Manifestation de nazis ukrainiens trimbalant le portrait de Stepan Bandera, comme d’autres le font avec la Vierge Marie
Depuis 1991 en Ukraine on s’applique à réhabiliter les nazis et les antisémites. On connaît les rues Stepan Bandera, du nom de ce nazi ukrainien, responsable de milliers d’assassinats de Juifs en Ukraine, on l’excuse le plus souvent en avançant que les Russes avaient été mauvais avec les Ukrainiens et donc qu’au fond c’était bien de leur faute si une partie de l’Ukraine s’était rangée par nécessité derrière la bannière hitlérienne. C’est au nom d’une nationalisme ukrainien qu’on justifie le déboulonnage des statues dédiées à la résistance contre les nazis, mais c’est aussi sous le couvert d’un nationalisme égaré qu’on bannit Pouchkine des bibliothèques, comme d’autres auteurs, au prétexte qu’il écrivait en russe. Dans ce pays la démocratie avance… mais en marche arrière. Cette démarche répugnante a été encouragée et soutenue aussi bien par l’OTAN que par les Etats-Unis et l’Union européenne. On l’a dit et répété, les partis d’extrême-droite et néo-nazis ont été financés et encouragés, ce sont eux qui ont été le fer de lance de l’euroMaïdan. Certains avancent qu’aux dernières élections les nazis ukrainiens ont fait peu de voix, 5 %. Mais c’est une illusion trompeuse, car en réalité les nazis et les portraits de Stepan Bandera sont partout en Ukraine, dans l’armée comme au gouvernement. Les Israéliens se méfient des Ukrainiens et de Zelensky qu’ils refusent de soutenir[1] parce qu’ils savent qu’en dehors des mensonges sur Babi Yar, il y a bien d’autres signes qui font de ce pays le berceau d’un renouveau nazi. Les bonnes âmes vous diront qu’en Ukraine les nazis font un petit score aux élections, mais c’est parce qu’ils sont ailleurs, infiltrés dans les autres partis. Ce renouveau nazi a d’ailleurs été financé et encouragé par Victoria Nuland et son équipe. Et les néo-nazis ukrainiens sont infiltrés jusqu’au sommet de l’Etat, y compris dans l’armée où ils détiennent des postes de haut commandement.
La statue de Simon Petlioura ne choque personne en Ukraine
On connait moins la figure de Simon Petlioura dont on a inauguré la statue en grande pompe comme s’il s’agissait d’un héros de l’Ukraine nouvelle. Cette réhabilitation ne peut d’ailleurs pas être excusée par la méchanceté native des rouges et de Lénine puisque Petlioura est mort bien avant la guerre de 1939. On va voir dans quelles circonstances. Simon Petlioura était le chef des pogromistes ukrainiens, c’est-à-dire qu’il s’occupait d’assassiner le maximum de Juifs dans son pays à la tête d’une bande d’assassins avec l’idée de créer une Ukraine ethniquement « pure ». Cette propagande vient de loin, en 2018 l’Ukraine sortait un film à la gloire de Simon Petlioura, Krouty-1918, le présentant comme un simple héros nationaliste. Cette fable selon laquelle Petlioura n’aurait pas été un massacreur de juifs a été démontée suffisamment pour qu’on n’y revienne pas, non seulement il était entouré de pogromistes actifs, mais il n’a rien fait pour les punir de leurs forfaits, s’en accommodant très facilement[2]. Il se disait lui-même chef des Cosaques dont nous connaissons le rôle comme génocideurs de Juifs. Seul le sinistre Jabotinsky avait tenté de trouver une entente avec lui, ce même Jabotinsky qui n’aura pas de mots assez durs contre Haïm Arlozoroff qui, avant de se faire assassiner, tentera de négocier avec les nazis pour que les Juifs allemands puissent rejoindre le futur Israël avec une partie de leurs capitaux.[3]
L’Ukraine à l’époque de
Schwarzbard.
Mais peu importe ces questions ce qui à l’époque des révolutions russes de 1905 et de 1917 était vaguement l’Ukraine – dans ce pays on y parlait essentiellement russe – avait mis en œuvre des pogromes à répétition contre les Juifs. Petlioura était un des chefs de cette bande de cosaques qui ont tué des dizaines de milliers de Juifs dans des conditions répugnantes, et en pillant les maigres biens que ceux-ci possédaient. Car les Juifs d’Ukraine, cette fausse nation coincée à l’époque entre la Pologne, la Roumanie et la Grande Russie, non seulement n’étaient pas riches, mais ils étaient cantonnés dans un statut de citoyens inférieurs. Ceux qui le pouvaient filaient aux Etats-Unis, ou plus récemment vers la Palestine. Les autres subissaient des violences qui les obligeaient à ne plus espérer que dans l’arrivée d’un messie qui les sauverait, même si ce messie était une révolution communiste en Russie.
Corps des victimes juives du
pogrom d’Orvuch, en Ukraine, en février 1919
L’Ukraine n’a jamais été un pays, une nation, faite de bric et de broc, cette terre de violence n’a connu la paix que durant son appartenance à l’URSS. Elle fut tour à tour soumise à la haine des Polonais qui s’en étaient approprié un morceau en Gallice, puis à celle des nazis. Et chaque fois on trouve des « Ukrainiens » prompte à collaborer avec leur occupant, ce fut Petlioura qui vendit un morceau du jeune Etat indépendant à la Pologne, ou Bandera qui se coucha devant les exigences des nazis, allant jusqu’à en endosser l’uniforme. Plus loin, si on remonte dans le temps, on trouve cette région sous la férule des Tsars et donc des « Ukrainiens » qui parlaient et écrivaient en Russe. Le fer de lance de « l’ethnicité ukrainienne » ce sont les Cosaques Zaporogues, formés de bandes de sauvages criminels dont les petits plaisirs personnels étaient de s’attaquer à des Juifs sans défense, pour voler le peu de biens qu’ils possédaient, pour violer leurs femmes et embrocher leurs nourrissons. Certes ces « Ukrainiens » ne sont pas les seuls à avoir réalisé des pogromes odieux et répugnants. On trouve des cas semblables en Roumanie, ou en Pologne, en Moldavie et aussi en Russie avant que ce pays ne liquide le pouvoir des Tsars. Les Juifs de ces régions étaient massivement pour les Bolchéviques essentiellement parce qu’ils combattaient le racisme et l’antisémitisme, quels que soient les défauts des Bolchéviques, ils n’étaient pas antisémites. Mais c’est bien en Ukraine que les pogromes sont devenus rituels et d’une ampleur qui ne sera égalée et dépassée ensuite que par les nazis allemands auxquels les Ukrainiens de l’Ouest du pasy prêteront la main. Petlioura s’était déclaré chef de ces Cosaques Zaporogues, endossant de fait les crimes horribles de ces derniers[4]. Les massacres de Juifs perpétrés par les nazis, notamment à Babi Yar en 1941, font écho aux pogroms de 1918-21. Des Ukrainiens – y compris des descendants des auteurs des pogroms précédents – ont aidé les nazis, à massacrer les derniers Juifs de la région. À Bila Tserkva, en août 1941, les nazis hésitaient à massacrer un groupe d’enfants juifs, et laissaient les auxiliaires ukrainiens, tuer les enfants à leur place. Les Américains qui ont toujours eu beaucoup de complaisance avec les nazis, au point de les recycler massivement après la défaite de 1945, font semblant de ne pas connaître ces réalités. Mais c’est bien d’une continuité dont il s’agit, l’Ukraine s’est construite sur un fond idéologique antisémite puis ensuite antirusse. Petlioura d’ailleurs entretenait volontiers la confusion pour ses combats entre Juifs et Bolchéviques, ce qui lui permettait d’obtenir de l’argent et des soutiens militaires de la part de l’Occident. Avec Zelensky les choses n’ont pas beaucoup changées, sauf que les Ukrainiens ne mettent plus en avant leur antisémitisme natif et qu’il peut mettre en avant des origines juives qui pourtant ne trompent personne quant à ses intentions.
Septembre 1919, après le massacre de Fastov
Sholem Schwarzbard élevé pieusement dans le respect de la loi et de la religion rompit avec cette passivité, sa famille avait énormément souffert des pogromes à répétition. Il n’était pas le Juif de ce métal, il refusait le sort qui lui était destiné. De la même façon beaucoup de ses coreligionnaires se retrouvèrent du côté de la Révolution russe. Schwarzbard s’engagea du côté des socialistes, mais plutôt de tendances anarchistes. Il participa à la première révolution russe de 1905. Il participa aussi à quelques braquages de banque, ce qui le mènera naturellement à la case prison. Puis, la défaite consommée, sans argent, Il brûla le dur pour aller à Paris dans des conditions rocambolesques, il s’exila en France où il s’engagea dans la guerre contre les Allemands en rejoignant la Légion étrangère où il retrouva de nombreux Juifs qui s’engagèrent pour le pays de la liberté, contre le militarisme allemand. Il fut d’ailleurs décoré pour ses faits de bravoure face à l’ennemi et cela allait lui servir par la suite. Puis il revint en Russie, toujours pour aider à la révolution qui, il espérait, instituerait un nouveau régime politique plus égalitaire et paisible. Il devint le chef d’une brigade de cavalerie composée d’une centaine de Juifs. Mais rapidement il est déçu par l’autoritarisme du parti bolchévique et en 1920 il sera de retour à Paris, à Ménilmontant, où il va exercer son métier d’horloger.
Schwarzbard et sa femme Anna devant leur boutique au 87 boulevard Ménilmontant
A Paris il se rapproche des anarchistes, Makhno, Voline,
Emma Goldman, tous des déçus de la révolution russe et qui s’étaient eux aussi
exilés à Paris, pensant vaguement continuer leur combat à la fois contre le
capitalisme et contre les bolcheviques. Cette proximité intellectuelle devrait
suffire d’ailleurs à discréditer tous ceux qui défendent Petlioura et qui
tentent de discréditer Schwarzbard en le désignant comme un agent des
bolchéviques[5]. Toute
cette communauté anarchiste exilée dénonce d’une manière continue les exactions
du parti bolchévique. Elle rêve de revenir dans le jeu politique. Mais en
vérité les idées anarchistes avaient vécu pour de nombreuses raisons que nous
ne détaillerons pas ici, car il était facile de présenter la prise du pouvoir par
Lénine et par un parti centralisateur fort comme un succès. Schwarzbard
militait donc pour le pouvoir des Conseils ouvriers, ce qui l’avait séduit au
début des deux révolutions russes. Mais les Conseils ouvriers qui
représentaient une forme originale de pouvoir en dehors des partis et de leur
hiérarchie, une démocratie directe si on veut, n’existaient plus vraiment. Ils
avaient disparu de fait dès lors que Léon Trotski, un avocat bourgeois et aux
tendances dictatoriales[6],
s’était fait élire à la tête du Soviet de Saint-Pétersbourg. Les anarchistes
étaient donc orphelins de leur propre combat et cette défaite fut renforcée par
la fin de la révolution allemande de 1919, après la paix de Brest-Litovsk qui
s’apparenta à une braderie de l’Ukraine, quand les milices du
« social-démocrate » Noske la noyèrent dans un bain de sang.
Schwartzbard qui rêvait d’en découdre se retrouva à Paris sur la piste de Simon
Petlioura, lui aussi était en exil maintenant. Il décida de le tuer pour venger
sa famille et au-delà, se procurant un révolver, il l’abattît de plusieurs
balles dans le corps, exactement le 26 mai 1926, rue Racine. Il se laissa
arrêter, remettant son arme à un agent de police qui se trouvait sur les lieux,
et il y eut un retentissant procès qui, je crois, n’a pas d’équivalent dans
l’histoire.
Il revendiqua son crime, l’assumant en expliquant pourquoi
il avait voulu se venger, détaillant le rôle de Petlioura dans les pogromes qui
avaient fait des milliers de morts en Ukraine. Les témoignages, notamment sur
sa conduite exemplaire pendant la guerre contre les Allemands, lui servirent
pour se présenter comme un idéaliste épris de justice. Il fut acquitté, bien
que les Allemands toujours alliés avec les Ukrainiens antisémites aient
soi-disant dévoilé des preuves selon lesquelles Schwarzbard était un agent du
Komintern. Une rumeur dit que Beria avait avancé cette idée selon laquelle
Schwarzbard aurait été un de ses agents. Il n’y a aucune preuve de cela. En
outre la lecture de ce qu’il a écrit et détaillé sur la dictature bolchevique
dans Mémoires d’un anarchiste juif dément complètement cette assertion
loufoque, d’autant que ces textes très antibolcheviques n’étaient pas destinés
à la publication. Tout cela est très étonnant, comme si la justice française
approuvait les Juifs qui se vengeaient des exactions commises par les
antisémites !
Les parties civiles ukrainiennes avançaient avant le procès qu’ils prouveraient que Schwarzbard avait des liens directs avec les Bolchéviques, ils ne prouvèrent rien du tout. La partie adverse démontra au contraire que Petlioura n’avait plus aucune importance sur le plan politique et donc que Staline n’avait aucune raison de le faire assassiner. Quand Staline fait assassiner Trotski, il craint la montée en puissance d’une quatrième internationale, mais c’est aussi une manière de consolider son pouvoir en Russie, et donc que quel que soit le degré de cruauté de Staline il n’y avait aucun intérêt à l’assassiner. Et d’ailleurs Trotski le sait, il est protégé de jour comme de nuit. Ce n’est pas le cas de Petlioura qui se promène dans Paris comme s’il ne craignait rien. Le dernier point est que le tribunal de Paris considéra que Petlioura était un criminel, à la tête d’une bande d’assassins qui voulaient tuer des Juifs et violer leurs femmes, même s’il n’avait pas lui-même organiser les pogromes puisqu’il était non seulement le chef de l’armée ukrainienne qui se livrait à ce genre de crimes, mais parce qu’il s’était entouré, en tant que chef du jeune état ukrainien de pogromistes notoires. Quand les Ukrainiens d’aujourd’hui honorent sa mémoire, ils saluent de fait un vrai criminel, reconnut comme tel par un tribunal d’un pays démocratique en 1927, ils adhèrent de fait à un antisémitisme de tradition qui fut le socle de la formation de l’Etat ukrainien. Schwarzbard est considéré aujourd’hui comme un héros en Israël, ce qui est incompatible avec la réhabilitation de Petlioura par les autorités ukrainiennes.
Schwarzbard lors de son procès
Ce procès extraordinaire auquel toute la presse se rendit, eut des conséquences importantes. D’abord parce que c’est dans sa continuité que fut créé à Paris la Ligue contre les pogromes. Cette Ligue se transforma en LICA, Ligue Internationale contre l’Antisémitisme, et devint ensuite la LICRA, Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme. La LICRA protesta d’ailleurs en 2006 contre la cérémonie qui avait été autorisée en l’honneur de Petlioura sur la tombe du soldat inconnu. Cet épisode peu commenté donna lieu à un déferlement de mensonges ukrainiens et l’ambassadeur de ce malheureux pays, Youri Sergueïev, engagea une polémique avec la LICRA en avançant que c’était la propagande soviétique visant à discréditer le combat des Ukrainiens pour leur patrie[7]. Nous savons aujourd’hui à quoi nous en tenir sur les mensonges à répétition des Ukrainiens et de Zelensky. La LICRA eut une importance capitale, mais aujourd’hui, elle parait sans efficacité et sans trop de logique, une simple association où quelques bureaucrates prétendent enseigner la morale à tout le monde. Schwarzbard tenta ensuite de gagner la Palestine où il avait compris qu’un nouvel Etat juif était en construction. Il n’y arrivera jamais, il mourra à 51 ans d’une crise cardiaque en Afrique du Sud. Sa personne est considérée en Israël comme de première importance, car il fut toute sa vie l’exemple des Juifs qui ne se résignaient pas à subir l’oppression et donc qui relevait la tête. En dehors de cela Schwarzbard était un poète et il nous a laissé des poèmes plutôt mélancoliques. Il a laissé beaucoup d’écrits, mais plutôt disparates. Michel Herman les a regroupés et ordonnés dans Mémoires d’un anarchiste juif, dénonçant au passage la tradition antisémite de l’Ukraine, tradition qui se retrouve au pouvoir à Kiev, malgré la présence du fourbe Zelensky à la tête de l’Etat. En effet, on se rend compte qu’il y a une continuité fascisante en Ukraine, de Petlioura à Zelensky en passant par Stepan Bandera. C’est tout sauf un hasard si les Ukrainiens de Podolie et de la Volhynie se sont retrouvés en compagnie des nazis allemands, c’était la destinée de ce peuple violent et criminel depuis la nuit des temps. Les pogromes de Petlioura, de Grigoriev et de quelques autres préfiguraient clairement ce qui allait devenir la solution finale hitlérienne. Notez qu’à l’époque la France était considérée comme un grand pays, un modèle de démocratie, la saga judiciaire de Schwarzbard le prouve abondamment. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Puissance rabougrie, devenue sous la direction des présidents néolibéraux qui se sont succédés depuis 2007 une annexe lointaine de l’Empire américain, elle est rentrée dans le rang.
Ukrainiens fleurissant la
tombe de Petlioura à Paris au cimetière Montparnasse
Bibliographie
Samuel Schwarzbard, Mémoires d'un anarchiste juif,
préface de Michel Herman, éditions Syllepse, 2010. L’ouvrage de référence
sur Schwarzbard, une collection de textes qui retracent son parcours étonnant
depuis sa naissance, jusqu’à son procès. Toute la partie très critique sur
l’autoritarisme bolchévique ne laisse aucun doute sur ses motivations
anarchistes. Ses textes comme les témoignages qu’on a sur sa moralité ne
permettent pas de l’assimiler à un sournois agent du Komintern. Michel Herman a fait un gros travail de mise
en forme pour rendre accessibles ces textes, il est par ailleurs l’arrière
neveu de Schwarzbard.
Monique Slodzian, L'Ukraine depuis le procès
Schwartzbard-Petlioura (1927), éditions de la Différence, 2017. Monique
Slodzian est une des rares à faire le lien entre les pogromes en Ukraine au
début du XXème siècle et la guerre qui a été déclenchée en 2014
contre le Donbass, guerre qui s’est depuis transformée en un embrasement
mondial avec l’entrée en jeu de la Russie. Ecrit avant l’entrée de la Russie
dans la guerre, elle s’inquiétait à juste titre des commémorations que les
Ukrainiens s’autorisaient à rendre à des crapules antisémites et pogromistes.
Elle dresse le portrait d’un Petlioura opportuniste et louvoyant, près à vendre
un morceau de l’Ukraine aux Polonais pour asseoir son pouvoir sur une Ukraine
réduite. Un excellent ouvrage. Elle fait également litière de la calomnie qui
vise à faire de Schwarzbard un agent du Guépéou ou encore de Makhno un
antisémite. Monique Slodzian est par ailleurs la traductrice de certains ouvra ges de Zakhar Prilepine qu’elle a contribué à
faire connaître chez nous.
Rémy Bijaoui, Le crime de Samuel
Schwartzbard : l'affaire des pogromes, Imago, 2018. L’auteur
condamne le crime de Schwarzbard, et tente de dédouaner Petlioura de ses
responsabilités pogromistes. La documentation est faiblarde et de seconde main.
C’est une sorte de révisionnisme. Parmi les excuses qu’il avance c’est que
d’autres bandes que celles de Petlioura faisaient aussi des pogromes et que
sans doute ceux organisés par Denikine étaient encore plus sanglants. Il avance
également que l’Armée rouge aussi se serait livrée à cette sanglante comédie.
Mais il cite des témoignages qui disent l’inverse. Pour Makhno, il l’accuse
aussi sans le moindre début de commencement de preuve d’avoir été plus ou moins
responsables de pogromes. Mais Schwarzbard qui était bien plus qualifié que
Bijaoui sur la diversité des tendances révolutionnaires dans la Russie de 1917,
était lié à Makhno, ce qu’il n’aurait pas été si celui-ci avait été de près ou
de loin impliqué dans ces chasses aux Juifs.
Le
nom est parfois orthographié Schwartzbard, parfois Schwarzbard, et même dans
les journaux d’époque on trouve Schwartzbar.
[1] Zelensky
s’en est plaint souventes fois, exigeant que Tel Aviv lui fournisse des armes.
[2] Claude Wainstain,
« Petlioura et Schwarzbard », L'Arche
n°560, novembre 2004.
[3] Shlomo Aveniri, Arlosoroff, New York, Globe Weidenfeld, 1990. Certains pensent même que c’est Jabotinsky qui est à l’origine de l’assassinat d’Arlozoroff, sans qu’on en ait la preuve.
[4] Jeffrey Veidlinger, In the Midst of civilized Europe: The Pogroms of 1918-1921 and the Onset of the Holocaust, Metropolitan books, 2021.
[5] Toute la
rubrique de Wikipédia consacrée à Petlioura est mensongère et tend à
réhabiliter la mémoire de ce chef de pogromistes. L’argument fait de
Schwartzbard un homme de main de Moscou. Et je ne parle pas des autres fautes,
à commencer par les fautes d’orthographe qui sont la marque de propagandistes
ignares.
[6] Dans des
notes qu’on a appelées Le testament de Lénine, ce dernier demandait
avant de mourir d’écarter Trotski de la direction du parti bolchévique, le
trouvant trop bureaucrate et trop autoritaire. Il a été édité en français en
1947 par Spartacus, comme un supplément à la revue Masses de
tendance ultra-gauche.
[7] http://web.archive.org/web/20061123030940/http://www.amb-ukraine.fr/?id=29101
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