vendredi 27 octobre 2023

Compléments sur l’idée de démocratie

  

La démocratie selon Macron 

Deux événements ont marqué l’opinion récemment : d’abord la grève au Journal du Dimanche qui a vu les censeurs sortir du bois et dire que c’était une honte qu’un propriétaire de journal ose imposer un directeur de la rédaction qui professerait des idées pas politiquement correctes[1]. Et puis il y a eu la dissolution de Civitas par Darmanin, décision applaudie stupidement par la gauche qui quelques semaines plus tôt dénonçait la dissolution du collectif Les soulèvements de la terre. Dans une démocratie doit-on dissoudre tout ce qui ne pense pas comme nous ? Pour moi, c’est non, et pourtant je suis vraiment très loin des fantaisies de Civitas, mais la question n’est pas du tout de savoir si Civitas est un ramassis d’imbéciles qui développe des idées moisies, mais juste celle d’un pouvoir discrétionnaire qui peu à peu nous indique comment on doit penser, au risque de se faire interdire de parole. Qui décide de la censure et au nom de quoi prétend-on le faire ? Aujourd’hui c’est Civitas qui est dans le collimateur, demain qui ? Dans l’affaire Civitras, la gauche institutionnelle s’est faite une fois de plus remarquer par son inconséquence qui en fait objectivement un allié de Macron et de son gang.

Comme on le voit, il est assez facile de critiquer l’absence de démocratie dans les sociétés dites avancées, en donnant des exemples. Précédemment j’ai parlé de l’écart qu’il y avait entre le mot et la chose, plus le mot s’impose dans le discours politicien et plus la « chose » disparait[2]. Le principal argument des défenseurs d’une démocratie très limitée, est de dire que la direction des affaires politiques est bien trop compliquée pour qu’on la confie au peuple, elle est donc réservée aux « experts » qui de plus en plus imposent des réformes en douce, sans le dire, honteusement. Ce qui est en jeu dans cette vision de la politique est qu’elle reproduit une division du travail entre les « instruits » – les intellectuels au sens d’Adam Smith – qui commandent et les « ignorants » qui exécutent. C’est l’essence même du capitalisme comme le disait Marx dans Le Capital, Livre I, Chapitre 14. Rapprochez cela de ce que disait l’ignoble von Hayek pour qui le marché pouvait tout à fait se passer de la démocratie, même parlementaire au nom de l’efficacité économique – notion assez peu définie, mais qui permet toutes les ignominies, Hayek soutiendra la dictature de Pinochet, avant de conseiller Margaret Thatcher[3]. Or la grande question est bien là : refuser une vraie démocratie directe, c’est reproduire et consolider les inégalités de classes. Même si le peuple a du mal à le formuler, c’est bien ce qui le motive. Ce discours hiérarchisant les dirigeants et les exécutants a pu fonctionner plus ou moins bien dans le passé, pour deux raisons :

– d’abord parce que le peuple des travailleurs était en effet bien moins instruit que ceux qui possédaient le capital, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui avec l’effondrement général de l’enseignement. L’élite politicienne n’est pas plus instruite que le commun, mais elle confisque la parole dans le but de construire la défense d’une classe particulière, celle du capital ;

– et parce qu’on avait appris au peuple à obéir sans se poser de de question en maniant la matraque, ce qui entrainait régulièrement des bouffées de colère sanglantes, bien avant d’ailleurs les ravages de l’industrie. La liste des exemples est longue, un livre n’y suffirait pas. Les mises en cause récentes des policiers en est un révélateur puissant. 

L’évidence que nous ne sommes plus en démocratie vient d’être officialisée avec le retrait de l’agrément d’Anticor[4]. L’affaire est très grave. Je ne connais pas cette association, et en général j’ai une grande méfiance envers « les associations » qui sont le plus souvent des outils pour draguer des subventions, mais ce que je sais pertinemment c’est que le gang Macron aura tout fait pour empêcher cette association de se porter partie civile devant les tribunaux pour des faits de corruption, notamment en ce qui concerne le petit copain de Macron, Alexis Köhler, toujours dans les mauvais coups de la macronie. Ce type de fascisme rampant fait ressembler la France à l’Ukraine de Zelensky ou à l’Afrique post-coloniale, où plus aucun contre-pouvoir n’existe. On comprend facilement qu’une démocratie n’a aucune existence réelle, s’il est impossible de porter des faits de corruption devant la justice. Bien entendu pour faire plaisir à un homme manifestement fou et corrompu, il faut la complicité des juges et que ceux-ci y trouvent leur intérêt. Le bloc bourgeois se mobilise quand il se sent en danger, c’est-à-dire quand il sent que son pouvoir d’essence divine est remis en question. C’est dans ce moment-là qu’il remet en question les principes mêmes que pourtant il dit gravés dans le marbre de l’État de droit. C’est bien un parlement « démocratiquement élu » qui a voté les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, et un autre parlement élu qui a autorisé Hitler à basculer vers une dictature en bonne et due forme. Autrement dit et c’est important de le comprendre : la démocratie parlementaire n’est jamais qu’une étape vers la dictature, c’est ce qu’avait compris Karl Polanyi dans son grand ouvrage[5].

Qu’est-ce que ce bloc bourgeois ?

En tant que système concret c’est l’alliance de la classe politique, des journalistes et de l’appareil juridique[6]. Il y a une division du travail, les premiers fabriquent des lois – du type réforme des retraites – les second les justifient et le troisième emploie la répression pour les faire appliquer. Tant que la société est en croissance, qu’elle n’est pas en crise, tout cela est masqué par des soi-disant règles démocratiques. Mais quand la crise est là, quand une large partie de l’opinion se dresse contre une loi, contre la corruption et contre la violence des possédants, alors cette soi-disant harmonie vole en éclats. Si on en est à dissoudre Anticor, c’est que les affaires que celle-ci traitait sont graves pour le pouvoir. On a remarqué que les juges du tribunal administratif ont ouvert la voie à l’annulation des procédures lancées contre le très corrompu Alexis Köhler en donnant à cette dissolution un effet rétroactif ! Cette ignominie ne peut se faire qu’avec la complicité active de la magistrature. Du jamais vu ! Mais avec les décisions ubuesques du Conseil Constitutionnel qui a interdit par deux fois et violemment au peuple de se prononcer sur ce qui l’intéresse, on était bien préparé à ce contournement même de la loi par ceux-là qui la produisent. Les classes dominantes par l’argent – mais ultra-minoritaires – se sont mis dans la position de ne rendre plus aucun compte à personne, sauf à ceux qui les financent. 

 

Cette semaine noire pour les libertés a été aussi marquée par la dissolution du groupe écologiste Les soulèvements de la terre, avec l’aide d’une loi antiterroriste[7] ! Même Le Monde s’en est ému dans un éditorial du 24 juin 2023 particulièrement faux-cul au motif que les écologistes devraient chercher à convaincre plutôt que d’imposer, sachant que les écologistes quels qu’ils soient n’ont strictement aucun pouvoir d’imposer, ils prennent à peine le temps de se défendre[8]. Le Monde est un journal aussi hypocrite qu’idiot parce qu’en effet s’il y a des actions violentes comme à Sainte-Soline, c’est d’une part parce que l’État à imposer des décisions unilatérales en violant ses propres règles et que d’autre part la milice macronienne avait l’ordre d’être sauvage dans la répression pour faire peur- cette assertion est bien documentée aujourd’hui. En vérité cette dissolution est une déclaration de guerre à ceux qui n’acceptent pas la soi-disant transition écologique qui n’a comme seul objectif que de garantir des profits de court terme pour les marchands de green washing. Mais la réaction à cette ignominie macronienne risque d’entraîner justement une radicalisation des positions sur la question de la dégradation continue des conditions de la vie humaine à la surface de la terre. Déjà de nombreux rassemblements ont eu lieu pour protester contre l’ignoble Darmanin, et l’inventivité des protestataires va sans doute entraîner de nouvelles actions violentes, justement parce que dans la société décomposée macronienne, il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de contre-pouvoir, on l’a vu récemment avec les réformes des retraites, le gouvernement s’est montré tellement odieux et arrogant qu’il s’est même mis à dos le syndicat patronal, la CFDT – syndicat qui arbore la couleur orange, mais qui avec le passage du temps est complètement jaune. Que Macron et son gang les ait piétinés montre à quel point cette caste s’en moque tant qu’elle tient la milice. On remarque que le fascisme macronien s’accélère avec la poursuite terrifiante des mois plus tard des citoyens qui s’étaient rassemblés massivement à Sainte-Soline, ils sont victimes de cette hargne vindicative qui veut étouffer dans l’œuf toute idée de contestation[9], anticipant sans doute de nouveaux affrontements avec le peuple. C’est ce que cet imbécile de Macron appelle sans doute la voie de l’apaisement. Cette dérive visant à censurer et à interdire tout ce qui ne plait pas a été prolongée avec la dissolution de Civitas. Le problème n’est pas que Darmanin fasse ce sale boulot, mais plutôt que la gauche l’applaudisse. On comprend bien l’intention de Darmanin, en censurant Civitas, non seulement il justifie celle des Soulèvements de la terre, mais il se prépare à remettre sur le tapis le rassemblement au deuxième tour contre le fascisme. La ficelle est grossière, mais elle a bien fonctionné en 2017 et 2022. L’imbécilité de la gauche institutionnelle est ainsi dévoilée on ne peut mieux, elle fait le jeu du bloc bourgeois en adoptant ses critères de ce qui est bon pour la démocratie ou  non. 

Loïc Schneider risque 7 ans de prison 

La « démocratie » dite représentative s’est donc imposée par le droit mais, le droit est juste le cadre de fonctionnement d’une forme sociale particulière. Il ne faut jamais l’oublier, le capital n’est rien sans l’appui du droit et ce droit a été pondu par la classe bourgeoise, pour consolider son pouvoir. Mais le carcan juridique qui par ailleurs reproduit la complexité des choses de la vie moderne, au point de les rendre opaques et souvent incompréhensibles, a un but très souvent ignoré. Il n’est pas naturel, il fabrique des normes – le fameux État de droit – qui doivent avoir cet aspect naturel pour produire le consentement. C’est pourquoi quand le consentement minimal de la population disparait comme en France avec Macron, la bourgeoisie sort l’artillerie lourde de la répression. Or cette époque de paix civile est terminée depuis longtemps, l’évolution du capitalisme a produit de nouveaux individus dont la détermination est l’individualisme. Il faut prendre ce terme au sens le plus large et ne pas le prendre pour un simple synonyme d’égoïsme. C’est une tendance historique qui s’est développée pour le meilleur et pour le pire depuis disons au moins les Lumières et qui amène à la critique des instances dirigeantes. Elle a été appuyée par le développement de l’instruction et la circulation de l’information. On remarque d’ailleurs que depuis la fin des années soixante au moins, le bloc dirigeant formé de politiciens et des très riches s’acharne à contrôler l’information et à détruire tout embryon de sens critique dans l’enseignement. 

 

Mais ça ne fonctionne plus vraiment. On passe donc à la censure. Depuis que la Russie a déclenché son opération spéciale en Ukraine, la bureaucratie européiste a décidé que les médias russes étaient bannis. Pourtant nous ne sommes pas officiellement en guerre avec la Russie, et pourtant à tout prendre ils sont beaucoup moins menteurs que les médias occidentaux, même si évidemment l’information est biaisée d’un point de vue pro-russe. Peu de politiciens ont manifesté contre ce déni de démocratie, alors que selon l’ONU on doit défendre la liberté d’informer, même si celle-ci vient de l’étranger. C’est l’article 19 de la déclaration des droits de l’homme : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » déclaration dont les pays occidentaux sont signataires. La France de Macron a fait rire ces derniers jours, quand, à la suite du coup d’État au Niger, elle a dénoncé la censure de France 24 et RFI[10],  s’attirant les moqueries aussi de Maria Vladimirovna Zakharova qui a rappelé la censure des médias russes en Europe et en France. La censure s’étend vers les réseaux sociaux, cette fois ce ne sont plus des États, mais des sociétés privées – et c’est nouveau – qui s’autorise à censurer, à l’aide d’algorithmes stupides. Se battre pour une démocratie qui soit autre chose qu’un chiffon de papier, c’est se battre à la fois contre la concentration des médias par des milliardaires et contre cette concentration du pouvoir entre les mains d’un parti politique fut-il majoritaire. Le pouvoir macronien est en ce sens exemplaire : il repose à la fois sur un appareil de communication qui lui est très dévouée, et sur un parti croupion qui ne représente rien dans la société en dehors d’un ramassis de pantins opportunistes et semi-idiots. 

 

Cependant ce contrôle trouve rapidement ses limites quand il concerne la vie quotidienne des Français, on l’a vu avec les Gilets Jaunes, plus timidement avec le vaccin pour le COVID, et encore plus massivement avec la réforme des retraites malgré la propagande quotidienne des chiens de garde qui relayaient la politique gouvernementale jour après jour, les manifestants n'ont pas désarmé. Il a fallu envoyer la milice, bastonner, terroriser pour bâillonner la contestation. Ces derniers temps on trouve plusieurs ouvrages sur l’émeute. C’est-à-dire une violence soudaine qui parait incontrôlée et incontrôlable. Les médias et les politiciens sont à l’unisson pour réciter le catéchisme selon lequel dans une démocratie, la violence n’est pas une option politique. Dans son ouvrage, Éloge de l’émeute, LLL, 2023, Jacques Deschamps montre exactement le contraire. Non seulement l’émeute est facilement considérée comme un blocage de toute discussion par la partie la plus forte, celle du patronat et de l’État, voir l’absence de dialogue du côté macronien lors de la réformes des retraites, mais elle fait partie directement du processus démocratique, en ce sens qu’elle dénoue plus ou moins bien des situations tendues. En 2018 ce sont les émeutiers Gilets Jaunes qui ont poussé Macron, saisi au ventre par une trouille verte, à bouger et à mettre de l’eau dans son vin. Même si l’émeute ne débouche pas souvent vers la révolution, elle a des résultats tangibles, on se souvient qu’en Mai 68, les grèves ajoutées aux barricades ont radicalement modifié le dialogue social. Penser l’émeute et la violence politique en dehors du processus démocratique réel est un non-sens. J’ajoute que la France est un pays exemplaire de ce point de vue au moins depuis 1789. L’émeute est déjà au moins la preuve d’une absence de démocratie réelle puisqu’elle est le résultat d’une impossibilité d’exprimer son mécontentement autrement que par une action violente. 

 

Pour dire les choses plus simplement, qu’on interdise les manifestations qui pourraient être violentes au nom d’une démocratie imaginaire et consensuelle, est anti-démocratique dans la mesure où la démocratie, c’est justement le peuple en action qui prend son destin en main. C’est en quelque sorte la thèse que développe Rob Grams dans un article que je trouve fort intéressant intitulé Pourquoi la France est bien une dictature ?[11] Si on le suit jusqu’au bout on comprend que la démocratie ne peut pas exister dans la simple délégation des pouvoirs à travers une élection périodique, mais elle existe dans l’action, et peut-être même uniquement dans ce moment-là. Il vient évidemment que l’action va se heurter aux ennemis de la démocratie qui veulent imposer leur vision ultra-minoritaire à la très grande majorité, c’est d’autant plus choquant quand le capital impose ses lois aux travailleurs qui les nourrissent. Si le pouvoir réagit violemment alors on passe à l’émeute. C’est ce qui s’est passé en Mai 68 avec les barricades qui ont accompagnées la grève générale, c’est ce qui s’est passé avec les Gilets Jaunes et encore avec le rejet de la réforme de la loi sur les retraites. Chaque fois ces mouvements ont été très populaires, c’est-à-dire que sa violence était approuvée par la majorité qui en rendait responsable les services de l’État. 


 

C’est d’ailleurs pour éviter que la violence de l’émeute devienne trop légitime dans l’opinion que les « journalistes » commençaient toujours par interroger les syndicalistes en leur demandant, si oui ou non, ils approuvaient cette violence. L’idée crapuleuse était de dissocier les bons syndicalistes prêts au dialogue des mauvais émeutiers. Mais en vérité, si le mouvement contre la réforme des retraites était finalement assez peu violent, les manifestants approuvaient ces violences parce qu’elles activaient le mouvement dans le bon sens. Résumons cette idée : lorsque la violence politique provient des « dominés » qui n’ont plus aucun relais pour se faire entendre contre la tyrannie d’une minorité, elle est moralement légitime, d’autant plus qu’ils représentent la très grande majorité. À l’inverse quand la violence politique est exercée par l’appareil d’État confisqué au profit exclusif d’une petite minorité, nous sommes dans une dictature. En tous les cas la violence politique apparait comme le complément nécessaire de la démocratie réelle ! 


[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2023/07/crise-au-journal-du-dimanche.html

[2] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2023/06/etes-vous-prets-pour-une-democratie.html

[3] Jacob Jean. Le marché d'Hayek contre la démocratie. In: Raison présente, n°95, 3e trimestre 1990. Bouleversements à L'Est. pp. 61-76.

[4] https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/06/23/anticor-perd-son-agrement-et-denonce-une-atteinte-grave-aux-libertes-associatives_6178895_3224.html

[5] The Great Transformation, Rinehart & Company, Inc., 1944, traduit tardivement en français chez Gallimard en 1983

[6] Bruno AmableStefano PalombariniL’illusion du bloc bourgeois. Alliances sociales et avenir du modèle français, Raisons d'agir, 2017

[7] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/06/21/la-dissolution-du-collectif-ecologiste-les-soulevements-de-la-terre-a-ete-prononcee_6178559_3244.html

[8] https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/06/23/les-soulevements-de-la-terre-une-dissolution-problematique_6178900_3232.html

[9] https://reporterre.net/Apres-Sainte-Soline-Loic-poete-maraicher-risque-7-ans-de-prison

[10] https://www.20minutes.fr/monde/4047942-20230803-coup-etat-niger-paris-condamne-tres-fermement-suspension-diffusion-france-24-rfi

[11] https://www.frustrationmagazine.fr/pourquoi-la-france-est-bien-une-dictature/?fbclid=IwAR3UNNf0KX1_vlHe4QyyXd9iQcSTHPCYGFHCzzSh478KycF52HHuwPxoNNY

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