Rothko, 14 novembre 2012,
75,4 millions de dollars
Si dans ses premiers temps le système de la marchandise
pouvait se targuer d’une certaine forme d’utilité, ce n’est plus le cas
aujourd’hui. C’est cette histoire de la filière inversée chère à Galbraith, on
crée l’objet avant d’en avoir défini l’utilité. Si on en arrive à cette
dégénérescence du marché, c’est parce que le profit doit être en perméance
réinvesti pour prouver sa nécessité. L’art justifie l’enrichissement, même des
ignorants de la chose, mais celui-ci reflète en même temps lé dégénérescence de
la société dans son ensemble. Il faut donc partir de deux faits
concomitants : l’art moderne est complètement en rupture avec l’opinion
publique, et il se développe comme un système de propagande qui est sensé le goût moderne.
« Le spectacle se présente comme une énorme
positivité indiscutable et inaccessible. Il ne dit rien de plus que « ce qui
apparaît est bon, ce qui est bon apparaît ».
L’attitude qu’il exige par principe est cette acceptation passive qu’il a déjà
en fait obtenue par sa manière d’apparaître sans réplique, par son monopole de
l’apparence. » Guy
Debord, La société du spectacle, thèse 12, 1967.
L’art en tant que marchandise ne saurait échapper à cette
malédiction. Le marché de l’art est aujourd’hui dominé par des individus qui ne
savent quoi faire de leur argent, et qui pour cela se venge en privilégiant ce
qu’il peut y avoir de plus laid. C’était sans doute inévitable. Et on ne
comprendrait rien du tout à cette laideur envahissante si on ne reliait pas ces
extravagances au développement rapide des inégalités de revenus et de fortune.
Les prix s’envolent pour des « œuvres » qu’on dirait bien avec les
pieds, ou des taches d’encre jetées à la va comme je te pousse sur la toile.
C’est parfois des objets, une banane, un homme en costume, qu’on scotche
directement sur le mur. Cette démarche vise bien évidemment à dévaloriser ce
qu’on nomme couramment l’art dans les sociétés occidentales et de semer le
trouble. Mais tout le Monde n’est pas Marcel Duchamp et ses ready made s’ils
ont sonné comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, ne peuvent pas être
répétés de manière industrielle, ce qui n’empêche pas certains de se faire
remarquer de cette manière. S’il y avait une chose peu reproductible, sous
peine de faire système, c’est bien le geste de Marcel Duchamp qui lui au moins
avait parcouru dans son œuvre toutes les étapes de l’évolution de l’art moderne
et qui sur le plan technique n’était pas un bricoleur. Le problème qui se pose
n’est pas qu’on produise des imbécilités et qu’on leur donne le nom d’œuvre
d’art, après tout, chacun fait comme il l’entend, mais plutôt qu’un système
financier de type capitaliste se soit greffé sur ces fantaisies.
Merde d’Artiste de Piero
Manzoni
Donc on peut produire n’importe quoi pourvu qu’on en face de
la réclame pour attirer le client hébété. C’est même parfois de la merde
d’artiste Produite et mise en boîte en mai 1961, chaque Merde d’Artiste contient
30 grammes d’excréments de Piero Manzoni. Alors vendus au poids, indexés sur le
cours de l’or, les 90 exemplaires de cette œuvre font le bonheur des
collectionneurs. Leur cote ayant depuis longtemps dépassé celle du métal jaune,
le 60e anniversaire de cette scandaleuse série est l’occasion de se pencher sur
les relations sulfureuses entre la merde et l’argent, le contenu et le
contenant… Pas moins de trois exemplaires ont ainsi déjà atteint ou dépassé les
200 000 euros (hors frais) entre 2015 et 2020 pour une estimation pouvant
aller jusqu'à 180 000 euros, mais souvent comprise entre 80 et 120 000 euros,
fourchette dans laquelle semble s'être longtemps cantonné leur prix moyen en
salle des ventes. Le message est clair, l’art c’est de la merde ! Les
artistes produisent de la merde ! et cette logique doit se comprendre en
deux sens : ils produisent de la merde parce que c’est ce que le marché –
c’est-à-dire l’homme aux écus – demande. Les artistes n’ont aucune importance,
ils sont juste là pour amuser avec de fausses audaces et de fausses rébellions,
ce qui compte c’est ceux qui font grimper les prix. Ils n’ont même pas droit au
statut de créateurs.
Rothko 46,5 millions de dollars 13 mai 2015
La toile ci-dessus peinte hâtivement c’est en quelque sorte
une image du drapeau ukrainien qui a été depuis 2022 popularisé par la
propagande occidentale. Elle s’est vendue 46,5 millions de dollars ! On ne
peut pas pourtant accuser Mark Rothko d’être un pilier de soutien à l’Ukraine,
étant donné que ce peintre minimaliste dans l’expression est décédé en 1970, du
temps que la question de la guerre en Ukraine ne se posait pas encore. Les
critiques nous disent finement que son œuvre est d’inspiration nietzschéenne,
et qu’elle interroge la place de l’homme dans le monde moderne. La reproduction
que j’ai mise en ouverture de ma diatribe, est un Number 12. Cela
représenterait une image de la tragédie ! Les critiques y voient un peu ce
qu’ils veulent, surtout s’ils y sont poussés par des peintres qui en deux ou
trois phrases définitives théorisent leur activité. En vérité cette activité
représente deux impuissances qui se soutiennent, celle de l’artiste peintre qui
ne sait pas trop ce qu’il doit représenter, et celle des critiques qui doivent
trouver quelque chose à dire. C’est un système qui tient parce qu’il est
organisé autour de l’argent : autrement dit, c’est l’argent qui décide de
la qualité de la peinture ! Si tu n’es pas soutenu par de l’argent, ta
peinture est mauvaise ! Bien entendu ceux qui ont acheté ces peintures
laides à faire peur se rembourseront justement dans leur capacité à faire
grimper les prix, avec la complicité des galeristes, des critiques, des musées
aussi, et des salles des ventes. En général les œuvres de Van Gogh se vendent,
à quelques exceptions près entre 70 et 80 millions de dollars qui ont déjà une
célébrité qui dépasse le microcosme du marché international de l’art. Ce sont
déjà des prix extravagants qui signifient que les plus riches confisquent pour
eux-mêmes les œuvres les plus réputées du patrimoine de l’Humanité. C’est une
sorte de privatisation des œuvres du génie humain. On le sait, c’est d’abord un
placement spéculatif, même si ici et là quelques milliardaires essaient de démontrer
qu’ils ont aussi du goût pour la peinture ! Ces placements spéculatifs ne
rapporteront rien à la communauté en termes d’emplois ou d’investissements,
c’est une manière de démontrer que les revenus des plus riches sont tellement
élevés qu’ils ne savent plus comment les dépenser. Il y a encore, c’est bien
connu, une compétition entre ceux qui veulent acquérir une toile à n’importe
quel prix et qui se livrent des batailles au couteau.
Jasper Johns, a vendu un drapeau encadré d’une taille
de 30 cm sur 45 cm 36 millions de dollars en novembre 2014
Bien entendu les peintres qui se livrent à une telle
dégradation de ce qu’on pourrait appeler leur métier sont des gens qui n’ont
aucun respect pour eux-mêmes et on ne voit pas pourquoi on leur en
accorderait. Voici Jasper Johns, celui-ci se contente d’encadrer des drapeaux
étatsuniens. Vite fait, bien fait, l’idée rapporte beaucoup d’argent,
personne n’est capable de dire pourquoi il a fait ça. Mike Wikelmann est encore
plus malin que les autres. Plutôt que de travailler, il fait produire ses
œuvres avec des logiciels, particulièrement avec Cinema 4D. il n’est
évidemment pas artiste peintre, mais artiste visuel, et aussi comme il a
plusieurs cordes à son arc, il est aussi vidéo jockey. Comme les vedettes du
catch, il n’utilise pas son vrai nom, mais celui de Beeple. L’idée est de
montrer que l’art est complètement un reflet de l’avancement de notre
technologie. Le but n’est même pas de faire ressurgir combien ce monde saturé
de technique est devenu invivable, mais plutôt de montrer comment on peut
accompagner l’apocalypse. La vidéo qu’il avait faite de Donald Trump nu devant
lequel passe des gens plus ou moins indifférents et qui dure dix secondes
seulement avait été rachetée par un collectionneur pour 67 000 dollars, et
il la revendra 6,6 millions de dollars ! Le retour sur investissement est
très bon. Ici ce n’est plus le talent ou l’imagination qui se paye, mais plutôt
l’idée à la mode. Ce qui est défini comme de l’art aujourd’hui, c’est de
découper un morceau de n’importe quoi, de l’isoler et de l’encadrer.
L’artiste « numérique Beeple, 2021 30
millions de dollars
Ricardo avançait que la valeur d’une peinture était
proportionnelle à sa rareté, autrement dit le talent est rare, et il faut payer
pour. Marx pensait au contraire qu’au bout du compte l’œuvre d’art avait un
prix en fonction du temps de travail du peintre, avec l’idée que ce travail
dépendait aussi du temps qu’il avait fallu au peintre pour acquérir ses
compétences. Les deux avaient tort, en fait Ricardo avait tort parce qu’il
inversait le problème : quand le marché dit cette œuvre est chère, il veut
dire que c’est son prix et non sa rareté – voir les Number 12 de Rothko par
exemple – qui définit ce qui est beau. Marx se trompait tout autant car il
croyait qu’au fond la société capitaliste est capable de récompenser le
travail. Le prix sur le marché de l’art est une injonction. Vous devez aimer
cela parce que son prix est élevé. L’autre idée est qu’il faut être original,
obstinément original. Ce qui veut dire non seulement produire quelque chose qui
n’a jamais été produit – le progrès l’implique – mais qu’en outre il faut se
faire remarquer, donc trouver quelque chose de spectaculaire qui fera du
peintre une homme remarquable au plein sens du terme. Se faire remarquer même
par sa stupidité permet de faire grimper les prix puisqu’en effet ceux-ci sont
tributaire de la publicité qui est faite sur les œuvres. Il y a en effet dans
cette arrogance le droit à une imbécilité revendiquée. Les très riches comme
Bernard Arnault achètent des œuvres
d’art comme ils achètent un club de football, sans rien y comprendre bien
évidemment.
Cy Twonbly, 70,5 millions de
dollars, 12 novembre 2015
Voici celui-là, Cy Twonbly, un vrai gribouilleur, et
justement pour se faire remarquer, il produit des toiles minimalistes que même
un enfant n’oserait pas faire et encore moins signer. C’est censé être très
subtil, provoquer des émotions diverses et variées que vous n’auriez pas pu
obtenir sans cette toile qui vaut plus de 70 millions de dollars. Les émotions
de ce type particulier sont donc d’abord réservées à ce qui ont les moyens. En
tous les cas les prix de ses toiles sont extrêmement élevés pour un peintre
décédé en 2011. Autrement dit, il suffit d’encadrer un gribouillage pour en
faire une œuvre d’art. bien évidemment cela ne peut pas se faire sans un
minimum de publicité, c’est-à-dire sans avoir à sa disposition un réseau de
critiques, de salles des ventes et de galeristes qui indiquent la tendance de
l’art moderne. Ce que peut bien faire « l’artiste » ne compte
absolument pas. Ce qui importe c’est la mise en spectacle. L’idée est la
suivante : vous les très riches si vous ne lancez pas dans la compétition
pour acquérir une œuvre d’art à laquelle le commun ne comprend rien, vous avez
rater votre vie et votre argent n’a aucune utilité. La pseudo rareté de l’art à
l’âge de la reproduction industrielle est la motivation apparente de la
compétition entre très riches pour s’approprier cette rareté.
Sans titre (2005) – Cy Twombly – 46,4 millions
de dollars
Évidemment le commun se moquera de cette preuve d’imbécilité
de l’enrichissement sans but de petits magouilleurs, mais ils en garderont tout
de même une vieille rancune, sachant à quel point il est difficile de joindre
les deux bouts, ou encore de trouver un médecin quand on est malade. C’est en
tous les cas une manière nihiliste d’emmerder le public ordinaire qui refuse de
faire semblant de comprendre quoi que ce soit à cette fantaisie.
Comedian, Maurizio Cattelan 6,2 millions de dollars,
21 novembre 2024
Banane scotchée contre un mur a atteint 6,2 millions de
dollars, « chef d’œuvre de Maurizio Cattelan », 21 novembre 2024,
auparavant elle avait été vendue 120 000 dollars en décembre 2019 !
Cette imbécilité dégénérée ne s’appelle pas « la banane scotchée contre le
mur », ce qui serait bien trop vulgaire, mais The Comedian, en
anglais ça fait plus chic et ça donne à penser. C’est une vieille resucée des
Ready made de Marcel Duchamp, et c’est encore plus éphémère qu’une banane se
dégrade finalement assez vite, il parait que l’imbécile qui a acheté cette
« œuvre » a depuis mangé la banane ! Cet épisode ubuesque des
dérives de l’art moderne, sans style, sans objectif, sans idée et sans travail,
entérine l’idée d’une fin de l’art, celle annoncée par Dada après la Première
Guerre mondiale et théorisée par Guy Debord et les situationnistes. Notez que
cette fin de l’art était déjà annoncée par Hegel dès los qu’on avait compris le
rôle de l’argent dans la structuration de ce marché particulier.
Certes il y a toujours eu dans l’histoire de riches mécènes, mais ceux-ci
étaient plus influencé par leurs propres gouts que par celui des marchands,
mais surtout, ils n’avaient pas intégré l’idée de progrès, or c’est évidemment
ce progressisme qui entraine forcément la ruine de l’art, en ce sens qu’il faut
innover et que pour innover il faut détruire et dévaloriser le travail des
artistes qui vous ont précédé. Pour ce qui concerne le travail justement, il
n’y en a pas dans l’art moderne, c’est même le contraire, ce qu’on vend c’est
l’idée justement que le travail n’a rien à faire avec l’art ! Tout l’art
moderne est là pour démontrer que le marché se moque du travail.
Justin Sun, se fait photographier mangeant la banane
qu’il a acquise
Les artistes modernes sont des entrepreneurs. Par exemple
prenons le cas de Christo qui emballait tout et n’importe quoi, le Pont Neuf,
ou encore l’Arc de Triomphe. Bien entendu lui-même ne fait rien du tout. Il
vend le concept à des mécènes à moitié débiles, il parcourt le monde pour cela.
Il choisit en général des monuments célèbres. Quel est le but de cette
fantaisie ? Essentiellement de masque ce que le passé considérait comme
beau. C’est donc le travail de la négation qui commence en ôtant la possibilité
au moins momentanément aux passant d’admirer ce que Christo ne serait sans
doute pas capable de faire. Il serait risible de considérer que ce travail du
négatif conserve en lui-même de la noblesse ou de la grandeur. Une telle
démarche permet à Christo de se faire remarquer et d’exister, même si c’est
seulement au journal télévisé de 20 heures devant des journalistes ahuris qui
n’osent pas dire ce qu’ils pensent de cette démarche.
Mais l’emballage coute cher. Par exemple celui de l’Arc de
triomphe, en haut des Champs Élysées représente 25 000 m2 de
tissus, 3 000 mètres de fil rouge, et bien entendu de la main d’œuvre, une
main d’œuvre qualifiée bien entendu. Le tout aurait coûté 14 millions d’euros
en 2021. On nous dit que cette œuvre évidemment éphémère est autofinancée. Elle
viendrait de la vente des œuvres de Christo lui-même. Mais cette vente
bénéficie de la publicité que permet cette fantaisie d’emballage. Et la plupart
des mécènes de cette œuvre bénéficieront d’un crédit d’impôt. Ce qui veut dire
que l’État finance indirectement cette défiguration de l’espace urbain. Plus le
budget de ce genre d’œuvre est élevé – il faut du matériel, des hommes – et
plus les revenus de Christo seront élevés. Christo c’était une entreprise
multinationale, il opérait dans tous les pays du monde. Il y avait un investissement, l’emploi d’une main d’œuvre
abondante et d’un capital matériel – du tissus, mais aussi des grues et du
matériel de travaux publics – et aussi un retour sur investissement qui pouvait
s’évaluer aussi bien en termes monétaires qu’en notoriété qui permettait
d’entretenir la pompe à phynance. Car dans le capitalisme financier, c’est
d’abord la notoriété qui permet de rassembler des capitaux importants, et plus
ces capitaux sont importants, plus la surface visible est grande. Les
journalistes aimant à saluer ce qu’ils croient être de la démesure.
Sur le marché de l’art, tout est évalué du point de vue du
dollar. Jeff Koons l’a très bien compris. C’est un ancien trader en matières
premières et donc qui n’a aucune idée de l’art en dehors des mécanismes qui
font que celui-ci se vend ou non. Avec Basquiat, le site Art Price nous
disait que Jeff Koons et Basquiat représentaient à eux deux 12% du marché de
l’art mondial. « Les grands noms de l’Art Contemporain attirent les
foules dans les musées et légitiment l’aura d’une collection, qu’elle soit
publique ou privée. Avec des œuvres valorisées à des dizaines de millions de
dollars, les signatures tutélaires représentent un enjeu colossal pour le
Marché. Les trois-quarts du résultat mondial reposent sur 100 artistes
seulement, parmi plus de 30.000 soumis à la loi du plus offrant. Autrement dit,
la santé économique du Marché de l’Art repose sur 0,3% des artistes vendus aux
enchères ». Ce constat cependant ne nous dit pas ce qui fait la
notoriété d’un artiste, on en revient à ce qu’on disait au début : un
grand nom c’est celui qu’on cite le plus souvent, et pour cela il y faut la
complicité d’un système médiatique qui mettra en avant un tel ou un tel. « L’ambition
de Koons n’est à la hauteur que du cercle proche d’agents et de collecteurs
qu’il a développé. Sa vision va au-delà de celle de ses collectionneurs, ce qui
lui permet de manipuler son marché. Propulsé par le collectionneur Grec Dakis
Joannou, il a été approché par Sonnabend, Deitch, Gagosian, Mnuchin, Donald
Young, agents les plus reconnus du monde de l’art, ainsi que par un cercle de
collectionneurs tels que François Pinault, propriétaire de la maison de vente
Christie’s, Peter Brant et Stephan Edlis, qui ont placé ses œuvres au cœur de
leur collections et les achetaient à leur sortie du studio. Plus récemment,
Koons fait partie des collections des plus grandes célébrités ».
C’est moins ce que fabrique Jeff Koons qui compte, que la manière de le vendre,
et tout seul il ne serait jamais arrivé à une telle notoriété, c’est-à-dire à
un tel volume d’affaires.
Le Rabbit de Jeff Koons s’est vendu 91 millions de
dollars en 2019
Au fil des années, Jeff Koons ne fait pas que des plugs
anaux ! il produit une quantité d’œuvres industrielle qui sont fabriqués
par des employés salariés dans sa fonderie, souvent d’ailleurs en plusieurs
exemplaires. Il a le titre de plasticien, son inspiration nous dit-on se trouve
dans les objets de la vie quotidienne et de la culture pop transformés en une
sorte de Kitch, lisse et aseptisé. Il n’est pas étonnant qu’un milliardaire
comme François Pinault s’y intéresse et en fasse la promotion. Toute la laideur
de notre époque git dans cette collusion d’intérêts qui traficote en vase clos.
Et de temps en temps on permet à la classe moyenne inférieure, semi-instruite
dans les facultés de lettres ou dans les écoles de Beaux-Arts, semi-illettrée
pour les mêmes raisons, de visiter les expositions de cet individu, afin de
donner une sorte de caution morale, montrer que l’artiste autoproclamé est
populaire. On a parlé de la complicité
des salles de vente, des galeristes, mais on n’a rien dit des directions des
musées qui donnent du lustre à cette fantaisie.
Le Rabbit de Jeff Koons s’est vendu 91 millions de
dollars en 2019
Au fil des années, Jeff Koons ne fait pas que des plugs
anaux ! il produit une quantité d’œuvres industrielle qui sont fabriqués
par des employés salariés dans sa fonderie, souvent d’ailleurs en plusieurs
exemplaires. Il a le titre de plasticien, son inspiration nous dit-on se trouve
dans les objets de la vie quotidienne et de la culture pop transformés en une
sorte de Kitch, lisse et aseptisé. Il n’est pas étonnant qu’un milliardaire
comme François Pinault s’y intéresse et en fasse la promotion. Toute la laideur
de notre époque git dans cette collusion d’intérêts qui traficote en vase clos.
Et de temps en temps on permet à la classe moyenne inférieure, semi-instruite
dans les facultés de lettres ou dans les écoles de Beaux-Arts, semi-illettrée
pour les mêmes raisons, de visiter les expositions de cet individu, afin de
donner une sorte de caution morale, montrer que l’artiste autoproclamé est
populaire. On a parlé de la complicité
des salles de vente, des galeristes, mais on n’a rien dit des directions des
musées qui donnent du lustre à cette fantaisie.