Une jeune femme, un peu écervelée semble-t-il, s’est promenée à Metz avec une pancarte en carton gondolé sur laquelle il y avait plusieurs noms, dont celui de Rothschild et de Macron. Il y avait plusieurs noms d’origine juive, Attal, Attali, Buzyn, etc. Branle-bas de combat on décide que cette femme rapidement identifiée comme une ancienne du Front National, est une antisémite et la preuve vivante que les manifestants qui défilent le samedi contre le pass sanitaire, sont bien les ennemis du genre humain[1]. Elle est tout de suite suspendue par Blanquer son ministre de tutelle, ce qui en plein milieu du mois d’août n’est pas une très méchante punition. Plus grave la police débarque chez et fouille son appartement des fois qu’il y aurait des preuves que par le passé elle a manifesté des tendances antisémites. On cherche dans tous les coins et recoins, sans doute en s’aidant d’une loupe. Sans doute est-elle d’un caractère controversé puisque même le Front National qui manque souvent de figures pour le représenter dans les élections, l’a mise à la porte. Mais est-ce là la question ? De quoi l’accuse-t-on ? Apparemment de deux choses, d’abord d’avoir écrit sur sa pancarte Mais qui ? Et ensuite d’avoir opéré un rapprochement entre Macron et Rothschild. Dans cette histoire de cornecul, il va de soi que de la traîner devant les tribunaux avec des arguments aussi minces comme prétendent le faire Darmanin et la Licra va se révéler difficile. Car on peut retourner l’affaire dans tous les sens rien ne prouve un antisémitisme flagrant. Il est bien possible qu’elle ait eu des intentions antisémites dans ce rapprochement, mais on ne juge pas en droit français des intentions, sinon il faudrait mettre les trois-quarts des Français en taule parce qu’ils rêvent de faire la peau à ce Belzébuth de malheur qui squatte alternativement l’Elysée et le Fort de Brégançon, haut lieu d’où il peut jouer les influenceurs auprès des adolescents. La justice en France ne peut pas donner son opinion sur ce que pense réellement une personne dans le tréfond de son moi. Elle doit s’en tenir aux faits et ne peut pas tenter de deviner les intentions cachées et non exprimées. Or ni Véran, ni Macron, ni Ferguson sont juifs et ils sont mis dans le même panier que les juifs de Cour dont elle a écrit le nom. Ensuite il faut se poser la question suivante, quand on manifeste avec une pancarte sur laquelle on a écrit Mais Qui ? est-ce répréhensible ? Surtout à une époque ou certaines maisons d’édition publie les œuvres d’Adolf Hitler ou de Céline dont on se félicite tous les jours d’avoir retrouvé les brouillons des immondices que cet imbécile avait pondus[2], de vrais nazis ceux-là. Si cette jeune femme avait écrit Bagatelles pour un massacre au lieu d’une pancarte, on saluerait son génie tout en affichant une désapprobation de circonstance comme Philippe Sollers en séparant le contenu du contenant[3]. A faire la bête on pourrait voir dans cette pancarte un collage génial à la manière des surréalistes. Au moins elle ne réclame pas l’éradication des Juifs, ni leur déportation, contrairement à Céline et à Hitler.
Le péché semble d’autant plus véniel que deux membres au
moins du gouvernement, Darmanin et Bachelot, pour ne pas les citer, avaient
dans des tweets sournois fait le rapprochement entre Macron et Rothschild sans
être poursuivis pour antisémitisme. L’affaire était d’autant plus glauque qu’elle
était coordonnée, les tweets paraissant en rafale dans la même journée. Il y aurait
donc deux poids et deux mesures : quand tu fais le rapprochement entre
Macron et Rothschild sur du carton gondolé de récupération, tu es antisémite,
forcément. Par contre si tu tweetes la même chose c’est une critique légitime,
tu n’es pas attaqué par la Licra, ni par Darmanin bien sûr ! En vérité la Macronie
met en spectacle pour amuser la galerie une fausse affaire qui survient juste
au moment où un prêtre est égorgé par un migrant Rwandais qu’il avait hébergé
et qui était déjà connu pour avoir mis le feu à une église, mais qui
curieusement se trouvait en liberté. Ce migrant ne sera pas jugé pour son crime,
il a été déclaré irresponsable, souffrant de graves troubles psychiatriques[4].
S’attaquer pour une pancarte a une enseignante de Metz apparait dans ce
contexte comme un double dérivatif :
– d’abord faire passer les manifestants du samedi pour des
abrutis complotistes et fascistes, on se sert de la même manière de Phillipot
pour décider que les manifestations contre le pass sanitaire sont des
manifestations d’extrême-droite ;
– ensuite on illustre le proverbe chinois quand le sage
montre la lune l’idiot regarde le doigt en discutant de qui est dans la
manif du samedi et non pas des raisons qui amènent les Français à descendre
dans la rue. A voir la virulence des réactions sur les réseaux sociaux, la
Macronie a marqué un point, mais les points marqués dans de telles conditions,
à coup de communication, ne sont pas vraiment durables dans le temps.
Qu’on ne vienne pas me dire que je fais le lit de l’antisémitisme, je ne suis pas dupe des intentions malveillantes de cette jeune femme. Je dénonce l’instrumentalisation d’icelle pour cacher la misère de la politique macronienne. Nous savons que des antisémites existent encore en France, et on les trouve de partout, à gauche comme à droite, à gauche on dénonce Israël, à droite on dénonce Rothschild, mais l’intention est toujours la même. Shlomo Sand, idole de l’extrême gauche antisioniste, pourtant d’origine juive et israélien, s’applique dans un négationnisme stupide à nier l’existence du peuple juif sans que personne ne songe à le mettre aux galères[5]. Car en effet si le peuple juif n’existe pas l’antisémitisme n’existe pas non plus !
L’Albion de Bourgoin-Jallieu
se transforme en camp de concentration parodique
En attendant le pass sanitaire est en train de rendre tout
le monde fou. A Bourgoin-Jallieu un tavernier a transformé sa boutique en une
sorte de cage, comme un poulailler si vous voulez, afin de trier les clients
qui auraient l’idée saugrenue de venir boire un coup chez lui. On dira ce qu’on
voudra, mais il s’agit bien d’apprendre au Français à vivre en cage sous une
surveillance permanente. Les bonnes âmes vous diront qu’il faut savoir
restreindre certaines libertés au nom de la santé collective. C’était déjà le
message de Big Brother dans 1984. Big Brother voit tout, surveille tout,
et il ne lui a pas fallu longtemps pour débusquer une jeune femme armée d’une pancarte
en carton gondolé et pour l’arrêter telle une hérétique au temps de l’inquisition
et la démettre de son poste d’enseignante. Cette disproportion plus que
navrante entre le délit et sa répression est inquiétant, tant il entérine l’idée
que tout le monde doit surveiller tout le monde et se tenir à carreau pour
éviter la descente de la police.
[1] Bien que
tout le monde le connaisse, je ne donne pas son nom parce que je ne suis pas un
délateur
[2] https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/08/04/les-tresors-retrouves-de-louis-ferdinand-celine_6090546_3260.html
[3] https://www.pileface.com/sollers/spip.php?article2356
[4] https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/08/09/le-ministere-de-l-interieur-annonce-l-assassinat-d-un-pretre-en-vendee-le-suspect-s-est-rendu-a-la-police_6090983_3224.html
[5] Shlomo
Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2013. Shlomo Sand,
complètement obsédé de la race, ne voulant pas être juif, vient encore de
commettre un ouvrage, Une race imaginaire, Le seuil, 2020. Dans celui-ci
il revient sur un sujet dont tout le monde se moque, la race juive n’existe
pas, cela ravira les antisémites de tout poil. Mais si la race juive n’existe
pas, pourquoi lui consacrer autant de livres, à part pour donner des armes aux antisémites
et faire quelque argent.
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