samedi 26 avril 2025

La roue de secours Dominique de Villepin

  

Les médias qui sont dans l’expectative, ont ressorti Dominique Galouzeau de Villepin du placard. Ils font comme s’il avait une vraie chance de devenir président de la République en 2027. Avant de dire pourquoi il n’a aucune chance de réaliser ce rêve moisi, on va revenir sur son parcours assez peu fameux en deux étapes. A l’origine, c’est un descendant d’une famille de grands bourgeois, c’est-à-dire habituée aux magouilles et au travail dans les couloirs, son père Xavier, était un sénateur au titre des Français de l’étranger. Il passera beaucoup de temps à l’étranger, et on le retrouvera même en Mai 68 en train de jouer les gauchistes d’opérette, c’était à la mode chez certains grands-bourgeois – je peux donner des noms si vous voulez, à commencer par Daniel Cohn-Bendit qui passera en quelques années de l’extrême-gauche et du communisme, à l’extrême-centre autoritaire et fascisant macronien. Mais pour faire carrière, il est bon de s’agréger à un parti qui, croit-on, aura du poids pour les élections. Donc en 1977 il s’inscrit au RPR, le parti des ripoux de Jacques Chirac. Et puis il se présente à l’ENA, il se retrouvera dans cette cuvée maudite, la promotion Voltaire, qui comptera dans ces membres des canailles du type François Hollande, Jean-Pierre Jouyet, ou encore Michel Sapin. En 1993 il va devenir le directeur de cabinet du sinistre Alain Juppé qui devient premier ministre, la droite ayant remporté les élections. Son dévouement à la cause de la droite et du capital va finir par le propulser au secrétariat général de l’Élysée, lorsque Jacques Chirac remporte en 1995 l’élection présidentielle.

C'est lui qui, en 1995, avait conseillé à Chirac l'idée loufoque de la dissolution ! A cette occasion, il s’était opposé à Alain Juppé, le premier ministre de l’époque, qui lui craignait d’affronter les urnes. En vérité la situation sociale était déjà difficile parce que Jacques Chirac après s’être fait élire sur l’idée de « réduire la fracture sociale » et celle de « la feuille de paye n’est pas la cause du chômage », reviendra là-dessus, en avançant que la dette publique était trop élevée et qu’il fallait mettre en place une politique austéritaire. L’idée stupide d’Alain Juppé était de « réformer » une énième fois la Sécurité sociale pour diminuer les droits des travailleurs et avancer vers la privatisation des dépenses de santé. Cela déclencha une mobilisation populaire énorme, et pour une fois les syndicats soutinrent la volonté populaire d’en découdre. On eut ainsi trois semaines de grève dure, quelques heurts avec la milice étatique. Mais surtout Chirac, prit de peur, retira le projet de Juppé qui mangea son chapeau et quitta son poste de Premier ministre, avant de se faire rattraper un peu plus tard par la justice pour avoir taper dans la caisse – les juges appellent ces malversations, une prise illégale d’intérêt. Il est vrai que la mobilisation, piquets de grève, assemblées générales, prenaient un tour quasiment insurrectionnel. Donc finalement après cet épisode, Chirac se convertit à l’idée d’une dissolution. Mal lui en pris, il perdit en 1997 les législatives au profit de la gauche « plurielle » emmenée par le pâle Lionel Jospin. 

Manifestation et grève générale contre la réforme Juppé qui se disait « droit dans ses bottes 

Ce dernier avait fait un certain nombre de réformes, notamment les trente-cinq heures, mais en compensation, il avait réalisé le plus grand nombre de privatisations de la Vème République. L’idée était de se mettre en conformité avec la doxa néolibérale de Bruxelles, et l’ancien trotskiste Lionel Jospin étant européiste, il n’avait rien à refuser au Grand capital qui commande par l’intermédiaire de la bureaucratie bruxelloise. Encore une alternance ! Une des réformes les plus importantes qui fut votée par une majorité soi-disant de gauche, ce fut la réforme du mandat présidentiel qui passa de sept ans à cinq ans, ce raccourcissement ayant pour but véritable de faire coïncider les élections présidentielle et législatives, et donc d’éviter autant que faire se peut les risques d’une nouvelle dissolution. On verra que la caractériel Macron passera outre cette logique et en dissolvant l’Assemblée nationale en 2024 ajoutera le chaos politique à l’instabilité. Les réformes de Jospin qui avait comme ministre de l’économie le priapique Dominique Strauss-Kahn, portèrent aussi sur l’entrée de la France dans la monnaie unique. Cette entrée, très mal négociée, amènera l’effondrement de la balance commerciale de la France, essentiellement parce qu’elle nous fera passer dans un régime de changes fixes qui empêchera les dévaluations pour compenser les pertes de compétitivité. On ne s’en souvient plus aujourd’hui, mais nous avions le choix d’entrer dans l’euro soit pour 1 € = 15 francs, 1 € = 10 francs ou encore 1 € = 6,55 francs. Cette dernière parité était la plus avantageuse pour l’Allemagne, elle équivalait pour nous à une forte réévaluation de notre monnaie. DSK avait d’être nommé au FMI pour service rendu au grand capital allemand, défendait cette parité mortelle qui, rapidement, va entraîner la balance commerciale française dans le gouffre comme nous le voyons ci-dessus. Peu de gens à droite comme à gauche ont protesté contre cette parité choisie, en dehors de la droite gaulliste des Seguin et Pasqua, mais sur ce point fondamental, Dominique de Villepin était aux abonnés absents. Or, comme le montre ce sinistre épisode, la monnaie est la clé de la souveraineté de la nation. L’extravagance de cette nouvelle parité a fait que nous avons perdu des pans entiers de notre industrie. DSK pensait – du moins il disait qu’il pensait – qu’une forte réévaluation de la monnaie française pousserait l’industrie français à se moderniser, s’orientant vers de nouvelles filières.

Puis, en 2002, Jospin perdit les élections présidentielles, il avait complètement sous-estimé la candidature de Jean-Marie Le Pen, et comme il avait un bon bilan sur le plan de l’emploi et de la croissance, il a négligé d’autres facteurs importants, comme celui de la sécurité, pourtant c’est sur cette question qu’en 2001, la gauche perdit les élections municipales. Mais Jospin, très mauvais stratège, a fait l’impasse sur une campagne de premier tour et sur le thème de la sécurité. Il fut donc éliminé, et Chirac put emporter à l’issue du « barrage au Front national » très largement une élection sans enjeu. Cela permit à Villepin de revenir dans le jeu. Il devint donc ministre des affaires étrangères dans le gouvernement Raffarin – un autre drôle celui-là. a ce poste il se fit remarquer par un discours particulièrement virulent à l’encontre des Etats-Unis à la tribune de l’ONU, disant que la France ne participerait pas à une guerre en Irak. Ce fut son heure de gloire. Il essaie d’en toucher encore aujourd’hui les dividendes. 

Villepin lors de son  fameux discours devant l’ONU 

Après, cela, il devint ministre de l’intérieur, ce qui montrait ses ambitions présidentielles pour la suite. Il ouvrit des multiples chantiers. Il remplaçait Sarkozy à ce poste, avec qui Chirac était fâché. Tout y est passé, le contrôle de l’immigration, la lutte contre la drogue, l’organisation de l’Islam en France, thème sur lesquels il n’a eu strictement aucun impact comme on peut le mesurer avec le recul d’une vingtaine d’années. En 2005 l’événement important c’est le référendum sur le TCE, avec Chirac, Villepin se prononce pour le « oui ». Mais le clan du oui est battu à plates coutures. Et donc Villepin va devenir Premier ministre. Que va-t-il faire ? Visant à respecter les consignes de Bruxelles, il va privatiser à outrance – donc faire profiter les amis des amis de la Pampa – au prétexte de désendetter l’État. À cette époque, la dette publique est évaluée à 67% du PIB, soit, en pourcentage presque la moitié de ce qu’elle est aujourd’hui, après les ravages de la politique Macron qui décidément aura échoué en tout, sauf à augmenter les revenus des très très riches ! Ceux-là ne sont jamais rassasiés des privatisations. Ils en veulent encore aujourd’hui d’ailleurs. Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas Jospin qui a le plus privatisé en France ces dernières décennies, mais Chirac et ses premiers ministres. 

Villepin qui bouffonnait il n’y a guère sur le thème « j’ai imposé à Chirac ma nomination au poste de Premier ministre ». En fait pensait que grâce à cette fonction, il deviendrait le candidat naturel de la droite. Cependant il avait en face de lui un candidat moins stupide sur le plan tactique. Villepin va faire deux erreurs majeures. D’abord il ne s’occupe pas du parti chiraquien, à l’époque l’UMP, il laisse Sarkozy s’en emparer, et celui va commencer à critiquer Chirac, histoire d’apparaitre comme une possible alternance. Mais encore plus stupidement Villepin lance au nom de la lutte contre le chômage le fameux CPE – Contrat Première Embauche. Ce sera son tombeau politique. En effet cette mesure est une alliance entre l’idiotie et l’erreur de politique économique. Ce CPE est en fait une resucée du SMIC-jeune que le sinistre Balladur avait voulu mettre en place lorsqu’il était Premier ministre. Instaurer un SMIC à deux vitesses, ça n’était pas passé avec Balladur qui perdit d’ailleurs les élections présidentielles en 1995 à cause de son arrogance et de la mise en avant de ce sujet scabreux. Villepin qui devait avoir une mémoire de poisson rouge, n’a pas fait attention à cela. Il est donc reparti pour imposer cette imbécilité inique. L’obsession des bas salaires est particulière à la droite française, cupide et arrogante. Donc avec cette histoire de CPE, Villepin a déclenché des grandes manifestations qui l’ont obligé à retirer son projet idiot. On a avancé que c’était Sarkozy qui avait soufflé l’idée du CPE à cet imbécile de Villepin, justement pour l’enfermer dans un cercle vicieux dont il ne pourrait sortir ! Les chiraquiens étaient presqu’aussi fort que Macron pour se faire détester et générer des puissantes mobilisations contre eux. Incapable de se présenter dans une bonne situation aux élections présidentielles de 2007, il va utiliser ensuite son carnet d’adresse en fondant une société de conseil, Villepin International, ce qui lui rapportera énormément d’argent. Il traficote avec les pays du Golfe, toujours ce fameux syndrome pro-arabe, mais aussi avec la Russie[1], comme le fera également l’affairiste François Fillon, son successeur au poste de Premier ministre. Il va revenir sur la scène politique, après un purgatoire de 18 longues années, en se faisant passer pour « un diplomate », référence à son passé de ministre des affaires étrangères. Il va prendre pour prétexte la guerre déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et se faire le porte-parole de la cause palestinienne. 

Manifestation monstre contre le CPE 

Villepin se croit un avenir. Mais il n’a comme soutien que celui de Kretinsky, le milliardaire propriétaire de l’hebdomadaire Marianne. Est-ce pour se lancer dans cette aventure que Kretinsky a changé de ligne éditoriale en virant Natacha Polony pour la remplacer par Eve Szeftel qui a l’échine plus souple[2] ? Peut-être dispose-t-il d’argent en provenance des pays du Golfe. Mais il n’a pas de parti. Je rappelle que ce malheureux garçon qui est dans sa soixante-douzième année n’a jamais été élu nulle part. Certes il y a l’exemple de Macron qui en 2017 s’est présenté à la présidentielle sans avoir jamais été élu, lui non plus. Mais à la grande différence, Macron avait l’appui enthousiaste des Etats-Unis et de la quasi-totalité de la presse mainstream française, du Monde à Libération, de L’Obs à L’express, du Figaro au Point, sans parler de l’engagement extravagant de la presse people qui nous avait vendu la pédophilie avérée de Brigitte Trogneux pour son ancien élève, comme s’il s’agissait là d’une histoire d’amour relevant de l’extraordinaireIl a également comme ennemi Sarkozy qui ne lui a pas pardonné son implication dans l’affaire Clearstream dans laquelle un faux en écriture avait été utilisé pour le discréditer[3]. Pour une partie du capitalisme financier, Villepin apparaît comme une roue de secours possible, entendu que la classe politique française est particulièrement discrédité aujourd’hui. Certes on peut compter sur l’amnésie des Français qui ont oublié Villepin comme un Premier ministre acariâtre et autoritaire, pour ne retenir que sa sa posture vaguement anti-étatsunienne sans conséquence.

Marianne lance la campagne de Villepin 

Ses alliés sont faibles, mais on y trouve l’homme du Qatar, Edwy Plenel, ancien trotskiste, antisémite virulent, puis propagandiste des Frères Musulmans. Considéré par l’establishment comme un électron libre, il est assez douteux qu’il puisse rallier beaucoup de gros poissons à sa candidature. En septembre dernier, il s’était fait remarquer à la fête de L’Humanité en défendant non seulement la cause palestinienne, mais aussi en disant du bien du Nouveau Front Populaire, histoire de se donner des airs de « gaulliste de gauche », ce qu’il n’est pas, son passé de premier ministre parle pour lui. Que le journal L’Humanité tente de donner du crédit à ce représentant du grand capital en dit long sur l’effondrement du PCF dont la base est clairement en rupture avec ce journal très bobo et sans guère de conscience de classe qu’il confond avec le soutien à la cause palestinienne. C’est sur ce point qu’il rejoint Villepin.

Il faut dégonfler cette vieille baudruche, non seulement parce qu’il n’a aucune chance de devenir président en 2027 – Mélenchon non plus d’ailleurs – mais surtout parce que c’est un souverainiste en carton. Si l’inconséquent Villepin était vraiment pour la souveraineté de la France, il proposerait sans barguigner la sortie de l’euro, de l’Union européenne et de l’OTAN. Mais il en est bien loin, comme toutes les fausses oppositions en France, c’est un frileux, sans doute assez fou pour qu’il se croit un destin. Et ces diatribes contre les Etats-Unis pour défendre la cause palestinienne ne saurait faire oublier qu’il est avant tout antisocial. Du reste, ce personnage fait clairement apparaitre que le soutien à la cause palestinienne n’a rien à voir avec la lutte des classes quoi qu’en dise Alain Badiou, mais plutôt avec un antisémitisme latent.

 


[1] https://www.lemonde.fr/m-styles/article/2013/01/11/un-businessman-nomme-villepin_1815229_4497319.html

[2] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2025/03/des-journalistes-de-cour-aux.html

[3] Laurent Valdigué, Le procès Villepin, Stock, 2015.

mardi 22 avril 2025

La Melonimania touche quelques Français

Meloni faisant les yeux doux à la crapule mondialiste 

Les Français sont tellement malheureux d’avoir à la tête de l’État l’homme politique le plus lamentable de toutes les dernières Républiques, qu’ils croient trouver un modèle de politicien de l’autre côté des Alpes. Et donc on assiste sur les réseaux sociaux à des commentaires dithyrambiques, comme si cette politicienne avait apporté quelque chose de neuf et de juste dans la politique. Le curieux est que cette Melonimania se développe au moment même où les Italiens commencent à s’en lasser comme le montre le sondage ci-dessous. Une des raisons à ce désamour relatif, elle n’est pas encore tombée au niveau de Macron bien entendu, c’est que cette personne louvoyante n’a pas cessé de changer d’orientation politique depuis qu’elle a été élue. Elle avait dans le temps développé un programme très hostile à l’Union européenne – et c’est pour ça qu’elle a été élue – que ce soit sur l’euro, l’immigration ou la guerre en Ukraine. Puis au fur et à mesure qu’elle a gouverné, elle a accepté toutes les directives fixées par Ursula von der Leyen, relais de Joe Biden, en Europe. Elle a donc accepté que l’Italie finance la guerre, que l’Italie applique des sanctions contre la Russie, alors que l’Italie avait de nombreux liens de longue date avec la Russie. Évidemment le maître de Washington changeant en novembre 2024, elle a dû réajuster son discours, un peu dans la douleur. Que ce soit sur le plan économique ou en politique étrangère, c’est une femme cruellement sans conviction. Et donc aujourd’hui elle suit le mouvement d’un pseudo-pacifisme, d’autant plus facilement que les Italiens sont particulièrement remontés contre le financement de la guerre en Ukraine. Les sondages nous disent que 62% des Italiens sont contre le soutien de leur pays à la guerre en Ukraine. Cela l’a conduit à claironner haut et fort qu’elle n’enverra pas de soldats italiens en Ukraine, contrairement à Starmer – qui depuis est revenu sur cette idée lugubre – et bien sûr l’idiot de l’Elysée. 

 

Contrairement à ce qui est dit ici ou là, elle n’a aucun résultat positif à exhiber, en quelque domaine que ce soit. Parlons de la dette publique. Comme Meloni est une néolibérale, elle a adopté la même politique que Macron : réduire les impôts sur les entreprises et sur les plus riches pour censément relancer la croissance, on connait la chanson. C’est un fiasco, la dette italienne est aujourd’hui à plus de 137% du PIB, par comparaison la dette publique de la France est à 113% du PIB, alors que nous n’avons même plus de gouvernement. En 2024, la croissance économique en Italie est en berne, elle a été évaluée à seulement 0,7%, c’est-à-dire rien, compte tenu de la marge d’erreur dans cet exercice. En France alors que tout va mal, consécutivement à l’incompétence de Macron et de son gang, la croissance économique pour 2024 a été évaluée à 1%, ce qui n’est pas grand-chose, c’est certain, mais c’est mieux que 0,7%. La politique d’immigration en Italie, n’est pas non plus un succès. En 2023 le nombre des immigrants illégaux avait explosé avait explosé à près de 70 000. En 2024 ces entrées en provenance du sud de la Méditerranée restaient encore à 47 000 unités. Cependant, cette même année 2024 ce sont 450 000 permis de séjour qui ont été délivrés, arguant le besoin de main d’œuvre pour des métiers en tension. Il n’y a donc aucune avancée de ce côté-là : l’Italie paye la Tunisie et la Lybie pour retenir les migrants, mais elle a subi un revers important quand Meloni a prétendu se débarrasser à grands frais des migrants indésirables vers l’Albanie. Elle s’est pliée aux injonctions de la Cour de Justice Européenne qui lui a demandé et qui a obtenu le rapatriement de ces immigrants – une poignée – en Italie. Elle a mangé son chapeau, dévoilant du même coup qu’elle n’avait aucune intention de s’opposer à Ursula von der Leyen sur quelque sujet que ce soit. 

A part des sourires figés, Meloni n’a rien obtenu de Trump 

Meloni en réalité, je l’ai déjà souligné plusieurs fois, est une femme qui navigue depuis longtemps dans les eaux troubles des think-tanks néolibéraux et mondialistes. On la retrouve évidemment dans les gouvernements de Berlusconi, le comptable de la mafia devenu ensuite escroc notoire et président du conseil qui prônait lui aussi une politique de baisse des impôts pour les plus riches. Puis elle fut aboutée et reçue à l’Aspen Institute, une boutique concurrente des Young Leaders et qui forme aux Etats-Unis le personnel politique pour l’Union européenne. L’Aspen Institute est une de ces nombreuses boutiques étatsuniennes fondée en 1949 pour tenter de sélectionner des personnes qui porteront dans le monde la bonne parole étatsunienne. Si cet institut finance et dresse des hommes politiques, il finance des artistes ou des universitaires, ou encore des journalistes afin d’étendre son influence dans le monde entier. Cet Aspen Institute est subventionné par les Fondations Rockefeller, Carnegie ou encore Bill Gates. En France un des partenaires importants de l’Aspen Institute est Jean-Pierre Jouyet, le copain de Hollande, celui-là même qui a facilité l’ascension de Macron vers la présidence. Parmi les hommes politiques français on trouve Laurent Wauquiez, mais aussi Cécile Duflot. Dans ce genre de boutique obscure, on forme essentiellement au libéralisme économique. Des gens comme Raymond barre, Jacques Delors ou encore Alain Juppé y avaient leurs entrées. Comme on le comprend Meloni est exactement dans la mouvance libérale et mondialiste, si on monte en épingle ses prises de position sur l’immigration ou sur les problèmes de sociétés, c’est essentiellement pour en faire une sorte de fausse alternative. Quand Meloni a été nommée à la tête de l’État italien, une de ses premières actions a été d’aller prendre des conseils auprès de Mario Draghi, un ancien de chez Goldman & Sachs, puis président de la BCE, puis enfin président du Conseil des ministres en Italie – sans avoir d’ailleurs été élu. 

A Rome le 5 avril 2025 

Le 5 avril 2025 il y a eu à Rome une manifestation contre le plan ReArm Europe de von der Leyen. Cela a été un gros succès, emmené par le M5S[1]. Les manifestants reprochaient à Meloni d’entraîner l’Italie dans la guerre. C’est sans doute le point le plus important de la contestation du gouvernement en Italie. La vieille gauche cacochyme continue à faire des petites manifestations sans succès pour reprocher à Meloni sa politique migratoire peu accueillante. Mais on a vu que l’agitation de Meloni c’est seulement de la poudre aux yeux. Meloni, prétextant de ses bons rapports avec le nouveau maître de Washington, a été négocier avec Trump des droits de douanes plus favorables à l’Italie, mais Trump ne lui a rien lâché, et tout le monde s’en est aperçu. Comme on le voit la Melonimania de certains Français n’a aucun fondement autre que des publicités auxquelles les Italiens ne croient plus beaucoup. Personnage très peu fiable, elle a cependant une réelle capacité à s’adapter, c’est-à-dire à changer de ligne politique, tout en continuant la même ! Mais les Français au lieu de se prendre en main et d’agir, se mettent à rêver d’un homme ou d’une femme qui les sortirait du marasme politique sans qu’il ne leur en coûte. Mais non, on ne se débarrasse pas comme ça de la vérole.


[1] https://fr.euronews.com/my-europe/2025/04/05/rome-des-milliers-de-personnes-dans-les-rues-avec-des-m5-contre-le-plan-de-rearmement-de-l 

samedi 19 avril 2025

La classe politique dans son dernier dessous

 

Évidemment ce n’est pas d’aujourd’hui que la classe politique française compte des crapules et des imbéciles, mais il me semble que nous entrons dans une phase terminale. Le gang Macron est particulièrement représentatif de cet effondrement. Le médiocre Bruno Le Maire qui a fait exploser la dette publique et qui a participer à la braderie du bien public, comme des derniers morceaux de notre industrie, s’est fait lourdement moquer dans les foyers pour avoir avancer que grâce aux magnifiques sanctions décidées par l’Union européenne « nous allions provoquer l’effondrement de l’économie russe ». Après trois ans de guerre et de sanctions ridicules, que voyons-nous ? D’abord que les économies russe et française ont évolué en sens contraire. Le taux de croissance est passé de 2,8% à 1,1%, selon les chiffres de l’INSEE, et 2025 s’annonce encore plus mauvais, ce taux est évalué à 0,8%. Si en 2022 la Russie a connu une récession, elle s’est rapidement redressée, passant à 3,6% puis 4,3%. Sur les deux dernières années la Russie progresse 3 fois plus vite que la France. Certes on prévoit un ralentissement pour 2025, mais la croissance est projetée à 2,5%, soit un taux trois fois plus important que ce qui est attendu en France. La dette publique de la Russie reste assez faible, malgré la guerre, en 2024 elle est revenue à 18% du PIB. Par comparaison on voit que la dette publique de la France est toujours en augmentation, absorbant le peu de croissance qu’il y a. elle n’est plus sous contrôle, elle a passé les 100% et se trouvait en 2024 à 113% du PIB. Bruno Le Maire qui avait le loisir en tant que ministre de l’économie d’écrire des romans pornographiques, avançait comme explication qu’il avait fallu faire face à l’épidémie du COVID. Mais on fera remarquer que cette épidémie était mondiale et que la Russie était elle aussi touchée, que même en Occident des pays comme les Etats-Unis s’en sont mieux sorti que la France en termes de croissance. Ce n’est donc pas une explication recevable. Soulignons que la Russie est un des rares pays européens qui satisfait aux critères de l’équilibre budgétaire, alors que tous les grands pays de l’Union européenne sont dans un endettement dont ils ne savent pas s’extraire !

 

Croissance économique

France

Russie

2022

2,8%

-2,1%

2023

0,9%

3,6%

2024

1,1%

4,3%

Dette publique en % du PIB

France

Russie

2022

119%

18,89%

2023

109,8%

21%

2024

113%

18%

 

Les « économistes prévisionnistes » libéraux ont pour antienne de prévoir des difficultés pour la Russie, mais pas pour l’Occident. Ainsi les imbéciles dont on peut lire les élucubrations dans des journaux comme Les Échos ou La Tribune, pensent que l’économie est en surchauffe par pénurie de main d’œuvre, ce qui est assez vrai, et que cela produira forcément une hausse des salaires. Ce qui est juste aussi. Mais une hausse des salaires, même si elle est inflationniste, n’est-ce pas ce qui permet d’améliorer le bien-être des populations ? Les salaires ont en effet fortement augmenté en Russie, on parle de 17% pour la seule année 2024. Pour bien comprendre ce débat, il faut se souvenir que pour les économistes néo-classiques ou néo-libéraux si vous voulez, un taux de chômage faible est un grand malheur ! Et qu’il faut tout faire pour le faire remonter, même au prix d’un ralentissement de l’économie. C’est d’ailleurs une des raisons de la politique migratoire européenne : un afflux de main d’œuvre permettant ainsi de faire chuter les salaires et donc de faire remonter le taux de profit. Pour le ruissellement à la Macron, on verra plus tard. 

Une des raisons à ces évolutions en sens inverse provient du fait que l’emploi industriel en France représente – avec le bâtiment – 12% des emplois, alors qu’en Russie il est de 26,5%. Pour dire les choses autrement c’est parce que la France se désindustrialise qu’elle se trouve dans le schéma des déficits jumeaux. Elle est dépendante pour sa consommation de l’extérieur, et pour le financement de sa dette des capitaux étrangers et des banques. La note de la dette française est classée par l'agence Moody's Aa3 avec perspective « stable », et Fitch la note AA- aussi, comme Standard & Poor ‘s avec une perspective « négative ». Ce qui veut dire que les taux d’intérêt sur la dette française vont augmenter et que le service de la dette va être le premier poste budgétaire ! A l’inverse la Russie a renforcé son autonomie vis-à-vis, aussi bien dans l’agriculture que dans l’industrie. La guerre et les sanctions n’ont fait que renforcer cette tendance-là. L’Union européenne a voté seize paquets de sanctions depuis février 2022. Le résultat est désastreux pour l’Europe et assez peu gênant pour la Russie qui se renforce dans tous les secteurs. Les faits sont là. Mais ça ne fait rien, l’Union européenne prépare un 17ème paquet de sanctions qui devraient être mises en œuvre au mois de mai 2025[1]. 

 

La politique étrangère en France est menée par le syndicat des chauves et des imbéciles. Le ministre des Affaires étrangères – un des plus idiots de la Macronie, c’est dire – Jean-Noël Barrot, s’est félicité de cette nouvelle attaque contre la Russie. Alors qu’au même moment les Etats-Unis et les hommes d’affaires allemands commencent à vouloir retourner vers la Russie pour y faire des affaires, d’y acheter notamment du gaz. On parle même de la possibilité de rouvrir et de réparer Nord Stream sous la tutelle des Etats-Unis. Alors que de ce côté les négociations avec la Russie vont bon train, il semble que les politiciens français veuillent rester à l’écart de ce redémarrage. Pire encore Benjamin Haddad, à jeter de l’huile sur le feu en adoptant un langage guerrier : « il faut frapper en profondeur l’économie américaine ». Autrement dit les deux imbéciles promettent qu’après nous être coupés de la Russie, nous nous coupions aussi des Etats-Unis. Veut-il prendre des sanctions contre les Etats-Unis aussi ? Vu le succès des sanctions contre la Russie, Trump va certainement rigoler. La Russie subit depuis 2014 environ 28 000 sanctions, dont la moitié décidée entre 2014 et 2022. Incapables de changer de rhétorique, ils veulent continuer d’appliquer un plan qui manifestement ne marche pas. Pourquoi ? Certes ils sont idiots, mais la raison doit être recherchée ailleurs : cette agitation est d’abord destinée à couvrir leur impuissance. Évidemment ils s’enfoncent parce que dès lors que les Etats-Unis lèveront les sanctions, ils seront bien obligés de manger leur chapeau. Mais sans doute ne seront-ils plus là, les jours de ce gouvernement sont maintenant comptés, et dans quelques mois on ne se souviendra plus qui étaient ces gens-là.

Agnès Panier-Runacher est très représentative de ces politicards qui peuples les couloirs de l’Assemblée nationale et des ministères. Le gouvernement n’ayant rien de mieux à faire a décidé d’emmerder un peu plus les pauvres en leur interdisant l’accès à des grandes villes avec leurs vieilles bagnoles qui marchent au diesel. Donc on a créé des Zones à Faible Émission – ZFE – l’objectif affiché est de lutter contre la concentration de la pollution dans des zones densément peuplées. L’objectif réel est de pousser les automobilistes à se débarrasser de leur véhicule et d’acheter des bagnoles électriques. Derrière ça il y a l’idée du découplage qui consiste à ne rien changer : on vit et on consomme comme avant mais avec une technologie moins polluante. Cette mesure ressemble un peu à celle qu’avait mis en avant ce crétin d’Edouard Philippe avec l’abaissement de la vitesse sur route de 90 à 80 km/h. Du vent. Mais les plus pauvres se sont émus, on va les discriminer, les empêcher de se déplacer. C’est là qu’Agnès Panier-Runacher s’est faite remarquer, elle nous a dit qu’un pauvre n’avait pas de voiture ! Elle n’en est pas à une idiotie près. Ignorant à peu près tout de la vie réelle, elle ne connait donc pas des travailleurs pauvres, des smicards pour tout dire, qui roulent avec de vieux clous parce qu’ils n’ont pas plus d’argent à investir dans une voiture récente. Donc cette imbécile de compétition suppose que dès qu’on se déplace en automobile, on est riche ! Comment sont sélectionnés ces gens ? C’est un mystère pour moi. Ce n’est même pas qu’on soit en désaccord avec leur politique, c’est plutôt qu’on les croit sortis de l’asile.

 

On a recyclé la vieille Borne, celle qui ne savait que faire des 49-3 et rien d’autre de remarquable. c'est un exemple, avec bayrou, des dégâts que peuvent faire des vies de travail trop longtemps prolongées. La voici par miracle repéchée comme ministre de l’éducation. Quand on lui a parlé des difficultés de Parcoursup, elle n’a pas pointé les incohérences de ce système stupide, mais elle a responsabilisé les potentiels étudiants. Au fond s’ils ne trouvent pas de place dans les filières de leur choix, ce n’est pas la conséquence du délabrement des universités, mais c’est bien leur faute, ils auraient dû se préparer au choix d’un métier dès la maternelle ! On la savait stupide, la voilà qui se moque ouvertement du monde. Mais elle est contente de passer à la télévision et de faire le buzz. 

 

Soyons juste, il n’y a pas qu’au gouvernement qu’on déconne à plein tuyaux. Voici maintenant Marylise Léon, ci-devant secrétaire général de la CFDT. La CFDT est un syndicat dont la mission officielle est de défendre les salariés. Or ce syndicat patronal – financé au départ par les Etats-Unis – ne se cache même plus du fait qu’il est seulement là pour enfoncer les travailleurs. « Socialement, c'est un budget qui est injuste, qui n'a aucune ambition écologique et ça, c'est un problème », dit-elle. « Un budget qui répond d'abord à des arrangements politiques », déplore Marylise Léon. Toutefois, il était nécessaire pour sortir de « l'immobilisme », d'apaiser les « inquiétudes » dans les entreprises et répondre aux « attentes énormes » des travailleurs. « Il est urgent de le mettre en place ». Donc cette bureaucrate nous dit que ce budget est fait contre les travailleurs mais qu’il faut le voter afin de défendre les travailleurs ! Il est vrai qu’elle n’a jamais vraiment travaillé, elle a surtout fait les couloirs pour la promotion d’elle-même. Digne successeure des canailles Notat et Berger – tous deux recyclés aujourd’hui dans les affaires et les cabinets – elle a d’ailleurs été la seule à vouloir continuer la mascarade de Bayrou sur les retraites. 

Mais ce festival de débilités ne serait pas complet si on ne citait pas Sandrine Rousseau. Cette députée est habituée à recevoir en permanence des volées de bois vert pour ses déclarations stupides et intempestives. Complètement désœuvrée, obsédée par les combats ultra-minoritaires, la voilà qui veut euthanasier les « étrangers » ! On parle en ce moment de la loi sur l’euthanasie. Sujet philosophiquement délicat, mais qui ne concerne en fait que très peu de monde. Or Sandrine Rousseau est par ailleurs également pour la défense des Immigrés. Ne serait-ce donc pas là une nouvelle discrimination que d’empêcher les immigrés d’accéder au suicide assisté, se dit-elle ? Mais on pourrait tout aussi bien accuser cette malheureuse de vouloir assassiner des immigrés ! 

Quel que soit le sujet, et il y en a de graves, à commencer par la guerre en Ukraine, les politiciens sont totalement déconnectés des réalités. Ce n’est pas nouveau, mais là c’est massif, et ça se voit mieux dans les périodes de crise aigüe. Il faut bien le dire, depuis une cinquantaine d’années, résultat sans doute de l’effondrement de notre système éducatif, les politiciens français sont de plus en plus médiocres, mais quand je vois des clowns comme Merz ou Kaja Kallas, j’ai bien peur que ce soit tout l’Occident qui paye par là sa dégénérescence.


[1] https://fr.businessam.be/lue-prepare-un-17eme-paquet-de-sanctions-contre-la-russie-malgre-les-pourparlers-sur-le-cessez-le-feu/

jeudi 10 avril 2025

La gauche décervelée manifeste contre le Rassemblement national

La situation en France comme dans tout le monde occidental est catastrophique, sur à peu près tous les plans. Et sur la plupart des sujets la gauche est aux abonnés absents, victime de ses obsessions et de ses lubies. Si la gauche est totalement hors-sujet sur à peu près tout, c’est parce qu’elle n’a qu’une seule priorité : manifester contre l’extrême-droite ! Et cela quel que soit le sujet ! Macron fait n'importe quoi en déclarant la guerre aux Russes, mais la gauche manifeste contre le Rassemblement National. Autrement dit il y a un processus de paix difficile en Ukraine mené par les Etats-Unis avec la Russie, mobilisons pour l’État de droit contre MLP. Trump secoue le monde avec des droits de douane intempestifs, manifestons contre les « fascistes ». L’Union européenne par l’intermédiaire d’Ursula von der Leyen veut réarmer pour partir à l’assaut de la Russie, manifestons contre l’extrême-droite. C'est compulsif. Il n’est pas étonnant que les cortèges soient de plus en plus maigres. MLP a été condamnée, lourdement, elle et ses députés européens, mais la gauche fait comme s’il fallait encore et encore se préoccuper de ce sujet. Il n’est pas besoin d’être soutien de MLP et du RN pour comprendre que cela relève de la stupidité. La gauche a fait des manifestations le 5 avril sur ce thème, ce ne fut pas un succès, elle remet pourtant le couvert le 12 avril 2025. Cette fois on a été chercher SOS Racisme, vieille boutique encroûtée dans des contradictions à n’en plus finir, véhicule lancée dans la politique par le PS à l’époque pour tenter de sauver la gauche de gouvernement d’une plus lourde sanction. Mais voilà que la CGT prétend se mêler à cette démarche obscure. La CGT je le rappelle est en recul – encore auprès des salariés du privé, derrière la CFDT. Dans le temps la CGT manifestait contre la guerre, contre l’OTAN et contre le réarmement de l’Allemagne, car, soyons clair, les différents plans de réarmements qui vont se déployer en Europe vont créer un monstre militaire à nos frontières, juste de l’autre côté du Rhin. Et si l’histoire nous a montré que les Allemands avaient eu très souvent des velléités d’envahir et de piller la France, ce n’est pas la cas de la Russie ! 

L’affiche de la CGT pour la manifestation du 12 avril 2025 

Mais pour la CGT d’aujourd’hui, la priorité est de manifester contre Marine Le Pen qui est déjà condamnée, et qui n’a aucunement les moyens de faire modifier la loi pour redevenir éligible en mai 2027. La CGT aujourd’hui perd pied dans les entreprises – la CFDT aussi, mais c’est officiellement le syndicat jaune – mais elle s’occupe de la condamnation de Marine Le Pen et de la Cause palestinienne, n’ayant plus rien à dire sur la question des retraites, ou sur le pouvoir d’achat. Autrement dit la CGT est passé de la lutte des classes à la défense de l’État de droit, qui est une autre dénomination d’un pouvoir confus et diffus, protégé par des structures supranationales, des juges obscurs, nommés dans des conditions singulières. La gauche et la CGT ne sont pas dans une volonté de rupture. Ce sont simplement des institutions d’accompagnement d’un capitalisme qui peine aujourd’hui à se perpétuer et d’un ordre mondial en décomposition. 

Donc la gauche a choisi malgré la situation explosive dans la laquelle se trouve la France, non pas de manifester contre les responsables de cet effondrement qui se trouvent à l’Élysée ou à Bruxelles, où se trouvent aussi bien le siège de l’OTAN que celui de la Commission européenne. Si je comprends tout à fait qu’on ne soutienne pas MLP aussi bien électoralement que sur le plan judiciaire, il est évident que ce cinéma monté de toutes pièces a d’autre raisons. Il y en a au moins trois : d’abord cette agitation lugubre contre MLP qui fait de la gauche l’auxiliaire de la police et de la justice bourgeoise, vise à masquer le fait qu’elle n’a rien à dire d’intelligent sur ce qui se passe aujourd’hui. On voit par exemple la gauche soutenir le globalisme qui pourtant ruine l’ouvrier. Ensuite, cela prouve que la gauche n’a aucun programme et ne désire pas gouverner pour changer fondamentalement les choses. Elle vise surtout à conserver ses sièges, et c’est pourquoi elle se querelle, alors qu’elle est d’accord et sur l’Europe, et sur la guerre en Ukraine. Récemment on a vu Ruffin rejoindre le camp atlantiste pour désigner la seule Russie comme responsable de « ma guerre d’agression ». Enfin en tapant à tour de bras sur MLP, la gauche se prépare à refaire encore et toujours « le barrage » à un fascisme qui n’existe pas. Et donc la gauche va faire partie de cette conjuration des imbéciles qui se satisfait assez bien de von der Leyen et de l’euro, et des milliards qu’on déverse sur le gang de Kiev pour entretenir la guerre contre la Russie. 

La soi-disant insoumise Marion Aubry faisant des bisous à Ursula

dimanche 6 avril 2025

La décomposition d’un monde « global »

Tout ce qui se passe aujourd’hui sur le plan géopolitique, doit se lire comme la décomposition d’une forme de gouvernement mondial que les Etats-Unis ont tenté de mettre en place depuis une quarantaine d’années sous leur direction. Il existait bien entendu auparavant des instances internationales, comme l’ONU, l’OMS ou encore le FMI et la Banque mondiale, mais au début des années quatre-vingt, on a essayé d’aller un peu plus loin. Au début des années quatre-vingt-dix, avec l’effondrement de l’URSS, les Etats-Unis ont impulsé un mouvement vers des organisation qui avaient pour objectif de vider les États de leur souveraineté, pour les forcer à suivre des règles qui ne pourraient plus être modifiées par le jeu d’une démocratie parlementaire. En 1993 allait naitre l’Union européenne qui allait commencer à édicter de nouvelles règles – comme disait l’ineffable Junker à propos du pillage de la Grèce, la démocratie n’est pas supérieure aux traités. Cette Union européenne s’est organisée, elle a inventé de toutes pièces une Cour de Justice européenne qui dit le droit, c’est-à-dire qu’un quarteron de juges obscurs, inconnus du public, interprètent les traités pour imposer ce qui va devenir des articles de loi dans les constitutions des États-membres, quel que soit le vote des électeurs. Puis on a créé, en 1998, une Banque Centrale Européenne – BCE – dont le but était à la fois de soustraire la politique monétaire à la responsabilité des États-membres, mais aussi de poser une première marche vers le fédéralisme européen. La Commission européenne qui avant n’avait que peu de pouvoir, à partir du mandat de Jacques Delors va dicter et unifier les politiques économiques dans toute l’Union européenne. A partir du Traité de Lisbonne, une resucée du TCE, la Commission européenne devient un véritable exécutif. Décidant des politiques économiques, sociales, budgétaires, immigrationnistes et maintenant militaires avec l’entrée en guerre de l’Union européenne contre la Russie. Depuis trente ans, environ, l’Union européenne appuie son expansion vers l’Est, elle est le volet économique de l’OTAN. Le but est en même temps d’élargir le cadre formel de la mondialisation en coopérant avec les Etats-Unis, la plupart des politiciens qui comptent en Europe ont été formés aux Etats-Unis, et bien sûr de détruire la Fédération de Russie. L’Union européenne en collaboration avec l’OTAN et les Etats-Unis a financé les manifestations de couleurs et les différentes organisations qui soutiennent dans les pays de l’Est son expansion. L’idée générale est que cette mondialisation allait produire, via l’économie, un monde unifié sous la tutelle des Etats-Unis, ce serait une nouvelle forme de civilisation, une fin de l’histoire[1]. On a donc mis en place des institutions relais pour fabriquer cette civilisation qui allaient assurer une « gouvernance » internationale, portés par des experts et échappant aux simples citoyens. C’était d’ailleurs le rêve stupide Jean Monnet, cet agent des Etats-Unis, qui pensait que les experts devaient remplacer le suffrage universel, et qui faisait avancer son projet anti-démocratique en cachette[2]. L’Union européenne qui a avancée masquée dans ses intentions, pensait faire avancer sa volonté politique de vider les nations de leur vitalité, en passant d’abord par l’intégration économique qui avait en outre aussi l’avantage de coïncider avec une vision libérale de l’économie, la seule loi valable devenant celle du marché et de la concurrence libre et non faussée.

En 1995 allait apparaitre l’OMC – Organisation Mondiale du Commerce – cette organisation était la continuation du GATT – General Agrement on Tariffs and Trade – mais avec des pouvoir toujours plus étendus. Cette organisation se donnait pour but de faire sauter toutes les barrières tarifaires et non tarifaires, par exemple les normes sanitaires, afin de favoriser les échanges, leur augmentation étant un but en soi. Tout cela était censé accélérer la croissance et aider au développement des pays pauvres. Dès l’année 2000 pourtant la Banque mondiale estimait que le pari était raté. Non seulement des pays pauvres restaient à l’écart de cette mondialisation, mais plus encore elle entrainait des dégâts extrêmement importants. Les pays riches qui n’avaient pensé qu’à transférer une partie de leur production manufacturière vers les pays émergents, durent, pour maintenir leur compétitivité, produire une dépression générale des salaires. Ils n’avaient pas envisagé la montée en gamme des pays émergents, que ce soit la Russie dans le secteur militaire, ou la Chine dans le high-tech. Les Etats-Unis se sont retrouvés avec un déficit commercial abyssal qufabriquer ’ils ne pouvaient que compenser par un endettement croissant aussi bien de l’État que des ménages ou des entreprises. Malgré des tentatives récurrentes, ils ne sont jamais arrivés à résorber cette dette énorme, et on doute qu’elle le soit un jour. Pire encore, les Etats-Unis ont commencé à creuser un déficit de plus en plus fort avec l’Union européenne, et principalement avec l’Allemagne. C’est d’ailleurs là une des raisons – mais pas la seule – de la guerre avec la Russie par l’intermédiaire du proxy ukrainien : couper l’Europe et l’Allemagne, de la fourniture d’un gaz russe relativement bon marché. Dans la foulée les Etats-Unis ne se contentant pas des sanctions assez peu efficaces, décideront de faire sauter les Nord Stream. Ce qui est par parenthèse un acte de guerre contre ses propres alliés ! 

Parlons d’abord des droits de douane mis en place par Trump. Il faut faire deux remarques importantes. La première est que cette mesure protectionniste est nécessaire pour résorber l’énorme déficit. Qu’un État agisse ainsi, il faut le dire quoi qu’on pense de Trump, c’est du ressort de la souveraineté d’un État. L’idée générale est qu’en taxant les produits étrangers sur son propre sol, le tissu productif de la nation va se réorienter pour fournir les biens qu’on ne peut plus importer ou qui couteront plus cher à cause des taxes. Les taxes vont dissuader les consommateurs d’acheter des produits étrangers. Il y a deux sortes de produits, ceux qu’on peut produire nous-mêmes, mais qui proviennent de l’étranger parce qu’ils sont d’un coût plus bas : c’est comme ça que la filière textile en France a été détruite, avec une perte nette d’environ 2 millions d’emplois. Et puis il y a les produits qu’on ne peut pas produire, par exemple des matières premières qu’on n’a pas, ou ceux dont on ne possède pas la technologie. Dans ce cas précis les taxes ne servent à rien. Évidemment cette réorientation peut prendre du temps, et durant cette modification du tissu productif, les consommateurs peuvent souffrir, mais cette souffrance peut être compensée, si les investissements dans ces filières jadis abandonnées sont forts, par des hausses de salaires parce qu’il y aura pénurie de main d’œuvre. 

Cependant, et c’est sans doute le point le plus important, en augmentant les taxes à l’importation d’une manière violente, Trump viole clairement les accords de l’OMC qui soutiennent l’idée d’une clause de Nation la plus favorisée. Ce qui de fait veut dire que les Etats-Unis sortent de cette organisation internationale. Au passage Trump se prendra très certainement des procès et on lui réclamera des dommages et intérêts pour avoir violé ces accords, il existe au sein de l’OMC un tribunal privé, jusqu’ici très largement contrôlé par les multinationales étatsuniennes, habilité à gérer ce genre de conflit[3]. Pendant des années les Etats-Unis ont milité pour une ouverture tous azimuts des frontières, et l’élimination des barrières douanières, pensant que cela leur serait bénéfique, ils opèrent aujourd’hui un revirement complet. C’est donc à un changement radical auquel on assiste. Essayons d’expliquer cela avec un auteur ancien. James Steuart, l’économiste qu’Adam Smith avait largement plagié, avait publié en 1767 des Principes d’économie politique[4], ouvrage dans lequel il expliquait que l’histoire économique n’était pas linéaire et qu’elle était fait d’une succession de périodes historiques, parfois les nations se livrant à une concurrence frénétique sur les marchés extérieurs, et parfois au contraire se repliant sur le marché intérieur ou national. Dans le premier cas les inégalités sociales augmentaient, les salaires baissaient et la condition ouvrière se dégradait. Dans le second cas, les salaires augmentaient et le temps de travail avait tendance à baisser, comme si dans cette respiration, les nations avaient besoin de se reposer après un effort trop important, on se rappelle d’ailleurs que le premier gouvernement de François Mitterrand en 1981 avait créé un Ministère du Temps libre, l’idée était qu’on entrait dans une « ère des loisirs ». Et de fait on constate que les périodes de protectionnisme ont été souvent en France favorables aux travailleurs regardons le graphique suivant. Durant les Trente glorieuses l’économie de la France est centrée sur le développement de son marché intérieur, et on voit que tendanciellement la part des salaires dans la valeur ajoutée augmente de la fin de la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en 1983. 1983 c’est la date d’entrée de la France dans le grand marché européen, et l’acceptation sous la houlette de Jacques Delors des règles européennes. La chute des salaires dans le partage de la valeur ajoutée est brutale. Elle ne remontera pas beaucoup. Cette longue période qui va de 1945 à 1983 est bénéfique pour les salariés, leurs revenus augmentent, mais leurs droits sociaux aussi, couverture santé, congés payés, baisse des durées travaillées. 

À partir des années quatre-vingts, sous l’impulsion de Reagan et de Margaret Thatcher, on entre dans un processus d’accélération de la mondialisation des échanges, le but est de reconstituer les marges de profit. C’est la mise en place d’une politique de l’offre censée relancer la croissance et l’emploi, et finalement par ruissellement accroitre le bien-être des masses populaires[5]. L’étonnant n’est pas que cette théorie stupide ait existé, mais qu’elle n’ait pas été contestée sérieusement par les partis dits de gauche, or c’est bien elle qui définit fondamentalement la pensée économique de droite. Échanges de marchandises, déplacements de capitaux de plus en plus rapides, et immigrations explosives. Ces flux de capitaux, de marchandises et d’hommes vont avoir de très nombreuses conséquences. D’abord la disparition de pans entiers de l’industrie dans les pays dits développés, ensuite une baisse relative des salaires due à la fois à l’afflux de main d’œuvre étrangère et à la délocalisation des activités manufacturières. Évidemment quand ce mouvement de mondialisation s’accélère, les pays occidentaux n’ont pas prévu deux choses : d’une part que les pays dits émergents allaient rapidement monter en gamme et se lancer dans les plus hautes technologies, mais aussi dans la finance – il suffit de voir l’importance des BRICS aujourd’hui. Et d’autre part que le pôle de la croissance allait se déplacer rapidement vers l’Asie du Sud Est. C’était visible dès la fin des années quatre-vingt. 

Migrants sud-américains cherchant à passer la frontière étatsunienne 

Ces droits de douane imposés par Trump font hurler évidemment les tenants d’un monde ouvert aux quatre-vents et en premier lieu les pays qui ont des excédents importants avec les Etats-Unis, la Chine, l’Allemagne ou encore le Vietnam. Quelles mesures de rétorsion peut-on envisager ? D’abord il est assez évident que les Européens peuvent refuser d’acheter de l’armement aux Etats-Unis, du gaz, des films ou encore des Tesla. Il y a des substituts, par exemple les Allemands pourraient se dire – et ils le disent déjà dans les milieux patronaux outre-Rhin – qu’il vaut mieux acheter du gaz à la Russie et essayer de renouer des relations commerciales avec ce pays. Il est évident que dans l’immédiat cela va entrainer un ralentissement de la croissance au moins dans les pays occidentaux qui n’avaient pas besoin de ça. Mais ça produit déjà une reconfiguration des relations commerciales. La Chine, le Japon et la Corée du Sud, pourtant présentés comme des ennemis éternels, ont commencé à se mobiliser pour passer de nouveaux accords entre eux, autrement dit pour faire sans les Etats-Unis. Les Européens, comme toujours, ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Von der Leyen qui est aussi et peut-être avant tout une agente des Etats-Unis, comme l’était Jean Monnet, propose d’attendre, autrement dit elle va se rapprocher de Trump. Un des enjeux pourrait être justement la négociation d’achat d’armements étatsuniens. Elle pousse pour que l’UE investisse 850 milliards d’euros dans la défense, mais pour faire en sorte qu’une partie de cet argent – on parle tout de même de 150 milliards d’euros – puisse être destinés à des pays hors UE, au nom de la compétitivité. On voit tout de suite que la Pologne, le Danemark ou même le lugubre Merz qui veut acheter encore des F35, vont se précipiter dans cette allégeance – ils ont déjà passer des commandes dans ce domaine. Macron pendant ce temps-là fait le pitre, c’est son ordinaire, et perd son temps en réunions avec des industriels où on « doit évaluer les besoins de ceux-ci » pour riposter à l’attaque trumpiste ! bref face à cette guerre commerciale qui entraine mécaniquement une décomposition de la mondialisation, on voit que les pays européens sont dans une position de débandade. Tout à l’heure on a parlé des accords entre la Chine, la Corée du Sud et le Japon. C’est inédit, mais aussi la formation des BRICS c’est inédit et dessinent déjà une reconfiguration des relations économiques internationales en marginalisant les Etats-Unis ! A cet activisme destiné à renforcer le poids des pays d’Asie dans la croissance mondiale, il faut rappeler que les BRICS, en dehors de l’OMC, ont retissé des liens entre des partenaires pourtant extrêmement différents, sans se contraindre à des règles absurdes comme celles de l’OMC justement qui ont conduit les États membres dans le mur. En effet les règles bureaucratiques de l’OMC admettaient allégrement que le déficit commercial récurrent et abyssal des Etats-Unis n’était pas un problème, on voit aujourd’hui que c’est complètement faux. L’OMC a produit des distorsions importantes sur le marché des biens et des services, pensant d’abord avoir bien travaillé pour les Etats-Unis, mais cela s’est révélé contre-productif. L’idéologie selon laquelle l’ouverture des marchés est toujours efficace pour la croissance et le bien-être ne tient pas compte des réalités. C’est juste une partie du catéchisme économique comme l’idée tout aussi absurde de faire reculer les dépenses de l’Etat. On sait depuis au moins Antoyne de Montchrestien et son Traicté d’oeconomie qui date de 1615 que dans le libre-échange il y a toujours des perdants et des gagnants, c’est un jeu à somme nulle.   

Dans le cas de l’Union européenne le libre-échange entre la France et l’Allemagne était en faveur de l’Allemagne. Mais tant que la France possédait sa propre monnaie, elle compensait cette défaveur par une dévaluation du franc. L’euro a tué cette possibilité qui permettait d’ajuster la valeur de la monnaie à la productivité effective du pays, et depuis l’entrée de la France dans la monnaie unique le déficit commercial n’a jamais cessé de s’aggraver pour atteindre des records avec Macron, ces records étant comme une conséquence de la désindustrialisation accélérée du pays. C’est pourquoi on a dit que l’euro était en réalité une monnaie allemande. Je signale d’ailleurs qu’avant la mise en place de la monnaie unique, l’Allemagne était considérée comme « l’homme malade de l’Europe », avec un déficit commercial et une forte dette publique. On lit souvent qu’une hausse des droits de douane va réduire la croissance, c’est faux. En vérité, passer le choc initial, c’est probablement l’inverse qui se réalise. On remarque d’ailleurs que plus l‘économie s’est mondialisée, et plus la croissance a été faible dans les pays européens. Ce qui s’est passé, c’est seulement un transfert de croissance vers les pays émergents.

Poids de l’industrie dans les pays européens en 2020 

Autrement dit c’est la perte de la souveraineté nationale qui conduit à la stagnation pour les pays les plus faibles. Cela se comprend pour deux raisons. Au fur et à mesure que la mondialisation progresse – soit par le développement des accords de libre-échange, soit par le biais de l’intégration européenne – le pouvoir d’achat des salariés s’affaisse et la consommation progresse peu, elle tire moins la production. Mais également la mondialisation produit une expatriation des capitaux vers les pays émergents où le salaire est plus faible. Et donc c’est dans ces pays que les investissements se font et peuvent prospérer. La conséquence a été que les pays « riches » ont dû pour soutenir la consommation à la fois creuser le déficit commercial et creuser la dette publique, se placer dans cette situation inconfortable des déficits jumeaux. On l’oublie trop souvent, l’ensemble des pays occidentaux possède à la fois une dette publique élevée et un déficit commercial fort. L’Allemagne a cru longtemps s’en sortir en pillant ses voisins de l’Union européenne grâce à la mise en place de la monnaie unique. Mais ce système a volé en éclats avec la guerre en Ukraine. Quand l’Union européenne avançait que pour tous les pays membres ce serait un avantage, elle mentait. Peu d’économistes avaient le courage de dire que c’était là des calembredaines, de peur de se faire couper les vivres par la Commission européenne qui distribuait des contrats généreux pour peu qu’on ne cherche pas à contrarier ses plans.

Mais comme nous l’avons dit la globalisation tient aussi avec des bureaucraties qui ne s’occupent pas que d’économie. Il faut bien comprendre que le but de la globalisation est de dépouiller les États nationaux de leur souveraineté. Ce genre d’idée est développée depuis des années par le médiocre Jacques Attali qui non seulement ne comprend pas la résilience des États nationaux, mais qui soutient sans rire qu’une gouvernance mondiale serait plus démocratique – cette idée débile est démentie directement par le fait que les électeurs européens ne se déplacent pas pour les élections européennes. Récemment Viktor Orban s’est fait remarquer en accueillant sur son territoire Benjamin Netanyahu, le très controversé Premier ministre israélien. Or celui-ci est poursuivi par la Cour Pénale Internationale, la CPI. Dans la foulée, Orban a annoncé que son pays allait sortir de la CPI. D’autres pays n’y adhèrent pas, la Fédération de Russie, mais également les Etats-Unis, l’Inde, l’Indonésie, Israël et la Chine, ce qui fait beaucoup tout de même, pratiquement la moitié de la population mondiale. La sortie de la Hongrie de ce système signifie qu’il ne doit pas y avoir une instance judiciaire nommée, non contrôlée par des élus qui s’arroge le droit de juger en fonction de critères moraux aussi vagues que fluctuants. Très souvent les mondialistes mettent en avant l’action de la CPI qui demande l’arrestation de Poutine ou de Netanyahu, on voit ça périodiquement dans Le monde, on laisse entendre que le « communauté internationale » condamne ces deux individus. Mais la représentation de cette CPI est en réalité contestée. En vérité cette idée d’un État de droit repose sur le rôle des « experts » qui sont arrivés là sans trop qu’on sache comment. La question n’est pas de savoir si Poutine ou Netanyahu sont coupables de quoi que ce soit, mais de savoir qui est habilité à les juger. Il se pourrait que d’autres pays suivent Orban sur cette sortie intempestive, par exemple certains pays en Afrique. Mais le comportement d’Orban dans cette affaire va pousser Bruxelles à le sanctionner. Comment ? Ce sera difficile, Valérie Hayer a proposé d’enlever le droit de vote à la Hongrie, c’est vraiment de la stupidité. Par contre la Commission européenne peut tout à fait geler des subventions destinées à la Hongrie, c’est en effet un pays qui bénéficie le plus des subventions européennes pour un volume d’à peu près 4,5 milliards d’euros.


[1] Cette idée chargée de bétise a été portée par le médiocre Francis Fukuyama, The End of History and the Last man, Free Press, 1990.

[2] Marc Joly, Le mythe Jean Monnet, CNRS éditions, 2015.

[3] https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/disp1_f.htm

[4] Recherches des principes de l'économie politique. Ou Essai sur la science de la police intérieure des nations libres, Didot, 1789.

[5] Arnaud Parienty, Le mythe de « la théorie du ruissellement », La découverte, 2018.

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