Les enfants pris au piège de l’école
Nous vivons dans un monde moderne incontestablement, un
monde de progrès essentiellement dans la surveillance et l’apprentissage de la
discipline des foules. Le Covid-19 est de ce point de vue une aubaine pour les
classes dirigeantes qui sont contestées en permanence pour leur politique qui
nous mène au chaos. Nous n’avons plus d’air à respirer, plus d’eau à boire, les
produits qu’on nous vend pour s’alimenter sont tellement mauvais qu’on en tombe
malade. Le monde n’a jamais été aussi laid et invivable. Ces résultats sont
tellement évidents pour tout le monde que les politiciens ne peuvent plus se
maintenir au pouvoir que par la répression et le contrôle social. Il est plus
que banal de dire que nous sommes dans le monde décrit par George Orwell dans 1984.
Relisant cet ouvrage, j’en avais déduit des considérations pour ce qui est
de la Macronie[1]. Mais
j’étais encore loin du compte. La crise sanitaire mondiale qui se transforme
rapidement en crise économique généralisée est en réalité une nouvelle
opportunité pour l’oligarchie de tester de nouvelles manières de gouverner. Surveiller
et punir cette vieille logique des formes politiques est maintenant arrivée
à un tel point qu’elle s’étend à tous les recoins de la vie sociale, économique
et même familiale. En France les milices macroniennes s’en prennent aux
Français avec la régularité d’un métronome dès que ceux-ci tentent de relever
un peu la tête. C’est la stratégie du choc comme disait Naomi Klein[2].
Cependant la crise nous fait voir que ce qui aurait pu apparaitre comme un plan
réfléchi et pensé, n’est en réalité qu’une fuite en avant, parce qu’il n’y a
pas d’autre perspective possible. Dans un premier temps le capitalisme s’est
imposé en défendant un certain nombre de « valeurs », notamment les
libertés individuelles, encore que ces libertés individuelles devaient être
compatibles avec la liberté des propriétaires des moyens de production
d’exploiter le travail d’autrui, et d’entreprendre, c’est-à-dire de
s’approprier une partie de la nature et de la détruire. Mais l’évolution a
rendu ce programme obsolète parce que la croissance ne peut pas se poursuivre
indéfiniment et que les profits accumulés doivent être réinvestis en permanence
pour se justifier moralement et économiquement. La crise sanitaire vient de
montrer que la liberté individuelle d’entreprendre et de faire des profits
entrait en contradiction avec la liberté de vivre dans un environnement sain et
avec un système sanitaire « performant », et donc avec les libertés tout
court. C’est la liberté en tant que telle qui est combattu par les troupes de
choc du libéralisme et la crise sanitaire en est le prétexte. Nul ne niera en
effet que, face à une pandémie aussi dangereuse, des mesures fortes doivent
être prises y compris en restreignant les libertés individuelles. Mais ce qu’on
voit c’est que les oligarques investissent aujourd’hui plus dans la répression
et le contrôle social que dans l’hôpital par exemple. Donc on dépense encore
des millions pour des drones de surveillance des populations qu’on a
préalablement parquées, et dans le même temps on propose de donner une médaille
au personnel soignant ! Une telle cuistrerie indigne les personnes
concernées[3].
On dirait que le gouvernement fait exprès.
Nice
Dans le même temps on nous explique que les masques ne peuvent pas être gratuits parce que ça favoriserait les riches qui ne le paierait pas, selon Agnès Pannier-Runacher, obscure de la Macronie la plus stupide. Mais dans cette confusion généralisée, les Playmobils macroniens votent une loi des plus liberticides. Je passe sur les détails, mais pour lutter contre la haine, il n’y aura plus besoin de juge qui dira ce qu’est cette fameuse « haine », mais la police ou la dénonciation sur les réseaux sociaux suffira[4]. Évidemment on a compris que cette haine pourra qualifier également les discours anti-macroniens primaires, et par extension tous ceux qui critiquent le président-fou. La milice de Castaner a déjà commencé à appliquer cette loi avant qu’elle ne soit votée et mettent des amendes à ceux qui affichent des banderoles anti-Macron à leur balcon. Lundi ce sont des Gilets jaunes qui manifestaient à Metz qui ont été nassés puis verbalisés, 135 € par personne[5]. Il s’agit bien d’une entrave à la liberté de manifester. On voit à quoi servent les lois d’urgence « sanitaire ».
Ce gouvernement pourri et réactionnaire s’en prend également
aux enfants. Beaucoup se sont demandé pourquoi la crapule gouvernementale
tenait tant à obliger les gosses à retourner à l’école, sachant qu’ils
n’apprendront rien de plus. La réponse est assez simple : il faut leur
apprendre une nouvelle discipline, celle de la distanciation sociale. Dans les
images que nous voyons ci-dessous, avec le prétexte sanitaire, on apprend aux
enfants à rester dans des cases, à ne pas se rapprocher les uns des autres, bref
à vivre une situation de prisonnier. Mais cette connerie ne s’arrête pas aux
enfants. Une note du ministère de l’éducation nationale demande à ce que les
enseignants contrôlent les « propos inacceptables » des enfants sur
le COVID-19[6]. Dans la
mise en place accélérée du contrôle social, Big Brother travaille vite et bien.
Donnons un autre exemple. Le gouvernement tente de faire accepter par les
Français l’usage d’une application sur leur smartphone StopCovid, l’idée est de
contrôler la pandémie de loin et de la suivre. C’est un peu fumeux, et les
Français sont très réticents. Aussi pour contourner cette négation de la
liberté individuelle, le gouvernement réfléchit – enfin il croit qu’il
réfléchit – à l’usage d’un bracelet électronique pour ceux qui disent ne pas
avoir de smartphone[7]. On voit
à quoi sert le progrès en la matière. Evidemment les entreprises du numérique
pousse à l’adoption de ces pratiques liberticides. Ce bracelet sera semblable à
celui qu’on impose aux prisonniers en fin de peine, cela confirme que l’Etat
nous considère exactement comme des prisonniers. Il sera évidemment facile
ensuite d’utiliser ce bracelet et cette application pour contrôler ceux qui
seront des récalcitrants :
- soit qu’ils soient connus comme des Gilets jaunes et fichés
en tant que tel, ils pourront être tout de suite repérés dès lors qu’ils
progresseront pour se regrouper ;
- soit qu’ils refusent par exemple de se faire vacciner
comme Big Pharma qui a besoin de se refaire une santé va l’exiger. J’écris cela
sans manifester pour l’instant le moindre avis sur le vaccin qui va venir, car
que celui-ci soit contestable ou non, là n’est pas la question.
Ainsi le COVID-19 est une aubaine pour renforcer le contrôle
social. Mais il renforce aussi le vieux modèle capitaliste à bout de souffle.
Le MEDEF, bien aidé par le syndicat jaune de la CFDT, a commencé par réclamer
que les congés payés soient pris sur les jours de chômage partiel. Mais la
manœuvre était grossière. Le gouvernement par la voix de l’ignoble sorcière Pénicaud
a annoncé qu’il était favorable à ce que les Français fassent cadeau de
quelques jours de congés au profit des soignants[8] !
Le prétexte sera cette fois de faire un geste pour les soignants qui ne coûte
rien, tout en œuvrant pour faire redémarrer l’économie. Cette cuistrerie a été
accueillie par des ricanements, les salariés faisant remarquer que cet abus de
droit permettait une fois de plus d’épargner les premiers de cordée. Et on a
avancé qu’il eut été plus normal et plus naturel de supprimer l’ISF pour
financer une remise en état de l’hôpital public dans toutes ses dimensions,
congés payés compris ! On comprend bien que le fardeau de la dette à venir
sera supporté une fois de plus par les salariés et non par les actionnaires et
les plus riches. Mais cette protection du capitalisme prédateur ne suffit pas
en apparence au MEDEF. Celui-ci vient en effet de demander que l’on suspende
les lois qui maigrement protège l’environnement, et donc qu’on puisse
clairement aggraver la pollution de l’eau, de l’air et de la terre au prétexte
qu’il faudrait relancer la croissance et l’emploi[9].
On voit que le néolibéralisme a une notion des plus étriquées de la liberté
individuelle. Elle se résume essentiellement par un maximum de liberté pour le
capital, et le minimum pour les salariés et tous ceux qui sont mécontents de ce
système stupide de répartition de la valeur, mais aussi qui sont mécontents en
ce qui concerne les choix qui sont faits pour la satisfaction des besoins.
Cette politique inique et répugnante se traduit aussi par les interdictions de
manifester : le 16 mai 2020 le préfet de Toulouse, un des plus zélés
disciples de Lallement, un digne successeur du préfet Papon, vient de prendre
un arrêté pour interdire toute manifestation dans la ville rose. Il se confirme
donc que nous sommes bien entrer dans une période de dictature qui ne dit pas
son nom[10].
Etienne Guyot n’en est pas à son coup d’essai, on se souvient qu’il y a
quelques mois il avait porté plainte contre un tweet des Gilets jaunes qui
avaient diffusé sa binette. Mais aujourd’hui, c’est ce même chef de la milice
d’Occitanie qui réclame des amendes en nombre si les Gilets jaunes cachent leur
visage[11].
Il annonce du même coup que tout manifestant qui se fera prendre, prendra quant
à lui une amende de 135 €. On constate que la liberté de manifester ou d’avoir
des opinions divergentes d’avec le gouvernement, a aussi un prix et que ce prix
n’est pas à la portée des économiquement faibles.
[2] http://in-girum-imus.blogg.org/naomi-klein-la-strategie-du-choc-lemeac-actes-sud-2008-a117198110
[3] https://www.lci.fr/sante/coronavirus-covid-19-une-distinction-pour-les-soignants-on-nous-propose-une-espece-de-medaille-en-chocolat-2153764.html
[4] https://www.lefigaro.fr/vox/politique/sous-couvert-de-lutte-contre-les-contenus-haineux-c-est-la-liberte-d-expression-qu-on-assassine-20200512?fbclid=IwAR3KYmFf_ZFcazWkKP5_6siOv3FBPK-cg5kwZ85pCbc4bS3Xhc-nh6oGkw0
[5] http://www.lessentiel.lu/fr/news/grande_region/story/les-gilets-jaunes-manifestent-a-metz-135-euros-d-amende-10579008?fbclid=IwAR0pGLygBBFLRGH9MO7m4_wV0Oom1nhMbRLMqKS3RGpiXjLy9FhHi5Mf7M4
[6] https://www.revolutionpermanente.fr/Les-professeurs-encourages-a-signaler-les-enfants-tenant-des-propos-inacceptables-sur-le-Covid-19?fbclid=IwAR1ilKOcNs8GAhGSpSV4lH1Ahlw5e3ReEk_-cefSJV-f5mwfKB5ZpODbsrM
[7] https://www.cnetfrance.fr/news/stopcovid-l-etat-songe-a-un-bracelet-pour-ceux-qui-n-ont-pas-de-smartphone-39903175.htm
[8] https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/des-deputes-lrem-proposent-que-les-francais-puissent-offrir-des-jours-de-conge-aux-soignants-6832822?fbclid=IwAR1hJXaCQgB44bBO7a_CbXeRZOtjpt1kHTsXwUyGX8ZCxUSdnynpk43gnPk
[9] https://www.challenges.fr/entreprise/environnement/coronavirus-le-medef-veut-un-moratoire-sur-des-lois-environnementales_706888
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