vendredi 18 juillet 2025

De l’augmentation de la fortune des milliardaires en France et de ses conséquences


Si on suit le graphique ci-dessus on constate que les 500 plus grandes fortunes de France ont explosé en très peu de temps. Plus particulièrement, depuis que le fourbe François Hollande s’est installé à l’Élysée avec le peu de succès que l’on sait. En 2012, le Parti socialiste détenait l’intégralité du pouvoir en France. La Présidence, l’Assemblée nationale, le Sénat la quasi-totalité des Régions et des grandes villes. Le fourbe Hollande s’était fait élire sur le slogan « l’ennemi c’est ma finance ». Et puis comme on le sait, il avait choisi de prendre un secrétaire à l’Élysée, encore plus stupide et fourbe que lui, qui s’appelait Emmanuel Macron. Ce rappel est nécessaire pour expliquer que ce ne sont pas les lois naturelles de l’économie, le laisser faire, laisser passer, qui assure la fortune des personnes très riches. Entre 2012 et 2024, le PIB par habitant en France a augmenté de 18% environ, tandis que la fortune des 500 plus riches a augmenté de 450 %. Si la répartition de la valeur entre les plus pauvres et les plus riches était constante, si elle obéissait à des lois du marché, elle devrait progressait régulièrement et chez les riches et chez les pauvres. Souvent on entend dire que ceux qui critiquent les très très riches sont des jaloux et des aigris sans talent. C’est une idée stupide car sans la modification des lois en leur faveur la fortune des très très riches ne progresserait qu’au rythme de la croissance économique elle-même. Et donc il vient de ce raisonnement que l’accroissement sans précédent de la fortune des très très riches est le résultat d’une spoliation organisée par la classe politique. Ce n’est pas sans raison que le PS a l’image d’un parti de traitres et de fourbes. 

 

Mais ce qui est important c’est d’expliquer par quels mécanismes cette spoliation peut se réaliser. J’emploie le mot spoliation, parce que c’est un terme qu’emploient souvent les très riches quand on leur réclame de payer des impôts sur leurs revenus et sur leur fortune. La première constatation que nous pouvons faire est que l’enrichissement des plus riches s’est fait au détriment de l’État, c’est-à-dire de la collectivité. Dans le graphique ci-dessus on voit que la courbe de l’endettement de l’État suit exactement l’accroissement de la richesse des très très riches. Il s’agit donc d’un transfert de ressources publiques vers le secteur privé. Comment cela se peut-il ? En se justifiant de cette spoliation du point de vue de la théorie de l’offre, le législateur – depuis 2012 Macron, si vous voulez – a abaissé les impôts sur les revenus des plus riches et sur les entreprises. Regardons le graphique ci-dessous. On voit que les 37 000 foyers les plus riches payent très peu d’impôts sur les revenus réels et que cela n’est pas compensé par un impôt sur la fortune. Je rappelle que la taxe Zucman que la crapule du Sénat et de l’Assemblée nationale refuse frapperait 18 000 foyers, soit la moitié des très très riches. Évidemment si les très très riches ne paient pas beaucoup d’impôts sur leurs revenus, c’est parce que les revenus du capital ont été volontairement détaxés par Macron et son gang. Autrement dit depuis 2012, d’une manière rampante puis ouverte, on a abaissé les prélèvements sur les revenus et la fortune des plus riches au motif qu’ils investissent et donc qu’il faut leur faciliter la vie plutôt que de faciliter la consommation des plus pauvres qui gagnent à peine le SMIC. Également, on note que l’évasion fiscale est plus facile à organiser pour les très très riches que pour les petits salariés. Il y a deux sortes d’évasion fiscale, celle qui est identifiée comme une fraude à l’URSSAF de la part des entreprises et qui se monte à une quarantaine de milliards d’euros. Et celle qui résulte des jeux de placements financiers en Europe ou dans les paradis fiscaux, des entreprises ou des personnes qui gagnent des revenus importants en France mais qui déclarent leur siège au Luxembourg par exemple. Cette fraude fiscale est évaluée entre 100 milliards et 200 milliards. Elle est facilitée par la liberté de déplacement des capitaux mise en place au début des années quatre-vingts et qui a explosé avec la numérisation des transactions financières. Ce sont des sommes importants qui échappent au fisc et au fil du temps qui viennent gonfler, la fortune des plus riches. 

Regardons le graphique ci-dessous. Nous voyons que depuis le début des années quatre-vingts, la productivité globale des facteurs augmente plus vite que les salaires. Autrement dit que les entreprises spolient leurs propres salariés en capturant les progrès de la productivité. OXFAM avançait de 82% de la croissance revenait au capital et seulement 18% au travail. Une autre manière de le dire. Mais il y a pire. Depuis 2014 l’État français subventionne les entreprises. Ce qui veut dire qu’il n’a pas confiance dans les lois du marché. C’est ce qu’en 2014 on appelé le CICE – Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi – derrière ce vocable pompeux, se cache un transfert de ressources fiscales depuis 11 ans maintenant d’environ 20 milliards d’euros par an. Le CICE n’a jamais créé d’emplois, ni améliorer la compétitivité de l’économie française, mais par contre elle a creusé le déficit des finances publiques d’au moins 250 milliards d’euros ! Mais cela n’est pas tout. Alors que les déficits publics sont très élevés, l’État donne sans contrepartie environ 211 milliards d’euros aux entreprises[1]. C’est la somme que le rapport du Sénat a avancé pour l’année 2023. Quand ont dit que c’est « sans contrepartie » cela veut dire que ces « aides » sont distribuées non pas en fonction des besoins de la nation. Par exemple on pourrait donner des aides pour des secteurs stratégiques pour la France, ou donner des aides à des entreprises qui embauchent. Mais ce n’est pas le cas, ces aides sont une gabegie, même des entreprises qui débauchent et qui augmentent les dividendes distribués aux entreprises en profitent, comme Carrefour par exemple. Ces aides venant seulement accroitre les profits des entreprises sans aucune efficacité économique. 

C’est en réalité une logique de guerre de classes qui est à l’œuvre, le patronat étant à l’initiative de cette guerre contre les pauvres, Macron et son gang n’étant que les instruments de ce destin affreux. Le résultat saute clairement aux yeux. Alors que la croissance n’est pas au rendez-vous, que le nombre de faillites augmente, et que le taux de chômage évolue à la hausse. Il y a à l’heure actuelle près de 6 millions de personnes inscrites à France Travail, la nouvelle dénomination de Pôle emploi. Seules des arguties qui séparent les chômeurs en catégories A, B, C et D, permettent de masquer cette hausse[2]. Le résultat de cette politique de l’offre mise en place par Macron et Hollande depuis 2014 – mais avant les tendances étaient là – c’est qu’au fur et à mesure que la fortune des très très riches augmente, la pauvreté augmente ! C’est ce que montre le graphique suivant. Cet échec de la politique de l’offre – très prévisible en réalité – n’en est pas un. Le but de cette politique n’était pas d’améliorer la croissance et l’emploi en France, mais d’améliorer le rendement du capital apatride et d’augmenter la richesse des très très riches ! On dit souvent que Macron est une marionnette que les oligarques ont mis à ce poste pour défendre leurs intérêts, et vous remarquerez qu’Hollande comme Macron sont des Young Leaders. Ces deux canailles ont en commun d’avoir été formés outre-Atlantique au néolibéralisme et à rien d’autre. Regardons le graphique suivant, nous remarquons que l’accroissement du nombre de pauvres suit exactement l’évolution de l’accroissement de la fortune des plus riches. La politique de l’offre n’entraîne pas de ruissellement, mais c’est un jeu à somme nulle.  C’est un système de vases communicants. Autrement dit ce que ne gagnent pas les classes pauvres, c’est ce que gagnent les très très riches. Et ce transfert des ressources du secteur public vers le secteur privé est l’instrument de cette distorsion qui accroît les inégalités et nourrit évidemment le ressentiment. Cet appauvrissement relatif des plus pauvres est aussi l’appauvrissement pour ne pas dire l’effondrement des services publics en France. Les lois, notamment sur les exemptions de cotisations sociales sur les bas salaires ont engendré le déficit de la Sécurité sociale, déficit qui est un nouveau prétexte pour affaiblir encore un peu plus le système de remboursement des soins et celui de la retraite par répartition. Or, tout le monde sait, sauf les oligarques et leurs larbins, que de bons services publics, ce que l’ONU appelle les infrastructures, santé, transport, éducation, retraites, sont un capital nécessaire au développement économique. Ce n’est pas sans raison qu’en Occident la faible croissance, l’endettement extravagant, s’accompagnent d’un effondrement des services publics. 

 

À l’échelle du monde entier, le patrimoine des riches a explosé. La France est, après la Chine, le pays de l’OCDE où la fortune des très très riches a le plus augmenté ces deux dernières décennies. Et cet enrichissement éhonté s’est réalisé grâce à la loi. Malgré les crises, celle de 2008 dite des subprimes, celle de l’euro de 2011, celle du COVID en 2019, l’enrichissement s’est poursuivi, comme si les crises étaient le bon levier pour accroitre le pouvoir des oligarques sur notre pays. La fortune extravagante des  oligarques est le corollaire de l’effondrement de l’économie, autrement dit le resserrement des inégalités est un élément déterminant non seulement de l’harmonie sociale, mais aussi de la stabilité économique. L’Occident subit depuis la fin du XXème siècle des crises à répétition, sans même parler des crises sociales et écologiques. 

Si donc les transferts de fonds publics vers le secteur privé sont massifs et avérés, on peut en déduire en étant sûr de ne pas se tromper que l’enrichissement des plus riches est la cause des déficits aussi bien des collectivités publiques que de la Sécurité sociale. Il vient donc que demander des efforts « à tout le monde » comme le suggère l’ignoble Bayrou ou le comique de Bercy, Éric Lombard, relève de l’indécence. Il faut frapper à la source ceux qui ont profité de ce système comme nous n’avons vu ci-dessus. Nous avons vu que l’impôt sur les revenus était dégressif pour 37 000 foyers. La taxe Zucman est modeste, elle n'en frapperait que la moitié, 18 000. Elle rapporterait entre 20 milliards et 40 milliards par an, selon le taux d’imposition choisi[3]. Ces chiffres montrent qu’on peut facilement trouver de l’argent pour combler le budget – il manquerait 40 milliards d’euros pour ce faire – pour peu qu’on se donne la peine de les chercher. Sept prix Nobel d’économie ont défendu la taxe Zucman qui a été retoquée par la crapule du Sénat[4]. Le Sénat défend sa crapulerie en avançant comme Macron et Hollande les bienfaits de la théorie de l’offre, alors même que cette politique a prouvé qu’elle n’était pas adéquate, qu’elle avait échoué dans les grandes largeurs. Cet imbécile de Macron, cet irresponsable au sens clinique du terme, avançait au début de son mandat que grâce à sa politique de ruissellement il allait éradiquer et le chômage et la pauvreté. Or le taux de pauvreté comme on l’a vu n’a jamais été aussi élevé depuis trente ans ! Une performance pour Macron qui aura finalement échoué dans tous les domaines sauf celui d’enrichir ceux qui l’ont mis à ce poste. La taxe Zucman n’est pas une panacée. C’est un palliatif de première urgence et un coup de frein a une politique hostile à la nation. A côté de cela nous devons dans la perspective des élections de 2027, nous attaquer à d’autres mesures. D’abord augmenter les salaires. En effet une hausse générale des salaires aurait de nombreuses vertus, car en rattrapant un peu le retard pris dans le partage de la valeur depuis quarante ans, on relancerait le pouvoir d’achat, la consommation, mais aussi on renflouerait les caisses de la Sécurité sociale et donc des retraites. On pourrait s’y prendre avec un coup de pouce au SMIC par exemple car de nombreuses conventions collectives sont indexées sur sa valeur. Évidemment une hausse générale des salaires, et donc de la consommation, entrainerait des conséquences néfastes sur la balance commerciale qui est déjà très mal en point. Autrement dit, il faudrait pour que cela fonctionne sortir de l’Union européenne et de l’euro, revenir au franc et agir à la fois sur le contrôle des importations de marchandises et sur le contrôle des exportations de capitaux. Je ne vais pas épiloguer longtemps sur cette question, mais une sortie de la France de l’euro ferait chuter la valeur de cette monnaie et faciliterait le retour vers une stabilité du franc à moyen terme. En outre une sortie directe de l’euro et de l’Union européenne rapporterait directement au budget de la France au moins 10 milliards d’euros. Je résume dans le tableau suivant mon calcul grossier qu’on devrait affiner bien entendu, notamment parce qu’il ne prend pas en compte un retour de la croissance. Il donne seulement l’idée des pistes qu’il faut suivre pour arriver assez rapidement à une gestion plus saine de l’économie, à une diminution de la dette publique et à une amélioration du partage de la valeur. C’est bien à cela que doit nous mener notre guerre contre les oligarques qui nous ont précédemment ruinés. Non ce n’est pas une question de jalousie ou de vengeance, c’est une mesure de salubrité publique. 



[1] https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/07/08/la-commission-d-enquete-sur-les-aides-publiques-aux-entreprises-calcule-qu-elles-ont-atteint-au-moins-211-milliards-d-euros-en-2023_6619946_3234.html

[2] https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/les-demandeurs-demploi-inscrits-france-travail-au-4e-trimestre-2024#:~:text=Les%20demandeurs%20d'emploi%20inscrits%20%C3%A0%20France%20Travail%20au%204e%20trimestre%202024,-27%20janvier%202025&text=Au%204e%20trimestre%202024%2C%20on,7%20%25%20sur%20un%20trimestre).

[3] https://www.lemonde.fr/politique/article/2025/06/12/la-taxe-zucman-sur-les-ultrariches-a-ete-rejetee-par-le-senat_6612580_823448.html

[4] https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/07/07/avec-l-impot-sur-les-ultrariches-la-france-peut-montrer-la-voie-au-reste-du-monde-le-plaidoyer-de-sept-prix-nobel-d-economie-pour-la-taxe-zucman_6619619_3232.html

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