dimanche 2 août 2020

La liberté fout le camp à grande vitesse

 

Les enfants pris au piège de l’école 

Nous vivons dans un monde moderne incontestablement, un monde de progrès essentiellement dans la surveillance et l’apprentissage de la discipline des foules. Le Covid-19 est de ce point de vue une aubaine pour les classes dirigeantes qui sont contestées en permanence pour leur politique qui nous mène au chaos. Nous n’avons plus d’air à respirer, plus d’eau à boire, les produits qu’on nous vend pour s’alimenter sont tellement mauvais qu’on en tombe malade. Le monde n’a jamais été aussi laid et invivable. Ces résultats sont tellement évidents pour tout le monde que les politiciens ne peuvent plus se maintenir au pouvoir que par la répression et le contrôle social. Il est plus que banal de dire que nous sommes dans le monde décrit par George Orwell dans 1984. Relisant cet ouvrage, j’en avais déduit des considérations pour ce qui est de la Macronie[1]. Mais j’étais encore loin du compte. La crise sanitaire mondiale qui se transforme rapidement en crise économique généralisée est en réalité une nouvelle opportunité pour l’oligarchie de tester de nouvelles manières de gouverner. Surveiller et punir cette vieille logique des formes politiques est maintenant arrivée à un tel point qu’elle s’étend à tous les recoins de la vie sociale, économique et même familiale. En France les milices macroniennes s’en prennent aux Français avec la régularité d’un métronome dès que ceux-ci tentent de relever un peu la tête. C’est la stratégie du choc comme disait Naomi Klein[2]. Cependant la crise nous fait voir que ce qui aurait pu apparaitre comme un plan réfléchi et pensé, n’est en réalité qu’une fuite en avant, parce qu’il n’y a pas d’autre perspective possible. Dans un premier temps le capitalisme s’est imposé en défendant un certain nombre de « valeurs », notamment les libertés individuelles, encore que ces libertés individuelles devaient être compatibles avec la liberté des propriétaires des moyens de production d’exploiter le travail d’autrui, et d’entreprendre, c’est-à-dire de s’approprier une partie de la nature et de la détruire. Mais l’évolution a rendu ce programme obsolète parce que la croissance ne peut pas se poursuivre indéfiniment et que les profits accumulés doivent être réinvestis en permanence pour se justifier moralement et économiquement. La crise sanitaire vient de montrer que la liberté individuelle d’entreprendre et de faire des profits entrait en contradiction avec la liberté de vivre dans un environnement sain et avec un système sanitaire « performant », et donc avec les libertés tout court. C’est la liberté en tant que telle qui est combattu par les troupes de choc du libéralisme et la crise sanitaire en est le prétexte. Nul ne niera en effet que, face à une pandémie aussi dangereuse, des mesures fortes doivent être prises y compris en restreignant les libertés individuelles. Mais ce qu’on voit c’est que les oligarques investissent aujourd’hui plus dans la répression et le contrôle social que dans l’hôpital par exemple. Donc on dépense encore des millions pour des drones de surveillance des populations qu’on a préalablement parquées, et dans le même temps on propose de donner une médaille au personnel soignant ! Une telle cuistrerie indigne les personnes concernées[3]. On dirait que le gouvernement fait exprès.

 

Nice 

Dans le même temps on nous explique que les masques ne peuvent pas être gratuits parce que ça favoriserait les riches qui ne le paierait pas, selon Agnès Pannier-Runacher, obscure de la Macronie la plus stupide. Mais dans cette confusion généralisée, les Playmobils macroniens votent une loi des plus liberticides. Je passe sur les détails, mais pour lutter contre la haine, il n’y aura plus besoin de juge qui dira ce qu’est cette fameuse « haine », mais la police ou la dénonciation sur les réseaux sociaux suffira[4]. Évidemment on a compris que cette haine pourra qualifier également les discours anti-macroniens primaires, et par extension tous ceux qui critiquent le président-fou. La milice de Castaner a déjà commencé à appliquer cette loi avant qu’elle ne soit votée et mettent des amendes à ceux qui affichent des banderoles anti-Macron à leur balcon. Lundi ce sont des Gilets jaunes qui manifestaient à Metz qui ont été nassés puis verbalisés, 135 € par personne[5]. Il s’agit bien d’une entrave à la liberté de manifester. On voit à quoi servent les lois d’urgence « sanitaire ».   

 

Ce gouvernement pourri et réactionnaire s’en prend également aux enfants. Beaucoup se sont demandé pourquoi la crapule gouvernementale tenait tant à obliger les gosses à retourner à l’école, sachant qu’ils n’apprendront rien de plus. La réponse est assez simple : il faut leur apprendre une nouvelle discipline, celle de la distanciation sociale. Dans les images que nous voyons ci-dessous, avec le prétexte sanitaire, on apprend aux enfants à rester dans des cases, à ne pas se rapprocher les uns des autres, bref à vivre une situation de prisonnier. Mais cette connerie ne s’arrête pas aux enfants. Une note du ministère de l’éducation nationale demande à ce que les enseignants contrôlent les « propos inacceptables » des enfants sur le COVID-19[6]. Dans la mise en place accélérée du contrôle social, Big Brother travaille vite et bien. Donnons un autre exemple. Le gouvernement tente de faire accepter par les Français l’usage d’une application sur leur smartphone StopCovid, l’idée est de contrôler la pandémie de loin et de la suivre. C’est un peu fumeux, et les Français sont très réticents. Aussi pour contourner cette négation de la liberté individuelle, le gouvernement réfléchit – enfin il croit qu’il réfléchit – à l’usage d’un bracelet électronique pour ceux qui disent ne pas avoir de smartphone[7]. On voit à quoi sert le progrès en la matière. Evidemment les entreprises du numérique pousse à l’adoption de ces pratiques liberticides. Ce bracelet sera semblable à celui qu’on impose aux prisonniers en fin de peine, cela confirme que l’Etat nous considère exactement comme des prisonniers. Il sera évidemment facile ensuite d’utiliser ce bracelet et cette application pour contrôler ceux qui seront des récalcitrants :

- soit qu’ils soient connus comme des Gilets jaunes et fichés en tant que tel, ils pourront être tout de suite repérés dès lors qu’ils progresseront pour se regrouper ;

- soit qu’ils refusent par exemple de se faire vacciner comme Big Pharma qui a besoin de se refaire une santé va l’exiger. J’écris cela sans manifester pour l’instant le moindre avis sur le vaccin qui va venir, car que celui-ci soit contestable ou non, là n’est pas la question.

  

Ainsi le COVID-19 est une aubaine pour renforcer le contrôle social. Mais il renforce aussi le vieux modèle capitaliste à bout de souffle. Le MEDEF, bien aidé par le syndicat jaune de la CFDT, a commencé par réclamer que les congés payés soient pris sur les jours de chômage partiel. Mais la manœuvre était grossière. Le gouvernement par la voix de l’ignoble sorcière Pénicaud a annoncé qu’il était favorable à ce que les Français fassent cadeau de quelques jours de congés au profit des soignants[8] ! Le prétexte sera cette fois de faire un geste pour les soignants qui ne coûte rien, tout en œuvrant pour faire redémarrer l’économie. Cette cuistrerie a été accueillie par des ricanements, les salariés faisant remarquer que cet abus de droit permettait une fois de plus d’épargner les premiers de cordée. Et on a avancé qu’il eut été plus normal et plus naturel de supprimer l’ISF pour financer une remise en état de l’hôpital public dans toutes ses dimensions, congés payés compris ! On comprend bien que le fardeau de la dette à venir sera supporté une fois de plus par les salariés et non par les actionnaires et les plus riches. Mais cette protection du capitalisme prédateur ne suffit pas en apparence au MEDEF. Celui-ci vient en effet de demander que l’on suspende les lois qui maigrement protège l’environnement, et donc qu’on puisse clairement aggraver la pollution de l’eau, de l’air et de la terre au prétexte qu’il faudrait relancer la croissance et l’emploi[9]. On voit que le néolibéralisme a une notion des plus étriquées de la liberté individuelle. Elle se résume essentiellement par un maximum de liberté pour le capital, et le minimum pour les salariés et tous ceux qui sont mécontents de ce système stupide de répartition de la valeur, mais aussi qui sont mécontents en ce qui concerne les choix qui sont faits pour la satisfaction des besoins. Cette politique inique et répugnante se traduit aussi par les interdictions de manifester : le 16 mai 2020 le préfet de Toulouse, un des plus zélés disciples de Lallement, un digne successeur du préfet Papon, vient de prendre un arrêté pour interdire toute manifestation dans la ville rose. Il se confirme donc que nous sommes bien entrer dans une période de dictature qui ne dit pas son nom[10]. Etienne Guyot n’en est pas à son coup d’essai, on se souvient qu’il y a quelques mois il avait porté plainte contre un tweet des Gilets jaunes qui avaient diffusé sa binette. Mais aujourd’hui, c’est ce même chef de la milice d’Occitanie qui réclame des amendes en nombre si les Gilets jaunes cachent leur visage[11]. Il annonce du même coup que tout manifestant qui se fera prendre, prendra quant à lui une amende de 135 €. On constate que la liberté de manifester ou d’avoir des opinions divergentes d’avec le gouvernement, a aussi un prix et que ce prix n’est pas à la portée des économiquement faibles.

 


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