mardi 28 février 2023

De la marchandisation de la littérature et de ses conséquences néfastes

  

Je me garderais de prévoir la disparition de la littérature, j’ai bien trop d’expérience pour cela. J’ai en effet beaucoup lu sur la disparition de l’art en général, pour avoir vu que cette idée était erronée, et qu’il est toujours possible que des formes qu’on croyait enterrées à jamais ressurgissent avec une vigueur nouvelle. Néanmoins, force est de constater que la littérature mise en avant aujourd’hui par un système éditorial de plus en plus travaillé par les techniques de marchandisation, ne présente plus guère d’intérêt. J’emploierais volontiers le terme de déclin pour désigner un affaissement généralisé, et non pour célébrer la disparition du sujet. Témoin, le récent prix Nobel décerné à la sinistre Annie Ernaux, ou encore la considération qu’on accorde à un médiocre technicien du porte-plume, Michel Houellebecq. Ces deux individus ont en commun d’abord un vocabulaire des plus maigres, une écriture plate et surtout des réflexions sur la vie, la mort, les règles, l’Islam ou autre chose qui ressemblent principalement à des propos d’après-boire, sans queue ni tête. Chez ces gens-là, l’esprit de finesse est totalement absent, bien moins drôles encore que des éditorialistes de plateaux télévisuels. J’avais déjà remarqué que les prix littéraires, véhicules essentiellement promotionnels pour les grandes surfaces, étaient d’abord une affaire d’actualité. Malheur à ceux qui ne collent pas à la rhétorique du journal de 20 heures ! Que ce soit l’Ukraine, le COVID ou le wokisme ambiant, ils ne font que répéter le spectacle des débats télévisuels[1]. C’est en ce sens qu’on peut prédire la fin d’un système. 

 

On peut repérer ce déclin de plusieurs manières, d’abord l’effondrement de la critique. Je ne veux pas parler de ses compétences ici, mais plutôt du fait qu’elle ne se saisit aujourd’hui dans les journaux et les magazines que des parutions récentes, et que plus personne ne la lit. Elle fait le buzz comme on dit. Ce faisant elle travaille à repousser les production littéraires d’hier et d’avant-hier, dans les recoins du passé des bibliothèques poussiéreuses, faisant comme s’il était plus juste et plus efficace de disserter du problème du jour avec Jean-Marie G. Le Clézio que de rééditer Homère, Villon Lautréamont ou André Breton. C’est ne rien comprendre à la littérature que de croire que la lecture d’Annie Ernaux ou de Michel Houellebecq collerait bien mieux à la réalité de notre vie quotidienne que Victor Hugo ou Dostoïevski. Le premier a écrit Les misérables, sujet d’actualité à cause de la paupérisation matérielle et intellectuelle de l’Occident et le second Crime et châtiment, titre tout autant d’actualité – interdit maintenant en Ukraine, bien entendu. Autrement dit la logique éditoriale pousse les écrivains à travailler hâtivement le problème du jour, remplaçant les journalistes – Houellebecq remplaçant les éditorialistes de feu Minute et Annie Ernaux le courrier du cœur d’une presse féminine qui serait vaguement de gauche – et les écrivains se soumettent à ce néo-naturalisme qui finit par ne plus parler de rien et surtout pas de la réalité sensible.  

Houellebecq a lancé une mode, dans ses romans-reportages il se targue de faire du copier-coller à partir d’Internet pour donner un accent de vérité, ce qui explique sans doute le peu de profondeur de son vocabulaire et les aigreurs de ses diatribes. Ses ouvrages pourraient tout à fait être produits par un logiciel du type ChatGPT. Soumission à cause de son sujet brûlant avait été un énorme succès, le public ayant passé outre le manque d’imagination et de savoir-faire de de son auteur. Mais le filon est aujourd’hui en train de se tarir. Le dernier ouvrage de Michel Houellebecq, Anéantir, parue au début de l’année 2022, a été tiré à 300 000 exemplaires, il n’en a vendu qu’un peu plus de la moitié[2]. Certes c’est un score encore très enviable, mais le fait qu’il ne fidélise pas sa clientèle est sans doute plus inquiétant pour lui : dépendant du système médiatique pour sa promotion, il devient un simple phénomène de mode comme des auteurs plus modestes, Joel Dicker par exemple, et bien moins régulier que Guillaume Musso, auteurs dont le système se refuse de parler comme s’ils étaient moins intéressants que Houellebecq et Ernaux. Il a beau multiplier ses interventions médiatiques, il a du mal à passer pour quelqu’un de sérieux, même avec la complicité intéressée et confuse des critiques et de Michel Onfray. 

Michel Houellebecq décoré de la légion d’honneur par Macron : bien fait pour lui  

Il faut dire que Soumission était déjà d’un ennui mortel sur 300 pages, mais que se farcir Anéantir, un pensum de 736 pages, a probablement dû dissuader les critiques les plus consciencieux d’aller jusqu’au bout. Car les auteurs d’aujourd’hui appliquant le principe de la concurrence vénérée dans la société néolibérale, retiennent la clientèle en tentant de l’occuper avec des gros romans qui assomment – Houellebecq, ou avec des publications tellement nombreuses qu’on ne pense même plus qu’il puisse exister d’autres écrivains – Annie Ernaux. C’est la technique des GAFAM sur les réseaux sociaux, occuper le client avec des publications qui l’intriguent et qui l’empêchent d’aller vaquer à des occupations moins mortifères. La limite de ces procédés publicitaires est qu’ils risquent de lasser. Il est assez probable que ces livres seront rapidement oubliés, sauf peut-être par les historiens des civilisations qui se demanderont comment la littérature a pu tomber si bas.

Donnons un exemple sidérant de la mauvaise écriture récompensée, celle d’Annie Ernaux dans Les années[3]. Il y a dans ce livre un passage qui fut très remarqué sur les attentats du World Trade Center, passons sur l’idée qu’elle défend, saluant l’exploit des islamistes d’avoir tué autant de personnes, c’est déjà bien moisie, mais le style est adéquat à la chose :

« … les tours jumelles de Manhattan s’effondraient l’une après l’autre, cet après-midi de septembre – qui était le matin à New York mais resterait toujours pour nous l’après-midi – comme si à force de voir les images cela allait devenir réel. On ne parvenait pas à sortir de la sidération, on en jouissait via les portables avec le maximum de gens[…] D’un seul  coup la représentation su monde basculait cul par-dessus tête, quelques individus fanatisés venus de pays obscurantistes, juste armés de cutters, avaient rasé en moins de deu heures les symboles de la puissance américain. Le prodige de l’exploit émerveillait. […]  On se souvenait d’un autre 11 septembre et de l’assassinat d’Allende. Quelque chose se payait ».

Elle utilise mal à propos le pronom indéfini « on », comme si quelque part elle avait honte de ce qu’elle racontait et qu’elle s’en tenait à s’agréger à un troupeau qui penserait comme elle. L’usage de l’imparfait est censé nous faire croire qu’elle n’est pas en reportage, mais en écriture, « quelque chose se payait », nous indique que cette femme cherche une vengeance comme si les milliers de morts du World Trade Center pouvait compenser l’horrible assassinat d’Allende. Comme si un écrivain était aussi un comptable ! Cette glorification maladroite du terrorisme n’a pas gêné les membres du jury du Nobel qui probablement ne l’ont jamais lue, et qui dans le même temps célébrait l’Ukraine et dénonçaient le terrorisme russe ! Les services de Gallimard, champions des prix Nobel, avaient bien travaillé. 

 

Jusqu’à une date récente, on raisonnait sur la littérature en termes d’Écoles ou de courants, tentant de les relier aux soubresauts de l’époque. On parlait du romantisme, du Dadaïsme, du Surréalisme, de l’existentialisme et même du Nouveau Roman, qui n’était pas bien nouveau en vérité. Bien entendu les critiques de profession qui donnent le la aux maîtres d’école, s’intéressaient plus à Robbe-Grillet et Nathalie Sarraute qu’à la Littérature prolétarienne qui pour eux n’existait pas en tant que couran. Cette littérature prolétarienne qui a pourtant été représentée par des écrivains aussi importants que Jack London, Jean Giono ou Kurt Hamsun, a toujours été systématiquement cachée aux yeux du public en tant que tendance des lettres modernes. Pourtant cette forme a influencé pour ne pas dire plus le petit-bourgeois Céline, et bien d’autres qui ont subi l’influence d’icelui. Mais enfin, jusque dans les années soixante la critique repérait un rythme dans la production littéraire. Avec le Nouveau Roman les choses ont changé, d’abord parce que cette forme nouvelle s’est coupée d’un public populaire qui, lui, préférait lire San-Antonio et les romans de la Série Noire. Dans la formation des tendances littéraires, la lutte des classes est décisive. Quand la bourgeoisie est en difficulté, elle adopte un ton plus critique face à la littérature bourgeoise, se reniant elle-même. Au contraire, quand elle se sent plus forte, elle tente de refermer la promotion de la littérature sur ce qui la représente le mieux, aujourd’hui Annie Ernaux et Michel Houellebecq qui en sont les deux faces, l’une représentant la fausse critique de la gauche boboïde et l’autre ses inquiétudes. Je parle ici de la littérature, celle que publie et promotionne le système décomposé de la critique, à travers ses articles ou les prix qu’elle décerne. De petites maisons d’édition qui ont moins de moyens continuent bien entendu un travail plus intéressant malgré les difficultés qu’elles ont à se rendre visibles, exigeant du le lecteur des envies de découvrir par lui-même de nouveaux continents. 

 

L’évolution de la politique éditoriale récente s’est faite en deux sens. Le premier est l’effacement de l’œuvre d’imagination, c’est-à-dire la création d’une histoire qui met en scène des personnages imaginaires qui prennent leurs aises avec le réel. L’écrivain d’aujourd’hui pour se donner un air de sérieux se transforme en documentaliste. Philippe Jaenada écrit des sortes de chroniques judiciaires, très documentées. Il refait des procès célèbres comme par exemple celui de Georges Arnaud qui, sous son véritable nom avait été accusé d’avoir assassiné sa famille[4]. Son idée est assez simple, il va s’efforcer d’innocenter les accusés, sans que le lecteur soit convaincu par ses plaidoiries, il agrémente cependant ses récits d’un ton relativement léger et ironique qui s’il déconcerte, semble montrer qu’il ne prend pas son travail au sérieux. Mais pour autant, malgré les tonnes de documents qu’il utilise, il n’est pas à l’abri des fautes graves d’interprétation, voir par exemple son récit tiré de la vie du bandit Bruno Sulak[5]. Cette veine est le pendant littéraire des émissions télévisées de Christophe Hondelatte, Faites entrer l’accusé. Dans le temps, ce genre de littérature populaire était réservé à des journalistes comme Paul Lefebvre ou à Pierre Bellemare, mais on ne se hasardait pas à les qualifier d’écrivains. Aujourd’hui on peut obtenir des prix prestigieux pour ce type de littérature.  Ce retour curieux d’un naturalisme sommaire qu’on trouvait désuet il n’y a guère, se retrouve par exemple dans la surproduction de romans qui prennent pour principe leur propre documentation sur une époque ou sur une vedette ayant réellement existé. Le personnage de Marilyn Monroe est très souvent convoqué, presque toujours pour le pire, mais c’est vendeur. Voici par exemple de Michel Schneider, Marilyn Monroe, dernières séances, Prix Interallié 2006, qui dans un volume de plus de 500 pages nous raconte les dernières années de l’actrice. Ou encore le plus médiocre Patrick Besson qui se croit malin en écrivant – avec les pieds bien entendu – un Marilyn Monroe n’est pas morte[6]. L’écrivain épuisant non seulement le lecteur, mais aussi le sujet en faisant semblant d’imaginer ce qui aurait pu arriver si… Mais sur la mise en scène de la vie sulfureuse de Marilyn Monroe, il y en a encore beaucoup d’autres, preuve qu’il s’agit là de choix éditoriaux conscients pour vendre du papier en exploitant le voyeurisme de la clientèle. La vedette de cinéma à l’ancienne fait beaucoup de succès, par exemple Jayne Mainsfield, la plantureuse star morte tragiquement dans un accident de voiture sert de support à un « roman » de Simon Liberati, Jayne Mainsfield, 1967, encore chez Grasset et qui recevra le Prix Fémina en 2011. Grasset devenant ainsi une sorte de France Dimanche sans illustrations magazine de l’ancien temps renommé pour ses ragots sur les personnalités plus ou moins à la mode. Traitant des derniers mois de cette vedette, on se demande s’il s’agit d’un documentaire au style le plus plat ou d’une fantaisie littéraire. Le même Simon Liberati coche bien d’autres cases de la mode littéraire malgracieuse, il fait dans l’autofiction en publiant Eva, cette fois chez Stock en 2015, où il raconte la vie intime de celle – Eva Ionesco – qui fut sa compagne et qui lui intenta un procès pour avoir parlé de leur intimité. Ce qui fait vendre… un peu. Puis il publiera une sorte d’autobiographie, toujours aussi pompeuse et mal écrite, Les rameaux noirs publié chez Stock en 2017 où il racontera son enfance. Qui peut s’y intéresser ? En posant cette question, on est obligé de convenir que cette méthode de travail ne convient qu’à un public limité, semi-instruit qui a hâte de consommer de la culture pour poser dans les dîners entre amis. La lecture n’est plus alors un plaisir solitaire, une nécessité, mais un instrument de compétition comme le suggérait Thorstein Veblen dans The Theory of the Leisure Class - An Economic Study of Institutions, en 1899.

 

L’exemple de Simon Liberati est intéressant justement parce qu’il passe du faux reportage – documenté principalement sur Wikipédia – à l’écriture de soi. Comprenant sans doute que ce sont les deux segments de marché qui plairont le plus aux éditeurs, à défaut de séduire le public, mais aussi parce que c’est le plus facile à mettre en musique. D’autres cependant prennent l’autofiction bien plus au sérieux, comme s’il s’agissait là d’une révolution fondamentale dans l’écriture. Par exemple Camille Laurens qui grâce à son petit succès dans ce domaine pourra accéder aux pages plus rémunératrices que ses romans. du Monde des Livres. Elle aussi a compris comment un réseau fonctionne, après avoir obtenu le prix Fémina en 2000 et le Prix Renaudot en 2002, elle s’est introduite comme membre du Jury Fémina et ensuite membre de l’Académie Goncourt. Son roman Fille, publié chez Gallimard en 2022, est à la fois de l’autofiction et une sorte de tract féministe. Certes elle écrit un peu mieux qu’Annie Ernaux, ce qui n’est pas bien difficile, mais justement en cherchant à compliquer la forme à travers des paragraphes compacts dont on ne comprend pas toujours la destination, ce qu’elle raconte devient totalement ennuyeux, comme une sorte de flux sans commencement ni fin. Camille Laurens est par ailleurs très impliquée dans plusieurs polémiques germanopratines, d’abord avec une concurrente, Marie Darrieussecq qu’elle accusait de plagiat psychique de son roman Cet absent-là, qui avait été refusé chez POL, mais qui avait publié Tom de sa rivale, sur le même sujet, la mort d’un enfant, drame que Camille Laurens a vécu réellement. Plus récemment, en 2021, elle a été accusée, en tant que membre de l’Académie Goncourt de pousser son compagnon, François Noudelmann pour qu’il obtienne le prestigieux prix. Il a été lui aussi publié par Gallimard, boutique où Camille Laurens a son rond de serviette, mais à qui échappe maintenant assez souvent le prix le plus prestigieux. On apprenait le 28 février 2023, que Christine Angot, écrivain dont on se demande à quoi il sert dans la vie, devenait membre du jury Goncourt[7]. On n’est pas bien, là, entre amis ? Ces petites anecdotes seraient sans intérêt, si ce n’est qu’elles dévoilent comment fonctionne le milieu éditorial assis le cul entre deux chaises, entre volonté de paraître et nécessité de vendre du papier imprimé en camouflant cette entreprise commerciale derrière la noblesse de la nécessité de se cultiver. 

 

Si on veut comprendre à quoi servent les prix littéraires et comment ils sont distribués, il faut lire l’ouvrage de Françoise Verny, Le plus beau métier du monde[8]. Certes elle n’est pas la seule ni la première à avoir mis au jour ce système, mais elle fut une actrice de premier rang justement dans ces petits tripatouillages. Cette femme intellectuellement médiocre, passée du parti communiste au statut de grenouille de bénitier, se flattait de faire des succès littéraires, autrement dit de vendre n’importe quoi dans les supermarchés de la culture. Elle nous expliquait donc comment on introduisait dans les jurys des membres qui lui seraient fidèles. Par exemple elle raflait toujours le prix Interallié, certes on ne se souvient pas de ses lauréats, mais en tous les cas elle vendait du papier. Elle était tellement peu finaude qu’elle trouvait du talent à Bernard-Henri Lévy. Elle se flattait d’avoir fait sa carrière ! Mais en décomposant ses méthodes et en les exposant au public, elle montrait surtout une connivence dans un milieu bourgeois dont elle faisait partie, un milieu salonard où se côtoyaient des politiciens, des pseudos intellectuels et des animateurs du show-business. Ce qui est sidérant c’est de voir que ce petit cercle qui monopolise les moyens de promotion du livre, finit par exclure la plus large partie des lecteurs de leur système. Autrement dit leur surexposition médiatique est inversement proportionnelle à leur audience réelle et donne une image fausse de l’édition et de la lecture. Toutes les données sur la lecture sont biaisées justement par cette question, qui décide qui sont les écrivains qui comptent ? Fort heureusement des écrivains font leur chemin sans cette foire. De la même qu’on ne doit pas confondre Zemmour avec de vrais historiens ou de vrais penseurs, on ne doit pas confondre les écrivassiers qui tiennent le crachoir dans les hebdomadaires bourgeois ou à la télévision, avec des écrivains intéressants. 

Les marchands de papier imprimé en représentation 

Comme on le comprend, c’est la logique éditoriale qui compte bien plus que les écrivains et ce qu’ils peuvent raconter. Les éditeurs sélectionnent et publient, en dehors de la renommée potentielle, de la capacité de passer à la télévision, en fonction de leurs goûts et aussi de leur capacité à lire. Leur degré d’ignorance, acquis sur les bancs d’une faculté quelconque est sans doute le guide le plus sûr. Leur cursus scolaire leur ôte tout degré d’autonomie dans leurs choix qui sont de plus en plus conventionnels. On privilégiera donc ceux qui sont capables de vendre parce qu’ils sont, le plus souvent pour des mauvaises raisons, médiatisés et médiatiques. Les gros vendeurs sont aussi de grandes gueules. Virginie Despentes par exemple qui écrit ses ouvrages sans doute en recopiant des bribes de conversation sur les réseaux sociaux, a une capacité incroyable à dire n’importe quoi pour amuser le tapis. On se souvient que dans une tribune publiée dans l’ignoble Inrocks[9], cette décervelée se prenait à déclarer son amour pour les assassins du Bataclan :

« J’ai été aussi les gars qui entrent avec leurs armes. Ceux qui venaient de s’acheter une kalachnikov au marché noir et avaient décidé, à leur façon, la seule qui leur soit accessible, de mourir debout plutôt que vivre à genoux. J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage. J’ai aimé aussi leur désespoir. Leur façon de dire – vous ne voulez pas de moi, vous ne voulez pas me voir, vous pensez que je vais vivre ma vie accroupie dans un ghetto en supportant votre hostilité sans venir gêner votre semaine de shopping soldes ou votre partie de golf – je vais faire irruption dans vos putains de réalités que je hais parce que non seulement elles m’excluent mais en plus elles me mettent en taule et condamnent tous les miens au déshonneur d’une précarité de plomb. […] Je les ai aimés dans leur maladresse – quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant « on a vengé le Prophète » et ne pas trouver le ton juste pour le dire. Du mauvais film d’action, du mauvais gangsta-rap. Jusque dans leur acte héroïque, quelque chose qui ne réussissait pas. Il y a eu deux jours comme ça de choc tellement intense que j’ai plané dans un amour de tous – dans un rayon puissant. »

Le plus sidérant n’est pas le message répugnant qu’elle écrit pour faire le buzz, mais le fait que certains croient qu’il soit intéressant de la lire. Libération publia ensuite une tribune où cette même Virginie Despentes dénonçait les violeurs au moment des César[10]. Il est facile de dénoncer d’un côté cette mansuétude ignoble pour des terroristes qui sont considérés comme des victimes et de l’autre cet acharnement à poursuivre des présumés violeurs. Tout cela n’a rien à voir avec la littérature. Cependant comme on le comprend, ce n’est pas une tactique hasardeuse, mais une manière publicitaire hypocrite de se surexposer sachant que ses propos immondes vont faire hurler et la faire passer du coup pour une rebelle. Cela fait partie du métier d’écrivain d’aujourd’hui, de façon à augmenter sa visibilité. Ce n’est évidemment pas de cette manière que les éditeurs découvriront un nouveau Lautréamont – qu’aucun éditeur n’a jamais découvert d’ailleurs et c’est tant mieux pour lui – ou un nouveau André Breton. On lit encore aujourd’hui Rutebeuf ou Villon avec plaisir alors que plus personne ne s’intéresse au faux poète Saint-John Perse qui sous un autre nom oublié était aussi un agent des Américains !

On publie aussi les clowneries de Yann Moix qui raconte sa vie gémisseuse dans Orléans – Grasset, 2019 – comme on publie les imbécilités toutes plates de Zemmour. Ce n’est pas la qualité littéraire ou l’intérêt du roman qui compte, mais la capacité de l’individu à faire le buzz dans des veines polémiques. Yann Moix, tout comme Michel Houellebecq, noircit son enfance et sa parentèle, ce qui lui permet de repasser encore à la télévision pour répondre à ceux qui ont dénoncé ses accusations calomnieuses. Pour ces écrivains issus d’un milieu petit-bourgeois, raconter sa vie de misère, c’est une manière de se décerner un brevet de « rebellitude ». L’écrivain d’aujourd’hui est un bon véhicule, c’est un amuseur sans conséquence qui ne dérange personne et qui peut être invité chez Hanouna. Au nom d’un livre ou deux qu’il a écrit, on lui demandera son avis sur tout et sur n’importe quoi, la Guerre en Ukraine, le prix du gaz ou la disparition programmée des espèces animales. L’important n’est pas qu’il sache écrire, ou qu’il ait quelque chose à dire, mais qu’il ait la capacité d’accaparer la parole devant un parterre d’imbéciles qui ne l’ont pas lu, mais qui hocheront la tête en cadence devant les propos de café de commerce qu’ils nous assèneront. C’est la rançon des nouvelles technologies qui a modifié la diffusion, et par suite la fabrication des livres. C’est bien là le cœur du problème. 

 

Jusqu’ici nous avons parlé des écrivains qui ont pignon sur rue, qu’on fait mine de prendre au sérieux, mais même les gros vendeurs de cette catégorie boursoufflée, ce ne sont pas ceux-là qui font travailler le plus les libraires. Des écrivains comme Guillaume Musso, Joël Dicker, déjà cités ou Marc Lévy, vendent beaucoup, mais pourtant on fait mine de les croire moins intéressants que ceux du premier rang qui concourent pour des prix qu’on pense prestigieux. Pourtant ils écrivent aussi bien qu’eux et ne sont pas moins ennuyeux. Leur défaut est de travailler l’histoire à l’ancienne, avec un début, un développement et une fin et d’éviter les fautes de grammaire. Récemment on a appris le décès de Françoise Bourdin, elle a vendu des quantités de livres bien plus importantes que Michel Houellebecq et Annie Ernaux réunis. Mais personne n’en parle, aucun prix ne lui a été décerné. Je ne veux pas dire qu’elle était meilleure que ceux-là, mais seulement qu’elle était ostracisée au motif qu’elle n’était pas du milieu germanopratin. C’est évidemment le problème de la littérature populaire qui se fabrique avec bien moins de prétention. Entre la Libération et la fin des années soixante, la littérature populaire, notamment les romans policiers, a effectué une longue marche pour acquérir droit de cité. Il était mal vu de lire San-Antonio, James Hadley Chase. Et puis les barrières ont sauté. On a enfin reconnu l’importance de tout ce pan de la littérature qui a contaminé la haute littérature. Mais nous avons maintenant l’impression que ces barrières se sont de nouveau dressées pour exclure une littérature moins bourgeoise de la devanture des librairies. Malgré la prétention de cette littérature boursoufflée et prétentiarde, force est de constater qu’elle travaille beaucoup moins la langue que la littérature populaire, que ce soit au niveau du vocabulaire utilisé ou du rythme propre. Des rangs de ces nouveaux courants littéraires dont on parle aujourd’hui, il n’a pas émergé un Giono, un Boudard ou un Frédéric Dard qui n'étaient pas passés par une faculté de lettres, et qui venaient de milieux populaires. Il est très probable qu’aujourd’hui ceux-là n’arriveraient pas à la notoriété. Il est bien loin le temps où Alphonse Boudard pouvait publier une longue recension sur le dernier roman de Frédéric Dard dans Le monde. 

Didier Eribon, Annie Ernaux et Edouard Louis, têtes de gondole de la littérature gémisseuse 

Il ne suffit pas de parler de soi, comme si c’était un sujet intéressant, pour attirer le chaland. Il faut donc créer et promouvoir une littérature qui plaise à un public bourgeois et semi-instruit et qui en même temps mette en scène une misère sociale. Des écrivains comme Annie Ernaux ou Edouard Louis, se servent de leurs origines sociales non seulement pour dire qu’ils ont beaucoup souffert de venir d’une classe inférieure, mais qu’ils sont représentatifs de l’histoire qui s’avance. Donc ils trimbalent une douleur individuelle qui se traduit dans la honte de leurs origines, ils font semblant de croire que cette douleur n’est pas le résultat d’une névrose personnelle, mais qu’elle possède une dimension universelle qui les autorisent à parler d’autorité sur tout et n’importe quoi, justifiant leur pratique éditoriale par un militantisme benêt et décoratif. Ayant honte d’être des transfuges de classe, parce qu’ils ne savent rien faire d’autre, ils ont honte d’avoir honte et même sans doute d’exister. Cette misère intellectuelle étalée à la une des journaux bourgeois – cette mise en spectacle – n’est pas une prise de distance d’avec la fonction d’écrivain, mais une justification de leur position dans le commerce des lettres. C’est en réalité un élément de promotion commerciale que de mettre en avant une souffrance individuelle qui prend dans un élan de narcissisme obtus une dimension planétaire. L’escroquerie intellectuelle ne provient pas de leur médiocrité, ni du manque d’intérêt de leur prose, mais de poser en même temps au théoricien de la littérature et au maître à penser. Cette prétention leur permet d’ailleurs de dire que le style n’importe pas que seul le message vaut. En réalité la pauvreté du style – c’est frappant chez Annie Ernaux – équivaut à la pauvreté du message qui ne s’adresse qu’à un public de consommateurs identique à ce que le vulgaire nomme « la gauche bobo », cette fraction de la bourgeoisie cosmopolite, européiste et finalement acquise à l’économie de marché qui les a faits riches ! 

 

Voici maintenant un écrivain élevé chez les Jésuites, par la Conférence Olivaint plus précisément, une boutique pro-européenne, donc dans la droite ligne du Vatican qui depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale avait poussé au recyclage des pétainistes et des nazis[11]. Le macronien Erik Orsenna, qui jadis était mitterrandien, un social-traitre donc, suppose que l'oligarque Bernard Arnault est meilleur que Bolloré ! Et pour nous en convaincre, il écrit un livre à charge sur le second, sous la forme d’un roman, Histoire d’un ogre, publié chez Gallimard. Comme on l’a vu plus haut cette maniaquerie de substituer une enquête journalistique à la fiction est à nouveau à l’œuvre. On reconnait dans cette entreprise son caractère louvoyant, macronien donc, en tapant sur Bolloré qui est une cible bien facile, tant ce capitaliste d’aujourd’hui est ignoble, il attirera le public moralisateur du Monde et de Télérama. Mais en ne tapant que sur celui-là, il protège de fait les autres milliardaires qu’il se plait à fréquenter. Ce type était déjà sous le nom d’Éric Arnoult un médiocre économiste, il est devenu par la suite le parangon de la littérature académique pour jeunes filles et un soutien actif du néolibéralisme. En passant de son statut d’universitaire à celui d’écrivain, il est passé du keynésianisme et d’un protectionnisme relatif à une défense des réformes macroniennes[12]. Sa crédibilité est égale à zéro sur le plan humain, sur le plan intellectuel et même sur le plan moral. Mais les littérateurs modernes n’ont plus aucun scrupule dans le reniement pour peu qu’ils passent à la télévision. Orsenna est une sorte de Jacques Attali en moins flamboyant. Touche à tout de la politique, de l’économie et de la littérature, c’est lui aussi un homme de réseau et de salons. C’est le genre d’écrivain à faire des gâches sur les bateaux de croisières pour personnes du troisième âge. Bien sûr un écrivain a le droit d’avoir des idées en phase avec le pouvoir, on le sait depuis très longtemps. Ce qui est gênant c’est quand tu passes d’une forme de socialisme rose pâle à une droite extrême et décomplexée. Orsenna coche exactement toutes des cases de la bienpensance que ce soit sur le vaccin ou sur l’Ukraine « qu’il faut défendre » au nom de la démocratie. Mais il trouve de temps à autre de petits fromages. Défenseur d’une culture aussi abstraite qu’obscure dans ses intentions, il avait commis un rapport sur les bibliothèques pour dire qu’il fallait « ouvrir plus, mais ouvrir mieux ». Ne ricanez pas, c’est bien ce qu’il a dit[13]. Ami du pouvoir quel qu’il soit, il se voit confier une mission obscure, « penser les mots à utiliser pour penser la fin de vie »[14]. Ça fait penser à Orwell et à la Novlangue. À défaut d’être capable de penser les convulsions sociales d’aujourd’hui – comme celles d’hier d’ailleurs – Orsenna fait semblant de s’intéresser à une question des plus minuscules qui concerne deux pelés et trois tondus, l’euthanasie, sujet propre à amuser le tapis tant son insignifiance est colossale. Orsenna n’est pas un nerveux, ses romans, écrits avec 2 de tension, ne dérangent personne, même pas ses lecteurs, quoi qu’il soit légitime de se demander quand il les écrits, vu le temps qu’il passe dans les dîners de cons et les couloirs des télévisions. Aussitôt lus, aussitôt oubliés. Mais on en vend dans les hypermarchés à cette classe moyenne inférieure. Il aime enfoncer les portes ouvertes, et a commis un livre – du moins l’a-t-il signé – sur Les mots immigrés[15]. Tout un programme, pour nous dire que de tous temps la langue française a évolué en absorbant des mots venus de l’étranger. C’est une manière détournée de nous éduquer pour le métissage qui ne dérange pas trop les classes riches dont Orsenna fait partie. Il fait aussi semblant d’avoir des idées sur les relations entre la culture et l’économie : la première serait bonne pour la deuxième et en plus conforterait la démocratie ! Ce genre de niaiserie est facile à démolir. George Steiner avait démontré que les Allemands étaient un des peuples les plus éduqués, juste derrière les Américains. Mais cela ne les a pas empêché d’inventer la solution finale[16]. Quant aux Américains qui sont aujourd’hui le premier pays à investir dans la culture, cela ne les empêche pas de voir leurs capacités créatrices dans la littérature, le cinéma et ailleurs, sombrer complètement et passer au second plan derrière leur art de la guerre. 

 

Qu’on comprenne bien ma diatribe, ce ne sont pas les écrivains qui sont en cause. Je me garderais de dire que tous les écrivains d’aujourd’hui sont mauvais, il peut exister des écrivains intéressants, et de temps à autre j’en rencontre, ce qui m’empêche d’affirmer que la littérature est morte, mais c’est tout un système éditorial qui filtre et relègue des écrivains plus intéressants qui ont du mal à s’extraire de la masse. Les petits éditeurs qui croient encore à leur métier et qui aiment leurs auteurs, n’arrivent pas à suivre cette évolution. Le système des prix, de la critique et de la publicité finit par faire l’écrivain, du moins l’écrivain visible dont on discute le minuscule intérêt. Les écrivains modernes passent plus de temps à la promotion de leurs ouvrages qu’à leur écriture.

Un obscur écrivain québécois – Dominic Bellavance – a pris la peine de détailler les « techniques » promotionnelles de l’écrivain moderne[17]. C’est édifiant, non seulement l’écrivain moderne doit se plier à une transposition des techniques de marketing sur les réseaux sociaux et ailleurs, mais il doit également passer un temps fou à faire son autopromotion, pour obtenir quelque strapontin dans un journal, pour passer à la télévision en mimant un enthousiasme de circonstance. Voici ci-dessous ce que quelques-unes de ces belles recommandations de Bellavance donnent. Au-delà du burlesque de l’affaire c’est bien de logique de marché dont on parle, mais dans ce cas c’est un encouragement à transformer l’écrivain en une sorte d’animateur social, très souvent bénévole. Voici ce qu’il écrit : 

12. Comprenez ce qu’est une marque personnelle

Une marque personnelle, ou un personal branding, ce n’est pas nécessairement un logo. Ça va beaucoup plus loin que ça. Une marque personnelle, ça va du style d’écriture d’un livre jusqu’au choix de t-shirt qu’un écrivain choisit de porter durant un salon du livre, en passant par l’apparence de son site Web et du ton qu’il emploie en s’exprimant sur Facebook. 

16. Surveillez vos collègues

N’hésitez pas à espionner les activités de vos collègues pour analyser leurs stratégies, et pour voir comment ils utilisent les outils mis à leur disposition. Visitez leur site Web, regardez ce qu’ils publient sur leur page Facebook, écoutez leurs vidéos, observez leur table de vente lors du prochain salon du livre. 

17. Écrivez votre prochain livre

Il n’y a rien de plus efficace pour ramener le projecteur sur vous-même que d’offrir un nouveau livre au public. Après avoir passé du temps à travailler sur votre blogue et sur vos réseaux sociaux, n’oubliez jamais de revenir à l’essentiel. Après tout, ce prochain roman ne s’écrira pas tout seul. 

61. Offrez un cadeau avec un abonnement à votre infolettre

Incitez les gens à s’abonner à votre infolettre en leur donnant un cadeau d’adhésion ! Ce peut être un extrait de roman au format PDF, une nouvelle inédite, une feuille de conseils (si vous écrivez des essais) ou n’importe quoi qui pourrait susciter l’intérêt de votre audience. 

67. Faites affaire avec un éditeur agile en marketing

Après avoir terminé de concevoir un roman, certains éditeurs vont le « lancer à la mer » en se disant que la qualité littéraire de l’oeuvre parlera bien pour elle-même. Dans certains cas, c’est vrai. Dans bien d’autres, par contre, le livre passe complètement sous le radar et quitte les tablettes des librairies après 6 mois.

Depuis le début de la Guerre en Ukraine – disons de l’Opération spéciale – c’est devenu un sujet, pas forcément vendeur pour les éditeurs, mais certainement militant. Passant le 10 décembre dernier dans une libraire d’Aix-en-Provence, j’ai été sidéré de voir la quantité industrielle d’ouvrages sur la question. Mais le problème n’est pas tellement le nombre, c’est plutôt qu’ils aillent tous dans le même sens d’une condamnation sans appel de Poutine, des Russes et de la Russie. L’excellent écrivain Zakhar Prilepine est effacé des tablettes, parce que russe, on ne sait même pas s’il pourra republier des récits en français dans les années qui viennent. Pourtant il a beaucoup de choses à dire sur le Donbass. On n’étale pas non plus les ouvrages de Jacques Baud qui pourtant a travaillé pour l’OTAN, mais qui a le défaut de ne pas relayer la propagande de Washington et de la prendre à contrepied en mettant à jours ses mensonges et ses contradictions. Tous ces livres visent à démontrer combien est justifiée l’aide de l’Occident pour défendre la démocratie et la liberté, y compris les sacrifices demandés aux population. J’avais déjà fait cette remarque à propos des éditions de l’Aube, il y a quelques mois[18], mais je n’avais pas tout à fait compris que c’était aussi un militantisme généralisé de la part des libraires qui ne sont pas obligés de se livrer à cette débauche de propagande qui va dans un seul sens. Seul le point de vue bourgeois et atlantiste a le droit de cité. Cet exemple montre que les éditeurs publient des ouvrages, romans, essais et documents, en fonction non seulement d’une logique mercantile, mais aussi dans la volonté de militer pour l’idéologie dominante à laquelle beaucoup adhèrent. Certes ce ne sont pas tout à fait des livres, écrits de travers, sans grâce, ils ne visent qu’à une rentabilité éphémère. Mais ils sont symptomatiques des dérives de l’édition qui s’occupe de moins en moins de la qualité de ce qu’elle donne à lire.


[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/11/la-saison-des-prix-litteraires-les.html

[2] https://www.lesinrocks.com/livres/aneantir-le-nouveau-roman-de-michel-houellebecq-stagne-en-librairie-445695-18-02-2022/

[3] Gallimard, 2008

[4] La serpe, Julliard, 2017.

[5] Sulak, Julliard, 2013

[6] Éditions des Milles et une Nuits, 2006.

[7] https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/prix-litteraires/l-ecrivaine-christine-angot-elue-a-l-academie-goncourt_5684693.html

[8] Orban, 1990.

[9] 17 janvier 2015.

[10] https://www.liberation.fr/debats/2020/03/01/cesars-desormais-on-se-leve-et-on-se-barre_1780212/

[11] Voir sur ce sujet les travaux de l’excellente Annie Lacroix-Riz notamment Le Vatican, l'Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre Froide (1914-1955), Armand Colin, 1996,

[12] https://www.lemonde.fr/m-gens-portrait/article/2016/12/02/la-double-vie-d-erik-orsenna-intellectuel-et-businessman_5042337_4497229.html

[13] https://actualitte.com/article/20602/bibliotheque/le-rapport-orsenna-remis-a-emmanuel-macron-mieux-ouvrir-les-bibliotheques

[14] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/euthanasie-erik-orsenna-donne-des-mots-a-la-fin-de-vie-20221229

[15] Avec Bernard Cerquiglini, chez Stock.

[16] Dans le château de Barbe Bleue, Gallimard, 1986.

[17] https://www.dominicbellavance.com/promotion-livres/

[18] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/09/les-editions-de-laube-partent-en-guerre.html

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