mardi 19 août 2025

Avez-vous lu Françoise Thom ?

Parmi les stupides russophobes, Françoise Thom est sans doute dans le haut du panier. Même Jean-Noël Barrot apparait plus intelligent qu’elle. Qu’elle soit à moitié idiote, ce n’est pas le problème, mais cela le devient quand le journal Le monde rend largement public sa stupidité, personne ne peut l’ignorer ! Dans l’édition du journal de propagande atlantiste daté du 14 août 2025, elle publie ses élucubrations sous le titre de Face à Poutine les Européens sont en position de force. Il faut noter que ces « analyses » sont publiées dans le même numéro qui reconnait que le front ukrainien est en train de s’effondrer et que les Russes progressent fortement sur le terrain militaire. Elle est membre du comité de rédaction d’une officine obscure, Desk Russie qui ne s’occupe que de la critique du poutinisme à l’exclusion de tout autre analyse. Elle fait partie de cette mouvance qui comprend le faussaire Stéphane Courtois, et elle a fait sa thèse sous la direction d’Alain Besançon un anticommuniste primaire, les deux étant des anciens communistes défroqués passés avec armes et bagages dans le camp des Etats-Unis, ce qui facilite évidemment les carrières. La ligne générale est celle des Anglo-saxons : les Russes sont mauvais en soi, et pour soi, qu’ils soient dirigés par le Tsar, par un gouvernement communiste, ou encore par Poutine ! Il faut donc vaincre les Russes. Trump a trahi l’Occident, il faut s’émanciper de lui. Cet article s’inscrit dans une rafale de textes du même niveau qui veulent nier que la Russie est en voie de gagner la guerre. Voyons dans le détail ce qu’elle avance.

Militairement, la Russie progresse, mais pas assez vite pour gagner la course avec le naufrage économique. 

Cela sous-entend exactement qu’au moment où le front est en train de céder, que les Ukrainiens auraient encore de la ressource pour tenir. Elle fait l’impasse bien entendu sur le fait que les Ukrainiens ne croient plus eux-mêmes à la nécessité de se battre. Sondage ukrainien, source Gallup réalisé sur mai-juin 2025 avance que seulement 24% des ukrainiens gardent la volonté de se battre. 69% des ukrainiens veulent trouver une solution négociée du conflit. En avril-mai 2022, 73% des ukrainiens voulaient continuer le combat. 21% des ukrainiens étaient pour une solution négociée. Fine stratège François Thom suppose qu’il suffira de tenir le front encore quelques années pour que l’effondrement économique de la Russie apparaisse enfin suite à l’efficacité des sanctions. Les principaux commentateurs de l’effondrement de la Russie faisant maintenant profil bas, on racle en ce moment les fonds de tiroir de la propagande otanienne pour minimiser l’avancée des forces russes, par exemple Gérard Vespierre qui nous dit que l’avancée ce sont seulement des petits groupes d’éclaireurs. Mais évidemment s’ils avancent si facilement c’est bien que le front s’effondre pour garder le moral l’idiot nous dit « L'estimation est d'un gain de 1000 km par an, il reste 500 000 km², c'est-à-dire qu'à ce rythme-là, il faudrait 500 ans pour que l'armée russe occupe toute l'Ukraine »[1]. Je ne sais pas par qui cet imbécile est financé, il a un site, Le monde décrypté et se présente comme chercheur et conférencier. Il suppose sans précaution et sans preuve que le méchant Poutine vise à une occupation complète de l’Ukraine, ce qui est considéré Poutine comme un homme stupide, car l’occupation complète de l’Ukraine nécessiterait au moins un million et demi de soldats et engendrerait des problèmes à n’en plus finir pour la Russie.

OPINION. « La géopolitique du sport pour tous, les États ! » 

Françoise Thom continue sur le même refrain, le but ultime des Russes est totalement irrationnel et vise seulement à détruire l’Europe. 

La Russie est une immense machine de destruction qui, après l’Ukraine, se ruera contre l’Europe, pas forcément sous la forme d’une invasion militaire mais par la démoralisation et la propagation de la haine, de la bêtise, de l’égoïsme national suicidaire et du nihilisme. 

Françoise Thom qui parait très limitée sur le plan intellectuel, néglige qu’en réalité depuis la fin de l’URSS ce n’est pas la Russie qui a avancé, mais l’OTAN, et ce n’est pas la Russie qui entoure les Etats-Unis de bases militaires, mais bien l’inverse. Tout le monde, même cet imbécile de Jean-Noël Barrot, a abandonné l’idée que les chars russes allaient marcher sur Berlin ou sur Paris. L’hypothèse est trop loufoque pour qu’elle soit crue. Et donc on invoque maintenant d’une manière très vague le fait que la Russie mènerait contre nous une guerre sournoise faite de désinformation et de coups tordus pour démoraliser nos populations, une guerre qu’on ne voit pas serait justement la preuve supplémentaire de la perversité de la Russie. C’est un peu l’idée de Macron : la preuve que la Russie nous fait une guerre des plus sournoise réside justement dans le fait que nous n’avons pas de preuve ! Bien sûr rien n’étaye cette hypothèse. Les Russes sèmeraient donc « la bêtise » en France probablement par le biais des réseaux sociaux puisque les médias russes sont interdits dans toute l’Europe. « L’égoïsme national » est une manière indirecte pour nous dire qu’il nous faut une Europe unie et dressée vent debout contre la Russie. Elle ne se pose pas la question de savoir si l’intérêt de la bureaucratie bruxelloise totalement corrompu coïncide avec l’intérêt de la France, de l’Allemagne ou de l’Italie. Sans même parler de la Hongrie, il est évident que les sanctions économiques contre la Russie ont nui plus sûrement à l’Union européenne qu’à la Russie elle-même. On en prépare pourtant encore un 19ème paquet, preuve d’ailleurs que les 18 premiers paquets n’ont pas eu de résultats probants. Françoise Thom suppose que la Russie, soit les Russes représentés par Poutine dans leur essence, ne sont qu’une « machine de destruction », ce serait leur seul but sur cette terre. Et donc il vient que seule la défaite militaire de ce pays les contiendra. Même aux plus beaux temps de la Guerre froide on n'osait pas aller jusque-là.

En Allemagne le parti de la paix est important, et on n’hésite pas à mêler les drapeaux russes et allemands 

L’Europe devra se dissocier clairement de la trahison américaine. Il faut exiger des garanties de sécurité pour Kiev, insister sur le déploiement de forces européennes en Ukraine, ne pas laisser le pays seul face à la Russie. Il faut que l’Europe prenne conscience qu’elle a des cartes à jouer. L’Amérique de Trump ne suffira pas à remettre à flot l’économie russe. Sans le savoir, les Européens sont en position de force. Historiquement, l’Empire russe n’a tenu que par les Européens cooptés par le pouvoir russe.

 

Non contente d’élucubrer sur la situation réelle de la guerre en Ukraine, Françoise Thom donne ses conseils de fine stratège. Il faut dénoncer la trahison de Trump et se ranger tout de suite derrière Zelensky, peu importe qu’à l’heure actuelle ses jours soient comptés. Mais comment l’Union européenne peut aider l’Ukraine alors que ses armées sont au trente-sixième dessous ? Peut-on militairement aider les néo-nazis de Kiev sans le soutien des Etats-Unis et vaincre la Russie ? Oui nous dit l’idiote, car bientôt l’économie russe, même avec l’aide de Trump, ne pourra pas sortir du marasme. Elle oublie deux choses, la première est que la croissance économique russe depuis 3 ans est 4 fois plus rapide que celle de l’Union européenne, et que la Russie et quatre fois moins endettée que l’Union européenne. Et donc attendre du jour au lendemain la chute de l’économie russe, alors que l’économie européenne est en récession, relève de la pensée magique. Mais la malheureuse oublie également que la Russie n’est pas isolée, et qu’elle possède des solides appuis à l’intérieur des BRICS, notamment celui structurel de la Chine.

Plus la guerre en Ukraine dure et plus les Ukrainiens ont à y perdre, du terrain, la vie, leur appareil de production. Ce pays est devenu un vaste cimetière sans parler de ceux qui sont partis et ne reviendront jamais. Accepter les accords d’Istamboul en mars 2022 aurait été un moindre mal, des centaines de milliers de morts auraient été évités. Quel est le but de cette rafale d’articles dans les médias européens au moment de la rencontre entre Trump et Poutine en Alaska ? Faire pression sur les Européens pour qu’ils prennent le relais des Etats-Unis dans cette sale guerre ? Mais l’Europe divisée n’en a pas les moyens matériels et financiers. Françoise Thom milite – ce n’est pas une surprise – pour que les Européens installent une force militaire en Ukraine. Mais cette force que pèserait-elle face à ce qui est devenu pour de bon la première armée du monde ? Pourquoi Le monde publie-t-il ce genre d’élucubrations sans consistance ?



[1] https://www.franceinfo.fr/replay-jt/franceinfo/6h30-9h30/7-heures/guerre-en-ukraine-ce-n-est-pas-l-armee-russe-qui-a-avance-ce-sont-des-operations-de-commando-explique-l-analyste-geopolitique-gerard-vespierre_7433311.html

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