vendredi 14 mars 2025

L’Europe c’est la guerre !

 

Nous autres, les vieux opposants à l’Union européenne, nous savons depuis le début que le slogan L’Europe c’est la paix était un mensonge, destiné à rassurer les électeurs qui croyaient sans doute échanger le peu de liberté qu’il leur restait contre une sorte de tranquillité. Seuls les imbéciles et les petits soldats de l’Atlantisme faisant semblant qu’il s’agissait d’une promesse solide. Dans l’image ci-dessus, on voit une publicité de la CFDT qui soutient la fable selon laquelle l’Europe c’est la paix. La CFDT s’occupe assez peu des retraites et du pouvoir d’achat, syndicat jaune, financé par la CIA à ses débuts, elle soutient que l’Europe c’est la paix. La CFDT ment plusieurs fois avec cette publicité crapuleuse : d’abord elle confond volontairement l’Europe continentale, sa géographie et son économie avec l’Union européenne. Or cette Union européenne n’apparait qu’en 1993. C’est seulement à partir de ce moment-là qu’elle va se mêler de politique internationale. Entre 1945 et 1993, la politique de l’Europe est conduite par les pays membres de manière individuelle, même si elle est objectivement sous la tutelle des Etats-Unis et de l’OTAN. L’Union européenne existe depuis 1993, elle se dotera d’une monnaie et d’une sorte de gouvernement non-élu qui va édicter les règles du jeu, économique, juridique et politique. C’est en quelque sorte une réponse à l’effondrement de l’URSS en 1991. Et c’est à ce moment-là que l’Union européenne part à la conquête des pays de l’Est. Dans cette période qui s’ouvre, l’Union européenne a le choix, soit d’approfondir son fonctionnement en unifiant le droit du travail et le régime fiscal par exemple, soit en choisissant l’agrégation de nouveaux territoires. Il y a deux objectifs à cet élargissement. D’une part trouver de nouveaux marchés et une main d’œuvre moins onéreuse et bien formée dans les pays de l’Est, et d’autre part d’encercler la Russie dont les territoires, riches en matières premières, sont convoités par les anglo-saxons depuis le milieu du XIXème siècle. L’élargissement fait de la concurrence entre les pays riches et les pays pauvres de l’Union européenne le moteur de l’Europe. Mais cela se fait au détriment de la croissance, de la tendance latente à l’égalité sociale et accroit les divisions des territoires agrégés à cette logique qui voudrait en venir à un État fédéral. 

Élargissement de L’Europe institutionnelle depuis 1957 

En 1991, alors que l’URSS est très affaiblie, la guerre se déclenche en Yougoslavie, elle durera dix longues années. Les Etats-Unis sont évidemment à la manœuvre. L’OTAN appuie cette manœuvre et bombardera en toute illégalité la Yougoslavie[1]. Alors que cette guerre se déroule sur le sol européen, rappel pour les cédétistes amnésiques, l’Union européenne ne dit rien, ou plutôt, les uns soutiennent la Croatie – l’Allemagne – les autres la Serbie – la France. Mais ils ne comptent pas vraiment. Cette décomposition de l’État yougoslave va faciliter d’ailleurs l’élargissement de l’Union européenne face à des petits États très faibles politiquement et économiquement. Après cette « victoire » étatsunienne qui entraine le dépeçage du pays, l’Union européenne et l’OTAN vont se lancer à l’assaut des autres pays de l’Est. Les uns après les autres, ils adhéreront à l’Union européenne et à l’OTAN, l’Union européenne usant de ses finances pour acheter les hommes politiques de ces pays en les faisant adhérer et en leur promettant de grasses subventions. Ici se mêlent la corruption évidente et l’image d’une Europe réputée prospère qui parait attirante pour ces pays déboussolés depuis la chute de l’URSS. 

 

Ça va très bien fonctionner, sauf qu’au fur et à mesure que l’Union européenne et l’OTAN se rapproche de la Russie, celle-ci s’est reprise en main, depuis 2000, et elle va commencer à contrarier ces plans d’annexion, plans qui en réalité préparent à la guerre. L’OTAN comme l’UE, et comme les Etats-Unis vont financer des ONG, des radios « libres », des drapeaux et des porte-drapeaux pour déstabiliser la Géorgie, la Moldavie, l’Arménie ou encore l’Azerbaïdjan, leur promettant des subventions et des armes. Mais le gros morceau c’est l’Ukraine bien entendu. Le plan est près depuis longtemps, depuis les années soixante-dix. Il consiste à harceler la Russie jusqu’à ce qu’elle réagisse et en même temps de couper l’Allemagne – rival des Etats-Unis sur le plan économique – de ses sources d’approvisionnement énergétiques. Car une Allemagne trop forte liée à la Russie contrarierait les plans étatsuniens. Zbigniew Brzezinski, cette vieille crapule, l’avait annoncé[2].  Encore que dans son livre The Grand Chessboard, il avait complètement sous-estimé la renaissance de la Russie. Or c’est cette logique visant à mettre la Russie à genoux pour la dépecer qui a guidé depuis au moins George Bush – père et fils – la conduite guerrière des Etats-Unis et de ses hommes de main de l’OTAN. Mais évidemment pour s’attaquer à la Russie, il fallait se servir de l’Union européenne puisque c’est elle qui financerait l’expansion. C’est pour cette raison que les Etats-Unis ont accéléré la corruption du personnel politique pour en faire des clones de Brzezinski. L’Institut Aspen a joué un rôle très important, les Young leaders aussi, auxquels il faut ajouter un certain nombre d’universités et d‘ONG. 

Le coup d'Etat de l'Euromaidan 

Le chemin de la guerre de l’Union européenne a été marqué par le soutien direct ou indirect de la Commission européenne aux révolutions dites de couleur dans la plus grande partie des pays de l’Est qui n’adhéraient pas assez vite à l’Union européenne, en Géorgie, ou en Ukraine. Cela conduisit au coup d’État de l’Euromaïdan de novembre 2013 qui a été financé directement par Victoria Nuland, conseillère pour l’Ukraine des présidents Obama, Trump I et Biden. Selon elle cela lui aurait couté 5 milliards de dollars, on peut l’entendre s’en flatter dans le film Ukraine on Fire, de Igor Lopatonok, diffusé en 2016, soit 6 ans avant que la Russie à bout de patience ne se décide à réagir. Consécutivement au coup d’État de 2014, la Russie annexera la Crimée, une région peuplée de Russes et qui souffrait des vexations du pouvoir central ukrainien, comme les oblasts du Donbass. L’Union européenne décidera alors d’un train de sanctions contre la Russie, suivant en cela la politique américaine. C’était une première réaction hostile, pas encore un acte de guerre, mais une manière d’agresser la Russie dans un conflit qui ne nous concernait en rien, mais que les Etats-Unis avaient ourdi en sous-main.

 

En février 2022, l’armée russe entre en Ukraine pour faire le ménage et réclamer que les oblats russophones cessent d’être maltraités et que cessent les provocations à sa frontière. Cette opération spéciale est symbolisée par la lettre Z qui marque le soutien plein et entier de la population russe à son armée. La Russie piétine l’armée ukrainienne, et la débâcle est telle que Zelensky accepte de signer un traité de paix à Istamboul. Mais cela ne convient pas aux Etats-Unis et aux Européens qui veulent faire durer la guerre. Sous la pression directe de Boris Johnson, Zelensky va céder. C’est le début de la vraie tragédie, jusque-là le conflit n’avait pas été trop couteux. L’OTAN est à la manœuvre sur le plan stratégique et tactique, mais les Européens entrent indirectement dans la guerre, même si au départ Scholz et Macron sont un peu réticents. L’Union européenne met en place des sanctions économiques – aujourd’hui nous en somme au 16ème paquet – qui sont censées mettre l’économie russe à genoux, et donc l’amener à se retirer de l’Ukraine et à rendre la Crimée. Rapidement l’Union européenne devient cobelligérante, elle fournit des armes en grande quantités et de l’argent pour que l’économie ukrainienne puisse continuer à fonctionner. Cet argent servira outre à enrichir la caste au pouvoir à Kiev, à acheter des armes aux Etats-Unis pour permettre aux Ukrainiens d’aller se faire tuer sur le front. Pour couvrir le fait que de fait l’Union européenne est entrée en guerre contre la Russie, on a avancé deux raisons : la première est que la Russie avait violé des frontières, ce qui est contraire au droit international, tout en ignorant que dans la Charte des Nations Unies, il y a dans le premier article une référence directe au principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, c’est pourquoi Poutine organisera comme en Crimée des référendums qui légitiment les annexions, et la seconde était que si on n’arrête pas Poutine en Ukraine, il finira par conquérir tout le reste de l’Europe jusqu’à Paris. Ce narratif bien qu’il soit maintenant récusé par Trump qui accuse directement Zelensky d’avoir déclenché une guerre qu’il ne pouvait que perdre, reste encore à l’ordre du jour en Europe, relayé par la presse atlantiste, notamment le journal Le monde et sa pousse-à-la-guerre Sylvie Kauffmann. Les plus modérés des Atlantistes avançant que le rêve de Poutine est de reconstituer l’Empire russe, celui des tsars ou des communistes ! 

Négociations entre les Etats-Unis et la Russie sur l’Ukraine 

Tandis que les Etats-Unis et la Russie commencent des négociations pour la paix en Ukraine, les Européens ne savent plus quoi faire. Donc ils font deux choses, d’abord ils éructent que la paix ne peut pas se négocier sans l’Union européenne. Pourquoi ? On se le demande puisque l’Ukraine ne fait pas partie de l’Union européenne. Mais les Etats-Unis leur ont fait une petite place pour écouter. Que peuvent-ils dire ? Trump a mis la barre très haut. D’une manière fantaisiste il a avancé qu’il voulait 500 milliards de dollars de la part de l’Ukraine alors que les Etats-Unis n’ont déboursé que 175 milliards. C’est le racket habituel de ce pays qui se croit encore le maitre du monde. Zelensky a eu beau jeu de ne pas signer ce contrat. Mais en tout état de cause, cela montre que les Etats-Unis ne sont pas un partenaire très fiable. Zelensky aura lui aussi un strapontin. Face à la brutalité de Trump, les Européens font des réunions à Paris sous la houlette d’un président très dévalorisé depuis sa malheureuse destitution. L’Europe institutionnelle est divisée, les uns, assez peu nombreux, essentiellement la France et le Royaume Uni, parlent d’envoyer encore des armes en Ukraine et même des soldats pour garantir la paix[3]. Mais cette voie a été écartée par von der Leyen qui ne parle que de réarmer l’Europe pour se re-préparer à la guerre future avec la Russie ! Meloni, l’agente des Etats-Unis, après avoir suivie aveuglément Biden dans la guerre contre la Russie s’est retournée sans vergogne vers Trump, et a dit qu’il n’était pas question d’envoyer des soldats, que ce soit pour combattre les Russes ou comme force d’interposition pour garantir la paix issue des négociations. C’est une nouvelle fois la paralysie de l’Union européenne qui doit être envisagée. L’idée d’une défense commune à l’Union européenne n’est plus à l’ordre du jour. Et l’OTAN sans les Etats-Unis, ça n’a pas une grande consistance. Scholz a bloqué récemment un plan de réarmement de l’Ukraine présenté par la va-t-en-guerre Baerbock et Pistorius, il s’agissait d’un nouvel envoie d’armes de plus de trois milliards d’euros[4]. En pleine révision idéologique, Ursula von der Leyen qui ne sait plus ce qu’elle fait a avancé que pour augmenter les dépenses militaires, donc pour préparer à la guerre une nouvelle fois, il était possible de violer les règles budgétaires imposées par la Commission européenne. Autrement dit, les États européens sont invités à serrer la vis aux dépenses collectives et sociales, et pourront mettre les dépenses militaires hors budget[5]. « Je peux annoncer que je vais proposer d'activer la clause de sauvegarde pour les investissements dans la défense. Cela permettra aux États membres d'augmenter substantiellement leurs dépenses en matière de défense », a-t-elle déclaré dans un discours devant la Conférence de Munich sur la sécurité. Cette idée équivaut à dire que nous allons passer en Europe à une économie de guerre au prix de grands sacrifices. Ce que Scholz qui n’a plus que pour quelques jours de pouvoir, a confirmé, mettant en avant l’idée de sacrifice pour les citoyens européens. Notez que si la Commission européenne obtient cette possibilité, il est assez clair que les fameuses lignes rouges budgétaires seront enfoncées. Autrement dit pour la guerre on ne tient plus compte des garde-fous budgétaires, mais on les conserve pour les dépenses sociales ou les investissements publics dans la santé et dans l’éducation par exemple. Autrement dit la priorité c’est la guerre ! 

Une réunion vide de sens à l’Élysée 

Le 17 février 2025 a eu lieu une réunion d’Européistes sous la houlette de von der Leyen à l’Élysée. Non seulement cette réunion a été critiqué parce que certains pays n’avaient pas été invités, mais elle a démontré l’impuissance de l’Union européenne à créer un consensus. Le monde, par la voix de Sylvie Kauffmann s’en est montrée désolée. Même Donald Tusk, un des plus va-t-en-guerre, et très critique pour cela en Pologne même s’est élevé contre l’idée d’envoyer des soldats combattre en Ukraine. On voit mal comment dans ces conditions l’Europe sans armes et sans soldats pourrait continuer seule sa guerre contre la Russie. Les Ukrainiens sont maintenant très hostiles pour servir de chair à canon pour faire plaisir à von der Leyen. Seuls les pays Baltes continuent à faire semblant de croire qu’ils peuvent attaquer la Russie et la battre. Les européistes qui continuent à revendiquer une rétrocession des territoires conquis par la Russie, prolongent dangereusement un conflit qui pourrait s’arrêter demain. Il est probable que les Européens vont jouer ce jeu de ne pas reconnaitre la victoire russe, entretenant l’idée que tôt ou tard l’Union européenne repartira à l’assaut de la Russie. Mais entre temps les Russes auront bien évidemment consolidé la défense des territoires conquis. L’Union européenne en entretenant de telles illusions ne peut que s’affaisser encore un peu plus. Entre les sanctions et la non-reconnaissance d’un fait historique, ils vont se mettre au ban de la communauté internationale, des Etats-Unis à la Chine, en passant par le Sud global. Ont-ils les moyens de leur isolement ? Non, parce que de nombreux pays ne suivront pas cette logique d’affrontement permanent.

La stupide Kaja Kallas complétement à contretemps a soutenu qu’il fallait encore faire la guerre à la Russie afin de mettre Kiev dans une position de force pour les négociations[6]. Mais elle ne dit rien de comment on peut faire concrètement pour soutenir la guerre contre la Russie, alors que l’armée ukrainienne recule, perd du terrain et des soldats tous les jours et qu’elle se trouve à court de munitions. Elle prétend que si les Etats-Unis lèvent les sanctions, l’Union européenne continuera son combat contre la Russie, supposant bêtement que ces sanctions affaiblissent non pas l’Union européenne, mais la Russie. Les faits démontrent pourtant exactement l‘inverse. Qu’une telle bourrique sans aucun sens diplomatique soit en quelque sorte la ministre des affaires de l’Union européenne, en dit long sur l’impasse dans laquelle l’Europe se trouve. Les élucubrations de cette femme n’enthousiasment personne en Europe, car tout le monde sait que l’Union européenne, même en s’alliant avec le Royaume-Uni, n’a pas les moyens de continuer la guerre contre la Russie. L’Union européenne qui a déjà mauvaise presse auprès des citoyens européens, aggrave encore un peu plus son cas. Ses visées guerrières à l’Est en vue de son expansion, risquent de faire sortir à moyen terme plusieurs pays de son cirque. La guerre en Ukraine et le réalignement sur les positions trumpistes, peuvent ainsi provoquer l’éclatement de l’Union. Les tergiversations de Mark Rutte soi-disant patron de l’OTAN en disent long. Après avoir soutenu l’idée d’une guerre sur le long terme, à la réunion de l’Élysée du 17 février, il a avancé qu’il n’était pas question que l’OTAN envoie des troupes en Ukraine, même pour garantir des accords de paix. C’est la confusion la plus totale dans le camp occidental, et à terme un probable réalignement de l’OTAN sur la nouvelle doctrine étatsunienne, car les USA financent l’OTAN à hauteur de 17%. En 2025 le budget de l’OTAN sera de trois milliards d’euros. 

L’Union européenne relance la course aux armements, les budgets militaires explosent de partout dans le monde et vont encore augmenter, tandis que les États serrent partout la vis aux dépenses d’investissement dans la santé et l’éducation. Cependant les Européens devraient regarder de plus près avant de croire qu’ils vont pouvoir dans quelques temps repartir au front contre la Russie. C’était leur plan en 2014 et ça s’est mal passé. Pour suivre stupidement le maitre américain, ils ont cru qu’un budget ça faisait une armée. Si on regarde le tableau ci-dessus qui date d’il y a trois ans, le budget militaire des Etats-Unis est dix fois plus élevé que celui de la Russie, mais cela ne leur a pas permis de gagner une vraie guerre depuis très longtemps, sur le papier le budget militaires des Européens est trois fois plus élevé que celui de la Russie, et pourtant ils ont perdu la guerre en Ukraine. Une armée moderne c’est certes de la technologie – mais là les Russes ont vingt ans d’avance – mais aussi des soldats motivés. En Europe comme aux Etats-Unis, on peine à recruter des soldats, en Russie non. La différence réside dans le fait d’abord que la guerre en Ukraine est vécue par les soldats russes comme une guerre de libération, le conflit est à la porte du pays, mais aussi dans le fait que les Russes sont bien plus patriotes que les soldats américains qui se battent en Afghanistan ou en Irak pour un objectif assez peu clair, loin de chez eux. Les Français comme les Britanniques ou les Allemands rechigneront à aller se faire trouer la peau en Ukraine pour Zelensky. La guerre ce n’est donc pas qu’un budget, et oublier cela est une faute grave. Cette fois l’Union européenne étrenne son nouveau slogan, L’Europe c’est la guerre, sans en avoir les moyens, mais il est assez douteux qu’elle restaure une image bien écornée avec de tels errements. 

Sondage Cevipof, fin 2022 

L’incapacité de l’Union européenne de sortir de la posture guerrière qui est la sienne depuis trois ans, l’exclut non seulement des discussions de paix qui ont lieu entre les Etats-Unis et la Russie, mais aussi d’un futur partenariat économique. Les Etats-Unis vont rafler aussi bien les marchés de la reconstruction de l’Ukraine pour laquelle l’Union européenne va payer, mais également des marchés sur les ressources naturelles russes, terres rares, pétrole et gaz. En prônant la guerre jusqu’au bout, sans en avoir les moyens, l’Union européenne se met dans une position très fragile, sur le plan économique comme sur le plan politique. Or la guerre est maintenant perdue, sans l’ombre d’un doute. Il semble d’ailleurs que des élections en Ukraine seraient catastrophiques pour Zelensky, malgré la désinformation du Kyiv International Institut of Sociology[7] qui laisse entendre que la cote de popularité de Zelensky a augmenté ces dernières semaines et que Le monde rapporte bêtement. Il va de soi que si cette cote était aussi élevée, il organiserait des élections. Des instituts de sondage étatsuniens donnaient une popularité en baisse, à moins de 40%, il y a quelques mois. Trump qui raconte toujours n’importe quoi nous dit que c’est 4%, mais c’est assez peu crédible Verbalement l’Union européenne continue à jeter de l’huile sur le feu, avançant qu’elle soutiendra la guerre jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte. Ce suicide en direct en dit long, comme un canard sans tête, l’Union européenne court dans tous les sens pour donner à croire qu’elle existe encore. Il est assez incroyable que pour s’opposer au rapprochement Trump-Poutine, le seul narratif que ses porte-voix trouvent c’est qu’ils préfèrent la guerre à la paix ! Ils pourraient attendre au moins de voir ce que donnent ces négociations, d’examiner concrètement les positions des uns et des autres, avant de repartir en guerre pour exiger une capitulation de la Russie. Quoi qu’il en soit, cette image de va-t-en-guerre va certainement encore un peu plus enfoncer la mauvaise image que l’opinion publique a de l’Union européenne.


Dimanche 2 mars 2025, les "Européens" cornaqués par Zelensky, se sont posés directement comme faiseurs de guerre. en effet, alors que les Etats-Unis et la Russie ont posé les jalons pour la paix en Ukraine et la fin de la guerre, les "Européens" ont dit clairement "nous ne voulons pas de la paix, nous voulons la guerre". Dans cette conjuration des imbéciles, il y a avait également Trudeau, l'anglais russophobe de service Keir Starmer et la corrompue von der Leyen qui elle voulait devenir chef de guerre. Macron comme a son ordinaire a raconté n'importe quoi en disant que si l'Ukraine s'effondrait c'était les Russes demain à Paris. Il était donc bien difficile de dire encore que l'Europe c'est la paix, alors que ceux qui sont censés la représentée veulent clairement la guerre. Il faut noter deux choses. Tout d'abord que depuis que Trump affiche une fermeté évidente pour mettre un terme à cette catastrophe en Ukraine, les "alliés" de Kiev qui ont presque tous été nommés par les Etats-Unis, y compris la pâle Meloni, et qui ont été formés pour conduire l'Europe vers la guerre et vers sa destruction, n'ont apparemment plus de boussole et ne savent pas quoi faire. En effet à part de sauter comme des cabris et dire "la guerre", "la guerre", "la guerre", il n'y a rien de sérieux qui est sorti de cette réunion. Si ce n'est le désir d'accroitre les stocks d'armes pour éventuellement plus tard repartir à l'assaut de la Russie. En recevant Zelensky, Keir Starmer, sous ses airs de comptables de province, semble le plus enragé,  s'est appliqué à voler de l'argent aux Russes, 3,2 milliards de dollars pour les donner à Zelensky, il a appelé cela un prêt mais personne n'est dupe. Aucun texte de droit, fut-il international ne permet ce vol.

Pour le reste, Macron a réclamé que le budget de chaque pays de l'Union européenne soit, en matière de défense, porté à 3 ou 3,5% du PIB. ce vœux pieux, étant donné l'état des économies européennes, est en décalage avec la réalité si on compare l'avance que la Russie a sur l'Europe en matière de technologie militaire. Ce qui veut dire qu'étant donné que, comme l'a avoué Starmer, sans les Etats-Unis, l'Europe n'avait pas les moyens de faire quoi que ce soit, les Européens, Royaume Uni compris, se prépareraient au mieux pour faire la guerre à la Russie dans vingt ans ! D'ici là il n'est pas certain que l'Union européenne existera encore, que l'Ukraine voudra envoyer encore au casse-pipe le reste de sa jeunesse, mais il est sur que ni Macron, ni Starmer, ni von der Leyen seront encore quelque chose. En vérité cette comédie genre "nous sommes unis plus que jamais", tentait de montrer à l'opinion que Trump était isolé, comme Poutine ! Mais en vérité plus l'Union européenne s'enfonce dans cette logique de guerre, et plus elle devient incohérente, et masque mal son désarroi. Déjà les Polonais ont dit qu'ils ne voulaient pas se lancer à l'assaut de la Russie sans l'appui des Américains. Les Hongrois, n'en parlons pas ! Cette idée vague laisse entendre que l'Union européenne restera pour de longues années à venir une menace pour la Russie, et pas l'inverse : d'une part parce qu'elle va continuer à déstabiliser le Caucase, et d'autre part parce qu'elle prétendra récupérer à plus ou moins logue échéance les territoires russophones rattachés à la Russie. 

 

L'Union européenne veut la guerre, au moins en parlottes, et elle ne tient absolument pas compte des intérêts du peuple ukrainien, habituée à agir de façon non-démocratique, elle est toujours en décalage avec l'opinion. Le deux mars, le député ukrainien Oleksandr Dubinsky vient juste de demander une session d'urgence du Parlement ukrainien pour lancer une procédure de destitution contre Zelensky. Il n'y a pas que les Etats-Unis qui lâchent Zelensky. Tout cela montre que l'Union européenne et la perfide Albion sont comme un canard sans tête. Emportés par leur ancien mouvement, leur bureaucratisme aigu les empêche de prendre le virage de la paix. Les dégâts à court terme sont assez faciles à prévoir, ils pourraient aller jusqu'à la sortie de plusieurs pays de l'Union. Pour l'instant ce mouvement est clairement freiné par les gauches européennes. cela viendra avec le renouvellement de la classe politique, mais ça prendra du temps. 


[1] https://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/03/23/31002-20140323ARTFIG00225-belgrade-15-ans-apres-le-bombardement-les-serbes-n-oublient-pas.php

[2] Zbigniew Brzezinski, Le Grand Echiquier. L’Amérique et le reste du monde, Bayard, 1997.

[3] https://www.france24.com/fr/europe/20250220-guerre-ukraine-france-pr%C3%AAte-%C3%A0-envoyer-des-militaires-une-fois-paix-conclue-russie

[4] https://www.aa.com.tr/fr/politique/le-chancelier-allemand-olaf-scholz-bloque-un-plan-daide-financi%C3%A8re-de-plusieurs-milliards-deuros-pour-lukraine/3446779

[5] https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/defense/les-etats-membres-de-l-ue-pourront-deroger-aux-regles-budgetaires-pour-augmenter-leurs-depenses-militaires_AD-202502140749.html

[6] https://www.euractiv.fr/section/defense/interview/exclusif-les-russes-ne-veulent-pas-la-paix-selon-kaja-kallas/

[7] Cet institut a été financé depuis le début des années 1990 par les Etats-Unis, mais il ne semble pas encore avoir fait son aggiornamento depuis l’élection de Trump.

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