Bayrou n’est pas très intelligent, c’est bien connu, mais il a des conseillers qui se croient plus malins que lui et qui vont l’aider à passer le cap difficile du vote du budget. On a pris note le 15 juillet des grandes lignes de ce plan pour générer des économies de près de 44 milliards d’euros. C’est sans surprise. Globalement on a souligné que c’était évidemment encore les plus pauvres qui allaient régler la note salée. Comme on le constate, on ne touchera ni à la fiscalité des plus riches, ni aux dépenses augmentées pour l’armée et ni bien entendu aux contributions pour l’Union européenne. Ce qui veut dire que ce plan appauvrira les plus pauvres, et ne touchera pas les très très riches. Bien évidemment tandis que les oppositions s’égosillaient à dénoncer cette saloperie de la droite extrême qui va sans doute aggraver la récession et le chômage, le patronat par la voix du MEDEF mais aussi de la petite crapule d’Amir Reza-Tofighi, « président » de la CPME qui applaudissait. Les « oppositions » ont bien entendu hurlé, dénonçant une déclaration de guerre de classes, même le PS a dit que cela était inacceptable. « Si l’on cumule gel des prestations, des retraites et du barème de l’impôt sur le revenu, les revenus des ménages pauvres baisseraient plus, en proportion, que ceux des plus riches. Ils seraient donc davantage mis à contribution », décrypte Pierre Madec, économiste à l’OFCE. « Comme rien n’est prévu pour renforcer la taxation des revenus financiers et que la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus concerne très peu de ménages, les inégalités devraient augmenter. » Faire payer les pauvres c’est la passion de l’extrême-centre, ce ramassis de fainéants qui n’a jamais travaillé à autre chose qu’à faire les couloirs pour obtenir bandes et prébendes. Il y a encore plus grave c’est que ce plan d’austérité à la Bayrou dont ni le montant ni la méthode ne semblent indispensables va tuer le peu de croissance qu’il y a encore, aggravant le chômage et ruinant les entreprises du commerce. C’est d’autant plus sûr que cet imbécile de Macron vient d’alourdir le fardeau en rajoutant quelques milliards de plus pour les dépenses militaires.
Et donc on a rajouté la suppression de deux jours fériés, le Lundi de Pâques, important pour les catholiques et le 8 mai, symbole tout de même de la lutte contre les nazis, mais aussi symbole de la naissance du modèle français de protection sociale du CNR que la crapule politicienne veut détruire complètement. Ces deux jours de travail gratuits supplémentaires renforcent la baisse relative des salaires qui a conduit à l’augmentation du taux de pauvreté en France. Passons sur l’ubuesque taxe sur les petits colis qui pénaliserait par exemple les petites gens qui gagnent un peu d’argent en revendant des objets d’occasion sur Vinted, sur le bon coin ou sur Rakuten. Il faut comprendre que ces deux jours ce n’est pas sérieux, ils sont là uniquement pour donner du grain à moudre au Rassemblement National. En effet ces deux jours ont été la mesure phare le plus dénoncée de ce plan crapuleux. La gauche va évidemment proposer et voter la censure, mais celle-ci ne peut être votée qu’avec les voix des députés du Rassemblement National. Autrement dit le gouvernement de Bayrou n’existe que par le bon vouloir du RN et de Marine Le Pen. Et donc tout le monde à compris que ces deux jours fériés supprimés seraient l’enjeu des négociations entre le RN et Bayrou. Bien entendu la base du RN est pour la censure de ce gouvernement de clowns, mais les partis de droite comme de gauche craignent d’aller aux élections en cas de nouvelle dissolution. Ils se préparent pour 2027, et ne veulent pas être dérangés dans leurs préparatifs. Peu importe que Bayrou soit encore moins populaire que Bayrou, ce qui importe n'est pas de prendre le pouvoir, mais de gagner quelques députés de ci de là de façon à exister politiquement. Dans la situation difficile et bloquée de cette forme de tripartition de l’Assemblée nationale ni le RN ni la gauche très divisée ne peuvent gagner le pouvoir, et d’ailleurs qu’en feraient-ils ?
Je peux évidemment me tromper des phénomènes inattendus peuvent changer cette donne, mais mon hypothèse est que le RN se couchera et sauvera Bayrou à la rentrée de septembre. Si ce plan est globalement voté avec quelques petits aménagements pour que le RN sauve la face, cela voudra dire qu’on avalise l’idée que ce sont les dépenses publiques qui ont trop augmenté. Donc que ce sont elles qui sont à l’origine des « dérapages » budgétaires macroniens. Mais en vérité comme le démontre rigoureusement un travail de l’OFCE[1] l’origine de l’endettement excessif des finances publiques de la France, ce n’est pas l’excès de dépenses publiques, celles-ci représentent une part constante aux alentours de 23%, mais la baisse des prélèvements obligatoires sur les personnes très très riches, et sur les entreprises. L’idée générale avance par cette crapule de Macron est qu’une baisse des prélèvements obligatoires engendrerait des hausses d’investissements qui à leur tour tirerait la croissance et l’emploi. Or cela ne s’est pas produit et c’était tout à fait prévisible. Il vient de cette analyse que ceux qui fait exploser la dette publique depuis au moins 2014 – date à laquelle le médiocre macron fut nommé par Hollande à la tête du ministère de l’économie – veulent maintenant faire payer leurs errements par ceux qui n’y sont pour rien ! En vérité tout cela était prévisible et n’avait qu’un seul but détruire le système de protection sociale français et abaisser les salaires indirects. Bayrou nous dit qu’il faut faire 44 milliards d’économies, mais il oublie de nous dire quel a été le coût du CICE, puis sa transformation en une baisse pérenne des cotisations sociales. Celui-ci s’est élevé à plus de 200 milliards d’euros ! C’est-à-dire à cinq fois plus que ce que demande Bayrou pour améliorer son budget. Il faut comprendre que ces 200 milliards octroyés aux entreprises sans que cela ait quelque utilité pour la croissance et pour l’emploi, c’est un transfert des ressources publiques vers le secteur privé. C’est un détournement de fonds au détriment des salariés et c’est ce qui a permis aux très très riches de l’être plus encore.
Le graphique ci-dessus montre clairement que si les
prélèvements sur les ménages – sauf les ménages les plus riches – sont globalement
augmenté, ils ont été drastiquement abaissés pour les entreprises, ce qui n’empêche
pas les jérémiades du patronat pour obtenir encore plus d’abaissement de ces « charges »
qui en réalité sont une forme de salaire indirect. Chaque fois qu’un
gouvernement baisse « les charges » en réalité il abaisse les salaires.
C’est la marque d’un gouvernement de droite ou néolibéral. Les gouvernements
dits de gauche qui se sont livrés à cette fantaisie, sont en réalité des
gouvernements de droite, et au premier chef, les gouvernements qui ont sévi
durant le misérable mandat de François Hollande. Ils sont la marque de l’échec
depuis quarante ans de la politique de l’offre qui est en réalité une politique
de prédation et de spoliation du bien public. Il faut rappeler ces vérités
élémentaires, l’économie c’est un circuit, un système de vases communicants, ce
qu’on donne d’un côté, il faut bien l’enlever de l’autre. La théorie de l’offre
est une absurdité dont le manque de rationalité a été démonté déjà au début du
XIXème siècle. C’est d’ailleurs pour cela que l’ouverture des frontières
tous azimuts ne peut mener qu’à l’appauvrissement de tous.
En voici une autre preuve. Dans cet autre graphique nous
voyons une hausse constante des subventions aux entreprises, elles atteignaient
en 2024 211 milliards d’euros ! Cela s’est clairement accéléré avec Macron
à partir de 2014. Cela appelle deux remarques : d’abord que cet argent qu’on
donne d’une manière ou d’une autre aux entreprises – les plus grosses en
touchant la plus grande part – montre que nous ne sommes pas dans une économie
de marché, mais dans une forme de capitalisme bureaucratisé où le patronat
travaille de conserve avec les hommes politiques qui sont leurs affidés. Ensuite
bien sûr que cet argent qui a été donné aux entreprises, le plus souvent en dépit
du bon sens et sans contrepartie, c’est de l’argent qui manquera pour les
infrastructures de base, l’éducation et la santé par exemple qui, comme on le
sait, contribuent indirectement à la création de la richesse.
Le cuistre Bayrou qui ne sait pas ce que c’est que de travailler
pour produire quelque chose nous dit qu’il faut travailler plus pour produire
plus. Mais son plan d’austérité va produire exactement le contraire de cet
objectif. Dans une conjoncture difficile où la consommation est déjà en berne,
où les investissements sont à la traine, et qui a vu une explosion des
faillites dans la première moitié de l’année 2025, cette nouvelle ponction sur
les revenus des retraités et des petits salariés va encore rabaisser le niveau
de la consommation, autrement dit cela va engendrer une récession de grande
ampleur et une montée du chômage. Comment voulez-vous faire travailler plus les
salariés dans une conjoncture économique complètement dégradée ? Il y a à
l’heure actuelle une montée du chômage, et plus de six millions de personnes
inscrites à France travail[2].
Bien entendu les plus riches ne sont pas concernés par ces fantaisies
budgétaires. Par contre ce plan maudit propose un nouvel abaissement de la
santé publique en France en déremboursant tel ou tel type de traitement,
notamment en ce qui concerne les maladies de longue durée ! On se demande
quel est l’avenir des grands plans annoncés à grands coups de trompette par Macron
et pour l’éducation et pour la santé qui apparaissent dans cette première
approche du budget complètement sacrifiés… s’ils n’ont jamais existé ailleurs
que dans le cerveau malade de l’hôte de l’Élysée. Il y a à l’heure actuelle
plus de 15% de pauvres selon le journal Le monde, et ce chiffre est au
plus haute depuis 30 ans[3]. C’est
clairement le résultat de la politique macronienne lamentable depuis 2014. Or ce
sont ces mêmes canailles qui ont créé la dette et son explosion qui maintenant
nous accusent d’être fainéants et dépensiers.
Non seulement les aides sociales vont diminuer, mais en
outre Bayrou va s’attaquer aux allocations chômage. Ce qui veut dire que la
baisse des dépenses sociales – encore que les allocations chômage sont des compensations
pour lesquelles les travailleurs ont cotisé – va clairement aggraver les
inégalités sociales qui comme on l’a vu plus haut ont fortement augmenté avec
Macron aux manettes. Tout le monde est furieux sauf le patronat évidemment et
les lecteurs du journal Le point qui approuve l’abrogation du lundi de Pâques
et de la célébration de la capitulation de l’Allemagne nazie. Il est très
probable que la prochaine étape sera la retraite à 70 ans comme au Danemark,
histoire d’achever complètement le modèle social français. Tout cela va dans le
mauvais sens, et les conditions de vie des Français se détériorent de jour
en jour. Un chiffre qui ne trompe pas est celui de la mortalité infantile,
celle-ci augmente depuis 2012 ! C’est la conséquence de l’appauvrissement
des plus pauvres et du délabrement du système sanitaire.
[1] https://ofce.github.io/psmt/
[2] https://statistiques.francetravail.org/stmt/publication#:~:text=Les%20inscrits%20%C3%A0%20France%20Travail%20au%201er%20trimestre%202025.&text=En%20moyenne%20au%201er,C%2C%20D%2C%20E).
[3] https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/07/07/la-pauvrete-et-les-inegalites-au-plus-haut-depuis-trente-ans_6619650_3224.html
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