dimanche 17 avril 2022

Les échecs du quinquennat Macron à l’intérieur

 

Certains "gens de gauche", totalement inconséquents, qui critiquent Macron entre deux élections se laissent pourtant tenter par un vote qui va consolider ses pouvoirs. Leur motivation est des plus stupides, ils supposent que Marine Le Pen présidente serait bien pire que Macron. Mais ils n'en savent rien, par contre, ce qui est certain c'est que Macron a été le pire président antisocial de la Vème République. Les faits sont accablants pour le représentant de la droite extrême et du Grand Capital. 

Qu’appelle-t-on un échec ? En effet, du point de vue de ceux qui ont mis Macron à cette place incongrue, le quinquennat est au contraire une très grande réussite. Pour la France, et pour les plus pauvres, c’est par contre un très grave échec. On en prend conscience en mesurant la distance qu’il y a entre les promesses et leur réalisation. Certes les Français avaient des doutes sur la sincérité d’un banquier d’affaire, une sorte de marchand de voitures d’occasion, travaillant à un niveau supérieur, mais Macron avait promis de réconcilier les Français avec leurs institutions et donc de dépasser les clivages de classes. Or Macron a mis en place une guerre de classes, une guerre d’usure dont le but est l’abaissement de la part des salaires dans le partage de la valeur et l’enrichissement continue de ses cyniques employeurs. Officiellement Macron croit à la théorie du ruissellement, on enrichit les riches qui investissent massivement, qui donnent ainsi beaucoup de travail aux pauvres et aux « riens », éventuellement aux illettrés, et la croissance va suivre, entraînant mécaniquement la hausse du pouvoir d’achat. L’idée est que pour combattre la pauvreté, il ne sert à rien de modifier le partage de la valeur ajoutée, donc du gâteau, mais faire de la croissance, soit augmenter la taille du gâteau. Cette théorie est totalement contrefactuelle. Elle remonte à l’ignoble Turgot, Contrôleur des finances de Louis XVI, totalement corrompu, donc avant la fin de l’Ancien Régime. On la trouve détaillée avec des chiffres totalement stupides et déjà erronée dans Réflexions sur la formation et la distribution des richesses1766[1]. Mais les défenseurs des inégalités sociales de droite – Macron et Pécresse – et d’extrême droite – voyez Zemmour – ressortent cette fable éculée. Même si Macron est plutôt stupide et peu cultivé, je ne crois pas qu’il soit convaincu de la vérité de cette théorie, mais il la ressort parce que ça justifie les baisses de salaire, l’austérité et les cadeaux aux riches ses amis. La première raison du caractère erronée de cette approche est qu’elle ne tient pas compte de la demande – on peut aisément le vérifier quand on voit que sans le soutien de l’Etat l’économie française se serait complétement écroulée durant la pandémie. La seconde raison est que la croissance n’est pas une fin en soi, surtout aujourd’hui, et donc on peut très facilement imaginer un monde sans croissance, mais avec un partage de la valeur moins défavorable à ceux qui travaillent. 

 

Mais pour des raisons de cupidité sans scrupule les riches ont décidé que c’était la théorie du ruissellement qui était la plus juste pour expliquer les mystères économiques de notre monde. En 2014 Macron ministre de l’économie, choisi par le nullissime Hollande, décide de mettre en place le CICE, qu’est-ce donc ? Officiellement un crédit d’impôt, en vérité un transfert d’argent public vers les entreprises. Cela a un coût, soit 20 milliards d’euros par an, et donc depuis huit ans, 180 milliards d’euros car une année ce chiffre a été porté à 40 milliards ! Cette gabegie a fortement contribué à la croissance, non de l’économie, mais de la dette publique bien avant que la pandémie réclame une dépense en augmentation pour soutenir l’économie comme le montre le graphique ci-dessous. C’est manifestement un autre échec de Macron qui avait promis un désendettement de l’Etat rapide et régulier, vieille chimère de la droite affairiste. Entre le moment où Macron est devenu ministre de l’économie et aujourd’hui, la dette publique de la France a augmenté d’un petit peu plus de 40% ! Une performance !  Mais cette augmentation est, au fond, normale puisque dans le même temps qu’on augmentait les transferts d’argent public vers les grosses fortunes et vers les entreprises, on abaissait le rendement fiscal. 

 

Contrairement à ce que les gazettes racontent, le chômage n’a pas baissé en France. On le voit dans le tableau suivant, en partant des chiffres officiels et sans traficoter les statistiques en distinguant parmi les chômeurs les bons des mauvais. Et encore ici je ne note pas les chômeurs qui ne s’inscrivent pas au chômage parce qu’ils n’ont plus de droits. Cette masse de chômeurs doit être mise en face des emplois non pourvus, environ, en comptant très large 200 000, pour comprendre que ce n’est pas en durcissant les conditions d’éligibilité et en abaissant le montant de ces allocations qu’on amènera les chômeurs à l’emploi comme le préconise le cabinet McKinsey. 

Chômeurs inscrits à Pôle emploi

6 000 000

Personnes touchant le RSA

2 000 000

Personnes en formation

300 000

Total des personnes sans emploi

8 300 000

Sous-emploi en France à la fin de 2021 

Les faits sont bien plus têtus que les politiciens corrompus. Un simple examen de la réalité montre que le niveau du chômage – même calculé de la manière simpliste de l’INSEE – n’a rien à voir avec les conditions d’éligibilité aux allocations. Le premier fait est le suivant, environs 50% à 60% des chômeurs n’ont droit à aucune allocation. Et donc ce n’est pas le durcissement des conditions d’accès à ce revenu de remplacement qui les aidera. Il faut être stupide comme un expert de chez McKinsey pour penser l’inverse. Ensuite, tous les économistes sérieux le savent, il est impossible d’exhiber une relation consistante entre la baisse des allocations chômage et le niveau du chômage lui-même. Par contre la seule relation qu’on peut montrer, sans même des calculs économétriques qui la rendrait opaque, c’est celle qui existe entre croissance et chômage. C’est une relation inverse : quand la croissance est forte, le chômage diminue, quand elle est faible, le chômage augmente. Nous l’avons vérifié encore en 2021. Les aides de l’Etat distribuées largement pour stimuler l’économie ont fait reculer le chômage parce que ces aides ont stimulé la demande. Nous le vérifions dans le graphique suivant qui concerne l’ensemble des pays de l’OCDE entre 1997 et 2012. Il faut également rappeler qu’entre 1997 et 2002, Lionel Jospin était alors premier ministre, la croissance était forte, relancée par des hausses de salaire, et le chômage avait baissé d’un tiers, alors que les règles de perception des allocations n’avaient pas changé. Macron qui se targue d’un bon résultat en matière de chômage oublie de dire que ce ne sont pas la modification des règles qui ont permis ce recul puisqu’elles ne sont entrées en vigueur qu’à l’automne dernier, mais le rebond de la croissance.

  

On voit bien la manœuvre fourbe : faire comme si les chômeurs étaient responsables par leur mauvaise volonté, tous des fainéants, de la situation. C’est la marque de la droite archaïque de l’entre-deux-guerres. Pourtant pour qui a un petit peu d’instruction, on peut rappeler que durant la grande crise des années trente, il n’y avait pas de protection des chômeurs, mais le chômage ne reculait pas pour autant. De même c’est bien la crise des subprimes, amenée par les délires spéculatifs de la haute banque, et la fainéantise des chômeurs qui s’en vont faire le tour du monde grâce à de grasses allocation chômage qui a fait exploser le chômage à ce moment-là puisque les allocations chômages n’avaient pas changé dans leurs règles. On le voit parfaitement bien dans le graphique ci-dessus qui ne parle pas de la France, mais de l’ensemble des pays de l’OCDE. 

 

Depuis que la France s’est malencontreusement pliée à la logique européiste en 1983, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé lourdement jusqu’en 1997, puis elle a eu tendance à remonter. Mais le graphique ci-dessus montre que le quinquennat de Macron, ce valet du grand capital, elle est de nouveau repartie à la baisse, c’est évidemment la rançon d’une politique orientée vers la déflation salariale tous azimuts et donc vers l’expansion des profits. « Il faut travailler plus. Nous poursuivrons les réformes du marché du travail en simplifiant et en déconcentrant le dialogue social (...) et nous continuerons la réforme de l'assurance chômage » a-t-il dit. C’est le programme de la droite extrême, ce même programme conduit en Allemagne dans les années trente par le Chancelier Brüning et qui amènera ensuite Hitler au pouvoir. Macron qui prône l’austérité, sauf pour lui et son copain le bandit Kohler, sauf pour les milliardaires qui le soutiennent, n’a pas retenu les leçons de la crise grecque. Mais il est probable qu’il se moque de savoir si cela mènera ou non la France à la faillite et à la guerre civile. On note cependant que cela est incohérent avec la débauche d’argent public que l’Etat a dû débourser pour sauver l’économie française de la faillite.

 

Cette guerre sociale de type fasciste déclenchée par Macron et son gang contre les travailleurs s’est accompagnée d’une répression inédite dans l’histoire de la Vème République. Macron aime bien donner des leçons de démocratie à Poutine, à Orban ou aux Italiens quand ils osent voter pour Salvini. Mais en la matière, il faut balayer devant sa porte. L’Etat de droit comme on dit a été férocement bafoué durant ce misérable quinquennat. Le droit de manifester a été drastiquement restreint, pire qu’en Russie, les Gilets jaunes éborgnés, les mains arrachées. Tout le monde a subi cette répression sauvage emmenée par Lallement au nom prédestiné. Certes il y a eu les Gilets jaunes, mouvement massif et incontrôlé, mouvement qui a fait vraiment peur à Macron. Mais ce ne sont pas qu’eux qui ont morflé. Les soignants après avoir été applaudis et encensés pour leur dévouement face aux ravages de la pandémie, ont été nassés, puis bombardés de grenades lacrymogènes puis matraqués. Les libertés publiques avec Macron ont clairement reculé vers la préhistoire du capitalisme sauvage. Le plus souvent avec la complicité de la racaille des éditorialistes qui se tiennent bien au chaud dans leurs studios pour encourager le gouvernement à punir et réprimer. Les black-blocs étaient le prétexte de cette répression inouïe. Mais on savait que les nervis de Lallement se déguisaient aussi en black-blocs pour faire croire aux dangers d’une subversion fomentée par les Russes ! La répression extravagante enclenchée par Macron a été dénoncée comme excessive notamment par la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU à travers plusieurs rapports accablants.

 

Plus encore, le 1er mai 2018, on a vu les forces du désordre sous les ordres du simili-nazi Lallement attaquer le cortège de la CGT pourtant très plan-plan. Ça non plus on ne l’avait pas vu avant Macron. La réaction du mollasson Philippe Martinez a été à la hauteur du petit personnage : il a protesté verbalement deux minutes à la télévision, et puis il est rentré chez lui se faire une tisane. Macron a fait savoir à tout le monde combien il méprisait les syndicats, c’est la manière d’un homme de la droite extrême. Evidemment il peut se le permettre parce que les syndicats, du moins au plus haut niveau, je ne parle pas de la base, sont de vraies couilles molles, toujours prêts à entériner les régressions sociales proposées par le MEDEF et ses valets. L’ineffable Philippe Martinez qui a tout fait pour freiner le mouvement des Gilets jaunes n’a reçu en échange de ses éminents services qu’un crachat de la part de Foutriquet. Qu’il soit réélu ou non, cela le poursuivra longtemps. Mais la gauche de profession nous dit qu’au nom de la démocratie on doit le réélire, et après elle se plaint de ne pas faire recette ! La répression plus sournoise s’est faite aussi au niveau du mouvement anti-vaccin. Insultés, présentés comme des complotistes, ceux qui manifestaient contre le pass-vaccinal ont vu également leur privation de liberté augmenter avec la mise en place du fameux pass-vaccinal. Personnage aussi grossier que vulgaire, le VRP de Pfizer et de McKinsey a dit « Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout ». Il a dévoilé ainsi les raisons véritables qui l’ont poussé à se présenter à la magistrature suprême : emmerder le plus de monde possible. Il avait déjà rabaissé la fonction présidentielle dans presque tous les domaines, transformant l’Elysée en boite de nuit de banlieue, lors d’une fête de la musique. Mais il l’a rabaissé encore un peu plus aussi en insultant les gaulois réfractaires, ceux qui ne sont rien, les alcooliques et les illettrés. Jamais un président ne s’est montré aussi méprisant que cet histrion. Comment prétendre gouverner en démocratie un peuple qu’on ne fait qu’insulter ?

 

Il a développé une haine durable contre lui dans la population, particulièrement dans les classes pauvres. Qui préféreront s’abstenir ou voter pour n’importe qui mais qui ne voudront pas le sauver de son naufrage. Seules les classes supérieures qui pourtant sont censées avoir un fort bagage intellectuel et les retraités sont soudés autour de lui parce que c’est la mode et que leur égoïsme sournois finira par les tuer. Récemment Macron s’en est encore pris aux enseignants. Alors que leur statut s’est dégradé un peu plus durant son quinquennat, il les a injuriés, arguant que s’ils voulaient gagner plus ils devaient travailler plus – ce qui explique que les petits bourgeois du parti Les Républicains se soient portés sur sa candidature au premier tour du scrutin. Tout le monde ne peut pas comme son épouse, enseignante à la retraite, travailler dans des collèges privés pour milliardaires. C’est déjà un sacerdoce que de devoir supporter des enfants analphabètes et mal polis, mal éduqués par leurs parents, mais si en plus il faut travailler sans répit pour joindre les deux bouts, on comprend que ce métier n’attire plus les meilleurs et n’intéresse plus que ceux qui ne savent pas quoi faire d’autre. Cette crise des vocations s’accompagne d’une clochardisation du métier. C’est un des gros échecs de ce quinquennat qui devait soi-disant travailler à l’égalité des chances du côté de l’éducation nationale. Enseignants mal pays, écoles délabrées, Paty décapité, ce corps de métier aura payé un lourd tribut aux promesses mensongères de Macron. Récemment on a appris que Jean-Marie Blanquer, jet setter à Ibiza, avait donné 500 000 euros à McKinsey pour que ce nid de rapaces lui monte un colloque qui n’a jamais eu lieu[2]. Il n’y a pas d’argent pour augmenter le point d’indice, mais il y en a toujours assez pour McKinsey. 

 

Je ne reviendrai pas ici sur la mascarade macronienne de la Convention sur le climat. J’en ai déjà parlé ailleurs. Cette même Convention devait accoucher grâce à des citoyens fortement impliqués de proposition que ce grand menteur compulsif de Macron disait vouloir reprendre « sans filtre ». Il n’en reprit que 10%, principalement les déclarations d’intention, et surtout pas les orientations qui demandaient des engagement concrets[3]. Les participants se sont trouvés frustrés, pendant qu’ils travaillaient sérieusement, Macron et son gang continuaient à faire plaisir à Monsanto – rebaptisé Bayer – firme allemande dont les intérêts priment sur ceux des Français. Il a prolongé la vie du glyphosate, pourtant connu pour être cancérigène, pire encore, il est revenu vers le nucléaire, alors que pour se faire élire en 2017, il suivait la mode de l’anti-nucléaire. Cette Convention citoyenne, fantaisie coûteuse, plus de 5 millions d’euros, n’était pas destinée à produire des solutions mais uniquement à améliorer son image de marque en vue des élections futures. Elle porte la marque de l’hypocrisie et de la fourberie de toute la Macronie. 

 

Comme on le voit Macron s’il a réussi à préserver et à augmenter le patrimoine et les revenus de ses très riches employeurs, a échoué à améliorer le sort de la France et des Français, simplement les plus modestes. Il aura été le pire des présidents de la Vème République. Il ne doit sa survie politique qu’à la faiblesse de ses oppositions, encore évidente depuis que les très riches ont lancé le clown Zemmour dans l’arène, et que presque toute la classe politique s’est ralliée entre les deux tours à sa candidature – voyez Mélenchon. Ces oppositions qui sont tout autant que Macron à côté du sujet, sont du reste systématiquement dénigrées par les médias dominants qui, sans le dire, sont au service de Macron. Le monde, journal européiste, anciennement ouvertement pro-allemand et pétainiste quand il s’appelait Le temps, passe son temps à faire la réclame pour le bilan économique et social de Macron, mais ne dira rien sur le fait que Macron ait été incapable de jouer un rôle positif au niveau du pouvoir d’achat des Français. Ils sont mêmes surpris que ce thème vienne sur le devant de la scène. Parallèlement ses journalistes ont tapé à bras raccourcis sur Mélenchon et Marine Le Pen, les deux candidats qui pouvaient emmerder Macron pour sa réélection. Des éditorialistes sans vergogne comme la sinistre et inculte Françoise Fressoz font semblant de donner des conseils à Macron, alors qu’en réalité c’est lui ou ses employeurs, Xavier Niel par exemple, qui dictent à Françoise Fressoz ce qu’elle doit écrire. De même ils minimiseront les ennuis judiciaires de Macron et de Kohler, ennuis qui pourtant pourraient mener directement ces deux escrocs devant les tribunaux. Le seul argument éculé qu’ils ont encore à leur disposition est de faire barrage au fascisme. Mais le fait que les écarts prévus au second tour entre Marine Le Pen et Macron se situe maintenant dans la marge d’erreur rend cette position des plus compliquées. On avance le chiffre de 51%-49% pour la réélection du petit banquier à l’étroit dans son costume. Ce faible écart prouve que les Français ne marchent plus dans cette combine pour réélire le représentant du grand capital. Cela ne prouve pas non plus que Marine Le Pen s’est dédiabolisée, mais seulement que le seul argument du barrage à Marine Le Pen ne suffira pas pour motiver l’électeur à se déplacer. 

Sondage Yougov-L’internaute, 4 et 5 avril 2022 

L’opinion des Français à l’heure du bilan montrent qu’ils ne sont pas dupes une minute de la pratique du gouvernement par Macron et son gang et massivement ils condamnent sa politique de Gribouille qui n’a qu’une obsession, celle d’emmerder le peuple. Moins d’un tiers des Français sont satisfaits de son quinquennat, toujours les mêmes ceux qui sont en haut de l’échelle évidemment, les retraités qui ne craignent rien d’une réforme des retraites. 

 

L’Union sacrée est décrétée de Mélenchon à Pécresse en passant par Sarkozy, Lionel Jospin et Roussel pour défendre le candidat de la droite extrême. Cette conjuration des imbéciles est louche. Les « gens de gauche » qui proposent qu’on aille voter pour Macron au nom de la démocratie oublient, ou font semblant d’oublier, que Macron est le candidat d’abord de McKinsey, du Medef et des milliardaires qui imposent une logique néolibérale et austéritaire. Comment voter pour le candidat du patronat sans avoir un arrière-goût d’amertume ? Les dernières propositions des deux candidats restés en course, font pourtant apparaître que Marine Le Pen est plus « sociale » que Macron, elle propose par exemple une renationalisation des autoroutes, une baisse des taxes sur les carburants et un taux de TVA de 0% que 200 produits de première nécessité. Mais non, les politicards complètement usés veulent la présenter comme le diable. Cette paresse intellectuelle les empêche de comprendre pourquoi ils n'attirent plus l’électeur. La gauche ne comprend pas que le public que soi-disant elle vise, les couches populaires, vote déjà plus facilement pour Marine Le Pen que pour Mélenchon. Le premier tour a montré que l’électorat ouvrier est plus proche d’elle que de Mélenchon. Il serait temps que la gauche se pose la question du pourquoi au lieu de faire la courte-échelle à une crapule qui a tout raté dans sa vie. 

 

C’est la même chose pour les Gilets jaunes qui ont été la plus sérieuse résistance à Macron durant le quinquennat. Ils se sont portés à 44% sur Marine Le Pen et seulement à 28 % sur la candidature de Mélenchon[4]. Cette différence explique à elle seule pourquoi le candidat de la France Insoumise n’est pas présent au second tour. Autrement dit la gauche parle des pauvres, des inégalités, mais elle ne connait pas l’électorat qu’elle vise. Les classes populaires ne voteront pas pour Macron, même si les politiciens de gauche le leur demandent. Le public traditionnel de la gauche est déjà en grande partie chez Marine Le Pen parce que la gauche boboïde ne l’attire plus et ne lui propose rien d’intéressant. Les classes populaires sont bien moins dupes que les classes soi-disant éduquées qui tombent si facilement dans le panneau de la propagande néolibérale en soutenant le candidat de l’européisme austéritaire et du patronat au nom du moindre mal. Le Front Républicain de Macron, auquel adhère l’ensemble de la classe politique, signifie que nous avons les mêmes valeurs, et que nous croyons à ce simulacre de démocratie que Macron a piétiné pendant cinq sans relâche. Mais beaucoup d’entre nous n’adhérons pas à cette idée lugubre, et en premier lieu les Gilets jaunes dont une grande partie s’abstiendra et l’autre partie votera Marine Le Pen, non pas parce qu’ils adhèrent à son programme, mais seulement pour chasser du pouvoir un gangster et sa bande. On ne peut pas d’un côté dire qu’on combat Macron et de l’autre dire qu’on va voter pour lui. Le risque fasciste amené par Marine Le Pen apparaît tout compte fait bien moins certain que le fascisme macronien déjà en place. En deux ans de mouvement des Gilets jaunes, on a dénombré 27 800 victimes de la répression macronienne. C’est un chiffre comme un autre, mais il signifie de quelle démocratie on parle quand on parle de Macron[5]. 

La démocratie selon Macron 

Le taux d’abstention a été très élevé au premier tour, il devrait être encore plus haut pour le second. Les politiciens qui vivent de ce métier de fainéants nous disent que nous devons tout de même voter pour le[jb1]  moins pire, autrement nous n’avons pas le droit de nous plaindre. Outre que le pire n’est pas forcément celui qu’on croit, c’est l’inverse, plus l’abstention sera forte et moins seront légitimes les élus – président et députés – issus de ces élections farfelues. Il est vrai qu’il est tentant de voter pour faire partir le petit freluquet qui squatte l’Elysée et sa défaite nous ferait plaisir car elle serait aussi la défaite de cette Europe allemande que nous haïssons. Mais à quoi bon voter pour Marine Le Pen qui ne veut pas sortir ni de l’Europe, ni de l’euro alors que nous savons que cela nous tue et nous impose une camisole. 


[1] In Œuvres, tome 1, Eugène Daire, 1844.

[2] https://www.liberation.fr/societe/mckinsey-pour-leducation-nationale-conseils-ou-orientation-20220331_IKRC4F5JXNG7BFNTBAQM3KV5VI/

[3] https://reporterre.net/Convention-pour-le-climat-seules-10-des-propositions-ont-ete-reprises-par-le-gouvernement

[4] https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-pour-qui-ont-vote-les-gilets-jaunes-29117280-b917-11ec-bd14-a849d20f46a4

[5] https://www.revolutionpermanente.fr/27-800-victimes-de-la-repression-en-manif-selon-un-rapport-Macron-president-des-violences


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