Le convoi de la liberté
arrive sur les Champs Elysées
Au nom de quoi empêche-t-on les Français de manifester ? Simplement en disant que ça va créer du désordre, puis ensuite pour vérifier que c’est bien vrai, on envoie les miliciens chasser les récalcitrants, ceux qui sont passés à travers du filet. On a ainsi la preuve que les manifestants sont violents puisqu’il a fallu leur tirer dessus pour les empêcher d’occuper le terrain. La milice est intervenue comme promis pour empêcher les manifestations et donc sanctionner le convoi de la liberté. Mais comment reconnaitre des automobilistes qui manifestent contre le gouvernement ? Tout simplement en les repérant dès qu’ils arborent un drapeau français ! Si Macron autorisaient le drapeau européen sous l’Arc de Triomphe, il interdit le drapeau français. Dès le petit matin la milice emmenée par Lallement dressait des barricades et des procès-verbaux pour empêcher les manifestants de gêner la circulation !! Dans ce grand désordre ubuesque, on se sentait revenir au bon vieux temps des premiers Gilets jaunes. Au passage on saluera la finesse de ce convoi de la liberté qui déjoue les tactiques répressives et qui montre la vivacité d’une opposition extraparlementaire totalement amorphe et inutile. Sans ces manifestations du samedi qui ont beaucoup innové depuis presque quatre ans, il n'y aurait plus tout simplement d’opposition en France. Face à cette débauche répressive, Juan Branco invite tous ceux qui ont une contravention à la contacter 01 45 44 15 23 contact@branco-associes.fr, afin de trouver une parade légale à cet abus de pouvoir.
La milice a sorti les blindés et mis des barrières un peu partout dans Paris pour emmerder les Français
Malgré une mobilisation ahurissante de miliciens, le convoi est arrivé dans Paris. Place d’Italie on a eu droit à une attaque en bonne et due forme de la milice, tirs de grenades lacrymogènes en sus contre les manifestants qui tentaient de rejoindre et d’appuyer le convoi de la liberté. Les Gilets jaunes étaient manifestement de retour. Rapidement on les retrouva sur les Champs Elysées où la milice sans conscience redoubla de grenades lacrymogènes. Le fait que la milice doive faire face à la fois à l’infiltration du convoi de la liberté motorisé et difficile à maîtriser et à des manifestations plus traditionnelles à pied, l’empêche d’avoir la maîtrise de l’espace. C’est une grande leçon de tactique militaire pour les luttes des classes à venir. D’un côté on avait en quelque sorte l’infanterie avec ses Gilets jaunes, et de l’autre les chevaux légers dans leurs véhicules, les drapeaux français flottant au vent. C’est cette double attaque si on veut qui a obligé à dresser des barrières en à entraver Paris. C’est bien la milice qui au nom de la liberté de circuler a produit l’immobilité ! La préfecture de police évaluait à 3000 véhicules ceux qui pouvaient prétendre entre dans Paris. Elle en aurait arrêté entre 2 et 300. On est loin du compte pour empêcher la mobilisation. Si ce genre de manifestation recommence, il faudra que la milice prenne la précaution de verrouiller Paris dès le vendredi soir.
Les manifestants tendance
Gilets jaunes étaient venus nombreux pour accueillir le convoi de la liberté
Que la milice enferme Paris et les Parisiens au nom de la
liberté de circuler est tout de même cocasse. Le sentiment qu’on a de loin
c’est plutôt d’une occupation du pays par une armée étrangère qui ne respecte
pas le droit de manifester. C’est là toute l’histoire du quinquennat de Macron.
Comme il est en campagne pour tenter de se faire réélire, il a lancer un appel
au calme comme s’il était lui-même un garçon raisonnable. Mais il a lâché ses
chiens, Darmanin et l’inénarrable Jean Castex ont montré les dents assurant
qu’ils feraient preuve de la plus grande fermeté. On sait ce que ça veut dire,
matraquage à outrance, éborgnement ou encore lacrymogènes pour répondre aux
revendications des manifestants. Car contrairement à ce qu’on avance les
manifestants ont des raisons de manifester. D’abord ils demandent l’abrogation
des pass-vaccinal qui divisent la société et ostracisent ceux qui ne l’ont pas,
sans même parler de ce contrôle permanent et désagréable qui se met en place
dès que tu vas au café boire un coup. Ensuite ils manifestent comme au début du
mouvement des Gilets jaunes contre la hausse du prix de l’essence et au-delà
contre la hausse des prix qui ronge le pouvoir d’achat des plus démunis.
La milice attaque les manifestants
place d’Italie
Les hommes politiques ont réagi avec leur degré
d’intelligence. Le semi-idiot Clément Beaune, sous-ministre des affaires
européennes, soit sous-ministre du vent, a entonné le vieux refrain de
l’égoïsme. Les manifestants seraient des gros égoïstes et des irresponsables[1].
C’était ce que disait le Maréchal Pétain qui est décidément de retour sur le
devant de la scène de l’extrême-droite zemmourienne à l’extrême-centre macronien :
seuls les égoïstes contestent le chef qui est tout dévoué. Mélenchon tout occupé
à sa campagne présidentielle y est allé sur la pointe des pieds tout en
concédant que les gens ne manifestaient pas pour rien[2].
L’ennui pour les progressistes qu’ils soient au parti communiste ou ailleurs
est que ce samedi manifeste la jonction de deux branches de la contestation,
celle qui manifeste contre la perte des libertés les plus élémentaire, et celle
qui parle du pouvoir d’achat. Dans cette jonction, il est plus difficile de
parler d’obscurantistes ou de complotistes. La gauche dégénérée ne veut pas se
mouiller. Elle fait semblant de croire que le mouvement est manipulé par
l’extrême-droite, les écologistes trouvent que ce n’est pas bien que de
critiquer la hausse des prix du carburant et qu’en plus en brûler pour
manifester, c’est vraiment mal. Les trotskistes qui sont idiots depuis plus
longtemps que les autres – un siècle tout de même à vivre dans l’erreur – s’en
tiennent à la thèse que le vaccin est une belle et bonne avancée et qu’il faut manifester
non pas pour le refuser, mais pour l’étendre à tous les pays pauvres !
Même à ceux qui ne sont pas infectés par le COVID.
Tirs de grenades lacrymogènes
devant le Fouquet’s
Le grand mérite de Macron aura été de mettre à nue l’inconsistance de la classe politique. Plus personne ne croit en elle. Et au fond c’est contre elle que les gens manifestent, sans tenir compte de ce que disent les partis et les syndicats. Comme on le voit depuis 2018 et dans la foulée du mouvement des Gilets jaunes, les mouvements sociaux qui comptent vraiment sont ceux qui ont pris le train de la contestation du pass-vaccinal et ceux qui comme maintenant ont pris la relève en revendiquant à la fois pour les libertés et pour le pouvoir d’achat, sans s’occuper des étiquettes et des programmes. Dans la condamnation de ce mouvement on retrouve le même mépris de la caste médiatique vis-à-vis du mouvement des Gilets jaunes. Sophia Aram s’est faite remarquer en traitant les manifestants de « teubés » soient bêtes en verlan, ce qui veut dire chez ce dindon abrutis. Pour elle les manifestants ne peuvent être que des abrutis. Certains ont cru qu’elle avait supprimé ce tweet particulièrement grossier, mais non elle a rassuré tout le monde sur le niveau de sa bêtise. Elle en a même rajouté. Croit-elle que cela la fera passer du statut de domestique bien payé à celui d’élite de la Macronie ? C’est un très mauvais choix qui ne la mènera nulle part. Elle avance que certains sucent le pot des anti-vax à moteur, mais on ne lui demande pas qui elle suce, ce serait grossier.
Mais oublions ce dindon qu’on peut qualifier comme dit le poète d’un degré d’importance nulle. On la range dans le même sac que l’ignoble Bric Couturier qui demandais aux Gilets jaunes de se suicider, ou l’hystérique Raphaël Enthoven qui qualifiait les anti-pass de dangereux et de liberticides, à croire que pour coloniser le service public de la radiophonie, il faut être d’abord à moitié idiot ou avec un diplôme de cireur de godasses. Ces médiocres n’ont pas beaucoup de contradicteurs et peuvent ainsi prospérer à l’abri de la police, sans se douter à quel point nous pouvons les mépriser. Des gaz lacrymogènes ont été lancé sur les manifestants aux quatre coins de Paris, près de la Bibliothèque de France, Place d’Italie, aux Champs Elysées, donnant une atmosphère brouillardeuse à un gouvernement qui ne sait plus où donner de la tête et qui n’existe que par la volonté de la milice. Si celle-ci relâche son emprise, s’en sera fini de lui.
La Macronie dans le brouillard des lacrymogènes
A la nuit tombée, il y avait encore beaucoup de monde sur les Champs Elysées et les affrontements se poursuivaient avec la police
Quoi qu’il en soit des incidents violents qui ont eu lieu sur les Champs Elysées comme au bon vieux temps des Gilets jaunes, incidents qui ont continué à la nuit tombée, tandis que le foule grossissait encore et toujours, il ne faut pas oublier que la manifestation des Gilets jaunes était très fournie. Une partie des manifestants se déplacèrent ensuite vers les Champs Elysées pour tenter de chasser la milice qui les occupait. Enfin on manifestait à nouveau sur les Champs Elysées interdits depuis des mois. C’était le symbole de l’échec de Lallement qui malgré un déploiement de force impressionnant n’était pas arrivé à canaliser et à contrôler le convoi de la liberté. Manifestement la conjonction d’une manifestation pédestre et d’une manifestation véhiculée les a décontenancés. Ils ont eu beau fait pleuvoir les PV, ils ont perdu le contrôle et ont dû avoir recours aux gaz lacrymogènes pour tenir la rue.
Manifestation des Gilets jaunes Paris le 12 février 2022
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