Marseille le 7 mars 2023
La réforme des retraites est aujourd’hui très largement rejetée par les Français. Selon les derniers sondages, seuls 17% l’approuvent, c’est ce que représente le fonds de commerce des Républicains et des Macroniens réunis dans leur haine des plus pauvres, car cette réforme a démontré qu’elle était non seulement inefficace, porteuse de chômage, mais aussi qu’elle était injuste. Les plus pauvres, notamment les femmes pauvres, sont ceux qui en souffriront le plus. Macron voit sa cote de popularité s’effondrer, comme tous les guignols du gouvernement. On se demande d’ailleurs pourquoi elle avait remonté un jour. Quand on entend le traitre Dussopt, le corrompu Dussopt, nous dire que cette réforme est de gauche, non seulement il fait rire jaune, mais il donne une image assez précise de ce qu’est devenue la gauche dans les mains de crétins malveillants comme Hollande. Cette réforme passe de moins en moins malgré le matraquage incessant et honteux des médias sous contrôle. Tous les arguments que le gouvernement a avancés, ont été démontés. Je ne vais pas revenir là-dessus, bien que pour moins le mensonge le plus stupide de ce gouvernement de canailles, ait été celui d’un potentiel déficit des caisses de retraite à l’horizon de 2070. En effet, comme il est déjà par la force des choses impossible de dire quoi que soit de sérieux à l’horizon de 2030, il est encore plus stupide de faire des projections aussi lointaines. Ne serait-ce que parce que le monde est en train de changer et de prendre, que cela nous plaise ou non, la voie de la démondialisation.
Mais peu importe ce que savent des imbéciles comme Macron, Borne ou Attal, le ravi de la crèche. Leur cap est clairement fixé. Ils ne sont pas là pour être appréciés, mais pour faire le ménage, autrement dit liquider ce qu’on appelle les acquis du CNR. Longtemps la France a eu une spécificité : avoir un droit du travail et des avantages sociaux qui bridaient les appétits des capitalistes. C’est, rappelons-le, Pompidou qui en 1967 le premier sonna la charge contre les acquis sociaux en commençant le démantèlement de la Sécurité Sociale. Il y eut alors des manifestations monstres qui annoncèrent ensuite Mai 1968. Aujourd’hui la crapule parlementaire, macroniens et ripoublicains, la main dans la main, travaille pour Black Rock et les fonds de pension, comme il y a quelques mois elle travaillait pour Pfizer. Le gouvernement de Macron, en fait de McKinsey, ce dit que ces manifestations, ces blocages, sont un mauvais moment à passer. Le patronat était dès la Libération hostile aux réformes du CNR. Le voilà qui arrive au terme de son combat aujourd’hui. L’éducation, la santé, la retraite, jusqu’à il y a quelques vingt ou trente ans, étaient la fierté du pays. Aujourd’hui la France recule sur tous les plans, sauf un seul : celui de la croissance de la fortune des milliardaires. Ils sont prêts de gagner leur combat qui dure depuis près de quatre-vingts ans, appuyé par les Etats-Unis, puis par l’Union européenne. Ils ne vont pas le lâcher, même si Macron y laissera sa peau. Ils tiendront, avec l’aide de leur milice qui exécute comme dans les pays du Tiers-Monde les basses besognes pour mettre au pas les récalcitrants et les révoltés.
Lorient blocage dans la nuit du 6 au 7 mars 2023
La lutte des classes c’est toujours une question de rapport de
forces. Ce rapport de forces se construit de deux manières :
– d’abord en trouvant la bonne distance avec le pouvoir,
autrement dit faire une action qui gêne vraiment le gouvernement. C’est ainsi que
les grèves massives et le blocages des ronds-points, des raffineries et de tout
ce qui forment des réseaux est supérieur aux manifestations Bastille-Nation. Macron
est le « président » à la fois le plus mal élu, et celui contre
lequel on a le plus manifesté. Mais à part l’épisode de décembre 2018, il s’en
est foutu largement, au point même d’être réélu, un petit noyau d’électeurs
apeurés et bornés lui ont suffi ;
– ensuite, et le gouvernement crapuleux de Macron nous le démontre depuis au moins 2018, la seule chose qui gêne vraiment le système, c’est d’installer la lutte des classes dans la durée. Dans le cas contraire, Macron attend que ça passe, et continue son œuvre de destruction. En outre c’est dans la durée que se construisent le plaisir de la lutte, de nouvelles rencontres, la mise en place de nouvelles temporalités qui rompent avec le train-train quotidien et les mauvaises habitudes de rentrer chez soi juste après le boulot. Cependant, lutter dans la durée est très difficile pour des raisons sociales et économiques, sans parler de la répression violente qui s’ensuit comme on l’a vu avec les Gilets jaunes.
Tours, le 7 mars 2023
Les manifestations du 7 mars 2023 ont été un grand succès, bien plus encore que celles du 31 janvier. Cette fois elles ont été accompagnées de blocages et de grèves plus importantes. C’est le résultat de l’unité syndicale aussi. Un syndicaliste de la CGT avait appelé à mettre l’économie à genoux[1]. La droite a pris prétexte de ce langage pour dire que la CGT va trop loin. On a vu le torchon macroniste Le Point aller dans ce sens[2], puis ce fut Dussopt, crapule de la droite extrême de dire que c’était scandaleux de bloquer l’économie. Mais cette droite se trompe ou fait semblant de se tromper, car si on fait grève et qu’on manifeste sans toucher à l’économie, tout le monde s’en fout et d’abord Macron et sa perruque. Vous pouvez aller manifester dans la colline, loin de tout et des caméras, même si vous êtes nombreux, le gouvernement passera outre. Cette rhétorique a été reprise par la droite modérée de Laurent Berger, qui dit que non, on ne veut pas mettre l’économie à genoux. Avec des opposants pareils, Macron peut dormir tranquille. Car la seule chose qui peut faire plier le patronat et son employé à moitié fou, Macron, et les cireurs de godasses Dussopt et Véran-le-véreux, c’est bien justement que l’économie s’arrête pour un temps indéterminé !
Le rond-point de la zone
industrielle de Prouvy, mardi 7 mars 2023
La mobilisation a été un gros succès, le plus gros depuis longtemps. La CGT donnait 3,5 millions sur toute la France et même le ministre de l’intérieur avouait une mobilisation de 1,3 million, en hausse, la plus forte depuis qu’on manifeste contre la régression sociale contenue dans la réforme des retraites. La CGT annonçant 700 000 sur Paris. Quand la police compte par exemple 30 000 personnes à Marseille, cela veut dire que ces services recrutent des gens qui ne savent pas compter ! Peut-être n’étaient-ils pas 245 000 comme le dit la CGT, mais les images ne nous trompent pas, ils étaient bien plus que 30 000. Quel que soit le sujet le gouvernement se croit obligé de mentir, les Gilets jaune, le pseudo-vaccin contre le COVID, l’Ukraine, les retraites, tout y passe. Les politiciens, Macron compris ne dirigent pas le pays, mais se vendent et le vendent. La politique c’est McKinsey qui la fait, et la police l’approuve. La police fait un sale métier, certes ils ont conservé leurs régimes spéciaux comme les sénateurs, mais ils ont sans doute de la famille, des parents, qui vont souffrir de cette réforme. Et pourtant ils matraquent à qui mieux mieux, parce qu’ils ne savent rien faire d’autres que d’obéir aux ordres. Quel métier ! A leur place j’aurais honte. Mais bon, je ne suis pas à leur place, heureusement. En tous les cas, de partout dans le pays Le monde, journal néo-libéral et atlantiste l’avouait, la mobilisation était en hausse. Pour cette journée, il y avait plusieurs nouveautés : d’abord les blocages, ronds-points, raffineries, et des coupures de courant un peu partout dans le pays, notamment dans la commune de Dussopt, cette canaille. Ensuite le fait que dans les cortèges on voyait beaucoup de personnes manifestement à la retraite, avec des cheveux blancs, ils étaient là manifestement par solidarité intergénérationnelle, comme un renvoie d’ascenseur puisque ce sont les cotisations des plus jeunes qui paient les retraites de plus vieux. Dans les cortèges, on a vu apparaître des slogans plus durs, qui semble indiquer qu’une partie des contestataires ont une volonté d’émancipation et de radicalisation qui est le complément des coupures intempestives de courant. Va-t-on engager une lutte plus dure contre le capital et ses laquais ?
Saint-Etienne, le 7 mars 2023
Cette tendance à la radicalisation s’est traduite par de multiples affrontements, à Paris, bien sûr, mais aussi à Rennes et à Nantes. Le gouvernement peut bien entendu se servir de ces incidents pour tenter de dévaloriser et de diviser le mouvement, et il ne s’en privera pas. Mais c’est à double tranchant, parce que cette montée des tensions physiques avec les forces de l’ordre qui en bons larbins ont conservés leurs régimes spéciaux, indique aussi une montée de l’exaspération du peuple face au fascisme macronien. Le gouvernement devrait considérer s’il lui reste encore un peu de lucidité, que le peuple ne manifeste pas seulement pour les retraites, il manifeste contre toutes les misères qui sont la conséquence désastreuse de la gestion macronienne des affaires publiques, la misère des services publics, la baisse réelle des salaires, et beaucoup comprennent que Macron, l’employé zélé du grand capital, représentant de cette droite extrême qui pratique le fascisme sans le dire, ne s’arrêtera pas là. Bientôt pour faire face à la crise qui vient, il s’attaquera au SMIC – c’est déjà dans les cartons sous la houlette de Gilbert Cette, économiste et vendu – puis probablement aux trente-cinq heures. En attendant, le printemps arrive à petits pas, et les étudiants analphabètes ont lancé un mouvement d’occupation des facultés qui va un peu plus attiser la flamme de la révolte contre ce régime fait de pourris et d’incapables.
[1] https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/mobilisation-du-7-mars-mettre-l-economie-a-genoux-c-est-en-realite-mettre-les-travailleurs-a-genoux-estime-olivier-dussopt_5695670.html
[2] https://www.lepoint.fr/debats/l-economie-a-genoux-pourquoi-la-cgt-va-trop-loin-05-03-2023-2510903_2.php
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