lundi 12 septembre 2022

La sale guerre de l’OTAN en Ukraine et son féal Zelensky II

  

Soldats ukrainiens tentant d’attaquer la centrale de Zaporojie 

J’aimerais parler d’autre chose que de la guerre en Ukraine, mais l’actualité nous oblige à chercher à comprendre un peu ce qui se passe au moment où le nouveau premier ministre britannique nous rappelle qu’elle aimerait bien lancer une bombe atomique sur la Russie quel qu’en soit le coût et le possible anéantissement de l’Europe. Elle a ajouté à la confusion en encourageant les pays occidentaux à accroitre encore et toujours l’aide militaire, en puisant dans les stocks ! C’est évidemment une déclaration de guerre. Il fut un temps où les femmes politiques passaient pour plus raisonnables que les hommes pour amener le monde à la paix. Il n’en est rien, la preuve est faite depuis au moins Margaret Thatcher. Aujourd’hui ce sont les guerrières qui dirigent la Suède et la Finlande qui rêvent d’en découdre, histoire de démontrer qu’elles ont des couilles et qu’elles sont elles aussi des chefs de guerre capables de se battre jusqu’au dernier ukrainien. Dans cette conjuration des imbéciles, seule Ségolène Royal a fait preuve de bon sens, en rappelant non seulement que la seule issue à cette guerre pourrie était la négociation, mais aussi que les médias occidentaux balançaient des fausses nouvelles intentionnellement, notamment sur Marioupol. Evidemment la canaille politicienne et journalistique lui est tombée sur le dos. Malheureusement la pression a été très forte, et elle a dû faire machine arrière, quelques néo-fascistes pro-ukrainiens emmenés par Aline Le Bail-Kremer par menaçant de porter plainte contre elle. Comme on le voit, et c’est le plus étonnant, le système d’information est totalement verrouillé en Occident. Bien plus qu’il ne l’est en Russie. Gazprom a décidé de couper le gaz à l’Europe. La presse s’en est indignée. Mais comment ne pas comprendre qu’à des sanctions répondent des contre-sanctions, quoi qu’on pense du conflit par ailleurs. Les Occidentaux et l’OTAN sont entrés hypocritement en guerre contre la Russie, en fournissant des armes, des financements de toute sorte, en prenant des sanctions économiques contre la Russie, mais ils s’indignent des conséquences de cette cobelligérance, conséquences qui ont déjà des conséquences lourdes en Occident sur les factures énergétiques. Cette guerre qui ne dit pas son nom n’a pas été décidée par la représentation nationale, sauf aux Etats-Unis, mais dans des petits comités où on fait pression sur les récalcitrants comme Scholz ou Macron qui voudraient privilégier une voie diplomatique. 

 

L’OTAN mène en Ukraine une guerre atypique contre la Russie, d’abord parce qu’elle n’avoue pas son rôle de cobelligérant dans ce combat obscur, ensuite parce qu’elle se refuse à toute solution diplomatique, espérant que l’enlisement ruineux du conflit finira par lasser les Russes. On se souvient qu’à la fin du mois de février 2022, Zelensky lui-même était d’accord pour négocier. Mais l’OTAN l’en a dissuadé dans le but de faire durer le conflit pour le compte des Etats-Unis et son ego démesuré l’a amené à endosser cette conduite suicidaire. Incapable malgré cette aide de plusieurs milliards de dollars de résister à l’armée russe, l’armée ukrainienne a recours à des expédients très mal préparés. Le 1er septembre, plusieurs centaines de commandos de l’armée ukrainienne sous la direction d’officiers britanniques a tenté en arrivant par bateau de reprendre le contrôle de la centrale nucléaire de Zaporojie. C’était une tentative maladroite et fourbe de profiter de l’arrivée de la mission de l’AIEA sur le site pour créer une attaque de diversion qui aurait pu mettre les équipes de l’AIEA en danger. Mais les Russes avaient été prévenus de cette attaque par une taupe proche de Zelensky. Venant de Nikopol sont tombés dans une embuscade alors qu'ils tentaient d'envahir la centrale nucléaire à l'aide de bateaux à grande vitesse et de plusieurs bateaux de débarquement qui ont coulé avec 367 hommes dans le vaste plan d'eau séparant Nikopol de la centrale. Plusieurs officiers britanniques auraient été capturés ou sont morts. Cette lamentable histoire montre à quel point l’OTAN est dans une situation de panique totale. Cette attaque semble avoir été montée à la sauvette, sans réflexion approfondie sur ses conséquences. Le monde dans son édition datée du 3 septembre 2022 traite cette information en deux lignes, sans dire combien de personnes sont mortes, ni quel était le sens de cette attaque de type terroriste, nous n’en sommes plus dans ce journal au niveau des désaccords portant sur l’analyse qu’ils font des événements, mais sur la dissimulation volontaire d’informations qui pourraient éclairer leurs lecteurs. Nous avons dû trouver le détail de cette information pourtant importante sur les réseaux sociaux qui sont au moins aussi fiables que Le monde ou Libération, et aussi sur les chaînes russes[1]. Evidemment dans le détail c’est une nouvelle défaite pour Zelensky et le camp atlantiste. C’est bien pour ne pas avouer cette nouvelle défaite que Le monde ne donne aucun détail sur cette attaque. Du reste lui donner plus d’importance montrerait que l’OTAN et son féal Zelensky ne respectent pas de trêve et font tout pour empêcher que l’inspection qu’ils n’ont pas voulue ait lieu. Comme on le voit, l’information est totalement verrouillée, ce qui est bien la preuve que nous sommes en guerre contre la Russie. 

 

Malgré les communiqués triomphants de la contre-offensive des forces ukro-atlantistes sur Kherson, les déconvenues s’accumulent pour Zelensky et ses sbires. Ils n’hésitent plus à sortir des mensonges gigantesques pour couvrir leurs turpitudes. Les équipes de l’AIEA ont constaté que la centrale avait bien été bombardée par l’armée ukrainienne, et donc que c’était bien celle-ci qui faisait courir des risques majeurs sur la centrale nucléaire, et non les soldats russes qui s’auto-bombardaient pour faire croire que les soldats ukrainiens étaient mauvais et pervers. Sachant cela, Zelensky a commencé à changer son narratif, et il a avancé que ce que dirait l’AIEA dans son rapport serait beaucoup trop influencé par les « mensonges » des Russes. On se souvient qu’avant que les équipes de l’AIEA n’arrivent sur le site, Zelensky avait tenté de les dissuader, arguant qu’il ne pourrait assurer leur sécurité, tandis que les Russes au contraire disaient souhaiter cette inspection. Zelensky a pris cette habitude de mentir sans arrêt. Mais le problème n’est pas que Zelensky mentent, c’est plutôt que ses mensonges sont relayés d’une manière mécanique et sans recul par toute la presse occidentale. Cela va finir par se retourner contre lui. Les habitants de Zaporojie ont remis au chef de l'AIEA, Rafael Grossi, leur lettre signée par 20 000 comme on bombardements de la centrale nucléaire par le régime de Kiev ! Les médias occidentaux n’ont jamais relayé cette information, ils ont fait comme s’ils ne savaient pas qui bombardait la centrale, entretenant contre toute logique la fable d’une armée russe devenue folle et s’autobombardant. Au MEDEF Zelensky a vendu une électricité qu’il ne possédait pas, arguant que si les capitalistes français investissaient encore plus dans la reconstruction de l’Ukraine, il leur livrerait de l’électricité bon marché pour passer l’hiver. Mais cette électricité il ne l’a pas, tant qu’il n’a pas reconquis la centrale de Zaporojie ! Ce qui fascine chez les escrocs c’est cette capacité à vendre du vent et à trouver des acheteurs crédules qui adorent se faire duper, vendre de la glace aux esquimaux, c’est son affaire. En attendant, il a fait ce qu’il sait le mieux faire, il a envoyé un message à un parterre d’artistes et de cinéphiles à la Mostra de Venise. Que cette manifestation artistique accepte de se ranger du côté de la guerre est tout simplement le reflet de ce que le cinéma n’a plus rien à dire sur lui-même, et qu’il tente d’exister en se mêlant de tout et de rien, sans plus de qualification que ça. Qui peut être encore abusé par de telles pitreries ? 

Le comédien Zelensky à la Mostra de Venise 

En tous les cas en France, Ségolène Royal a fait entendre une petite voix dissidente en dénonçant la propagande de l’OTAN et de Zelensky, tout en accusant l’armée ukrainienne de crimes de guerres à, propos du massacre de Boutcha[2]. Peu d’hommes politiques en France osent dire cela, alors qu’on le sait depuis plusieurs mois, et elle s’est faite sermonner par Olivier Faure, l’ineffable Premier secrétaire du Parti socialiste en voie de disparition. Elle a cependant cédé à la pression, et s’est excusée piteusement. Toujours dans la désinformation à l’échelle de la planète, le Pentagone a diffusé toute une série de fausses nouvelles. D’abord en avançant qu’il n'aidait pas l’armée ukrainienne, ensuite en disant que 80 000 soldats russes étaient morts contre 10 000 soldats ukrainiens ! Ce qui voudrait dire que l’armée ukrainienne est quasi intacte tandis que l’armée russe aurait perdu la moitié de ses effectifs en Ukraine ! Les difficultés que rencontrent l’armée ukrainienne à Kherson ou dans le Donetsk suffisent à prouver l’imbécilité de telles informations. Mais en vérité ces fausses informations sont là pour inciter les politiciens américains à voter les rallonges de crédit à la guerre en supposant que cette aide militaire ait un jour une efficacité. Le Pentagone en a rajouté encore en disant que l’armée russe manquait d’hommes et qu’elle en était à engager des soldats sans formation[3]. D’ici à vouloir nous faire croire que l’Ukraine est plus peuplée que la Russie, il n’y a qu’un pas. Au Forum 2000 qui s’est tenu à Prague le menteur Zelensky a ajouté qu’il était anormal que la censure européenne ne soit pas plus violente, il disait avoir repéré encore quelques journalistes pro-russes qui opérait en Europe pour répandre des fausses nouvelles. Indirectement cela revient à demander aux pays de l’Union européenne qui ont pourtant déjà beaucoup fait pour censurer les informations qui ne conviennent pas, à étendre une censure du type de celle qu’il a mis lui-même en place dans son malheureux pays. « Les propagandistes russes peuvent encore travailler dans les pays européens. La télévision russe, qui est probablement la plus grande source de désinformation au monde, est toujours disponible dans les pays européens. (…) L’Europe a besoin d’une protection totale contre la propagande russe. Aucun propagandiste russe ne doit rester sur le territoire de l’UE. Aucune chaîne de télévision publique russe ne devrait opérer sur le territoire de l’UE. » Passons sur l’idée avancée de protéger le peuple contre lui-même des mensonges russes pour mieux avaler les fables zelenskiennes. A toute force Zelensky veut clairement qu’au-delà des sanctions économiques les pays européens sortent de cette fiction selon laquelle nous ne sommes pas en guerre contre la Russie et que notre engagement dans cette sinistre affaire se fasse au nom de la défense de la démocratie et de la liberté. Comment un tel clown peut-il prétendre dicter sa loi aux gouvernements du monde entier ? Pourquoi ceux-ci se plient-ils à un récit qu’ils savent complétement fabriqué et mensonger ? Comment a-t-on pu faire rentrer dans le range les rares voix, celles de Macron ou de Scholz qui tentaient bien timidement de prôner une solution diplomatique ? 

 

Quand il s’agit de faire la manche, Zelensky n’est jamais en retard, le 6 septembre 2022, il s’est fendu d’une déclaration aux crédules américains qui traficotent à Wall Street, leur disant combien il était très intéressant d’investir en Ukraine, bien sûr il y a la guerre[4]. C’était reproduit sur un écran géant Les meilleures affaires se font à la baisse, c’est bien connu. La méthode Coué, c’est important : « L’Ukraine est l’histoire d’une victoire future », a-t-il dit, « une chance pour vous d’investir aujourd’hui dans des projets de plusieurs centaines de milliards de dollars, pour partager la victoire avec nous ». il sait combien l’appât du gain est un puissant moteur outre-Atlantique. Par les temps qui courent les Américains sont plutôt frileux, ils n’auraient investi que 530 millions de dollars en 2021, le reste se sont des dons de l’Union européenne et de l’Etat américain. On parle souvent d’une contraction à venir pour les Russes de 6% de leur PIB, selon les calculs des organismes internationaux, mais la chute du PIB ukrainienne ne serait, elle, que de 15%, au premier trimestre et de 40% selon le gouvernement de Kiev, ce chiffre nous semble sous-estimer gravement la réalité, sachant non seulement les destructions bien réelles des infrastructures et le fait qu’une grande partie de la population est partie sous des cieux plus cléments, c’est au moins 15% de la population qui s’en est allée, sans compter que les forces vives de la nation sont maintenant concentrées dans l’armée pour tenter de démontrer que ce pays se bat et qu’il fait honneur aux milliards d’aide qu’on lui a accordé. Plus de six millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays. On n’en parle jamais, mais la première destination de ces réfugiés ukrainiens, c’est la Russie ! cela en dit long sur le fractionnement de cette malheureuse société, et sur les liens solides entre une grande partie des ukrainiens et la Russie. C’est une des conséquences de la guerre presque jamais rapportée dans les médias dit dominants qui sont de moins en moins fiables ne serait-ce que pour avoir une information brute. 

Migrations ukrainiennes pour cause de guerre 

Zelensky et l’appareil médiatique occidental ont mis la pression sur l’AIEA, comme ils l’avaient mise sur Amnesty International pour tenter de la faire taire, ils ont fait savoir que l’AIEA n’avait pas pour mission de dire la vérité, mais de faire plaisir à Zelensky. Zelensky a de toute façon prévenu que toute autre version que la sienne serait une manipulation des Russes. Autrement dit il ne fait pas confiance à l’AIEA pour sortir le bon narratif. Pire encore, pendant le séjour de l’AIEA sur le site de Zaporojie, son armée de voyous continuait à bombarder la centrale nucléaire, comme si un Tchernobyl ne suffisait pas à l’Ukraine. Le mardi 6 septembre 2022, l’AIEA rendait son rapport et demandait que les bombardements sur le site de Zaporojie « cessent tout de suite ». C’était sans le dire une nouvelle condamnation de la façon criminelle dont l’OTAN mène sa guerre contre la Russie. Il ajoutait qu’il fallait dégager une zone de sécurité autour de la centrale, ce qui veut dire en clair que l’armée ukrainienne ne doit pas continuer ses bombardements autour de la centrale[5]. Le menteur Zelensky préparait les contre-feux, disant espérer que le rapport de l’AIEA soit objectif. Il avançait désespérément que la situation sur la centrale était vraiment très dégradée à cause des « provocations russes », sous-entendant contre toute logique que les bombardements sur la centrale était le fait des russes ! De tels mensonges ne sont pourtant pas relever dans les médias occidentaux, faisant comme si ce qu’il racontait avait encore un sens, c’est du Goebbels dans le texte. Ce dernier écrivait dans son journal : « Si vous dites un mensonge assez gros et que vous le répétez, les gens finiront par y croire. Le mensonge ne peut être maintenu que pendant le temps où l'État peut protéger le peuple des conséquences politiques, économiques et / ou militaires du mensonge. Il devient donc vital pour l'État d'utiliser tous ses pouvoirs pour réprimer la dissidence, car la vérité est l'ennemi mortel du mensonge et, par extension, la vérité est le plus grand ennemi de l'État. ». Ce qui illustre bien la méthode zelenskienne approuvée et encouragée  par l’OTAN. 

Les équipes de l’AIEA constatent les bombardements ukrainiens sur la centrale de Zaporojie 

Le mensonge est une pièce maitresse du dispositif de la guerre de l’OTAN. A commencer par le fait que cette boutique ne se déclare pas encore en guerre contre la Russie, faisant comme si les livraisons d’armes, les experts militaires qui sont sur place, tout cela ne les faisait par apparaître pour ce qu’ils sont, les moteurs de la guerre depuis le début. Certes on me rétorquera que les Russes ne sont pas en reste pour user de ce cache-misère. Mais depuis Goebbels on n’avait pas été si loin. La fable des Russes s’autobombardant pour discréditer les malheureux ukrainiens est reprise en cœur par les médias menteurs occidentaux, a du mal à passer. Jusqu’à l’indigestion, jusqu’à ce que cela vous déclenche des vomissements, vous subirez les fanfaronnades zelenskiennes, matin, midi et soir, à la télévision, dans les médias, au MEDEF, à propos d’un festival de cinéma. Avant de vous coucher vérifier sous votre lit si l’Hanouna ukrainien ne s’y trouve pas pour vous réclamer encore un peu d’argent. Aucun conflit n’a supporté autant de mensonges et n’a eu autant de couvertures médiatiques massives, dans les festivals de cinéma, dans les rencontres des élites occidentalistes à Davos ou à Prague et bien sûr dans la presse contrôlée en Occident par des milliardaires. Aucun pays n’a eu autant d’aide financière et militaire que l’Ukraine en moins d’une année. Le Pentagone, la CIA et l’OTAN considèrent en effet qu’en dehors de ce qui se passe sur le terrain, dont l’information est finalement assez peu couverte, tout doit se passer auprès des opinions publiques afin qu’elles soutiennent les bureaucraties atlantistes dans leurs folles dépenses pour la guerre, n’oubliez pas une chose fondamentale, ces bureaucraties existent d’abord par la taille de leur budget et par la manière de le dépenser. Mais la dégradation de la situation économique en Europe, l’adhésion de l’opinion publique est loin de rester longtemps acquise à cette cause moisie. Si aux Etats-Unis la propagande anti-rouge qui travaille à la diabolisation des russes depuis au moins 1948, entraîne l’adhésion de l’opinion publique, il n’en va pas de même en France ou en Allemagne où elles sont plus rétives. Un sondage relayé par France Soir, avançait que moins d’un tiers des Allemands et des Français faisaient confiance à leur gouvernement à propos de l’Ukraine[6]

Manifestation monstre à Prague pour protester contre la hausse des prix de l’énergie, l’Union européenne et l’OTAN, 3 septembre 2022

Dans un premier temps quand la sidération avait pris l’opinion publique occidentale, il y avait de nombreuses manifestations pro-ukrainiennes, assez fournies. Mais cela semble appartenir à un lointain passé, c’était avant la déferlante façon rouleau compresseur des sketches zelenskiens, et avant qu’on en sache plus sur la manière dont l’OTAN et les Etats-Unis alimentent la guerre au prix de dépenses qui rapidement vont peser sur l’austérité. Dans toute l’Europe, mais aussi aux Etats-Unis, le prix de l’énergie est devenu un problème important pour la vie quotidienne. La République Tchèque n’est pas réputée, contrairement à la Serbie, pour ses prises de positions pro-russes, bien au contraire. Néanmoins, la propagande européiste et atlantiste semble avoir de plus en plus de mal à passer. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté, samedi sur la place Venceslas à Prague, pour protester contre la hausse des prix de l’énergie, mais aussi contre l’Union européenne et l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui soutiennent la guerre. La manifestation a été organisée à l’appel d’une coalition hétéroclite allant de l’extrême droite au Parti communiste, avec pour mots d’ordre une exigence de neutralité militaire pour la République tchèque et la conclusion de contrats d’approvisionnements directs avec les pays fournisseurs de gaz, y compris la Russie. La police a estimé le nombre de manifestants à environ 70 000 en milieu d’après-midi, mais nous savons ce que valent aujourd’hui les estimations de la police. Les mots d’ordre de cette manifestation étaient, démission du gouvernement pro-occidental, négocier directement avec la Russie pour le prix du gaz, et enfin le renvoie des réfugiés ukrainiens chez eux. Cette manifestation se tenait dans la ville de Prague, là même où un aéropage de têtes pensantes du capitalisme flamboyant avait eu l’idée saugrenue d’inviter Zelensky à débiter sa propagande. Manifestement dans ce pays, ça ne mord pas trop. Les journalistes vendus à l’OTAN faisaient semblant que cette coalition « hétéroclite » démontrait le peu de sérieux de l’entreprise. Quand un mouvement populaire déborde les cadres de ce qui est compréhensible par les journalistes, il est taxé d’hétéroclite, ce qui évite de se poser la question sur les motivations réelles des manifestations populaires. 

En Allemagne on manifestait contre les sanctions imposées à la Russie, c’était le 6 septembre 2022 

En Allemagne où beaucoup ont encore la mémoire de la douteuse alliance entre les nazis et l’Ukraine, on commence à se mobiliser contre les sanctions économiques imposées à la Russie, qui se retournent essentiellement contre ceux qui les ont imposées. Ce n’est pas seulement que les Allemands soient près de leur sous et commencent à anticiper une chute de leur bien-être très relatif, mais c’est aussi qu’une grande partie de la population ne comprend pas très bien où l’OTAN veut en venir avec ce conflit, personne ne peut croire qu’un jour les Etats-Unis récupéreront la Crimée. Il y aurait pourtant une solution assez simple de régler ce conflit d’une manière acceptable, organiser des référendums sous le couvert de l’ONU par exemple dans la Donbass. Ce que les Russes sont en train de préparer semble-t-il, mais en Occident personne ne veut parler de cette autodétermination qui pourtant cadrerait parfaitement avec l’article premier de la Charte de l’ONU. Si Olaf Scholz traine les pieds pour fournir armes lourdes et munitions à Zelensky, c’est parce qu’il sait que cette aide militaire divise son pays. Les Allemands se sentent de plus en plus instrumentalisés par les Etats-Unis qui se présentent comme le pays qui va tirer les marrons du feu, puisque si la guerre leur coûte, elle se passe toutefois loin de chez eux et les marchands d’armes comme les producteurs de gaz de schiste y gagnent beaucoup d’argent. Les bombardements ukrainiens complètement irresponsables sur la centrale de Zaporojie font craindre aussi un nouveau Tchernobyl, et dans ce cas ils seraient fortement exposés aux conséquences d’une explosion nucléaire. L’affaissement de l’économie allemande consécutive aux sanctions économiques a mis en lumière les inégalités sociales comme un problème important, sans même parler des superprofits que Scholz se propose de taxer, les Allemands ont bien compris que ce seront les plus modestes qui paieront l’addition. C’est pourquoi ils ont décidé de de manifester tous les lundis aussi contre les difficultés imposées par l’aide à l’Ukraine[7]. C’est peut-être dans ce pays que l’opinion publique est en train de se retourner le plus rapidement contre une guerre dont les citoyens ne veulent pas. 

Manifestation en France le 5 septembre contre le soutien à la guerre de l’OTAN 

En France le 5 septembre dernier une manifestation était organisée à Paris contre l’implication de la France dans la guerre de l’OTAN. Il y avait quelques milliers de personnes, personnes n’en a parlé. C’était une manifestation organisée par le parti souverainiste de Florian Philippot. Il va de soi que si on se prétende souverainiste, il faut refuser de s’enrôler derrière la bannière de l’OTAN, et bien sûr réclamer d’en sortir. Il est encore trop tôt pour dire si ce mouvement va prendre de l’ampleur chez nous, mais il prouve à tout le moins que les Européens s’ils sont encore sans doute pour un moment majoritairement pour Zelensky ne sont pas tous des soutiens de l’OTAN. 

Le ministre des affaires étrangères finlandais, Pekka Haavisto,, à Helsinki, le 3 septembre 2022. 

Le gouvernement finlandais qui rêve d’en découdre avec la Russie voulait organiser le même jour une manifestation de soutien à la guerre en Ukraine. Ce fut un vrai échec, seulement quelques dizaines de manifestants étaient venus, probablement pour l’essentiel des réfugiés ukrainiens. Cette maigreur des effectifs concernés par la guerre de l’OTAN est d’autant plus frappante que ce pays est souvent présenté comme vivant dans la peur d’une attaque imminente des soldats russes. Ce soutien contraste sur le terrain avec les pantalonnades zelenskiennes qui saturent les médias. Les atlantistes redoutent que cet automne les opinions occidentales soient lassées de la propagande lugubre de l’OTAN, et sur ce point il semble bien que les Finlandais soient un peu en avance sur l’horaire. Quelle que soit l’analyse qu’on peut faire des causes de la guerre et des possibilités d’issue, la seule chose certaine est que cette question a divisé non seulement les gouvernements européens, mais aussi les populations. A côté du gouvernement hongrois qui mène une politique indépendante des oukases de l’Union européenne et de l’OTAN, il y a maintenant la Bulgarie qui vient de réchauffer ses relations avec la Russie de manière très spectaculaire, en permettant à l’ambassadrice de la Russie de s’afficher au côté du président Radev en difficulté dans son pays lors de la fête nationale[8]. Quoi que ce pays ne soit pas fort militairement, il joue un rôle clé sur la Mer Noire.


[1] https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/09/a-energodar-les-ukrops-persistent-et.html

[2] https://www.midilibre.fr/2022/09/02/segolene-royal-met-en-doute-les-possibles-crimes-en-ukraine-et-denonce-une-propagande-de-zelensky-10519044.php

[3] https://www.lemonde.fr/international/live/2022/09/01/guerre-en-ukraine-en-direct-l-armee-russe-souffre-de-graves-penuries-d-effectifs-selon-les-renseignements-americains_6139588_3210.html#:~:text=Le%20d%C3%A9cret%20pr%C3%A9sidentiel%20vise%20%C3%A0,respectivement%2C%20au%20d%C3%A9but%20de%202018.

[4] https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2022-09-06/zelensky-fait-miroiter-des-opportunites-d-investissement-a-wall-street.php

[5] https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/direct-guerre-en-ukraine-le-rapport-de-l-aiea-sur-la-centrale-nucleaire-de-zaporijjia-attendu-aujourd-hui_5344939.html

[6] https://www.francesoir.fr/politique-monde/un-sondage-contradictoire-sur-l-ukraine

[7] https://www.dw.com/fr/allemagne-manifestations-du-lundi-contre-linflation/a-63035307

[8] https://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/news/lambassadrice-russe-a-sofia-au-premier-rang-lors-de-commemorations-nationales-bulgares/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pendant que les Etats-Unis flambent, Trump veut envahir le Panama et le Groenland !

    J’ai toujours considéré Trump et Musk pour des imbéciles, sans avoir de sympathie d’ailleurs pour le gâteux Biden et son équipe de va-...