dimanche 3 mars 2024

L’Ukraine et l’Occident, deux ans après où en est-on ?

  

Le drapeau russe flotte sur la ville d'Avdiivka 

Le plus étonnant n’est pas que l’Occident, via ses médias main stream tenus d’une main de fer, mentent sur à peu près tout, mais c’est la façon dont ils présentent la guerre meurtrière qui se déroule depuis deux ans maintenant et qui a évolué. La propagande est montée en puissance. Dans Le monde, après une pause durant l’automne où les Vitkine, Kauffmann et autres agents américains s’étaient fait discrets, on est passé à la vitesse supérieure. Dans l’édition datéee du 25 février 2024, un quart des pages est consacré à l'Ukraine, on y parle de la volonté des Russes de conquérir l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie, et que si on n’arrête pas Poutine en Ukraine, il sera bientôt à Paris. On compatie avec la misère des Ukrainiens, et on y ment aussi sur Marioupol qui aurait été conquise contre la volonté de ses habitants par la Russie, oubliant volontiers les témoignages des habitants de Marioupol qui documentaient amplement les misères qu’ils avaient subi du fait de l’occupation de leur ville par le régiment Azov, et du soulagement que ce fut pour eux de voir arriver les Russes. Curieusement Le monde nous parle de la guerre communicationnelle des Russes, mais pas de la guerre communicationnelle de l'Occident et du Monde ! Plus étrange encore, ils ne nous disent rien de ce qui se passe sur le front. Or il semble bien que celui-ci soit en train de s'effondrer. Quand Le monde ne parle plus du terrain de la guerre, vous pouvez être sûrs que l'armée ukrainienne est en grande difficulté. Pourtant il se passe beaucoup de choses sur le plan militaire, mais les Occidentaux sont privés d’informations par les médias main-stream qui verrouillent l’information depuis le début. Je ne vais pas le détailler ici. Avdiivka est tombée, ouvrant de larges perspectives pour l’armée russe, et celle-ci a pris pied de l’autre côté du Dniepr. 

 

« La Russie est actuellement dans une situation plus forte qu'il y a un an et est en train de prendre l'avantage », disait le chef du renseignement norvégien, Nils Andreas Stensønes, au milieu du mois de février 2024, il n’est pas connu pour être spécialement u  soutien de la Russie[1]. Les troupes russes multiplient les attaques dans l'est et le sud de l'Ukraine et viennent de faire un premier gain significatif depuis le mois de mai : s'emparer de la ville d'Avdiivka. Le bilan global pour l’instant est en faveur des Russes. Peu importe nos préférences partisanes, la réalité du terrain parle : un cinquième de l’Ukraine officielle a été annexée par la Russie depuis 2014. De même il est clair que les Ukrainiens ont perdu beaucoup plus de soldats que les Russes, entre 7 et 8 fois plus selon les estimations. Ce désastre militaire et humain, est évidemment la conséquence d’une stratégie erronée et mal pensée aussi bien par l’OTAN que par Zelensky. On se souvient que celui-ci avait imposé contre l’avis de Zaloujny – démissionné depuis – de tenir Avdiivka coûte que coûte, c’est-à-dire au prix de dizaines de milliers de morts supplémentaires – au minimum trente milles, sans parler des blessés et des prisonniers. La situation a évolué en deux ans dans le sens d’une implication de plus en plus importante des Etats-Unis et de ses vassaux de l’Union européenne dans la guerre. Si officiellement l’Occident n’a pas déclaré la guerre à la Russie, il est bel et bien cobelligérant, et de plus en plus, au fur et à mesure que les chances de l’Ukraine de regagner une partie de son territoire s’amenuisent. 

Le monde aime répéter sans recul les bêtises de l’Occident 

La guerre cependant est toujours adossée à l’économie. L’Occident sous l’impulsion des faucons de Washington a pu penser qu’en émettant à l’encontre la Russie des sanctions économiques, cela la ruinerait et engendrerait un changement de régime à Moscou. Bruno Le Maire a fait rire tout le monde en annonçant qu’il allait provoquer l’effondrement de l’économie russe[2]. Le pari est perdu, et les sanctions se sont retournées contre les Européens. 18 000 sanctions ont été prononcées par l’Occident ! Un record, mais comme ça ne marche pas Ursula von der Leyen persiste et nous dit que vous allez voir ce que vous allez voir, le nouveau train de sanctions – le 13ème paquet – va « faire monter le coût de la guerre ». Parmi les sanctions stupides mises en place, il y a eu la volonté étatsunienne  de couper l’économie européenne de l’énergie russe. Le sabotage des Nord Stream a couronné cette position. Cette attitude est proche de l’imbécilité : en effet, non seulement les Européens achètent toujours du gaz et du pétrole russe, mais comme celui-ci est acheminé par des intermédiaires, notamment l’Inde et acheminé sous sa forme liquéfiée, ils le paient beaucoup plus cher ! Si vous lisez la presse de propagande européiste, il est dit : « Avant la guerre, l'UE dépendait pour 45 % des importations de gaz naturel venu de Russie. Cette part est descendue à 15 % en 2023. Les Européens ont également arrêté d'acheter du charbon russe et ont drastiquement réduit leurs importations de pétrole russe »[3]. C’est évidemment faux, non seulement le gaz russe arrive encore en Europe via le gazoduc qui traverse l’Ukraine, et sur lequel Kiev prélève un droit de passage, mais la France a augmenté ses importations de gaz russe de 41% en 2023 par rapport à l’année 2021[4] ! Évidemment le comble de l’idiotie est que si la France ne reçoit plus du gaz par gazoduc, elle le reçoit sous sa forme liquéfiée qui lui coûte trois fois plus cher, à 120 euros le MWh, selon des chiffres donnés par Les échos, le journal du patronat français[5]. Les Américains ne sont pas touchés par le contrecoup économique de sanctions. D’abord parce qu’ils ont une grande autonomie énergétique, mais aussi parce qu’ils n'ont pas validé la partie des sanctions économiques qui par exemple les empêcheraient d’acheter de l’uranium enrichi aux Russes ! En réalité comme pour le pétrole et le gaz, les sanctions sont contournées au gré de la volonté des Américains : le coût des sanctions c’est pour les cons[6]. Je reviendrais un peu plus loin sur les effets boomerang des sanctions contre la Russie.

 

Le bilan humain est catastrophique pour l’Ukraine. Zelensky raconte comme à son ordinaire n’importe quoi. Ainsi il a décidé de donner enfin des chiffres sur les soldats ukrainiens décédés sur le front : « 31 000 soldats ukrainiens sont morts dans cette guerre. Pas 300 000, ni 150 000, comme le disent Poutine et son cercle de menteurs. Mais chacune de ces pertes est une grande perte pour nous », a-t-il osé dire. Cette comptabilité fantaisiste a choqué même les Américains qui veulent bien mentir mais pas autant. Si le chiffre des malheureux soldats ukrainiens était si bas, on se demande bien pourquoi l’armée ukrainienne n’a pas encore gagné la guerre. Ce chiffre est un mensonge, non pas parce qu’il serait opposé à ce que disent les Russes, mais parce qu’il a été démenti par les Ukrainiens eux-mêmes. Global Geopol a recensé les déclarations de différentes sources ukrainiennes. Ainsi à la fin du mois de décembre 2022, l’ambassadeur ukrainien au Royaume Uni avançait déjà un chiffre de 283 000 morts dans les Forces Armées Ukrainiennes. En mars 2023, les Ukrainiens reconnaissaient avoir abandonné 35 000 soldats sur le terrain dans la bataille d’Artiomovsk. En mai 2023, Kyivstar diffusait une vidéo d’adieu à 580 000 soldats qui étaient aussi leurs abonnés ! L’administration demanda le retrait de cette vidéo, mais c’était trop tard, tout le monde l’avait vue et enregistrée. Fin juin 2023 Kiev fait aménager un cimetière de 120 000 tombes, mais celui-ci est déjà rempli en septembre de la même année. À la fin du mois de novembre 2023, la chaîne ukrainienne 1+1 avance le chiffre de 1,12 millions de morts et de blessés, même en considérant que la moitié de ces effectifs ce sont des blessés, on voit que le chiffre tourne autour de 500 000. Face à cela, le média indépendant très fiable Mediazona, financé de plus par l'Angleterre, faisant un recensement des états-civils russes comptait 44 000 soldats russes tués au front, mais ce sinistre bilan pourrait monter jusqu’à 75 000, à cause des retards dans les enregistrements et des lacunes dans la collecte des données[7]. On est bien loin des chiffres avancés par les Américains dans leurs médias. L’ancien procureur Yuriy Lutsenko, un bon ukrainien russophobe, dans les premiers jours de 2024 avait avancé : « Nous devrions honnêtement dire 500 000 [pertes] dont on parle maintenant, si nous les visions par mois, cela fait 30 000 par mois. Nous comprendrons alors à peu près ce qui se passe sur le front avec les morts et les blessés graves »[8]. On  a beau mentir et cacher les morts ukrainiens, les cimetières ne mentent pas ainsi que le disait un média canadien[9]. C’est également ce que disait une femme reporter de guerre pour France Info, insistant sur l’effondrement des populations en Ukraine[10]. Devant de tels mensonges grossiers, on se demande comment les Ukrainiens vont réagir ! Certes ces chiffres sont donnés à l’opinion occidentales pour montrer l’efficacité de la stratégie ukro-atlantiste, mas la population ukrainienne se dit qu’on la prend pour un ramassis d’imbéciles. 

En Ukraine on creuse des tombes pas milliers  

Comme on le voit, le bilan humain est désastreux, et c’est pourquoi pour les journalistes du Monde qui sont de plus en plus dans le déni, aiment bien reprendre les chiffres sur les pertes russes qui seraient selon eux de 500 000 soldats, et les pertes ukrainiennes qui seraient de seulement 31 000 ! 500 000 soldats russes tués, c’est deux fois plus que les effectifs engagés depuis le 22 février 2022. Car si on devait admettre que les chiffres sont plutôt inversés, alors on ne comprendrait plus pourquoi ce journal est le pire va-t-en-guerre du paysage médiatique. Même ses lecteurs déploreraient ce massacre qui ne mène à rien. Un sondage récent d’Ipsos pour La tribune, datant du 17 février 2024, montrait que le soutien des Français à la cause ukrainienne était en perte de vitesse, en un an, ce soutien a diminué de dix points de pourcentage[11]. Si 60% considèrent qu’il faut encore livrer des armes à l’Ukraine, près de 40% pensent qu’au contraire, il faut stopper cette gabegie et peut être envisager de négocier. Si vous lisez le journal Le monde, il ne se passe pas un jour sans lequel les agents des Américains, Sylvie Kauffmann, Benoît VItkine ou Alain Frachon, lui qui est carrément payé par la CIA pour dire tout le bien qu’il pense des analyses de cette sinistre officine, n’appellent à « punir Poutine », à piquer en toute illégalité les fonds russes qui sont gelés dans les banques occidentales. Autrement dit ces gens-là ne sont pas repus de la guerre après deux ans, il leur en faut encore du malheur et des cadavres bien fumants qu’ils soient ukrainiens ou russes d’ailleurs, ils ne sont pas chauvins ! Seulement entre la rhétorique et l’action il y a un monde. L’Occident ayant choisi depuis mars 2022 de ne pas négocier, il ne sait pas quoi faire et a du mal à imaginer une politique qui ferait plier Poutine. 

La canaille en représentation à Kiev le 24 février 2024 

Les pays occidentaux, n’ayant pas de stratégie véritable, font essentiellement de la surenchère communicationnelle. Le G7 a promis, samedi 24 février, jour anniversaire de l’invasion russe, de « faire monter [à Moscou] le coût de la guerre » en Ukraine, à l’issue d’un sommet virtuel où le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté ses alliés à livrer leur aide militaire à « temps » à son pays affaibli à l’aube d’une troisième année de guerre. « Notre objectif est de faire douter le président Poutine, de casser cette idée qu’il est tenté de faire croire qu’il va gagner », a déclaré un conseiller d’Emmanuel Macron lors d’un briefing à la presse. Macron en a rajouté, en grand habitué des déclarations ubuesques et des fanfaronnades. Il a déclaré le 26 février 2024 qu’il réfléchissait à envoyer des troupes directement en Ukraine « pour faire gagner Zelensky »[12] ! Cette forme de stupidité qui fera plaisir aux journalistes-guerriers du Monde, a été immédiatement démentie par Joe Biden lui-même, qui a déclaré le 27 février 2024, qu’il n’était pas question que les Etats-Unis envoient ses soldats se faire tuer par les Russes, selon lui seul un envoie d’armes sera effectué et cela sera suffisant…à condition que le Congrès débloque les fonds et que la production suive[13]. Mais la cacophonie occidentale ne s’est pas arrêtée là, à l’Assemblée nationale Stéphane Séjourné, soi-disant ministre des affaires étrangères, a déclaré qu’il n’était bien sûr pas question d’envoyer nos soldats mourir pour Zelensky. Face à l'agressivité de la Russie, les Occidentaux devaient « envisager de nouvelles actions de soutien à l'Ukraine », a-t-il répété, évoquant des opérations telles que le déminage, le cyber ou « la production d'armes (...) sur le territoire ukrainien ». « Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien sans franchir le seuil de belligérance », a-t-il déclaré sans rire[14]. Aligné sur Joe Biden, le médiocre a donc implicitement désavoué son président ! Ce crétin d’Attal, ancien compagnon de Séjourné, en a rajouté en disant, lui qui n’a pas fait son service militaire, que ceux qui refusait d’envoyer leurs gosses mourir pour Kiev étaient les gens du RN – des fascistes donc – qui avaient reçu dans le temps de l’argent de Poutine. 

Bruno Attal invectivant Marine Le Pen a propos de l’envoie des troupes françaises en Ukraine le 27 février 2024 

Un tel niveau de confusionnisme est assez inédit dans l’histoire de la Cinquième République. Attal et Séjourné, ont entonné la chanson absolument crétine selon laquelle si on n’arrête pas Poutine en Ukraine, comme il est fou, il sera demain à Paris ! Dans cette rhétorique insipide l’idée générale est que pour avoir la paix en Europe, il faut déclarer la guerre à la Russie ! Du coup Macron a fait l’unanimité contre lui :  après Biden, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et même le belliqueux Royaume-Uni ont déclaré qu’il n’était pas question d’envoyer leurs soldats ! Par la force des choses, l’OTAN a suivi Biden dans sa critique à peine larvée des inconséquences macroniennes. Le ministre des armées Sébastien Lecornu s’y est mis aussi dans un discours assez confus : « Il est clair qu’il n’est pas question de faire la guerre à la Russie », a déclaré mardi le ministre des armées, Sébastien Lecornu, évoquant les propos tenus la veille par Emmanuel Macron au sujet d’un éventuel déploiement de troupes occidentales en Ukraine. « Dire que l’on n’exclut rien, ce n’est ni être faible ni être escalatoire (…) ne rien exclure n’est pas quelque chose d’escalatoire », a-t-il ajouté, soulignant qu’il était « naturel que différents chefs d’État et de gouvernement rassemblés à Paris puissent se poser des questions [au sujet] de ce qui peut être fait en plus », notamment en termes de « déminage » ou de « formation ». Ça ressemble à du rétropédalage dans la précipitation ! Mais du coup ça a réveillé un peu une opposition totalement anesthésiée et notamment Mélenchon qui a dit que Macron était irresponsable ! Une députée du RN a avancé que le locataire de l’Élysée était peut-être sous l’emprise de psychotropes[15] ! Le peut-être étant sans doute de trop. 

Discours de Macron à l’Élysée, le 26 février 2024 

Comment expliquer un tel niveau de débilité mentale de l’exécutif français ? La première hypothèse est que les Etats-Unis cherchent à se débarrasser du fardeau de la guerre en Ukraine et de refiler le bébé à ses vassaux européens. Cependant cette hypothèse est démentie par les faits : les européens n’ont pas les moyens de ce genre d’ambition, leurs armées ne valent rien, et ils n’ont pas le matériel suffisant, ni aujourd’hui, ni dans les dix années à venir et même encore dans un horizon plus lointain. La seconde hypothèse est que Macron cherche à se poser en chef de guerre en Europe, pour tenter de se faire élire comme prédisent des États européens fédérés. Si dans un premier temps Macron était apparu comme un des dirigeants les moins belliqueux en Europe, c’est maintenant la posture contraire qu’il adopte, juste au moment où l’Ukraine est en train de perdre la guerre sur le terrain. La dernière hypothèse est que Macron joue seulement les mouches du coche, pensant que le soutien à l’Ukraine est populaire en France. C’est idiot, parce que plus Macron, détesté voire haï dans son pays se range, du côté de Zelensky et plus la cause ukrainienne devient impopulaire. Macron n’est pas le seul à vouloir la guerre à tout prix, la ministre écologiste d’Allemagne, Annalena Baerbock, la veut aussi, certains explique cette hargne anti-russe par le fait que son grand-père, un bon nazi, a vécu douloureusement la défaite de Stalingrad et qu’elle voudrait bien prendre sa revanche. Cependant il est clair que si l’Occident n’envoie pas de troupes sur le terrain, la guerre de l’OTAN sera perdue, On critique Macron, à juste titre, mais on oublie que cette idée de mobilisation générale contre la Russie n’est pas due à une grande originalité de Macron, elle a fleuri d’abord dans les cerveaux tourmentés des stratèges de l’OTAN à la fin de l’année 2023[16]. Quoi qu’il en soit, un sondage CSA pour Europe 1, CNews et Le Journal du dimanche, montre que 76% des Français sont contre l'envoi de militaires français en Ukraine. 23% sont pour, et 1% ne se prononce pas[17]. Ce sondage montre d’ailleurs que même chez les partisans de Macron – oui il y en a encore – 67% d’entre eux étaient contre cette idée loufoque. Vous me direz que Macron est très habitué à gouverner contre « son » peuple, mais là ça aura bien du mal à passer. Dans les autres pays c’est exactement la même chose, l’opinion publique tolère la gabegie de l’envoie d’armes et d’argent à l’Ukraine, mais n’est pas prête à y laisser la peau de ses enfants. Cela montre d’ailleurs que cette opinion publique occidentale qui reste encore travaillée par l’idée d’un soutien à Kiev, est tout autant travaillée par la culpabilité justement de ne pas y sacrifier ses enfants ! Les médias occidentaux auront bien du mal à renverser cette tendance, d’autant que plus le temps passe et moins l’idée selon laquelle Poutine après avoir mangé l’Ukraine s’attaquerait au reste de l’Europe, apparait peu crédible, ce n’est qu’une fable sinistre, l’équivalent de l'image du bolchévique avec le couteau entre les dents, destinée aux pauvres d’esprit. 

La première ministre du Danemark annonçant donner tout son stock d’artillerie à Kiev 

Pour l’instant la stratégie de l’Occident a été de donner des armes aux Ukrainiens et de mettre en place des sanctions économiques et financières. Dans les deux cas c’est mal pensé. En effet prenons le cas de la fourniture d’armes. Non seulement elle a vidé les arsenaux des pays européens et même des Etats-Unis, mais en outre elle a montré que les Occidentaux ne pouvaient pas fournir assez. Le Danemark par la voix de la première ministre va-t-en-guerre Mette Frederiksen a dit qu’il allait donner l’intégralité de son stock d’artillerie, arguant que le Danemark n’en avait pas besoin[18] ! Mais cette annonce est contradictoire avec le fait que la propagande nous dit que les Russes ne se contenteront pas de l’Ukraine et que s’ils prennent celle-ci ils iront jusqu’à Paris ! Soutenir un pays en vidant ses arsenaux c’est sur le plan stratégique est franchement bizarre, d’autant que nous savons que les Ukrainiens manquent beaucoup de matériel humain.  L’Estonie un des pays qui se dit le plus menacé par la Russie, aurait donné tous ses obusiers FH-70 de 155 mm[19]. Et ça continue, la Lettonie a annoncé avoir donné l’intégralité de ses hélicoptères militaires, ce pays avance pourtant, pour justifier son bellicisme qu’une attaque russe est imminente[20]. Les Lettons veulent-ils se débarrasser du mistigri ? Du moins c’est ce qui a été annoncé – on sait qu’il y a une très grande différence entre ce qui est promis et ce qui est livré. Cependant se désarmer face à un ennemi qui, nous dit-on, va nous attaquer bientôt pour conquérir toute l’Europe, montre le peu de sérieux de cette rhétorique. Cela montre au minimum que les pays baltes qui se disent les plus menacés par l’agressivité de la Russie ne croient pas eux-mêmes à ce qu’ils racontent. Ces livraisons d’armes annoncées à grands coups de trompettes dans la presse occidentales montrent qu’en réalité les pays occidentaux tentent de se débarrasser de cette guerre encombrante qu’ils veulent laisser faire par les Ukrainiens. La bêtise de Macron a au moins révélé au monde entier qu’il était le seul au monde à croire que l’Occident allait gagner la guerre contre la Russie. Il vient donc qu’en réalité, pour l’OTAN et l’Occident ce conflit est déjà terminé et n’a jamais eu lieu ! Il manque tout de même la manière d’y mettre fin sans perdre la face. C’est le plus difficile, bien qu’on entende parler de plus en plus de négociations. Zelensky quant à lui a présenté son plan de paix qu’il présentera en Suisse, invitant aussi les Russes. Mais il a conditionné le retour de la paix à la fois au retrait des troupes russes, et exigé que les Russes abandonnent les territoires conquis, y compris la Crimée ! C’est une manière discutable de négocier. En effet dans une négociation sincère, il est important que chacun donne quelque chose, sauf si on a perdu la guerre et qu’on se trouve obligé d’accepter les conditions de paix fixées par l’ennemi. Quand les Allemands ont perdu les deux guerres mondiales, ils ont dû accepter les conditions des alliés, ceux-ci se sont ensuite divisés, les Anglais et les Américains ont été les deux fois à l’origine de l’allégement de leur peine parce qu’ils voulaient en faire des obligés. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale ils ont aidé l’Allemagne pour en faire leur pion dans leur guerre multiséculaire contre la Russie. Aujourd’hui c’est l’Ukraine qui tient cette place. 

Soldats ukrainiens se servant de matériel occidental 

Mais les fanfaronnades vont bon train. « Nous continuerons à faire monter le coût de la guerre [pour la Russie], à baisser ses sources de revenus et à empêcher ses efforts pour construire sa machine de guerre, comme le montrent les paquets de sanctions que nous avons récemment adoptés », ont affirmé sans rire les dirigeants du G7 le 26 février 2024. Ils ont également promis d’« agir contre les acteurs tiers qui soutiennent matériellement la guerre de la Russie », c’est-à-dire la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. Comment ? Il ne semble pas qu’il y ait de plan sérieux allant dans ce sens. Mais le premier point est que les 18 0000 sanctions économiques ont entraîné l’effet inverse de celui attendu. D’abord les économies européennes se sont coupées non pas du gaz russe qui maintenant arrive depuis l’Inde par exemple, mais du gaz russe pas cher qui transité par gazoduc comme je l’ai dit ci-dessus. Ce gaz, comme le pétrole, ce n’est pas seulement une source d’énergie pour se chauffer, c’est aussi une matière première pour l’industrie, notamment la chimie. Cela a entraîné une stagnation de l’industrie allemande qui est maintenant entrée en récession. Les prévisions pour 2024 sont très mauvaises pour l’Europe toute entière. Selon les chiffres du FMI, peu soupçonneux d’être russophile, l’économie russe a connu une croissance plus rapide que celle de l’ensemble du G7 l’année dernière et elle connaîtra une nouvelle croissance forte en 2024[21]. Pour donner un ordre d’idée, la France a connu une croissance de 0,8% en 2023 et devrait faire encore 0,8% en 2024, alors que le ministre de l’économie Bruno Le Maire promettait une performance à 1,2 et 1,4%. Pendant ce temps, la Russie qui devait s’effondrer, a connu une croissance de 3,6% en 2023 et connaitra sans doute – toujours selon le FMI – une croissance de 2,6% en 2024 en continuant sur sa lancée. L’Allemagne a connu une baisse de son PIB de 0,3% en 2023[22] et devrait connaitre en 2024 selon des prévisions très optimistes du ministre allemand de l’économie une croissance de 0,2%[23] – soit de l’épaisseur du trait comme on dit dans le jargon des économistes. On traficote un petit peu les chiffres histoire de dire qu’on n’est pas dans le négatif, mais les Allemands savent bien qu’ils entrent dans une période difficile. Il est très probable que ce pays qui continue de voir son industrie se décomposer, connaitra en 2024 une nouvelle année de recul de son PIB parce que pour lutter contre l’inflation la BCE va serrer la vis du crédit. 

Le ministre de l’économie et du climat allemand Robert Habeck dont les prévisions sont presque aussi mauvaises que celles de Bruno Le Maire 

La croissance économique américaine, la seule à surnager en Occident, a été évaluée à 2,5 % pour 2023, c’est tout de même 1,1 point de moins que la Russie. Seul Le monde qui n’en a jamais assez de cirer les pompes de son maître américain, parle de triomphe[24]. Et cette croissance devrait être aux alentours de 2% en 2024, soit encore un petit peu moins que la croissance de l’économie russe ! Sauf que cette croissance américaine repose sur deux piliers plutôt vermoulus qui risquent de s’écrouler à moyen terme :

– d’abord un endettement colossal, jamais vu dans son histoire et que cet endettement repose sur la crédibilité du dollar. C’est le pays le plus endetté du monde, rien que la dette fédérale est évaluée à plus de 33 000 milliards de dollars, soit approximativement 143% du PIB. À cela il faut ajouter l’endettement des entreprises évalué à 13 000 milliards de dollars, un endettement des ménages de 18 000 milliards de dollars et enfin un déficit commercial de 800 milliards de dollars en 2023 ;

– ensuite la croissance des Etats-Unis repose sur la ruine programmée de ses « alliés » européens qui voient leurs économies se détériorer avec les problèmes sociaux et politiques qui suivent ! 

 

L’économie russe n’a pas de dettes, sa balance commerciale est largement excédentaire, et ses alliés ont une croissance plus forte que celle des pays occidentaux. Le rappel de ces chiffres est important parce qu’il pointe les limites des volontés belliqueuses de l’Occident aussi bien envers la Russie qu’envers la Chine. Pour fabriquer des armes et des munitions qu’on va donner à l’Ukraine, il faut de l’industrie, et l’industrie d’armement est en déliquescence de partout en Occident. Beaucoup ont pointé, notamment Jacques Sapir, la dissymétrie entre la Russie et l’Occident. En Russie, l’industrie de guerre est sous le contrôle direct de l’État. En Occident elle est privatisée, ce qui veut dire qu’elle ne répond en investissant aux injonctions de l’État que si les crédits sont planifiés pour plusieurs années, car il ne suffit pas d’avoi de l’argent, encore faut-il être capable de transformer cet argent en matériel concret, utilisable sur le terrain.

L’autre fable souvent rapportée par les médias occidentaux est que la Russie vivrait une économie de guerre. C’est faux, certes les Occidentaux consacrent plus ou moins 2% de leur budget à la guerre – à la défense diront certains – et la Russie trois fois plus, aux alentours de 6%, mais Jacques Sapir rappelait que dans les années soixante les Etats-Unis au moment de la guerre du Vietnam dépensaient entre 7,5 et 8 % de leur budget pour nourrir le complexe militaro-industriel, on ne parlait pourtant pas d’économie de guerre. Le même Jacques Sapir rappelait aussi que les Etats-Unis n’avaient plus assez ni d’ingénieurs, ni d’ouvriers qualifiés en quantité suffisante pour redonner du souffle à leur industrie de guerre. Néanmoins le budget militaire des Etats-Unis reste dix fois plus élevé que le plan monétaire que celui de la Russie – respectivement 877 milliards de dollars et 86 milliards de dollars ! Mais cet écart n’est pas franchement visible sur le terrain. On a du mal à croire que dans ses conditions les Etats-Unis oseront déclencher une guerre avec la Chine au prétexte de Taïwan. L’Ukraine a déjà consommé environ 100 milliards de dollars d’aide militaire, soit bien plus que le budget militaire de la Russie, pour un résultat assez faible. Mais quand on voit que les Américains peinent à fournir des obus et des chars à l’Ukraine, on se demande à quoi sert l’énormité de leur budget si chaque fois que les Etats-Unis s’engagent dans un conflit de haute intensité ou qui dure, ils perdent la face, du Vietnam à l’Afghanistan, et maintenant en Ukraine ! ils ont peut-être les moyens de gagner une guerre nucléaire, mais sûrement pas de battre la Chine. Ce pays possède le deuxième budget militaire du monde (soit 261 milliards de dollars) et l’Inde, le troisième (71 milliards). Ces deux pays sont objectivement alliés avec la Russie. Envisagé une guerre contre le bloc Russie-Chine-Inde ressort de la folie furieuse. Il vaut mieux envisager la paix, tout en construisant une défense sérieuse de son territoire. La guerre en Ukraine a eu pour conséquence évidente un renforcement du Sud global qui a remarqué que le roi était nu ! et donc cette guerre apparait maintenant comme un échec de la mondialisation sous l’égide des Etats-Unis. La situation catastrophique au Moyen-Orient en  est un autre ! 

Le message dit : Poutine traverse l’Ukraine et va jusqu’à Bruxelles 

En Ukraine même les dissensions se font jour. Le limogeage tapageur de Zaloujny en est le reflet et son remplaçant, qui semble plus prudent, n’a, pour l’instant, pas proposé de stratégie alternative pour limiter les dégâts. La cote de popularité de Zelensky est en chute libre, les derniers sondages montrent que les personnes qui ne lui font pas confiance sont plus nombreuses maintenant que celles qui continuent à le suivre dans ses aventures. Non seulement la mobilisation est vécue comme un traumatisme, mais aussi comme une voie sans issue. C’est le résultat de la trop grande quantité de soldats morts sur le front. On voit mal comment il va bien pouvoir faire pour recruter 500 000 soldats supplémentaires. Ces 500 000 nouvelles recrues seraient destinées à remplacer les pertes – morts et blessés – qu’on évalue à 530 000. On a vu des vidéos qui montrent la police ukrainienne arrêter des bus pour en faire descendre les plus jeunes et les embarquer pour le front d’une manière violente. La motivation des soldats semble de plus en plus faible et des soldats sans motivation véritable ne se battent jamais très bien. Même Le monde en faisait état[25]. La dislocation de la société ukrainienne est accélérée par le départ de la minorité magyar qui est maltraitée depuis des lustres, sans parler des Ukrainiens qui ont immigré en masse pour éviter la guerre, la Russie ayant accueilli sur son sol, selon l’ONU, plus de 3 millions de réfugiés ukrainiens sur les 7 millions qui sont partis pour fuir la guerre, c’est le premier pays d’accueil. 16% de la population est partie depuis le 22 février 2022. 

160 tonnes de céréales ont été détruites le 25 février 2024 

On n’en parle pas trop, mais, autre épine dans le pied de l’unité occidentale, les voisins de l’Ukraine sont en rébellion contre Kiev et contre l’Europe. D’abord il faut commencer par la Pologne. Il ne se passe pas de jour sans que les Polonais manifestent contre le transit des produits agricoles ukrainiens qui grâce à l’Europe cassent les prix sur les marchés européens. Il faut rappeler que ces produits agricoles soi-disant ukrainiens appartiennent de fait à des multinationales américaines. Les agriculteurs polonais ont arrêté un train de céréales le 25 février 2024 et en ont détruit 160 tonnes[26]. On en a vu les images. Mais il y a eu avant cela bien d’autres actions polonaises contre les céréales ukrainiennes tout le long du mois de février, avec des blocages de camions à la frontière[27]. Ce qui n’a pas empêché les bureaucrates européens de continuer à exempter les céréales ukrainiennes de droits de douane au nom de la solidarité de l’Union européenne avec Kiev. Sans doute comptent-ils sur le savoir-faire de l’agent américain Donald Tusk, élu premier ministre de la Pologne et qui, selon sa conception très particulière de la démocratie, a violemment épuré le secteur des médias à la fin de l’année 2023[28]. Il faut remarquer que tout cela se passe au moment où on lance la campagne pour élire un parlement croupion censé représenter les peuples européens à Bruxelles. En vérité les Polonais n’aiment pas les Ukrainiens, ils en ont accueilli beaucoup sur leur territoire, c’est vrai, un peu plus d’un million, mais il ne se passe pas une journée sans que des heurts importants démontrent cette inimitié. Les Ukrainiens réfugiés sont considérés par es Polonais comme arrogants, croyant que le monde entier leur doit quelque chose.  Et je pourrais continuer comme ça encore avec les Roumains. Il va de soi qu’une éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’Union aurait du mal à passer, même en faisant miroiter aux récalcitrants de grasses subventions. Tant qu’on en cause, ça ne mange pas de pain, après les « voisins » vont dire qu’eux ont été obligé de se mettre au niveau et qu’il n’y aucune raison que l’Ukraine soit exemptée de cette charge. Et pour mettre l’Ukraine au niveau, ce n’est pas gagné. La Turquie qui reste à la porte n’apprécierait pas non plus cette forme de discrimination et de rester dans ce rôle de geôlier des migrants qui veulent atteindre l’Europe à tout prix.   

Chars Bradley et Leopard détruits par l’armée russe 

Quand on pointe les déchirements de l’Union européenne à propos de l’Ukraine, on se rend compte que l’Allemagne et la France qui sont en compétition pour le leadership dans la guerre en Ukraine, se tirent régulièrement dans les pattes. Macron a joué les fanfarons avec l’idée d’envoyer des troupes en Ukraine, sans en avoir prévenu auparavant l’Allemagne. Scholz qui est pourtant aussi atlantiste que lui l’a très mal pris et a tout de suite réagi pour dire que l’Allemagne n’enverrait jamais de troupes en Ukraine, qu’elle est aussi le premier contributeur européen et donc que le jeu de Macron était plus que trouble. On voit qu’au moment du lancement de la campagne pour les européennes, l’unité stratégique de l’Union européenne est bien mise à mal par les querelles des deux potentiels leaders[29]. Cette querelle entre deux hommes faibles et détestés dans leur pays montre que seuls les Etats-Unis sont maintenant à même de faire quelque chose dans l’orientation de cette guerre. L’aide à l’Ukraine étant bloquée au Congrès, cela ne semble pourtant pas gêner vraiment Biden. Il en rigole même. On a l’impression que pour lui c’est une aubaine que les Républicains bloquent une aide ruineuse et sans avenir. Ainsi peut-il accuser Trump et sa clique d’avoir assassiné l’Ukraine, niant sa responsabilité dans le désastre. Comme on le voit, l’année 2024 s’annonce des plus difficiles pour l’Ukraine, et rien ne permet de dire que le camp occidental soit capable de trouver son unité et une sortie honorable à ce piège où il s’est englué. 

 

Il y a environ un an les partisans de Macron nous invitaient à voter pour lui et sa perruque nous expliquant combien sous la puissance de son verbe Poutine avait dû reculer ! Et sur les plateaux télévisés on n’arrêtait pas de dauber sur la médiocrité de l’armée russe, prévoyant son effondrement éminant face aux vaillants soldats ukrainiens. Journalistes et politiciens ont ouvertement menti à la population, en France où le système médiatique est particulièrement homogène et bien tenu en main, mais aussi ailleurs. L’échec de la contre-offensive ukrainienne du printemps dernier les a obligés à réviser cette rhétorique, mais sans revenir sur les mauvaises prévisions. Aujourd’hui Macron et l’OTAN endosse le costume du guerrier continuant à mentir, ils avancent contre toute évidence que si Poutine n’est pas arrêté en Ukraine, il sera demain à Paris. Ces oscillations burlesques et russophobes montrent seulement qu’en dehors des faucons du Pentagone qui visent l’anéantissement de la Russie, les Occidentaux ne possèdent pas de plan bien précis. Deux ans de guerre en Ukraine et quelques centaines de milliers de morts plus tard, l’Occident a surtout montré son incapacité à gagner une guerre de haute intensité. Pataugeant en Ukraine, on voit mal comment les États-Unis pourraient demain envisager sérieusement une guerre avec la Chine. Est-ce que tout cela va infléchir les Etats-Unis vers une diplomatie plus cohérente et plus respectueuse du reste du monde ? C’est la vraie question.



[1] https://ici.radio-canada.ca/info/breve/8563/guerre-conflit-russie-ukraine

[2] https://www.lepoint.fr/politique/nous-allons-provoquer-l-effondrement-de-l-economie-russe-previent-bruno-le-maire-01-03-2022-2466571_20.php

[3] https://www.touteleurope.eu/environnement/fact-checking-l-union-europeenne-est-elle-toujours-dependante-des-energies-fossiles-russes/#:~:text=Avant%20la%20guerre%2C%20l'UE,leurs%20importations%20de%20p%C3%A9trole%20russe.

[4] https://www.latribune.fr/climat/energie-environnement/la-france-championne-d-europe-de-l-importation-de-gaz-naturel-liquefie-y-compris-russe-981988.html#:~:text=5%2C4%20milliards%20d'euros,en%20plein%20cercle%20arctique%20russe.

[5] https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/le-gnl-nouvelle-star-de-lenergie-mondiale-1966913

[6] https://www.vietnam.vn/fr/my-chi-hon-1-ty-usd-mua-uranium-cua-nga/

[7] https://en.zona.media/article/2024/02/24/75k

[9] https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2006669/guerre-ukraine-morts-soldats-augmentation

[10] https://www.youtube.com/watch?v=-Z170nV4vdY

[11] https://www.ipsos.com/sites/default/files/ct/news/documents/2024-02/Ipsos-La-Tribune-Dimanche-Barometre-Politique-Fevrier-2024-web.pdf

[12] https://www.liberation.fr/international/europe/propos-de-macron-envoyer-des-troupes-en-ukraine-ne-serait-absolument-pas-dans-linteret-des-occidentaux-avertit-moscou-20240227_KFWJ7ZQZJ5E7NOKWA2BZMOCRQM/

[13] https://www.lefigaro.fr/international/en-direct-guerre-en-ukraine-l-envoi-de-troupes-ne-serait-pas-dans-l-interet-des-occidentaux-reagit-le-kremlin-20240227

[14] https://www.ladepeche.fr/2024/02/27/direct-guerre-en-ukraine-emmanuel-macron-appelle-les-allies-a-un-sursaut-11790736.php

[15] https://www.20minutes.fr/politique/4078915-20240229-guerre-ukraine-deputee-rn-demande-si-emmanuel-macron-sous-psychotropes

[16] https://www.lesoir.be/562363/article/2024-01-18/guerre-en-ukraine-lotan-appelle-toute-la-societe-se-mettre-sur-le-pied-de-guerre

[17] https://www.europe1.fr/societe/sondage-76-des-francais-sont-contre-lenvoi-de-militaires-francais-en-ukraine-4233120

[18] https://www.euractiv.fr/section/politique/news/le-danemark-va-envoyer-lintegralite-de-son-artillerie-a-lukraine/

[19] https://www.opex360.com/2023/01/23/lestonie-va-donner-tous-ses-obusiers-fh-70-de-155-mm-a-lukraine-pour-creer-un-precedent/

[20] https://fr.topwar.ru/219875-premer-ministr-latvii-anonsiroval-peredachu-ukraine-vseh-boevyh-vertoletov-strany.html

[21] https://www.bbc.com/afrique/monde-68298676

[22] https://allemagneenfrance.diplo.de/fr-fr/actualites-nouvelles-d-allemagne/03-Economie/-/2640614#:~:text=Le%20produit%20int%C3%A9rieur%20brut%20(PIB,avait%20atteint%201%2C9%20%25.

[23] https://www.lesechos.fr/monde/europe/lallemagne-abaisse-drastiquement-sa-prevision-de-croissance-pour-2024-2077841

[24] https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/01/25/l-economie-americaine-triomphe-sur-fond-de-croissance-de-plein-emploi-et-d-inflation-maitrisee_6213016_3234.html#:~:text=L'%C3%A9conomie%20am%C3%A9ricaine%20a%20connu,janvier%2C%20le%20minist%C3%A8re%20du%20travail.

[25] https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/24/guerre-en-ukraine-apres-deux-ans-de-conflit-l-unite-du-pays-eprouvee_6218321_3210.html#:~:text=Guerre%20en%20Ukraine-,Guerre%20en%20Ukraine%20%3A%20apr%C3%A8s%20deux%20ans%20de%20conflit%2C%20l',divise%20et%20suscite%20l'inqui%C3%A9tude.

[26] https://www.leparisien.fr/international/video-pologne-160-tonnes-de-cereales-en-provenance-dukraine-deversees-sur-les-voies-ferrees-26-02-2024-HBXTDKWHDNAT7C4Y2ZMWAVNXEQ.php

[27] https://www.lafranceagricole.fr/europe/article/862750/cereales-deversees-a-la-frontiere-inacceptable-pour-l-ukraine

[28] https://www.ouest-france.fr/europe/pologne/pologne-au-nom-de-la-democratie-donald-tusk-debarque-les-dirigeants-des-medias-publics-7ed83c8c-a01d-11ee-bd2f-c995ab88b3c3

[29] https://www.ledevoir.com/monde/europe/808041/fosse-creuse-entre-macron-scholz-moment-crucial-ukraine

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