dimanche 5 juillet 2020

Le nouveau gouvernement comment faire du vieux avec du vieux, du très vieux

  

En haut le nouveau premier ministre, et en bas Jean Castex qui tient la porte 

Un antipathique chasse l’autre. Jean Castex, avec sa vue basse et sa vilaine figure, vient d’être nommé Premier Ministre, après avoir été un éphémère sous-ministre du déconfinement. Cet individu est un peu comme Jean-Paul Delevoye, ce qu’on fait de pire dans la haute administration française. Louvoyant de droite à droite, passant de Sarkozy à Macron sans état d’âme, il vient de démontrer son absence de conviction politique en quittant Les Républicains juste avant d’être nommé Premier Ministre. C’est avant tout un cumulard qui additionne les salaires dans la fonction publique ou dans des missions afférentes. On a parlé de 200 000 € par an. Il n’a jamais travaillé, c’est le fils d’un politicard du Sud-Ouest qui posséderait un réseau tentaculaire. On voit à sa figure qu’il va jouer la musique du travailler plus pour rembourser la dette creusée par le COVID-19. Encore assez jeune, il n’a que 55 ans, on dirait qu’il est né au début du XXème siècle. On dit que cet antipathique a été choisi par Macron pour dégager Edouard Philippe, sur les conseils de Sarkozy. Les Républicains, par la voix de Christian Jacob, on fait savoir tout le mal qu’ils pensaient de cette manœuvre qui va contre leur parti. Pour beaucoup il s’agit d’un coup de barre à droite, donc à contre-courant de ce qui s’est passé aux municipales, comme si Macron voulait reconquérir l’électorat de Sarkozy. Macron voudrait ainsi réunifier la droite autour de lui avant 2022. Mais cette manœuvre politicienne risque de faire long feu. D’abord parce que Jean Castex qui a le charisme d’une huitre, encore pire que l’homme à la barbe mitée, risque de provoquer une opposition plus forte encore de la part de Philippe. Stratégiquement cela ne change rien, Macron, Philippe et Castex sont sur la même ligne politique : réprimer le mouvement social et donner des gages au capital. Tactiquement c’est plus douteux. « Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis » C’est ce que dit Don Corleone, fin politicien, dans le film Le parrain. Mais Macron est faible intellectuellement, et il croit sans doute qu’en éloignant Philippe des feux de la rampe, il le met hors-jeu. Au contraire ce dernier va pouvoir faire étalage de son ambition, surtout qu’il semble avoir de gros appuis, étant donné que l’oligarchie commence à en avoir un peu assez de Macron qui fait tout de travers. Mais Maron va devoir faire face à la résistance des Républicains qui voit l’éloignement de Castex comme une trahison. Seuls les imbéciles s’étonneront de voir Macron choisir toujours pour les postes ministériels importants des tenants de la droite dure et affairiste. Il nous manque que Fillon à la tête du Ministère de la justice !

  

Ce mauvais sujet s’est proposé de régler rapidement deux sujets brûlants, le Ségur de la santé qui est en panne et contre lequel les soignants sont vent debout, et la question des retraites qui avait déjà mis tout le monde dans la rue. Sue le premier point, il est permis de penser que les manifestations des personnels hospitaliers vont redoubler. Non seulement parce que le Ségur est déjà verrouillé, mais aussi parce que Castex est déjà bien connu comme ayant été un des fossoyeurs de l’hôpital public[1]. Dans une interview au Journal du Dimanche, révélant sa bouffonnerie, il a avancé qu’il serait un homme dur qu’il allait nous saigner pour réparer la dette du COVID-19, voulant mener de front les problèmes de court terme et les réformes structurelles[2]. Par cette terminologie, ce sombre imbécile fait étalage de son ignardise en tout et surtout en économie. Dès la fin de l’été le chômage officiel va exploser, mais l’idiot veut aggraver les choses en invoquant la nécessité de rembourser la dette, vieille lune avec laquelle les néolibéraux gouvernent depuis 2008, ce qui leur permet de transférer des richesses des pauvres et des classes moyennes vers les très très riches. Castex connait la valeur de l’argent. Moins discret dans sa cupidité que l’ignoble Philippe, ce cumulard hargneux qui vient de la haute fonction publique, le lieu de toutes les corruptions, veut rogner encore un peu plus le pouvoir d’achat des plus modestes, avec comme bréviaire un réalisme comptable hors saison. La nomination de Castex va aggraver le cas de Macron, comme disait Bernard Tapie au squatter de l’Elysée, « Votre problème, ce n'est pas l'impopularité. C'est que les gens ont envie de vous tuer »

  

A part ça le gouvernement présenté lundi ne recèle aucune surprise véritable et effectivement aucun changement de cap. Il y a eu de petits aménagements, Castaner remplacé à l’Intérieur par Darmanin, par ailleurs poursuivi pour viol. Il y a l’acteur de théâtre, avocat à mi-temps Dupont-Moretti qui se retrouve à la justice. Cette dernière nomination est d’autant plus spectaculaire que les juges et le parquet détestent cordialement Dupont-Moretti qui leur crache régulièrement à la figure. On retrouve aussi à la Culture, la pharmacienne Roselyne Bachelot qui fut du temps qu’elle était ministre de la Santé la supérieure hiérarchique de Jean Castex quand celui-ci fut chargé de démanteler l’hôpital public. A la lecture de cette liste égrenée par Alexis Kohler par ailleurs poursuivi en justice pour délit d’initié, on comprenait deux choses :

- d’abord que le gouvernement avait été composé par Sarkozy plutôt que par Macron, les deux hommes se voient régulièrement, et Macron reçoit souvent Sarkozy à l’Elysée. On retrouvait en effet à tous les postes clés des sarkozystes comme Jean Castex, Darmanin, Le Maire, Bachelot.

- ensuite et conséquemment, que le but de macron est bien de rallier la droite avant 2022 pour les présidentielle, visant à ce que LR et LREM présentent une candidature unique, celle de Macron !

Barbara Pompili, rompue à la combine de couloir, vient d’être nommée à l’écologie, ou plutôt Ministre de la Transition Ecologique, soit ministre du verdissement du capitalisme. Notez qu’elle n’a jamais travaillé, et en bonne membre d’EELV, elle s’est vite ralliée à macron. Mais un autre aurait fait l’affaire. Sa nomination confirme les passerelles entre EELV et Macron. On verra ce qu’elle aura à dire sur le nucléaire, sur le glyphosate ou encore sur la décroissance.

L’ensemble s’il confirme que le gouvernement de Castex se veut de droite et de droite extrême pour tenter de diviser les Républicains – ce qui est assez facile, étant donné le peu de conscience et d’honneur de cet ensemble de politiciens corrompus – ne présente aucune nouveauté d’orientation. Macron garde le cap, et au lieu de faire comme Sarkozy de débaucher quelques bras cassés à gauche, il se sert à droite. Mais en même temps c’est clairement une déclaration de guerre aux Républicains qui pourraient avoir un réflexe défensif et rendre la vie dure aux derniers mois du quinquennat Macron. La nomination de Denormandie à l’agriculture est par contre comme un crachat dans la figure des paysans.

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