vendredi 25 août 2023

Lutte contre le réchauffement climatique et communication

  

La question n’est pas ici de discuter de la réalité du réchauffement climatique et de ses conséquences économiques, mais plutôt de l’inaction du gouvernement Macron en la matière. Le réchauffement climatique engendre une pénurie de ressources en eau, mais également l’épuisement programmé des ressources naturelles pèse sur la disponibilité énergétique. La surconsommation énergétique engendre également une pollution globale qui produit autant de nuisances. Si nous partons du constat que dans un monde fini, la croissance des dépenses en matière d’énergie est forcément limitée. La croissance économique de type capitaliste a toujours été fondée sur une énergie abondante et pas chère. Face à ce constat, alors il vient que les solutions à ce dilemme ne sont pas très nombreuses. On peut toujours rêver sur les énergies renouvelables et gratuites grâce à une évolution rapide des technologies. Mais ce n’est pas très sérieux, on voit bien que de transformer le paysage en champs de panneaux photovoltaïques ou d’éoliennes a rapidement des limites. Non seulement cela empiète sur les autres activités, mais cela introduit une laideur jamais connue auparavant dans l’histoire du monde, laideur qui rend la vie fade et sans intérêt. L’autre solution est la décroissance. Bien que ce mot ait une connotation subversive, parce qu’il remet en question l’organisation sociale récente des sociétés occidentales, c’est pourtant bien de cela qu’il s’agit. L’impuissance du gouvernement Macron est révélée par cette idée stupide selon laquelle il serait possible d’économiser l’énergie et donc de continuer le même chemin qu’antérieurement.    

Ce gouvernement vous parlera donc de l’urgence climatique. Mais comme il n’a strictement aucune capacité d’action sur le réel, il fait de la communication. Cette communication masque son incompétence et son inertie, mais elle profite aussi aux amis chargés de ces campagnes publicitaires. Comme on n’a pas vraiment de plan, on met l’accent sur la responsabilité des individus. On suppose que les individus tous seuls dans leur coin, démunis de tout, vont pouvoir compenser la gabegie par ailleurs des riches qui dépensent une énergie folle pour se déplacer – voyez Bernard Arnault et son jet – ou qui abusent des dépenses en eau pour entretenir la pelouse de leur golf. Un golf haut de gamme de 18 trous a une consommation moyenne de 5.000 m 3 /jour, ce qui correspond à la production nécessaire à la satisfaction des besoins d'une collectivité de 12.000 habitants. Le volume d'eau utilisé par les golfs rustiques est en moyenne de 3.800 m3/ha. Cette culpabilisation des plus démunis si elle sert à masquer les dégâts que produisent les très riches sur l’environnement, est relayée de l’État central jusqu’aux collectivités locales. Elle laisse entendre que c’est de la responsabilité des individus que dépend l’avenir de l’homme à la survie de la planète. Cela laisse de côté l’idée de s’interroger sur un système politique qui a amené cette catastrophe. 

 

Cette campagne publicitaire est en décalage complet avec l’idéologie productiviste et consumériste. Elle épargne donc volontairement les plus riches qui peuvent continuer à jouer au golf, voler dans leur jet privé et naviguer dans leur yacht de vingt cinq mètres. Mais le message est très clair : à travers cette réclame pour la sobriété dans tous les domaines, on met en avant une sorte d’idéal de médiocrité de biens. L’idéal de médiocrité de biens désignait chez les économistes français du XVIIème siècle la volonté de ne pas accumuler et consommer des objets inutiles, et aussi l’argent bien entendu. Bien que les très riches n’aient jamais été aussi riches en France, ils se moquent bien de cette injonction et continuent de manière frénétique à accumuler des signes de richesse. La sobriété est bornée essentiellement aux plus pauvres qui doivent vivre comme des miséreux, compter l’eau de la douche, baisser la température du chauffage, et pour cela on leur demande d’acheter et de faire installer un thermostat ! Cette inversion des valeurs est une véritable révolution culturelle dans la mesure où on nous dit que la pauvreté est nécessaire. On a connu ce genre de discours sous l’Occupation. La propagande vichyste nous disait qu’il fallait en baver parce qu’on avait poursuivi un rêve hédoniste : c’était là notre punition quasi-divine. Après nous avoir dit qu’il fallait s’amuser, sortir, dépenser, on nous dit que l’immobilité, la sous-consommation c’est maintenant l’heure de nous serrer la ceinture.

 

Ce discours totalement mortifère est appuyé par un gouvernement qui n’a cessé de mentir sur tout et sur le reste. Cette campagne d’éducation n’est pas acceptée par les Français qui pensent qu’on se moque d’eux, et donc à l’inverse ils en tournent les principes en dérision. Cette démarche du gouvernement est très contre-productive. C’est à tel point que l’idée même que le réchauffement climatique serait d’origine humaine – liée à l’activité industrielle en fait – est de plus en plus contestée. Plus la publicité s’empare de ce thème et moins ce thème est crédible. C’est d’autant plus vrai que cette campagne de publicité est envahissante. S’affichant de partout, sur les abribus comme dans les réseaux sociaux ou sur les pages de publicité des journaux numériques, c’est une véritable pollution. Développée dans l’indifférence moqueuse de la population, elle est extrêmement coûteuse. Des millions d’argent public sont engloutis pour éduquer le peuple à fermer ses robinets, à éteindre la lumière quand il va se coucher. Malgré cette gabegie, il n’y a strictement aucun résultat. La baisse de la concentration de CO2 qu’on observe en Europe et particulièrement en France ne provient pas d’une moindre consommation des ménages, mais de la désindustrialisation du pays. En effet en achetant des produits fabriqués en Chine massivement, on exporte sa pollution, et ce pays peut être accusé ainsi de ne pas faire assez d’efforts pour restreindre ses dépenses d’énergie.

 

Ces campagnes de publicité sont fabriquées par des spécialistes de la communication qui les revendent à qui en a besoin pour laisser croire qu’il fait quelque chose de positif pour sauver la planète. À côté de l’État et des collectivités locales, on note que des entreprises utilisent le même genre de campagne de sensibilisation. Mais le but est un peu différent. Par exemple le groupe UEM (Usine Électrique de Metz) qui vend de l’électricité qu’il achète peu cher à EDF et qui la revend très cher à ses abonnés, tente par ce biais de faire croire qu’il est lui aussi pour la maitrise des dépenses énergétiques. Cette entreprise dont le capital est largement détenu par la ville de Metz a besoin de laisser croire qu’elle est aussi un service public, donc qu’elle participe à la politique du gouvernement. Les budgets sont conséquents, mais ce sont des budgets essentiellement publicitaires, des faux frais de gestion, comme pour Total qui sponsorise en même temps des campagnes  de presse pour accélérer la transition écologique, et des think tanks qui passent leur temps à expliquer que le réchauffement est un phénomène naturel contre lequel on ne peut rien faire et donc qu’en attendant la mort, il ne sert à rien de vouloir limiter la consommation énergétique. Pour preuve de sa bonne volonté, Total va montrer qu’il investit – grâce à ses superprofits – justement dans les énergies renouvelables. 

J’ai particulièrement apprécié dans le panneau ci-dessus l’idée de découper les tubes pour récupérer le produit ! Prendrait-on les citoyens pour des imbéciles à les entraîner dans des pratiques de rats d’égout ? Il semble bien que oui, d’une part parce que ces combines de pauvres, on les connaît et on les pratique depuis longtemps, et ensuite parce qu’on les entraine à adopter une conception de la vie sous surveillance : après tes heures de travail, tu dois t’amuser à trier tes déjà à vérifier ton électricité, si tu as bien refermé tes robinets pour qu’ils ne fuient pas, calculer combien de temps tu vas pouvoir rester sous la douche.  C’est un travail à temps plein que de gérer la pénurie !

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