jeudi 18 janvier 2024

Emmanuel Todd, La défaite de l’Occident, Gallimard, 2024

 

Emmanuel Todd a parfois de bonnes intuitions mais parfois il s’égare, et donc ses ouvrages ne sont pas toujours intéressants. On se souvient de son imbécilité à propos de Charlie, du massacre comme de la réaction des Français[1]. Personne ne pourra lui pardonner ce positionnement stupide. Ici il se centre sur la guerre en Ukraine et ses conséquences. À l’évidence ce conflit est en train de dériver vers une véritable révolution dans les relations internationales, et conséquemment il va accélérer la décomposition de l’Occident. Au bout de presque deux ans de guerre, le bilan est complètement négatif pour l’Occident global, que ce soit sur le plan militaire, du nombre de morts ukrainiens, ou encore l’argent qu’on a mis dans cette aventure. Cette ligne n’est originale, les commentateurs les plus réalistes disent tous la même chose. Non seulement l’Europe et les Etats-Unis se sont de plus en plus délités, s’isolant encore un peu plus du reste du monde, mais leur économie est sur la paille, tandis que clairement la Russie s’est renforcée dans tous les secteurs, le militaire, l’industrie, l’agriculture. Mais le pire est sans doute que les Etats-Unis ont montré leur incapacité à mener une guerre contre une puissance militaire de premier rang et que cela se sait. On voit mal comment ils pourraient faire face à la Chine si les choses s’envenimaient. Comment en est-on arrivé à un tel désastre ? C’est en fait à cette question que tente de répondre Emmanuel Todd. Il part donc de l’idée selon laquelle la guerre en Ukraine qui se résume à un affrontement entre la Russie et les Etats-Unis, l'OTAN et leurs affidés est déjà perdue avec certitude. Il n’est pas le seul à le penser. Et cette guerre est perdue parce qu’elle a été mal conçue. Les Ukrainiens paient un très lourd tribut à cette fantaisie. Pour Emmanuel Todd, la Russie se bat sur sa frontière pour faire face aux avancées de l’OTAN. Le thème est bien connu et bien documenté. 

 

Ce désastre s’explique d’abord par une volonté des Etats-Unis de contrôler une mondialisation pour leur profit, à la fois par l’expansion de l’OTAN à l’Est et l’intégration de toujours plus de pays de l’Est dans l’’Union européenne. Mais plus l’Empire s’élargit et plus il se fragilise. En effet les Etats-Unis et l’Europe occidentale ont cru pouvoir prospérer sur les travailleurs de l’Est de l’Europe, ce qui fait qu’aujourd’hui, ils ont détruit les fondements anciens de leur prospérité. Si l’Occident a été en effet dynamique, travaillant à la transformation du monde, c’est parce qu’il possédait des « valeurs », à la fois la nécessité d’épargner et celle de travailler. Dans ce schéma, l’éducation jouait un rôle décisif, et l’intégration des classes les plus basses dans un système d’éducation performant permettait le développement d’une vaste classe moyenne, offrant ainsi une grande stabilité des systèmes nationaux. Todd considère que la religion joue un rôle décisif dans le développement de cette logique : « croissez et multipliez-vous ! » Mais l’abandon progressive de la posture religieuse – que Todd n’explique jamais – va entrainer un abandon des principes qui lient éducation, travail et épargne. Ces valeurs étaient portées par le protestantisme et éventuellement par le judaïsme. Or les Occidentaux ont abandonné la religion et ses principes moraux, l’éducation et la procréation. Le déclin de l’Occident se lit ainsi dans l’effondrement de son taux de fécondité et dans l’effondrement de l’éducation. Ces reculs s’accompagnant d’une montée des inégalités, ils amènent avec eux l’effritement du leadership occidental sur le monde qui ne sait plus que réagir par la violence, les Etats-Unis s’étant donné le rôle peu glorieux du maintien de l’ordre et devenant le pays le plus détesté de la planète. 

 

Tout cela n’est pas faux, mais ce n’est pas tout à fait une explication. D’abord parce que l’éducation est justement la base de la critique de la religion et donc si celle-ci disparait, c’est bien parce qu’elle a fait son temps. On remarque d’ailleurs qu’aujourd’hui les populations qui mettent au centre de leur vie sociale la religion sont principalement les populations musulmanes dont la trajectoire rétrograde – appuyée sur une vision archaïque de la procréation – mène à la guerre et au désastre. Autrement dit, et ça Todd le dit en filigrane, l’éducation en se généralisant engendre son contraire ! Mais on pourrait tout autant dire la même chose des grands principes qui ont mis le monde en mouvement : la mondialisation engendre maintenant le retour de l’idée de souveraineté nationale ! Le drame de l’Occident est sans aucun doute d’avoir voulu imposer ses valeurs évanescentes au reste du monde. C’est un drame parce que cette tendance-là a engendré une méfiance envers ces valeurs auxquelles les Occidentaux eux-mêmes ne croient plus. Todd s’appuie sur des données statistiques, des cartes qui montrent : le recul de l’Occident dans la production industrielle, des ingénieurs – que les Etats-Unis importent en masse d’Inde ou de Chine – dans la population mondiale, dans l’éducation. Ce sont des faits, certainement, mais pas des causes ultimes. Globalement Todd suggère que l’Occident sous l’impulsion de ses élites s’est vautré dans le nihilisme. 

Le livre de Todd pose plusieurs problèmes de méthode. D’abord parce que son sujet c’est finalement le capitalisme. Cette volonté d’accumulation du capital et de progrès, portée par la religion protestante et l’éthique du travail – sous toutes ses formes – si elle remonte à la nuit des temps ne fait système qu’à partir du XVIIIème siècle. Et si elle guide incontestablement l’histoire du monde depuis lors, l’histoire humaine ne s’y reconnait pas tout à fait. C’est, disons, un moment. Que ce soit l’effondrement de la production industrielle, l’irreligion, ou encore le recul des performances éducatives, ce sont des signes avant-coureurs du déclin de l’Occident, mais pas forcément leur cause. La raison ultime de cet effondrement est économique. A l’origine de la mondialisation financière, il y a ce qu’on appelle en langage marxiste la baisse tendancielle du taux de profit qui doit être combattue selon Marx par un élargissement constant du marché du travail pour intégrer de nouveaux travailleurs que ceux-ci soient des immigrés qu’on amène par bateau ou qu’on colonise des pays nouveaux. Todd a une intuition que malheureusement il ne pousse pas, c’est que les pays de l’Est ont été agrégés à l’Union européenne pour fournir une main d’œuvre plus éduquée et peu chère en remplacement de celle des pays méditerranéens. Il parle d’ailleurs d’annexion de l’Allemagne de l’Est par la RFA et non de réunification. Ainsi il apparait que dans la logique de la mondialisation, les pays anciennement communistes de l’Est devaient être rattachés à la fois à l’Union européenne pour se normaliser, et à l’OTAN pour être domestiqués et servir de chair à canon dans le cas de l’Ukraine. Les pays fondateurs de l’Union européenne et dans une moindre mesure le Royaume Uni – pays qui ne sait plus comment il s’appelle, s’il s’appelle l’Angleterre, la Grande Bretagne ou encore autre chose – se sont débarrassés de leurs industries de main d’œuvre polluantes en les transférant à l’Est de l’Europe. Et donc l’Allemagne avait la possibilité de se fournir en gaz pas trop cher auprès de la Russie et d’utiliser une main d’œuvre bon marché pour son industrie. Son succès fut amplifié par la mise en place de l’euro qui a radicalement dopé ses exportations et tué l’industrie française et italienne. 

Cependant d’autres forces travaillaient à contresens, en même temps que la mondialisation se mettait en place les Etats-Unis abandonnaient leur enseignement de qualité. Ils préféraient par exemple importer des ingénieurs de Chine ou de l’Inde, ou encore intégrer à leur PhD des étudiants venus des pays étrangers, notamment d’Asie. Pire encore en Angleterre, les étudiants provenant de la diversité sont relativement plus nombreux que les blancs sur les campus. C’est la conséquence de la dévalorisation continue des études, mais sans doute plus grave, cela explique la rapidité de la désindustrialisation car il n’y a plus assez d’ingénieurs dans ce qu’on peut appeler l’Occident global. Ce qui veut dire que même si on veut réindustrialiser les Etats-Unis et l’Europe, il y faudra beaucoup de temps et probablement passer par une fermeture des frontières. Mais tout ça repose chez Todd sur l’idée à mon avis fausse selon laquelle il n’y a pas d’avenir en dehors de l’industrie et de la croissance. Pourtant là encore il approche une idée juste quand il montre que le PIB mesuré en monnaie est un leurre qui fait croire que les Etats-Unis sont riches parce qu’ils maitrisent la production de la monnaie internationale. Cette idée a été développée par de nombreux économistes, mais plus précisément par Jacques Sapir en analysant le support de la puissance militaire russe. L’argent n’est pas la vraie richesse. Et si les Etats-Unis sont en apparence riches parce qu’ils consomment beaucoup, c’est parce que l’ordre monétaire qu’ils ont instauré leur permet de vivre sur le compte des autres pays qu’ils rackettent. 

Université britannique 

Restaurer une démographie galopante, et une industrie forte en rétablissant les valeurs du protestantisme n’est en réalité pas très sérieux comme programme économique. Car justement si le capitalisme occidental s’effondre c’est bien parce qu’il s’agit d’une impasse, qu’il est fondé sur de fausses valeurs morales, économiques et sociales. Restons-en à cette idée simple, la planète possède des ressources naturelles limitées – terres fertiles, eau, énergie fossile – et il est impossible de croire que le green watching et le découplage vont arriver grâce à l’innovation technologique à contourner cette difficulté. La croissance économique et la surpopulation mènent directement à la guerre. Il faut être un gros paresseux ou un économiste pour croire le contraire. Si les guerres actuelles sont le résultat direct de la mondialisation sous la direction des Etats-Unis, alors il faut repartir des dégâts causés par les coups que les néolibéraux ont portés à l’idée de souveraineté nationale. 

Carte de l’homophobie dans le monde 

Todd pour prouver l’isolement de l’Occident, montre des cartes, celle de l’homophobie et celle des pays qui ont refusé de sanctionner la Russie sous la pression des Américains. Elle se superposent presque exactement ! « L’idéologie transgenre de l’Occident semble poser au monde patrilinéaire un problème plus sérieux encore que l’idéologie gay. Comment des sociétés dans lesquelles la différence entre parentés paternelle et maternelle est structurante, et l’opposition entre hommes et femmes conceptuellement indispensable, pourraient-elles accepter une idéologie qui nous dit qu’un homme peut devenir une femme et une femme un homme ? Parler d’un simple rejet serait sous-estimer l’enjeu du conflit. Il est tout à fait plausible que ces sociétés considèrent que l’Occident est « devenu fou ». Nihiliste peut-être ? », écrit-il. De quoi faire hurler les malheureux journalistes et les quelques lecteurs de Libération qui ne retiennent que l’anti-atlantisme de Todd, rebaptisé pour la circonstance et par imbécilité native, poutinisme[2] ! Depuis le début de la guerre en Ukraine, le monde occidental s’est cadenassé sur lui-même, croyant créer comme au bon vieux temps un rideau de fer autour de la Russie avec les sanctions, pour ensuite tenter la vaincre et la dépecer, il a, sous l’égide de Etats-Unis produit son propre enfermement et accéléré sa déconfiture. Ce rideau de fer est d’ailleurs à la fois matériel et idéologique, avec un contrôle et une censure constante sur les moyens de communications. Todd s’étonne que les Allemands, les Anglais ou les Français aient suivi les Etats-Unis dans ce « suicide ». Comme Zemmour qui en 2014 avait commis un livre avec comme titre Le suicide français[3], Todd emploie lui aussi ce mot ce mot. Ce qui va certainement lui valoir une volée de bois vert – rouge-brun, décliniste, voyez le genre – de la part des progressistes indécrottables et des macroniens. Mais ce serait oublier que Michel Rocard, progressiste, mondialiste grand teint, immigrationniste et européiste en 2015 avait lui aussi publié un ouvrage intitulé Suicide de l’Occident, suicide de l’humanité ?[4] Emmanuel Todd est donc dans cette lignée qui remonte au moins à Oswald Spengler, philosophe allemand, avec Le déclin de l’Occident publié entre 1918 et 1922, une période qui n’était pas particulièrement riante pour les Allemands qui avaient subi une défaite humiliante. Pour Todd, l’Occident – sous-entendu le capitalisme industriel – a atteint son apogée vers le milieu des années soixante. Je partage cette idée qui est corroborée avec la fin d’un relatif consensus de classes, une mobilité sociale effective, et une tendance vers l’égalité. Après les luttes sociales de la fin des années soixante, le monde occidental va régresser avec l’avènement des réformes néolibérales, amplifiant de manière continue les inégalités, et remplaçant la lutte des classes par l’idéologie droit-de-l’hommiste et la lutte contre le racisme. Todd note fort justement que le racisme aux Etats-Unis envers les noirs, a été remplacé par le racisme contre le prolétaire sous la forme méprisante de la lutte contre le populisme. 

Thomas Cole, The Course of Empire: Destruction 

Les « élites » sont évidemment décriées par Emmanuel Todd, décrites comme un ramassis d’imbéciles sans foi ni loi. Mais il n’analyse pas vraiment les raisons de l’arrivée au pouvoir à l’échelle de tout l’Occident d’une telle conjuration des imbéciles. Il s’étonne du fait que le Royaume Uni, autrefois berceau d’un capitalisme qui se pensait dans son devenir, soit aujourd’hui dirigé par des Hindous et des Pakistanais ! Il donne des noms du premier ministre actuel au maire de Londres. Également il se demande pourquoi les Européens – je veux dire le personnel politique européen – s’est empressé de se lancer dans l’aventure ukrainienne sans retenue, alors que cela nuit clairement aux intérêts des pays qu’ils sont censés représenter. En réalité il y a bien explication, et elle ne tient pas à l’effondrement généralisé de l’éducation. C’est la même chose d’ailleurs avec les journalistes qui se sont tous rangés sous la bannière atlantiste. J’ai commencé à m’intéresser au parcours de cette classe de semi-instruits, cette sphère d’influence, comme on dit. C’est assez édifiant. Ils ont un point commun, ils ont été élevés en batterie aux Etats-Unis, dans leurs universités, ou alors ils ont appartenus à des think tanks financés par les Etats-Unis[5]. C’est pourquoi ils représentent une grande homogénéité à la fois dans le vide sidéral de la pensée et dans le suivisme inconditionnel envers les donneurs d’ordre. C’est un sujet d’importance parce que c’est cette classe qui a fini par vider complétement le peu de principe démocratique qui persistait dans la démocratie parlementaire. Et justement la guerre en Ukraine a agi comme un puissant révélateur des « investissements » que la CIA, les Universités américaines et les think tanks avaient réalisés dans la formation globale de l’opinion. Ce plan remarquablement pensé à la fin de la Seconde Guerre mondiale s’est révélé par ses mensonges répétés un puissant outil de contrôle social. Mais ce processus semble achevé parce qu’à force de trier des préposés au larbinat et les faire avancer dans le métier de la politique, les Américains ont fini par ne recruter que des crapules et des imbéciles, de Macron à von Leyen, en passant par les journalistes du Monde. Les journalistes et les hommes politiques en Occident ont en commun le fait qu’ils sont de simples communicants et des agents d’influence dont le travail est de répéter à satiété les mêmes slogans, afin de ne pas laisser d’espace pour la contradiction, mais ils ne décident de rien. Leur force est toutefois d’avoir persuadé une partie de l’électorat que tout de même l’Occident, malgré les crises et les guerres continuait de progresser depuis 2008 ! Todd en vient ainsi à penser timidement que la Russie est une démocratie autoritaire, mais une démocratie tout de même, mais que l’Occident baigne dans une fausse démocratie. Il en trouve la preuve dans le fait que Poutine est approuvé dans sa politique par 80% des Russes, alors que les politiciens occidentaux n’arrivent pas à atteindre un seuil de 50% d’opinions favorables. Von der Leyen c’est 15%, Scholz, 20% Macron, 25% et le « sénile » Joe Biden, 38% ! Il y a une séparation très nette donc entre les peuples d’Occidents et leurs « élites ». 

L’Empire et ses valets en représentation 

Pour Todd ce mécontentement général débouchera forcément sur une réaction à plus ou moins long terme. Il pense que cette réaction pourra venir de l’Allemagne parce que celle-ci voit son économie s’effondrer sur le coup des sanctions économiques et que c'est ce pays qui a le plus intérêt à se rabibocher avec la Russie. Mais quelle forme cela pourra-t-il prendre ? C’est tout de même dans ce pays que les manifestations contre l’OTAN ont été le plus suivies, et c’est dans ce pays que le principal parti d’opposition AfD est ouvertement pour la sortir de l’euro et de l’Union européenne. Cependant beaucoup de choses ne vont pas dans le livre de Todd. D’abord s’il survalorise l’importance de la variable démographique et religieuse, alors il devrait en déduire que c’est l’Islam qui est la véritable mondialisation à venir. L’AfD va jusqu’à réclamer une remigration des Allemands d’origine étrangère[6]. C’est un programme que d‘ailleurs commencent à mettre en place – sur le mode mineur – des pays comme le Danemark ou la Suède. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire, même si dans les pays européens une très large majorité se dessine nettement pour limiter les dégâts engendrés par l’immigration. Todd flotte parfois quand il traite des sujets très bouillants comme la guerre à Gaza. Comme beaucoup de français victimes de la propagande ile ne voit pas qu’Israël est dans la même position que la Russie, ce pays se bat pour sa survie, mais c’est le soutien des Etats-Unis à Israël qui trouble la vision. Comme beaucoup de gens Todd pense qu’Israël est juste un pion dans les volontés hégémoniques des Etats-Unis. C’est une grave erreur, Israël est une nation qui résiste au mondialisme de l'Islam. J’y reviendrais plus tard. Le monde ne s’y est d’ailleurs pas trompé, Sylvie Kauffmann, agente des Américains dans ce canard condamne à la fois Poutine et Netanyahu, Libération est sur la même ligne. 

 

Parmi les aspects pertinents ce livre, Todd développe une vision de l’Ukraine, fragmentée et antisémite, résurgence de son passé pogromiste. Il analyse par contre assez mal les raisons de l’implication des pays baltes dans la guerre. Comme également celle de l’Angleterre qui renvoie selon lui à la psychanalyse. En vérité c’est plus simple, c’est parce que l’élite politique et médiatique est redevable de sa carrière aux Américains. Dans l’ensemble, même s’il est assez mal charpenté, enlisé dans la simple logique des formes familiales du passé, le livre de Todd est très intéressant à lire, d’autant qu’il est une des rares voix à gauche pour relier la lutte pour l’égalité avec le souverainisme de la nation. Les mots sont importants. Dans un entretien avec le journal Marianne, Paul Soriano qui l’interrogeait et qui manifestement avait lu le livre de Todd de travers, ne pouvait pas s’empêcher de parler de la guerre en Ukraine comme d’une « guerre d’agression »[7], ce qui est exactement le langage de l’OTAN et des Etats-Unis, alors que pour Todd, pour quelques autres et pour moi-même il s’agit d’une « guerre préventive » visant à enrayer l’expansion de l’OTAN à l’Est de l’Europe.


[1] Qui est Charlie ?, Le seuil, 2015.

[2] https://www.liberation.fr/idees-et-debats/avec-la-defaite-de-loccident-emmanuel-todd-affirme-sa-poutinophilie-20240110_K67TLLEQXZFOVDS6RLFKVBTBYY/

[3] Albin Michel, 2014.

[4] Flammarion, 2015.

[5] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2023/09/agents-des-usa-cest-aussi-un-metier.html et https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2023/09/frederic-charpier-la-cia-en-france.html

[6] https://www.marianne.net/monde/europe/l-afd-prevoit-la-remigration-des-non-assimiles-et-lextreme-droite-francaise-se-reve-allemande

[7] https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/ce-que-la-defaite-de-l-occident-d-emmanuel-todd-annonce-c-est-le-triomphe-de-l-occident

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