La pensée WOKE qui nous vient d’Amérique évidemment est une sorte de trumpisme de gauche. C’est-à-dire une manière de violer la conscience des foules pour imposer une nouvelle forme de dictature, prétendant ainsi révolutionner la culture à défaut de révolutionner la société. Je suppose que les tenants de cette nouvelle forme de négationnisme croient que leurs principes seront adoptés un jour par les marges, contraintes et forcées, et qu’ensuite ils pourront prendre le pouvoir. C’est une forme de négationnisme qui a comme équivalent la Révolution culturelle en Chine dans la seconde moitié des années soixante[1]. L’IFOP vient de publier une étude pour le journal l’Express. Le sujet était de mesurer l’impact de la pensée WOKE – si on peut appeler ça penser – dans la société française[2]. Le résultat est accablant pour ceux qui s’y vautrent dedans, à commencer par les gauchistes, les sociologues du type Fassin ou les Insoumis en carton comme Obono ou Autain. Il ressort de cette étude que l’ensemble de ces concepts utilisés par toute cette mouvance ne correspond à aucune préoccupation des Français. Non seulement ils ne savent pas de quoi on parle, mais quand ils le savent, ils condamnent tout de suite et désapprouve ce programme politique qui se cache derrière de soi-disant études scientifiques.
Ce qui veut dire clairement que la partie de la gauche qui s’est emparée de ces concepts à l’image de certains caciques de la France Insoumise, font totalement fausse route. Ou encore qu’en voulant éduquer le peuple, ils sont totalement éloignés de ses préoccupations. On retombe toujours sur le même problème, les politiciens de ce genre pensent qu’ils savent mieux que le peuple ce qui est bon pour lui, et donc ils vont l’éduquer à ce qu’il pense bien. Cette démarche se heurte à deux obstacles majeurs : d’abord, comme l’a montré le mouvement des Gilets jaunes, les Français n’ont pas besoin qu’on les éduque, mais plutôt de quelqu’un qui porterait leur parole sans la travestir, qui les représenterait. Ensuite qu’il est à peu près certain que les politiciens de profession comprennent bien moins que le peuple ce qui est bon pour lui. Souvent quand on parle de démocratie directe, on avance que le peuple peut se tromper aussi. C’est évident, mais il n’y a pas de raison de croire que les hommes politiques se tromperaient moins que lui, vu l’état de la société présente, on peut même être sûr du contraire.
Massivement les propositions politiques de la pensée WOKE sont donc rejetées naturellement par l’ensemble des Français, y compris par ceux qui savent de quoi il retourne. Ce qui veut dire deux choses, d’abord que l’utilisation de ces nouveaux concepts n’est pas adéquate pour étudier les soubresauts de la société française et donc pour s’en servir de guide sur le plan politique. C’est complètement hors sujet. C’est même répulsif. Pire encore il apparaît que ces concepts sont imposés comme une forme de négationnisme culturel, une volonté d’éradiquer les cadres de la pensée ordinaire des masses. De plus en plus souvent on désigne ceux qui veulent imposer cette novlangue et cette nouvelle façon de penser comme une forme de fascisme. C’est-à-dire comme une volonté de brider la liberté. Cette attitude a de nombreuses ramifications par exemple dans les universités en décomposition où des ignorants font la leçon aux enseignants sur ce qu’on doit leur apprendre. Et au besoin on demande de les interdire de parole ou de les démissionner. Par exemple, ces fascistes d’un nouveau genre ont dénoncé récemment des enseignants de l’IEP de Grenoble comme des islamophobes. Mais contre toute attente, le procureur de la République ordonne une enquête sur les professeurs incriminés[3]. Ce qui veut dire qu’une partie de la justice, les procureurs, qui est directement sous le contrôle du ministère de la justice approuve indirectement la chasse aux sorcières que mènent ces étudiants ! Ce qu’on voit pointer à travers la pensée WOKE, c’est une minorité infime qui vise à imposer sa loi dans les médias, l’université, dans les bibliothèques qu’on épure, voire évidemment dans la production de films, d’émissions télévisées ou de livres. Nous ne sommes plus dans des revendications comme en Mai 68 quand on avançait Il est interdit d’interdire, mais au contraire dans son inverse, Il faut interdire tout ce qui déplait à notre ignorance. Comme tous les apprentis dictateurs, ces « étudiants » sont non seulement ennuyeux, mais ils se prennent bien trop au sérieux. Est-il besoin de dire que l’antiracisme ou le féminisme peuvent se passer sans problème de Booba, et de toute la clique néoraciste qui se trouve à l’extrême gauche dans une posture inversée de ce qu’était Jean-Marie Le Pen il y a une vingtaine d’années ?
Il apparait que cette gauche qui se vautre dans la pensée
WOKE non seulement n’est pas dans le coup, mais qu’en outre elle se disqualifie
tous les jours un peu plus en adoptant des postures fascisantes, prônant la
dictature d’une minorité agissante. Elle est en porte à faux avec l’idée
contemporaine qu’au contraire nous demandons plus de liberté dans notre vie
quotidienne. Si stratégiquement il est totalement erroné de croire que la
défense de la pensée WOKE puisse servir de point d’appui à un programme
politique de transformation positive du monde, il est encore plus erroné de
croire que cette tactique mènera au succès électoral. Elle nous rappelle que ce
mode d’être est celui des trotskistes qui accumulent les échecs depuis qu’ils
existent, non seulement ils restent dans la minorité hurlante et agissante, s’excluant
des masses qu’ils prétendent défendre, mais ces groupuscules ne sont plus que
des étapes dans la formation des politiciens qui rejoignent ensuite les partis
dits de gouvernement, ce fut le cas de Mélenchon, de DSK ou de Cambadélis et de
quelques autres encore. Pour les agitateurs issus des minorités visibles c’est
le moyen le plus court pour accéder à une notoriété qu’ils n’auraient pas pu
obtenir en travaillant sérieusement. Ces agitateurs nous font perdre beaucoup
de temps en entravant les luttes nécessaires pour le changement social et
économique. Ils sont les meilleurs alliés de la bourgeoisie en ce sens qu’ils
sont des repoussoirs parfaits. En pénétrant le mouvement des Gilets jaunes, ils
ont contribué à le vider de sa substance, en camouflant cette nocivité derrière
deux principes erronés :
- la convergence des luttes, qu’on a vu à l’œuvre en tentant
d’entraîner les Gilets jaunes au soutien au clan Assa Traoré ;
- et l’idée d’organiser un mouvement sous leur égide, alors que le mouvement n’avait de la force que parce qu’il n’était pas structuré par une maniaquerie bureaucratique.
[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/02/revolution-culturelle-en-occident.html
[2] https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2021/03/117936-R%C3%A9sultats.pdf
[3] https://www.huffingtonpost.fr/entry/profs-accuses-islamophobie-a-science-po-grenoble-une-enquete-ouverte_fr_6043dd2ac5b69078ac6b781b
Le problème, c'est que DSK, Mélenchon, Cambadélis n'ont plus rien à voir avec Trotsky ! Je vous rappelle que Laval était socialiste dans sa jeunesse, il ne viendrait à l'idée de personne de prétendre que c'était cela qui l'animait entre 1940 et 44 !
RépondreSupprimerVous avez raison, mais je citais ces origines dans le but de montrer que ces gens là n'avaient que des convictions de circonstances et qu'ils étaient près à en changer autant de fois qu'il le fallait pour avancer dans la carrière. L'autre référence au trotskisme, c'est que les trotskistes se sont toujours trompés en tout et sur tout, préférant rester dans la marginalité, loin du peuple qui sent des pieds, pour ne pas avouer leurs erreurs
SupprimerBonjour
RépondreSupprimer"le mouvement n’avait de la force que parce qu’il n’était pas structuré par une maniaquerie bureaucratique. "
Vous auriez pu poser un point après "structuré", et rajouter faiblesses après "force".
Belle journée
Ben non justement, dès que tel ou tel groupe à proposer de le structurer, c'est parti en carafe, les uns après les autres se sont éloignés du mouvement pour ne pas tomber dans la rigidité mortifère des appareils
SupprimerIl me semble que vous confondez "se faire récupérer" politiquement et "se structurer" politiquement.
SupprimerJe pense comme vous que le refus initial de se structurer a été une force pour les GJ. Leur effondrement est venu (entre autres) de la persistance obstinée de ce même refus.
Merci pour vos analyses.
Plebs.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimer