Non seulement à Aix-en-Provence on a une chaleur à crever en cette fin du mois de juin, mais en plus nous devons supporter des hordes de touristes. Et pire encore, le 21 juin 2025 on doit se barricader pour cause de fête de la musique, ce dégueuloir informe. C’est le monde moderne si vous voulez, mais nous ne sommes pas obligés d’accepter ça. Les imbéciles croient que le tourisme apporte quelque chose à la ville. C’est complètement faux. Il faut comprendre qu’au contraire plus ils sont nombreux et plus ils façonnent la ville à leur image et la rendent laide. En effet la ville doit s’adapter à ces hordes vibrionnantes. Et donc on refait les places, les rues, les hôtels, les restaurants, de façon à ce qu’ils ne se sentent pas dépaysés. On adapte Aix à une vision mercantile de la Provence qui n’a aucun fondement, celle que se font ces touristes ignares, vulgaires et arrogants. Nous ne sommes pas les seuls à dénoncer le surtourisme, tout le monde fait, de Barcelone à Paris, la ville-musée par excellence, vidée de toute activité, sauf celle des bureaucrates des ministères et de la domesticité. C’est malheur qui frappe toute l’Europe, même Marseille est touchée. Pour comprendre ce phénomène, il faut partir des plans européens d’aménagement des territoires qui, dans les années soixante-dix, assignaient à la France dans la division internationale du travail, celle de gardien de musée et de domesticité. Il y avait même un plan d’aménagement de la Corse pour un tourisme de masse qui aurait amené des Hollandais et des gens du Nord bas de gamme. Ce plan a partiellement échoué, parce que les Corses ont posé des bombes ! Dans la perspective de la bureaucratie européenne, on aurait dû avoir la division du travail suivante : l’Espagne et la Pologne pour l’agriculture, l’Allemagne pour l’industrie haut de gamme et la France comme réceptacle à touristes fournissant les domestiques pour les servir. C’est d’ailleurs le premier pays touristique au monde.
Les défauts du tourisme de masse sont bien connus, ils
polluent beaucoup et dépensent peu. C’est d’autant plus vrai maintenant avec le
développement sans frein des navires de croisières, ces HLM flottants qui
transportent des milliers d’imbéciles. À Marseille, en 2024, 2,5 millions de
touristes ont débarqués, soit 36% de plus que l’année précédente[1].
Ils débarquent donc à Marseille, montent dans des bus et vont jusqu’à Aix où
ils ne restent évidemment pas. Le temps de prendre quelques photos qu’ils
pourraient d’ailleurs trouver de bien meilleure qualité en surfant sur le Net,
et les voilà repartis. Il faut donc arrêter avec cette fable selon laquelle ce
serait un bienfait économique pour la ville. Parfois les plus hardis qui n’ont
pas succombés au laïus des guides touristiques, se permettent d’acheter
quelques cartes postales ou quelques calissons, voir certains miels sur le
marché qu’ils croient être de production locale mais qui sont d’une qualité
douteuse. On le voit un peu moins, mais nous avons aussi malheureusement
beaucoup de touristes qui ne viennent pas en voyage organisé et qui sont prêts
à payer des sommes démentes pour une semaine passée à Aix. Cet afflux de
touristes fait évidemment grimper le prix de l’immobilier sur la ville. C’est
d’ailleurs une des revendications des collectifs qui luttent contre le
surtourisme : les autochtones n’arrivent plus à se loger ! Le
tourisme est une des activités les plus polluantes au monde, elle n’est pas
neutre. Il y a quelques années, on avait calculé que les bateaux de croisières
en Méditerranée polluaient autant que la totalité du parc automobile de l’Union
européenne !
Souvent on présente le tourisme comme une activité créatrice
d’emplois et de valeur. C’est une erreur de perspective. En effet, c’est
seulement une activité consommatrice, et c’est pourquoi elle a des effets
autant destructeurs. Par exemple, si en Provence le tourisme a créé
effectivement des emplois, c’est parce que par ailleurs on a détruit l’emploi
dans les activités agricoles et industrielles qui sont elles créatrices de
valeur. C’est un point fondamental et une erreur fréquente des économistes qui ne
comprennent pas que la valeur créée dans le secteur des services et seulement
un détournement de valeur. Le tourisme ne crée rien, certes il contribue à
faire circuler de l’argent pas ne crée aucune valeur d’usage. Les valeurs
d’usage consommées par les touristes sont produites ailleurs, dans
l’agriculture et dans l’industrie. C’est juste une consommation finale sans
retour.
Le tourisme représente environ 8% de la pollution totale
dans le monde, et ce chiffre est bien plus élevé pour les pays occidentaux qui
sont les gros pourvoyeurs de flux touristiques lointains, autrement dit si d’un
côté les pays occidentaux dépolluent en se débarrassant de leurs industries,
ils générent de nouvelles forme de pollution. Il pollue les sols, il entraine
une surconsommation d’eau, il surconsomme de l’énergie, il est donc un acteur
majeur du réchauffement climatique. « Ainsi, ramené à notre échelle
individuelle et à notre propre bilan carbone, ces comparaisons montrent
bien l’impact majeur que les vacances peuvent avoir. Cela souligne
aussi l’incompatibilité de nos modes de vacances actuels avec
l’objectif de l’Accord de Paris, qui vise à limiter les émissions à 2 tonnes de
CO2/an soit environ 5 kgCO2e/jour »[2].
Autrement dit l’activité touristique est plus qu’une nuisance, elle est
criminelle dans tous les sens du terme. Il est l’image de l’économie moderne
qui prétend lutter contre le réchauffement climatique, tout en
l’entretenant !
Le tourisme dévore son propre sujet, plus les touristes
visitent la Provence, et moins celle-ci existe, ils participent de cette
marchandisation de l’espace social qui ne produit plus que des images frelatées
de ce qui fût pour des imbéciles déculturés. Visuellement le défilé
ininterrompu des touristes est une horreur absolue. Ils sont laids, vieux,
débraillées, sans tenue, alors même que pour se payer une arrivée jusqu’à chez
nous, ils sont prêts à débourser des sommes folles. Il va de soit que leur arrogance
est l’image du mépris pour le pays qu’ils visitent, grands consommateurs
d’images, ils ne sont pas intéressés par les habitants des contrées qu’ils
visitent. L’idée stupide selon laquelle les touristes s’ouvriraient l’esprit en
parcourant le monde a fait long feu. Le fait qu’ils aient payé les rassure
quant à leur supériorité sur l’autochtone et en même temps crée une distance
infranchissable. Mais s’ils nous méprisent, ils ne se doutent pas à quel point
ils sont haïs. Il existe une guerre sourde entre les touristes et les
autochtones, une guerre qui ne dit pas son nom et qui au fond a pour but de
détruire les cultures et les traditions au nom d’une uniformité du monde
moderne. La modernité se contentant de consommer des images erronées de la
réalité qu’elle prétend saisir, elle gagne du terrain de jour en jour, au prix
de grands dégâts peut-être irréversibles.
La grande misère de la vie moderne est de nous imposer l’idée selon laquelle nous devons faire la fête, c’est un but et un devoir. Donc on fête la victoire du PSG avec quelques centaines de voitures brûlées, quelques viols et quelques morts, ou le retour « victorieux » de Rima de sa tournée au Moyen-Orient. Il y a la fête du cinéma aussi qui permet de voir beaucoup de films pour un tarif réduit. Il faut célébrer quelque chose, maintenant que les fêtes religieuses sont passées de mode. Ou alors on célèbre les différences sexuelles. Et puis le plus grand malheur, c’est sans doute la fête de la musique. J’ai connu les gens qui ont lancé cette idée au début des années quatre-vingt. Le 21 juin avait été choisi parce que c’est le jour le plus long, une manière de fêter le solstice d’été. À l’époque on voulait faire sortir la musique des conservatoires. Il n’y avait pas d’électrification des instruments comme aujourd’hui. Et puis le temps passant cette « fête » est devenue une monstruosité. C’est mécanique, elle a multiplié les « talents », chacun amenant son équipement d’amplification du son, en concurrence avec son voisin de trottoir. Ça tourne à la cacophonie, le bruit couvrant la nullité des musiciens en représentation. C’est une autre manière de cultiver la laideur, son et lumière ! Si vous habitez en centre-ville à Aix-en-Provence par exemple, vous ne pourrez pas dormir avant cinq heures du matin, tant pis pour vous et comme il fait toujours très chaud à cette époque de l’année, vous ne pouvez pas dormir avec les fenêtres fermées ! On pourrait dire que cette dégénérescence est la rançon du progrès technique, faire du bruit est aujourd’hui à la portée de toutes les bourses. Il fallait réserver son emplacement auprès de la mairie dès le mois d’avril, car les « musiciens » qui font du bruit sont extrêmement nombreux à vouloir se faire voir.
À côté de cette saturation par le bruit, il y a le spectacle
de la rue. On voit des centaines de jeunes qui déambulent en vidant des
canettes de bière une derrière l’autre, quand ce n’est pas du vin. Ils errent
de part les rues sans but autre que de se saouler la gueule. Au bout d’un
moment ça dégénère, ils vomissent sur le trottoir, ils agressent les filles qui
sont un peu seules, ça se bagarre aussi. Le lendemain les éboueurs auront un
peu plus de travail ! Bref on s’est bien amusé ! N’est-ce pas là le
principal ? On remarque d’ailleurs que plus on veut faire la fête d’une
manière frénétique à propos de tout et de n’importe quoi, et moins on s’amuse,
plus la morosité ambiante atteint des niveaux élevés. Combattre l’ennui c’est
une bonne chose, humaine, naturelle, mais penser le combattre en faisant un
vacarme épouvantable, c’est une erreur colossale qui ne réjouira que ceux qui
sont contents de voir la jeunesse s’abrutir sans limite !
À l’Élysée Macron et son gang faisait la promotion de la vulgarité dans les locaux mêmes du palais présidentiel. Ils avaient payé fort cher le groupe Kasav pour amuser leurs invités. C’est une habitude chez lui, celle de de mettre en scène une débauche obscène et bruyante de tout ce qui a de plus laid dans la prétendue musique. C’est une autre façon de rabaisser ses citoyens. On aurait tort de croire que cette fête n’a aucun sens politique. Comme la Gay Pride est sert à diffuser des normes et des valeurs sous la houlette du président de la République. Habituer les citoyens à la laideur c’est aussi une forme de lavage de cerveau. L’individu moderne n’a droit ni au silence, ni au repos, il est tenu de s’agiter et de brailler avec ses congénères, tenu également de s’enivrer, ce qui est par contre déconseiller les autres jours de l’année selon les publicités gouvernementales ! Soyons juste, s’il y avait énormément de monde à Aix à trainer dans la rue pour la fête de la musique, il n’y a pas eu d’incident notable. Mais les « jeunes » se sont dit déçus par la qualité de la musique !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire