samedi 5 février 2022

L’élection présidentielle, petites et misérables manœuvres

  

Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie
 

Bien que nous n’attendions rien des élections à venir, aucun des candidats ne semble être à la hauteur de la tâche, aucun candidat n’a des idées sérieuses pour faire avancer les choses dans le bon sens, les hommes politiques de ce temps donnent le spectacle non seulement de l’indigence de leur positionnement politique, mais les petites manœuvres indignes auxquelles ils se livrent démontrent leur petitesse. Aucun des candidats n’échappe à cette logique. Le premier dans la petitesse c’est d’abord Zemmour, ce qui n’est pas étonnant. Dans ce marigot il est le pire des magouilleurs. Il a d’abord joué la partition du coucou. N’ayant aucune idée originale sur à peu près rien, piquant les idées politiques du Rassemblement national, il est d’abord apparu comme prenant essentiellement des voix à Marine Le Pen. Prétendant unir les droites comme il dit, il les a en fait divisées. Très soutenu par les identitaires et les catholiques intégristes de La manif pour tous, ayant rompu avec un discours un peu consensuel, il ne peut que susciter la haine farouche d’une très large partie des Français qui préfèrent évidemment l’idée de rassemblement à celle de la guerre civile. 

Collard et Peltier faisant semblant de croire au destin de Zemmour 

Sur le plan tactique, il suit deux lignes de conduite aussi lamentables l’une que l’autre, la première est de sortir une imbécillité par meeting, un jour c’est les élèves handicapés qui sont sa cible, un autre jour les mineurs migrants isolés, ce qui lui permet de jouer au dur sans parler de ce qui est important. S’il fait de l’air du point de vue doctrinaire, il met en scène une ribambelle de traitres de comédie qui ont pour coutume de passer d’un parti à l’autre sans souci de loyauté ou de cohérence. Il échelonne ses « prises de guerre » dans le temps, pour faire croire que ce mouvement est important et régulier. Un jour c’est le député Guillaume Peltier qui vient des Républicains, il justifie son choix avec des paradoxes du type « Valérie Pécresse et Emmanuel Macron, c’est la même chose » ou « Je serai l’un des capitaines de cette aventure extraordinaire ». Ce Peltier-là possède un parcours politique des plus sinueux, il commence au FN, puis il suit bêtement Bruno Mégret lors de la scission du FN qui aboutit à la création du MNR. Comme ça ne marche pas trop et que le MNR disparaît, il se dirige vers l’Association des Chrétiens en Politique. Son idée stupide est de se faire élire secrétaire de ce mouvement pour jouer les importants. Mais il s’en fait exclure. Amateur de petits mouvements croupions où il peut paraître dans la lumière devant un public restreint, il s’engage au MPF de Philippe de Villiers. Puis après ce nouvel échec, il s’engage à l’UMP, tendance Sarkozy. Ce parti ayant subi échec sur échec, il devient Les Républicains et dans la confusion complète, il nomme Peltier numéro deux. A la fin de 2021, il apparaît comme roulant pour Zemmour. Il se fait virer de son poste de numéro deux à cause de son manque de crédibilité, et il rejoint officiellement Zemmour au sein du nouveau micro-parti créé pour l’occasion par le candidat fou.   

 

Jérôme Rivière a une tête de faux jeton comme on en voyait dans les films d’Yves Boisset sur les politiciens pompidoliens 

Un autre jour c’est Jérôme Rivière, un autre guignol qui a navigué dans tous les partis de droite, l’UMP, le CNI, pour rejoindre tardivement le RN où il a pu trouver un petit fromage de député européen. Il justifie sa traitrise comme cela : « L’incapacité que le RN a montrée à gagner les élections régionales [de juin 2021] est la démonstration flagrante que Marine Le Pen n’est pas en situation de gagner l’élection présidentielle, a-t-il déclaré. La situation de la France est trop inquiétante pour participer à une campagne présidentielle en étant résigné à un échec. » Il est assez facile d’opposer à ce Rivière le fait que si Marine Le Pen n’a que très peu de chances de gagner la présidentielle de 2022, Zemmour en a encore moins. On sait qu’au deuxième tour un face à face Zemmour-Macron serait encore plus favorable à Macron qu’un face à face Macron-Le Pen. Menteur de profession, le louvoyant Rivière prend les électeurs de Zemmour pour plus bêtes qu’ils ne sont. Le RN grâce auquel il a obtenu un gras poste de député européen lui demande de démission de son poste, mais ce traitre de comédie ne veut évidemment pas lâcher son os, un tel poste rapporte tout de même dans les 10 000 € par mois, alors que Rivière ne met jamais les pieds à Strasbourg. 

Pour rejoindre Zemmour, Collard s’est fait refaire le chignon 

Ces ralliements arrivent au moment où évidemment Zemmour pointe en 4ème position dans tous les sondages du premier tour et où il se trouve talonné par Mélenchon. Pour compléter ce tableau rapide voici maintenant Gilbert Collard. Le parcours de celui-ci est encore plus sinueux que celui des deux précédents. D’abord « socialiste » façon Mitterrand, le jeune avocat se cherche un parti où il pourra être dans la lumière. En 1988 il soutient le ridicule candidat trotskiste, Pierre Boussel, puis il se lance dans la défense des immigrés avec le CNDTI (Comité national pour la défense des travailleurs immigrés) et se lance dans le combat contre Jean-Marie Le Pen tout en étant le défenseur de Bernard Tapie. Puis en 1992, il quitte le PS et adhère au RPR pour combattre Bernard Tapie ! Candidat à la mairie de Vichy, le syndrome de Vichy tient les zemmouristes, il est battu. Cette prémonition dans le soutien aux pires idées politiques, le pousse ensuite à se rapprocher du FN après s’être présenté sous l’étiquette Nouveau Centre ! En 2016, croyant que l’avenir est de ce côté, il devient trumpiste ! En 2017 il adhère enfin au FN. En juillet 2020, il perd sa place dans la commission d’investiture de ce parti. Et finalement en 2022 rallie Zemmour, devenant comme tous les autres traitres qui rejoignent Reconquête un vice-président de ce micro parti. Ces trois « prises de guerre » ont en commun de porter sur des individus qui ont comme caractéristique première de n’avoir aucune conviction politique et d’être à la recherche d’un peu de lumière et aussi d’argent. Car on sous-estime ce point. Zemmour possède d’énormes moyens financiers, et le ralliement de ces trois guignols se fait contre des rémunérations plus ou moins importantes. En occupant des postes plus ou moins importants dans le dispositif de campagne de Zemmour, ils obtiennent aussi des rémunérations qui sont gardées secrètes. Mais le but de Zemmour est-il d’arriver au second tour d’une élection présidentielle ou de saboter la campagne de Marine Le Pen pour faciliter la vie de Macron ? Les sondages pour Zemmour cependant ne s’améliorent pas. Il reste scotché à la quatrième place. Tandis que Zemmour nous explique qu’il n’a pas pu faire son service militaire parce qu’il était un peu mou du genou[1], son petit parti qui ressemble à un groupuscule trotskiste dans sa forme, donne aussi l’image d’une conjuration d’imbéciles, de menteurs et de traitres de comédie. « [Chez] Eric Zemmour, ils ont contacté tout le monde, ils promettent de l’argent, des investitures aux élections législatives, ce sont des méthodes déloyales. Je me demande si l’opération Eric Zemmour n’est pas là pour empêcher l’élection de Marine Le Pen », a déploré le président du RN, Jordan Bardella, sur BFM­TV. « La trahison est une habitude dans la politique » a ajouté Jean-Marie Le Pen qui s’y connaît en politique et en trahison[2] ! 

Zemmour tente de séduire Marion Maréchal qui veut dépouiller sa tante 

Cela fait des années que Marion Maréchal tente de prendre la place de sa tante. Pour cela elle voudrait rallier Zemmour et la tuer une fois pour toute. Mais c’est assez compliqué. D’abord parce qu’en ralliant Zemmour elle apparait pour ce qu’elle est, une traitresse de comédie, et donc si elle parvient à tuer politiquement sa tante cela aurait des conséquences bien au-delà des questions de famille. On lui prête l’idée d’empêcher sa tante d’arriver au second tour, de façon à recomposer un nouveau parti d’extrême-droite, libéral et très hostile à la populace. Cela voudrait dire que les partis comme Les Républicains ou Le Rassemblement national disparaissent et Zemmour avec. Et donc cela lui ouvrirait la voie pour 2027. Mais les obstacles sont très nombreux. D’abord on voit que le RN ne se laisse pas dépouiller comme ça, et que les défections de Collard, Damien et Rivière ont fait apparaître le, parti de Zemmour comme un ramassis de traitres et d’opportunistes, il ne remonte pas dans les sondages. Les Républicains, même si Pécresse n’arrivent pas au second tour ne vont pas forcément se ranger sous sa bannière, Ciotti roulera pour lui-même plutôt que pour Marion Maréchal. Ils parleront tous les deux de l’union des droites, mais en la proposant chacun pour son parti. Wauquiez est en embuscade et évitera de se suicider dans cette ultime trahison qui le marginaliserait encore plus. Car en effet, il y a que Marion Maréchal n’est bien perçue que chez les retraités qui ont de l’argent, les trumpistes si on veut. Si elle a l’oreille d’une partie du patronat qui rêve de mettre au pas les salariés et de leur ôter ce qu’il leur reste de droits sociaux, les pauvres ne sont pas de son côté. Si le RN s’effondrait, une grande partie de ses troupes n’irait pas chez Marion Maréchal. Pour que celle-ci s’affirme il lui faut écarter en même temps, Marine Le Pen, Éric Zemmour, Ciotti et Wauquiez, c’est beaucoup pour ses frêles épaules, d’autant que le programme économique et social de Zemmour et de Marion Maréchal-nous-voilà est exactement le même que celui de Macron. Si Marine Le Pen échouait à arriver au second tour, elle aurait beau jeu d’avancer que c’est bien la faute des traîtres de toute sorte qui ont joué le jeu de Macron. Et bien sûr elle aura raison. 

Taubira contente de trouver un public 

A gauche la confusion règne depuis le début. La dernière en date c’est la présentation de Taubira comme nouvelle candidate de la désunion. Voilà une femme qui n’a aucun programme, qui fut jadis un soutien indirect de Balladur, qui aida Jospin à se casser la gueule en se présentant en 2002 aux élections présidentielles et finalement à faire élire Chirac. Elle se présente elle aussi comme Zemmour comme candidate de l’union de la gauche. En quoi serait-elle une candidate de gauche ? C’est là le mystère. Sans doute se réfère-t-elle à son passage dans le gouvernement de Hollande comme Garde des Sceaux. Mais on serait bien en peine de trouver un parfum de gauche à cette participation. A part le fait qu’elle soutient les luttes racialistes et des LGBTQ+. Ne la connaissant pas je ne saurais estimer son intelligence, ni quels sont les buts réels qu’elle poursuit. En réalité derrière cette promotion inattendue, Taubira est autant détestée que Zemmour par les Français, se trouve une équipe de petits magouilleurs emmenés par Samuel Grzybowski. Il traîne depuis des années dans les couloirs des associations richement subventionnées. Ayant fait assez peu d’études, il est pourtant enseignant à Sciences Po[3]. Il a créé l’association CoExister qui sous couvert de dialogue interreligieux tente de promouvoir une critique de la laïcité et surtout des Frères musulmans. Il est sur un créneau où les mots remplacent précisément un programme sérieux, il est donc pour l’Europe, pour la transition écologique et pour la justice sociale, ce qui ne mange pas de pain et qui est compatible largement avec le programme de Macron[4]. Mais son objectif est d’abord de disqualifier les candidatures de Jadot et de Mélenchon, en avançant qu’ils empêchent l’union de la gauche, et si possible empêcher ces deux candidats de réunir leurs 500 parrainages puisqu’un nombre plus ou moins importants de parrainages iront nécessairement à Taubira. Il y a plus intéressant, aux côtés de Grzybowski dont le discours s’apparente au Macron première manière de la fin de 2016, on trouve Mathilde Imer, et surtout Coline Serra un soutien du député LREM Mounir Majhoubi, secrétaire d’Etat de Macron[5]. Les élections ça rapporte et la structure associative de La primaire populaire compte au moins une vingtaine de salariés. D’où vient l’argent ? Grzybowski est un professionnel qui pourra ultérieurement vendre son savoir-faire à d’autres partis au nom de convictions à géométrie variable. Taubira étant quasiment la seule candidate à la Primaire populaire, Jadot, Mélenchon et Hidalgo ayant refusé d’y paraître elle l’a emporté, dans un vote très loufoque où les malheureux électeurs de cette farce devaient non pas désigner leur préférence, mais noter les candidats, même ceux qui ne l’étaient pas ! Bien, Très bien, Insuffisant, etc. comme si les candidats résiduels de cette farce passaient un examen devant une assemblée de petits professeurs. Cela a fait rire sur les réseaux sociaux. Même Le monde qui semblait au début soutenir cette démarche pour faire émerger une candidature d’une gauche compassionnelle et sans idée, a finalement considéré que le pari était raté en ce sens que Taubira ne peut pas apparaître comme une candidature d’union, même pour la gauche dite social-démocrate[6]. Seul Libération semblait croire à la possibilité d’un rassemblement des débris de la gauche derrière Taubira, nonobstant sa très mauvaise image de marque, mais Grzybowski et Imer ont réussi leur coup, ajouter une septième candidature à gauche pour faire apparaître Macron comme un candidat sérieux capable d’entraver la marche en avant de l’extrême-droite. « Si cette primaire avait été taillée sur mesure pour moi, j’aurais fait 99 % », a estimé sur Franceinfo l’ancienne Garde des Sceaux, tentant de faire croire que cette farce était une onction populaire lui permettant de déborder les candidats des partis de gauche.

Grzybowski aime se prendre en photo avec le branleur Griveaux 

Le cas Grzybowski est emblématique de ce qu’est devenu l’engagement politique La politique, c’est d’abord une entreprise rentable, une profession qui ne dit pas son nom. Qu’importe les programmes et les idées, s’il en faut, on traficotera dans le flou et dans le vague. Voilà un garçon sans dimension, que le poète pourrait qualifier d’un degré d’importance nulle, qui monte ses petites entreprises, il vend aussi bien du dialogue interreligieux que l’union de la gauche. Ce sont des produits de niche qui rapportent gros. Ces entreprises de l’ombre visent d’abord à faire rentrer de l’argent en vendant du vent. Mais dans le cas de La primaire populaire, il s’agit de tout autre chose. En prétendant parler au nom de l’union de la gauche, il s’agit de la segmenter encore un petit peu plus. L’ineffable Taubira est juste l’instrument de ce dessein, une marionnette instrumentalisée par un opportuniste ambitieux. En travaillant de cette manière, Grzybowski sait que c’est un bon passeport pour naviguer dans les couloirs du pouvoir qui vont de Macron au PS. Certains médisants le présentent comme l’homme des Américains car il a été lui aussi un young leader, comme beaucoup de cette canaille qui travaille dabs la macronie, à commencer par Macron lui-même, en tous les cas c’est une très bonne filière pour faire du fric sans travailler, voyez Rokhaya Diallo et qui le fait savoir dans le Washington Post, The Guardian ou encore sur Al Jezeera [7].  L’emmerdant pour lui est qu’en dehors de Taubira aucun des autres candidats dits de gauche, Hidalgo, Mélenchon, Roussel et Jadot ne veulent y participer. Et donc si Taubira est désignée, son échec est programmé, elle restera au mieux autour de 3%. Mais Grzybowski s’en moque un peu. Il est maintenant très connu et a augmenté sa surface de négociation avec les politiciens de la droite molle et de la gauche molle au nom des « valeurs ». Qui soutient cette démarche ? A part quelques artistes de la gauche bobo comme Juliette Binoche ou Charles Berling, on trouve aussi Libération qui dans son délire wokiste pense qu’une candidature Taubira ça serait très bien et qui fait comme si tout d’un coup, parce qu’ointe de l’onction de la Primaire populaire, les électeurs de Jadot, de Mélenchon ou d’Hidalgo allaient se précipiter vers Taubira. Mais si environ 390 000 ont voté finalement pour cette fausse primaire, on a remarqué que la primaire du seul parti socialiste en 2011 réunissait 2,8 millions d’inscrits, et un peu plus de 2 millions encore en 2017. On voit que pour cette fausse primaire – je dis fausse parce que personne n’a voulu y participer en dehors de Taubira – non seulement les candidats manquaient, mais les électeurs aussi ! C’est donc plutôt raté si on considère que cela devrait aboutir à une candidature unique de la gauche. Par contre cela va permettre à Macron, s’il arrive au second tour, contre Pécresse, Marine Le Pen ou Zemmour, de se présenter comme le candidat du consensus mou, moins agressif que ses adversaires, c’est semble-t-il le but de manœuvre. A cet égard on n’a pas manqué de faire remarquer que Taubira avait déjà été à l’origine de la défaite de la gauche en 2002, facilitant ainsi l’arrivé de Jean-Marie Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. 

 

Au fond Taubira n’a aucune importance, même si elle est flattée de se retrouver là. Dès son intronisation ubuesque, elle s’est faite remarquer lorsqu’elle est allée causer du mal-logement devant la Fondation de l’Abbé Pierre. Tout le monde a remarqué que son verbiage que certains trouvent lyrique n’était qu’une manière de masquer la méconnaissance des dossiers, même Libération journal de la gauche boboïde s’en est rendu compte[8]. L’important dans cette primaire dite populaire c’est de comprendre le rôle que Grzybowski lui a fait jouer. Le but de cette candidature de division supplémentaire à gauche est de faciliter la vie de Macron dont Grzybowski est proche comme on l’a vu plus haut. Le médiocre Macron était assez mal embarqué dans cette campagne, et il n’est pas encore tout à fait sorti de l’auberge. Mais il possède deux alliés de poids. D’un côté le furieux Zemmour qui plombe la droite en la divisant un peu plus, et de l’autre Taubira qui achève de ridiculiser la gauche. C’est cousu de fil blanc, mais ça fonctionne tout de même assez bien. Vous remarquerez que Taubira comme Zemmour fonctionnent de la même manière, au nom de l’union, ils ajoutent la division de ce qui devrait être naturellement leur camp. Il est bien possible que ces deux marionnettes se croient aussi un destin, bien que Taubira ait l’air de s’en foutre royalement et que Zemmour semble assez fou pour y croire. Mais en retrouvant les vieux tweets de Grzybowski, young leader comme Macron, le doute n’est pas permis. C’est une sorte de politologue à l’américaine qui coche toutes les cases du wokisme. Il était derrière les entreprises malsaines de Marwan Muhammad[9] dont la petite boutique, le CCIF, une autre pompe à fric, a ensuite été dissoute pour propagande islamiste[10]. Grzybowski s’était aussi positionné non seulement dans l’adhésion à des manifestations organisées par les Frères musulmans, mais il soutenait aussi Baraka city, bras financier des Frères musulmans, organisation aussi dissoute en même temps que le CCIF. 

 

Ces petites compromissions rendent le personnage extrêmement louche, mais si on revient vers la campagne présidentielle qui l’a mis dans la lumière, c’est pire encore. Ainsi on l’a pris en flagrant délit quand il a avoué : « Notre but, avec le pôle politique, c'est d'essayer d'empêcher que les membres du bloc des justices - Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Arnaud Montebourg et Yannick Jadot - puissent avoir les 500 signatures [...] Le dernier levier, c'est leur image dans les sondages. Si on les critique de plus en plus sur les réseaux sociaux, sur Twitter, dans les médias, on peut faire baisser leur cote de popularité. » On ne saurait mieux dire. Il est étrange que peu de personnes aient insisté sur cette louche combinaison qui donne tout de même une couleur particulière à la profession d’individus comme Grzybowski qui pullulent dans l’entourage des politicards et qui sont prêts à se vendre pour une poignée de cerises. L’avantage d’Internet c’est qu’aujourd’hui ils sont plus faciles à débusquer. Comme Macron Grzybowski présente un physique lisse, genre catho de gauche. Un sourire niais qui masque ses louches intentions, et une grande capacité de dissimulation aussi bien de ses moyens financiers que des soutiens politiques dont il bénéficie aussi bien en France qu’à Bruxelles. Mais dans le fond c’est un aventurier et il ne sera jamais que ça. 

Mélenchon magouillant avec Jumel 

Cette pantalonnade n’évitera pas le discrédit de cette gauche officielle, totalement déconnectée des réalités de ce temps. Au contraire, elle va en accélérer l’usure, et à moyen terme participer à la recomposition de ce camp. L’éviction de Fabien Roussel du panel de la Primaire populaire non seulement avait fini de jeter le discrédit sur celle-ci, mais en outre pourrait bien profiter à Fabien Roussel qui a opéré une tardive mais réelle reconversion vers une approche plus souverainiste de la politique, allant même jusqu’à avancer des idées plutôt hostiles à l’immigration de masse et à l’islamisation du pays.La droite, qu’elle soit molle ou dure, n’a pas le monopole de la trahison. Le parti communiste est aussi trahi par les siens. Sébastien Jumel, député communiste a rallié Mélenchon[11], il a été suivi par deux maires communistes importants, Nicolas Langlois, maire de Dieppe et Azzedine Taïbi, maire de Stains[12]. Certes il y avait des réserves à une candidature de Roussel aux élections présidentielles, Marie-George Buffet en était l’exemple type. Mais là on change carrément de camp. L’argument avancé par ces traitres est que la candidature de Roussel ne serait qu’une candidature de témoignage. Ils font comme si Mélenchon avait une chance sérieuse d’atteindre le second tour et même d’être élu. Certes il est possible que Macron soit battu, par Marine Le Pen ou par Pécresse, mais il a un socle solide qui représente deux fois celui de Mélenchon. C’est d’ailleurs ce qui explique qu’il a encouragé fortement les candidatures de division à droite comme à gauche. Mais au mieux Mélenchon finira quatrième. Or ces transfuges avancent que Roussel ne peut pas dépasser le témoignage, scotché à 3%, malgré une bonne campagne. Ce qui compte en vérité c’est ce qui se passera après la défaite de la gauche au mois d’avril. Les communistes ont parié à moyen terme sur l’effacement de Mélenchon et sur la décomposition de la France Insoumise – ce qui est en bonne voie déjà avant les élections. Cependant en agrégeant des communistes à sa campagne, le but est moins d’affaiblir Roussel que de faciliter ainsi l’obtention des parrainages pour Mélenchon qui en manque encore. Le revers de la médaille est que ces transfuges risquent d’avoir de gros problèmes pour la suite de leur carrière politique, le PCF n’est pas du genre à passer l’éponge sur ce genre de comportement, sans toutefois apporte un petit quelque chose à Mélenchon. Dans le même genre, on a un communiste, Patrice Cohen-Seat, l’ancien directeur de campagne de Marie-George Buffet qui ne fut pas un succès[13], qui fait du bruit en tentant d’enrayer la campagne de Fabien Roussel, disant que si ce dernier se ranger derrière Mélenchon, celui-ci aurait des chances d’arriver au second tour[14]. Pourquoi dit-il ça maintenant, à la fin du mois de janvier ? Alors qu’il sait pertinemment que Roussel ne peut plus reculer. 

 

Comme en 2017 pour le Parti socialiste, Les Républicains sont le parti qui est soumis au pillage systématique en 2022. Il donne l’image déplorable de n’être qu’un ramassis de traitres et de vendus. Les trahisons d’Estrosi et de Muselier sont maintenant anciennes, ils roulent clairement pour Macron. Le premier a rejoint le parti d’Edouard Philippe, Horizons, qui devrait être un tremplin pour l’élection présidentielle de l’ancien premier ministre, médiocre lobbyiste du nucléaire. Muselier, après son départ des Républicains, ne s’est pas encore rallié officiellement, ça ne saurait tarder. Ces deux personnages ont en commun d’avoir longtemps louvoyé du côté du rassemblement des droites en avançant, bien avant Zemmour, des ponts vers les électeurs du Front national. Mais il n’y a pas que ces deux opportunistes pour trahir la raide Pécresse dont la campagne patine. Il y a aussi François Fillon et même Nicolas Sarkozy. L’ancien premier ministre qui va sans aucun doute finir par se retrouver en prison pour de longs mois, a donné le coup de pied à l’âne en soutenant sans le dire Zemmour au motif que comme lui le système judiciaire tentera de l’éliminer de la course à la présidence[15]. C’est bien sûr une mauvaise manière faite à la candidate de son ancien parti, mais c’est en même temps une manière de rappeler qu’il est victime d’une injustice. Comme Trump il prétend que son élection lui a été volée, ce sont les mots que Zemmour emploie et emploiera volontiers pour justifier sa défaite annoncée : sous-entendant par là qu’il n’est pas disqualifié parce qu’il est mauvais et combinard, mais par le louche pouvoir politique de la justice. Valérie Pécresse cherchait aussi le soutien de Sarkozy parce que ce délinquant promis lui aussi à la prison a conservé chez Les Républicains un certain prestige. Non seulement il ne l’a pas soutenue contre Xavier Bertrand, mais il se refuse à la soutenir pour le premier tour des présidentielles. En effet on sait qu’il ménage beaucoup Macron, probablement parce qu’il aura besoin de lui pour obtenir une grâce s’il est encore condamné, ce qui semble inéluctable vu la quantité de casseroles. Il va plus probablement susciter, en sous-main, de nouvelles défections chez Les Républicains pour assurer la défaite de Pécresse dès le premier tour, pensant que pour Macron il sera plus facile de gagner contre Marine Le Pen et encore plus contre Zemmour que contre la présidente de la Région Île-de-France. Pourtant la médiocre Valérie Pécresse aurait bien besoin d’aide en ce moment. Après avoir décollé rapidement sa campagne s’enlise, à la fois parce que son discours néo-libéral en économie n’intéresse personne, et parce que ses propositions sur la sécurité et l’immigration c’est juste du Zemmour réécrit à la sauce européiste. Elle a également beaucoup de problèmes au sein de son équipe de campagne à cause de la raideur de son comportement, et beaucoup commencent à s’éloigner. Dans ce genre d’exercice quand on n’est pas capable de rassembler son propre parti, ce n’est pas la peine de songer à continuer ou à vouloir rallier d’autres partis dans la perspective très hypothétique d’un second tour. Si dans les débuts de son entrée en campagne elle semblait avoir une chance de percer vers le second tour, sa lamentable démonstration d’inconsistance pourrait l’en éloigner. Son ubuesque obsession de réduire le nombre de fonctionnaires lui donne assez peu de crédibilité, surtout à une époque où les services publics s’effondrent dans tous les domaines, santé, éducation, justice. 

Le meeting d’Hidalgo à Aubervilliers incapable d’atteindre la demi-jauge 

Dans ce ballet étrange Anne Hidalgo n’est pas la moins mal lotie. Je ne vais pas dire qu’elle est plutôt maltraitée. Elle a eu bien entendu le malheur de croire à son destin et de présumée de ses forces, forte de campagnes municipales bien menées. Elle a confondu sa petite renommée parisienne avec une renommée nationale. Elle comptait sans doute pour oublier la mauvaise image de marque qui est la sienne – en tant que médiocre maire de Paris, mais aussi en tant que tenante d’un certain boboïsme de gauche – sur le poids que le PS a encore aujourd’hui dans la population via ses élus locaux. Mais elle hérité de la situation que Ségolène Royal a déjà connue en 2006 lorsque le PS avait tout de même un poids certain. Les cadres ne font pas campagne pour elle, comme en 2006 quand ils ont saboté sciemment la campagne de Ségolène Royal. Certes elle a suffisamment d’élus qui lui donneront les 500 parrainages – à mon avis elle les a déjà. Mais elle n’a pas de dynamique. Elle a tenté un programme un peu de gauche, avec augmentation du SMIC et hausse des salaires des enseignants. Mais ces velléités ont immédiatement été contrées par ceux qui ont encore l’oreille des économistes libéraux qui pullulent dans cette sorte d’armée mexicaine qui jadis fut un parti important. Ces propositions sur les nationalisations des autoroutes n’ont pas été relayées et ont été rapidement mises sous l’éteignoir. Que lui reste-t-il ? La gauche « culturelle » et morale est passée du côté de Taubira. Elle fait des meetings dans des salles quasiment vides qui montrent évidemment que le PS d’Olivier Faure avec lequel elle est en froid, ne l’aide pas et attend que ça passe. La Fondation Jean Jaurès, boutique de droite jadis proche du PS, tente de démontrer aux reliquats du PS qu’ils seraient pour partie tentés par un vote utile en faveur de Macron, candidat du chaos et de la droite extrême[16]. Si François Lamy, proche de Martine Aubry, s’affiche comme soutien de Jadot, Le Drian qui a conservé des relations au PS s’efforce de susciter des transfuges pour soutenir Macron, avec le leitmotiv un peu usé de faire barrage à l’extrême-droite. Beaucoup d’électeurs dits de gauche sont déjà prêts à voter Macron au second tour, y compris pour faire barrage à Pécresse[17] ! Le manque d’enthousiasme des cadres du PS semble les conforter dans ce sens. On a remarqué également que François Hollande s’il s’est répandu un moment contre Macron, se sentant trahi par ce freluquet, il n’a pas fait un geste, ni dit un seul mot pour soutenir Hidalgo et fait semblant de laisser planer le doute sur sa participation à ce cirque[18]. Certes un soutien de l’ex-président ressemblerait plus à un baiser de la mort qu’à autre chose, mais cela aurait sans doute obligé quelques cadres de ce parti moribond à se ranger de son côté. Les traitrises ça marche fort au PS, voilà Benjamin Sainte-Huile patron de la fédération du Nord-Pas-de-Calais qui dénonce Hidalgo et en même temps indique qu’il quittait le parti[19]. Il faut avouer qu’en matière coup de pied à l’âne, il est difficile de faire pire à deux mois des élections. Déjà que les Français voient les politicards comme des gens fourbes et sans honneur, ce n’est pas ça qui va améliorer leur appréciation. On peut penser ce qu’on veut d’Anne Hidalgo, mais ce manque de loyauté avec le parti qui a fait de ce guignol ce qu’il est, c’est assez ignoble. Il veut dire qu’il est socialiste que dans la victoire, et que dans la défaite, il s’en éloigne ay plus vite. Le fourbe Sainte-Huile alléguait du résultat de la primaire populaire pour faire croire qu’il avait quelque raison valable de dénoncer celle qu’il adoubait en grande pompe au milieu du mois de janvier. Comme si Taubira pouvait être plus crédible qu’Hidalgo ! 

Montebourg renonce 

Arnaud Montebourg a dû renoncer à se présenter les raisons sont nombreuses, mal préparé et sans soutien financier, boudé par les médias, il n’a pas su défendre une ligne claire. Il aurait pu défendre le parti souverain en proposant des mesures fortes comme la sortie de l’euro, ou qu’il dénonce fermement les lois liberticides prises au prétexte de la pandémie. Il n’en a pas eu le courage, préférant rester dans les clous de la monnaie unique et de l’Union européenne. C’est ce qui explique qu’il n’a pas été vu comme un candidat au-dessus des partis, capable de rallier la droite et la gauche. Cette erreur vient aussi du fait qu’il n’a pas su s’entourer, son équipe de campagne qui venait principalement du PS et qui tirait à hue et à dia dès qu’il avançait des propositions comme le non-rapatriements des fonds des immigrés installés en France. Mais il s’est présenté, contrairement à Zemmour, sans avoir d’argent en quantité suffisante pour acheter des soutiens qui fassent la vitrine. Le fiasco de sa pré-campagne s’est achevé avec des tractations ubuesques avec Taubira candidate européiste et Macron-compatible de la gauche bobo. Alors que son livre était intéressant et qu’il se vendait très bien[20], il a rapidement calé dès qu’il s’est agi de présenter un programme crédible et de se débarrasser des vieilles lunes de l’union de la gauche et des réflexes pavloviens mondialistes et immigrationnistes. Dès le mois de février 2021 j’annonçais l’échec de sa démarche[21]. Il faut dire que contrairement à Zemmour, il n’a pas bénéficié de la complaisance des médias corrompus à son endroit. Dans l’époque que nous vivons, il faut deux conditions pour percer dans l’opinion, soit un parti puissant avec des élus nombreux, soit une surexposition médiatique comme en avait eu Macron en 2016-2017 et comme en a aujourd’hui Zemmour. On remarque que les deux candidats ont trusté des centaines d’heures à la radio et à la télévision, Zemmour et Macron sont les deux candidats préférés du patronat et possèdent une grande surface financière[22]. Le système médiatique a ainsi travaillé en amont pour dynamiser la campagne électorale dans un sens très particulier. Ce n’est pas pour rien que la campagne de Zemmour s’apparente au marketing électoral de Macron en 2017. Montebourg, après avoir un temps espéré un geste de Taubira pour la rallier, s’est retiré sans donner de consignes de vote, et la plupart des membres de son équipe qui se sont déchirés sur la manière de conduire la campagne, sont retournés chez Hidalgo. 

 

En mai 2021 alors que la candidature de Zemmour, prête depuis 2019 déjà, était imminente avec le lancement de son ouvrage bricolé à la hâte, La France n’a pas dit son dernier mot[23], Cnews donnait à ce candidat aux intentions obscures plus de temps de parole à l’ensemble de tous les autres candidats potentiels réunis. Comme nous n’étions pas dans une phase de campagne au sens strict du terme, le CSA n’avait rien à reprocher à ce comportement honteux et les journalistes non plus. Ce n’est pas la différence de talent entre Montebourg et Zemmour qui a fait que l’un a plongé et l’autre est monté très haut dans les sondages, mais la complaisance des médias, soit qu’ils avaient intérêt de faire apparaître Zemmour comme le sauveur de la France pour casser Marine Le Pen, soit de le faire apparaître comme un démon, un fauteur de guerre civile pour justifier ultérieurement le rôle de rassembleur que voudra incarner Macron, jeu qu’il peut jouer difficilement une fois de plus avec Marine Le Pen ou même contre Pécresse. Que Montebourg n’ait pas compris les pièges de son engagement prouve qu’il est une sorte de dilettante qui ne maitrise pas grand-chose de la situation du pays. Cette asymétrie dans le traitement médiatique de Zemmour et de Montebourg est la preuve suffisante que Zemmour n’est qu’un leurre pour renouveler l’ardeur des électeurs à aller voter. On voit évidemment l’importance de l’exposition des candidats dans les étranges lucarnes. 

 

Dans la première quinzaine du mois de janvier, on remarque que Macron a doublé tous ses concurrents en ce qui concerne les temps de passage à la radio et à la télévision, il profite de sa triple casquette de président de l’Union européenne pour six mois, de sa posture de président et celle du presque candidat qui soi-disant réfléchi encore un peu, alors que ses affiches sont prêtes depuis au moins six mois. Valérie Pécresse le suit à quelques encablures, mais Zemmour voit son temps de présence diminuer par rapport à la déferlante de l’automne dernier. Et cela explique sans doute à la fois la percée de Pécresse et le tassement des intentions de vote en sa faveur. Il était déjà en 2016 et 2017 le candidat qui bénéficiait de la plus large couverture médiatique pour sa campagne, ça continue. Le 27 janvier Zemmour, à la peine dans les sondages, retrouvait C8 et Hanouna pour un débat avec Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier s’est fait complètement balader par Hanouna qui avait taillé la formule pour faire manifestement plaisir à Zemmour, rallongeant le temps de présentation pour le candidat pétainiste, doublant la durée de l’émission manifestement pour faire perdre pied à Mélenchon. Ce n’est pas que j’ai de la sympathie pour Mélenchon, mais c’est juste un exemple des petites magouilles ordinaire des grands médias pour faire non pas seulement de l’audimat, mais aussi aider les candidats en difficulté[24]. La règle d’un traitement équitable des différents candidats commence à s’appliquer seulement à partir du 28 mars. Mais comme on l’a compris, les jeux seront déjà faits. Au 28 mars 2022 les candidats qui n’ont pas percé dans l’opinion publique, faute d’y être exposés seront laminés, même s’ils arrivent à obtenir les 500 parrainages pour s’inscrire. 

Temps de parole relevé dans les médias audiovisuels entre le 1er et le 16 janvier 2022, Source CSA 

Hanouna est le porte-voix le plus impliqué dans la promotion de Zemmour. A lui seul le candidat pétainiste a plus de temps d’antenne que tous les autres candidats réunis. Si on ajoute à cela la propagande permanente de Cnews pour sa promotion, on comprend qu’après Macron, c’est lui qui est le plus solidement appuyé par le système. Il a beau crier qu’il est le candidat qu’on veut faire taire, c’est assez peu crédible, bien au contraire il est soutenu très fortement par les médias qui comme on le sait sont entre les mains des milliardaires qu’ils se nomment Bolloré, Drahi, Niel, Lagardère ou Arnaud. 

 

Ce qu’on doit comprendre de cet ensemble de grimaces et pantomimes, c’est que les élections ne sont plus qu’une parodie de démocratie. Ont-elles été jamais autre chose ? Ceux qui défendent la liberté de parole de Zemmour ne se rendent pas compte que la question n’est pas du tout là. Soyons clair, je ne suis pas pour censurer ce clown. Mais je voudrais dire simplement qu’on se trouve devant un choix ridicule : soit on censure Zemmour, soit on laisse les médias, vendus au grand capital comme on ne dit plus, en faire la promotion. Dans les deux cas on est dans l’erreur, le mieux étant de se détacher de ce pitoyable spectacle. Dans un élan de lucidité Mélenchon avait trouvé une excellente formule, qu’ils s’en aillent tous. Il avait sans doute oublié qu’il allait lui-même être atteint de ce même mal. Mais ses mauvais sondages – aux alentours de 10% au mieux – montrent que les électeurs l’ont entendu et lui désignent la porte. En effet l’abstention sera forte au mois d’avril. Mais même supposant qu’au premier tour elle ne soit que de 25%, cela voudrait dire que Mélenchon ne pourrait au mieux ne rassembler que 7,5% des électeurs inscrits, tandis que Macron serait à 10% ! Ce n’est pas beaucoup pour fonder une légitimité et avoir le droit d’emmerder les Français. Cet émiettement des candidatures qui procède de la méfiance des Français en face du processus électoral, annonce des jours très difficiles pour ce qui reste de la démocratie parlementaire. Les jeux politiciens et les trahisons des uns et des autres ont achevé ce système. Débarrassé de son mystère, ce n’est pas tant qu’il soit pire qu’avant, mais disons que ça se voit plus ! 


[1] https://www.liberation.fr/checknews/eric-zemmour-a-t-il-effectue-son-service-militaire-20211202_SKPXZ3LY25G4XGUHGEFZAAN4E4/

[2] https://www.francetvinfo.fr/elections/presidentielle/presidentielle-jean-marie-le-pen-soutient-sa-fille-tout-en-declarant-avoir-de-la-sympathie-pour-eric-zemmour_4934977.html

[3] Une partie de ses études aurait été financée par la Fondation Edmond de Rothschild. 

[4] https://www.marianne.net/politique/gauche/extrait-samuel-grzybowski-et-mathilde-imer-les-initiateurs-decries-de-la-primaire-populaire

[5] https://www.frustrationmagazine.fr/primaire-populaire/

[6] https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/01/31/presidentielle-2022-malgre-la-victoire-de-christiane-taubira-le-pari-rate-de-la-primaire-populaire_6111646_6059010.html

[7] https://fr.usembassy.gov/fr/bravo-samuel-grzyboswski-laureat-du-prix-international-des-jeunes-leaders-emergents-du-departement-detat/?fbclid=IwAR37Jc6RcYZ4ysI-e6KxjlQr2ILK91F-oY2t4hyY49bnbHxv5bMNHZproKE

[8] https://www.liberation.fr/societe/logement/logement-taubira-patine-et-derape-devant-la-fondation-abbe-pierre-20220203_MZJFYIUBBRBQBAJF4RW64EOXDE/

[9] https://fr.news.yahoo.com/qui-est-samuel-grzybowski-porte-parole-primaire-populaire-135653397.html

[10] https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/09/25/le-conseil-d-etat-valide-la-dissolution-du-ccif-et-de-barakacity_6095981_3224.html

[11] https://actu.fr/normandie/dieppe_76217/presidentielles-2022-melenchon-rejoint-par-le-communiste-sebastien-jumel-qui-lache-son-candidat_47970978.html

[12] https://linsoumission.fr/2022/01/18/maire-communiste-dieppe-avec-melenchon/

[13] Elle avait obtenu moins de 2% au premier tour de l’élection présidentielle de 2007.

[14] http://www.regards.fr/la-midinale/article/patrice-cohen-seat-sans-roussel-melenchon-aurait-une-chance-d-etre-au-second

[15] https://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-coup-de-fil-de-fillon-a-zemmour-sarkozy-au-taquet-blanquer-au-piquet_2166478.html

[16] https://www.jean-jaures.org/publication/presidentielle-2022-a-gauche-la-tentation-du-vote-utile/

[17] https://www.telos-eu.com/fr/politique-francaise-et-internationale/les-socialistes-et-le-deni-du-centre.html

[18] https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-a-quoi-joue-francois-hollande-2cb77e42-7cfa-11ec-b03b-6adfce5755b3

[19] https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/02/04/anne-hidalgo-lachee-par-le-patron-socialiste-de-la-federation-du-nord-qui-denonce-une-candidature-discreditee_6112371_6059010.html

[20] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2020/11/arnaud-montebourg-lengagement-grasset.html

[21] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/02/la-possible-candidature-de-montebourg.html

[22] https://www.acrimed.org/Candidats-mentionnes-dans-les-medias-a-droite

[23] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/09/eric-zemmour-la-france-na-pas-dit-son.html

[24] https://www.ladepeche.fr/2022/01/29/jean-luc-melenchon-regrette-davoir-participe-a-lemission-face-a-baba-de-cyril-hanouna-10076178.php

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