mercredi 30 mars 2022

Les cheveux de Macron et son complément capillaire

 

Ces derniers temps on commence à s’interroger sur les cheveux de Macron qui semblent foutre le camp à grande vitesse. En effet dans ses sorties publiques récentes, on le voit avec des coiffures complètement différentes. Un jour il est blond, un jour un peu brun, parfois avec des cheveux blancs, parfois sans. Nous savions depuis longtemps que le couple Macron dépensait énormément sur notre compte beaucoup d’argent pour les maquillages et la coiffure – tout de même 5200 € par mois[1]. Brigitte Macron manifestement porte un toper pour masquer que ses cheveux sont blancs et qu’ils n’ont plus la densité de ses vingt ans. Pour Macron c’était peut-être un peu moins évident. Mais aujourd’hui la vérité ne peut plus être cachée, malgré sa capacité à se déguiser en permanence tel un Frégoli de la politique politicienne, il est chauve comme Valery Giscard d’Estaing dont il est l’héritier un peu dégénéré. Certes on peut se moquer de son physique de rien, mais cette question de chevelure va bien au-delà, car si la plupart des hommes perdent leurs cheveux avec l’âge, tous ne le dissimulent pas au frais de la Princesse. Ces déguisements successifs qui tentent d’attraper l’électeur nigaud en jouant les adolescents transgressifs qui insulte les plus âgés parce qu’il se croit immortel, ou en faisant croire qu’il est un chef de guerre, alors qu’il n’est qu’un misérable pion de la mouvance atlantiste, montrent un penchant certain pour le mensonge, la dissimulation et la transfiguration de la réalité. 

 

Autrement dit Macron se fait passer toujours pour ce qu’il n’est pas. Vieux avant l’âge, il se donne des airs d’adolescent mal dans sa peau, tentant désespérément de fuir l’autorité maternelle. Mais cette tendance à la dissimulation est aussi la conséquence de son goût immodéré pour la réclame, ce qu’on appelle la communication aujourd’hui. Les techniques du marketing politique sont destinées à camoufler derrière une enveloppe séduisante, ou donnée en tant que telle, la réalité misérable d’une marchandise qui sans cela ne trouverait pas preneur sur le marché politique. L’étrangeté de la chose n’est pas tant que Macron prenne les Français pour des imbéciles, mais plutôt qu’une partie non négligeable de la classe moyenne inférieure se laisse prendre à ces chimères. Cette volonté de dissimulation se voit non seulement dans ses manières très efféminées de prendre la pose, mais aussi dans le sourire imbécile et niais qui accompagne ses logorrhées absconses quand il parle pendant des heures pour ne rien dire, comme ce fut le cas du Grand débat, campagne électorale financée par le contribuable. C’est son côté voleur, petit escroc. On sait que par le passé Macron et sa femme dont l’avarice est bien connue, ont eu du mal à déclarer correctement leurs revenus, tentant d’échapper à l’ISF[2]. Aujourd’hui, ce couple d’antipathiques a tenté de refaire le coup en déclarant un patrimoine d’à peine 500 000 €, soit bien moins que ce que ces deux individus ont gagné durant le misérable quinquennat de cet aventurier. C’est d’autant plus choquant que tous les frais de ces deux comédiens sont pris en charge par nos impôts, de A jusqu’à Z, et que probablement depuis qu’il a été nommé ministre de l’économie par Hollande, vu les services qu’il a rendus à ses riches sponsors, il a dû planquer beaucoup d’argent, en Suisse ou ailleurs, par hommes de paille interposés ou avec l’aide de la famille Trogneux. Même Libération s’en est aperçu, c’est dire si l’escroquerie est évidente[3]. Cependant ce journal macronien « critique » n’a pas poursuivi son travail jusqu’à se demander où sont passés les gains de Macron. 

 

Macron est également un caractère peureux, pleutre serait plus juste, on l’a vu avec la question des Gilets jaunes en décembre 2018 quand la peur le rendait blême et sans voix, déambulant parmi les ruines dans le quartier des Champs Elysées. On le voit dans la manière obséquieuse qu’il utilise avec les puissants, Trump, Merkel, ou Poutine. Face à ces gens qu’il n’est pas parvenu à séduire, il s’est montré lâche en toute chose, passant non seulement sous les fourches caudines de l’Allemagne, prêt à tout lui céder lors du misérable traité d’Aix-la-Chapelle, mais se targuant d’avoir l’oreille du puissant Poutine pour le faire renoncer à attaquer l’Ukraine. La contrepartie de cette lâcheté est l’hyperviolence dont il use face aux plus faibles, il ne fait pas seulement matraquer les soignants, les Gilets jaunes, les syndicalistes ou les antivax, il les insulte et prétend les emmerder jusqu’à la gauche. C’est un caractère faible, efféminé comme on disait dans le temps, mais comme il est interdit de dire aujourd’hui, pour rester politiquement correct, un mauvais comédien sur le retour. 

Vous me direz que Macron n’est pas le premier politicard qui ment comme il respire. Mais outre qu’il a atteint des sommets dans le mensonge et la dissimulation, il a fait école. Un de ses disciples est le chauve Zemmour, un autre aventurier, apôtre des techniques marketing macroniennes qui a cru pouvoir se faire une petite niche sur la difficile question de l’immigration et de l’islamisation de la France, mais sans complément capillaire ! Tous ces gens vieillissent très vite, et bientôt on ne se souviendra plus qu’ils ont existé, pourtant en attendant de disparaître ils nous nuisent considérablement. Certains tentent de lire et de commenter le programme de Macron pour sa réélection. C’est encore du marketing politique, le programme est très à droite, refus d’augmenter les salaires des enseignants, alors que nous sommes en queue de peloton en Europe sur cette question, repousser l’âge de départ à la retraite, baisse des impôts pour les plus riches et les entreprises. Rien de bien nouveau, et la matraque pour ceux qui s’y opposeront, la gauche dégénérée adhère à ce programme, aux débris du PS s’est joint ces dernières semaines Jean-Pierre Chevènement[4], soi-disant souverainiste, mais qui fait semblant de gober le vernis souverainiste de Macron qui pourtant accepte de se faire tordre sur les ventes des sous-marins à l’Australie ou encore des avions de combat américains à l’Allemagne[5]. On savait Chevènement atteint de gâtisme, mais là, ça dépasse les limites de la décence. Certes les social-traitres ont pour fonction de trahir, c’est connu depuis les origines de la social-démocratie, mais avant cela se faisait discrètement ou sous la circonstance des évènements dramatiques, comme quand certains socialistes se sont rangés du côté de Pétain. Dans le genre décervelé, voici Zineb El Rhazoui, cette ancienne de Charlie ne semble pas avoir encore compris que Macron est l’exact inverse de Charlie sous toutes ses formes, que ce soit du point de vue social ou du point de vue de la laïcité[6]. Jouant les dindes de service, et sans doute dans l’attente d’un strapontin quelque part en échange de ses services, elle fait semblant de ne pas savoir qu’un des buts de Macron est de défaire la loi sur la laïcité avec son complice Karim El Karoui qui sous couvert d’enseigner la République aux musulmans tente de faire de l’Islam une religion d’Etat avec les privilèges afférents[7]. Aurait-elle oublié la mansuétude d’El Karoui envers les Frères musulmans[8] ? Participer au cirque de Moumoute 1er contre un plat de lentilles est un reniement honteux. Mais c’est le résultat de la décomposition de l’ensemble de la classe politique qui a permis à Macron de s’installer comme une évidence sans recul. 

 

Le problème est ancien, on se souvient que Macron avait dû payer aux alentours de 5 000 € pour faire retoucher son portrait pour le second tour des élections présidentielles de 2017[9]. Les choses se sont aggravées depuis, surtout qu’il vieillit assez vite et plutôt mal avec les difficultés qu’il a assumer les contraintes de sa charge. Mais à l’époque si on voyait qu’il perdait ses cheveux, on ne pensait pas qu’il portait un complément capillaire. Voilà, maintenant tout le monde le sait, c’est le complément d’une vie de faussaire. Cependant l’artifice prend de la gite, et la perruque de Macron est de plus en plus visible comme le montre la photo ci-dessous, outre la différence de ton entre les tempes, le revêtement qui garni le dessus ne correspond pas aux volumes vus auparavant, ni aux volumes qui garnissent le contour des oreilles. Être chauve comme un genou n’est pas une tare, il y a des chauves intéressants, ailleurs que dans la politique, mais se compliquer la vie en tentant maladroitement de cacher cette misère est par contre un mensonge condamnable et révèle les contours d’une personnalité incertaine.

  

PS. Mediapart qui aime la censure politique, a interdit qu’on parle de la moumoute à Macron sur son site, et Libération, journal macronien en pointe sur ces questions importantes de société est venu lui prêter main forte pour dire que censurer ceux qui parlent de la perruque de Macron c’est vraiment très bon pour la démocratie[10], ces médias sont les héritiers lointains du trotskisme (pour Médiapart) et du maoïsme échelé (pour Libération=. « On a considéré que l’information n’était pas consolidée, et on a choisi de le dépublier pour fausses nouvelles. Comme on était occupés par d’autres sujets, comme les textes sur la guerre en Ukraine, on a par ailleurs décidé de ne pas consacrer beaucoup de temps à vérifier si c’était de vrais cheveux », explique Sarah Bosquet de Médiapart. Ce qui veut dire qu’elle n’a pas vérifié si Macron portait une perruque ou non avant de censurer.  

Là ça se voit mieux

[1] https://www.planet.fr/actualites-emmanuel-et-brigitte-macron-combien-vous-coute-leur-coiffeur.2037224.1464.html

[2] https://www.lepoint.fr/politique/apres-reevaluation-de-son-patrimoine-macron-va-devoir-payer-l-isf-31-05-2016-2043371_20.php

[3] https://www.liberation.fr/checknews/declaration-de-patrimoine-emmanuel-macron-depense-t-il-15-000-euros-dargent-de-poche-chaque-mois-20220314_XDL2FAKK2FEXDDUKSE5U2PJJNU/

[4] https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-jean-pierre-chevenement-japporte-un-soutien-republicain-a-emmanuel-macron-4096078

[5] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/14/l-allemagne-prevoit-d-acheter-jusqu-a-35-avions-de-combat-f-35-americains_6117463_3210.html

[6] https://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/presidentielle-zineb-el-rhazoui-affiche-son-soutien-a-emmanuel-macron-choix-du-coeur-et-de-la-raison-20220116

[7] https://www.lemonde.fr/idees/article/2015/02/05/la-republique-doit-agir-pour-constituer-un-islam-de-france_4570654_3232.html

[8] ttps://www.causeur.fr/hakim-el-karoui-freres-musulmans-republique-172826

[9] https://vsd.fr/les-indiscrets/24198-presidentielle-une-affiche-de-campagne-de-macron-retouchee-25379

[10] https://www.liberation.fr/checknews/pourquoi-mediapart-a-t-il-supprime-un-billet-de-blog-sur-la-moumoute-de-macron-20220317_7AX6OUCKIZDV5M2YPGXZ7KFSZM/

vendredi 25 mars 2022

Chasse aux Russes, chasse aux sorcières

  

Une nouvelle chasse aux sorcières s’est ouverte en Occident. Et bien sûr celle-ci dépasse la question de la guerre en Ukraine. L’idée générale est d’isoler toute la Russie, comme si on voulait en faire une vaste Corée du Nord. Donc on a pris des sanctions, mais d’ailleurs ces sanctions existaient déjà bien avant que l’armée russe entre en Ukraine. Le motif était en 2014 l’annexion de la Crimée. La première remarque est que ces sanctions sont à géométrie variable. Par exemple officiellement on veut bannir les banques russes du système SWIFT, mais on laisse tout de même la porte ouverte pour que Gazprombank puisse encaisser le gaz que les russes livrent à l’Allemagne. Autrement dit on veut bien sanctionner les russes, mais pas se geler ou manger froid. Il apparaît que ces sanctions s’apparente à un théâtre d’ombres destiné à faire croire à l’opinion bien crédule qu’on fait quelque chose de sérieux. Personne ne sait ce que seront effectivement les sanctions beaucoup de firmes annoncent à grand coup de trompettes qu’elles vont priver les Russes des produits de luxe, par exemple Hermès[1]. Les sanctions sont censées pousser le peuple à faire sauter le régime de Poutine. Outre que la guerre a justement souder le peuple russe derrière Poutine, les Russes ne sont pas suffisamment riches pour que cet embargo sur des produits d’une grande vulgarité et vieillots, généralement achetés par des crémiers enrichis au marché noir, ne gêne pas grand monde en Russie. Il apparaît que ce geste qui soi-disant concerne trois boutiques et une soixantaine de salariés. En vérité c’est plus un geste à destination de la clientèle occidentale, une forme de publicité qui dit « regardez, on lutte contre les Russes, on est donc très bons et en compensation vous pouvez bien acheter nos produits ». 

 

Cette campagne anti-russe est pourtant en contradiction avec le dogme suivant : nous soutenons les Ukrainiens (les bons Ukrainiens, pas les séparatistes du Donbass), mais nous ne sommes pas en guerre avec les Russes et nous n’interviendrons pas. Ce message très couilles-molles montre qu’on n’a pas à l’instar de Macron le courage de ses positions politiques. Cependant si on refuse de faire la guerre à la Russie, on traque les Russes qui ne peuvent pas se défendre. Ainsi La fédération internationale féline a décidé de s’en prendre aux chats dont les propriétaires, voire les éleveurs seraient des Russes[2]. Les chats n'ont évidemment rien demandé à personne, mais ça ne fait rien, ils seront punis eux et leurs maîtres ! Je crois bien que c’est une décision unique dans l’histoire du monde que de faire la guerre par l’intermédiaire des chats qui avaient déjà une réputation maléfique, mais que maintenant on somme de prendre parti pour l’Ukraine et contre la Russie. L’hystérie anti-russe a conduit à un festival d’imbécilité du premier choix, comme une sorte de concours entre des gens qui se pensent cultivés, appartenant à l’élite. Dans cette conjuration des imbéciles, l’Université de Milan-Biccoca avait annulé un cours de Paolo Nori d’après son livre sur Dostoïevski – Sanguina ancora: L'incredibile vita di Fëdor M. Dostoevskij – puis elle a annulé sa première annulation[3] ! Cet épisode ubuesque semble démontrer que la pensée occidentale est en pleine déliquescence. Pourtant Dostoïevski avait été envoyé au goulag et avait souffert un enfer pour avoir été un dissident politique, mais sans doute les imbéciles qui ont procédé à cette parodie de wokisme attardé ne le savait-il pas et ont cru bêtement que l’auteur de Crime et châtiment soutenait Poutine. Voici maintenant cette chose qui s’appelle le Festival de Cannes. 

 

Les organisateurs-bureaucrates du Festival de Cannes qui fonctionnent principalement avec des subventions généreuses de l’Etat et des collectivités locales, ont décrétés que cette manifestation qui est vide de tout contenu depuis longtemps n’accueillerait pas les délégations russes, tant que le conflit durerait en Ukraine. Déjà que ces gens-là avaient la preuve de leur incompétence en matière de sélection de films en compétition, les voilà qui maintenant édictent un code de bonne conduite en matière de géopolitique. Non seulement ils prennent part à un conflit dont ils ne savent à peu près rien, mais en outre ils discriminent des personnes qui ne sont pas en guerre elles-mêmes[4]. 

 

Voici le grand chef d’orchestre Valery Gergiev qui est prié d’abjurer sa foi s’il veut continuer à circuler et à travailler en Occident. En effet ce musicien très prisé est considéré comme un proche de Poutine, et donc on lui demande de cracher sur son président et sur son pays, de prendre fait et cause pour les Ukrainiens[5]. C’est exactement ce que demandait la commission de l’HUAC aux artistes américains qui avaient eu un peu trop d’amis au parti communiste ou même à gauche. C’est aussi ce que demandait les sbires de Staline quand ils faisaient avouer des fautes imaginaires aux personnes qu’ils torturaient pour les exhiber comme coupables. Quelles sont ces autorités qui décident ce que doit penser politiquement tel ou tel musicien ? Au nom de quelle doctrine supérieure ? 

 

La mesquinerie n’a pas de limite, et si on s’attaque à la musique classique qui déplait tant à nos progressistes, on s’attaque aussi à l’art. La France, sous-entendu Macron bien entendu, retire les œuvres qu’elle avait prêtées pour une exposition au musée du Kremlin dans le cadre d’une exposition intitulée The duel. La France n’est pas la seule à se vautrer dans l’ignoble, elle est suivie sur ce mauvais chemin par l’Espagne, le Royaume Uni ou l’Autriche[6]. Que veut dire ce retrait ? On se perd en conjecture. Cela veut-il dire que les Russes ne sont plus dignes d’accueillir des œuvres d’art parce qu’ils n’ont pas su retenir la main de Poutine ? Croit-on qu’en punissant ainsi l’ensemble du peuple russe on fera avancer les négociations de paix ? Ce n’est même plus aux Russes qu’on fait la guerre, mais à la peinture ! C’est le comble du ridicule et de l’impuissance. Faute de pouvoir agir les Occidentaux font un festival de grimaces. C’est beaucoup de bruit pour rien. Les Russes sont évidemment furieux qu’on les traite ainsi, et cela laissera des traces. Ce sont des gesticulations ruineuses qui ne mèneront pas à des relations harmonieuses entre les peuples. On aurait pu avoir une autre philosophie de cette confrontation brutale et laisser l’art et la musique en dehors. 

 

La palme revient certainement à cet imbécile de Xavier Gorce que Le monde avait poussé au départ pour cause d’excessive stupidité – il a rejoint maintenant Le point, journal macronien cornaqué pour sa compréhension de la politique internationale par Bernard Henry-Lévy qui s’est toujours trompé sur tout et même sur le reste. Gorce, ce méchant pitre, s’est illustré avec ses dessins odieux qui tentaient de disqualifier toutes ces petites gens qui ont manifesté tout au long du quinquennat malheureux de Macron. Il injuriait tout le monde, comme son petit gourou Macron, les cheminots et les Gilets jaunes qu’il qualifiait d’abrutis et de nazis, voire d’homophobes, crime suprême, il en avait encore après les soignants et les antivax. Le voilà maintenant qu’il fait l’apologie de la cancel culture… quand elle s’adresse aux Russes bien entendu, et qu’il propose un peu à la manière d’un Bernard Henry-Lévy de faire la nuit sur la Russie. Il est tellement idiot qu’il fait semblant de croire que seule la Russie serait dotée d’un gouvernement mafieux. Mais si les Russes sont responsables par leur passivité d’un gouvernement mafieux, Gorcer est tout autant responsable du caractère mafieux de l’Etat français. Il n’est pas le seul crétin à manifester de la violence dans ses charentaises. Puisqu’on parle d’Etat mafieux, voici le Luxembourg, ce petit paradis fiscal qui est aussi une lessiveuse pour tout l’argent sale du monde entier, du Vatican au trafiquants de cocaïne en passant par les oligarques russes bien entendu, et qui possède un ministre des affaires étrangères qui ne semble pas servir à grand-chose, il se nomme Jean Asselborn. Celui-ci a demandé qu’on supprime Poutine physiquement[7], prouvant par-là que le langage des diplomates s’est depuis quelque temps totalement relâché. On l’a vu avec l’ineffable Le Drian, un autre qui ne sert à rien, qui proposait lui aussi de sortir la bombe nucléaire pour punir Poutine ! Pour Vincent Hervouet sur Cnews, la déclaration de Jean-Yves Le Drian sur l'arme nucléaire était malvenue : « Je suis très étonné d'entendre le ministre des Affaires étrangères parler avec aussi peu de diplomatie »[8]. C’est le moins qu’on puisse dire, surtout au moment où Macron prétendait encore convaincre Poutine de revenir sur sa décision d’entrer en Ukraine. 

Mais il ne suffit pas de punir les artistes ou les chats russes, voilà maintenant qu’on s’est mêlé toute honte bue de sanctionner ses salopards de sportifs handicapés mais aussi russes, en leur interdisant de participer aux Jeux paralympiques de Beijing[9]. Pour faire la mesure, on y a adjoint les athlètes biélorusses. C’est d’une mesquinerie sans retenue. Croit-on gagner la guerre de cette façon en humiliant des malheureux qui se sont entraîner des longs mois pour participer à ce qu’ils considèrent comme une fête. Ces gens-là n’ont pas beaucoup de satisfactions dans leur vie de tous les jours, mais on leur refuse la plus élémentaire sous prétexte qu’ils sont nés où ils n’auraient pas dû. Pascal Boniface qui n’en rate pas une veut y voir un revers monumental pour Poutine. Mais bien sûr cette honte est d’abord un revers pour la morale à géométrie variable de l’Occident. On remarque évidemment que dans tous les cas, faute de pouvoir affronter Poutine on se contente de bannir et de martyriser les plus faibles, ceux qui ont le moins de défense. C’est évidemment une posture d’impuissance. Pour faire le compte, on a du même coup exclue les Biélorusses ! Pourquoi ? On ne sait pas, mais on les a exclu par précaution, vous pensez bien que des athlètes handicapés sont très dangereux pour la paix du monde. 

La Poutine qui est un plat typiquement québécois a fait aussi l’objet d’attaques aussi débiles que mauvaises. C’est un plat populaire et peu onéreux, fait de frites, de fromage et arrosé d’une sauce bien grasse. Il serait apparu au Québec dans les années cinquante. On trouve les Maisons de la Poutine en France, à Paris, à Toulouse, et jusqu’à Marseille. Mais à Paris le restaurant a reçu des menaces physiques et des insultes[10]. Certes on y a vu de la bêtise, mais cela confirme l’hystérie anti-russe qui se répand comme la poudre et qui est entretenue quotidiennement à longueur d’antenne par les médias dominants, et La Maison de la Poutine a dû se fendre d’un communiqué pour se justifier. Au Canada devançant la mise au bon – le pays de Trudeau est maintenant devenu le banc d’essai du wokisme ambiant – un restaurant a préféré débaptiser son plat qui va devenir le Tit-Pout du surnom parait du chef qui l’a inventé, plutôt que de voir sa clientèle d’analphabète ne plus le fréquenter[11]. 

  

Au pays du cassoulet, on demande au chef d’orchestre de faire de la politique, et uniquement de soutenir la politique de l'OTAN, chose qu’on n’oserait pas demander à un musicien français, américain, chinois, ou je ne sais quoi. Mais un russe doit faire en dehors de la musique de la politique, et ne pas garder ses convictions pour lui. Sommé par le maire de Toulouse de se positionner dans le conflit russo-ukrainien, Tugan Sokhiev démissionne à la fois du Capitole de Toulouse et du Bolchoï de Moscou. Décision courageuse. Cette pression est le déshonneur du maire de Toulouse qui n’en est pas à ça près[12] .

Demander aux artistes de choisir entre leur culture d’origine et leur culture d’adoption, de faire allégeance pour continuer à exercer leur métier, cela rappelle de bien mauvais souvenirs, c’est ce que dans le temps on appelait la chasse aux sorcières. C’est tout juste si on ne demande pas à Sokhiev de renier son origine russe.  

« On me demande de choisir une tradition culturelle plutôt qu'une autre. On me demande de choisir un artiste plutôt que l'autre. On me demande de choisir un chanteur plutôt que l'autre. On me demandera bientôt de choisir entre Tchaïkovski, Stravinsky, Chostakovich et Beethoven, Brahms, Debussy. Ça se passe déjà en Pologne, pays européen, où la musique russe est interdite. (...) Étant obligé d'affronter l'option impossible de choisir entre mes chers musiciens russes et chers musiciens français, j'ai décidé de démissionner. » je pourrais continuer encore longtemps à déverser ce flot ininterrompu de stupidité. Ceux qui s’y livrent y voient le moyen de participer à ce grand jeu à moindre frais puisqu’on ne leur demande pas de réfléchir.  Voici les bons, et voici les méchants : on vous somme de prendre parti, et bien sûr personne, même ceux qui ne savent pas situer l’Ukraine sur une carte, ne veuit être rangé dans le camp des mauvais. Les nouveaux censeurs d’un nouveau genre haïssent la musique classique. S’ils ne leur viendraient pas à l’idée de sanctionner des rappeurs qui prônent le viol comme ligne de conduite ou la musique commerciale, par contre ils montrent combien ils détestent les vrais musiciens surtout s’ils ont du talent. Les Canadiens dont la dérive crépusculaire et wokiste n’est plus à signaler, viennent d’interdire le concert du très jeune et très talentueux Alexander Malofeev à Vancouver. « Il est très douloureux pour moi de voir tout ce qui se passe. Je n’ai jamais vu autant de haine aller dans toutes les directions, en Russie et dans le monde entier. La plupart des personnes avec lesquelles j’ai personnellement communiqué ces jours-ci ne sont guidées que par un seul sentiment : la peur. Je suis maintenant contacté par des journalistes qui veulent que je fasse des déclarations. Cela me met très mal à l’aise et je pense aussi que cela peut affecter ma famille en Russie. »[13] On ne lui a même pas reproché ses positions politiques dans le conflit qui occupe la Russie, mais seulement le fait qu’il soit Russe. Cette canaille qui censure, veut bien être mondialiste, mais à condition qu’on ne soit pas Russe. Bien au-delà de ce conflit dont on souhaite la fin le plus rapidement possible, cette hystérique chasse aux Russes est aussi une chasse enragée à la culture. 

 

La chasse aux Russes n’épargne pas ceux qui ont un point de vue un peu nuancé. La Française Anne-Laure Bonnel qui a le tort d’avoir réalisé un documentaire intitulé Donbass qu’elle a tourné sur les lieux mêmes du conflit en 2015 entre les séparatistes et les forces plus ou moins régulières de l’armée ukrainienne, est maintenant ostracisée. Voici Libération, toujours aux avant-postes dès qu’il y a une saloperie à commettre. Dans un soi-disant dossier sur l’Ukraine, façon fast checking, ce torchon tente de la discréditer en pinaillant sur les chiffres des morts pour la faire passer pour une menteuse ou un soutien de Poutine[14]. A la différence des salonards qui peuplent ce journal atlantiste qui trouve qu’on n’en fait pas assez pour alimenter le conflits, Anne-Laure Bonnel connait son sujet et a été sur place voir de quoi il retourner. Pour cela elle est maintenant bannie à vie des plateaux télévisés et des journaux dominants. Elle persiste à dire que les forces ukrainiennes bombardaient encore il y a quelques jours les populations du Donbass, faisant de nombreuses victimes. Du coup elle est maintenant bannie du Figaro où un article qu’elle avait écrit a été censuré. Le même article écrit contre elle a été repris, mot pour mot, par presque tous les journaux en France, La dépêche du midi, Tribune juive, etc. Le but de cette censure est d’éradiquer une parole dissidente qui tente de montrer aussi les responsabilités du gouvernement fantoche ukrainien à la solde de l’OTAN dans la volonté de ne pas respecter les accords de Minsk. Rappeler que la guerre dure depuis huit longues années dans l’indifférence de l’opinion occidentale est un coup de canif dans le roman qui vise à faire des Russes, quels qu’ils soient, les criminels absolus et de Zelensky un héros. 

Victoria et Jean-Michel Aphatie le 24 février 2022 sur LCI 

Dans cette débauche de malhonnêteté hystérique, on a eu droit tout de même à un peu d’air frais, disons une parole dissidente. Une Ukrainienne expatriée en France, Victoria, s’est fendue d’une déclaration intempestive, affirmant deux choses, la première que les Russes n’étaient pas aussi mal accueillis qu’on le prétend, justement parce que l’Ukraine est dans une très grande misère, la deuxième est que le gouvernement de Zelensky qu’on présente le plus souvent comme un héros désintéressé et héroïque est totalement corrompu. Face à cette diatribe argumentée, le sinistre Aphatie n’arrivait plus rien à dire, lui qui sait à peine, et depuis quelques jours seulement, où se trouve l’Ukraine. Ce qui ne l’empêchait de tenter de faire la leçon à cette femme de caractère qui ne se laisse pas impressionner par des gens pareils[15]. Pour terminer je citerais un grand écrivain russe, tant pis si je me fais mal voir, j’ai l’habitude de ne pas être dans les clous !


[1] https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/hermes-suspend-ses-activites-en-russie-trois-magasins-et-une-soixantaine-de-salaries-concernes_4991786.html

[4] https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/cannes/les-delegations-russes-n-iront-pas-au-festival-de-cannes-2479909.html

[5] https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/03/01/ukraine-les-pays-de-l-otan-lancent-un-ultimatum-au-chef-d-orchestre-russe-valery-gergiev_6115718_3246.html

[6] https://www.lemonde.fr/culture/article/2022/03/09/la-france-retire-le-pret-d-une-quinzaine-d-uvres-au-musee-du-kremlin_6116807_3246.html

[7] https://5minutes.rtl.lu/actu/luxembourg/a/1872583.html

[8] https://www.businessbourse.com/2022/02/28/pour-vincent-hervouet-la-declaration-de-jean-yves-le-drian-sur-larme-nucleaire-etait-malvenue-je-suis-tres-etonne-dentendre-le-ministre-des-affaires-etrangeres-parler-avec-aussi-peu-de-dip/

[10] https://www.capital.fr/economie-politique/les-restaurants-la-maison-de-la-poutine-recoivent-des-menaces-a-cause-de-leur-nom-1430200

[11] https://soirmag.lesoir.be/428126/article/2022-03-05/un-restaurant-canadien-supprime-la-poutine-de-son-menu-en-solidarite-envers?fbclid=IwAR10F8JYb9Ygxfm-pISFzK_st-O1PQVEzmIUtxWF_SXJxXm2Cu3IeiehvwM

[12] https://www.toulouseblog.fr/toulouse-demission-de-tugan-sokhiev-de-lorchestre-national-du-capitole/

[13] https://www.diapasonmag.fr/a-la-une/alexander-malofeev-24068.html?fbclid=IwAR0xWyb8c79shJZnDm8wH9SIElP7cdV79v6Tmxzr2mHQwVpqJH8Xr0qIFVE

[14] https://www.liberation.fr/checknews/qui-est-la-journaliste-francaise-anne-laure-bonnel-qui-serait-censuree-pour-son-travail-sur-le-donbass-selon-moscou-20220303_ALMIPYNLQVENFN5GXN2RMQOYYE/

[15] https://lactudissidente.com/une-ukrainienne-cree-un-enorme-malaise-sur-lci/?fbclid=IwAR0UDYSdKTzAT7VXdt72QMQ1ASlZk0cbba7SU3t4ml_djJpv6qTBJ5hNgtU

dimanche 20 mars 2022

Quelle lecture géopolitique de la guerre en Ukraine peut-on faire ?

  

Je ne suis pas spécialiste de géopolitique, mais en tant que citoyen, puisque cette guerre nous concerne tous de près ou de loin, je vais essayer d’en faire une lecture. Il y a plusieurs lectures qu’on peut faire de la guerre en Ukraine. La première est celle que nous vendent les médias occidentaux. Par exemple dans Le monde daté du 18 mars 2022, Alain Frachon qui n’a jamais compris grand-chose a suggéré que la guerre déclenchée par la Russie était le résultat de la seule initiative maniaque de Poutine[1]. C’est tout juste s’il ne nous sert pas l’antienne selon laquelle Poutine est fou et seul responsable de cette guerre. Jacques Sapir qui connaît mieux la Russie que le malheureux Frachon, propagandiste de la mondialisation étatsunienne, a au contraire avancé que Poutine ne pouvait pas avoir pris la décision d’intervenir militairement en Ukraine tout seul C’est comme si on expliquait la guerre déclenchée par Hitler uniquement par sa folie, alors qu’il était mandaté par les gros industriels allemands qui le finançaient. On sait depuis très longtemps qu’Hitler et son parti avaient un mandat de ceux qui les finançaient. Cela a été révélé par les Mémoires de Von Papen[2]. Et le mandat considéré ne pouvait être qu’une forme de reconstitution de l’impérialisme allemand qui visait à une domination complète sur l’Europe, éventuellement avec la complicité des Etats-Unis. C’est une constante dans l’histoire de l’Allemagne, passée aussi bien que récente de construire sous sa direction un impérialisme européen. Ce projet poursuivi avec obstination est maintenant abouti avec l’aval des Américains, il s’appelle l’Union européenne[3], institution dans laquelle tous les postes clés sont détenus par des Allemands et où les économies concurrentes de l’Allemagne sont devenues naines à l’exemple de la France qui a accepté sa propre désindustrialisation et son appauvrissement continue depuis son entrée dans l’euro. Certes son aboutissement est particulièrement instable et mènera probablement à sa dissolution, mais ce projet existe bien et ne relève pas du fantasme. Regardons la carte ci-dessous, elle révèle la poussée expansionniste de l’Allemagne vers l’Est dans le moment de Seconde Guerre mondiale. C’est bien l’Allemagne qui a tout fait pour intégrer les anciens pays de l’Est qui étaient dans l’orbe de l’URSS ou qui lui appartenaient. Si nous regardons la guerre en Ukraine comme le résultat de la volonté expansionniste au long des siècles passés, il vient deux réflexions :

– la première est que l’OTAN[4] est le bras armé de ce projet qui n’est qu’à la marge un projet qui intéresse les Américains, même s’ils sont les premiers financiers de cette bureaucratie ;

– la seconde est que l’Allemagne, notamment pour des raisons gazières ne peut pas entrer directement en conflit avec la Russie. Et puis l’Allemagne qui fait la guerre à tout le monde, de la Yougoslavie, jusqu’à la Grèce en passant par l’Ukraine, le fait d’une manière détournée. Elle soutient tel ou tel campa belligérant – par exemple elle soutient et arme les Turcs qui attaquent périodiquement la Grèce, ou alors elle pille ce malheureux pays grâce à la logique de l’intégration monétaire, l’euro tuant plus sûrement que les chars la volonté d’émancipation des peuples périphériques.

Il est absolument urgent que la France sorte de l'OTAN et de l'Union européenne pour ne pas se laisser associer à ce désastre annoncé.

  

C’est donc un jeu qui se joue principalement à deux. L’Allemagne et la Russie, les Etats-Unis et l’OTAN apparaissent manipulés par l’Allemagne. On a donc un jeu de poupées russes, l’Allemagne pousse l’OTAN qui pousse l’Ukraine à ne pas respecter les accords de Minsk et qui se heurte à la puissance de feu russe pour son malheur. Je ne rappellerais pas ici le fait que la guerre dure dans le Donbass depuis huit ans maintenant, ni les innombrables provocations de l’OTAN manœuvrant dans la Mer Noire, seuls ceux qui manquent de mémoire les auront oubliées. Parmi les idées tenaces des Allemands, il y a celle de mettre la main d’une manière directe ou indirecte sur le gaz et le pétrole russe et sur les blés de l’Ukraine. C’était déjà on s’en souvient un des buts de l’opération Barbarossa en 1941, avec celui de réduire les Russes à une main d’œuvre abondante et quasi-gratuite car réduite à l’esclavage. Stratégiquement il s’agissait, comme aujourd’hui, de prendre le contrôle total de la Mer Noire. Il est encore trop tôt pour dire qui sera perdant à ce jeu de trompe-couillon. Pour ma part, je pense que l’Allemagne sera la grande perdante. En effet, apprentie sorcier, elle n’a pas compris le jeu dangereux qu’elle jouait, autrement dit, comme en 1941, elle a sous-estimé la résistance des Russes, et a cru qu’il lui serait facile d’intégrer l’Ukraine dans l’OTAN qu’elle a à sa main et dans l’Union européenne qu’elle contrôle sans partage. Ursula von der Leyen a lancé l’idée stupide d’une intégration accélérée de l’Ukraine, de la Géorgie et de la Moldavie, mais pour cela il faut, violer les règles qui déterminent l’intégration avec l’assentiment des 26 autres pays membres. Mais l’Union européenne a capitulé et a dit – contrairement sans doute à ce qu’elle avait fait miroiter à Zelensky – que le processus d’intégration prendrait des années. Après la guerre les Ukrainiens vont certainement s’interroger sur le rôle de pousse-au-crime de l’Allemagne et sur l’instrumentalisation de Zelensky qui les a entraînés dans cette salade. 

La Russie et la Chine ont scellé une alliance en bonne et due forme 

Les sanctions infligées à la Russie sont censées accompagner la guerre en Ukraine et faire plier Poutine. Cette fable oublie que les guerres déclenchées par les Etats-Unis, toutes plus meurtrières les unes que les autres, au Vietnam, en Irak, au Chili ou ailleurs, n’ont jamais fait l’objet d’un froncement de sourcil de la part de leurs vassaux européens. Toute cette gesticulation ne masquera pas les revers constants de la politique expansionniste des Etats-Unis et de l’OTAN. Manifestement ce ne sont plus les Etats-Unis qui mènent le jeu, ils se sont fait discrets, et ils se contentent de leur rôle de marchands d’armes. C’est l’impérialisme allemand, concurrent du premier en déconfiture évidente, qui a pris l’initiative et qui essaie d’avoir le beurre ukrainien et le gaz russe en même temps. Mais toute cette histoire nous parait mal pensée, les Allemands ne sont jamais très bons dès lors qu’ils jouent les rusés. Cette stratégie de la tension totalement inconséquente va être un piège pour l’Europe qui se sera alignée sur les imbécilités de Berlin et plus particulièrement pour l’Allemagne. Certains analystes un peu moins stupides qu’Alain Frachon commencent à comprendre que la Russie possède d’une certaine manière des alliés, à commencer par la Chine et l’Inde qui continuent à acheter au prix fort maintenant du gaz et du pétrole. Or il ne faut pas être bien malin pour comprendre que le dynamisme de l’économie ne se trouve ni en Europe ni aux Etats-Unis, mais bel et bien en Asie. Même en s’alliant avec les Etats-Unis, la vieille Europe n’a absolument pas les moyens de s’opposer à une alliance entre la Chine, la Russie et l’Inde qui représente de fait la moitié du monde, et qui pousse ses pions en Afrique qui est probablement un continent très prometteur. L’éviction progressive de la France au profit de la Russie et de la Chine en est le signe avant-coureur. Le camp occidental – dit le camp du bien ou de la démocratie – est rongé par ses divisions. Les exemples dans le domaine de la vente d’armes ne manquent pas, c’est l’Australie qui ouvertement prend Macron pour un con, sachant qu’il n’a pas les moyens intellectuels de répondre à la provocation de Camberra d’avoir déchiré son contrat pour l’achat de sous-marins. C’est également l’Allemagne qui au nom de l’Union européenne se réarme en achetant des avions de chasse américains pour cracher un peu plus sur l’adolescent qui fait semblant de présider la nation française mais qui, avec son ministre des affaires étrangères est incapable d’anticiper quoi que ce soit et de réagir. L’affaire de la vente de trente-cinq avions de chasse par l’Allemagne aux Etats-Unis est symptomatique[5]. En faisant cela, l’Allemagne flatte les Etats-Unis en pleine déconfiture qui se sont fait virer de partout, en Afghanistan comme en Syrie, mais elle affaiblit un peu plus l’industrie de l’armement français, alors que par ailleurs elle est partie prenante du programme SCAF – Système de combat aérien du futur – ce qui lui permet de piller tranquillement notre technologie sans fournir de contrepartie puisqu’en la matière les Français sont plus avancés que les Allemands. Macron trop occupé à se faire photographier mal rasé et en sweet-shirt d’un régiment de parachutistes n’a absolument rien dit de même que les divers candidats à la présidentielles qui ont la tête ailleurs manifestement[6]. Les Allemands suivent une mauvaise politique pensant que c’est leur intérêt pour retrouver une hégémonie perdue après la défaite de 1945, mais enfin ils suivent une politique, ce n’est pas le cas de la France dont les politiciens se perdent dans les sables des querelles stupides et inutiles. 

Pendant que les idiots de la Macronie délirent sur les ondes, les gens sérieux ont engagé des négociations 

Les négociations entre l’Ukraine et la Russie qui n’ont jamais cessé depuis le premier jour de la guerre, vont probablement bientôt aboutir, laissant l’Ukraine à l’Etat de ruine, et les bonnes âmes allemandes sont très bien placées pour se saisir de ce vaste marché de la reconstruction qui se fera avec l’argent de l’Union européenne, c’est-à-dire avec nos impôts, tandis que Zelensky obtiendra peut-être, mais ce n’est pas sûr à cause de la concurrence de Greta Thunberg, le prix Nobel de la paix[7]. La conséquence des sanctions aura été des gains substantiels pour le capitalisme allemand à très court terme, et probablement Berlin tentera de réactiver rapidement Nord Stream II qui est à l’arrêt, faisant un pied de nez au gaz de schiste ruineux des Américains dont le prix est intéressant uniquement quand le prix du gaz russe s’envole. On remarque d’ailleurs que durant cette guerre en Ukraine, les Allemands n’ont jamais cessé d’acheter du gaz et du pétrole à la Russie, le payant très cher et permettant ainsi que cet argent entretienne l’effort de guerre de Poutine. Entre temps les sanctions économiques auront eu pour conséquence non seulement de renforcer un rapprochement indo-sino-russe, mais de pousser encore un peu plus la Russie à accélérer son autonomie agro-alimentaire et financière par rapport à l’Occident en pleine déconfiture. Certains pensent que la Chine bouffera la Russie, ils connaissent bien mal ce peuple pour le croire. Les relations entre la Russie et le reste de l’Europe sont comme nous le voyons très étroites, elles ont été pensées au fond comme si la[jb1]  mondialisation allait toujours aller de l’avant et finir par intégrer en même temps le marché russe et le marché chinois sous la houlette du capitalisme financier américain. Mais depuis la crise de 2008 nous voyons au contraire que les relations économiques entre les pays sont de plus en plus relâchées, tant du point de vue financier que du point de vue l’économie réelle. C’est ce qu’on appelle la démondialisation ou encore le retour des nations. Il faut regarder cela comme une crise du capitalisme : l’expansion de la zone allemande – qui se confond maintenant avec l’Union européenne, se heurte dans sa logique aux intérêts de la Russie qui ne veut pas devenir une dépendance de l’expansion germanique. C’est, je crois, le moment de dissoudre tous les organismes internationaux, l’OTAN, le FMI, l’ONU, l’Union européenne et de retourner au développement des relations bilatérales, au lieu de tenter en se servant des images de la guerre, d’expliquer que le camp du bien travaille pour la démocratie chez les autres, alors que ce mot est vide de sens déjà en Occident. 

 

La conséquence de ce retour des nations est que les pays de l’OCDE sont à la recherche de la pierre philosophale, c’est-à-dire à se passer du gaz et du pétrole russe. Dans une série de recommandations hilarantes, l’AIE – une autre bureaucratie qui ne sert pas à grand-chose – propose de faire la chasse au gaspi, avec les recommandations imbéciles de se doucher à l’eau froide comme le demande la malheureuse Pompili. Il est assez facile de comprendre que c’est équivalent à un emplâtre sur une jambe de bois[8], ajoutant doctement qu’en plus cela serait bon pour décarboner l’environnement ! On peut lire ces mesures qui n’ont mené à rien du tout par le passé, ci-dessous, ça relève plus de l’incantation que du sérieux. On n’a pas de stratège en Occident, mais on a des idées, des mauvaises idées ! Cette manière incertaine de voir les choses marque non seulement la fin du processus de mondialisation qui est contrarié aussi bien par l’Inde que par la Chine et la Russie, mais aussi d’un grand désarroi face à cette nouvelle crise du capitalisme. Mais s’il est vrai qu’une crise économique douloureuse est imminente, il est sans doute prématuré de parler de la fin du capitalisme, on peut considérer que la guerre est juste un signe avant-coureur de celle-ci elle l’annonce et la justifie, même si elle en est la conséquence plus que la cause. 

Petit rappel 

Colin Powell mentant devant l’ONU en présentant de fausses preuves d’armes bactériologiques fabriquées par les Irakiens, le 5 février 2003 

Nous sommes depuis quelques décennies sous le régime du deux poids, deux mesures. On remarque que si en Occident l’opinion, façonnée par les médias dominants, se mobilise largement pour l’Ukraine et ses exilés, celle-ci s’est bien moins inquiétée de la guerre en Irak engagée par les Américains très loin de leurs frontières et qui a provoqué sans doute plus de 200 000 morts et 2 millions de réfugiés[9]. On se souvient que cette guerre fut engagée avec enthousiasme par l’Occident sur la base d’un mensonge éhonté avancé par Colin Powell[10]. On l’a su tout de suite. Mais personne n’a bronché, pas plus Bernard Henry-Lévy que la Parti socialiste qui existait encore un peu. De même quand les Arméniens ont été agressés par l’armée de l’Azerbaïdjan avec la complicité des Turcs dans le Haut Karabagh, l’opinion occidentale ne s’est pas mobilisée, comme elle ne s’est pas mobilisée non plus quand les Turcs ont attaqué les Kurdes de Syrie et annexé une partie de la Syrie, pourtant ces conflits ont fait des milliers de morts. L’Union européenne et les Etats-Unis ne veulent pas froisser le dictateur Erdogan dont le bilan sanglant est bien pire que celui de Poutine. Ce qui veut dire que lorsque le président russe fait la guerre, c’est condamnable au plus haut point parce qu’il s’attaquerait à ce que l’Occident considère comme sa chasse gardée, mais quand les Turcs détruisent et chassent les Kurdes du nor de la Syrie, suite à une purification ethnique, c’est seulement regrettable et on regarde ailleurs. Cette indignation à géométrie variable est une arme aux mains stratégique des puissances occidentales qui veulent étendre leur empire. Les Allemands n’ont jamais condamné les actions de leurs alliés Turcs en Grèce, en Arménie ou au Kurdistan. Mais ils sont prompts à classer Poutine parmi les pires dictateurs. Ce sont pourtant les Russes qui en intervenant ont sauvé les Arméniens d’un désastre programmé dans le Haut Karabagh, et pas les Européens ou les Américains toujours à l’aise pour donner des leçons de démocratie, mais à condition que celles-ci s’effacent derrière les nécessités géostratégiques. Ménager l’Azerbaïdjan et la Turquie, deux pays musulmans, fait les affaires de l’OTAN et des Allemands qui ont désigné depuis avant la Seconde Guerre mondiale les Russes et jusqu’à aujourd’hui comme les ennemis à détruire. Les Arméniens comme les populations du Donbass ne comptent pour rien dans cette stratégie de long terme. L’histoire est bien mal enseigne dans les collèges et les lycées pour qu’on puisse croire encore que l’Occident est le camp aussi bien de la prospérité économique que celui de la démocratie.

Toutes les guerres qui ont été déclenchées en sous-main par les Etats-Unis, l’OTAN et l’Allemagne au nom de la démocratie et de l’économie de marché se sont toutes très mal terminées, aux exemples ci-dessus on peut ajouter une longue liste, en Libye, au Liban, en Afghanistan, en Yougoslavie, le plus souvent amenant avec elles des partis musulmans au pouvoir avec toutes les conséquences néfastes que cela a pu avoir. Souvenez-vous de la révolution khomeyniste en Iran, soutenue par des « intellectuels » semi-idiots, Michel Foucault en tête, c’était en 1979, il y a plus de quarante années, soutenu par les Etats-Unis qui visaient de mettre la main sur le pétrole de ce pays, elle a installé un long chaos qui au bout de quarante années n’est pas près de finir. 

Le Haut Karabagh brûle en 2020 

Quand l’OTAN, c’est-à-dire les Américains cette fois-là, a bombardé la Serbie en 1999, avec des dommages collatéraux importants, personne n’a sorti les drapeaux Yougoslaves ou Serbes, personne n’a organisé des livraisons d’armes et de vivres aux Serbes sous les bombes, tout ça avait pour but de faire émerger un Etat mafieux, le Kosovo dépendant directement des Américains, et donc on s’en foutait un peu que les Serbes crèvent sous les bombes[11]. Non seulement l’opinion occidentale ne s’en est guère émue, mais l’OTAN est intervenue sur un territoire qui n’avait aucun accord avec elle, on mesure l’hypocrisie de du discours otanien qui nous raconte que l’OTAN ne peut pas intervenir en Ukraine parce que l’Ukraine n’appartient pas à l’OTAN, mais elle ne s’est pas gênée pour larguer ses bombes sur un pays qui ne lui avait rien demandé. Cela fait apparaître que pour l’OTAN les Ukrainiens ne sont que de la chair à canon, après les avoir poussés à défier Poutine, on les lâche en espérant qu’il y aura le plus de morts possibles pour diaboliser Poutine. L’OTAN, l’Allemagne et dans une moindre mesure comptent sur cela pour faire avancer leur idéologie et leurs pions sur le terrain et trouver un soutien dans l’opinion publique qui, n’en doutons pas, une fois la vague d’émotion retombée va se retourner contre ces apprentis sorciers. 

L’OTAN bombarde la Serbie pour l’amputer du Kosovo en 1999 

Notez bien que dans tous les petits textes d’humeur que j’écris sur cette malheureuse guerre, je n’ai jamais affirmé que Poutine avait eu raison d’entrer en Ukraine et par ailleurs je ne défends pas sa politique vis-à-vis de son peuple, notamment parce qu’elle est inégalitaire et favorise les oligarques, comme dans n’importe quel pays occidental, elle est en outre antidémocratique comme en France par exemple. Jacques Sapir condamne l’entrée de la Russie dans la guerre, et pense que si les revendications de Poutine sont légitimes, il aurait pu obtenir la même chose – le Donbass, la neutralité de l’Ukraine et la reconnaissance de la Crimée – sans franchir la frontière avec ses chars[12]. Personnellement je n’en sais rien du tout, la seule chose que je sais c’est qu’en Occident on nous raconte n’importe quoi sur ces conflits qui sont menés au nom de la marchandisation du monde. En 1992 Edouard Limonov annonçait qu’en séparant l’Ukraine de la Russie, les Occidentaux amèneraient tôt ou tard un conflit terrible, il dénonçait la Pérestroika comme un crime contre l’Humanité, trente années plus tard, on constate que malheureusement il ne s’est pas trompé[13]. 

PS 

Pour ceux qui s’intéressent à la guerre en Ukraine et qui cherchent à en comprendre la logique, je leur conseille de voir le film de Igor Lopatonok et Oliver Stone Ukraine on fire qu’inb trouve facilement sur la toile et qui montre deux choses :

– d’abord la division profonde de l’Ukraine, et notamment du rôle qu’une partie de son peuple a joué pendant la Seconde Guerre mondiale en s’engageant derrière Hitler, avec les exactions qui ont accompagné cet engagement. De très nombreux groupes d’extrême droite s’inscrivent dans cette continuité antisémite et anticommuniste, faisant du nazi Stepan Bandera un héros qui a son avenue à Kiev ;

– ensuite le rôle des Américains et des ONG qui sont contrôlées par eux et par l’Union européennes et qui ont préparé le coup d’Etat de Maïdan, avec les mêmes techniques, les mêmes slogans et le même design qui avaient été utilisés au Venezuela et un peu partout dans le monde pour renverser des gouvernements insuffisamment favorables à la logique du marché et à leurs intérêts.

Ce film date de 2017 il ne parle pas de la guerre qui nous préoccupe aujourd’hui, mais il l’annonce en quelque sorte comme  une conséquence de toutes ces manœuvres de l’Occident animé par deux impérialismes concurrents, celui des Etats-Unis qui s’ets mis en retrait, et celui de l’Allemagne. 


[1] Alain Frachon, « De quoi Poutine est-il le nom ? », Le monde, 18 mars 2022

[2] Sidney Warburg, Les soutiens secrets d’Hitler, Ethos, 2017.

[3] Annie Riz-Lacroix, Aux origines du carcan européen (1900-1960), Le temps des cerises, 2016.

[4] L’OTAN est l’acronyme de l’Organisation du Traité Atlantique Nord, censée donc protéger, les pays limitrophes de l’Atlantique Nord justement, sous le parapluie atomique américain et on se demande ce que fait cette boutique à manœuvrer dans les eaux de la Mer Noire.

[5] https://www.marianne.net/societe/defense/lallemagne-achete-des-f-35-americains-ah-elle-est-belle-leurope-de-la-defense

[6] https://www.usinenouvelle.com/article/l-allemagne-le-pire-de-nos-meilleurs-allies-en-matiere-de-defense.N1093099

[7] https://www.infobae.com/fr/2022/03/18/les-politiques-europeens-reclament-le-prix-nobel-de-la-paix-pour-zelenski-et-les-ukrainiens/

[8] https://www.latribune.fr/economie/international/l-aie-fait-la-chasse-au-gaspi-pour-se-passer-du-petrole-russe-et-accelerer-la-decarbonation-906458.html

[9] Une étude sérieuse publiée par Plos medicine, une revue américaine, avance le chiffre de 500 000 morts au moins entre 2003 et 2011. https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1001533

[10] https://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/mort-de-colin-powell-ce-jour-de-2003-ou-il-a-menti-a-l-onu-et-justifie-la-guerre-en-irak-6a607e48-3019-11ec-b653-4cec8da29c4d

[11] Alex Troude, Géopolitique de la Serbie, Ellipses, 2006.

[12] https://www.youtube.com/watch?v=fz0GUySnfRI

[13] https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=TcAnqICVM7U&fbclid=IwAR12gjLOLv9g_xA5SQUNEhm2bP3g8JUp1kSlNMOn2dzWzpe8rU4-e6LmGCA


Henri Barbusse, Le feu, journal d’une escouade, Flammarion, 1916

  C’est non seulement l’ouvrage de Barbusse le plus célèbre, mais c’est aussi l’ouvrage le plus célèbre sur la guerre – ou le carnage – de...