mardi 15 mars 2022

Quelques petites bricoles à propos de la guerre en Ukraine et de la propagande

 

Dans un article intitulé Les grandes plateformes intensifient leurs efforts de lutte contre la propagande de guerre russe, le site de propagande européiste, Euractiv, financé essentiellement par la Commission européenne, nous dit qu’il faut lutter contre la propagande russe[1], en vérité il aurait été plus juste de dire il faut accélérer la propagande de la Commission européenne et de l’OTAN et soutenir la guerre contre la Russie. Dans le même ordre d’idée, tandis que Bruno Le Maire nous annonçait que « Les sanctions sont d’une efficacité redoutable. Nous allons livrer une guerre économique et financière totale à la Russie. Nous allons provoquer l’effondrement de l’économie russe », Macron nous expliquait benoîtement le 2 mars 2022 que nous ne sommes pas en guerre avec la Russie[2], à qui se fier ? Cette manière de dire n’importe quoi, c’est le en même temps macronien. Mais si nous ne sommes pas en guerre avec la Russie pourquoi bannir les publications de Russia Today et Sputnik de toute lisibilité, quelle est la légalité d’une telle agression ? C’est évidemment un acte de censure politique, alors que ces deux médias ont depuis le début de l’entrée en guerre de la Russie sur le sol ukrainien, ont fait preuve d’une très grande retenue, essayant de donner un point de vue équilibré, et tentant d’expliquer les logiques des forces en présence sans recourir à des imbécilités du type Poutine est fou. Ils donnaient d’ailleurs un large écho aux prises de positions aussi bien des Américains que de la Commission européenne que de l’OTAN. Le suivant depuis de nombreuses années, je peux affirmer que Russia Today était pourtant le média le moins propagandiste sur la toile, donnant la parole à des dissidents comme Jacques Sapir par exemple ou Olivier Delorme, mais rapportant aussi les propos de Macron et de son gang. Effacer Russia Today et Sputnik, sans base juridique consistante, nous ramène à nous priver d’un point de vue un peu différent des bêtises que racontent Le monde ou Libération. Dans ces deux médias seules les tribunes antirusses ont droit de cité, la moitié du journal Le monde leur est consacrée, les autres points de vue n’ont pas cours, ce qui est en adéquation avec l’alignement de toute la classe politique derrière Macron. Dans ce ramassis de politiciens inconsistants et corrompus, je n’ai vu personne pour s’élever contre cette entrave à la liberté d’expression. 

 

Ce bourrage de crâne éhonté suppose que les Français sont des enfants qui ne comprennent rien et que leur cerveau étant particulièrement fragile, il faut éviter de les exposer à la propagande russe. Mais de quelque côté qu’on le prenne, il s’agit bien d’un retour de la censure politique, chose qu’on ne connaissait plus il me semble en France depuis la fin de la Guerre d’Algérie. Philippe Val, anciennement soixante-huitard d’esprit soi-disant libertaire, puis défenseur de Charlie – ce qu’on ne saurait lui reprocher – n’en peut plus de dériver vers l’Atlantisme rémunérateur. Le voici maintenant en train de justifier la censure des médias français financés par la Russie[3]. En allant tailler le bout de gras sur le média néolibéral L’opinion, grand défenseur du démantèlement de l’Etat providence et d’un capitalisme sauvage, il montre ce qu’est le nouveau monde. Il n’est plus interdit d’interdire, mais au contraire il est question d’interdire tout ce qui n’est pas conforme à la doxa dominante. A-t-il peur lui aussi que les Français se fassent une opinion différente de celle de Macron sur ce conflit ? Ce malheureux garçon aime bien la liberté d’expression, mais pas pour les Russes ! Dans sa russophobie native, qui date probablement de l’envahissement de la Tchécoslovaquie en 1968, il décrète lui-même ce que doivent être les limites à la liberté d’expression. Il serait d’ailleurs bien incapable de dire en quoi Russia Today déverse une propagande éhontée. Ce faisant il rejoint dans les poubelles de l’histoire Bernard Henry-Levy ou Raphaël Enthoven, petits soldats semi-idiots de l’américanisation accélérée d’un monde en totale décomposition. Comme on le comprend cette question de la censure politique en France – et ailleurs – nous ramène aux heures les plus sombres de l’histoire.  Au-delà de la question ukrainienne, et sur la décision d’Ursula von der Leyen[4], dont le mari est un agent stipendié de Big Pharma, c’est bien de liberté de la presse dont il s’agit. Ce principe fondamentalement républicain n’existe plus, même pour rigoler. Seuls les médias qui s’alignent sur l’atlantisme de l’Union européenne seront dorénavant autorisés à déverser leur publicité. On parle souvent de dictature européiste, cette fois le doute n’est pas permis, Ursula von der Leyen, qui n'est élue par personne et qui ne doit son poste qu’au poids qu’avait dans le temps Angela Merkel, prend une décision unilatérale et dictatoriale, approuvée par Macron qui applique toujours les consignes que l’Allemagne lui indique. Cette vieille bourrique a avancé qu’ainsi on empêcherait les mensonges russes, mais elle ne dit pas qu’on continuera de nous abreuver des mensonges américains, macroniens et européistes ! Seuls ceux-ci auraient droit de cité. Tout cela bien sûr au nom de la démocratie, formulation qui est devenue un concept très creux, sans contenu, une sorte de chimère lointaine. Evidemment, aujourd’hui ce sont les organes financés par les Russes qui sont visés, mais demain ce seront toutes les voix dissidentes française, d’ailleurs la purge a déjà commencée sur les réseaux sociaux. C’était déjà le cas on l’a vu avec les Gilets jaunes qualifiés de fascistes et avec la crise sanitaire. Je suis désolé de le dire, mais le seul a avoir protesté contre cette censure ignoble en France, c’est encore François Asselineau[5]. On note que cette entrave à la liberté d’expression se trouve aggravée d’une double peine, puisque les artistes d’origine russe, quelle que soit leur opinion sur le conflit, sont ostracisés et chassés, comme les communistes aux Etats-Unis à la grande époque maccarthyste, sommés de prendre parti contre leur patrie. Vous me direz il y a un précédent dans nos démocratie décrépites, c’est la chasse aux sorcières décrétées par les occidentaux, l’ignoble antisémite Ken Loach en tête contre les artistes israéliens[6]. Qu’on ne me dise pas que la lutte contre Poutine est une lutte pour la démocratie, je le prendrais très mal ! 

 

Ci-dessus, voici une carte qui m’a été signalée par un ami. Je ne sais pas qui a fait cette carte, mais elle date de 2018 et parle de la partition de l’Ukraine. On souligne ici que le projet de la Russie serait d’annexer une large zone à l’Est du pays, essentiellement les régions russophones, ce qui permettrait un contrôle sérieux de la Mer d’Azov et de la Mer Noire. Cela semble assez logique, bien que la zone annexée me semble aller un peu trop loin dans l’immédiat vers l’Ouest. Kherson est déjà tombé, mais je suis plus dubitatif pour Odessa. La seconde réserve face à cette carte est que la Pologne annexerait l’Ouest, faisant de l’Ukraine un pays réduit autour de Kiev. Vous me direz que si l’Ukraine adhère à l’Union européenne comme le souhaite Ursula von der Leyen qui ne semble pas connaître la longueur des procédures d’adhésion à sa boutique[7], la question ne se posera plus puisqu’en l’intégrant l’Ukraine, de fait, ce pays n’existerait plus. Cette carte ne parle pas du statut de la Moldavie, or ce pays est plutôt pro-russe et peuplé de russophones. Mais le simple fait que cette carte ait été produite – par qui ? – montre qu’il y a lieu de s’interroger sérieusement sur les frontières de ce pays extrêmement divisé dans tous les domaines. En tous les cas nous voyons clairement que ce qui est à l’origine de la crise dans cette région, c’est l’absence d’une réflexion sérieuse sur le tracé des frontières. En procédant à la désintégration de l’URSS et en s’en félicitant, les Occidentaux ont manifestement confondu une victoire de court terme avec une défaite à long terme. Quand vous regardez cet ensemble et les propositions de partition de l’Ukraine qu’elles suggèrent, vous comprenez que l’Ukraine n’est pas une vraie nation et qu’elle n’existe que par ses propres divisions, on a eu beau obliger les Ukrainiens à parler ukrainien, rien n’y a fait pour en construire l’unité civilisationnelle. 

 

Voici maintenant une autre carte ci-dessus, diffusée par l’AFP et reprise par tous les médias français, elle représente l’avancée de l’armée russe dans la conquête de l’Ukraine au 14 mars 2022. Bien qu’on ne soit pas sûr des intentions russes, il y a deux logiques, probablement une logique annexionniste dans les régions de l’Est du pays, Marioupol en tombant permettra de sécuriser la mer d’Azov, et une autre logique au Nord qui est celle de faire tomber Kiev et d’avoir la maîtrise totale du pays. La capitale va-t-elle tomber ? Ou plutôt combien de jours tiendra-t-elle encore ? Il y a comme une course de lenteur des deux côtés, ce qui explique que les négociations n’avancent apparemment guère. Les Ukrainiens sont encouragés à résister sous l’influence de l’OTAN et de l’Union européenne. Leur peau ne coûte pas cher. Plus il y aura de morts et plus cela sera bon pour dénoncer la Russie comme le diable. Manifestement les Russes tentent de faire le moins de victimes possibles. Anthony Blinken a dénoncé un massacre ahurissant en Ukraine[8], mais le ministre ukrainien de l’intérieur ne signalait à cette date que 352 victimes, et certainement le chiffre s’est alourdi depuis lors. Certes c’est beaucoup, beaucoup trop c’est vrai, mais après une semaine de guerre c’est très peu et bien loin des 14 000 morts dans les provinces du Donbass que personnes en Occident n’a daigné pleurer[9].  En vérité et malgré la propagande qui tend à montrer un Zelensky en chef de guerre, un héros, la résistance est molle et deux millions et demi d’Ukrainiens, hommes, femmes et enfants ont quitté le pays. Le Haut Comité aux Réfugiés qui dépend de l’ONU, évalue que le nombre de réfugiés atteindra dans les jours qui viennent 5 millions de personnes[10]. Faisons le compte, il y a environ 30 millions d’ukrainophones, sur les 44 millions d’Ukrainiens. C’est presque 17 % d’Ukrainiens qui vont quitter le territoire. C’est énorme. Quand les Espagnols ont fui la guerre civile en 1937, après que la défaite fut consommée après d’âpres batailles qui avaient fait un million de morts – 4% de la population, ils étaient environ 500 000 à prendre la route de l’exil, soit environ 2% de la population. Le moins qu’on puisse dire est que cette population ukrainienne qui fuit, n’a pas vraiment confiance dans sa propre résistance et donc dans le gouvernement de Zelensky. Pour eux la guerre est perdue d’avance et leur but est de refaire leur vie ailleurs, loin des bombes. Il serait peut-être temps de négocier un nouveau tracé des frontières afin de procéder à un divorce à l’amiable, comme ont su le faire par le passé les Tchèques et les Slovaques en pratiquant la dissolution de la Tchécoslovaquie[11]. Mais comme les Tchèques et les Slovaques étaient dans la même sphère d’influence, celle de l’Europe et de l’OTAN, ça n’a pas posé de problème. La Tchécoslovaquie avait pourtant plus de 70 ans d’existence, soit bien plus que l’Ukraine actuelle qui n’existe dans ces frontières contestées que depuis 1991 et elle était tout autant divisée[12]. C’est me semble-t-il l’enjeu du processus de négociation en cours. 

 

L’hystérie de la propagande pro-occidentale est relayée par le premier journal wokiste du pays, Libération, voici ce journal qui, voulant à toute force que l’Ukraine soit une nation unie, propose d’obliger tout le monde à changer d’écriture. Donc on n’appellera plus Kiev, Kiev, mais Kyiv, sans demander leur avis aux populations russophones. Cet exemple, comme celui de nous apprendre à écrire Kharkov, Kharkiv, n’est pas seulement là pour brouiller les pistes, mais c’est le fruit d’une idée politique absconse qui voudrait absolument que l’Ukraine soit rattachée à l’Union européenne, au détriment de l’histoire de ce pays. En donnant des noms ukrainiens aux villes de ce malheureux pays on raye ainsi – à la manière wokiste – toute l’histoire récente, disons d’après la Seconde Guerre mondiale. Libération c’est pourtant le genre de journal qui s’inquiète des tendances identitaires et souverainistes dans d’autres régions, notamment en France. Mais cette approche à géométrie variable ne s’inquiète pas du tout du fait que dans l’Union européenne la langue quasi officielle soit devenue l’anglais, alors même que le Royaume Uni n’est plus dans l’Europe. Libération veut parler et imposer la langue de ses maîtres. C’est un comme si on demandait aux Français d’appeler Rome, Roma, Milan, Milano et Florence, Firenze, contre la tradition de francisation des noms étrangers dans le vocabulaire courant. Ce n’est pas sérieux. 

La carte ci-dessus montre quels sont les pays qui ont voté pour la condamnation de « l’agression russe » à l’ONU, en termes de population, c’est approximativement un peu moins de la moitié du monde. C’est essentiellement la pointe la plus avancée de la marchandisation du monde et ses affidés. Autrement dit c’est le monde capitaliste, dit développé, en voie de décomposition qui a condamné la Russie de Poutine. Les autres soit se sont abstenus soit ont voté contre. En termes de populations, vu le poids de la Chine et de l’Inde, et même de l’Afrique, on voit que le monde se divise en deux. A moins de considérer qu’un Chinois ou un Hindou vaut beaucoup moins qu’un Français ou un Américain, il est difficile de passer outre cette réalité. Le monde tente de présenter cette farce onusienne comme une forme d’unanimité[13]. Mais ce triste instrument de propagande ne s’est pas posé la même question de mettre un terme aux agressions que les populations du Donbass ont subi depuis 8 ans, l’ONU non plus, sans même parler des guerres déclenchées ici et là par les Américains dans les pays musulmans, de l’Iran jusqu’à l’Afghanistan en passant par l’Irak et la Syrie. Pour le reste dire qu’il faut que la guerre cesse, ça ne mange pas de pain. Tout le monde est pour la fin de la guerre qui fait des morts très regrettables, c’est bien beau de le dire, mais pour cela il faut encore négocier. Pour avoir des nouvelles sur le processus de négociations, il faut lire The Jerusalem Post qui a obtenu des informations auprès de Bennet le premier ministre israélien qui parle avec Poutine aussi bien qu’avec Zelensky, qui a signalé que Zelensky ne revendique plus l’entrée dans l’OTAN et accepte de discuter des frontières sous la condition d’un cesser le feu[14]. Le monde n’a commencé à parler de ce processus qu’au bout de quinze jours, et encore du bout des lèvres. 

 

Zelensky qui tente de faire croire qu’il est un chef de guerre héroïque, a demandé à l’OTAN de sécuriser le ciel ukrainien. Mais l’OTAN a décliné cette proposition irresponsable qui l’aurait amenée à faire la guerre à la Russie[15]. Zelenski a critiqué ce refus qui équivalait en creux à dire que l’OTAN pousse à la guerre, mais ne suit pas les difficultés que cela engendre. Cet épisode cynique est extrêmement intéressant. Plusieurs remarques doivent être faites. D’abord on voit que l’OTAN aime bien jouer les boutefeux, mais ne veut pas se mouiller, son but étant uniquement d’étendre sa sphère d’influence à l’Est, une fois que les frontières seront rectifiées. Ce qui nous induit à relativiser les livraisons d’armes promises par l’OTAN comme par l’Union européenne à l’Ukraine pour encourager la résistance – l’Union européenne peut être considérée comme un fauteur de guerre en fournissant des armes à un des deux belligérants. La partition que joue Zelensky nous semble être celle-ci. L’Occident nous lâche, donc nous sommes bien obligés de négocier. Je peux me tromper bien entendu, parce que personne ne connaît les dessous des négociations, pour le spectacle, tout le monde fait semblant de tenir la position jusqu’auboutiste affichée, résister jusqu’à la mort. A l’évidence, cela ne renforcera pas à moyen terme la confiance des peuples dans l’OTAN qui apparaîtra comme ne servant à rien et que question souveraineté, il vaut mieux compter sur ses propres forces que sur l’aide d’une bureaucratie irresponsable dont le seul but est de voir son budget augmenter. Les choses évoluent cependant assez rapidement, et même Le monde qui pousse à la guerre commence à parler des négociations dont il évitait de dire qu’elles existaient de peur de démobiliser les esprits guerriers en pantoufles qu’on trouve en Occident. L’idée générale est de faire croire que la guerre a démarré seulement quand l’armée russe est entrée en Ukraine en février 2022, et non en 2014 quand le Donbass s’est fait agresser par les troupes régulières ukrainiennes, l’Ukraine refusant obstinément de mettre en œuvre les accords de Minsk, comme Zelensky l’avait promis lors de son élection – à ce propos il faut rappeler qu’une des raisons du succès électoral de cet animateur télévisuel était la promesse de lutter contre la corruption et de se réconcilier avec les Russes pour appliquer les accords de Minsk. Ensuite il faut faire croire que le peuple ukrainien résiste d’une manière héroïque sous la direction de Zelensky héros national en treillis. Enfin on tente de faire croire que Poutine est fou et que les Russes – l’Etat major de l’armée et les oligarques – vont tenter de s’en débarrasser sous la fermeté des sanctions occidentales. Cette fable est la négation des réalités politiques dans la région[16]. 

 

La question ukrainienne a produit en France comme c’était prévisible vu l’intense matraquage médiatique un alignement des animateurs politique sur Macron. La palme du retournement de veste revient à l’ignoble Zemmour qui est passé d’un poutinisme actif à une condamnation de l’agression russe. Ce retournement désespéré s’est mal passé pour lui. En chute libre dans les sondages malgré les ralliements qu’il a achetés ici et là avec l’argent de banquiers macroniens, il a tenté de se justifier en revenant à son obsession anti-islamiste pour se couvrir en arguant de l’appel de Poutine à des régiments tchétchènes. Dans sa dégringolade, il devient tout à fait possible qu’il termine finalement à la cinquième place du premier tour de la présidentielle. Cet épisode montre le peu de conviction de ce cupide aventurier, il n’est là que pour tenter de faire chuter Marine Le Pen et d’engranger au passage beaucoup d’argent avec le financement de sa campagne. Cet effondrement sera encore pire dans les jours à venir avec l’entrée en campagne de Macron qui va défendre exactement le même programme économique que Zemmour, tout pour les patrons, rien pour les salariés. Ses rodomontades guerrières, les petites phrases « amusantes » ne peuvent plus faire illusion, il est très mou du genou, et c’est pourquoi il n’a pas fait son service militaire[17], mais comme cet autre clown de Bernard Henry-Lévy[18], c’est un pousse-à-la-guerre, tant qu’il n’est pas lui-même obligé d’y aller en première ligne. En attendant Amazon vend des gadgets aux marques des néo-fascistes ukrainiens qui n’existent pas comme on le sait. Facebook a modifié ses standards, il est interdit maintenant de critiquer les néo-nazis ukrainiens sous peine de bannissement, mais par contre il est toléré de prendre la parole pour réclamer qu’on assassine autant de Russes qu’on le peut. L’OTAN, officine de propagande bureaucratique, qui pousse les Ukrainiens à se battre, sans les aider vraiment, en espérant qu’un grand nombre de victimes leur permettra d’augmenter par la suite son budget, a posté une photo pour magnifier l’héroïque combat des Ukrainiens d’une jeune femme en uniforme, malheureusement cette femme portait le symbole nazi du régiment Azov, alors que la doctrine officielle de l’Occident est de dire que les nazis en Ukraine cela n’existe pas[19]. L’OTAN qui fait vraiment n’importe quoi a dû en catastrophe supprimer ce sinistre message, mais le mal était fait. 

Une partie du catalogue d’Amazon qui vend des symboles nazis 

La propagande bat son plein, si on a interdit la propagande de Poutine, on a autorisé et sûrement pas censuré les fakes news qui viennent de l’Ukraine ou de l’OTAN. Ainsi sur Internet on a pu voir se répandre des photos d’une toute jeune fille, encore une enfant, tenant dans ses mains une lourde arme de guerre et tenant dans sa bouche une sucette, avec un ruban bleu et jaune aux couleurs de l’Ukraine dans les cheveux. La photo qui déjà était douteuse sur le plan des symboles phalliques qu’elle trimballe, la sucette et l’arme de guerre au long canon, est parfaitement dégueulasse quand on tente de faire croire qu’elle a été tournée sur les lieux des destructions infligées par l’armée russe[20]. C’est le père lui-même de cette enfant qui a fabriqué la photographie pour démontrer aux yeux du monde non pas que tous les Ukrainiens se mobilisent contre les armées de Poutine, mais pour démontrer non pas tant qu’il soutient la résistance acharnée du peuple ukrainien, mais qu’il est un excellent photographe. 

 

Comme on le voit notre modernité a cette spécificité d’avoir intégré à un niveau inimaginable il y a peu, les techniques qui accompagnent le développement du spectacle. On a vu cette débauche de « paraître » avec les individus qui suivent le mouvement en mettant en avant le drapeau ukrainien comme signe obligatoire de conformité idéologique. Les mêmes qui indiquent que d’agiter le drapeau bleu, blanc, rouge est un signe du retour au fascisme mettent en avant le drapeau ukrainien et défendent officiellement l’identité nationale ukrainienne qui en réalité n’existe pas et n’a jamais existé. Mais dans volonté d’étendre à travers l’action de l’OTAN et de l’Union européenne l’unification du monde de la marchandise, l’usage des drapeaux est juste un masque. Sous couvert de défendre la paix, ce drapeau national fait avancer les affaires de l’Union européenne, au motif que dorénavant si un pays veut se protéger de l’ogre russe qui mange les petits enfants, il lui faut s’aligner derrière l’Europe allemande. Derrière l’image, on en oublie le sens.

« Le spectacle est l'idéologie par excellence, parce qu'il expose et manifeste dans sa plénitude l'essence de tout système idéologique : l'appauvrissement, l'asservissement et la négation de la vie réelle. » Guy Debord, La société du spectacle, 1967


[1] https://www.euractiv.fr/section/economie/news/les-grandes-plateformes-intensifient-leurs-efforts-de-lutte-contre-la-propagande-de-guerre-russe/

[2] https://www.europe1.fr/politique/guerre-en-ukraine-discours-demmanuel-macron-en-direct-de-lelysee-4097044

[3] https://www.youtube.com/watch?v=0rncnWyCKT4

[4] https://france.representation.ec.europa.eu/informations/ukraine-sanctions-lencontre-des-medias-soutenus-par-le-kremlin-russia-today-et-sputnik-2022-03-02_fr

[5] https://www.upr.fr/actualite/ukraine-asselineau-repond-a-macron/?fbclid=IwAR0hRvemHdEQ8iY8lRukcOKABxAPUgMD6l8sFEX1SHIOZj33fvkQpNY3Eqs

[6] https://www.lemonde.fr/idees/article/2009/09/15/israel-cible-de-ken-loach-par-ariel-schweitzer_1240779_3232.html

[7] https://www.nouvelobs.com/guerre-en-ukraine/20220228.OBS55075/ils-sont-des-notres-ursula-von-der-leyen-propose-l-adhesion-de-l-ukraine-a-l-ue.html

[8] https://www.lemonde.fr/international/live/2022/03/02/guerre-en-ukraine-suivez-notre-direct-la-banque-mondiale-suspend-toutes-ses-aides-a-la-russie-et-a-la-bielorussie_6115764_3210.html

[9] https://www.bfmtv.com/international/asie/russie/en-direct-guerre-en-ukraine-la-bataille-pour-kiev-se-poursuit-l-armee-russe-s-etend_LN-202202270018.html

[10] https://news.un.org/fr/story/2022/02/1115092

[11] https://www.sudouest.fr/international/1989-il-y-a-30-ans-la-revolution-de-velours-en-tchecoslovaquie-2415934.php

[12] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/03/sur-les-causes-dune-guerre-en-ukraine.html

[13] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/03/03/resolution-a-l-onu-contre-la-guerre-en-ukraine-qui-a-vote-pour-ou-contre-et-qui-s-est-abstenu_6115936_4355770.html

[14] https://www.jpost.com/israel-news/article-701097

[15] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/05/guerre-en-ukraine-volodymyr-zelensky-denonce-le-rejet-par-l-otan-des-zones-d-exclusion-aerienne_6116240_3210.html#:~:text=Le%20pr%C3%A9sident%20ukrainien%20avait%20plaid%C3%A9,conflit%20ouvert%20avec%20la%20Russie.

[16] https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-si-l-otan-refuse-de-negocier-avec-la-russie-il-y-aura-une-partition-de-fait-de-l-ukraine-selon-un-universitaire_4992010.html?fbclid=IwAR0NAarA1uUWRaDVKT-mk_MivlxSMIm1exbjt34YA0_grIYsYVsBWBa3SOc#xtor=CS2-765

[17] https://www.liberation.fr/checknews/eric-zemmour-a-t-il-effectue-son-service-militaire-20211202_SKPXZ3LY25G4XGUHGEFZAAN4E4/

[18] https://www.liberation.fr/cinema/2016/06/06/bernard-henri-levy-sans-aucun-doute_1457669/

[19] https://www.francesoir.fr/politique-monde/otan-photo-femme-ukraine-symbole-nazi

[20] https://www.huffingtonpost.fr/entry/guerre-ukraine-photo-fillette-armee-sucette-reseaux_fr_622dc9ebe4b0e01d97ac582e?fbclid=IwAR2Q4OGUjwO4xezsvY32S8nqd3dZfpBYNcp3i0REtSWbEo3A1reysS5VmvY

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