En haut le nouveau premier ministre, et en bas Jean Castex qui tient la porte
Un antipathique chasse l’autre. Jean Castex, avec sa vue
basse et sa vilaine figure, vient d’être nommé Premier Ministre, après avoir
été un éphémère sous-ministre du déconfinement. Cet individu est un peu comme
Jean-Paul Delevoye, ce qu’on fait de pire dans la haute administration
française. Louvoyant de droite à droite, passant de Sarkozy à Macron sans état
d’âme, il vient de démontrer son absence de conviction politique en quittant
Les Républicains juste avant d’être nommé Premier Ministre. C’est avant tout un
cumulard qui additionne les salaires dans la fonction publique ou dans des
missions afférentes. On a parlé de 200 000 € par an. Il n’a jamais
travaillé, c’est le fils d’un politicard du Sud-Ouest qui posséderait un réseau
tentaculaire. On voit à sa figure qu’il va jouer la musique du travailler plus
pour rembourser la dette creusée par le COVID-19. Encore assez jeune, il n’a
que 55 ans, on dirait qu’il est né au début du XXème siècle. On dit
que cet antipathique a été choisi par Macron pour dégager Edouard Philippe, sur
les conseils de Sarkozy. Les Républicains, par la voix de Christian
Jacob, on fait savoir tout le mal qu’ils pensaient de cette manœuvre qui va
contre leur parti. Pour beaucoup il s’agit d’un coup de barre à droite, donc à
contre-courant de ce qui s’est passé aux municipales, comme si Macron voulait
reconquérir l’électorat de Sarkozy. Macron voudrait ainsi réunifier la droite
autour de lui avant 2022. Mais cette manœuvre politicienne risque de faire long
feu. D’abord parce que Jean Castex qui a le charisme d’une huitre, encore pire
que l’homme à la barbe mitée, risque de provoquer une opposition plus forte
encore de la part de Philippe. Stratégiquement cela ne change rien, Macron,
Philippe et Castex sont sur la même ligne politique : réprimer le
mouvement social et donner des gages au capital. Tactiquement c’est plus
douteux. « Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes
ennemis » C’est ce que dit Don Corleone, fin politicien, dans le film Le
parrain. Mais Macron est faible intellectuellement, et il croit sans doute
qu’en éloignant Philippe des feux de la rampe, il le met hors-jeu. Au contraire
ce dernier va pouvoir faire étalage de son ambition, surtout qu’il semble avoir
de gros appuis, étant donné que l’oligarchie commence à en avoir un peu assez
de Macron qui fait tout de travers. Mais Maron va devoir faire face à la
résistance des Républicains qui voit l’éloignement de Castex comme une
trahison. Seuls les imbéciles s’étonneront de voir Macron choisir toujours pour
les postes ministériels importants des tenants de la droite dure et affairiste.
Il nous manque que Fillon à la tête du Ministère de la justice !
Ce mauvais sujet s’est proposé de régler rapidement deux
sujets brûlants, le Ségur de la santé qui est en panne et contre lequel les
soignants sont vent debout, et la question des retraites qui avait déjà mis
tout le monde dans la rue. Sue le premier point, il est permis de penser que
les manifestations des personnels hospitaliers vont redoubler. Non seulement
parce que le Ségur est déjà verrouillé, mais aussi parce que Castex est déjà
bien connu comme ayant été un des fossoyeurs de l’hôpital public[1].
Dans une interview au Journal du Dimanche, révélant sa bouffonnerie, il a
avancé qu’il serait un homme dur qu’il allait nous saigner pour réparer la
dette du COVID-19, voulant mener de front les problèmes de court terme et les
réformes structurelles[2].
Par cette terminologie, ce sombre imbécile fait étalage de son ignardise en
tout et surtout en économie. Dès la fin de l’été le chômage officiel va
exploser, mais l’idiot veut aggraver les choses en invoquant la nécessité de
rembourser la dette, vieille lune avec laquelle les néolibéraux gouvernent
depuis 2008, ce qui leur permet de transférer des richesses des pauvres et des
classes moyennes vers les très très riches. Castex connait la valeur de
l’argent. Moins discret dans sa cupidité que l’ignoble Philippe, ce cumulard hargneux
qui vient de la haute fonction publique, le lieu de toutes les corruptions, veut
rogner encore un peu plus le pouvoir d’achat des plus modestes, avec comme
bréviaire un réalisme comptable hors saison. La nomination de Castex va
aggraver le cas de Macron, comme disait Bernard Tapie au squatter de l’Elysée, « Votre
problème, ce n'est pas l'impopularité. C'est que les gens ont envie de
vous tuer »
A part ça le gouvernement présenté lundi ne recèle aucune
surprise véritable et effectivement aucun changement de cap. Il y a eu de petits
aménagements, Castaner remplacé à l’Intérieur par Darmanin, par ailleurs
poursuivi pour viol. Il y a l’acteur de théâtre, avocat à mi-temps
Dupont-Moretti qui se retrouve à la justice. Cette dernière nomination est
d’autant plus spectaculaire que les juges et le parquet détestent cordialement
Dupont-Moretti qui leur crache régulièrement à la figure. On retrouve aussi à
la Culture, la pharmacienne Roselyne Bachelot qui fut du temps qu’elle était
ministre de la Santé la supérieure hiérarchique de Jean Castex quand celui-ci
fut chargé de démanteler l’hôpital public. A la lecture de cette liste égrenée
par Alexis Kohler par ailleurs poursuivi en justice pour délit d’initié, on
comprenait deux choses :
- d’abord que le gouvernement avait été composé par Sarkozy
plutôt que par Macron, les deux hommes se voient régulièrement, et Macron
reçoit souvent Sarkozy à l’Elysée. On retrouvait en effet à tous les postes
clés des sarkozystes comme Jean Castex, Darmanin, Le Maire, Bachelot.
- ensuite et conséquemment, que le but de macron est bien de
rallier la droite avant 2022 pour les présidentielle, visant à ce que LR et
LREM présentent une candidature unique, celle de Macron !
Barbara Pompili, rompue à la combine de couloir, vient
d’être nommée à l’écologie, ou plutôt Ministre de la Transition Ecologique,
soit ministre du verdissement du capitalisme. Notez qu’elle n’a jamais
travaillé, et en bonne membre d’EELV, elle s’est vite ralliée à macron. Mais un
autre aurait fait l’affaire. Sa nomination confirme les passerelles entre EELV
et Macron. On verra ce qu’elle aura à dire sur le nucléaire, sur le glyphosate
ou encore sur la décroissance.
L’ensemble s’il confirme que le gouvernement de Castex se
veut de droite et de droite extrême pour tenter de diviser les Républicains –
ce qui est assez facile, étant donné le peu de conscience et d’honneur de cet
ensemble de politiciens corrompus – ne présente aucune nouveauté d’orientation.
Macron garde le cap, et au lieu de faire comme Sarkozy de débaucher quelques
bras cassés à gauche, il se sert à droite. Mais en même temps c’est clairement
une déclaration de guerre aux Républicains qui pourraient avoir un réflexe
défensif et rendre la vie dure aux derniers mois du quinquennat Macron. La
nomination de Denormandie à l’agriculture est par contre comme un crachat dans
la figure des paysans.
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