La colonisation commence comme ça. L’emprise des Américains sur les institutions européennes est tentaculaire. Pourtant tout est là sous nos yeux, il n’y a pas besoin de faire des gros efforts pour le comprendre et le documenter. Mais cette influence ne finit pas d’étonner. Cela dure au moins depuis la création de la CIA en 1947. Les Américains ont compris depuis très longtemps qu’ils devaient circonvenir les intellectuels et les politiciens afin de donner du corps à leur idéologie expansionniste et de la justifier, mais sans le dire, c’est pourquoi « l’intellectuel » leur plait, c’est plus discret que d’acheter un journal directement, ça donne à la propagande un petit côté neutre ou « expert ». Ils ont des tas de fondations, des think tanks, qui arrosent la planète entière pour acheter des consciences. Les fonds transitent par des fondations, Ford ou Rockfeller, ou par les ONG de Soros, Open Society Foundations[1] ou encore par le NED – New Endowment for Democracy qui est directement lié à la CIA. Ces agents ne sont pas des agents de l’ombre, mais au contraire ils se mettent en pleine lumière, ils la recherchent même. Ils sont camouflés le plus souvent en experts ou en philosophes, en universitaires, laissant entendre qu’ils connaissent bien la question et que s’ils défendent les intérêts des Etats-Unis c’est au nom de leur savoir supérieur à celui du commun parce qu’ils ont découverts après de savantes études quel était le camp du bien. Parmi les techniques utilisées pour « acheter des consciences », il y a l’argent, mais l’argent ne circule pas directement. Ainsi ça peut passer aussi par des facilités faites à des écrivains ou des universitaires pour faire des séjours grassement rémunérés dans les universités américaines. Les universités américaines ont toujours été des lieux privilégiés de recrutement d’agents américains. C’est ainsi que le défroqué François Furet versa dans l’anticommunisme primaire, allant jusqu’à voir stupidement dans la Révolution de 1789 la matrice de l’impérialisme russe, c’était un peu la contrepartie de son enseignement à l’Université de Chicago. Ses collègues de French Theory, Michel Foucault en tête, prirent le même train. Mikhaïl Chichkine donne des cours à la Université Washington et Lee de Virginie, là où ont été élevés Robert Paxton, ou encore Pat Robertson, télévangéliste. Qu’est-ce qu’un agent américain ? C’est celui ou celle qui fait semblant de posséder des convictions atlantistes chevillées au corps et dont la rémunération en argent, en poste ou en reconnaissance reste cachée ou camouflée derrière une apparente neutralité « scientifique ». Les Américains aiment bien recruter dans les marges, ils sont intéressés par les profils gauchistes, anciens trotskistes ou anciens maoïstes comme Alexandre Adler par exemple, du moment qu’ils sont hostiles à la Russie, cela leur convient. Après tous les anciens gauchistes avaient la fibre mondialiste, ils appelaient cela l’internationalisme.
Les frères Vitkine sont les croisés modernes de l’atlantisme. Moins turbulents et caricaturaux que BHL, ils défendent pourtant exactement les mêmes idées férocement américanophiles. Benoît est journaliste au Monde, c’est un menteur de premier ordre. Ses articles nombreux sont toujours à peu près les mêmes, Poutine est méchant et c’est un dictateur. Sauf que lui est très souvent en Russie et ne subit aucune interdiction de quoi que ce soit, l’inverse ne serait pas permis en France où on interdit tous les médias russes qui ne donnent pas le même son de cloche. Benoît vous parlera des crimes de guerre des soldats russes, mais il oubliera de parler des crimes de guerre pourtant avérés et documentés des soldats ukrainiens, particulièrement ceux du régiment Azov. C’est un menteur par omission. Comme il est « journaliste » officiellement, il ne fait pas des discours dithyrambiques à la BHL, il s’applique juste à monter en épingle ce qui l’arrange et occulte tout ce qui ne fonctionne pas. En 2022 il laissait entendre que les Russes étaient à court de munitions, ce qui était totalement faux comme la suite le montra. Benoît Vitkine n’est pas le seul « journaliste » du Monde à avoir été formé par les Américains, c’est aussi le cas de Sylvie Kauffmann qui se dit spécialiste de la Russie – ce qui veut dire russophobe dans le langage en clair de ce journal. Cette Sylvie Kauffmann est annoncée dans son journal comme donnant des « cours » sur la Russie d’aujourd’hui au mois de novembre 2023. Ça s’appellera cours du soir géopolitique. Elle aussi après des études de sciences politiques – terme creux pour expliquer qu’elle ne sait rien – elle a suivi le programme de décervelage des Young leaders et elle est aussi membre de la Commission Trilatérale, autre boutique mise en place par les conservateurs américains, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezensky, ce même Brzezensky qui annonçait la nécessité d’une nouvelle guerre avec la Russie depuis la fin de la Guerre froide en 1991. Le monde est une pépinière de faucons et de néocons. Ils sont peut-être WOKE, LGBTQ+, pour la PMA et pour l’euthanasie, mais pour ce qui est important, ils sont ultra-conservateurs, comme tous les agents des États-Unis qui ne se sont pas faits à la fin de la Guerre froide. Sylvie Kauffmann, cette médiocre semi-intellectuelle s’était faite remarquée en 2022, au début du conflit en Ukraine, parce qu’elle annonçait que pour la Russie son exclusion du système SWIFT ruinerait son économie[2]. Du Bruno Le Maire dans le texte qui prouve, non seulement qu’elle ne comprend rien à l’économie, mais qu’elle ne comprend rien non plus aux capacités de résistance de la Russie dont elle se dit pourtant une spécialiste. Également elle fait de la propagande pour expliquer que nous devons aider l’Ukraine parce que sinon ensuite Poutine avalera le pays tout entier, puis le Pologne, et puis l’Allemagne et enfin la France. C’est nous dit-elle « une question existentielle pour les démocraties occidentales », autrement dit si les Russes gagnent, s’en est fini de nous ! Cela suffit pour justifier l’expansion de l’OTAN vers l’Est, et les milliards d’armement déversés sur l’Ukraine pour préserver la paix ! Vous écoutez Sylvie Kauffmann, vous avez l’impression d’entendre le sinistre croquemort Jens Stoltenberg. C’est la même logorrhée. Dans un article récent, cette propagandiste a commencé à retourner sa veste, sans doute elle anticipe un changement de politique de la part des Etats-Unis. Dans un article intitulé « Entre l’Occident en recul et le Sud qui s’affirme, l’heure du rééquilibrage est venue. Ça va vite et c’est brutal », si elle dénonce l’insuccès des Etats-Unis sur le plan diplomatique, elle annonce surtout un changement de cap qui laisse entendre que les Etats-Unis vont délaisser la trique pour faire avancer leurs intérêts, supposant qu’ils ont encore les moyens de reconstruire leur leadership[3].
Après cette parenthèse, revenons à la fratrie Vitkine. Antoine Vitkine est plus discret, soi-disant réalisateur et journaliste, il est en réalité membre du think-tank néo-conservateur, le Cercle de l’Oratoire. Il faut s’intéresser à ce cercle dont on ne sait pas grand-chose en ce qui concerne les sources de financement. Antoine Vitkine, c’est l’école BHL, Sciences Po Paris, avec accès facile aux sources de financement public pour monter des films qui ne semblent pas avoir marqué les esprits, il est payé pour porter la bonne parole. Mais cette manière de faire de la politique dans l’ombre, outre qu’elle est prétentieuse parce qu’elle suppose que leur public potentiel sont des idiots de village, montre que les intentions de ceux qui tirent les ficelles sont peu claires, pas montrables. Les frères Vitkine traficotent dans cette zone grise qui leur permet de ne pas dévoiler directement leurs buts de guerre, en restant abrités derrière leur statut de semi-intellectuels. Regardons la manière de faire de Benoît. En 2018 Zakhar Prilepine qui s’est battu aux côtés des révoltés du Donbass contre Kiev, publie en français un excellent ouvrage, Ceux du Donbass aux éditions des Syrtes[4]. Ce livre est remarqué à la fois sur le plan littéraire et sur le plan de la connaissance de ce qui se passe réellement dans le Donbass depuis 2014 avec le coup d’État du Maïdan qui a vu se développer l’idée selon laquelle il fallait soumettre les populations russophones du Donbass, éventuellement les épurer. Benoît Vitkine écrit en réponse à Prilepine un ouvrage qui va porter presque le même titre, Donbass, aux éditions les Arènes en 2020. Il se débrouille, grâce au carnet d’adresse du Monde, pour avoir quelques prix littéraires, et cela lui permet de développer l’idée fausse et inverse à celle de Prilepine : la révolte du Donbass serait téléguidée par Moscou ! Cela lui permet d’inverser les responsabilités dans ce qui va devenir la guerre d’Ukraine. Ce n’est pas l’OTAN qui vise l’expansion de l’Empire, mais la Russie qui veut reconstituer le sien et sui oblige l’OTAN à s’étendre pour prévenir le risque ! Il oublie volontairement de dire ce que tout le monde sait pourtant que les habitants du Donbass critiquent au contraire la position de Poutine qui tarde à intervenir, ne comptez pas sur Benoît Vitkine pour vous renseigner sur cette question.
Raphael Glucksmann et son ex-épouse qui se fit prendre la main dans le sac de billets
Penchons-nous sur les « convictions » à géométrie variable de Raphael Glucksmann, c’est d’ailleurs cela qui le désigne le plus sûrement comme agent des Américains qui aiment à recruter à droite comme à gauche dans la zone grise des pensées à la mode. Il fut un ami et un grand défenseur de Mikheil Saakachvili, un Georgien totalement corrompu que les Américains avaient installé en Ukraine comme gouverneur de l’oblast d’Odessa, il finira en prison après un coup d’État manqué en Géorgie. Ces allers-retours entre la Géorgie et l’Ukraine sont fascinants et montrent par ailleurs que l’entreprise américaine de déstabilisation de la Russie est ancienne et remonte au moins à 2008. Raphael Glucksmann a été marié également avec une Georgienne, Eka Zgouladze, qui fut, après avoir pris des positions officielles en Géorgie, nommée ministre de l’intérieur à Kiev par les Américains avant de prendre la fuite et de se faire arrêter par les services de la douane à l’aéroport de Kiev avec une valise contenant plusieurs millions de dollars en 2013, elle s’en tirera après une intervention d’un ministre ukrainien qui n’avait rien à refuser aux Américains. Ils reviendront un peu plus tard à Kiev dans les valises de Victoria Nuland quand celle-ci aura réussi son coup d’État qui a coûté tout de même selon elle 5 milliards de dollars et une cinquantaine de morts, pour mettre en place Porochenko. Le modèle de Glucksmann le fils est BHL, il mélange volontiers affairisme et posture people. Le père de Raphael Glucksmann, André, était un ancien prochinois défroqué – ce sont les pires – qui se reconvertit par haine de Moscou à l’atlantisme forcené, passant de la lutte des classes à la défense des droits de l’homme de partout dans le monde, soutenant toutes les guerres des USA, de l’Afghanistan à l’Irak justement sous couvert de ce vocabulaire qui recouvre tout et n’importe quoi, même quand on sut dans ce dernier cas que les menaces d’une guerre bactériologique menée par Saddam Hussein était à une fable inventée par les Américains, Colin Powell avouant avoir menti à la face du monde en montrant une fiole qui était censée être la preuve de ce qu’il disait, mais qui était en réalité seulement la preuve que les Américains n’ont pas de scrupule à mentir à la face du monde dans l’enceinte de l’ONU. Pour ce mensonge qui justifiait une guerre cruelle, aucun Américain ne fut jugé, ni même poursuivi, chacun sachant bien qu’un Américain « officiel », un représentant de l’Empire ne peut pas être jugé pour des crimes de guerre. Le fils Glucksmann, encore plus médiocre sur le plan intellectuel que BHL et son père, a repris le vieux fonds de commerce des vieux Nouveaux Philosophes. Un tel ignorant est tout de même parvenu à devenir tête de liste d’une coalition entre les débris de la gauche atlantiste – PS, Place Publique, PR, Nouvelle Donne pour les élections européennes. S’il a été mis là, alors que chacun sait que c’est un va-t-en guerre furieux et un menteur, c’est bien parce que les Américains qui financent ces faux partis le voulaient. Je n’en ai pas la preuve, bien entendu, mais c’est la logique qui l’indique. Raphaël Glucksmann c’est le même cercle – le Cercle de l’Oratoire – que BHL ou les frères Vitkine. De l’avis de tous ceux qui l’ont rencontré, il est totalement creux sur le plan intellectuel, mais c’est peut-être pour cela que les Américains l’ont choisi comme leader des vieux débris de la gauche atlantiste, comme ils ont choisi Macron parce qu’il est stupide et ne se pose pas de question dans l’application des consignes.
Quand deux petits médiocres
agents des Etats-Unis se rencontrent
Giorgia Meloni a été formée à l’Aspen Institute qui donnera aussi des ministres « américains » au gouvernement de Kiev après le coup d’État du Maïdan. Pour se faire elire elle a usé d’une rhétorique souverainiste, puis une fois au pouvoir, elle s’est alignée sur les intérêts de Washington. Le fait qu’en Ukraine ce soient les Américains qui forment le gouvernement en dit long sur les origines de la guerre en Ukraine. Ainsi Natalie Jaresko, formée elle aussi à l’Aspen Institute, citoyenne américaine, obtiendra la nationalité ukrainienne, juste le jour de sa nomination comme ministre de l’économie[5]. La première loi qu’elle promulgua fut celle qui permettait aux multinationales américaines – Black Rock notamment – d’acheter des terres agricoles ukrainiennes. Les Américains en récupérèrent ainsi à peu près un tiers. Les choses ont été encore plus loin, elle avait pour ambition de devenir premier ministre de l’Ukraine, mais le parlement ukrainien n’en a pas voulu. Sa mission terminée, elle deviendra un membre dirigeant de l’Aspen Institute, devenant la présidente de l’Aspen Institute de Kiev. Meloni est appelée en Italie Meloni l’Americana, ce qui veut dire beaucoup. Les Italiens s’étonnent qu’elle n’ait pas tenu ses promesses électorales, que ce soit en ce qui concerne l’Europe – sujet sur lequel elle s’est faite cornaquée par le banquier de Goldmann & Sachs Mario Draghi – ou sur les migrations. Complètement soumise à Washington, elle satisfait les Etats-Unis sur tous les segments de la stratégie de l’Empire. Russophobe dans un pays qui ne l’est pas, elle soutient la guerre en Ukraine, elle est pour l’euro et pour l’Europe, met la pédale douce sur la question des migrations[6]. La déception des Italiens après quelques mois de la potion Meloni est perceptible. Son modèle est celui de Macron, raconter n’importe quoi pour se faire élire, puis faire la politique européenne décidée en fait à Washington. Comme l’a montré le livre de Frédéric Charpier, La CIA en France, trente ans d’ingérences dans les affaires françaises, Le Seuil, 2008, la domination de l’Empire américain passe aussi bien par l’appareil d’Etat que par le biais des fondations des milliardaires américains, comme si cette collusion dessinait les formes d’un contrôle qui prétend exercé une « gouvernance » mondiale par le biais du marché et des « experts » en tout genre. On remarque que tous ces agents américains parlent anglais, la langue du maître, ce qui facilite la transmission des consignes.
Depuis qu’Emmanuel Macron a été élu malencontreusement en 2017, on s’est penché sur cette French-American Foundation. C’est elle qui finance la formation des Young leaders. Sponsorisée par les banques et les grosses multinationales comme Amazon, cette fondation ne manque pas de fonds ! Quel est son but ? Le but affiché est simple, faciliter le dialogue entre les deux pays. Mais ça c’est le conte de fée. En vérité il s’agit de former des hommes politiques qui exerceront le pouvoir et des journalistes qui expliqueront la politique des hommes politiques… nommés indirectement par les Etats-Unis. De nombreux journalistes du Monde ont été déformés de cette manière, les atlantistes féroces, Jean-Marie Colombani, Bernard Guetta et Sylvie Kauffmann, déjà nommée plus haut, par exemple, ou encore Annick Cojean qui obtint le prix Albert Londres, et qui en devint la présidente pour donner ensuite ce même prix à Benoît Vitkine, un autre journaliste du Monde en 2018 ! Le monde est petit et tout se passe en famille, c’est bon pour la confiance ! Citons dans cette pépinière atlantiste Erik Izraelewicz qui deviendra directeur de la rédaction, arrivant dans les bagages du milliardaire Xavier Niel et du banquier Mathieu Pigasse, lui aussi formé par les Young leaders. Mais les Young Leaders ne misent pas que sur Le Monde, leur éclectisme leur permet d’être aussi présents à Libération avec Laurent Joffrin dont l’immense bêtise n’a d’égale que son entregent, et encore au Nouvel Obs avec Mathieu Croissandeau. Pour autant, les gens sont devenus méfiants et avoir été formé par les Young leaders est une marque d’infamie dont il n’est pas très facile de se débarrasser ! Un Young leader est forcément un traitre en puissance, un vendu ou un collaborateur. En vérité pour gêner ces gens, il suffirait de rappeler chaque fois qu’ils ouvrent la bouche, ou qu’ils prennent la plume, qu’ils sont des Young leaders, pour que leur parole soit complètement dévalorisée. Ils sont tous de la même famille ! Imaginez qu’on élise Edouard Philippe à la présidence de la République, ce serait le troisième président de rang, après Macron et Hollande qui représente la secte des Young leaders. Tous les trois sont des atlantistes confirmés, attachés à prévenir les desiderata des Etats-Unis, la vassalisation, déjà bien entamée, serait totale. Nous serons la cinquante-deuxième étoile sur le drapeau américain, après l’Ukraine ! Edouard Philippe est en outre le lobbyiste du nucléaire.
En France, le plus impressionnant c’est le nombre d’hommes et de femmes politiques qui ont été cornaqués par les Young leaders. Il faut remarquer qu’ils ont tous un profil médiocre, peu intelligent, mais âpres au gain, et sans doute cela garantit-il leur docilité. On compte déjà deux présidents, les deux derniers, François Hollande et Emmanuel Macron, les deux plus bêtes sans doute de la Cinquième république. Mais aussi les premiers ministres Alain Juppé et Edouard Philippe qui est programmé pour remplacer Macron en 2027. D’autres ministres comme Marisol Touraine, fille de l’atlantiste Alain Touraine, tenant encore de la seconde gauche, beaucoup de membres du Parti Socialiste, comme Arnaud Montebourg, Najat Vallaud-Belkacem, Pierre Moscovici. Les Young leaders aiment bien la seconde gauche ou les résidus de l’UMP puis des Républicains. Au défilé de ces noms, on comprend que la politique atlantiste de la France n’est pas près de cesser et que plus généralement les politiciens ne se risquent guère à traiter de la question de l’appartenance de la France à l’Union européenne ou à la zone euro, ni même à remettre en question les folles dépenses pour financer la guerre des Etats-Unis contre la Russie. Le système politico-médiatique européen dans son entier nous apparait ainsi totalement verrouillé et directement sous la domination de Washington. Jamais les Américains n’ont eu les mains aussi libres pour faire avancer leurs pions dans le processus de vassalisation des pays européens qu’aujourd’hui. Qu’on ne s’étonne pas si ces mêmes pays européens suivent aveuglément les errements américains en Ukraine au risque de disloquer l’Europe et de la rabaisser sur à peu près tous les plans, économiquement, politiquement et militairement, comme cela a été leur projet avéré en coupant l’Europe de la Russie pour mieux la dominer. Ce plan n’est même pas caché, en 2015, soit sept ans avant l’entrée de la Russie en Ukraine, Georges Friedman, un néocon américain de premier plan, l’énonçait dans une conférence donnée à Chicago le 4 février exactement comme une manière d’entraîner la Russie dans la guerre, avec pour but de la détruire par ukrainiens interposés[7]. Cette soumission de l’élite politico-médiatique est totalement assumée, mais elle explique aussi qu’au fil des alternances depuis quarante années en France, rien n’ait changé fondamentalement sur le plan de la politique extérieure de la France comme sur celui de la politique intérieure. Cette stratégie semble avoir cependant atteint ses limites avec le caricatural Macron.
Fiona Scott Morton disant du
mal de la France
On le sait la plupart des commissaires européens sont des atlantistes, des domestiques des Etats-Unis qui font des allers-retours nombreux entre le secteur privé et le secteur public. Que ce soit von der Leyen, descendante d’un marchand d’esclaves aux Etats-Unis, et dont les liens avec Pfizer sont avérés, ou Josep Borrell. Très souvent on retrouve les anciens commissaires européens après leur mandat dans des multinationales auxquelles ils ont rendu de gros services. Le comble de l’arrogance américaine a été atteint je crois avec la nomination de Fiona Scott Morton. Celle-ci devait être nommée au poste d’économiste en chef à la concurrence, évidemment pas pour s’y amuser. Mais il y avait deux problèmes, le premier c’est qu’elle était de nationalité américaine, un peu comme Nathalie Jaresko, le second était que jusqu’ici elle avait brillé essentiellement comme lobbyiste des GAFAM, or si on lui avait donné ce poste, elle aurait eu justement à traiter de la façon dont ces GAFAM truande le fisc. Ça a fait tout un pataquès, mais au final, dit-on sous la pression des Français, on y a renoncé. La Fiona Scott Morton est amère et se répand partout pour dire du mal des Européens qui n’ont pas compris quelle chance ils avaient de recruter une personne de sa compétence[8]. Dans un premier temps Ursula von der Leyen, chien de garde des intérêts étatsuniens, refusa d’écarter cet agent des Etats-Unis de la Commission européenne, mais il semble que la bronca du Parlement européen et Macron l’ait finalement convaincue, non pas que Macron soit devenu anti-américain et souverainiste, il a non seulement une mentalité de traître, mais il n’est pas assez intelligent pour ça, mais plutôt qu’il a dû se dire que la domination des Américains sur la Commission européenne devenait un peu trop voyante, déjà qu’elle est considérée par le peuple comme totalement corrompue et que les électeurs rechignent à aller voter pour ce « machin », or les élections européennes qui s’annoncent désastreuses pour Macron auront lieu dans moins d’un an maintenant.
Il n’y a pas qu’en France que les agents Américains
circonviennent la politique. En Grèce où la gauche est dans les choux, on
cherche un successeur au traitre Tsípras pour prendre la tête de Syriza, il
faut prévoir que tôt ou tard la droite du type Kyriakos Mitsotakis sera rejetée,
vu ses misérables résultats dans presque tous les domaines. On l’a apparemment
trouvé avec Stefanos Kasselakis, 35 ans. Syriza s’était donné des airs de
« radicalité » en 2015, elle avait le vent en poupe, puis Tsipras,
effrayé par ses résultats électoraux l’a ouvertement trahie. Les dernières
élections ont montré qu’il était totalement démonétisé dans le jeu électoral.
Il faut pourtant faire semblant qu’il puisse y avoir une alternance, ne
serait-ce que pour empêcher le peuple de se lancer dans la révolution. Ce
nouveau venu a été élevé directement aux Etats-Unis, c’est même une
caricature : il a reçu une bourse complète de la Phillips Academy High
School à Andover, Massachusetts, États-Unis, et d’autres encore, ce qui n’est
pas innocent. Impliqué dans la campagne de Joe Biden le va-t-en-guerre, il a
travaillé aussi pour Goldmann & Sachs, banque qui connait très bien la
Grèce pour l’avoir pillée. On vend ce Kasselakis, un peu comme on a vendu Macron,
les vieilles recettes sont celles qui marchent le mieux. Il est jeune, présente
bien, il est moderne à la manière des traders. Ce que vend ce garçon, c’est le
récit suivant : si la gauche veut revenir au pouvoir, il faut qu’elle soit
de droite, comme Tony Blair si vous voulez. Le seul marqueur de gauche qu’on
pourrait voir en Kasselakis, c’est qu’il défend les droits des minorités
sexuelles, lui-même étant homosexuel et marié en tant que tel. Si cet individu
qui vient de prendre la tête des débris de Syriza, n’a pas beaucoup de chance
d’arriver au pouvoir, il aura au moins l’avantage de liquider ce parti, comme
Hollande l’a fait avec le PS. L’intérêt de cette petite histoire, outre qu’elle
montre combien la gauche d’aujourd’hui est décomposé, c’est qu’elle met à jour
le rôle des agents des Etats-Unis dans le maintien d’une fiction destinée à
capter l’attention du peuple sur une fausse opposition.
Les agents des Etats-Unis peuvent apparaître sur les plateaux de télévision comme des experts, ce qui leur permet de masquer le fait qu’ils sont en mission. Xavier Tytelman est le désinformateur en chef de LCI sur la question ukrainienne, mais il se déplace aussi sur BFMTV. Il est surtout connu pour traficoter les faits pour tenter de faire croire à la fable otanienne selon laquelle la guerre de la Russie en Ukraine est « une guerre d’agression ». Le langage qu’il utilise, le classe clairement comme un agent américain. Ce qui veut dire que ses analyses ne s’appuient pas sur des faits objectifs, mais sur la nécessité de présenter la Guerre de l’OTAN en Ukraine comme une nécessité pour défendre la démocratie. Après avoir vanté les avancées de la contre-offensive ukrainienne, la dernière de ses frasques connues est de présenter le sabotage des gazoducs Nord Stream, plus d’un an après, comme étant un méchant coup des Russes ! Comme je ne pense pas qu’il soit complètement idiot, cela veut dire qu’il prend ses auditeurs pour des imbéciles. Il prend le contrepied de Seymour Hersh[9]. Il fait semblant d’examiner le rôle des différents acteurs, puis conclue bêtement par « c’est les Russes »[10] ! Sa thèse ne tient pas debout pour trois raisons : 1. Les Américains ont menacé de longue date d’empêcher la mise en œuvre de ces gazoducs, leur but étant de couper l’Allemagne de la Russie ; 2. Le sabotage s’est passé dans la zone la plus surveillée du monde, et sous le contrôle de l’OTAN ; 3. l’opération ne peut être que le fait de commandos spécialement entraînés, possédant une technique très onéreuse et très sophistiquée. Quel est donc le but de ce médiocre ? Dédouaner les Etats-Unis de ce qui est un acte de guerre contre ses alliés européens ! Il tire argument de son passé militaire pour jouer les experts de plateaux. Mais quand on gratte un peu on s’aperçoit qu’il est aussi rémunéré par la CGI, une entreprise plus ou moins canadienne dans laquelle des fonds américains, Black Rock et The Vanguard Group possèdent des intérêts importants. L’acronyme est dérivé de Conseillers en Gestion et Informatique. Et je rappelle que ces deux entreprises qui gèrent des milliers de milliards de dollars, ont des intérêts importants en Ukraine. On remarque que la thèse moisie de Tytelman sur le sabotage des gazoducs est reprise telle quelle par Marion Van Renterghem qui vient de commettre un livre sur sujet[11], thèse qu’elle noie dans un luxe de détails inutiles sur les luttes intestines des oligarques du gaz. Au passage dans ce livre, elle se montre partisane d’une rupture totale avec la Russie, accusant de complaisance avec Moscou, tous ceux qui pensent différemment de Washington. Notez que cette Marion Van Renterghem anciennement journaliste au Monde, écrit pour The Gardian ou encore pour le journal europhile The New European, journal qui compte le ban et l’arrière-ban de l’atlantisme, dont des canailles comme Tony Blair, Daniel Cohn-Bendit. Cette ineffable bourrique a même commis un ouvrage d’entretiens avec la très creuse Valérie Pécresse mais qui a comme qualité première d’avoir été formée par les Young leaders !
C’est une campagne bien orchestrée, relayée évidemment par Le monde qui en remet une couche pour faire croire qu’on ne sait pas qui a fait sauter les gazoducs. La fable selon laquelle il y aurait plusieurs pistes, des Russes, des « dissidents amateurs ukrainiens, des Américains, des Britanniques, ou encore d’autres, est ravivée par des pseudos révélations du Gardian, journal atlantiste s’il en est[12]. Le but est de semer le doute sur l’enquête de Seymour Hersh, et donc indirectement dédouaner les Etats-Unis qui n’ont pas une bonne réputation, de cet acte malveillant envers des intérêts économiques européens. Cet exemple suffit à montrer pourquoi les Etats-Unis tiennent tant à former des personnes qui ensuite investiront les médias pour porter leur propagande. L’exemple du Monde est très révélateur de cette politique. En tenant Le monde, principal agent de l’atlantisme en France, ils exercent une pression non seulement sur l’opinion publique qui se forme à travers les médias qui cadrent leur analyse sur celle de ce journal, mais aussi sur les politiciens de droite et de gauche qui n’osent pas dévier de la doxa dominante.
Pour comprendre pourquoi ma diatribe n’a rien de
complotiste, terminons sur cette idée importante, les agents étrangers des
Etats-Unis ne sont pas forcément rémunérés en liquide. Ils peuvent l’être par
l’intégration à des réseaux d’influence qui leur donne le sentiment d’exister,
d’appartenir à une sorte de famille – au sens mafieux du terme. Une famille qui
les protège des aléas de la vie. Sylvie Kaufmann fait partie de cette
franc-maçonnerie atlantiste de laquelle elle fait mine d’épouser les principes
par simple opportunisme. Elle a certainement un bon salaire au Monde, mais
elle a aussi des conférences qui lui permettent d’instiller sa propagande tout
en étant payée. Et puis elle a aussi, du fait de son statut, accès aux grands
éditeurs parisiens. On peut évidemment m’accuser de « complotiste »,
de sbire de Poutine, et de ne voir de la traitrise que là où il n’y a que des
convictions. Mais je n’appartiens à aucun parti, russe ou français et encore
moins américain, je ne suis membre d’aucun cercle, cénacle ou franc-maçonnerie,
essentiellement parce que je veux rester un homme libre qui ne doit rien à
personne. Si j’écris des bêtises, elles sont miennes uniquement et certainement
pas rémunérées !
[1] Cette
boutique a décidé de se retirer d’Europe, et le désarroi de ceux qui la servent
est assez réjouissant dans la mesure où elle montre sa puissance de nuisance et
ce que sont ses affidés.
https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/12/la-decision-de-l-open-society-foundations-de-quitter-l-europe-met-en-peril-des-organisations-de-la-societe-civile-europeenne_6189025_3232.html#:~:text=Publi%C3%A9%20le%2012%20septembre%202023%20%C3%A0%2013h00%20Lecture%203%20min.&text=Le%20visage%20de%20l,de%20ses%20activit%C3%A9s%20en%20Europe.
[2] https://www.fdesouche.com/2022/02/26/sylvie-kauffmann-si-la-russie-est-exclue-du-systeme-swift-cest-tres-dur-pour-la-russie-mais-ce-sera-dur-pour-nous-aussi-il-y-aura-une-hausse-des-prix-et-la-croissance-economique-va-forcement/
[3] https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/09/27/entre-l-occident-en-recul-et-le-sud-qui-s-affirme-l-heure-du-reequilibrage-est-venue-ca-va-vite-et-c-est-brutal_6191154_3232.html
[4] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2022/06/zakhar-prilepine-ceux-du-donbass.html
[5] https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-une-americaine-ministre-des-finances-un-lituanien-a-l-economie_1628337.html
[6] Encore
que sur ce thème la réalité la rattrape avec la crise de Lampedusa et
l’envahissement de la petite île. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/15/l-ile-de-lampedusa-epicentre-de-la-crise-de-la-gestion-des-flux-migratoires-par-les-etats-europeens_6189471_3210.html
[7] https://www.youtube.com/watch?v=QeLu_yyz3tc
[8] https://www.lefigaro.fr/conjoncture/evincee-de-la-commission-europeenne-l-economiste-fiona-scott-morton-s-en-prend-a-la-france-20230830
[9] https://seymourhersh.substack.com/p/how-america-took-out-the-nord-stream
[10]
https://www.youtube.com/watch?v=iuSnUTlfI6Q
[11] Le
piège Nord Stream, Les Arènes, 2023.
[12] https://www.lemonde.fr/international/article/2023/09/28/nord-stream-un-an-apres-le-sabotage-des-gazoducs-en-mer-baltique-l-incertitude-demeure-sur-l-origine-des-explosions_6191473_3210.html
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