C’est le taux d’abstention annoncé pour les élections par les européistes du Mouvement européen France
Les médias se désolent de l’indifférence des Français pour les élections au Parlement européen qui auront lieu le 9 juin prochain. Il se profile d’ailleurs que le premier parti ce ne sera ni le RN, ni encore moins le parti présidentiel, mais l’abstention. C’est habituel pour les élections européennes et plus encore depuis 2022 où pour le second tour des élections présidentielles l’abstention fut énorme. Les médias supposent que cette indifférence provient d’un manque de connaissance ou de culture politique. Et donc qu’il faut raviver la flamme chez l’électeur en l’éduquant afin qu’il vote bien, « voter pour qui vous voulez, mais voter pour l’Europe ». Or si les Français – mais ce sera pareil dans le reste de l’Union européenne – vont s’abstenir massivement c’est qu’ils ont de très bonnes raisons pour ce faire. Une abstention massive sera une sanction, non seulement pour les politiques farfelues que l’Union européenne mène depuis des années, mais également pour l’existence même de cette bureaucratie informe et corrompue au service des oligarchies. L’Union européenne est en faillite sur tous les plans, économique, politique et moral. Ainsi les raisons de s’abstenir sont les même que celles qui nous indiquent que la sortie de l’Union européenne, ou sa dislocation est le préalable à un renouveau de la vieille Europe. Les politiciens qui nous disent depuis quarante ans qu’ils vont œuvrer pour une autre Europe, plus ceci ou plus cela, sont des menteurs. Et d’ailleurs par les temps qui courent, il est difficile d’avoir l’idée d’utiliser une carte d’électeur, même un individu un peu distrait s’en rend naturellement compte. La classe politique française dans son ensemble, de Mélenchon à Marine Le Pen, présente une remarquable homogénéité, ce dont Le monde se réjouissait bruyamment a abandonné l’idée de sortir de l’Europe et de l’euro. En Allemagne l’AfD et le parti de gauche se tiennent un peu mieux et réclament la dissolution de ces deux structures. Meloni en Italie qui dans un premier temps pour se faire remarquer et ramasser des voix, avançait une critique virulente de l’Europe, mais arrivée au pouvoir, elle s’est complètement alignée sur la vision atlantiste de l’Europe, aussi bien sur le plan économique que pour son soutien à la guerre en Ukraine, il est vrai qu’elle a été formée à l’Aspen Institute par les Américains eux-mêmes. L’exemple du parcours de cette dernière est selon moi la preuve que l’évolution de l’Union européenne ne se fait pas d’une manière autonome, mais elle est sous le contrôle de Washington.
L’immobilisme européen
La première raison est que le siège du pouvoir de l’Union européenne n’est pas le parlement, mais la Commission européenne, la Cour de Justice européenne et la Banque centrale européenne. Autrement dit, même si le parlement européen changeait de couleur politique – on ne voit pas comment d’ailleurs – il resterait toujours aussi passif, avalant les couleuvres qu’on voudra bien lui présenter. On se souvient que lorsque l’Union européenne a négocié le CETA, accord de libre-échange avec le Canada dont le but était de faciliter le déversement de produits agricoles de qualité inférieure en Europe, les membres du Parlement européens n’avaient même pas le droit de consulter les documents qui allaient mener à cet accord ruineux. De la même manière quand la Commission européenne – en fait Ursula von der Leyen – négociait l’achat de vaccins contre le COVID, les parlementaires n’ont pas eu accès aux éléments de négociations. Ce n’est même plus de la démocratie parlementaire, c’est une oligarchie bureaucratique qui pour les décisions importantes contourne le Parlement. C’est encore le cas pour ce qui concerne l’interdiction proposée du glyphosate qui donne des cancers et qui pourrit les sols. La puissance des lobbies de ce produit dangereux fait que d’année en année on prolonge son utilisation en contournant les votes du Parlement européen. Comme aux Etats-Unis, le pouvoir dans l’Union européenne a deux faces, une face visible, et une face cachée, dissimulée derrière des secrets plus ou moins avouables. Initialement la CEE qui donnera naissance à l’Union européenne, était composée de six pays, la France l’Allemagne, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas. Ces six pays étaient géographiquement et culturellement proches. Se posait la question d’un approfondissement, qui aurait consisté à rapprocher les systèmes juridiques et sociaux, ou d’un élargissement. L’élargissement vers l’Est, toujours plus à l’Est, avait en fait deux raisons : d’abord accompagner l’OTAN dans sa volonté de conquête vers la Russie afin de l’assiéger et si possible de la démanteler pour mettre la main sur les ressources énergétiques de pays. Ensuite cet élargissement qui débutera avec l’Angleterre imposera peu à peu un modèle néolibéral et multiculturaliste, copié des Etats-Unis, avec privatisations, fausse concurrence et ouverture aux quatre vents.
L’Europe c’est la guerre
Les Européens arment l’Ukraine afin de prolonger le conflit
La seconde raison de ne pas voter est que longtemps l’Union européenne a vendu ses salades en avançant mensongèrement le slogan l’Europe c’est la paix. On trouve encore quelques illuminés du journal Le monde tenter de ranimer ce slogan complètement dépassé. Or il est évident aujourd’hui qu’en avançant vers les pays de l’Est au rythme de l’élargissement de l’OTAN l’Europe c’est la guerre. L’Union européenne est devenue cobelligérante dans la guerre des Etats-Unis contre la Russie. Elle détourne des fonds publics pour alimenter le conflit en Ukraine en laissant croire mensongèrement que l’Ukraine peut gagner la guerre et que la Russie menacerait l’Union européenne elle-même dans ses valeurs. Un simple examen de la situation sur le terrain montre que si la Russie a les moyens d’annexer les oblasts russophones de l’Ukraine, elle n’a pas les moyens d’occuper ce pays dans sa totalité. Il lui faudrait une armée d’occupation de 2 millions de soldats, avec les risques de se heurter à des mouvements de révolté. Et donc la Russie a encore moins les moyens d’attaquer la Pologne et l’Allemagne. Quand Macron et d’autres clowns de même acabit, Josep Borrell, Ursula von der Leyden ou encore Olaf Schoz, nous disent qu’armer l’Ukraine c’est nécessaire à la sécurité de l’Europe, c’est un nouveau mensonge flagrant. Depuis que la Russie a pénétré sur le territoire ukrainien, les politiciens européens dans leur ensemble n’ont strictement fait aucun effort pour tenter de faciliter les négociations entre l’Ukraine et la Russie, mais au contraire ils ont aggravé le conflit en se coupant d’eux-mêmes de la Russie, y compris sur le terrain diplomatique, et encouragé la nation ukrainienne à se suicider. L’Union européenne est ainsi apparue comme vassale des Etats-Unis, sans marge d’autonomie. Pire encore, elle a agi contre les pays de l’Union européenne qui manifestaient des réticences à appliquer des sanctions contre la Russie. L’Union européenne est ainsi devenue en deux ans une forteresse avancée des Etats-Unis dans la guerre qu’ils livrent à la Russie depuis des décennies. Cette vassalisation a été confirmée avec le sabotage par les Etats-Unis des gazoducs Nord Stream. Cet acte de guerre des Etats-Unis contre les pays européens, a été passé par pertes et profits. Autrement dit l’Union européenne en ne demandant pas des comptes aux Etats-Unis a agi contre les pays européens. D’une manière sournoise la Commission européenne dispense maintenant les produits agricoles ukrainiens de taxes à l’entrée. C’est un coup de poignard dans le dos des agriculteurs qui sont déjà en difficulté du fait de la concurrence, mais aussi dans le dos des ménages qui vont subir les produits ukrainiens plus ou moins avariés, comme des poulets congelés depuis des années bradés sur le marché européen. Cette décision a été non seulement prise contre les peuples européens qui l’hiver dernier se sont révoltés de la Pologne au Portugal en passant par la France, mais même contre l’avis des députés du parlement européen !
L’Union européenne et la souveraineté nationale
La souveraineté nationale disparait avec le renforcement de l’Union européenne, c’est vrai pour ce qui concerne les positions guerrières de la Commission européenne envers la Russie, mais c’est aussi vrai dans la fabrication des lois par la Cour de Justice Européenne qui impose une lecture des traités européens toujours dans le même sens néolibéral. Autrement dit, si même nous avions une majorité de députés communistes au Parlement européen, rien ne changerait parce que comme le disait Jean-Claude Juncker à propos des tortures infligées au malheureux peuple grec, « les traités européens sont au-dessus de la démocratie » ! Disons les choses autrement, les traités européens assurent non seulement que la souveraineté nationale n’existe plus, mais pire encore que l’Union européenne, contrairement à ce qu’elle avance, n’a rien à voir dans son fonctionnement avec la démocratie, même cette démocratie parlementaire naine dont on nous vante pourtant les mérites en permanence. Tant que les peuples votent bien, sans remettre en question les lois et les traités imposés par la Commission européenne et la Cour de justice européenne, la démocratie est représentée ! Mais dès que la démocratie s’oppose, même mollement à la Commission ou à la CJE, alors elle disparait ! Si on revient sur le cas Grec, en 2015, pour faire plier Tsipras, outre l’argument des traités, il y en avait un autre auquel on n’a pas prêté attention : la Grèce ne pouvait pas se permettre de se rebeller contre les reste de l’Union européenne, autrement dit face à ce magma mouvant, un pays n’avait aucune chance de faire autrement, à moins de sortir de l’Europe, mais la Grèce était menacée de sanctions financières qui aurait conduit ce petit pays à la ruine. La question est la suivante : quand un pays est menacé comme la Grèce d’une guerre économique et financière, d’un chantage, peut-on encore parler de démocratie ? Je pense que non. La Commission européenne menace en permanence les Etats qui ont la velléité d’exercer un peu leur souveraineté, que ce soit la Pologne ou la Hongrie. C’est une dérive autoritaire qui consiste à détruire le peu qu’il reste de souveraineté des pays membres.
La zone euro est la zone de croissance la plus faible du monde développé
Le programme présenté pour justifier l’introduction de l’euro était de dire que cela engendrerait la prospérité et la croissance. C’est le contraire qui s’est passé. Non seulement la zone euro est la zone de croissance la plus faible du monde développé, mais les pays membres de l’Union européenne ont également une croissance plus forte que l’ensemble des pays de la zone euro, y compris l’Allemagne d’avant la guerre en Ukraine. Non seulement je ne partage pas l’idée selon laquelle la croissance économique est un but en soi et pour soi, mais manifestement l’intégration du marché européen et la monnaie unique sont des échecs à tous les points de vue. Autrement dit plus l’Union européenne s’intègre et plus l’économie européenne s’affaiblit au profit de son suzerain les Etats-Unis. Il y a ici un double mensonge : d’une part en définissant l’idéal de la croissance économique comme un idéal – avec comme corollaire les fantaisies ruineuses du green washing pour la défense de l’environnement – et d’autre part que pour atteindre ce but curieux, la seule voie serait celle du libre marché et de la concurrence libre et non faussée. Cet échec avéré ne condamne p as seulement une politique particulière, mais condamne tout l’édifice sur lequel elle est bâtie. Elle aboutit à la destruction de l’ensemble des services publics, le cas est flagrant en France où pour s’aligner sur la stupidité des orientations politiques de la Commission européenne, on a liquidé les acquis du CNR. Plus rien ne fonctionne correctement, l’éducation, manque de profs, faibles salaires, mauvaises conditions de travail et la peur d’affronter les classes, la santé, la France qui avait un des meilleurs systèmes de santé du monde est en train de devenir un désert médical, les chemins de fer, la France est le pays de l’Union européenne qui investit le moins dans le rail par tête d’habitant, et, conséquence de la concurrence débridée qui était censée faire chuter les prix, l’énergie est maintenant hors de prix.
La course aux places
Deux agents américains en discussion, Mikael Saakashvili et Raphaël Glucksmann
Les élections au Parlement européen sont à peine une parodie de démocratie. Mais un certain nombre de politiciens s’activent pour tenter d’obtenir quelques postes bien rémunérés et peu contraignants. C’est pourquoi on remarque que les candidats aux élections européennes sont d’une grande médiocrité, je veux dire encore plus grande que les politiciens à la stature nationale. Macron a l’art consommé de choisir des imbéciles confirmés pour conduire la liste de son parti. C’est Valérie Hayer, celle-là même qui avançait au mois de mai 2024 que c’étaient les services secrets de Poutine qui pour nous nuire – car les Russes sont mauvais par essence – avaient introduit massivement des puces de lit à Paris ! C’est cette même stupide personne qui se pisse dessus dans les meetings qu’elle anime. Le Parlement européen est en quelque sorte le lieu où on recycle ceux qui n’ont pas d’avenir au niveau national, une sorte de voie de garage pour ceux qui ont rendus des services. Avant Valérie Hayer, c’était Nathalie Loiseau qui représentait le parti présidentiel, elle s’est faite remarquée par sa stupidité, elle avait fait un faible score, mais il semble que Valérie Hayer va la surpasser puisque le parti de Macron est promis à une déroute électorale. Ces deux femmes finiront dans les poubelles de l’histoire, avec certainement la quasi-totalité de la classe politique européenne. Le Parti socialiste totalement décomposé s’en remet à l’aventurier Raphaël Glucksmann, agent des Etats-Unis et farouche va-t-en-guerre qui s’occupe plus de travailler à entretenir la guerre en Ukraine que des problèmes bien réels des Européens. Je ne parle pas des autres partis, mais c’est un peu la même chose, la campagne se fait sans enthousiasme ni conviction.
Comment lire les résultats du 9 juin
Il s’agit de lire les scores des différents partis en fonction de leur audience dans la société française. Le refus de voter qui est motivé à la fois par le fait que les électeurs se méfient des différents partis dans la course aux places et par le rejet de la structure de l’Union européenne au-dessus des nations ne sera pas une simple indifférence aux affaires de la cité. Notez que si l’abstention est de 50%, il faudra diviser par deux le score de chaque partie : on donne le RN à 32% des votants, ce qui veut dire que ce parti touchera effectivement 16% du corps électoral, on ne pourra pas parler de triomphe. La liste de la malheureuse Valérie Hayer ferait 17% des votants, soit 8,5% du corps électoral, et la liste de la FI conduite par Manon Aubry ferait 7,5%, soit 3,75% du corps électoral. C’est bien maigre que tout cela, et il sera bien difficile de dire que ces députés qu’on enverra au Parlement européen représenteront autre chose qu’eux-mêmes. Il sera difficile de parler de démocratie dans ce type d’exercice.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire