L’année 2021 commence plutôt mal pour Macron et son équipe. Les vœux télévisés ont été dévidés dans l’indifférence totale des Français. Mais ce n’est pas le plus important, rapidement on s’est aperçu que le gouvernement qui communiquait sur la vaccination pour morigéner les récalcitrants, était bien incapable de vacciner massivement la population. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, et on comprend que pour vacciner la population dans son entier, à ce rythme, il faudra aller jusqu’à 2095 ! Macron a tenté de faire passer cette incapacité vaccinale en la faisant supporter par ses subalternes. « La France peut et doit gagner cette guerre. Elle la gagnera », assure le chef de l'État. Ses mots, rapportés par le JDD, sont durs : « Moi, je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit. Et j'attends, de tous, le même engagement. Or, là, ça ne va pas. […] Ça doit changer vite et fort et ça va changer vite et fort. » Le vocabulaire est assez débile, mais c’est du Macron : « Moi, je fais la guerre le matin, le midi, le soir et la nuit ». Cette verbosité pitoyable l’enfonce dans le ridicule toujours un peu plus. D’abord parce qu’il ne fait pas la guerre depuis son bunker de l’Elysée ou depuis le château de Brégançon, il ne risque rien, contrairement aux soldats français engagés au Mali. Mais ensuite parce que si la vaccination est languissante, c’est bien parce que l’administration est aux abonnés absents et que le ministre de la santé comme le Conseil scientifique sont totalement incompétents. Tout cela donne une très mauvaise image du gouvernement, et l’ennui pour Macron c’est qu’il ne peut pas encore changer de Premier Ministre. Mais que ce soit le Premier Ministre ou Véran le responsable de cette incurie, c’est bien macron lui-même qui les a choisis. Un chef qui ne sait pas s’entourer, n’est pas un chef, mais un guignol. Cette mise en perspective de l’incompétence macronienne ravive la méfiance des Français face aux vaccins, ils sont les plus sceptiques quant à cette nécessité. Cela provient essentiellement d’un manque de confiance dans les institutions, manque de confiance qui est la conséquence des hésitations et des mensonges récurrents des gouvernants et des institutions associées aux prises de décision[1]. Mais tout cela est ruineux pour la santé des gens, et si on perd autant de temps, ça se traduit par des décès supplémentaires.
2 janvier 2021 Gilets jaunes à Paris
Les manifestations anti-Macron ont recommencé dès le 2 janvier. C’était un samedi, et donc c’était le jour des Gilets jaunes. Ce n’était peut-être pas une foule extraordinaire, mais les Gilets jaunes étaient là. Malgré toutes les dérives récentes qu’on a pu percevoir dans ce mouvement, c’est un grand mérite d’avoir pu réunir autant de monde. Cela prouve que la colère est toujours là, latente, et ne demande qu’à exploser. Le gouvernement pour l’instant est arrivé à amortir le choc en distribuant de l’argent-magique à tout le monde. C’est un palliatif, mais en même temps il ne peut guère faire autrement parce que tout le monde s’attend à une explosion du chômage dès que ces aides seront stoppées. L’inconséquent Bruno Le Maire, porte-voix du MEDEF, avait avancé que ces aides s’arrêteraient à la fin de mois de décembre, puis face à la deuxième vague, on en avait repoussé le terme à la fin janvier. Borne l’ineffable ministre du travail vient d’annoncer que ces aides se poursuivront après la fin du mois de janvier[2]. Quand ces aides s’achèveront-elles ? Personne ne le sait. Et que se passera-t-il quand le chômage explosera ? Evidemment si Macron veut éviter l’embrasement, il ne pourra pas mettre en place sa réforme du chômage, de façon symétrique on le voit mal revenir avec sa réforme des retraites pour saigner un peu plus les vieux. D’une manière ou d’une autre, nous voyons que Macron renonce peu à peu à toutes ses réformes. Même dans le domaine des privatisations. Il est impossible aujourd’hui, vu l’état du secteur de l’aviation civile, de privatiser ADP. Même les multinationales coulent ! Arnaud Lagardère vit sous la perfusion des prêts et des aides de l’Etat. Macron vient de lui octroyer un prêt de 460 millions d’euros. Ce prêt est crucial pour Lagardère qui est menacé de démantèlement. Mais Macron a besoin de lui. Lagardère c’est Le journal du dimanche, Paris Match, Europe 1, RFM et Virgin Radio. Dans la perspective de sa réélection Macron doit pouvoir compter sur lui comme il peut compter sur Bernard Arnault qui lui aussi est à la tête d’un empire médiatique. Il est un peu moins sûr des soutiens de Bolloré ou de Pinault qui ne l’aiment pas, mais qui le soutiendront cependant faute de mieux. On sait quel rôle ont joué les médias dans l’élection de Macron en 2017.
Mais il n’y a pas que les Gilets jaunes qui descendent dans la rue en ce début d’année, le 3 janvier 2021, c’était une nouvelle manifestation pour Cédric Chouviat mort assassiné durant une interpellation un peu trop musclée de la part de la police. Cette manifestation avait lieu comme un anniversaire de la mort de ce jeune homme, et ses parents, sa famille, ses amis, demandent non seulement la vérité sur cette affaire, mais ils entendent aussi protester contre les violences policières qui sont un sujet à part entière depuis l’élection malheureuse de Macron. Dans le contexte de la loi Sécurité Globale, tout cela est du plus mauvais effet. Si Macron pensait retrouver un peu de calme avec le début de la vaccination, il avait manifestement négligé la désorganisation qu’il a instaurée au cœur de l’Etat. Le délabrement du système de santé français était manifeste avec le faible nombre de lits de réanimation à disposition. Il l’est encore plus avec le début de la vaccination. Bien qu’ils ne manifestent pas les personnels soignants qui sont harassés par la deuxième vague du COVID-19, sont furieux et cette fureur se manifestera tôt ou tard dans la rue. L’hiver va être difficile.
Paris le 3 janvier 2021,
marche pour Cédric Chouviat
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