samedi 27 février 2021

L’islamo-gauchisme existe-t-il ?

 

Depuis quelques jours la sphère médiatique s’est enflammée à la suite des propos de la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal avançant qu’elle allait demander une enquête au CNRS pour évaluer la portée de l’islamo-gauchisme au cœur des universités. Cette prise de position a soulevé un tollé. D’abord parce que cette ministresse ne s’est pas fait remarquer avant cette affaire par des compétences particulières dans la gestion de son domaine, mais ensuite parce qu’elle s’y est prise d’une mauvaise manière pour discuter d’un problème pourtant important[1]. La question de l’islamo-gauchisme ne se poserait pas si, quelles que soient les idées des uns et des autres, quelques énergumènes relativement peu nombreux, mais soutenus par des universitaires, ne prétendaient pas régenter l’université comme le CNRS et imposer une forme nouvelle d’académisme. On peut dire à ce sujet que les pétitionnaires réclamant la démission de Vidal pour avoir osé demander une enquête au CNRS se sont disqualifiés d’eux-mêmes en livrant leur propre identité comme soutien à l’islamo-gauchisme. En effet seuls les islamo-gauchistes récusent aujourd’hui ce terme[2]. On trouve parmi les premiers signataires Éric Fassin, islamo-gauchiste de longue date, qui a obtenu une HDR – Habilitation à Diriger les Recherches – par exemple sans même avoir soutenu de thèse ! Ce qui permet à cette engeance de se reproduire plus facilement encore. Parmi les disciplines les plus gangrénée par l’islamo-gauchisme il y la sociologie, l’anthropologie ou encore les sciences politiques. Ce sont des sciences dites « molles » où le plus souvent il est facile de faire passer un discours politique pour le résultat d’un travail de recherche sérieux. Dans un article particulièrement percutant, Philippe d’Iribarne, directeur de recherche au CNRS, dénonce cette hypocrisie qui laisse entendre que le statut de chercheur au CNRS ou d’universitaire vous donne un droit inaliénable à être considéré comme un « scientifique », et donc hors d’atteinte du gouvernement et du ministre de l’enseignement supérieur[3]. Samuel Hayat, chercheur en théorie politique au CNRS est un menteur ou alors un ignorant, il nous dit : « L'islamo-gauchisme n'est pas une réalité scientifique. Aucun chercheur ne travaille sur "l'islamo-gauchisme" ou n'a fait usage de ce terme. Le problème c'est que personne n'arrive vraiment à le définir, puisque c'est largement un épouvantail »[4]. Et bien c’est totalement erroné. D’abord il y a le fait que Pierre-André Taguieff, directeur de recherches au CNRS, a été un des premiers à définir ce terme d’une manière extrêmement précise il y a près de vingt ans[5] comme l’alliance improbable de la bigoterie mahométane et de l’extrême gauche en quête d’un prolétariat imaginaire à défendre. Il publiera le 17 mars prochain un ouvrage sur ce thème : Liaisons dangereuses : islamo-nazisme, islamo-gauchisme aux éditions Hermann. Mais quand bien même on critiquerait cette terminologie pour désigner une dérive intolérante, il est mensonger de dire que ce terme n’est pas défini. Le malheureux Hayat fait comme s’il était plus scientifique de parler de « décolonialisme » ou de « l’indigénisme » parce que quelques individus à l’Université ou au CNRS ont écrit quelques bricoles sur ce thème pour tenter de se faire remarquer. On ne peut pas y couper, accolé le terme de scientifique à une élucubration n’est qu’un argument politique pour faire avancer les idées plus ou moins foireuses de l’extrême-gauche. Également, en 2019 Christophe Bourseiller avait publié un article assez complet sur ce thème dans La revue des deux mondes[6]. Certes Bourseiller n’est pas un universitaire, tant mieux pour lui, mais son article est clair et documenté, avec références à l’appui. 

 

Cette bataille sur l’existence ou non d’un terme est compliquée, mais pourtant très intéressante à décrypter, d’autant qu’on l’attribue à tort à l’extrême-droite qui par la suite s’en est servi pour son business politique. Evidemment le gouvernement joue sur cette ambiguïté, un coup il défend le multiculturalisme, un autre coup il le combat. Macron champion d’un en même temps schizophrène, est devenu comme le dit amèrement le journal Le monde qui l’a beaucoup soutenu et qui aujourd’hui est un peu plus réservé, un candidat attrape-tout en soutenant en sous-main les propos de Vidal et en les condamnant par devant, le but étant de draguer le maximum de voix à droite et à gauche[7].

Il y a plusieurs strates. D’abord évidemment, l’émergence de l’islamo-gauchisme intolérant à l’université, prétendant interdire la représentation d’une pièce de Sophocle ou faire taire tel enseignant qui ne plait pas, voire en demandant sa suspension pure et simple[8], s’apparente à une forme de terrorisme intellectuel et rejoint tout à fait le négationnisme des « décoloniaux » qui sont un peu les mêmes. Gilles Kepel avance que cet islamo-gauchisme est la nouvelle forme du djihadisme[9]. On s’attaque à la formation de la pensée, ou alors on traine devant les tribunaux tout ce qui ne plait pas avec pour but de faire taire. Même s’ils perdent le plus souvent, ils instaurent une atmosphère délétère qui entraîne la fin d’une parole libre et donc du débat au sein d’institutions qui sont devenues des enjeux de pouvoir. Evidemment dans les sciences dites « molles » il est impossible de viser à une neutralité politique des chercheurs et des universitaires. Mais on peut réclamer un minimum de rigueur factuelle. Les Français dans leur ensemble semblent bien plus instruits que les universitaires et les chercheurs qui nient l’existence même de l’islamo-gauchisme. Ils identifient cette tendance aux partis de gauche ou d’extrême-gauche, NPA, FI et quelques autres qui font de l’islamophobie un objet de lutte prioritaire, un fonds de commerce électoral au rendement cependant bien médiocre au regard des résultats électoraux obtenus. Ils sont un peu plus de deux Français sur trois à dénoncer l’islamo-gauchisme, la même proportion qui déteste Macron, alors qu’ils ne sont que 30% à vouloir voter pour l’extrême-droite, il est impossible d’identifier l’utilisation de ce terme à l’extrême-droite. Cette lutte contre ce qui s’apparente à une forme de destruction de l’université telle qu’on la connue entre 1930 et 2000, s’appuie maintenant sur un Observatoire du décolonialisme qui a été fondé par des universitaires pour instaurer un contre-feu à cette offensive, ces universitaires n’ont du reste aucun rapport avec l’extrême-droite[10].

Même si Vidal ne semble pas très bien savoir ce qu’elle fait, son initiative est salutaire, en ce sens qu’elle met l’accent en même temps sur deux éléments importants. D’abord effectivement que l’islamo gauchisme existe bel et bien et développe des tendances totalitaires. De nombreuses personnalités, souvent des femmes d’origine musulmane d’ailleurs, dénoncent la complaisance des intellectuels occidentaux avec l’islamiste. On trouve ça par exemple chez des iraniennes, Chahdortt Djavann qui avait publie en 2003 chez Gallimard Bas les voiles ! C’était pour elle l’occasion de dénoncer des intellectuels dévoyés comme Michel Foucault ou Jean-Paul Sartre qui refusaient en 1979 de soutenir le combat des femmes iraniennes, préférant honteusement soutenir Khomeiny et la dictature des mollahs au nom d’un intérêt supérieur[11]. On pourrait dire que les débuts de l’islamo-gauchisme date de cette période. Dans des articles publiés dans Le monde et dans le Corriere della sera, Michel Foucault va poser clairement les bases de l’islamo-gauchisme. Pour lui qui était d’une manière virulente anti-soviétique, la révolution qui détruirait le capitalisme et la civilisation occidentale viendrait de l’Islam[12]. C’est la vieille thèse de la régénération du monde par les barbares. Il était accompagné dans cette « croisade » par Jean-Paul Sartre, André Glucksman, ou même encore Alain Finkielkraut qui reviendra assez vite sur cet engagement curieux. Ce qui est remarquable c’est que cette engeance qui s’est toujours trompé sur tout et même sur le reste[13], a un goût prononcé, au nom de la liberté, pour les régimes fascisants. Sartre et Foucault avaient soutenus aussi la dictature maoïste et ses errements en matière de révolution culturelle. Comme les tenants de la Cancel culture aujourd’hui, Foucault était fasciné par la possibilité de détruire les bases mêmes de la civilisation occidentale. Dans ce contexte, les femmes iraniennes pesaient bien peu. « C’est peut-être la première grande insurrection contre le système planétaire, la forme la plus moderne de révolte. Et la plus folle », écrit-il[14]. Quarante ans plus tard les gauchistes n’ont pas évolué d’un pouce sur cette question : si le prolétariat n’est plus révolutionnaire en Occident, on le trouvera ailleurs, en Chine, à Cuba, ou en terre islamiste s’il le faut, plutôt dans le Tiers-Monde où les travailleurs ne sont pas encore gagnés à la consommation. Mais par-dessus tout, il y a pour tous ces gens un goût prononcé pour la dictature et l’imposition de nouvelles normes présentées comme nouvelles, malgré les échecs répétés du socialisme autoritaire en Russie, dans les pays de l’Est, en Chine ou à Cuba. Il est fascinant de voir Michel Foucault célébrer l’Islam comme une idéologie porteuse de libertés nouvelles pour le monde. Mais on sait que ni Sartre ni Foucault n’étaient vraiment très sérieux. Au besoin, ils caviardaient leurs sources[15]. On pourrait dire que ce sont les échecs répétés des révolutions socialistes tout au long du vingtième siècle qui ont poussé les gauchistes dans les bras de cette religion mortifère, la désignant comme une sorte de sanctuaire de la pureté. En même temps il y a aussi une forme de paternalisme chez des gens qui se croient capables d’éduquer les révoltés contre l’Occident, voire de prendre la tête de ce mouvement, alors qu’en réalité ils ne sont que les supplétifs de cette régression. Rappelons aussi que le malheureux Noam Chomsky, meilleur linguiste qu’analyste politique, a lui aussi soutenu dans un premier temps la révolution des mollahs en Iran, avant de faire machine arrière. Il voyait comme Foucault les débuts du renversement de l’ordre capitaliste. 

En haut des femmes en France manifestent pour défendre le voile, en bas des femmes en Iran risquent la mort pour avoir enlevé le foulard 

Le terme d’islamo-gauchisme est donc clairement cet attelage curieux entre une religion totalitaire qui a la volonté de déborder sur le champ politique et le désir de révolution prolétarienne. C’est ce qu’explique d’une manière assez claire une autre iranienne, Abnousse Shalmani dans une intervention remarquée à la télévision, sur la chaîne LCI[16]. Cette jeune femme née à Théhéran est bien plus crédible quand elle parle de la calamité de l’Islam pour les femmes que n’importe quel Edwy Plenel, Raphael Liogier et autres François Burgat qui passent leur temps à copiner avec les Frères musulmans. Elle a écrit un ouvrage révolté sur son expérience[17]. Les islamo-gauchistes tentent de faire croire que de les dénoncer serait un acte raciste qui vous classerait à l’extrême-droite. Mais en vérité quand on y regarde de près c’est totalement faux, même si l’extrême droite en a repris la terminologie, les femmes d’origine maghrébine ou musulmane sont très nombreuses à dénoncer de manière précise cette collusion. Elles ont pour nom Fatiha Boudjahlat, Zineb El Rhazoui, Leila Slimani, Sonia Mabrouk, Jeannette Bougrab, Fawzia Zouari[18] et j’en oublie. Elles écrivent des livres, des articles très virulents contre l’Islam et contre l’islamo-gauchisme, elles n’ont évidemment aucun rapport ni de près ni de loin avec l’extrême-droite et demandent à l’Occident d’ouvrir enfin les yeux. Elles défendent leur liberté. Elles écrivent pour dénoncer le voile et le patriarcat de l’islam, il est donc évidemment très difficile de les taxer de racistes ou même d’anti-féministes. Elles sont en vérité les vraies féministes, elles ne perdent pas de temps avec les stupidités de l’écriture inclusive. Elles sont assez peu soutenues par la sphère médiatique, l’université et le système éditorial français. Cependant, les islamo-gauchistes les craignent et ne peuvent pas les attaquer comme ils attaqueraient ceux qui les dénoncent mais qui sont blancs et mâles, plus ou moins classés à droite. On l’a vu quand Romain Goupil, ancien trotskiste devenu, la vieillesse venant, macronien, a tenté de s’opposer à Fathia Boudjahlat qui a écrit Contre le voilement[19] il s’est tout simplement ridiculisé parce qu’évidemment ce médiocre germanopratin ne peut pas avoir la connaissance intime du problème que possède cette jeune femme[20]. Ce que ces jeunes femmes dénoncent, c’est le fait que des partis gauchistes ou des universitaires proches d’eux, en défendant le rigorisme islamiste en se cachant derrière le slogan c’est mon choix freinent l’émancipation des femmes musulmanes qui ont encore plus de problèmes que les autres femmes dans la marche vers l’égalité. Et donc les islamo-gauchistes sont les complices d’une forme renouvelée de patriarcat. On oublie aussi très souvent que ces femmes sont régulièrement menacées et insultées, sans que cela n’émeuve nos islamo-gauchistes qui préfèrent défiler contre l’islamophobie que de dénoncer les crimes qui se commettent au nom de l’Islam, couvrant ceux-ci de l’antienne bien faisandée selon laquelle l’islamisme ce n’est pas le vrai Islam. Experts en tout, mais ne connaissant rien, ils se présentent comme étant capables de discerner le bon grain de l’ivraie, avec la prétention de nous éduquer, alors qu’ils ne se posent pas de question sur les passerelles qui peuvent exister entre l’islam dit modéré et l’islamisme[21]. 

Julien Salingue qui est membre du NPA – donc gauchiste façon trotskiste[22] – est le prototype de l’islamo-gauchiste semi-instruit. Il était un soutien de Philippe Poutou, candidat aux élections présidentielles en 2017. Passons sur le fait qu’il ne semble pas savoir que Trotski était un ennemi farouche de l’Islam[23]. Mais le plus grave est qu’il a quasiment justifié les assassinats de Charlie sous la forme du Le massacre est ignoble, mais… Ce sinistre individu qui se prétend un spécialiste de la Palestine, s’il ne voulait pas se mélanger avec ceux qui manifestaient leur soutien à Charlie n’a aucune gêne à partager la tribune avec les hommes du Qatar, Tariq Ramadan, poursuivi pour des viols nombreux et variés[24], très proche des Frères musulmans, il est le petit fils du fondateur de cette mouvance, Hassan el-Banna, ou François Burgat l’homme qui donne des titres de docteur pour des thèses controversées aux protégés du Qatar, et proche lui aussi des Frères musulmans[25]. Ses rapports avec Tariq Ramadan ne sont pas isolés. Julien Salingue est de ceux qui pensent que le conflit israélo-palestinien est important et c’est probablement par ce biais qu’il est devenu un islamo-gauchiste de compétition. Idiot utile de l’islamisme militant peut-être pense-t-il comme le très faible Alain Badiou que les Palestiniens du Hamas ou de Hezbollah, sont le nouveau prolétariat – Badiou est aussi un défenseur du maoïsme et de ses succédanées comme par exemple le régime de Pol Pot au Cambodge[26]. Julien Salingue ressemble à une caricature des personnages qu’on trouve dans Soumission, le livre de Michel Houellebecq, en moins instruit cependant, reprenant les vieilles lunes d’une révolution tiersmondiste. Il se cache à lui-même les aspects régressifs de cette religion pour n’en plus voir que l’aspect d’une critique radicale du capitalisme. On a déjà vu ça avec Foucault il y a un peu plus de quarante ans. 

 

Mais les choses ne sont pas simples, si les islamo-gauchistes ont connu des avancées, leur position est bien plus fragile que ne le pense Isabelle Barberis[27] et le questionnement de Vidal les fragilise encore plus. Voilà donc les islamo-gauchistes obligés de faire le grand écart entre un soutien au néo-féminisme et à l’écriture inclusive, et la défense du voile ou du burkini. Ça se passe sous nos yeux, et cela engendre une déconsidération complète de tout ce qu’ils sont capables de dire. Mais cette salade est aussi la preuve que l’Université est sans boussole. Pauvre, mal encadrée, navigant au gré du vent, se vendant de ci de là au plus offrant, si les universitaires d’aujourd’hui sont si médiocres, c’est que les bons étudiants ont fui les facultés, laissant la place aux plus paresseux. Semi-analphabètes, les professeurs d’aujourd’hui sont les mauvais étudiants d’hier. Même si on peut dénoncer Pierre Bourdieu pour ses prises de positions souvent scabreuses, on ne saurait comparer ses travaux à ceux d’un Eric Fassin qu’on peut qualifier sans se tromper d’un degré d’importance nulle. Autrement dit la plupart de ces gens se cherchent une niche pour laisser croire qu’ils existent intellectuellement. Jouer du paradoxe de la défense de l’Islam contre le peuple, permet de se faire remarquer à peu de frais. Ce faisant ils ne se rendent même pas compte qu’ils ne sont que des jouets destinés à amuser le tapis pendant que les choses sérieuses se font. Cette comédie est un jeu de dupes. Les gauchistes se croient très malins, faisant semblant d’avoir découvert un nouveau prolétariat, ils pensent qu’ainsi ils vont disposer d’une masse de manœuvre qui leur permettra de faire avancer leurs billes. La FI et Mélenchon croient bêtement que c’est là qu’ils vont trouver les centaines de milliers de voix qui leur a manqué en 2017 pour arriver au second tour. Mais en vérité c’est toujours le groupe le plus fort et le mieux structuré qui l’emporte, et ce sont les musulmans qui progressent dans leur projet de transformer la société pour la rendre compatible avec leur religion. Ce sont eux qui gagnent, pas seulement parce qu’ils sont les plus nombreux, mais parce qu’ils avancent concrètement. Ils obtiennent des postes de conseillers municipaux, de maires, de l’argent pour leurs associations, pour leurs mosquées, des aménagements de la mixité à la piscine, des menus spéciaux à la cantine, ou encore même l’éradication de tout ce qui pourrait offenser leur religion dans les manuels scolaires. Des sociologues appuient même cette épuration des au nom de la nécessité de lutter contre une laïcité dévoyée[28]. Ils conseillent par exemple de ne pas associer l’Islam au terrorisme pour parler des attentats du 11 septembre 2001 dans les livres d’histoire ! Ce qui revient à la même dictature négationniste de la Cancel culture. On cache ce qui risquerait de choquer au détriment de la vérité. Un peu comme quand le sinistre Éric Fassin avançait de manière bien imprudente que le racisme anti-blanc n’existait pas. La preuve ? Il n’y a pas d’article d’universitaire sur cette réalité ! Syllogisme approuvé évidemment par Rokhaya Diallo ! 

 

Résumons pour finir les principaux points qui définissent l’islamo-gauchisme :

– il se positionne d’abord en soutien de la cause palestinienne, et par là verse assez souvent dans l’antisionisme qui est comme on le sait l’antisémitisme de gauche. Selon Pierre-André Taguieff, « Les convergences idéologiques et les alliances militantes entre islamistes et gauchistes dérivaient d’un commun antisionisme radical. » Ils seront donc naturellement les soutiens du mouvement BDS fondé par les Frères musulmans ;

­– il se définit comme le défenseur des musulmans opprimés, exploités et stigmatisés en Occident qui ne pourraient pas se défendre tous seuls, et comme si les musulmans étaient d’abord des prolétaires avant d’être des musulmans. Ils ont l’image des ouvriers de chez Renault travaillant à la chaîne ;

– il défend l’idée d’un monde ouvert et sans frontières, et donc la possibilité de ne pas s’assimiler au mode de vie occidental en conservant les marqueurs de la culture musulmane, notamment la possibilité de porter le voile et le burkini. Je passe sur le fait que le voilement n’est qu’une obligation très récente qui a été imposée aux femmes musulmanes. Les islamo-gauchistes considèrent non pas que le voilement est une discrimination envers les femmes, mais que son interdiction est la résurgence d’une forme de colonialisme sur notre propre territoire ;

– il verse évidemment dans la défense d’une immigration sans contrôle, et réclame que l’Etat prenne cette immigration en charge, supposant d’ailleurs comme tous les économistes libéraux que l’immigration est toujours bonne pour l’économie ;

– il défend le séparatisme racialisé et genré qui finalement sous couvert de laisser s’exprimer les minorités féminines et racisées, est le prolongement du séparatisme islamiste. Ils sont racistes au nom de l’antiracisme et antiféminisme au nom d’un néo-féminisme dégénéré.



[1] https://www.marianne.net/politique/gouvernement/islamo-gauchisme-betise-politicienne-et-aveuglement-universitaire

[2] https://universiteouverte.org/2021/02/19/demission_vidal/

[3] http://decolonialisme.fr/?p=2759

[4] https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/les-infos-de-7h30-islamo-gauchisme-a-l-universite-pas-une-realite-scientifique-dit-un-chercheur-7900002665

[5] https://www.liberation.fr/debats/2020/10/26/aux-sources-de-l-islamo-gauchisme_1803530/

[6] https://www.revuedesdeuxmondes.fr/article-revue/breve-histoire-de-lislamo-gauchisme/

[7] https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/26/islamo-gauchisme-emmanuel-macron-passe-du-en-meme-temps-a-l-attrape-tout_6071257_3232.html

[8] https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/aix-en-provence/aix-provence-professeure-facultee-droit-accusee-propos-islamophobes-antisemites-1904280.html

[9] https://www.lefigaro.fr/vox/monde/gilles-kepel-nous-sommes-entres-dans-une-nouvelle-phase-du-djihadisme-20210224

[10] http://decolonialisme.fr/

[11] Julien Cavagnis. « Michel Foucault et le soulèvement iranien de 1978 : retour sur la notion de « spiritualité politique » », Cahiers philosophiques, vol. 130, no. 3, 2012, pp. 51-71

[12] Janet Afary and Kevin B. Anderson, Foucault and the Iranian Revolution. Gender and the Seductions of Islamism, University of Chicago Press, 2005.

[13] C’est à tel point qu’on peut légitimement se demander quelle valeur possèdent leurs écrits dans des domaines moins polémiques. Ce n’est pas un hasard si Debord et les situationnistes les dénonçaient véhémentement.

[14] Corriere della sera du 26/11/1978, repris dans Dits Et Ecrits 1954-1988 Tome 2 : 1970-1975, Gallimard, 1994

[15] Pour Foucault, on s’est aperçu que Les mots et les choses, Gallimard, 1966, contenait mêmes des fausses citations et des erreurs grossières, débusqués par les spécialistes des domaines qu’il abordait sans vraiment les connaitre.

[16] https://www.youtube.com/watch?v=Ou9PZ5en5-A&fbclid=IwAR1Z8sLm9mg-drIUlqchNoJUNaFSvYRZKdTkeeUka0GegfA75vfRp9NmNNM

[17] Khomeiny, Sade et moi, Grasset, 2014.

[18] Cette tunisienne se définit elle-même comme islamophobe. https://www.jeuneafrique.com/mag/857454/politique/tribune-vous-avez-dit-islamophobe/

[19] Edition du Cerf, 2018.

[20] https://www.youtube.com/watch?v=Dl4e72vtab0

[21] https://www.lorientlejour.com/article/1237601/en-france-les-limites-de-la-guerre-republicaine-contre-lislam-radical.html

[22] Notez que les trotskistes ne restent pas très longtemps trotskistes, ils font au NPA comme jadis à la Ligue un passage le temps d’apprendre les rudiments de l’action politique, puis on les retrouve quelques temps après dans le camp étatsunien ou au Parti socialiste, comme Lionel Jospin et Henri Weber, ou chez Macron comme Romain Goupil.

[23] Voir par exemple, Perspectives et tâches en Orient, Discours pour le 3° anniversaire de l’Université Communiste des peuples d’Orient, 21 avril 1924

[24] https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/22/tariq-ramadan-mis-en-examen-pour-viols-sur-une-cinquieme-femme_6057021_3224.html

[25] http://mlouizi.unblog.fr/2017/12/31/les-jalons-de-francois-burgat-sur-la-route-des-freres/

[26] « Kampuchea vaincra ! », Le monde, 17 janvier 1979.

[27] Dans une série de tweets du 22 février 2021 elle évoque la fulgurance de la conquête de l’université par la mouvance islamo-gauchiste, racisée et décoloniale. https://twitter.com/IsaBarberis/status/1363803108510416897

[28] Lire par exemple Fatima moins bien notée que Marianne des sociologues Béatrice Mabllon-Bonfils et François Durpaire, publié en 2016 aux éditions de l’Aube.

mardi 23 février 2021

La souveraineté nationale sans candidat aux prochaines présidentielles

 

J’ai dit il y a quelques jours que la question de l’Union européenne et de l’euro devrait être au cœur des présidentielles de 2022[1]. Mais aucun candidat de droite ou de gauche ne semble prêt à relever le défi de la souveraineté. Beaucoup, Montebourg, Mélenchon, Marine Le Pen ou encore Nicolas Dupont-Aignan, en parlent, mais ils ne donnent aucune solution concrète pour y parvenir. Parler de souveraineté dans le cadre européen comme commence à le faire Macron est au mieux une blague, au pire un foutage de gueule. Mais les sondages montrent pourtant que les Français en ont assez de la mondialisation et de l’Union européenne. Voici ci-dessous les résultats d’un sondage commandé par le journal Le monde à Ipsos/Sopra Steria en septembre 2020. La mondialisation est vécue comme quelque chose de mauvais et de destructeur, mais que l’Union européenne participe de cette mondialisation. On voit donc que l’idée de souveraineté est adossée aussi à une critique radicale de l’Union européenne. J’ai souvent répété que le Frexit pouvait être majoritaire après une campagne référendaire bien menée. C’est la conclusion à laquelle arrive aussi Fabien Buzzanca[2]. Mais peu importe si cette idée est ou non majoritaire dans le pays, Florian Philippot évaluait les Frexiters l’an dernier à environ 40% de l’électorat. Peu importe l’exactitude de ce chiffre, le fait est que cette idée existe, qu’elle est massive et qu’elle n’a pas de représentant rassembleur.  

L’extrême-droite dans son inconstance native, et sans doute dans la crainte de devoir exercer un jour le pouvoir, a abandonné l’idée d’une dissolution de l’Union européenne et de la monnaie unique[3]. Montebourg et Mélenchon éloignent d’eux l’idée. Ce sont là les politiciens ayant une forte visibilité et une place dans les médias. Il existe pourtant toute une galaxie de petites formations qui continuent de prôner la sortie de l’Union européenne et l’abandon de la monnaie unique, considérant que sur le moyen et long terme ce sera un avantage pour la France, et même la seule solution pour continuer à exister en dehors de l’hégémonie allemande. Donnons une liste rapide sans toutefois en faire la critique de leurs insuffisance politique, il est trop facile et commode de s’abriter derrière ce genre d’attitude pour ne rien faire :

– l’UPR, le petit parti le plus connu et le plus ancien critique de l’Union européenne, mais qui ne progresse pas sans doute pour partie à cause de la personnalité controversée de son leader François Asselineau ;

– le PARDEM de Jacques Nikonoff, lui aussi formé à l’analyse économique et clairement pour le Frexit, mais qui vient de la gauche. Bien que l’UPR ait plus avancé me semble t il sur les conditions concrètes de la sortie de l’Union européenne, leurs positions sont assez proches ;

Génération Frexit autour de Charles-Henri Gallois, un ancien de l’UPR qui vient de publier Les illusions économiques de l’Union européenne aux éditions Fauves. Parmi ses idées, il travaille sur deux points : à démonter le slogan l’Europe c’est la paix et à vouloir rassembler les souverainistes de tous bords parce qu’au fond on ne peut pas faire de politique vraiment tant qu’on est dans l’Europe ;

République souveraine qui se veut un mouvement et non un parti et qui a clôturé son congrès fondateur en décembre dernier. Il rassemble des souverainistes comme Georges Kuzmanovic qui vient de la France Insoumise ou comme David Cayla, économiste qui a publié plusieurs ouvrages avec Coralie Delaume.

Les patriotes, petit parti fondé par Florian Philippot suite à son éviction du Front National. La plupart des cadres de ce parti viennent du Front National ce qui fait qu’il est souvent classé à l’extrême-droite, mais ce parti est plutôt populiste et a soutenu le mouvement des Gilets jaunes. Philippot avait d’ailleurs donné une touche très sociale et populaire au mouvement de Marine Le Pen, ce qui avait permis à celui-ci une forme de dédiabolisation et donc d’obtenir d’excellents résultats électoraux. 

 

En vérité que ces petits groupements proviennent de la droite ou de la gauche, ils ont plus de choses en commun que d’objet de discorde, le principal des divergences théoriques venant des solutions à mettre en œuvre pour réaliser cette sortie. Beaucoup se sont posés la question de savoir si on pouvait construire un parti souverainiste en rassemblant tout le monde, un peu comme l’avait fait le CNR en écrivant un programme de redressement de la France qui pouvait être accepté par une large partie de la population. Ce programme bien connu de tous ceux qui critiquent les dérives libérales de notre monde contemporain, avait contre lui ce qu’il est convenu d’appeler le grand capital et qui refusait obstinément les avancées sociales, comme la création de la Sécurité sociale ou la mise en place d’une caisse de retraite pour tout le monde, avançant que cela ruinerait l’économie. Mais il avait derrière lui les gros bataillons des syndicats et des partis de gauche qui étaient très puissants à la sortie de la guerre. Le programme Les jours heureux était très souverainiste, nationaliste si on veut et s’opposait franchement au multilatéralisme et à une gouvernance supranationale. Du reste dans le terme CNR – Conseil Nationale de la Résistance - il y avait très bien le mot National, une partie de la gauche semble l’avoir oublié[4]. A cette époque la gauche n’hésitait pas à terminer ses discours par Vive la France ! 

 

Aujourd’hui cette idée de rallier tous les souverainistes sous une même casquette pose la question du nombre. Il faut le reconnaitre, ces petites organisations sont peu populaires et ne rassemblent guère, alors que nous avons vu que massivement les Gilets jaunes se réclamaient d’une sortie de l’Union européenne et de l’euro. Les Gilets jaunes avaient avancé deux idées fortes en matière d’institution, la sortie de l’Union européenne et de l’euro et la RIC. Il semble évident que si un vrai parti anti-européen arrivait à émerger, il serait rapidement puissant et déterminant dans le jeu politique. Et cela est d’autant plus vrai que nous trouvons encore des souverainistes véritables aussi bien au RN qu’au PCF, mais ils restent à l’intérieur de ces partis par habitude, ou parce qu’ils pensent pouvoir les changer. Pour moi il y a deux raisons principales qui font que le souverainisme n’arrive pas à s’incarner dans une formation politique traditionnelle qui puisse se présenter au vote des électeurs avec des chances de l’emporter :

– la première raison est l’ostracisme des médias dominants face à l’idée même de souveraineté nationale. Pendant longtemps ils ont mis en avant que souveraineté et populisme, c’était là la marque de l’extrême-droite, nous venons de voir qu’il n’en est rien. Cet ostracisme tend à les faire passer pour des illuminés ou de dangereux opportunistes quand ils ne sont pas accusés d’être à la solde de Moscou ou de Washington. Une très grande partie de la gauche et des gauchistes appuie tout à fait dans ce sens ;

– la seconde raison est que les souverainistes venant d’horizons divers et variés, n’arrivent pas à dépasser le stade de la méfiance vis-à-vis de ceux qu’ils voient d’abord comme des concurrents et donc qu’ils espèrent voir disparaitre pour ramasser la mise.

Il est illusoire que dans les conditions présentes nous puissions arriver à une réunion de ces différents courants. Seul un mouvement global en dehors des partis normalisés arrivera à créer cette synthèse, c’est selon mois d’ailleurs une des leçons des Gilets jaunes. L’unité se fera par le bas et non par des accords d’Etats-majors de petites boutiques obscures.

Comme on le comprend il est anormal qu’un tel mouvement aussi profond ne puisse être représenté nulle part, ni au parlement, ni avec une candidature sérieuse aux futures élections présidentielles. C’est bien là la faute impardonnable de cette démocratie représentative qui est de plus en plus en décalage avec les aspirations des citoyens. Et c’est cela qui nous permet d’anticiper – sauf accident bien entendu – un taux énorme d’abstention aux scrutins de 2022.



[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/01/leurope-et-leuro-dans-les.html

[2] https://fr.sputniknews.com/interviews/202010131044569103-le-frexit-pourrait-lemporter-60-des-francais-desormais-favorables-au-protectionnisme/

[3] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/02/a-lextreme-droite-la-debandade-face.html

[4] https://cache.media.eduscol.education.fr/file/droits_homme/19/8/Programme_du_Conseil_national_de_la_Resistance_319198.pdf

vendredi 19 février 2021

La possible candidature de Montebourg est morte et enterrée

  

Montebourg à Lannion avec les ouvriers de Nokia 

Montebourg parie depuis longtemps sur le fait que la mondialisation n’a pas d’avenir et que toutes les raisons convergent pour revenir au cadre national comme définition de l’action politique. Et donc il a fait irruption sur la scène électorale sur le thème du souverainisme. Comme je l’ai dit dans un billet récent, c’est sur cette question que l’élection présidentielle va se jouer[1]. Même Macron s’en est rendu compte qui fait semblant d’être lui aussi pour la souveraineté de la France. Mais cet aventurier parle pour ne rien dire, puisqu’il a signé le traité d’Aix-la-Chapelle le 22 janvier 2019 qui est un abandon de pans entiers de cette même souveraineté au profit de l’Allemagne sous le couvert de l’Union européenne[2]. Ce traité maudit s’il est poussé jusqu’au bout de sa logique sera une forme de rétrocession de l’Alsace et de la Lorraine à l’Allemagne sous couvert de développer une Europe des Régions au détriment d’une Europe des Nations, avec même la possibilité à terme de faire passer l’armée française sous commandement allemand. Evidemment la crise sanitaire a mis en lumière la dépendance de la France pour les masques ou les vaccins du marché international. Sanofi a été incapable de trouver un vaccin, malgré les millions que l’Etat lui a fourni, l’Institut Pasteur de même. Dans tous les domaines de l’industrie la France est dépassée. Dans les conditions présentes, on ne peut même plus avancer que les recettes du tourisme – place que Bruxelles a assignée à la France dans la division du travail à l’échelle européenne – compensent plus ou moins le déficit de la balance commerciale. Il est devenu clair que la dépendance de la France par rapport aux marchés internationaux est perçue comme un problème de première importance par les Français eux-mêmes. 

Sondage Yougov 28 janvier 2021 

La crise sanitaire a révélé l’incompétence du gouvernement et de Macron. Un sondage très récent nous montre qu’à peine un petit tiers de l’électorat croit que Macron sera réélu, tandis qu’au contraire la moitié considère qu’il ne le sera pas. Cependant quand dans me même sondage on demande si les candidats potentiels, Mélenchon, Marine Le Pen ou Arnaud Montebourg feraient mieux, ils ne le pensent pas. Autrement dit Macron a un avantage certain sur ses concurrents potentiels parce qu’il est là, déjà en place, présent du matin jusqu’au soir, et qu’il a donné des gages au bloc bourgeois qui s’accommode très bien de ses fantaisies[3]. Les concurrents de Macron semblent trop opportunistes et trop politiciens pour susciter l’envie. Comme je l’ai dit, il semble que sans choc important, on s’achemine vers une abstention record. C’est ce qui explique d’ailleurs qu’un sondage Harris – bien que ce soit la boutique la moins fiable en matière de sondages politiques – donne Marine Le Pen à 48% et Macron à 52% au second tour[4]. Ce sondage avance qu’une majorité d’électeurs de gauche ne se précipiterait pas pour sauver Macron. Au contraire une partie de ceux-ci voterait même pour MLP, ne serait-ce que pour punir le locataire actuel de l’Elysée de toutes ses avanies, et puis aussi il faut bien le dire pour tenter de limiter l’immigration et l’expansion islamiste. Pour être vraiment populaire Marine Le Pen devrait avoir un programme social et économique plus orienté vers la réduction des inégalités, mais on sait qu’elle n’est pas prête à cela[5], ce qui d’ailleurs n’irait pas du tout avec son désir elle aussi de rester dans l’Union européenne et dans l’euro. Elle n’a pas tiré manifestement les leçons du Brexit. 

Montebourg se trouve à la croisée des chemins, et si l’annonce de sa candidature possible a suscité dans un premier temps de l’intérêt, cet intérêt semble s’être rapidement refroidi. Il a mis l’accent sur la dépendance accrue de la France pour sa survie, pour son économie, vis-à-vis du reste du monde, que ce soit la Chine, ou l’Allemagne. Cette dépendance matérielle induit forcément à terme une limitation de la politique extérieure du pays. On le voit avec les pays comme la Russie qui subissent des sanctions économiques, ou qui simplement sont victimes d’un effondrement du cours des matières premières. Même s’ils résistent, ils se trouvent dans la tourmente, on a vu le Venezuela être pratiquement emporté par une tentative de coup d’Etat parce que l’effondrement du cours du pétrole a engendré une pénurie de biens de consommation courante que le pays importait de l’étranger. Ce pays n’a dû sa survie qu’à l’incompétence notoire de Trump dans la conduite du coup d’Etat qui avait choisi le médiocre aventurier Gaido pour le représenter. De même lorsque Montebourg nous dit que la souveraineté de la France n’est pas une question de clivage gauche-droite, on ne peut que le suivre. Dans une interview donnée à L’Obs du 4 février 2021, il définit les priorités de la France pour 2022, il parle d’une réforme des institutions, d’une refondation du capitalisme pour faire diminuer les inégalités, d’investir pour orienter l’agriculture et l’industrie vers quelque chose d’acceptable pour l’environnement, mais aussi de lutter contre l’islamisme et de faire passer la France avant l’Europe. On peut dire que ce programme est dans l’air du temps et ne souscrit pas de critique fondamentale. Mais dans un second temps, Montebourg nous explique qu’il n’est pas un frexiter, ce sont les termes qu’il emploie – comme s’il s’agissait d’un gros mot – et donc qu’il ne veut pas sortir de l’euro, il veut rester dans l’Union européenne. Ce n’est pas le tout de dire qu’on ne veut pas sortir du cadre européiste, encore faut-il dire pourquoi, ce dont il s’avère incapable aujourd’hui. 

Source Insee 

Le tableau ci-dessus montre qu’en dehors de la Chine, le principal du commerce de la France est avec l’Union européenne, dans un système de concurrence effréné. Or nous ne pouvons guère rétablir notre balance commerciale avec ces pays sans jouer aussi sur notre monnaie qui est un élément décisif de la souveraineté nationale. Montebourg ne veut pas sortir de l’euro, mais il n’explique pas pourquoi. Ceci appelle deux remarques, la première c’est que des pays comme la Suède ou le Danemark ont une croissance économique plus forte que celle de l’Allemagne alors qu’ils n’utilisent pas la monnaie unique, ou on pourrait dire parce qu’ils n’utilisent pas la monnaie unique. Regardons le graphique ci-dessous, les deux pays qui caracolent en tête pour le PIB par habitant sont la Suisse et la Suède deux pays qui n’utilisent pas l’euro. Mais par contre on sait que ces deux pays ont joué de la parité de leur taux de change pour protéger leur commerce extérieur et leur croissance. Nier l’usage positif qu’on peut faire de la monnaie nationale n’a aucune réalité économique, c’est s’en tenir au dogme de l’économie orthodoxe selon lequel la monnaie et neutre ou du moins doit être neutre. C’est penser évidemment que le libre échange est un facteur de croissance, alors que nous voyons que depuis 1975 le taux de croissance s’effondre au fur et à mesure que le marché mondial s’intègre. Ne pas vouloir sortir de l’euro et de l’Union européenne équivaut très exactement à s’insérer dans le moule de la logique libérale et de la mondialisation. Quand nous sommes dans un système de changes fixes comme c’est le cas dans la zone euro, cela veut dire que la concurrence ne peut plus se faire que par des gains de productivité. Ceux-ci s’obtiennent, soit par une modification de la fonction de production vers plus de capital et moins de travail, soit par une déflation salariale, c’est-à-dire d’une baisse du coût du travail soit en compressant le salaire, soit en baissant les « charges sociales ». C’est d’ailleurs parce que les travailleurs de l’Union européenne sont en concurrence entre eux, qu’on parle de « charges sociales » qui alourdissent le coût du travail et non plus de « cotisations sociales ». mais Montebourg qui jadis faisait son miel – c’est le cas de le dire – des travaux de Jacques Sapir sur la mondialisation semble maintenant avoir oublié ses enseignements. La position de Montebourg sur l’Union européenne tendrait à dire que le fait que le Royaume Uni en soit sorti est une calamité et que ce pays ne s’en relèvera jamais. Mais on fera remarquer que le Royaume Uni, contrairement à la France a réussi à produire un vaccin contre le COVID-19, et que les prévisions alarmistes concernant les conséquences d’un Brexit n’ont guère lieu d’être suivies. 

Ifrap 

Montebourg en vieux cheval de retour socialiste rejoint d’une manière détournée la vulgate libérale d’une forme de souveraineté dans l’Union européenne et la monnaie unique. Le voilà donc sur le terrain de Macron qui fut son calamiteux successeur à la tête du ministère de l’économie. Les sondages publiés dans L’Obs du 4 février montrent que si la possible candidature de Montebourg a suscité de l’intérêt, elle ne soulève pas l’enthousiasme. A mon sens cela provient de l’incohérence de ses positions : on ne peut pas être pour la souveraineté de la nation et en même temps pour l’Union européenne et la monnaie unique, c’est du Macron. Mais ce dernier peut dire à peu près n’importe quoi parce qu’il est dans la place et qu’il a le soutient de l’oligarchie et de ses journaux. Si la percée de Montebourg ne se réalise pas, il ne devra s’en prendre qu’à lui-même. L’époque n’est pas compatible avec les louvoiements de ce type. Certains me disent que Montebourg a cette position ambiguë pour ratisser large, c’est une erreur stratégique fondamentale car si les idées souverainistes sont comme le dit Montebourg lui-même majoritaire dans le pays, il ne sert à rien de laisser croire que ces idées peuvent se défendre en dehors du cadre national et d’une monnaie nationale. C’est une manière de berner l’électeur. Quant à moi, je ne fais une religion du vote, si aucun candidat ne convient je resterai à la maison à nourrir le parti de l’abstention, sachant d’expérience que la politique ne se fait pas forcément par la voie des urnes, c’est ce que nous avons vu avec le mouvement des Gilets jaunes par exemple. Il faut que les gens cessent de croire en l’homme providentiel et prennent un peu plus l’habitude de travailler directement à la transformation du vieux monde dans un sens positif. 


[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/01/leurope-et-leuro-dans-les.html

[2] https://www.vie-publique.fr/en-bref/20095-la-france-et-lallemagne-signent-le-traite-daix-la-chapelle

[3] https://www.linternaute.com/actualite/politique/2534320-sondage-presidentielles-2022-aucun-rival-ne-ferait-un-meilleur-president-qu-emmanuel-macron/

[4] https://www.nouvelobs.com/election-presidentielle-2022/20210127.OBS39456/un-sondage-donne-macron-et-le-pen-au-coude-a-coude-au-second-tour-en-2022.html

[5] https://www.revolutionpermanente.fr/Ce-lundi-Marine-le-Pen-se-reaffirme-contre-la-hausse-du-SMIC-une-des-principales-revendications-des

lundi 15 février 2021

Inceste, pédophilie, viol, les sales affaires de la bourgeoisie en 2021

Des révélations, en veux-tu, en voilà. Aucun secteur ne semble devoir être épargné. On se demande quand cela va s’arrêter. Le mouvement a été lancé il y a un peu plus d’un an maintenant avec l’ouvrage de Vanessa Springora[1]. Mais sans doute est il un peu plus ancien avec le mouvement #Mee Too qui dénonçait les prédations sexuelles dans le milieu du cinéma. Une partie de cette profession a été décimée, a commencé par le puissant Harvey Weinstein qui croupit en prison. Roman Polanski n’a dû qu’a des appuis puissants en France pour éviter l’opprobre et le déclassement et obtenir que son film sur Dreyfus, J’accuse. Le titre lui-même est un lapsus puisque Polanski a été accusé et jugé coupable de viol et de pédophilie pour avoir abusé d’une jeune fille après l’avoir droguée. Mais la volonté de dénoncer et de se venger s’est étendue à d’autres segments de la vie intellectuelle et sociale, comme l’a montré l’affaire Duhamel. Ces dernières semaines ont été très riches de ce point de vue. D’abord c’est l’acteur Richard Berry[2], accusé par sa propre fille d’attouchements sexuels, et avec lui son ancienne compagne Catherine Hiegel. Evidemment l’acteur nie, mais ils commencent tous par nier, sauf Olivier Duhamel qui n’a rien dit sur ses propres turpitudes parce que tout le monde était au courant. Harvey Weinstein lui aussi avait commencé par nier, puis peu à peu il est revenu sur ses affirmations parce qu’aux Etats-Unis les juges ne rigolent pas avec les mensonges sous serment. Voilà ensuite le médiocre Dominique Boutonnat, fils de famille dont le père a fait fortune en exploitant les richesses de l’Afrique. Il est aussi le frère de Laurent Boutonnat qui est aussi un cinéaste à temps partiel, et qui est surtout connu pour son travail avec Mylène Farmer. Médiocre producteur, il a fait entre autres le malheureux Intouchables. Il a été accusé de viol par son filleul[3]. Cet ami de Macron – si encore on peut dire que Macron a des amis – avait été nommé par lui à la tête du CNC en récompense des efforts de financement qu’il avait fait pour sa campagne en 2017. La nomination de Boutonnat ne s’était pas passé en douceur, d’abord parce que ce dernier tentait d’imposer une vision fondée sur la rentabilité, ce qui n’a jamais été la logique du CNC, mais ensuite parce qu’étant lui-même producteur, on craignait à juste titre le conflit d’intérêt[4]. D’après ce qu’on sait la lourdeur et la précision des accusations laisse entendre que les jours de Boutonnat à la tête du CNC sont comptés. Notez que ce Dominique Boutonnat avait aussi fait Sciences Po où Olivier Duhamel avait ses aises. A croire que cette sinistre boutique ne fait pas que former des imbéciles, mais qu’elle fabrique aussi des pervers dans la mesure où elle leur enseigne que quand on a le pouvoir, c’est pour s’en servir de toutes les manières possibles et imaginables. 

 

Comme nous le laissions entendre au début de l’affaire Duhamel, Frédéric Mion a été contraint de démissionner de la présidence de Sciences Po[5]. Il s’était accroché pourtant, mais ses mensonges répétés, la honte que les étudiants éprouvent maintenant à suivre un cursus dans cette école discréditée ont eu raison de ses déterminations. Ce militant de l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, est aussi Maître des requêtes au Conseil d’Etat. Or Sciences Po c’est le gros fournisseur de main d’œuvre pour cette insitution très controversée tout de même qui est sensée dire le droit. C’est donc par ricochet le Conseil d’Etat qui est touché. Mion est en outre un ami très proche d’Edouard Philippe. Comme le monde est petit ! L’oligarchie c’est ça, cette sorte d’endogamie où se mélangent des très très riches, des semi-intellectuels et des hauts-fonctionnaires opportunistes qui vivent dans une sorte de village, dans les mêmes lieux, fréquentent les mêmes restaurants, qui passent leurs vacances ensemble, qui ne se lâchent pas d’une semelle, ne serait-ce que pour se surveiller ! Ils sont totalement déconnectés des réalités de la vie quotidienne, et c’est pour ça qu’on les trouve très désemparés dès qu’une crise sociale, politique ou sanitaire pointe à l’horizon. Mais si Frédéric Mion par la force des choses va perdre de son pouvoir et de sa superbe, il sera sans doute recasé très facilement au Conseil d’Etat dans un placard doré où il touchera un gras salaire à ne strictement rien faire, comme Michel Delpuech par exemple qui avait été débarqué de la préfecture de police de Paris suite aux manifestations des Gilets jaunes qu’il n’avait pas assez sauvagement réprimées[6]. 

Gérard Louvin et son mari son accusé de violences sexuelles 

Soyons justes, le secteur privé est lui aussi touché gravement. Voilà Gérard Louvin et son petit mari Daniel Moyne qui traficotent depuis des lustres à la télévision et dans le show-biz sont également sur la sellette. Une première plainte avait été déposée par le neveu de Gérard Louvin. Ce dernier, comptant sur la logique parole contre parole, avait dit que c’était là des balivernes, mais depuis quatre autres plaintes viennent d’être déposés contre ces deux individus, ce petit couple va avoir du mal à maintenir ses dénégations. Pour faire la mesure, on a rajouté des « révélations » sur le père d’Audrey Pulvar, Marc Pulvar, syndicaliste martiniquais, décédé en 2008. Celui-ci est accusé d’actes de pédophilie sur des très jeunes filles[7]. Le point commun entre tous ces abus, c’est qu’ils émanent d’hommes de pouvoir. Ce qui laisse entendre que c’est pour ça d’abord qu’ils sont là : ils font de la politique non pas par conviction particulière, mais pour abuser de leur pouvoir, sur le plan financier ou sexuel. Pour le cinéma c’est pareil. François Truffaut avouait qu’il avait du cinéma justement pour obtenir les faveurs des stars qu’il faisait tourner, avant même que de vouloir faire des films. Il est vrai que son physique sans être repoussant était des plus quelconques. Seule sa position sociale lui donnait ce pouvoir. On est surpris d’ailleurs qu’un individu comme François Hollande qui était faiblement intelligent, assez peu séduisant, ait pu avoir un comportement de séducteur. 

 

Dans ces histoires il est fréquent d’invoquer la présomption d’innocence, ou la prescription, comme ces politiciens pris la main dans le sac mais qui font traîner les choses devant les tribunaux, allant jusqu’en cassation pour gagner du temps[8]. Mais cela se heurte à la common decency chère à George Orwell parce que les gens ordinaires sont le plus souvent privés de pouvoir, même si parfois le peu de pouvoir qu’ils ont s’exerce d’abord au niveau d’une tyrannie domestique qui peut aussi mener à l’inceste et à la pédophilie. Mais généralement ces gens ordinaires qui n’ont aucune prétention à la distinction adopte une morale simple et commune, on ne touche pas aux enfants, d’une manière ou d’une autre. Ils considèrent aussi que c’est un crime que de taper dans la caisse et détourner des fonds publics et de violer des femmes ou des jeunes filles. Et s’ils adoptent cette morale ordinaire, c’est évidemment parce qu’ils comprennent que dans tous les cas ce sont les abus de faiblesse. La mansuétude des juges étonne souvent. Patrick Balkany condamné à une lourde peine de prison ets toujours dehors et peu fanfaronner à son aise dans la ville dont il fut le maire et où il est toujours très influent. 

 

Les bannis de fait pour les affaires de moeurs ont cependant maintenant de grosses difficultés, même si curieusement à quelques exceptions près, ils ne risquent rien sur le plan judiciaire, la plupart des faits sont prescrits. Gabriel Matzneff qui naguère faisait le fanfaron chez Bernard Pivot pour y étaler son goût pour les très jeunes filles, ne peut plus publier dans des maisons d’édition « normales », ses livres ont été retiré de la vente. Il en est donc réduit à faire la manche et lancer un crowdfunding pour tenter de se réhabiliter vis-à-vis de Vanessa Springora, ce qui à mon avis lui sera bien difficile[9]. Son idée est de trouver 25 000 €, il faut ce qu’il faut, pour vendre son ouvrage quasiment à la demande, ouvrage qu’il auto-édite comme un vulgaire Marc-Edouard Nabe. Déjà qu’il n’était pas grand-chose sur le plan littéraire avant son bannissement, il est maintenant moins que rien. Ces révélations sulfureuses ont atteint aussi de plein fouet cette boutique honteuse de l’entre-soi oligarchique, Le siècle qui semble voué à fermer ses portes dans les prochains mois, voire les prochaines semaines[10]. Naguère prospère, cette assemblée de paons qui se croyaient nécessaires, est promise à la démolition, comme une statue de Colbert décapité par les tenants de la Cancel culture. Le siècle qui se croyait indispensable pour forme les gouvernements et les cabinets ministériels est aujourd’hui mise à l’index par ceux qui comptent vraiment ; toujours prête à se vendre à n’importe qui, est également sur la sellette, voué à la fermeture, il est probable que les puissants vont devoir apprendre à s’en passer. Alain Minc a déjà dit qu’il n’y allait plus[11] ! Si avant les places y étaient recherchées, c’est maintenant un peu honteux que de fréquenter ce lieu. 

Diner de têtes au Siècle 

On pourrait encore citer parmi les personnalités touchées par « les révélations » le médiocre mais rusé bricoleur Claude Lévêque qui vend du vent très cher en disant qu’il fait de l’art, et qui en plus enseigne. Le voilà rattrapé par de sordides affaires de viol[12] Cette longue liste des infamies de la bourgeoisie friquée mais qui prétend en plus donner le « la » en matière de goûts dans la culture, appelle cependant plusieurs remarques. D’abord il y a cette volonté de judiciariser sa vengeance pour lui donner de la légitimité et de la consistance, même dans les cas de prescription. Cette volonté nouvelle peut-être contestable parce qu’elle représente un abandon de la défense des plus faibles aux seules mains des tribunaux qui ne sont pas les mieux placés pour faire la morale puisqu’ils font partie aussi de cette caste, avec le même arrivisme et les mêmes préoccupations de carrière. C’est une forme de faiblesse en quelque sorte, ou le triomphe d’un certain individualisme quand l’Etat de droit est mis en avant. Le deuxième point est qu’il est probable que ces affaires qui vont déferler vont peser d’abord pour réformer le droit et donc d’en durcir les sanctions. Déjà on a vu que la question du consentement maintenant fixé à 13 ans faisait débat, et qu’on avait allongé les délais de prescription[13]. Mais il est probable que ces histoires de viols en série vont aussi peser sur Macron qui s’est trouvé justement dans ce cas là vis-à-vis de son professeur de théâtre qui a abusé de son autorité et qui l’a très certainement empêché d’avoir ensuite une adolescence normale et une lucidité suffisante pour exercer les tâches que la loi électorale lui a confiées, trimbalant dans le cours de son parcours politique un caractère dépressif et assez suicidaire. 

 

Contrairement à ce qu’on pense, ce ne sont pas ces affaires qui renforcent la méfiance vis-à-vis de l’oligarchie, c’est la méfiance vis-à-vis de l’oligarchie qui donne de l’importance à ces affaires. Elles sont une partie de l’agitation à l’échelle planétaire qui indique que nous sommes dans une sorte de révolution profonde dont les excès débiles de la Cancel culture ne sont qu’une indication[14]. C’est comme si le monde entier se cherchait une morale nouvelle, morale nécessaire il me semble à la refondation des rapports économiques et sociaux. Nous nous trouvons à un point de basculement où l’idée d’une morale individuelle parait insuffisante. Depuis une bonne centaine d’années, on avait pris l’habitude de dire que la morale était une chose individuelle. André Comte-Sponville, philosophe de plateau télévisé, avait écrit : « La morale n’est légitime qu’à la première personne. La morale ne vaut que pour soi ; pour le reste le droit et la miséricorde suffisent ». C’est la base de la philosophie libérale, le soubassement de l’idéologie capitaliste. C’est exactement cela qui est contesté aujourd’hui. Il va de soi qu’une morale qui ne renvoie qu’à soi-même n’a aucun sens, car c’est nier que l’homme est en même temps un être social. C’ets bien pour ça qu’au-delà du droit ce sont bien des règles informelles et les devoirs qui vont avec qui sont sensés, d’une manière ou d’une autre, générer une forme d’ordre social qui soit autre chose que la somme des parties. Les intellectuels aujourd’hui ont beaucoup de mal à se positionner dans ce débat parce qu’ils ont été élevés dans une vision individualiste de la morale, c’est-à-dire dans une méfiance de la notion même de morale. Ce qui les a conduites à une paresse intellectuelle en évacuant le sujet. Mais enfin, pour faire simple, disons que si la morale n’a pas de raison d’être imposée par une Eglise ou un Etat au-dessus des citoyens, on peut très bien imaginer qu’elle procède comme le pouvoir du peuple lui-même. C’est peut-être ce qui est en train de se passer aujourd’hui, en accompagnement de tous les mouvements de révolte qui parcourent le monde entier.



[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2020/11/le-cas-gabriel-matzneff-et-ce-quil.html

[2] https://www.linternaute.fr/cinema/biographie/1773308-richard-berry-que-sait-on-des-accusations-d-inceste-de-sa-fille-coline/

[3] https://www.nouvelobs.com/justice/20210210.OBS40003/dominique-boutonnat-president-du-cnc-en-garde-a-vue-dans-une-enquete-pour-tentative-de-viol.html

[4] https://www.lefigaro.fr/cinema/plus-de-70-cineastes-inquiets-de-voir-un-proche-de-macron-nomme-a-la-tete-du-cnc-20190712

[5] https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/10/affaire-olivier-duhamel-le-rapport-qui-a-pousse-frederic-mion-a-demissionner-de-sciences-po_6069487_3224.html

[8] https://www.franceinter.fr/politique/avant-francois-fillon-ces-hommes-politiques-condamnes-a-de-la-prison-lors-des-trente-dernieres-annees

[10] https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/10/affaire-olivier-duhamel-le-siecle-club-de-l-elite-et-temple-de-la-bienseance-aimerait-continuer-a-diner-en-paix_6069387_3224.html

[11] https://www.marianne.net/politique/affaire-duhamel-le-siecle-un-lieu-de-pouvoir-en-pleine-debacle

[12] https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/01/15/tout-le-monde-savait-claude-leveque-une-omerta-au-nom-de-l-art_6066318_3246.html

[13] https://www.lefigaro.fr/le-senat-fixe-le-consentement-sexuel-des-mineurs-a-13-ans-20210121

[14] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/02/revolution-culturelle-en-occident.html

L’Union européenne, nouvelle forme d’un proto-État fasciste

  Manifestation de soutien à Calin Georgescu   Je crois que les citoyens européens n’ont absolument pas conscience du véritable régime q...