lundi 18 novembre 2024

Eve Dessarre, Les vagabonds autour du clocher, Pierre Horray, 1955.

   

Vous pouvez chercher longtemps, vous ne trouverez pas beaucoup de renseignements sur Eve Dessarre. Elle était née en 1926 et disparut en 1990. Les vagabonds autour du clocher n’est pas son livre le plus connu. Elle a écrit beaucoup de livres pour la jeunesse dans la collection Rouge et or. Mais elle a laissé un livre de souvenirs, Mon enfance d’avant le déluge[1]. D’origine juive, née à Sarrebruck, et ressentira violemment le racisme et bien sûr les effets de la guerre et de l’Occupation.  Chez Orban, en 1978, elle publiera aussi Les sacrifiés, un ouvrage en hommage aux militants socialistes et antifascistes allemands qui s’opposèrent au nazisme. Mais ici, il est question de l’immédiate après-guerre et plus particulièrement de Saint-Germain-des-Prés au début des années cinquante, disons en 1948-1950, juste avant que Guy Debord ne revienne dans sa ville natale. C’est un roman bien sûr sans doute pas un roman à clés, une fiction, même si c’est avec des figures idéal-typiques représentant le quartier. Elle y parlera du Lys blanc, sur le modèle de La rose rouge, et des Frères Mathieu sur celui des Frères Jacques. A l’époque qu’elle décrit, c’était déjà la fin de Saint-Germain-des-Prés qui va devenir de plus en plus un quartier de bobos friqués et de gens-de-lettres qui ont réussi. Il semble que ce quartier ait été pendant quelques brèves années une sorte d’ilot de liberté, ou du moins de la quête d’une liberté dont on ne savait pas trop que faire. Et donc cet idéal attire une jeunesse pleine d’espérance à la Libération, mais qui va être rapidement déçue, n’arrivant pas à réinventer les codes de la vie, se heurtant aussi bien aux rigidités de l’époque qu’elle sous-estime, mais aussi à ses propres désirs qu’elle n’arrive pas vraiment formuler. 

 

Le roman s’articule autour du parcours du jeune Camille, une sorte de Rimbaud sans trop de dimension. Il va être pris en charge à son arrivée au quartier par un peintre homosexuel, un peu ivrogne qui se meurt d’amour pour un jeune gigolo, Patrick. Mais Camille va se tourner vers Rosie, une jeune américaine qui vivote difficilement de sa plume, et entamer avec elle une liaison incertaine. Cependant la romance va tourner rapidement au drame, comme si cette jeune génération en voulant se débarrasser des préjugés anciens sur les relations sexuelles avait jeté le bébé avec l’eau du bain. Une grande partie du roman va donc concerner les attitudes et même les petites combines de cette faune, mensonges, jalousies, tout cela mène à ne plus rien croire. Le point de vue d’Eve Dessarre est bien entendu que cette jeunesse se gâche et se rend malheureuse en croyant renverser des valeurs bourgeoises. Mais tout rentre dans l’ordre quand Rosie se marie avec Camille et que celui-ci commence à avoir un petit succès. Les protagonistes de ce roman apparaissent curieusement comme peu héroïques, pleurnichards et faibles, comme s’ils avaient pris les valeurs inverses de leurs ainés. 

 

L’ensemble est une sorte de dérive au milieu de la pauvreté, une pauvreté qui rend parfois fou et qui exacerbe mes tensions. Presque tous ces personnages sont des traumatisés du dernier conflit. Ça vivote, ça manifeste des ambitions le plus souvent surdimensionnées. Ça peut virer au drame. Eve Dessarre ne juge pas, il y a une description assez audacieuse pour l’époque d’un milieu où l’homosexualité est extrêmement présente comme un défi. D’existentialisme il ne sera pas question, mais par contre l’ouvrage présente une mixité étrange entre les classes, d’un coté la faune artiste et intellectuelle arrivée, et de l’autre ceux qui vivotent et voudraient bien sortir de la pauvreté. Malgré une fin optimiste du type « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », l’ensemble est plutôt désespéré et noir. Ces gens-là sont assez peu fiables et vivent les uns à coté des autres sans vraiment se rencontrer. Beaucoup finissent mal, Simone est étranglée, Charly s’en va à Sainte-Anne, Bob qui avait recueilli Camille à son arrivée à Paris, et qui se meurt d’amour pour son petit giton qui le quitte, se suicide en se jetant sous un camion ! Cette bohème crasseuse n’a rien de souriant et d’enthousiasmant. C’est comme une reprise en plus noir et plus amer de Scènes de la vie de Bohème d’Henri Murger, publié en feuilleton entre 1847 et 1849. L’écriture est simple et hâtive, parsemée de métaphores parfois curieuses, cependant elle laisse une large place à la description de la psychologie des personnages. L’ensemble reste un témoignage sur une période très brève qui a ensuite été mythifiée et vendue comme exceptionnelle.  



[1] Fayard, 1976.


jeudi 7 novembre 2024

L’homme à la figure orange est de retour

Donald Trump est de retour à la Maison Blanche. Cette fois il l’emporte de près de 5 millions de voix – 71 millions contre 66 – et avec 277 grands électeurs contre 214 pour Kamala Harris. Les Républicains inféodés complètement à l’homme à la figure orange, gagnent en outre le Sénat. Certains qui auraient préféré un pouvoir démocrate s’en désolent, d’autres s’en félicitent. Il est vrai que Donald Trump représente plus qu’un autre un pitre doublé d’un escroc et d’un menteur. Tout le monde sait cela, et même sans doute ceux qui ont voté pour lui. Rappelons qu’il est sous le coup d’une kyrielle de procès qui s’ils allaient jusqu’au bout l’enverraient en prison jusqu’à la fin de ses jours. Il a été également condamné le 30 mai 2024 pour trente-quatre chefs d’accusation, c’est donc officiellement un délinquant qui revient hanté la Maison Blanche[1] ! La peine effective encourue avait été suspendue pour cause justement d’élections ! Mais les choses sont bien faites, outre que Trump bénéficie de la protection de la Cour suprême qu’il a lui-même nommée, il a la possibilité de s’autoamnistier. Les électeurs de son bord aiment cet individu transgresseur qu’ils croient être une sorte de rebelle, alors qu’il n’est qu’un héritier, un fils à papa capricieux et instable. Il a reçu les félicitations de cette partie du monde qui existe comme supplétive des Etats-Unis dans ses entreprises mondialistes. On a vu donc un autre clown, Zelensky, lui envoyer ses félicitations. Les grincheux comme Sylvie Kaufmann du Monde qui veulent la guerre à tout prix en Ukraine, sont marris. Pauvre Amérique ! Ceci dit, si Trump est un médiocre politicien, cela ne signifie pas pour moi que nous aurions gagné quelque chose à l’élection de Kamala Harris. Si les Démocrates ont tout perdu dans ces élections, c’est pour de bonnes raisons : d’abord parce qu’ils n’ont pas su dissuader assez tôt le gâteux Joe Biden de ne pas se représenter, ça c’est une raison de tactique. Mais plus profondément, c’est sans doute parce que les Américains attendaient bêtement que les Démocrates défendent le petit peuple. Et évidemment tant qu’on croira à ce genre de turpitudes, rien ne bougera. La déception a ouvert un boulevard à Trump qui fait semblant d’être du côté des gens d’en bas. On a ainsi un jeu qui est bien rodé en France, c’est la succession de fausses alternances qui font croire que la démocratie dite représentative fonctionne encore pour maintenir le pays sur une trajectoire stable. 

Trump faisant la propagande pour la malbouffe à l’américaine 

Les Américains ont ainsi voté massivement. Passons sur le fait que le pitre Trump avait dit en 2020 que les élections avaient été truquées, car en effet on se demande bien pourquoi si les Démocrates démoniaques, ou l’État profond, avaient cette capacité de fraude massive, on ne voit pas pourquoi ils ne l’auraient pas utilisé une fois encore ! Mais plus généralement attendre quelque chose de ce pitre est une faute morale, c’est un comme croire au Père Noel et penser qu’un grand homme à la figure orange fera le boulot à votre place. Placer sa confiance sans un homme politique relève de la paresse intellectuelle. Mais si les pitreries de Donald Trump le désigne comme le pire clown qu’ait connu les Etats-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cela ne veut pas dire que les Américains auraient eu raison de faire confiance à Kamala Harris. En effet, d’abord sur le plan tactique elle est restée dans les pas de Joe Biden, semblant croire que la solidité du bilan économique des démocrates les mettait à l’abri. Bien entendu le menteur Trump a avancé que le taux de chômage américain était le pire depuis la Grande dépression. En vérité quand Trump a quitté la Maison Blanche, le taux de chômage étatsunien était à 6,4%, et à la fin du mandat de Joe Biden, il était tombé à 4,2%. Mais ses innombrables mensonges n’ont pas empêché les Américains de voter pour lui. 

Trump et Harris lors du débat le 10 septembre 2024 

Quelles sont les raisons qui ont fait la différence ? Certes on peut reprocher à l’administration Biden d’avoir fait la guerre à la Russie par Ukrainiens interposés, mais il est douteux que les Américains qui ne savent pas où se trouvent l’Ukraine aient fait attention à ça, et aient vu Trump comme un homme de paix. On a dit que l’inflation « était un sujet de préoccupation pour les Américains, peut-être. C’est tout à fait possible, mais je ne crois pas que le principal soit là. Je crois que c’est une question de projet de société. Bernie Sanders a avancé que « Personne ne devrait être surpris que le Parti démocrate, qui a abandonné les travailleurs, découvre que les travailleurs l’ont abandonné. Ce fut d’abord les travailleurs blancs, et maintenant les Latinos et les Afro-Américains. Alors que les dirigeants démocrates défendent le statu quo, le peuple américain est en colère et veut du changement. Et ils ont raison ». Mais je pense que ce n’est pas tout à fait vrai, et je ne crois pas que dans le contexte actuel de dégénérescence du pays un programme plus à gauche, plus socialisant aurait eu des chances de l’emporter sur Trump et son gang. Sinon les Américains se seraient moins précipités pour aller voter. Or le taux de participation à cette farce est de plus des deux tiers, le plus haut depuis 1980 et semblable à celui de 2020. Également les afro-américains ont voté à plus de 85% pour Kamala Harris. Le handicap de la candidate démocrate était aussi qu’elle était une femme, les hommes et les latinos semblent avoir moins voté pour elle qu’ils ne l’avaient fait pour Joe Biden. En outre elle représentait, à tort ou à raison, une sorte de complaisance envers le peuple woke. De même le fait qu’elle soit soutenue par les pro-palestiniens a sûrement été un autre handicap, car contrairement à l’Europe, les Etats-Unis sont massivement hostiles au monde musulman. Les manifestations woke et propalestiniennes sur les campus ont choqué, et l’embarras manifesté par Kamala Harris sur ces sujets l’ont faite passée pour quelqu’une de faible et incapable de gérer les désordres. Les désordres de la premières présidence Trump ayant été oubliés, y compris sa contestation ridicule de sa défaite contre le vieux Joe Biden. Notez que Trump devient ainsi le président le plus vieil élu à la Maison Blanche, battant le record de Joe Biden !  

Manifestants propalestiniens aux Etats-Unis 

L’autre thème qui a sans doute joué dans le retour de Trump à la Maison Blanche, c’est la question de l’immigration massive. Les Démocrates, empêtrés dans un langage de gauche, sont apparus comment n’ayant pas de solution, ne voulant pas reconnaitre que cette immigration massive était un problème, même pour les descendants des immigrés les plus récents. Certes Trump n’a rien fait durant son premier mandat, et ne fera probablement pas grand-chose pour enrayer cette tendance, mais il a prononcé un discours dit de fermeté. Rappelons qu’en 2016 le fanfaron à la figure orange se faisait fort de faire payer par les Mexicains la construction d’un mur pour empêcher l’envahissement – le mur n’a effectivement été construit que sur 83 kilomètres – il est même probable que Biden ait fait plus que lui pour tenter de freiner le franchissement de la frontière[2]. Mais peu importe, dans les élections en Occident, ce qui compte ce n’est pas ce qu’on fait, mais ce qu’on dit à la télévision et que les téléspectateurs hâtifs confondent volontiers avec la réalité ! Les électeurs ont perçu Trump comme le mieux à même de défendre le rêve américain, cet idéal qui évidemment ne reviendra pas, contre les « envahisseurs ». 

Migrants franchissant la frontière entre le Mexique et le Texas 

Certains pensent que Trump va régler la question de la guerre en Ukraine, c’est la fanfaronnade qu’il avait formulée en disant que lui il réglerait facilement cette question en 24 heures. En vérité les Etats-Unis ont déjà commencé à prendre du recul et à livrer de moins en moins d’armes, mettant un véto sur la possibilité pour Kiev d’utiliser les missiles à longue portée sur le sol russe, et on sait que le Pentagone – soit l’État profond – veut arrêter les frais pour se consacrer à reconstituer les stocks de munitions de son armée, et se préparer à la guerre avec la Chine. Mais il est vrai que pour Trump ce sera plus facile que pour Biden et ses équipes de mettre fin à cette horreur et de lâcher ses alliés. Zelensky s’y est préparé en félicitant Trump et en lui demandant de l’aider à obtenir une paix juste. Mais qu’est-ce qu’une paix juste, ça c’est le grand mystère[3] ? Il est probable que Zelensky sera obligé d’abandonner l’idée selon laquelle une paix juste est la restitution des territoires jusqu’à la Crimée. De nombreux commentateurs ont fait part que depuis quelques mois il y avait des signes de l’administration Biden pour se sortir de ce guêpier, et que Kamala Harris aurait sans doute suivi le désengagement. L’OTAN parle de refiler le bébé à l’Europe, mais on se demande bien comment l’Union européenne qui n’a pas d’armée sérieuse à opposer à l’armée russe, qui possède une industrie de la défense défaillante, pourrait faire quelque chose pour sauver Zelensky d’une humiliante défaite. Le plus probable est que les Etats-Unis vont en effet se désengager et laisser tomber comme d’habitude leur proxy dont les pauvres soldats se sont fait trouer la peau par centaines de mille. Probablement Zelensky s’exilera en Angleterre. Mais les Américains, Trump ou pas Trump, reviendront dans quelques années tenter de mettre le feu du côté du Caucase et avec le but d’encercler à nouveau la Russie qui est leur obsession séculaire. 

 

En France la population se divise en deux : les pro-Trump qui oublient la vulgarité du nouveau prédisent et les anti-Trump qui croient bêtement qu’avec Harris cela aurait été différent pour nous et pour l’Europe. Les premiers croient ou font semblant de croire que Trump soutenu par les milliardaires Jeff Bezos et Elon Musk défend le petit peuple, c’est stupide. Dans les deux cas c’est une attitude de soumission, avec la volonté de suivre les Etats-Unis, un État pourtant totalement en décomposition sur exactement tous les plans. Mais en vérité, pour nous Français, ce n’est pas important, ce qui compterait ce serait plutôt de reprendre en main notre destin, de nous émanciper, sans nous préoccuper de ce que pense l’homme à la figure orange. Cette campagne électorale a été encore plus stupide que les précédente, les deux candidats principaux se livrant à un cirque sans précédent, ce faisant, ils n’ont pas dévalorisé l’élection, ils ont montré ce qu’elle était fondamentalement, une vaste fumisterie destinée à appâter les gogos pour les faire tenir tranquille, voir les coûteux et grotesques meetings des deux candidats. Le monde qui fait, jour après jour, campagne pour la guerre avec la Russie[4] n’est pas content, il avançait que cette élection était la fin d’un cycle inauguré à la fin de la Seconde Guerre mondiale et il craint que les Etats-Unis se ferment et ne se mêlent plus de tout aux quatre coins de la planète. Mais le plus probable c’est que tout reste comme avant, sauf que l’Empire est maintenant très affaibli dans tous les domaines, et que ce n’est pas le burlesque homme à la figure orange qui pourra redresser la barre, ce qu’il n’a pas pu faire entre 2016 et 2020, on ne voit pas pourquoi il le ferait maintenant avec encore moins de moyens qu’auparavant. Il lui sera plus difficile qu’auparavant de rallier à lui ses partenaires occidentaux, il devra compter essentiellement avec le reste du monde qui apprend, notamment avec les BRICS, à s’organiser sans l’Occident et avec la haine des Etats-Unis au cœur. 

 

Il reste que quoi qu’on en pense, rien n’est réglé aux Etats-Unis, et Trump sera bien incapable de rassembler autour de lui un pays totalement divisé et au bord de la guerre civile. On ne voit guère comment l’administration républicaine qui va se mettre en place en janvier va pouvoir concrètement régler à la fois le problème de la dette et celui du déficit commercial abyssal. L’euphorie des bourses occidentales une fois passée, il faudra faire face à la chute programmée du dollar dans les années qui viennent. Les trumpistes français oublient très souvent que lors de son premier mandat Trump avait maintenu en place Victoria Nuland et surtout avait encouragé le réarmement de l'Ukraine en vue de la guerre. Maintenant il est vrai que pour Trump il sera plus facile d'abandonner son allié ukrainien que pour Kamala Harris. Mais ses déclarations de guerre contre la Chine - déclarations qui sont dans la tradition américaine - ne laissent rien présager de bon. 

PS : Même si dans la dernière ligne droite les sondages ont redressé un petit peu la barre en faveur de Trump, il est clair qu’ils se sont largement trompés. Tous les sondages pensaient que ça serait plus difficile que cela pour Trump, même si tous voyaient que ce serait aussi difficile pour Harris. La question est la suivante : l’ont-ils fait sciemment, histoire d’enclencher une prophétie autoréalisatrice ?   

 



[1] https://www.leparisien.fr/international/etats-unis/trump-declare-coupable-prison-assignation-a-residence-amende-que-risque-t-il-31-05-2024-62B5S2B7YZGTDLWND2D4NPYJ5M.php

[2] https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/etats-unis-5-ans-apres-ou-en-est-le-mur-de-trump-1381724

[3] https://www.lefigaro.fr/elections-americaines/resultats-presidentielle-americaine-zelensky-felicite-trump-pour-son-impressionnante-victoire-20241106

[4] https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/06/en-deni-les-europeens-veulent-encore-se-reposer-sur-leur-allie-americain-comme-si-rien-n-avait-change_6378754_3232.html

samedi 2 novembre 2024

Des nouvelles de la guerre en Ukraine

 

Zelensky devant le Conseil de l’Europe, le 17 octobre dernier 

Depuis plusieurs mois, Zelensky nous raconte qu’il a concocté un plan de paix qui est en même temps un « plan de victoire », osant même dire qu’il veut bien lui associer les Russes ! Il raconte de plus en plus et il est venu faire le pitre jeudi 17 octobre lors d’un sommet européen à Bruxelles. Ce n’est pas sérieux pour deux raisons. La première est que son plan de paix passe comme d’habitude par l’idée d’une capitulation de la Russie vaincue qui rendrait tous les territoires conquis depuis 2014 et qui en plus ferait payer aux Russes le cout de la reconstruction de l’Ukraine. La seconde est que la partie concrète de ce plan de victoire est tenue secrète[1] ! Même les crétins qui l’ont écouté discourir ne sauront pas comment il va s’y prendre pour obtenir cette victoire fameuse sur la Russie alors que son armée est en difficulté sur toutes les lignes du front et que l’attaque sur l’oblast de Koursk a échoué comme c’était prévisible. Il a beau répéter que cela passe par toujours plus d’aide financière et militaire, seule cette imbécile de Sylvie Kaufmann semble y croire[2]. Mais la réalité du terrain est des plus mauvaises. Non seulement les Russes avancent dans le Donbass face à une armée en déroute complète, mais les unités d’élite ukrainiennes sont maintenant piégées dans la région de Koursk, comme c’était prévisible, et elles n’en sortiront soit les pieds devant, soit comme prisonniers de guerre, alors que cette contre-offensive ukrainienne sur le sol russe a déjà couté au moins dix mille hommes. L’analyse du terrain montre que le territoire russe sous contrôle ukrainien a été divisé par 2 entre le 15 aout 2024 et le 15 octobre 2024, passant de 1300 km2 à environ 650. Or selon Zelensky, le plan de victoire comprend une occupation d’une partie du territoire russe afin de procéder plus tard à un échange, mais cette idée a clairement du plomb dans l’aile au fur et à mesure que les Russes récupèrent du terrain sur leur propre territoire. Même Mark Rutte, atlantiste furieux, russophobe de profession et nouveau secrétaire général de l’OTAN a admis que ce plan était irréaliste et infaisable en l’état. 

Source ISW 

Les Américains qui ont été les artisans de cette guerre depuis au moins 2014 sont maintenant sceptiques sur les chances de victoire de l’Ukraine, ne parlons pas de Donald Trump qui veut mettre un terme directement à la guerre s’il est élu. « L'Ukraine, notez-le bien, n'est plus l'Ukraine », a ajouté l'ancien président, dans une discussion avec Patrick Bet-David. « Chaque ville est pratiquement rasée. Tous ces magnifiques dômes dorés sont à terre, réduits en miettes », a poursuivi Donald Trump. Il a ajouté, à propos de Volodymyr Zelensky : « Cela ne signifie pas que je ne veux pas l'aider, car j'ai de la peine pour ces gens » Le président ukrainien « n'aurait jamais dû laisser cette guerre débuter ». Cependant les cinglés du sous-sol et une grande partie des Démocrates, veulent bien continuer à fournir des armes en quantité, mais à condition que l’Ukraine – c’est-à-dire Zelinsky – mobilise un peu plus de la chair à canon en abaissant la mobilisation à 18 ans ! « Si cette information a fait surface, je peux la confirmer : des responsables politiques américains des deux partis font pression sur le président [Volodymyr] Zelensky pour qu’il explique pourquoi l’Ukraine ne mobilise pas les gens âgés de 18 à 25 ans », écrit Serhi Lechtchenko, conseiller du chef du cabinet présidentiel, sur Telegram, « L’argument de nos partenaires est que, lorsque les Etats-Unis étaient en guerre au Vietnam, les gens étaient enrôlés dès l’âge de 19 ans. C’est pourquoi les Américains laissent entendre que les armes occidentales ne suffisent pas et qu’une mobilisation dès l’âge de 18 ans est nécessaire. Le président Zelensky n’a pas cédé et cherche toujours à convaincre les hommes politiques des deux partis de fournir des armes sans modifier l’âge de la conscription », ajoute-t-il. Zelensky a promulgué en avril une disposition abaissant l’âge de mobilisation de 27 à 25 ans, dix mois après son adoption au Parlement. L’armée ukrainienne est une armée de vieux, et mobiliser les plus jeunes dans un combat sans espoir serait accélérer la décomposition de ce malheureux pays, mais Sylvie Kaufmann n’en a cure, elle veut du sang. Cette crainte d’être mobilisé a d’ailleurs accéléré l’exode des jeunes Ukrainiens qui craignent que tôt ou tard ils soient mobilisés sur le front. Selon Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, les enfants de moins de 18 ans représentent un tiers du nombre total de personnes ayant quitté le pays depuis le début de l'invasion à grande échelle il y a deux ans. De moins en moins populaire dans son pays, Zelensky aurait du mal à justifier une telle mobilisation qui saignerait encore un peu plus la jeunesse de ce pays. 

 

En Ukraine le soutien à Zelensky est de plus en plus faible. Et les Ukrainiens aimeraient bien aller aux élections pour que les choses changent car depuis deux ans et demi, ils vivent un enfer. On a l’écho de manifestation en Ukraine contre la politique de Zelensky, notamment parce que celle-ci n’a pas de but réaliste, et bien sûr à cause des morts et des soldats qui sont sur le front sans qu’aucune relève ne soit prévue. Même des députés de la Rada remettent en question le plan pour la victoire de Zelensky. En même temps que Zelensky n’a plus de légitimité, le régime se durcit, notamment dans la répression qu’il mène contre la religion orthodoxe affiliée au patriarcat de Russie. En Occident, on en parle très peu, mais ce régime est bel et bien fasciste et corrompu[3]. Si passagèrement l’opération sur Koursk a redonné un peu le moral aux soldats, le soufflet est vite retombé. Pendant que Zelensky fait le pitre en allant quémander encore et toujours des armes, l’armée est complètement saignée à blanc. Même Le monde s’en alarme et le signale. Sur son site, le 17 octobre dernier, le journal traitait du suicide spectaculaire du lieutenant-colonel Ihor Hry. Il s’est suicidé pour sauver ses hommes qui allaient se faire massacrer[4]. Il a donc refusé d’exécuter les ordres de ses supérieurs, les jugeant irréalistes. Cette affaire a fait grand bruit dans le pays et alentour. Car ce n’est pas la première fois que les soldats ukrainiens refusent de se faire massacrer sans perspective de gagner quoi que ce soit. Ce n’est pas seulement le sous-équipement des militaires et le manque de formation des recrues qui étaient en cause, c’est aussi les absurdités stratégiques de l’armée qui étaient critiquées, notamment l’incursion des unités d’élites dans la région de Koursk qui sont maintenant décimées et prises au piège de ces errements tactiques. Cette initiative désespérée qui n’a pas pu se faire sans l’approbation et l’aide de l’OTAN montre que l’armée ukrainienne n'a plus de stratégie sérieuse qui pourrait soutenir son projet de récupérer les territoires perdus depuis 2014. Le mercredi 23 octobre on apprenait qu’officiellement un homme s’était suicidé dans la ville de Poltava, il s’agissait d’un jeune ukrainien cherchant à échapper à la conscription[5]. Sur les réseaux sociaux ukrainiens circulent par ailleurs de nombreuses montrant la violence avec laquelle le recrutement de soldats ukrainiens se fait pour les envoyer au front. Manifestement la motivation des soldats ukrainiens est de plus en plus faible. Le monde qui pousse volontiers les Ukrainiens à la guerre jusqu’à la mort « pour défendre nos valeurs », constatait que la mobilisation est de plus en plus difficile, L’Ukraine est une immense armée de déserteurs [6]. Le général Pinatel avançait que 5000 Ukrainiens désertent tous les mois ! Le vétéran ukrainien Stanislav Asseyev actait son divorce d’avec l’armée, après la dissolution de son bataillon consécutivement aux énormes pertes et aux nombreuses désertions. La gestion des troupes est très critiquée, et Asseyev pense que c’est une des raisons qui freinent la mobilisation, c’est le signe avant- coureur de la déroute, car si les Ukrainiens évitent de se battre, c’est essentiellement parce qu’ils sont en divorce avec le discours de Zelensky et qu’ils ne croient ni à la victoire, ni à la tactique pour y arriver.  

Le louvoyant Jordan Bardella retourne sa veste sur à peu près tous les sujets 

Au Conseil européen du 17 octobre 2024, on a remarqué le revirement spectaculaire de Jordan Bardella qui maintenant, comme la sinistre atlantiste Meloni, appui l’idée idiote selon laquelle Zelensky se battrait pour l’intégrité territoriale de son pays et la liberté de son peuple, ce qui veut dire implicitement que le RN fait semblant de croire à une possible victoire de l’OTAN. Ce personnage louvoyant, sans culture et sans conviction véritable n’étonne en réalité pas ceux qui suivent ses circonvolutions qui sont d’ailleurs une des raisons à son échec aux dernières élections législatives et à son impossibilité d’accéder à Matignon. Ce n’était pas une surprise, mais plus intéressant était le discours d’Orban qui lui ne change pas de pied et qui réclame des négociations immédiates pour mettre un terme à la saignée que subit l’Ukraine, alors que Zelensky prétend attendre la victoire avant de négocier. Quoi que ce soit bien peu crédible. Mais Olaf Scholz, très critiqué en Allemagne pour son soutien guerrier à l’Ukraine, a commencé à en rabattre avançant que l’OTAN ne devait pas devenir cobelligérant. En vérité l’OTAN l’est déjà dans l’aide logistique et électronique qu’elle apporte, guidant les missiles tirés depuis la Mer Noire sur la Russie, vers des cibles choisies par elle. Mais la position de Scholz indique qu’une partie des dirigeants Européens commencent à douter d’une poursuite ruineuse de la guerre contre la Russie. « Il est important de se rendre compte qu’un pays en guerre ne peut absolument pas devenir membre de l’OTAN. Tout le monde le sait, il n’y a pas de désaccord à ce sujet », a déclaré le chancelier allemand lors d’un entretien à la télévision publique ZDF. Cette guerre voulue par l’OTAN, les Etats-Unis et par l’Union européenne amène de nombreux craquements. Ursula von der Leyen, petite fille de nazi, arrière-petite-fille de marchand d’esclaves, qui a une conception très singulière de la diplomatie et de la démocratie, a annulé une réunion programmée avec Milos Vucevic, le prétexte foireux était que celui-ci avait rencontré un haut responsable russe[7]. C’est une nouvelle faute grossière car quoi qu’on pense de la Russie, la possibilité de règlement de la guerre en Ukraine passe nécessairement par les échanges diplomatiques, sauf si on croit qu’on peut gagner la guerre et contraindre les Russes à la capitulation sans condition ! Si Ursula von der Leyen croit à ce genre d’imbécilité, c’est qu’elle est vraiment ignorante et naïve, et donc qu’elle n’a pas sa place à la tête de la Commission européenne. Le pas suivant pour elle serait de déclarer directement la guerre à la Russie ! Mais je doute qu’elle soit suivie sur ce terrain. Vous remarquerez que cet ostracisme à l’endroit des Serbes est la répétition de la condamnation de Viktor Orban qui en tant que président de l’Union européenne avait osé rencontrer Vladimir Poutine[8]. 

 

Revenons au terrain. La carte ci-dessus diffusée par l’AFP, boutique peu russophile, montre que l’armée russe a clairement avancé et que la contre-offensive sur Koursk a échoué, elle sera un tombeau pour les soldats qui sont maintenant enfermés sur le territoire russe. Pour le reste les avancées dans le Donetsk et sur Pokrovsk sont très significatives et redéfinissent les enjeux des combats futurs. A Odessa il semble également que les Russes aient pu détruire de vastes dépôts de munitions[9]. Les Ukrainiens en sont maintenant réduits à faire des coups, quelques drones tirés sur des installations pétrolières en Russie, avec l’aide de l’OTAN. Mais ces actions spectaculaires si elles font durer la guerre ne changent pas fondamentalement les positions, ni le rapport de forces. Parmi les autres très mauvaises nouvelles pour l’Ukraine et pour Zelensky, Mark Rutte en tant que secrétaire général de l’OTAN a signifié que si le but à long terme était bien d’intégrer l’Ukraine, il n’en était pas question dans l’immédiat, c’est-à-dire tant qu’il y a la guerre. Le but de Zelensky aurait été d’obtenir un engagement plus rapide et plus simple, ce qui lui aurait permis de refiler le bébé à l’OTAN et de disparaitre derrière cette solution. The Economist, journal britannique et atlantiste affirmait que les Etats-Unis de plus en plus réticents à soutenir Kiev – après l’avoir encouragé à faire crever son pays – considéraient que le plan de la victoire présenté par Zelensky n’était pas du tout sérieux et qu’ils ne soutiendraient pas[10] 

 

Tout le monde pense que la Russie prend son temps dans cette guerre, si en effet tout a été fait pour limiter le nombre de morts et de blessés, et donc d’y aller prudemment, il semble que les choses vont pourtant s’accélérer. En effet l’arme ukrainienne est sur les genoux, en voie d’effondrement, et il semblerait que c’est pour cela que la Russie va s’adjoindre l’aide de 10 000 à 15 000 soldats nord-coréens. On s’attend à ce qu’il y ait une nouvelle offensive russe, histoire de mettre le monde occidental devant le fait accompli. Cela sera sans doute un bon exercice pour la Corée du Nord en vue d’éventuels conflits qui risquent dans les années à venir de se développer en Asie du Sud Est. Les Ukrainiens qui ont tout de même le sens de l’humour ont sommé les soldats coréens de se rendre comme prisonniers de guerre. Les atlantistes ont publié des communiqués alarmants, arguant que d’engager des soldats coréens serait une escalade inadmissible. Mais ils ne disent rien de l’escalade que représente clairement la fourniture d’armes et de conseiller de l’OTAN dans la conduite de la guerre. En réalité si on met en avant ces soldats coréens, c’est pour tenter de salir la Russie, au motif que si elle est alliée avec la Corée du Nord, elle est forcément mauvais et nourrit avec la Chine l’idée funeste de dominer le monde dans le futur. En outre, il semble bien que ces soldats coréens ne seront pas déployer en Ukraine pour des nombreuses, dont l’une est qu’ils ne parlent pas russe et qu’il serait compliqué de les intégrer dans des unités sur le front. 

 

Poutine a réuni les BRICS à Kazan au cœur de la Russie, plusieurs raisons ont été avancées. D’abord que Poutine voulait démontrer qu’il n’était pas isolé, ce qui n’est pas à démontrer. Plus de trente nouveaux pays ont demandé leur adhésion aux BRICS. Mais les BRICS sont à leur affaire en progressant sur le plan de l’autonomie de cet ensemble de pays par rapport au dollar. Ce sommet des BRICS est la préparation d’un renforcement des liens commerciaux et financiers entre les pays des BRICS, avec à la clé sans doute un nouveau système bancaire, probablement une monnaie commune, chaque pays conservant par ailleurs sa souveraineté monétaire. Ce fut donc un grand succès diplomatique, capable de présenter aussi une alternative à une mondialisation dominée par les Etats-Unis et le dollar. Cette idée de multilatéralisme plait aussi bien en Afrique qu’en Asie où ces pays ont été trop longtemps dominés et martyrisés par les organisations internationales, le FMI et la Banque mondiale, à la soldes des Etats-Unis. À ce sommet, Poutine a appelé les pays du BRICS à l’aider à trouver une solution négociée à la guerre en Ukraine. Ce n’est certainement pas un simple effet d’annonce.  Les Russes comme les Chinois, contrairement aux Occidentaux pensent aussi à la diplomatie, et on a remarqué la présence du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. Ce dernier ayant échangé une poignée de main devant les photographes a mis en colère Zelensky qui y voit une sorte de trahison. Suite à cet affront, il aurait refusé de le recevoir à Kiev mais ce faisant, c’est lui qui apparait maintenant isolé. C’était une autre preuve que la politique des sanctions contre la Russie a déjà échoué et que petit à petit on se prépare à négocier une paix ou dans un premier temps une trêve. Poutine à Kazan a dit qu’il était favorable à des négociations, mais sur la base des réalités du terrain ! Ce qui veut dire clairement une reconnaissance de l’annexion de la Crimée et du Donbass. 

En mars 2022, les réfugiés ukrainiens étaient bien accueillis en France 

Si les réfugiés de guerre ukrainiens ont d’abord été accueillis à bras ouvert un peu partout en Europe, ils sont maintenant considérés comme une gêne, un coût insupportable. C’est comme ça un peu partout, notamment en Pologne où on leur demande de plus en plus de rentrer chez eux, voire d’aller se battre sur le front. Plus de deux ans et demi après le début du conflit, plusieurs pays, comme la Norvège, la Hongrie, les Pays-Bas ou la République tchèque, et jusqu’à la Pologne, commencent à restreindre leur entrée ou les droits sociaux. Mais cela touche l’Allemagne et maintenant la France. Dans la Région Grand Est, les réfugiés ukrainiens ont reçu des lettres leur demandant de rendre les logements qu’ils occupent, le motif invoqué est leur manque d’intégration, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas fait l’effort d’apprendre correctement la langue et éventuellement de trouver un travail[11]. Les associations ukrainiennes sont évidemment en colère car elles pensaient pouvoir encore vivre un bout de temps sur le compte de l’habitant. Ce n’est pas très important en termes militaires bien sûr, mais il est significatif que l’opinion publique en Europe soit en train de se retourner contre l’Ukraine, probablement parce que ce que perçoivent les opinions occidentales maintenant c’est que l’arrogant Zelensky et les Ukrainiens ne font pas assez d’efforts pour régler cette question par la voie de négociations diplomatiques directes avec la Russie. Plus personne ne croit en Occident en une capitulation de la Russie dans ce conflit qui apparait de plus en plus inutile. 

Un tatouage du deuxième bataillon du 75e régiment de rangers parachutiste des forces spéciales de l’armée américaine sur l'un des mercenaires éliminés en Russie le 27 octobre 2024 

Le 27 octobre 2024, les Russes ont déjoué une tentative d’infiltration de mercenaires américains dans la région de Briansk à la frontière de l’Ukraine. Il est possible que cette opération était destinée à desserrer l’étau qui se resserre sur les soldats ukrainiens coincés maintenant dans la région de Koursk. Plusieurs ont été tués. Cet exemple montre, alors qu’en Occident on se focalise sur l’hypothétique entrée de soldats coréens dans la guerre, que les Etats-Unis n’ont pas renoncé pour l’instant à accompagner la guerre de leur proxy ukrainien sur le sol russe. Le 75e régiment de rangers est une unité d'élite des forces spéciales américaines, spécialisée dans la reconnaissance, les opérations de sabotage en territoire ennemi, la prise et la sécurisation de bases aériennes, la capture ou destruction de cibles stratégiques, ainsi que la neutralisation de figures de haut rang. L'un des bataillons parachutistes du 75e régiment reste constamment en alerte et peut être déployé pour des missions à travers le monde en moins de 18 heures. Évidemment, on vous dira que ces soldats n’appartenaient plus à l’armée et donc que l’État américain n’est pas concerné. Mais il est impossible de croire que le Département d’État n’est pas au courant, d’autant que c’est lui qui finance et contrôle tout ce qui se passe dans la guerre en Ukraine.


Ceux qui croient encore qu'une élection de Trump mettra fin à la guerre en Ukraine, se bercent d'illusions. Lors d’un entretien accordée à Tucker Carlson diffusé dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, Donald Trump a déclaré avoir «mis fin» au projet de gazoduc Nord Stream 2 lors de son mandat, affirmant que les accusations de sympathie pro-russe à son égard étaient infondées : «J’y ai mis fin. Personne d'autre ne l'a fait, mais moi je l'ai fait. Je l'ai arrêté», a-t-il insisté. c'est un fantaisiste très peu fiable et surtout qui dit et fait n'importe quoi.  

[1] https://www.leparisien.fr/international/guerre-en-ukraine-le-plan-de-victoire-de-zelensky-est-il-vraiment-realiste-17-10-2024-TQRV5HCQWZEU3CBEQTVBHC7IIQ.php

[2] https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/10/16/ne-nous-leurrons-pas-la-defaite-de-l-ukraine-en-cas-d-election-de-donald-trump-serait-aussi-la-defaite-de-l-europe_6353369_3232.html

[3] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/23/le-procureur-general-d-ukraine-demissionne-sur-fond-de-scandales-de-corruption_6358648_3210.html

[4] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/17/guerre-en-ukraine-ihor-savait-ce-que-ca-signifiait-que-tout-le-monde-allait-mourir_6353953_3210.html

[5] https://www.facebook.com/Poltavskyi.TCK/posts/pfbid0q9J2hUafqkC7dohcqsJgy7bSCbpaa4sP2tzF6q1UdA9JzxHwDgFS36X8xJZHKj2Yl?rdid=M3umQevdOiB3eBG3

[6] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/10/26/stanislav-asseyev-journaliste-ukrainien-nous-avons-une-immense-armee-de-deserteurs-qui-se-balade-dans-le-pays_6360131_3210.html

[7] https://www.lefigaro.fr/international/ursula-von-der-leyen-annule-une-reunion-avec-le-premier-ministre-serbe-pour-ses-liens-avec-la-russie-20241026

[8] https://www.lefigaro.fr/flash-actu/apres-la-visite-d-orban-a-poutine-l-ue-envisage-de-boycotter-une-reunion-en-hongrie-20240715

[9] https://www.youtube.com/watch?v=b7tQCiHcA14&t=780s

[10] https://francais.rt.com/international/114225-etats-unis-ont-ils-refuse-plan-victoire-zelensky

[11] https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/10/23/dans-l-est-de-la-france-des-deplaces-ukrainiens-sommes-par-l-etat-de-rendre-leur-logement_6358716_3224.html

dimanche 27 octobre 2024

Défaite de l’opposition en Géorgie

 

Rêve géorgien célèbre sa victoire dans les rues de Tbilissi 

La défaite du camp atlantiste est consommée. Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, remporte largement les élections législatives qui ont eu lieu le 26 octobre 2024. La canaille pro-européenne et otanienne a perdu ces élections cruciales. Au matin du dimanche 27 octobre, l’écart entre Rêve géorgien et l’opposition était de 15 points. Il n’empêche que celle-ci contestait les résultats. L'opposition européiste s'appuyait sur des sondages américains - Edison Research notamment - pour revendiquer la victoire ! C’est la méthode Trump, bien rodée, qui consiste à dire à chaque élection que la défaite de son parti ne peut-être que le résultat d’une tricherie à grande échelle. En quelques jours, on a eu des élections en Moldavie puis en Géorgie, deux pays visés par les Etats-Unis, l’OTAN et l’Union européenne parce qu’ils sont bien situés pour terminer l’encerclement de la Russie. La Géorgie ayant le grand avantage de se situer sur la Mer Noire. Ce petit pays de moins de 4 millions d’habitants est très divisé, d’une part entre pro-européens et pro-russe, et d’autre part entre des régions comme l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud qui sont travaillées par des tendances séparatistes. C’est un terrain de jeu idéal pour les Américains qui visent à déstabiliser le Caucase, l’Union européenne tentant de l’acheter en faisant miroiter de grasses subvention si la Géorgie rejoint l’Union européenne. La situation géographique de ce pays fait que les Russes sont très attentifs à ce qu’il s’y passe et qu’ils feront tout pour que la Géorgie reste rattachée à leur territoire.

 

Comme en Moldavie la présidente de la Géorgie, Salomé Zourabichvili, est européiste, atlantiste, formée à Sciences Po Paris et aussi aux Etats-Unis évidemment, à l’Université Columbia, suivant les enseignements de Zbigniew Brzezinski, théoricien de la guerre de l’Occident contre le reste du monde. Il faut rappeler que c’est dans ce petit pays que Raphaël Glucksmann, dans le sillage de Saakashvili, a commencé à manœuvrer en tant qu’agent des Etats-Unis pour déstabiliser la Géorgie. Lui aussi a été formé à Sciences Po Paris. En Moldavie, les résultats des élections ont pu être truqués, notamment parce que les Moldaves expatriés en Russie n’ont pas pu voter, les légations leur refusant les bulletins de vote, mais en Géorgie on n’y est pas arrivé. Rêve géorgien a fait campagne sur le thème facile des dangers qu’il y aurait pour la Géorgie de rejoindre l’OTAN, d’en devenir une menace pour la Russie, et il diffusait des images du désastre ukrainien pour dire quel serait l’avenir de la Géorgie si par malheur l’opposition l’emportait. Il a été entendu. L’opposition faisait au contraire campagne en promettant que l’Union européenne rendrait tous les Géorgiens riches et que l’OTAN les protégerait contre les méchants Russes. Déjà que les résultats en Moldavie n’ont pas été fameux, la défaite du camp atlantiste en Géorgie va ralentir considérablement son avancée à l’Est, mais il est assez clair que les Américains remettront le couvert pour tenter d’arracher la Géorgie à l’influence de la Russie et faire en sorte que l’OTAN progresse toujours un peu plus vers l’Est. Ils peuvent compter tout de même sur une partie importante de la population qui pense que l’adhésion à l’OTAN et à l’Union européenne est un gage de progrès et de prospérité.

Salomé Zourabichvili est désolée d’avoir perdu

jeudi 24 octobre 2024

Le monde et les agents américains, le cas Laurent Vinatier

  

Le monde nous arrache quelques larmes, avec le reste de la presse française sur l’arrestation et la condamnation de Laurent Vinatier en Russie. Cet individu est présenté comme un « chercheur ». C’est un terme neutre, mais qui peut recouvrir n’importe quoi, et après tout, les espions sont aussi des chercheurs. Il serait donc un spécialiste de l’espace post-soviétique. Pour comprendre qui est Vinatier, il faut remonter son parcours, ce qui n’est pas facile. On s’aperçoit cependant que cet individu a travaillé pour l’OTAN et il est difficile de faire passer cette boutique qui veut la guerre jusqu’au dernier Ukrainien, pour une communauté d’intellectuels cherchant la vérité. Il est également membre de l’Institut Thomas More qui est en réalité un think-tank basé en Belgique qui est financé exclusivement par des milliardaires de tendance plutôt de droite conservatrice et catholique. Il n’a jamais été recruté ni par le CNRS, ni par l’Université. Il vient d’être condamné à trois ans de prison ferme pour avoir « oublier » de s’inscrire sur le territoire russe comme « agent de l’étranger ». Il est difficile de savoir si en Russie il a été utile à l’OTAN et aux Ukrainiens, mais il est certain que son point de vue est celui d’un ennemi de la Russie et de Poutine qui sont en guerre contre l’OTAN. N’ayant été condamné qu’à trois ans de prison, il est probable que la justice russe le considère comme un agent de l’étranger de seconde catégorie. Lors de son arrestation en juin dernier, Le monde parlait d’une nouvelle escalade, sous entendant par là qu’en arrêtant Vinatier, Moscou agressait tout l’Occident[1] !  Mais Le monde ajoutait que « la partie russe faisait état d’accusations graves : M. Vinatier aurait, durant plusieurs années, « recueilli des informations dans le domaine des activités militaires et militaro-techniques de la Fédération de Russie », informations « pouvant être utilisées contre la sécurité de l’État ». En situation de guerre, collecter des informations militaires est évidemment un acte hostile, surtout si Vinatier émarge à l’OTAN qui est le grand stratège de la guerre en Ukraine.

Arrêter des espions est de bonne guerre, surtout en période de conflit ouvert. Mais Le monde ne proteste pas quand les Américains ou les Français arrêtent des espions russes. Autrement dit, pour ce journal, il est normal d’arrêter des agents de la Russie, mais à l’inverse anormal d’arrêter des espions occidentaux sur le sol de la Russie ! Vinatier a plaidé l’ignorance de la loi qui oblige les étrangers à se déclarer comme agent de l’étranger quand ils sont financés par des officines hostiles, et l’Institut Thomas More est bien une institution hostile à la Russie. Cette défense est médiocre, puisque même moi qui ne vit pas en Russie, je connaissais l’existence de cette loi. S’il ne l’a pas fait, il est probable que c’est parce qu’il croyait ne pas être repéré, et qu’ne se déclarant, il se serait au contraire signalé. Sa peine prononcée le 14 octobre dernier est relativement légère comme Le monde le faisait remarquer. Et il est probable qu’il sera échangé assez rapidement contre d’autres espions russes avec d’autres prisonniers de son genre. Qu’il y ait des espions, personne ne le contestera, c’est vieux comme le monde ! Mais ce qui est inadmissible est de tenter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes en jouant de la corde sensible. Le monde s’obstine de donner à Vinatier le simple titre de « chercheur », mais il ne faut pas être un spécialiste de l’espionnage pour être convaincu qu’un chercheur peut-être aussi un espion !

 



[1] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/06/06/l-arrestation-d-un-francais-a-moscou-nouvelle-escalade-de-la-part-de-la-russie_6237742_3210.html

mardi 22 octobre 2024

On vote en Moldavie

  

La Moldavie est un pays charnière entre la Russie et le monde occidental hostile. C’est un pays très divisé. La présidente de ce pays est Maia Sandu, une candidate pro-américaine, élevée directement aux Etats-Unis et formée au sein de la Banque mondiale. Mais le gouvernement lui-même est plutôt pro-russe. Maia Sandu passe son temps à dire que les Russes pratiquent une ingérence politique inadmissible dans son pays. Sous-entendant par là que les Américains n’oseraient pas faire la même chose. Bref c’est une agente des Etats-Unis qui a eu l’idée de lancer un référendum afin d’inscrire dans la Constitution l’idée d’une adhésion de la Moldavie à l’Union européenne. Cette idée vise à couper les ponts avec la Russie et bien entendu la canaille européiste a avancé que si les Moldaves votent bien la Commission européenne leur donnerait de grasses subventions, c’est la méthode indirecte pour acheter des consciences. A part ça Le monde nous dit sans rire que Maia Sandu est une incorruptible ! En vérité ce petit pays très pauvre est un enjeu géostratégique, comme on le voit dans la carte ci-dessous, il borde l’Ukraine et comprend une partie, la Transnistrie, qui est en quasi sécession et ouvertement pro-russe. La stratégie américaine portée par Sandu est d’arrimer la Moldavie à l’Union européenne et ensuite de réduire la Transnistrie. La Moldavie intégrée à l’Union européenne deviendrait alors le prochain pays membre de l’OTAN. Insérer l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne dans la Constitution, équivaudrait à interdire aux gouvernements futurs de modifier le choix de ses alliances, ce qui est par nature un déni de démocratie.  

  

Cependant, la Moldavie est très divisée et la partie pro-russe est puissante. Le non à l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne était en avance dans le décompte des voix, ce qui explique que Maia Sandu anticipe son échec en mettant en avant une tricherie financée par les Russes ! Il semblerait cependant que la diaspora moldave pro-européenne ait renversé le résultat in extremis. Cette aigreur est évidemment reprise par Le monde qui enrage quand un pays ne se précipite pas tout de suite dans l’Union européenne ou dans l’OTAN. C’est à la mode depuis que Donald Trump en 2020 a contesté sa défaite. En même temps a lieu le vote pour la présidence du pays où le gouvernement est déjà pro-russe et hostile à l’OTAN. Une défaite de Sandu au deuxième tour serait une grave défaite pour l’Union européenne, l’OTAN, le camp américain et bien sûr pour Zelensky.  

Eve Dessarre, Les vagabonds autour du clocher, Pierre Horray, 1955.

      Vous pouvez chercher longtemps, vous ne trouverez pas beaucoup de renseignements sur Eve Dessarre. Elle était née en 1926 et disparu...