J’aime bien lire les ouvrages des éditorialistes, puisqu’en effet ils nous en disent longs sur l’inconsistance et l’absence de colonne vertébrale ou de pensée de ceux qui prétendent à gouverner et à tracer le chemin. Mais il n’est pas certain que Jean-Michel Aphatie soit mieux armé intellectuellement que ceux qu’il appelle à juste titre des « amateurs », et que les éditorialistes soient des gens sérieux. Contrairement à ce que prétend le bandeau qui accompagne l’ouvrage, vous n’apprendrez absolument rien de nouveau, n’attendez pas des révélations fracassantes sur Macron et ses imbécilités. Cet ouvrage dresse en quelque sorte un bilan du quinquennat Macron. Tout cela est déjà bien connu. L’intérêt est ailleurs. Aphatie fait le bilan des échecs continus de Macron et de ses deux premiers ministres successifs. Ces échecs sont de deux ordres : d’abord d’avoir eu en permanence une ligne politique floue sur ce qu’il voulait réaliser, cette fameuse indécision entre droite et gauche ou plutôt entre ce que Macron imaginait de ce qu’était la gauche et de ce qu’était la droite, ensuite la maladresse arrogante et continue dans la manière de présenter aux Français ses propres errements. Le livre va recéler deux aspects, d’abord il dresse le portrait d’une classe politique totalement incapable de faire face aux crises qui se succèdent à une cadence infernale, et qui au lieu de réduire les fractures de toute sorte qui ravagent le pays, au contraire en crée tous les jours de nouvelles. La seconde partie dévoile ce qu’Aphatie pense de la politique, et là on se rend compte qu’il est tout à fait au diapason de ces mêmes politiques qu’il ne juge que rarement sur le plan des idées, mais seulement dans leur comportement, or évidemment les idées moisies que ces gens développent servent d’abord à justifier leurs turpitudes. Autrement dit, si on lui confiait le pouvoir, il ne ferait certainement pas mieux, en gros il ferait la même chose. Notez qu’Apathie souligne à quel point la France est gangrenée par des énarques qui ne sont pas formés sérieusement pour la gouverner. On ne peut pas lui donner tort sur ce point.
Macron, une marionnette créée
par les médias
Pointer l’inconsistance macronienne est quelque chose d’assez facile au fond. Il suffit de se rappeler qu’un jour il se déclare socialiste et un autre jour il avance qu’il n’a jamais été socialiste, ou encore qu’il prend l’avis d’un plus encore bête que lui, François Bayrou qui depuis quarante ans se croit un destin et qui n’a jamais rien compris au fait qu’il n’était qu’un personnage subalterne de la vie politique, pour construire son discours et décider. Comment en est-on arrivé là ? Aphatie ne sait pas l’expliquer, ou plutôt il croit au talent de bonimenteur de Macron, à son pouvoir de séduction. Entre les lignes pourtant, il doute de son intelligence. Nous aussi. Mais en politique il n’est pas besoin d’être intelligent pour arriver au sommet, et d’ailleurs les personnes intelligentes se méfient forcément de ce genre de hochet. Par contre il faut deux atouts, une grande détermination, donc de l’énergie, et une organisation sans faille. Macron a résolu la seconde partie de l’équation en se vendant à des personnes très riches qui sont propriétaires des médias dominants. Aphatie rapporte d’ailleurs sans en tirer toutes les conséquences que très souvent ce sont les grands patrons du CAC40 qui lui téléphonent pour lui dire ce qu’il doit faire, notamment sur la question de la suppression de l’ISF qu’ensuite Macron vend aux Français en leur disant qu’ainsi les investissements étrangers vont affluer massivement dans le pays et créer des millions d’emplois en même temps que le bonheur. « Quand une mesure ne leur convient pas, les riches et leurs conseillers ne descendent pas dans la rue. Il leur suffit d’envoyer un SMS sur le portable du président, dont ils ont tous le numéro. Dès le soir, plusieurs centaines de complaintes encombrent son appareil. », nous dit Aphatie qui semble un moment verser dans cette idéologie antiriches qu’il dénonce par ailleurs un peu plus loin. Si Aphatie souligne combien Macron en tant que ministre de l’économie a détourné son poste pour recevoir à dîner ses sponsors et préparer sa trahison de François Hollande, il ne dit rien du tapis rouge qu’honteusement les médias et les journalistes, dont lui, ont déroulé sous ses pieds. Aphatie fut de ceux-là. Venant de la gauche rocardienne, cette deuxième gauche comme on dit, ou encore cette droite avec un faux nez, il trouvait dans le temps très bien d’encenser Macron : quelle audace, quelle fougue, comment il va secouer le cocotier et réformer la France ! Réformer, soit, mais pour quoi faire et pour qui ? Macron répond par l’idée du ruissellement, soignez les très riches, et des miettes finiront par retomber sur les pauvres, Aphatie approuve globalement ce discours.
Au Puy-en-Velay les Gilets jaunes tentent d’incendier la préfecture, Macron prend la fuite
Donc Aphatie nous raconte à quel point Macron a mal géré la crise des Gilets jaunes, puis aussi celle de la pandémie, mais curieusement il oublie que les manifestations anti-Macron ont commencé. Avant les Gilets jaunes, les cheminots étaient entrés dans la danse en faisant une grève dure et mal organisée par la CGT. Sabotée diraient certains par Philippe Martinez. Les Français étaient déjà très remontés contre Macron et ont très mal vécu le démantèlement de la SNCF. Mais la méfiance envers Macron avait déjà commencé bien avant qu’il ne soit élu à la présidence. Lorsqu’il était à Bercy on savait que c’est lui qui avait poussé pour la loi El Khomri contre laquelle les salariés ont manifesté pendant des semaines – sauf la CFDT bien entendu. Cette loi voulue par Macron a été pour beaucoup dans le rejet d’Hollande qui était passé stupidement de « mon ennemi c’est la finance » à « tout pour les riches », avec le CICE inventé par cette canaille de Macron quand il était à Bercy et qui, à l’heure où j’écris ces lignes à coûté pratiquement 160 milliards d’euros aux finances publiques, extravagance dont Aphatie ne dit rien. C’est ce qui explique d’ailleurs que Macron est le président le plus mal élu de la Vème République. Aucun président n’a aussi peu fait de voix au premier tour de scrutin que Macron. Et évidemment le fait qu’il se retrouve face à Marine Le Pen avec l’appui de la gauche imbécile – Philippe Martinez en tête – l’a propulsé à un poste pour lequel il n’était pas fait. « Il a été mal élu, tout le monde le sait. Le cirque Fillon a déréglé le scrutin. Emmanuel Macron a recueilli 8,6 millions de voix au premier tour. C’est un record de médiocrité. François Hollande (2012) en avait drainé 10,2 millions, Nicolas Sarkozy (2007) 11,4 », écrit Aphatie.
Le couple infernal constatant les dégâts sur les Champs Elysées de leur politique maudite
Aphatie fait le genre qui est bien renseigné, et il s’étale
sur les luttes à mort entre Philippe qui avait déjà trahi Fillon pour Macron.
Qu’apprend-on de ces petites querelles ? Pour Aphatie c’est le signe d’un
amateurisme, une impossibilité de s’élever au-dessus de leurs petits intérêts
personnels pour le bien de la France. Mais pour nous qui sommes mieux renseigné
qu’Aphatie, parce que nous sommes plus instruits, ces querelles montrent que
l’intérêt public ne les concerne pas. Philippe dont les dents raclent le
parterre et qui a amassé beaucoup d’argent en tant que lobbyiste du nucléaire,
se dit que maintenant qu’il est dans la lumière grâce à cet imbécile de Macron
qui l’a nommé Premier ministre, on se demande bien pourquoi, il a obtenu un
statut d’homme politique de premier plan, alors qu’il vient de nulle part, il
peut tout à fait lui faire le coup que Macron a fait à Hollande. Mais ce n’est
pas pour tout de suite. Entretemps nous avons appris que l’homme à la barbe mitée
allait créer son propre parti, une sorte de LREM nouvelle manière, il a
commencé à le faire avec quelques débris moisis des Républicains. Traitre de
comédie par destination ou atavisme, il est bon de rappeler qu’avant d’être un
homme de droite avec Juppé, il était lui aussi, comme Macron un militant du
Parti socialiste, tendance Rocard bien sûr !! C’était donc le en même
temps macronien avant la lettre. Cet antipathique de compétition, parlant
parfaitement la langue de bois et qui ment sur à peu près tout, comme on
respire[1],
doit sa notoriété au fait justement qu’il était en couple avec Macron, et comme
ce dernier était totalement haï par 80 % des Français, et qu’il ne disait rien,
sauf des banalités molles, il a fini par être préféré à Macron, les
journalistes mettant en scène cette fausse rivalité pour simuler une nouvelle
alternance façon Balladur-Chirac en 1995, les idées sont les mêmes, mais l’emballage
diffère au petit nerveux hystérique succéderait alors le grand calme totalement
insipide et sans humour, incapable d’aligner trois mots qui veulent dire
quelque chose. Macron qui le déteste cordialement, s’en est débarrassé parce
qu’il lui faisait de l’ombre, pensant assez justement que le sinistre Castex ne
serait jamais plus populaire que lui. Mais ce faisant il a servi indirectement
Philippe parce que celui-ci en s’éloignant de Macron ne porte plus le poids des
tares de la politique de ce dernier et de ses mauvais résultats. Il se refait
la cerise sans que cela ne lui coûte rien, au contraire. Mais tout cela ce sont
des secrets de Polichinelle. Du fin fond de ma province, je suis capable de le
dire et de le deviner sans consulter Aphatie ni aller déjeuner avec Sarkozy.
Mais le plus intéressant sans doute est ce que ce livre dit d’Aphatie et généralement de l’idée que se font les éditorialistes de ce qu’est la politique. Par exemple, il comprend un petit peu les origines de la crise des Gilets jaunes, mais il conteste que les Gilets jaunes aient exercé des violences jusqu’à partir à la chasse au Macron au Puy-en-Velay, ou aux Bouffes-du-Nord en janvier 2020. Chaque fois il ne dû son salut qu’à sa vélocité. Pour Aphatie, la haine que suscite le personnage de Macron est anormale, pour lui la politique c’est seulement mettre un bulletin dans l’urne et en attendant de fermer sa gueule. Et donc il ne peut pas comprendre ce qui s’est passé avec les Gilets jaunes, lui-même a été agressé verbalement dans la rue, ni non plus ce qui se passe avec les manifestations des antipass. Mais contrairement à ce qu’il croit, qu’on soit pour ou contre ces manifestations, il faut les mettre en perspective et comprendre qu’elles font partie justement de la vie politique. Comment se fait il que Macron soit le président le plus haï de la Vème République, celui qui a engendré le désordre permanent depuis qu’il a été malencontreusement élu ? Voilà la bonne question. Il passe son temps sur les plateaux de télévision, puis à déjeuner avec des hommes politiques, fréquentant les mêmes lieux, il finit par confondre ces lieux avec la vraie France. S’il allait de lui-même dans les manifestations, de cheminots, de soignants ou de Gilets jaunes, il comprendrait un peu mieux le sujet qu’il se propose de traiter. Certes il dresse un bilan très négatif du quinquennat macronien, mais il ne l’analyse que du point de vue de l’incompétence de Macron et de ses ministres, or ça va bien au-delà. La politique prônée par Macron ça ne marche pas que pour une poignée de riches, mais en plus elle crée le désordre permanent. Certes, Macron et ses équipes sont particulièrement médiocres, ils mentent, ils volent, ils trichent, mais leur échec va bien plus loin que ces défauts. Que le capitalisme cosmopolite et affairiste n’ait rien de mieux à mettre au pouvoir pour défendre ses intérêts montre à quel point le système s’est décomposé depuis une cinquantaine d’années.
Dans sa jeunesse Macron
jouait les épouvantails au théâtre, il continue à l’Elysée
Quand Aphatie se met à parler d’économie ce n’est pas triste
du tout, il répète tout simplement les imbécilités qu’il a entendues dans les couloirs
des radios périphériques où il officie. Bien que « de gauche » façon Rocard,
il considère que l’idéologie antiriches a été préjudiciable à la France, elle
aurait fait fuir les capitaux étrangers autant que frileux qui auraient pu
dynamiser notre croissance. Il est pourtant facile de voir en faisant un peu de
recherche sur Internet que, comme le montre le graphique ci-dessous, les flux d’IDE
– Investissements Directs Etrangers – commence à se développer très fortement en
France dès le milieux des années quatre-vingts, ISF ou pas, mais aussi que ces
IDE ne dynamise en rien la croissance ou l’industrie, bien au contraire, ils ont
accompagné la désindustrialisation du pays. Il est donc totalement erroné de
croire que la suppression de l’ISF aurait comme l’écrit Aphatie freiné les
investissements sur le territoire national et convaincu des Français à l’exil
fiscal.
Toujours dans le domaine de l’économie, on notera qu’Aphatie
félicite Marine Le Pen d’avoir fait son virage européiste. « Elle a
viré son numéro deux, Florian Philippot, mauvais génie de l’histoire, et dit «
oui » à l’euro. Cette décision n’est pas subalterne. Continuer d’inscrire la
nation française dans le projet de monnaie commune, c’est accepter la poursuite
d’un dialogue constructif avec l’Allemagne, ce qui suppose une acceptation des
traités existants. Maastricht d’abord, qui va imposer de sévères restrictions
budgétaires. ». Il ne semble pas au courant du fait qu’à l’inverse une
étude allemande a démontré que l’introduction de l’euro avait entraîné la France
dans le cycle des déficits commerciaux sans fin, mais appauvrit les Français. La
France et l'Italie sont les pays qui ont le plus souffert de l'adoption de la
monnaie européenne. Selon les principales estimations, chaque Français aurait
perdu 56 000 € entre 1999 et 2017. Tandis que l’Allemagne aurait gagné 23 000
€ par habitant[2]. Cette étude
est bien connue, elle a été critiquée par les europhiles, mais en réalité ces résultats
sont la conséquence simple et évidente de la dégradation de la balance
commerciale française au profit de l’Allemagne. L’excédent allemand commence à
devenir important à partir du moment où l’euro se met en place, et jusqu’à l’entrée
de la France dans l’euro, notre balance commerciale était à peu près en
équilibre. Il faut bien comprendre que le déficit commercial correspond
toujours, de quelque manière qu’on le regarde, à un transfert d’emplois et de
richesses du pays déficitaire vers le pays excédentaire. Or nous savons depuis William
Petty (1623-1687) que le jeu du marché doit conduire les pays déficitaires à la
dévaluation de leur monnaie et les pays excédentaires à une réévaluation de la
leur, ce qui ramène l’équilibre de la balance des paiements. Mais l’euro
interdit cela et les déséquilibres s’aggravent de manière continue. Aujourd’hui
ce problème est masqué à la fois par la crise sanitaire qui a engendré partout
dans le monde une débauche d’argent public, et par le fait que Mario Draghi
quand il présidait la BCE avait mis en place des facilités monétaires – Quantitative
Easing – qui permettaient de repousser le problème des déséquilibres publics et
commerciaux à plus tard. Mais Aphatie ne semble pas connaître cette question,
or sans cette connaissance, il est ridicule de prétendre parler de l’efficacité
de l’Europe et de l’euro. Très mal informé Aphatie ne semble pas savoir qu’en
2015 Michel Rocard, sa boussole intellectuelle, disait que l’Union européenne c’était
terminé[3] !
Nous savons depuis au moins 2011 que l’euro n’a pas d’avenir, qu’on a reporté
les problèmes en écrasant la Grèce pour continuer à financer les retraites des
riches Allemands, mais cette crise ne fait pas broncher les européistes, ils
préfèrent la sortir de leur mémoire. Cependant ils seraient bien incapables de
nous dire aujourd’hui quels sont les succès de l’Union européenne, aussi bien
sur le plan politique que sur le plan économique et social. Je ne vais pas
revenir là-dessus, mais la crise sanitaire a montré encore un peu plus les limites
de cette construction baroque dominée par une bureaucratie pléthorique et
tatillonne. L’Union européenne avait en effet décidé de gérer collectivement l’achat
et la répartition des vaccins, c’est pour cela qu’elle a pris un retard énorme
dans la vaccination par rapport au Royaume-Uni, aux Etats-Unis ou encore à Israël.
C’est juste un exemple, mais qui en dit long, nonobstant ce qu’on peut penser
de la politique du tout-vaccinal pour enrayer la pandémie.
Parmi les bêtises d’Aphatie, on retiendra aussi cette idée selon laquelle l’immigration a produit une population musulmane homogène. Dire cela veut dire qu’on n’a rien compris à la diversité de cette communauté et aux problèmes justement que cette non-homogénéité risque de poser à moyen et long terme. Par exemple à Marseille les luttes intestines entre les immigrés d’origine marocaine et ceux d’origine algérienne ont engendré le gel puis l’abandon de la construction de la grande mosquée dans les Quartiers Nord de la ville. Je ne parle pas ici des oppositions entre les Salafistes et les Frères Musulmans qu’Aphatie semblent ignorer tout autant. Mais il ignore tellement de choses ! Parmi les points intéressants, il y a ce portrait de Philippe Grangeon, petit magouilleur venu de la CFDT et du Parti Socialiste, il est devenu un macronien essentiel. Il a l’âme d’un collaborateur, il fut tour à tour collaborateur de Nicole Notat, petite affairiste cupide et sans dimension, puis de DSK, puis celui de Hollande qu’il conseillait tout en poussant pazr derrière la candidature de Macron pour 2017. Grangeon est le portrait de ce qu’on fait de pire en politique, homme de réseau et d’entregent, il est interchangeable avec ses homologues des Républicains. Toujours accroché à l’idée d’efficacité des marchés et de la dérégulation, il pousse en avant des individus vaguement de gauche à se convertir à un idéal de droite, tout pour le pognon ! Pour comprendre la stupidité de cet individu, il suffit de rappeler que c’est lui qui a choisi la sinistre Nathalie Loiseau comme tête de liste LREM pour les élections européennes avec la réussite qu’on sait ! Cheville ouvrière de ce parti, il en est aussi responsable de son grand ratage et de sa décomposition.
Nathalie Loiseau croyant en 2019 à son destin europhile !
[1] C’est
assez réjouissant de le voir assurer qu’en 2022 il sera un soutien loyal de
Macron. https://www.leparisien.fr/politique/edouard-philippe-pour-2022-je-soutiendrai-emmanuel-macron-jespere-quil-sera-candidat-12-09-2021-QJTV73UFBFG5ZCF2M5PRJGGCNQ.php
[2] https://www.cep.eu/fileadmin/user_upload/cep.eu/Studien/20_Jahre_Euro_-_Gewinner_und_Verlierer/cepStudie_20_Jahre_Euro_Verlierer_und_Gewinner.pdf
[3] https://www.nouvelobs.com/debat/journees-de-bruxelles/20151127.OBS0263/michel-rocard-l-europe-c-est-fini-on-a-rate-le-coche.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire