plus.


[1] https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/04/15/reforme-des-retraites-en-direct-les-reactions-apres-la-promulgation-de-la-loi-par-emmanuel-macron_6169636_823448.html

[2] https://www.liberation.fr/politique/allocution-televisee-face-a-la-colere-macron-brasse-de-lair-20230417_EQ6BS634SFCGNK6BHKX5VAABYI/

[3] https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/exclusif-retraites-une-nouvelle-etude-jette-une-ombre-sur-le-retour-a-lequilibre-en-2030-1935648

[4] https://www.michelebaueravocatbordeaux.fr/la-presomption-de-demission-une-aberration-juridique/

vendredi 14 avril 2023

Le rôle du Conseil Constitutionnel dans la mise en place d’une dictature

  

Ne me parlez pas de démocratie en France, je le prendrai très mal. A l’abri de la milice mobilisée pour les protéger, les ignobles membres du Conseil Constitutionnel, ont validé la loi sur les retraites, loi qui n’a pas été discutée au parlement comme on le sait. Pire encore, ils ont interdit qu’on fasse un RIP – référendum d’initiative partagée – donc le peuple est interdit de se prononcer sur ce qui le concerne. La question est, la suivante, que cherche le Conseil Constitutionnel ? Ils savent très bien que c’est une déclaration de guerre au peuple français. La seule réponse peut être dans le fait qu’ils cherchent une reddition totale des Français face à la dictature macronienne. Évidemment ils comptent sur leur milice pour les protéger et ils pensent que cette protection durera toujours. Pour bien comprendre ce qui se passe, il faut rappeler deux choses, d’abord que le président du Conseil Constitutionnel est Laurent Fabius, ce même Laurent Fabius qui était ministre d’un gouvernement socialiste qui a mis en place la retraite à 60 ans. en trahissant les Français, il se trahit lui-même et dévalorise un peu plus les institutions de la « république ». Déjà que les Français n’ont pas confiance dans les politiciens, ils s’en méfieront encore plus. Déjà que les Français avaient beaucoup de mépris pour ce Conseil Constitutionnel, ils vont en avoir encore plus. Alain Juppé est un ancien délinquant, condamné pour prise illégale d’intérêt, inéligible pour cela, mais opportunément recasé sur un petit fromage qui ne demande pas beaucoup de travail, juste d’appliquer les consignes. Et je ne parle pas des démêlées de Fabius avec l’histoire du sang contaminé. Ces neuf bourricots viennent de faire la démonstration aussi bien que la séparation des pouvoirs est un leurre, que le fascisme c’est maintenant. Mais qui leur a demandé de sauver Macron qui est sur un siège éjectable ?

 

Le deuxième point est que cette crapule est payée sur le compte de nos impôts. Autrement dit ils cumulent tous des retraites déjà importantes avec leurs émoluments au Conseil Constitutionnel. Fabius cumule par exemple 13 000 € de retraite mensuelle avec les 15 000 € de salaire que lui octroie le Conseil Constitutionnel[1]. Alain Juppé c’est presque pareil, il cumule deux retraites, l’une qu’il a pris à 57 ans pour près de 4 000 € par mois qui émane du corps des inspecteurs des finances, et l’autre qui d’au moins 6 500 € par mois en tant qu’ancien député. À cela s’ajoute 13 000 € mensuels que lui verse le Conseil Constitutionnel[2]. Ces deux guignols ont bien évidemment d’autres biens qui leur rapportent encore quelques rentrées supplémentaires. Certes ils ne sont pas aussi riches que Bernard Arnault, mais ils sont dans les 1% les plus fortunés. Ceux qui fabriquent les lois pour les pauvres sont bien des riches et ces lois ils n’en subiront pas les conséquences. Ce rappel est nécessaire pour comprendre qui sont ces crapules qui vont de fait diminuer les petites retraites des salariés. Les domestiques de l’oligarchie, l’ignoble Borne, le rabougri Ciotti ont dit qu’il fallait accepter la décision, autrement dit le fait que le peuple accepte de ne pas se prononcer sur ce qui le concerne. J’aurais honte d’être eux. En rejetant la demande de RIP les petites saletés qui siègent au Conseil Constitutionnel, refuse tout simplement la démocratie. Le Conseil Constitutionnel reconnait pourtant que le passage en force du texte à l’Assemblée a faussé le jeu parlementaire, mais il n’en tire aucune conséquence pour retoquer la loi. Il couvre cette lecture très politique d’un juridisme alambiqué, supposant que cela passera et que les Français oublieront toutes les raisons qu’il y avait de rejeter la loi même du point de vue juridique. 

Il va de soi que pendant qu’on débat ici ou là, les membres du Conseil Constitutionnel se sont planqués, probablement loin de Paris, ils savent qu’ils risquent gros face à la colère populaire. Et ils vont sans doute se cacher pendant un bon moment, distillant de temps à autre qu’ils n’ont fait que jugé du texte du point de vue de la Constitution. Le feu ça va être pour les larbins de la milice, ces psychopathes qui s’empressent d’obéir aux ordres les plus ubuesques de leur hiérarchie. On notera que donner ce coup de poignard dans le dos du peuple à quinze jours du défilé du 1er mai, c’est une provocation supplémentaire qui amènera forcément le feu. Le 14 mars 2023 l’exaspération est montée d’un cran. Le Conseil Constitutionnel voudrait précipiter la France dans la guerre civile, il ne s’y serait pas pris autrement. Ils viennent de signifier au peuple qu’en France il n’y a plus de contre-pouvoir et l’absence de contre-pouvoir s’appelle la dictature d’une minorité : aujourd’hui neuf vieux machins en déshérence qui croient que la meilleure façon de se faire connaître est de s’illustrer dans l’ignoble. Ils étaient jaloux de la haine que suscitent Macron, ils vont être servis, ils le rejoindront dans les poubelles de l’histoire. 

 

Place de la Bastille noire de monde à dix-neuf heures 

Dès l’annonce de l’ignoble décision du Conseil Constitutionnel, les manifestants rejoignaient en masse l’esplanade de l’Hôtel de Ville à Paris, puis se dirigeait vers la Bastille avec déjà des provocations de la milice qui tapait sans discernement, sans doute aussi parce qu’ils ont honte d’être ce qu’ils sont. D’autres rassemblements spontanés avaient lieu un peu partout en France. Le gouvernement fait semblant d’en avoir fini avec la contestation, il va promulguer la réforme ce week-end. Borne dit en même temps que la loi est arrivée au bout de son processus démocratique, c’est le mot que cette sinistre vieille emploie et qu’elle veut apaiser les choses. Mais l’intersyndicale refuse de la rencontrer. Le gouvernement n’a pas de soutien populaire, n’a pas de contre-pouvoir, et a décidé de se passer des syndicats pour concocter ses petites saletés de combine avec McKinsey. Le pire est à craindre, car on ne peut pas gouverner longtemps avec la quasi-totalité du monde du travail contre soi. Les syndicats n’étant pas entendu, la révolte populaire va devenir forcément violente puisqu’elle sera sans frein. Les premières manifestations contre la décision du Conseil Constitutionnel, ont été matraquées, nassés et gazées. Il devient dangereux de protester contre le gouvernement qui par ailleurs te dit que les Russes et les Chinois plient sous un régime autoritaire. 

Le feu de retour dans Paris 

Le constat est impitoyable, ce grand bond en arrière est à la fois une régression politique, économique et sociale. Le fascisme c’est maintenant, pas besoin d’attendre l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir. Il y a quelques jours Emmanuel Todd prônait une alliance entre le Rassemblement national et la NUPES pour sauver la démocratie ou le peu qu’il en reste[3]. Cette alliance devant être ponctuelle et bien ciblée. Si on veut se débarrasser de Macron et de son fascisme, c’est la bonne démarche. Marine Le Pen a dit que si elle arrivait au pouvoir, elle abolirait cette réforme pourrie. Il est temps de passer à autre chose qu’une opposition entre la gauche et la droite. Il est temps que la NUPES cesse de dire des conneries sur le fascisme de Marine Le Pen ou que le RN déconne avec le gauchisme de la NUPES. Le clivage aujourd’hui passe entre d’un côté les mondialistes fascisants, bellicistes et affairistes, et les souverainistes attachés à une démocratie vivante et à moins d’inégalités. Signe des temps, Marine Le Pen est donnée très largement gagnante, si les élections avaient lieu aujourd’hui entre Macron et elle[4].

A Toulouse dès le début de la manifestation contre la décision du Conseil Constitutionnel, les miliciens gazent et matraquent 

La démarche est là : il faut abandonner les postures dictées par l’appartenance à un parti. Il faut les contourner. Tous ceux qui nous entretiennent des querelles de ce genre sont discrédités, qu’ils soient communistes, insoumis ou tout ce qu’ils veulent. C’est cette démarche mise en œuvre avec succès par les Gilets jaunes qu’il faut retrouver, s’unir par-delà les partis et les syndicats avec des objectifs clairs et reprendre l’excellent mot d’ordre du RIC – Référendum d’Initiative Citoyenne – au lie d’attendre que 9 vieux débris nous donnent l’autorisation ou non de monter une usine à gaz compliquée qui s’appelle le RIP. Je fais remarquer que les 9 ignobles de la rue Montpensier, avait autorisé – ils sont trop bons – un RIP sur les privatisations. Et qu’aujourd’hui ils refusent un RIP sur les retraites. Ils se sont durcis et renforcés. Il faut croire qu’à l’époque ils avaient plus peur des Gilets Jaunes qu’aujourd’hui des manifestants qui s’opposent à la loi sur les retraites. Ce durcissement ça veut dire qu’on ne fait même plus semblant d’être en démocratie et qu’on tient compte de ce que dit le peuple. Il faut sortir de l’État policier, en France les lois les plus élémentaires sont bafouées, le nassage est illégal, les miliciens qui se disent policiers n’affichent pas leur RIO pour ne pas être poursuivis pour leurs exactions. On voit systématiquement des manifestants désarmés, sans protection, sans arme se faire arrêter arbitrairement, retenir contre leur gré. À quand les déportations ? A ce train-là c’est pour bientôt. Macron est un Pinochet soft, mais de moins en moins soft. Le drame est qu’il est appuyé par des gens comme lui, des psychopathes qui veulent le peuple à genoux. 


[1] https://www.challenges.fr/politique/les-sages-du-conseil-constitutionnel-gagnent-15-000-euros-par-mois_735220

[2] https://www.nouvelobs.com/politique/20190215.OBS0283/au-conseil-constitutionnel-le-retraite-juppe-cumulera-de-confortables-revenus.html

[3] https://www.marianne.net/agora/entretiens-et-debats/emmanuel-todd-le-sauvetage-de-la-democratie-passe-par-un-accord-a-duree-limitee-entre-les-electorats-rn-et-nupes

[4] https://www.bfmtv.com/politique/elysee/le-pen-battrait-macron-avec-55-des-voix-si-le-second-tour-de-la-presidentielle-avait-lieu-aujourd-hui_AN-202304050540.html

vendredi 7 avril 2023

Eric Branca, L'ami américain, Perrin, 2017

 

C’est un livre important surtout dans les circonstances actuelles, mais comme on va le voir sa lecture pose énormément de questions. Éric Branca est un gaulliste, un vrai gaulliste, et donc il est souverainiste et anti-européen. Partant de ses convictions politiques, il va analyser les rapports que les Etats-Unis ont entretenus en France entre 1940 et 1969, date du départ du général de Gaulle du pouvoir. Si on connaît dans le détail les préférences des Américains pour Pétain, Weygand et autres louvoyants personnages qu’ils voulaient utiliser dans le cadre d’une administration directe de la France à la sortie de la guerre, on connaît bien moins les avanies que notre pays a dû subir de la part de l’ami américain sur son propre sol. Dès avant la Seconde Guerre mondiale les Américains complotaient pour la construction européenne, ils reprendront cette besogne obsédante avec leurs agents stipendiés, Jean Monnet et le pétainiste Robert Schuman. Officiellement ils affichaient la volonté de combattre le communisme. Quand on voit ce qui se passe aujourd’hui avec la Guerre en Ukraine, il semble que cet objectif n’était que de façade et que le vrai but de la création de ce qui est devenu l’Union européenne, était d’empêcher le développement de l’indépendance des pays européens dont ils voulaient freiner le développement pour en faire un marché, aussi bien pour leurs marchandises que pour leurs capitaux. Partant du cas particulier de de Gaulle, Branca montre, preuves à l’appui, que les Américains, après la Libération, et probablement avant selon les thèses d’Anne Riz-Lacroix[1], avait le projet de créer une Europe qui soit dans leur main, comme un prolongement de leur empire. L’OTAN n’étant que la face militaire de ce projet. Il semble bien que de danger communiste il n’y en ait jamais eu et que cela permettait de disposer à terme d’une organisation capable de lancer une offensive militaire contre la Russie pour s’emparer de ses ressources gazières et pétrolières. Alors même qu’aujourd’hui la Russie est devenu un État capitaliste, on tente de nous faire croire qu’après l’Ukraine, la Russie avalera la Pologne, l’Allemagne, puis éventuellement la France. Ce qui n’empêche pas les mêmes propagandistes de nous dire que l’armée russe est perdante face à l’armée ukrainienne.

Les débuts de l’OTAN 

Dans le sillage de de Gaulle on trouve de très nombreux louches personnages. Par exemple Jacques Rueff, un membre de la Société du Mont Pèlerin, un ultra libéral, complètement opposé aux réformes proposées par le CNR. Que faisait le pétainiste Antoine Pinay chez l’homme du 18 juin ? Ou encore Georges Pompidou, représentant de la banque, Rothschild en l’occurrence. Comment se fait-il que de Gaulle conserva Giscard d’Estaing dans son entourage, alors que celui-ci était clairement un agent des américains, un fils de pétainiste à la fausse particule, c’est d’ailleurs lui qui causera sa perte ? Certains diront que ces gens louches étaient là parce que de Gaulle était un homme de droite et qu’il n’avait accepté les réformes impulsées par le CNR que contraint et forcé, d’autres qu’il avait une connaissance de l’économie relativement faible pour s’opposer à ces « techniciens ». Pour moi, même si je sais bien que de Gaulle avait le profil d’un homme de droite, cela reste un vrai mystère. Il savait très bien que Giscard était un vrai serpent, mais il le gardait près de lui. Pour mieux le circonvenir ? Je n’ai pas plus de réponse que Branca. Il opposera que de Gaulle avait l’idée d’une participation, soit d’une sorte d’alliance capital-travail qui aurait apaiser les rapports sociaux, mais que ce sont les canailles Pompidou et Giscard qui travaillaient pour le grand capital, qui l’ont empêché de mettre en forme. 

Le conflit qui oppose de Gaulle aux Américains tourne autour de la dissuasion nucléaire. Les Américains veulent bien que les Français possédassent un armement atomique, mais à la condition expresse que celle-ci soit intégrée à l’OTAN, donc qu’elle serve à la politique des Etats-Unis. Ils ne veulent pas, comme aujourd’hui d’ailleurs, que les pays européens soient autonomes d’un point de vue politique. On a vu ce que l’attitude de Jacques Chirac lorsqu’il refusa de s’ajouter à la coalition partie pour faire la guerre à l’Irak, entraîna comme rétorsion et boycottage. C’est d’ailleurs la dernière fois que la France fit un peu de résistance à l’hégémon américain. Depuis c’est le calme plat, de Sarkozy « l’américain » à Macron en passant par Hollande, la ligne est celle d’un alignement empressé sur les désidératas américains. En signe de soumission absolue, Sarkozy réintégra le commandement intégré de l’OTAN.  

Les affaires algériennes ne sont pas plus claires, Branca montre de façon convaincante que les Américains sont intervenus, pour soutenir le FLN, mais aussi ensuite pour financer l’OAS. Pourquoi ? Il y a au moins deux raisons, la première est de déstabiliser de Gaulle qu’ils considèrent comme trop incontrôlable, et la seconde c’est le pétrole et le gaz. Ils seront à l’origine probable de l’assassinat de Conrad Kilian, un ingénieur géologue, qui avait le premier situé les réserves algériennes au Sahara. Comme d’habitude les Américains se planteront, les Algériens préférant pour un temps se tourner vers les soviétiques. Les Américains tout à leur projet de vassaliser l’Europe, n’apprécieront pas l’indépendance énergétique de la France et feront tout pour l’éloigner des réserves algériennes.   

Un des aspects les plus passionnants de l’ouvrage est la description du système de domination de l’impérialisme américain. Ils achètent des partis, des syndicats, arrosent de faux opposants, financent la formation d’une pseudo élite qui va devenir son serviteur. Ce sont le plus souvent des formes grossières de propagande, mais ça fonctionne parce qu’il y a de l’argent à gagner à la clé. C’était déjà vrai du temps du général de Gaulle, ça l’est encore plus aujourd’hui où il n’y a plus un seul homme politique en Europe qui ne doive son poste aux Américains. Bien entendu les Américains qui, avec leur dollar qu’ils impriment autant qu’ils le veulent, achètent tout et même les consciences. Mais la propagande passe aussi par l’unification du monde de la culture. C’est pourquoi ils tenaient tant à obtenir dans les accords Blum-Byrnes la possibilité de diffuser massivement leurs produits cinématographiques. Par ce biais ils véhiculaient l’idéologie de l’American Way of Life et aussi bien entendu un anticommunisme proche de la bestialité. Ce sont des plans à long terme. Et un œil exercé comprendra que l’inexistence du cinéma français d’aujourd’hui n’est que la suite logique du travail des officines financées par la CIA pour le détruire[2]. C’est un plan à long terme, les Américains ont même financé des groupements d’extrême gauche, trotskistes ou prochinois, du moment qu’ils étaient anti-soviétiques et anti-gaullistes cela leur convenait. 

Manifestation contre les accords Blum-Byrnes en 1946 

Prenons un exemple simple, celui de la perception des Français sur la victoire des alliés contre le nazisme. En 1945, le souvenir direct des batailles faisaient que les Français considéraient massivement que l’URSS avait joué un rôle de premier plan. On reliait alors l’effondrement de l’Allemagne nazie à la défaite de Stalingrad en 1943. Puis la déferlante de la propagande américaine à fait basculer l’opinion, au point de croire que le débarquement américain en Normandie était l’acte décisif. Plus le temps a passé, l’anticommunisme aidant, et moins on valorisait le rôle de l’Armée rouge. Des films comme The Longest Day on fait beaucoup pour entretenir cette fable. Ce film a eu un succès énorme, sorti en 1962, il succédait au film Un taxi pour Tobrouk, film français scénarisé et dialogué par l’ancien collaborateur Michel Audiard. Ce film de Denys de la Patellière, financé pour partie par la Continental, firme allemande qui avait mis un temps la main sur le cinéma français durant l’Occupation, travaillait à dénigrer le résistancialisme comme les anciens pétainistes appelaient la glorification de la Résistance. L’idée générale était que les Français et leurs résistants étaient de vrais nuls, heureux de ployer sous le joug pétainiste et nazi, sous-entendant par là qu’heureusement les Américains étaient là pour nous sauver, que sans eux, on serait resté sous le joug nazi, ou pire encore sous le joug du communisme « affreux » ! 

 

Cette mission d’asservissement des peuples européens aux intérêts de l’Empire est aujourd’hui terminée, mais en même temps c’est l’Empire lui-même qui est contesté par un extérieur qui ne cesse de se structurer et de se développer, les BRICS, la SCO, l’alliance russo-chinoise, le recul du dollar, tout cela parle de la fin d’un monde où l’Occident global dominait. La guerre en Ukraine en a démontré les fragilités.

[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/05/annie-lacroix-riz-aux-origines-du.html et https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/06/annie-riz-lacroix-la-non-epuration-en.html

[2] Frédéric Charpier, La CIA en France, 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises, Le seuil, 2008.

Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...