Le véritable exil n'est pas d'être arraché de son pays ;
c'est d'y vivre et de n'y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer, Edgar
Quinet.
Comme on le sait discuter de la question de l’immigration
est très difficile en France. Si on avance que l’immigration est un problème
pour les Français, on se fait bêtement traiter de zemmourien, comme si on avait
le choix entre soutenir les débilités de Zemmour dont le degré d’intelligence
est inversement proportionnel au bruit qu’il est capable de faire avec la
bouche, et la défense des immigrés avec des argument hétéroclites selon
lesquels, il faut aider ces pauvres gens qui risquent la mort pour trouver un
refuge et une vie décente, ou il faut aller chercher des travailleurs immigrés
pour continuer à payer des retraites, ou celle-là, les immigrés assurent une
diversité culturelle extrêmement « enrichissante », comme si le
melting pot américain était une réussite ! Aux Etats-Unis, plus on fait
d’effort législatif pour défendre les minorités ethniques, et plus la guerre
civile est à portée de main. On l’a encore vu il n’y a pas si longtemps avec la
mort de George Floyd et les violences qui s’en sont suivies. Mais cet
impossible amalgame culturel entre les ethnies est aussi à l’origine de la mode
stupide des WOKE qui finissent par se déclarer pour ce qu’ils sont, des
analphabètes qui camouflent leur ignorance derrière une fumeuse propagande
contre la pensée blanche et patriarcale, se proposant de brûler tous les livres
qui ne leur plaisent pas et qu’ils n’ont pas lus, ou encore de chasser manu
militari les professeurs qu’ils classent arbitrairement dans un camp qu’il
désigne comme mauvais. C’est une parodie du nazisme avec couleurs inversées.
Aux Etats-Unis on place volontiers les noirs en haut de la pyramide racialiste,
bien loin devant les malheureux Amérindiens qui pourtant ont été génocidés en
masse. Les Noirs sont ceux à qui on a fait du tort pour les siècles à venir. Mais
cette bêtise suggère aussi que les descendants d’esclaves qui ont beaucoup
soufferts – personne ne peut le nier – doivent maintenant recevoir les
dividendes de ces sacrifices et recevoir en prime l’onction du pouvoir sur le
reste de la population, tout en contrôlant ce que les blancs disent, font ou
pensent. En France cette forme de débilité est portée par des rejetons de
l’immigration qui ont trouvé ce curieux moyen pour se faire un nom dans le
cirque médiatique. L’immigration n’est pas seulement un business pour les
passeurs et les ONG qui draguent les subventions, c’est aussi une manière de
vendre des formes modernes de représentation de soi. Les porte-paroles de ce
mouvement en France sont Assa Traoré ou Houria Bouteldja, ou encore Rokhaya
Diallo, des femmes qui n’ont jamais travaillé de leur vie et qui sont
sponsorisées soit par Louboutin, soit par la maison Valentino, soit les deux,
appuyées par des journaux complaisants, notamment Time ou The New
York Times. Loin derrière suivent des clowns comme Sandrine Rousseau pour
alimenter ce cirque et alimenter aussi ce business. Mais en France ça prend
plus difficilement qu’aux Etats-Unis parce qu’il est évident que les immigrés
sont ceux qui ont quitté leur pays qui était devenu indépendant. Ils ont fui
l’Algérie non seulement parce que l’économie s’est effondrée après le départ
des Français, et ne s’est jamais redressée, mais aussi à cause du manque de
liberté. Les Algériens d’aujourd’hui sont assez peu crédibles quand ils annoncent
que leurs difficultés présentes sont dues au colonialisme français que la
plupart n’ont pas connu et qui a cessé il y soixante ans.
Le regretté Mezioud Ouldamer avait fait sensation dans les
milieux d’ultra-gauche par ses prises de positions sur la question immigrée en
France dans les années 80. C’est au point que certains auteurs
d’extrême-droite, comme Alain de Benoist avaient salué son ouvrage. En effet il
avait pris position contre la victimisation des immigrés, tout en renvoyant dos
à dos la posture fasciste anti-immigrée et la posture victimaire pro-immigrée.
Sa thèse centrale était la suivante, non les immigrés n’apportent rien à la
France, mais les Français sont déjà eux-mêmes en exil dans leur propre pays,
ayant été colonisés par la marchandise, et plus concrètement sur le plan
culturel par l’Amérique dans ce qu’elle a de plus détestable. Si bien que
l’immigration est aussi bien un cauchemar pour les immigrés qui sont rejetés,
mal payés et enfermés dans des ghettos, que pour les autochtones qui se sentent
agressés par leur présence, chassés de leurs quartiers et stigmatisés comme
jamais pour leur mauvaise humeur. Ouldamer qui s’inscrit dans la critique
post-situationniste du capitalisme crépusculaire et mondialisé, écrit des
lignes qui, déjà dans les années quatre-vingts, font état d’un grand
remplacement, seuls des imbéciles comme Hervé Le Bras
peuvent écrire sans rire que le grand remplacement est un fantasme, puisqu’en
effet si les immigrés ont une démographie de beaucoup plus dynamique que les
autochtones, il va de soit à terme qu’ils les remplaceront un jour. Une partie
de cette croissance démographique est interne, les immigrés sont plus féconds
que les autochtones, mais l’autre partie est externe, l’immigration est
alimentée en permanence par la fécondité des pays pauvres, notamment en
Afrique.

Prévisions de l’ONU, 2019, en
milliards
Mezioud Ouldamer est tout à fait conscient que l’immigré est
une sorte de marchandise, de faire valoir de ceci ou de cela. Cependant quand
ce livre a été écrit la question de l’immigration ne se posait pas comme
aujourd’hui, elle était abordée du point de vue du travail. C’était d’ailleurs
le sens de la lettre de Georges Marchais au recteur de la Mosquée de Paris
publiée dans l’Humanité du 7 janvier 1981. Il soulignait que la concurrence entre
les travailleurs français et les travailleurs étrangers était dommageable pour
les deux parties et que cela ne pouvait que profiter au patronat. Le thème des
étrangers volant le travail des Français était plus dominant que celui de
l’insécurité, mais au début des années quatre-vingts, on était dans une
situation très différente d’aujourd’hui sur au moins plusieurs points :
- d’abord il y avait encore des ratonades dans les rues de
Marseille ou de Paris, aujourd’hui c’est l’inverse, ce sont les blancs qui se
font attaquer dans les rues pour se faire dépouiller ou simplement
rosser ;
- ensuite les ghettos qui commençaient à se former dans les
cités HLM n’étaient pas tout à fait un ramassis de jeunes désœuvrés,
analphabètes et sans formation, sans possibilité de trouver un travail
- la troisième différence est que les immigrés et leurs
descendants n’avaient pas de représentants élus, de personnes issues de
l’immigration dans la police, dans la justice ou dans la médecine
- enfin, mais ce n’est pas de la moindre importance, le
principal des problèmes ne venaient pas des réfugiés, et les organisations
humanitaires n’étaient pas suffisamment organisées et financées pour tracer et
développer des routes pour les migrants, ce n’était pas encore un business vraiment
lucratif.
Ce phénomène assez nouveau a été encouragé par l’Union européenne qui encourage
les migrations en soutenant les ONG qui leurs viennent en aide, ONG qui
coopèrent comme on le sait avec la mafia des passeurs. Frontex dont la mission
était de protéger les frontières s’est trouvé en contradiction avec l’Union
européenne.
Paris et ses gratte-ciel
Cependant Mezioud Ouldamer qui nous dit être venu en France
pour son esprit frondeur et un certain art de vivre, pour son idéal de liberté,
constate que la France a été vidée de son essence même. Dans une vision
apocalyptique, il considère qu’elle a été colonisée par le mode de vie
américain et donc par la marchandise. Si bien que le corolaire de cette
proposition devient que les immigrés n’ont plus rien à détruire dans ce pays. Pire
encore ils sont venus pour découvrir un pays qu’ils croyaient prospère, ils
trouvent une France décomposée. Autrement dit la question des immigrés n’en est
pas une dans la mesure où le principal est la colonisation de la vie sociale
par la marchandise. Au mieux les immigrés participent de cette colonisation par
la marchandise, non seulement parce qu’ils abordent une position
consumériste, mais aussi parce qu’ils travaillent à la production de ces
marchandises – quand ils travaillent – et qu’en outre, ils sont des
marchandises eux-mêmes !
Les progressistes diront qu’Ouldamer parle d’une France qui
n’a jamais existé, c’est peut-être vrai, mais en vérité le mal est bien plus
profond que cela. En effet on peut toujours fermer la porte à l’immigration de
masse, si ça ne s’est pas encore fait, cela ne saurait tarder et commence
d’ailleurs à se faire. Mais il est plus difficile de retrouver un air
respirable, une eau potable et une nourriture saine. En ce sens les Français de
souche sont considérés par Ouldamer comme des immigrés de l’intérieur ! Face
à cette calamité qu’est l’immigration de masse, il y a trois attitudes, la
première est de penser que cette immigration sans fin produira une
créolisation bénéfique pour tout le monde, la position de Mélenchon ou de
Macron, ou encore de ceux qui veulent des migrants pour financer leur retraite.
Vu les tensions permanentes entre les différentes communautés, on peut être
certain du contraire. La seconde position est de croire qu’on peut restaurer
l’ordre ancien, c’est l’idée de Zemmour qui croit, ou fait semblant de croire
que le redressement de la France sera un retour aux « valeurs » du
pétainisme.

Migrants secourus en mer
Ces deux propositions étant aussi insipides l’une que
l’autre, il faut bien en choisir une troisième. Ouldamer ne croit pas qu’elle
puisse exister. C’est certainement sur ce point qu’il se trompe. Tout en
s’aggravant la question de l’immigration est devenue autre, au problème
démographique c’est ajouté un problème d’acculturation, et même s’il est vrai
que la culture française n’est même pas l’ombre de ce qu’elle a pu être par le
passé, il en reste peut-être quelques strates qui n’ont pas tout à fait disparues.
Les immigrés ne sont plus des travailleurs surexploités pour beaucoup, ils sont
devenus des âmes errantes à la recherche d’une raison d’exister avec des choix
contestables dans le banditisme la petite délinquance ou encore l’islamisme. Ces
choses là existaient déjà en 1986, mais c’était moins généralisé. Du reste dans
le langage courant on est passé de l’immigré au migrant. L’immigré est
peut-être une pièce rapportée dans le pays d’accueil, mais le migrant n’a pas
de chez lui, il ne sait où il posera un jour ses valises. Et d’ailleurs le plus
souvent de valises il n’en a pas. Les ONG ou Cédric Herrou a une plus petite
échelle en encourageant les migrants à venir sont doublement coupables, d’abord
de gagner de l’argent sur la misère,
mais ensuite d’entretenir cette misère parce que tôt ou tard il faudra bien
lâcher ces malheureux dans la nature. Cette situation infernale cessera bien un
jour et ce sera probablement la fin de l’Union européenne.

Migrants à Paris
Mais le migrant a une autre fonction qui n’est pas envisagée
par Ouldamer : il est là pour faire peur, s’il est utilisé en ce sens par
les partis de droite et d’extrême-droite, il fait reconnaître qu’il se prête
très bien à ce jeu. Il joue le jeu, se déguisant en guerrier pour le plus grand
plaisir de ceux qui mettent en place des lois répressives. Comme il y a une
chaîne plus ou moins avérée entre les migrations, l’islam, l’islamisme et le
terrorisme, il est assez facile d’instrumentaliser le migrant et ses
descendants. Car le migrant a beaucoup de descendants. Les bandes de racailles
qui se
Extraits :
Voici donc mon sujet : si la France existe encore, et si
les immigrés lui posent un problème, pourquoi ne règle-t-elle pas ce problème
de manière définitive, avec hardiesse, par exemple en les exterminant tous ? Ce
ne sera pas une nouveauté dans l'histoire qu'un peuple entreprenne de rayer de
la carte humaine un autre peuple, quand son intérêt le lui commande. Et à
l'inverse, ce qui vaut pour la France vaut également pour les immigrés, pour
peu qu'on regarde comme avérée leur présence et comme intenable leur existence
dans ce pays. Je traiterai d'abord des jugements couramment portés sur cette
question, en montrant leur égale vanité, quel que soit le point de vue auquel
on ait pu se placer pour les soutenir, et quel que soit le parti qui les ait
soutenus. Ce sera une entrée ne matière pour ensuite pouvoir reposer le
problème dans des termes plus appropriés. Après quoi il sera possible d'en
venir au coeur du problème : les immigrés existent-ils ? Et si oui, qui
sont-ils et que peuvent-ils devenir ? On verra alors si la France peut changer
leur condition, ou si les immigrés peuvent transformer la condition de la
France. Bien évidemment, le monde entier est comme cette France et si je
restreins mon propos à ce seul pays, c'est, d'une part, parce que j'y vis
moi-même aujourd'hui comme on l'a sûrement compris ; et, d'autre part, il m'a
paru que cette France est un territoire où l'on voit se poser les principaux
problèmes surgissant un peu partout ailleurs dans le monde.
Tocqueville, au demeurant penseur modéré pour son époque,
et très éloigné de tout éloge de la violence, en admet cependant les venus
d'accoucheuse brutale, mais efficace. Il note ainsi que la Révolution « n'était
que le complément du plus long travail, la terminaison soudaine et violente
d'une œuvre à laquelle dix générations d'hommes avaient travaillé. Si elle
n'eût pas eu lieu, le vieil édifice social n'en serait pas moins tombé partout,
ià plus tôt, là plus tard ; seulement il aurait continué à tomber pièce à pièce
au lieu de s'effondrer tout à coup. La Révolution a achevé soudainement par un
effort convulsif et douloureux, sans transition, sans précaution, sans égards,
ce qui se serait achevé peu à peu de soi-même à la longue ».
Combien y a-t-il d'étrangers de
fait en France ? (Et pas seulement par le statut juridique, la couleur, le faciès.) Il est évident qu'il y en a tellement qu'il faudrait plutôt se
demander : combien
reste-t-il de Français et où sont-ils ? Et
qu'est-ce qui caractérise maintenant un Français ? Combien
restera-t-il bientôt de Français ? On sait
que la natalité baisse. N'est-ce pas normal ? Les
Français ne peuvent plus supporter leurs enfants. D'où l'hypocrite indignation
qu'ils affichent lorsqu'ils voient des femmes d'autres nationalités être
si prolifiques. Mais cette haine affichée de femmes « qui accouchent comme des
chiennes »
ne cache que leur haine de l'enfance, de
leurs propres enfants. Ils sont si pressés
de s'en débarrasser qu'ils les envoient à l'école dès l'âge de 3 ans, et au moins jusqu'à
16, pour apprendre l'analphabétisme.
Non,
elle n'est pas tiraillée entre « tradition » et « modernité » ; elle a choisi de devenir « absolument moderne
» suivant le mot d'un de ces poètes, mais à rebours
de ce que celui-ci a pu vouloir dire. Elle ne se dépasse pas, elle veut paraître à hauteur du seul pays qui représente le dépassement moderniste,
l'Amérique. Et le prix à payer est simple, même s'il paraît élevé : la France
doit renoncer à elle-même, s'oublier, céder sans discussion sa réputation et jusqu'à ce nom de France. Elle
doit perdre jusqu'à ses vieux défauts,
jusqu'à son nationalisme, ou son chauvinisme national, peu importe le nom. Il va de soi que la
question de l'américanisation de la France n'a jamais été posée au peuple
français ; elle est passée par-dessus sa tête, comme un nuage empoisonné contre
lequel il ne pouvait rien.
Quand la France était un pays, ses habitants
un peuple, et ses institutions
l'œuvre de l'intelligence ; lorsque partout
dans le monde, où retentissait l'éclat de sa gloire, on enviait et copiait volontiers
ses mœurs, imitait ses révolutions et apprenait
ses lumières ; lorsque sa grandeur nationale reposait
sur de hauts faits et des principes véridiques et séduisait par tant de traits
universels, alors les hommes libres, ou ceux qui désiraient le devenir
trouvaient refuge dans ses villes et protection
sous ses lois. Et ceux qui s'y exilaient n'éprouvaient pas, ou
très peu, les peines de l'exil tant elles étaient adoucies par la
sensation d'être là comme chez eux. Cela suffisait
pour accueillir tous les étrangers qui fuyaient
les despotismes ou voulaient échapper aux persécutions. La France
avait un cœur plus grand que ses frontières. Ouverte à tous et
à tout, le genre humain
y avait ses ambassadeurs. Alors on ne jugeait pas la
France sur le nombre
d’étrangers qu'elle accueillait, mais par
la manière de les accueillir.
Où est-elle, cette France ?