lundi 26 avril 2021

Notes sur deux assassinats

 

Le 23 avril 2021 un Tunisien, Jamel Gorchane, a égorgé une fonctionnaire de police, Stéphanie Monfermé, mère de famille, qui travaillait au commissariat de Rambouillet, au cri d’Allahou Akbar, comme d’habitude. Cette femme n’était même pas policière et donc absolument désarmé. C’est un acte prémédité, c’est-à-dire qu’il avait été préparé, et que le terroriste avait fait des repérages[1]. Ce n’est donc pas un acte de folie, une sorte de bouffée délirante. C’est un acte de guerre. Tout cela est bien connu, ce qui est plus intéressant ce sont les réactions des uns et des autres. Alors que cet attentat est tout à fait dans la continuité de la décapitation de Samuel Paty, on a eu droit au sempiternel discours de Macron et du gouvernement sur le thème, on va être vigilant, de plus en plus vigilant. Ce discours est convenu depuis au moins les attentats de 1995 dans le métro. Mais les présidents, de Chirac à Sarkozy, de Sarkozy à Hollande, et jusqu’à Macron démontrent que ce discours martial n’est qu’une façade et n’est jamais suivi d’effet. C’est une posture assez cynique : on montre ses muscles à la télévision, mais ensuite on passe à autre chose, à la réforme des retraites ou des allocations chômage. Nous apprenons d’abord que Jamel Gorchane, tout comme Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty, avait été dans un premier temps rejeté pour être entré illégalement sur notre territoire, puis finalement il y avait été autorisé. Il tombe sous le sens que dans les deux cas ces deux criminels avaient reçu de l’aide des associations qui travaillent dans le trafic de migrants. Dans le cas d’Abdoullakh Anzorov, nous avions appris par la suite qu’il n’était que le bras armé d’une chasse aux sorcières orchestrée par tout un réseau islamiste. Darmanin avait alors décidé de fermer la mosquée de Pantin impliquée plus ou moins directement dans le meurtre. C’était une bouffonnade. La mosquée a depuis été réouverte et ne fait plus l’objet d’une quelconque attention. Dans l’affaire de Rambouillet, il semble que le Jamel Gorchane ait lui aussi bénéficié de supports logistiques pour commettre son crime. La similarité des deux attentats fait penser à une coordination. Dans les deux cas les mains qui tenaient le couteau étaient téléguidées et appartenaient certainement à des gens malades, mais agis comme on dit par des têtes pensantes qui nous ont en réalité déclarer une guerre totale. 

 

On remarque que ce n’est pas l’islamophoblie qui tue, mais plutôt l’islamophilie poussée à l’extrême. L’AFP qui est un repères de journalistes pro-islamistes et immigrationnistes, a commencé à faire une soi-disant enquête. Dont le but était d’orienter les analyses du côté d’une perte de la raison par Jamel Gorchane. Ils ont ressortir le vieux discours selon lequel il était radicalisé depuis peu – il lisait aussi semble-t-il les tweets de Mélenchon[2] – c’était un gentil garçon. Mais il était fatigué, dépressif et j’en passe. Les journaux comme Libération et même Le point ont repris cette idée moisie. Cela montre d’ailleurs au passage comment les médias dominants font leur travail d’information, à travers une seule dépêche d’agence, agence qu’on sait des plus douteuses pourtant. Le Parisien n’est pas en reste et lui aussi rappelle, toujours en reprenant la même dépèche que cet homme calme, pas particulièrement pieux, était suivi par un psychiatre[3]. Evidemment la répétition de ce genre d’analyse fantaisiste, ça ne marche plus. Et cet tentative de minimiser l’affaire a été rapidement dénoncée sur les réseaux sociaux.   

 

Dans ce genre de drame, Guignol n’est jamais loin, on a vu cet imbécile de Cédric Mas, médiocre avocaillon à Marseille, tenté de faire diversion en avançant que tout cela c’était bien la conséquence de notre islamophobie. Et qu’on fond, si on était plus tolérant avec l’Islam, et bien nous ne serions pas victimes d’attentats aussi répugnants. Le djihad n’est pas une guerre qui nous aurait été déclarée par la fraction la plus intolérante de la Musulmanie, mais une sorte d’instinct de défense de minorités très faibles sur tous les plans. Il renverse donc le problèmes. Des gens viennent de Tchétchénie, de Tunisie ou d’ailleurs pour nous demander d’être plus tolérant avec l’Islam ! On renverse donc la cause de l’acte de barbarie du côté de la victime. Cette approche est stimulée par des enquêtes de celles qu’on a vu dans Le monde. Dans son édition datée du 23 avril 2021, « le journal de référence » lance une grande enquête sur les discriminations que subiraient les populations issues de l’immigration. Cette question est en réalité complexe, par exemple elle ne s’intéresse pas au fait que dans les logements sociaux quand on y installe des personnes issues de l’immigration au nom de la mixité sociale, les Français non musulmans s’en vont le plus vite qu’ils peuvent. Un autre imbécile, sociologue au Collège de France, nous indique que la laïcité devrait être militée et qu’on doit faire attention à ne pas offenser les croyants. Sa leçon de morale est relayée par Le monde qui fait sournoisement campagne pour une réforme de la laïcité[4]. Dans son édition datée du 23 avril, le journal de référence publie un très grand dossier pour nous expliquer que la discrimination envers les immigrés ou les descendants d’immigrés seraient les plus élevées de l’Union européenne. Evidemment il ne vient pas à l’idée à ces journalistes que cela pourrait bien s’expliquer par le fait que la France a accueilli plus que d’autres pays une grande quantité d’immigrés musulmans, et qu’au fond si les Français d’origine plus ancienne se méfient de ces populations, c’est qu’il y a certainement des raisons qui doivent être recherchées dans les formes d’organisation de ces communautés. Claire Hédon nous disait que « la discrimination mine la confiance ». Mais peut être que c’est l’inverse, n’ayant pas confiance dans la population d’origine musulmane ou africaine, les Français la tiennent à distance[5]. Ce que les Français ne supportent plus c’est d’entendre dire que finalement ils sont responsables du malheur des musulmans et que ceux-ci réagissent finalement normalement. Cette cécité est d’ailleurs la raison majeure de l’implosion de la gauche française. 

 

Cette affaire du meurtre de l’égorgement de Stéphanie Monfermé tombe au plus mauvais moment pour la justice française et pour les politiciens également. En effet deux affaires sensibles ont mis en avant le laxisme de la justice lorsque celles-ci concernent les racailles de quartier ou les crimes islamistes. Le Conseil Supérieur de la Magistrature vient de pondre une note pour dire que la justice c’est juste appliquer la loi, et qu’elle ne doit pas être sous la pression de l’opinion publique[6]. Evidemment si le CSM publie un tel communiqué c’est qu’il se sent en porte-à-faux avec l’opinion populaire. Et quoi qu’on en dise, la justice ne peut pas fonctionner sans l’assentiment du peuple. Je ne veut pas rentrer dans le détail mais pour l’affaire Sarah Halimi, il n’y a pas eu de reconstitution et il y avait des rapports d’expertise suffisamment divergent pour faire un sort à la fable selon laquelle les juges n’avaient aucun autre choix que celui d’appliquer la loi. Ce serait la loi qui serait mauvaise donc et Dupont-Moretti et Macron allègue cette fantaisie en disant qu’on va faire voter une autre loi. Mais tout cela est démenti par le fait que les juges de la Cour de Cassation pouvait interpréter la loi autrement. La même histoire s’est reproduite avec le jugement de la Cour d’assises de Paris qui a prononcé l’acquittement d’une partie de la bande qui avait brulé des policiers dans leur véhicule à Vitry Châtillon. François Molins, procureur de Paris, dont la réputation de carpette n’est plus à faire tant il sert bien ses maîtres, s’est senti obligé de donner une longue interview au Monde pour justifier les décisions de justice. Au passage il s’est mis d’ailleurs en contradiction avec les propos de Dupont-Morretti qui incriminait la loi, en défendant justement cette loi qui serait excellente quand elle se refuse de juger un homme qui est irresponsable sur le plan mental[7]. Mais Arno Karsfeld rappelait fort justement qu’en février 2018, la Cour de cassation avait rendu un arrêt pour refaire jugé une affaire similaire au simple motif que sur les trois experts nommés, l’un avait conclu à la non altération du discernement au moment du meurtre. La Cour de cassation s’est ensuite cachée derrière une majorité d’experts pour justifier son choix de ne pas faire  rejuger l’assassin de Sarah Halimi. Ce mensonge des juges du plus haut niveau a engendré l’indignation bien au-delà de la communauté juive, raffermissant au passage la méfiance envers la justice. 

Manifestation le 25 avril 2021 pour Sarah Halimi à Marseille 

Cette effervescence médiatique a entraîné des manifestations un peu de partout en France. Les policiers ont protesté contre le jugement de l’affaire de Vitry-Châtillon, ensuite le 25 avril il y a eu des manifestations dans toute la France pour contester le jugement à la Ponce Pilate de la la Cour de cassation dans l’affaire du meurtre de Sarah Halimi. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Lyon, Marseille ou encore 20 000 à Paris, avec bien entendu des « personnalités » politiques ou du monde du spectacle – ce qui est au fond la même chose – qui tentaient de se faire remarquer par leur compassion auprès de leur public. Il semble qu’on ait cette fois franchi un palier et que l’opinion ne se contentera pas de propos lénifiants. Derrière il y a bien sûr l’assassinat de Stéphanie qui n’en est qu’à ses débuts. Les policiers sont eux aussi très remontés. Le dimanche 25 avril il y a eu des manifestations dans toute la France pour contester l’arrêt de la Cour de cassation. La mobilisation a été très importante, sans doute les juges n’avaient pas anticipé une mobilisation au-delà de la communauté juive. Mais ce fut le cas. Beaucoup de Français qui ne sont pas de confession juive, ont manifesté. C’est qu’en effet il y a un ras-le-bol aussi bien des exactions islamistes que de l’incapacité de Macron et de son gouvernement à y faire face. Plus fortement encore, beaucoup ont appuyé sur le lien qu’il y avait forcément entre l’immigration, le développement de la religion musulmane et pour suivre de ces attaques incessantes. 

Manifestation le 25 avril 2021 pour Sarah Halimi à Paris 

En même temps que les Français manifestaient massivement pour Sarah Halimi, un quarteron d’imbéciles manifestait à Toulouse contre l’Islamophobie ! Il faut vraiment le voir pour le croire. Il est vrai qu’il y avait plus d’organisations croupions que de manifestants. Le NPA, ATTAC, le collectif Palestine vaincra, ou encore CGT Educ’action31. On ne saurait être plus à côté du sujet ! Ces débris d’un gauchisme en perdition ont démontré une nouvelle fois qu’ils ne comprenaient rien à rien, et encore moins au reste[8]. Cette engeance ne comprendra jamais pourquoi le peuple ne l’écoute pas, ne la suit pas. Persuadée d’avoir raison envers et contre tout, elle est sans doute un des meilleurs repoussoirs, elle incite par son imbécilité à voter pour Marine Le Pen. Le figaro rappelait que depuis 2012, 212 personnes avaient été assassinées dans des attentats islamistes, sans parler des nombreux blessés[9]. Ce chiffre qui serait encore plus important si on remontait à 1995, n’est pas la somme d’accidents ou de dérives, mais le résultat d’une guerre menée par d’autres moyens, des moyens non conventionnels. Si ce sont souvent des fous ou des semi-fous qui sont mis en avant pour être le bras armé de ces meurtres, il y a derrière eux toute une mouvance qui les active. On la vu dans le cas de la décapitation de Paty, il semble de ce soit aussi le cas pour le meurtre de Stéphanie, et encore pour celui de Sarah Halimi.

 

En tous les cas ces épisodes douloureux sont la preuve que non seulement le malheureux quinquennat de Macron est rythmé par des manifestations à répétition, le mécontentement est généralisé, mais aussi par une dévalorisation jamais vue auparavant depuis la Libération de l’ensemble des institutions. C’est évidemment l’image d’une incapacité des experts et des politiques à gouverner.



[1] https://www.lefigaro.fr/actualite-france/en-direct-attaque-au-couteau-a-rambouillet-une-fonctionnaire-de-police-decedee-20210423

[2] https://www.lepoint.fr/societe/tueur-de-rambouillet-sa-page-facebook-traduit-bien-son-parcours-25-04-2021-2423655_23.php

[3] https://www.leparisien.fr/yvelines-78/attentat-de-rambouillet-ce-que-lon-sait-de-jamel-gorchane-lassaillant-de-36-ans-abattu-dans-le-commissariat-24-04-2021-6BA4Z5MJ3NEZPE5RROT7TDISTI.php

[4] https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/09/francois-heran-la-liberte-d-expression-tend-aujourd-hui-a-etouffer-la-liberte-de-croyance_6076099_3232.html

[5] https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/03/18/claire-hedon-les-discriminations-minent-la-confiance-dans-la-nation_6073542_3224.html

[6] https://www.lepoint.fr/societe/tueur-de-rambouillet-sa-page-facebook-traduit-bien-son-parcours-25-04-2021-2423655_23.php

[7] https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/24/francois-molins-rien-ne-permet-d-affirmer-que-la-justice-serait-laxiste_6077883_3224.html

[8] https://www.ladepeche.fr/amp/2021/04/25/150-personnes-disent-stop-a-lislamophobie-9508487.php

[9] https://www.lefigaro.fr/international/depuis-2012-263-personnes-sont-mortes-dans-des-attentats-islamistes-en-france-20191007?fbclid=IwAR1bUfa7OyAEo8UgVWCcpLeIkeg3hIKBYNsX2peeVLn7--_cUggwkyts4OQ

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