La Place d’Italie le 31
janvier 2023
La mobilisation du 31 janvier a été un grand succès et de l’avis de tout le monde elle était plus importante que celle du 19 janvier 2023. Même dans les petites villes de Province, Auch ou Saint Brieuc, la foule était compacte. Autrement dit plus le gouvernement fascisant qui guide la réforme des retraites l’explique, et plus il se déclare ennemi du peuple. Toutes la semaines les idiots du gouvernement se sont multipliés dans les journaux, sur les plateaux télévisés, pour lancer deux messages, le premier est que nous dépensons trop pour les retraites, pour les salariés en général – ce qui tombe très mal au moment où les informations se multiplient sur la fortune des milliardaires, le second est que les Français sont tout de même des fainéants. Ces deux messages lancés par des petits magouilleurs qui ont choisi de faire de la politique pour s’enrichir et éviter de travailler, ne manquent pas de sel. Cette arrogance a très certainement renforcé la conviction que, gouvernés par des canailles, nous devons descendre dans la rue. La brutalité de l’idiote qui tient le rôle de premier ministre, disant juste la veille de la manifestation que quoi qu’il en soit, elle ne reviendrait pas sur la date de soixante-quatre ans, montre à quel point cette engeance est dégénérée, ne comprenant même pas comment le pouvoir fonctionne dans son rapport à la rue. Quand Darmanin, dont les résultats au ministère de l’intérieur sont lamentables – crimes et délinquances sont en hausse dans tous les segments[1] – nous dit que le travail n’est pas une maladie, il ment parce qu’évidemment quand tu prolonges la vie de travail, tu augmentes les risques pour ta santé. Quand Bruno Le Maire, le comique qui ne sait pas ce que ce sont les super-profits et qui voulait effondrer l’économie russe, nous dit qu’il va « chasser les dépenses », il oublie de nous dire que c’est sous son ministère – il est là depuis 2017 – que les dépenses publiques ont le plus augmenté, puisqu’en 5 ans elle a augmenté d’un tiers ! Être gouverné par des imbéciles et des menteurs pousse facilement à la colère.
Toutes les raisons sont réunies pour renforcer une large coalition contre le gouvernement qui a déclaré la guerre aux travailleurs. Il faut cesser cette fiction lexicale qui désigne Macron et on gang comme un parti qui serait du centre européiste, mais ni de droite, ni de gauche. Macron et la crapule qui l’entoure sont des représentants de la droite extrême. Fondamentalement antidémocrates, ils feront passer leurs réformes dictées par le patronat, au besoin avec la matraque, c’était l’aveu du programme de François Fillon dont la canaillerie a fait ses preuves face à la justice. Bien que macron et son gang bénéficient encore de la confiance d’un tiers des Français – ceux qui ont voté pour lui au second tour – leur cote de popularité est extrêmement basse[2] et continue de chuter au fur et à mesure qu’ils « expliquent » combien leur réforme est juste et bonne. Le but, qui n’est pas avoué, c’est bien entendu de transférer des liquidités, de la poche des travailleurs et des institutions qui gèrent leurs cotisations, vers le capital et rien d’autre[3]. Ces antipathiques s’en moquent d’être haïs, de représenter la bassesse et la cupidité. Ils sont là et font ce que leur ont demandé leurs riches sponsors. Donc hier la mobilisation a été pour toutes ces raisons une réussite. Mais ce qui est frappant, c’est comment le système médiatique a essayé tout au long de la journée de faire croire que la mobilisation était en baisse. Le ministère de l’éducation nationale faisait semblant d’avoir compter moins de grévistes que le 19 janvier, le ministère des transports faisaient de même avec une conviction assez molle toutefois. On va donc essayer de donner un vernis – à peine un vernis – pour tenter de faire croire qu’on y croit, en espérant de ce mauvais moment où le gouvernement est rejeté sera de courte durée, et qu’ensuite, une fois la pilule avalée, les Français retourneront vaquer à leurs occupations sans plus rien dire. C’est un pari audacieux, parce qu’à accumuler les haines, elles peuvent aussi se transformer en tempête incontrôlable. Mentir sur les chiffres est essentiel pour faire semblant…
Marseille le 31 janvier 2023
Le clou de cette affaire de chiffres n’est pourtant pas là. Le 31 janvier nous avons eu droit non pas à deux décomptes, celui de la police et de celui des syndicats, mais à trois. La CGT annonçait 500 000 personnes à la manifestation parisienne. Donc une manifestation en hausse, la préfecture de Paris annonçait 87 000 manifestants, là aussi selon elle, et selon toute vraisemblance, une hausse de la mobilisation. Mais un troisième larron s’est introduit dans le décompte. Le cabinet Occurrence qui travaille aussi bien pour BFMTV que pour Le monde ou Libération, nourrissait la rumeur de fausses allégations, annonçant 55 000 manifestants à Paris ! Voilà comment un cabinet dit indépendant alimente les médias en fausses nouvelles. Qu’Occurrence trouve un chiffre inférieur à celui déjà mensonger de la préfecture de police est déjà assez déconcertant. Mais que ce cabinet indépendant trouve dix fois moins de manifestants que la CGT, cela confine à l’imbécilité. Ils ont fait comme ça aussi à Marseille : la CGT donnait 205 000 manifestants, la préfecture 40 000 et Occurrence 26 000 contre toute vraisemblance. La fourberie était tellement grossière que même Le monde n’osait pas la reprendre à son compte. Une telle convergence dans la sous-estimation ne pouvait être que concertée, il fallait tenter de faire apparaître la mobilisation comme relativement faible et les syndicats comme des menteurs. La tactique c’est plus c’est gros, mieux ça passe. Cependant ça peut se retourner contre Occurrence et le discréditer. Mais Occurrence avait-il encore du crédit ? Récemment cette boutique fondée par un macroniste avéré a d’ailleurs été rachetée par l’IFOP dont la partialité et les trucages dans les sondages sont bien connus[4]. Il y a donc une mainmise intégrée sur l’information, du gouvernement aux médias en passant par un cabinet « indépendant » et les instituts de sondage. La manœuvre a été éventée, Occurrence, sous couvert d’indépendance, est un faux nez très coûteux qui est censé couvrir et justifier les mensonges du système médiatique. Ce type de combinaison est toujours un peu la même sous prétexte d’indépendance, vis-à-vis de l’Etat ou des syndicats on ment encore plus pour le compte d’un système médiatique totalement corrompu. Tous les sujets sont bons pour mentir, ce qui est maintenant une vraie passion des médias qui ne font plus qu’accompagner l’entêtement du gouvernement : les Gilets jaunes – c’est à leur propos que ce cabinet est apparu – le COVID et ses vaccins, la Guerre en Ukraine ou les réformes pourries de Macron dont personne ne veut.
Manifestation le 31 janvier dans la ville d’Auch
[1] https://www.leparisien.fr/faits-divers/delinquance-la-quasi-totalite-des-crimes-et-delits-en-hausse-en-2022-31-01-2023-WZ57YJUEGREUJEMAPVB35FGLPQ.php
[2] https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/baisse-importante-de-la-popularite-d-emmanuel-macron-et-elisabeth-borne_AN-202301310127.html
[3] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2023/01/la-retraite-en-question-pourquoi-faire.html
[4] https://www.cbnews.fr/conseil/image-ifop-rachete-occurrence-68592
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