mardi 14 juillet 2020

Le 14 juillet de Macron et celui des Français

 

Décidément Macron n’arrive à rien, il n’a pas le sens de la formule, ni le sens de la solennité qui ferait de lui un président. Certes il n’est pas le premier occupant de l’Elysée à être d’une médiocrité lamentable, mais chez lui ç atteint un tel degré que cela devient un cas d’école. Donc Macron tentait de faire oublier son ignominie en rendant un hommage aux personnels de la santé sur les Champs Elysées. Pendant qu’il paradait des âmes farceuses avaient envoyé une banderole pour le contester et contester son plan pour la santé. Bien que plusieurs bureaucrates syndicaux, dont la CFDT évidemment, aient signé les accords du Ségur de la santé, les personnels soignants sont très largement opposés à cet accord, non seulement pour des questions de salaires, mais aussi parce que cet accord ne mettra pas fin à la fermeture des lits d’hôpitaux. Une manifestation importante se tenait dans Paris pour contester non seulement la politique de Macron, mais aussi ce fameux plan Ségur jugé misérable par les soignants. Il y avait des syndicalistes, mais aussi quelques Gilets jaunes. 

Les soignants étaient très remontés, et ils ont affronté la milice sur la place de la Bastille, forçant les robocops à reculer et à se débander. Il y avait du côté des manifestants qui en on marre de se faire matraquer et gazer la volonté de prendre une revanche. Il y avait une très grande détermination bien que nous soyons un 14 juillet, jour durant lequel, sauf en 1789 bien sûr et en 1942 ; en général on ne manifeste pas, on donne plutôt dans l’esprit de concorde. On a vu beaucoup de manifestants très actifs, casqués, préparés à l’affrontement. Le Ségur de la santé ne passera pas comme une lettre à la poste, mais avec beaucoup de rancœur, on sait que les soignants demandaient 300 € nets par mois, ils auront eu 183 € et encore en deux fois. Dans ce contexte, les hommages et les médailles apparaissent encore plus ridicules, comme un crachat dans la figure.


Tandis que Macron parade, une banderole d’élève dans le ciel 

Macron a parlé, interrogé obséquieusement par des cireurs de pompes du PAF, il a fait les annonces habituelles… pour ne rien dire. Il a avancé que le port du masque restait obligatoire, ce qui ne coûte rien, et puis qu’à la rentrée il allait lancer un plan de relance d’au moins 100 milliards d’euros. Pour soutenir l’emploi il a avancé une très mauvaise idée selon laquelle les emplois jeunes seraient déchargés jusqu’à 1,6 fois le SMIC. C’est très important d’expliquer pourquoi c’est une mauvaise nouvelle. D’abord parce que cela fera des rentrées de cotisations sociales en moins dans les caisses de l’UNEDIC et de l’URSAFF. C’est en réalité une baisse déguisée des salaires qui permettra de dire qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de retraites et dans celles du chômage, et donc qu’il faudra baisser les prestations sociales dans leur ensemble. Ensuite, si cela encouragera les entreprises à embaucher des jeunes plutôt que des « vieux », ce ne sera qu’une substitution et non une création d‘emplois. Il y a déjà de nombreuses formules d’exonération de charges, les emplois des stagiaires, les contrats dits de professionnalisation, les contrats en alternance et j’en oublie sûrement. Ce qu’oublie le jeune cancre de l’Elysée c’est que ce n’est pas le coût du travail qui freine l’embauche, mais la faiblesse des commandes, or celles-ci sont tributaires d’abord du pouvoir d’achat des salariés. Pour la rigolade on notera que Macron a décidé de relancer le fret ferroviaire, après que justement il ait mis fin au train Rungis-Perpignan. Il est difficile d’être plus incohérent que ça. Mais il est probable qu’il dit ça pour se donner à bon compte une image de président écolo[1]. S’il n’est guère écolo, il n’est guère plus président, malgré ses cheveux qui tombent comme des feuilles en automne et qui aussi deviennent blancs. Vieux avant l’âge, comme son premier ministre qui sent la poussière. 

 

Ce 14 juillet nous en apprenions de belles à propos du nouveau premier ministre. Ancien directeur de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos) au ministère de la santé et des solidarités, M. Castex est l'un des initiateurs de la tarification à l’activité (T2A), mode de financement des établissements de santé français issu de la réforme hospitalière du plan Hôpital 2007, en parti responsable de la situation actuelle des hôpitaux. Il est aussi dans ce même domaine de la santé, administrateur du groupe Korian qui gère notamment 300 maisons de retraite appelées Ehpad et qui a doublé en cinq ans, de 2011 à 2016, les dividendes versés à ses actionnaires. On le retrouvait donc administrateur richement rémunéré aux côtés de Guillaume Sarkozy, le frère de celui qui est aujourd’hui sous les feux de la justice pour ses nombreux manquements à la loi. Malakoff Médéric Assurance est un groupe privé qui a évidemment intérêt à la privatisation du système de la Sécurité sociale. On comprend mieux en refaisant ce chemin pourquoi Macron et Castex veulent aller au bout de la réforme des retraites, et donc également pourquoi un tel médiocre a été nommé premier ministre. Cet individu lait, bafouilleur, chauve, à la vue basse, apparaît ainsi comme une crapule cupide qui, navigant entre public et privé, a fait sa pelote. Ces liens avec Korian et Malakoff Médéric Assurances explique pourquoi il est si pressé de faire aboutir la réforme des retraites, alors même que nous savons qu’une telle réforme n’aura au mieux, et à condition que les projections en termes de croissance et d’emplois soient justes, d’effet qu’en 2050. Je crois que jamais aucun gouvernement, et aucun président, n’avaient été aussi corrompu que le gang Macron. Par ailleurs, on m’apprend que le directeur de Korian s'appelle Philippe Denormandie. C'est le père de Julien Denormandie, secrétaire d'État au logement. Ce Philippe de Dormandie est aussi le petit-neveu de Giscard d'Estaing. Qui sont tous de la famille de Jacques Bardoux qui fut un dignitaire de Vichy.

Si Castex est un petit magouilleur sans envergure, c’est aussi un ignorant. Ce n’est pas pour rien qu’il commet les mêmes bévues que son patron. Tous les deux ont été formés à l’ENA, et dans la foulée, tous les deux sont incapables de savoir situer la Guyane sur une carte. La preuve, ils croient que c’est une île, alors même qu’ils se donnent pour tâche de l’administrer[2]. 

 

Pour le reste se fut un 14 juillet très ordinaire, avec la racaille très ordinaire mettant le feu un peu partout en France, à Evreux, en Seine-Saint-Denis ou encore à Nanterre. Des bus ont été brulés, des gymnases incendiés. Evidemment si la racaille choisit de brûler ses propres quartiers le jour de la fête nationale, c’est pour bien montrer combien elle se situe en dehors de la nation et de la République, considérant que leurs territoires sont déjà en voie de sécession[3]. De cela Macron ne nous parlera pas.

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