dimanche 29 septembre 2024

L’Union européenne ou la politique de la brute épaisse au service des Etats-Unis

 

L’Union européenne cornaquée par la tyrannique et corrompue Ursula von der Leyen est devenue sur le plan diplomatique une sorte de brute qui oublie toute précaution. Son arrogance lui fait oublier que l’Union européenne est une zone dans la difficulté, et qu’il est difficile pour elle de faire la leçon au reste de la planète. Prenons seulement trois exemples brûlants. Le premier est tiré de la réélection de Maduro au poste de président du Venezuela. Il est à la mode depuis au moins Donald Trump en 2020 de refuser de reconnaitre sa défaite lors d’une élection. A Washington les choses s’étaient tellement envenimées qu’elles aboutirent au simulacre insurrectionnel du Capitole le 6 janvier 2021.  Puis ce fut le tour de Jair Bolsonaro, le président sortant du Brésil, de dire à demi-mot que sa défaite n’était qu’une tricherie, mais il reviendra dans le droit chemin et finira par l’admettre. Au Venezuela l’adversaire de Maduro, Edmundo Urrutia a avancé sans preuve qu’il avait gagné les élections présidentielles de 2024. Edmundo Urrutia est clairement le candidat des Etats-Unis, formé à l’American University. Il est extrêmement difficile de dire et de prouver que les élections au Venezuela ont été truquées, c’est possible, et de savoir dans quelle proportion, mais le Parlement européen, érigé en juge électoral en Amérique latine, a décidé que oui[1], alors que la plupart de ses membres ne sauraient situer sur une carte ce petit pays que les Etats-Unis voudraient avoir à leur botte à cause de ses réserves pétrolières. Dans un vote du Parlement européen, 300 pour 200 contre, la droite conservatrice et l’extrême-droite alliées ont suivi les recommandations d’Ursula von der Leyen visant à reconnaitre Edmundo Urrutia comme le président légitime du Venezuela. Même le journal atlantiste, Le monde, a trouvé que cela allait un peu trop loin[2]. Il va de soi que les députés européens, cette somme de corruption et de fainéantise native, se mettent à la place des juges pour décider que telle ou telle élection est bonne ou mauvaise, alors qu’aucune enquête d’où qu’elle provienne n’a prouvé l’illégalité de la réélection de Maduro. C’est donc avant tout une décision politique qui vise à devancer les desiderata des Etats-Unis pour martyriser un peu plus ce petit pays et rien de plus. Le Venezuela est en effet sous les sanctions des Etats-Unis comme Cuba et souffre de cette situation que Washington entretient à dessein. Plus le peuple vénézuélien sera dans la difficulté et plus il sera facile de remplacer le président par un fantoche au service des intérêts étatsuniens. C’est le but des sanctions. Mais cette décision est dangereuse dans la mesure où elle limite les possibilités d’action de la diplomatie. Comme je l’ai signalé ci-dessus, cela ne veut pas dire qu’on approuve Maduro ou que sa forme de gouvernement est sans tache. Cependant l’Union européenne, comme Washington ne se préoccupe pas d’autres pays qui leur sont proches idéologiquement. Des régimes fascisants prospèrent à la surface de la planète, sans que cela fasse lever le sourcil de l’ignoble Ursula von der Leyen, par exemple au Congo. Rappelons qu’en 2014, le président ukrainien Porochenko est arrivé au pouvoir suite à un coup d’Etat qui n’a pas ému les caciques de l’Union européenne. C’est de la real politik. Cela aura peu de conséquences, sauf que l’Union européenne s’est un peu plus discréditée en Amérique latine. 

L’Union européenne qui parait si pointilleuse sur la fiabilité des élections se manque au moins sur deux points. Le premier est qu’elle n’a pas reconnu la défaite pourtant évidente de Macron et de son gang dans les urnes, d’ailleurs le squatter de l’Élysée a bel et bien perdu deux élections de rang, et il apparait très illégitime, même si son maintien à la tête de l’État est légal. C’est en effet lui et Kohler qui forment le gouvernement qui sera soi-disant dirigé par le louvoyant Barnier, même si on met en scène pour sauver les apparences de pseudos disputes entre les deux membres de l’exécutif. Vous me direz que l’Union européenne n’a pas à se mêler des élections en France, et vous aurez raison, mais elle le fait bien pour le Venezuela. Pire encore la fauteuse de guerre, petite fille de nazi, descente d’un marchand d’esclave, Ursula von der Leyen soutient maintenant un président non élu en Ukraine, car depuis le mois de mai 2024, le mandat présidentiel du sinistre Zelensky est terminé. Des élections auraient dû avoir lieu en mars dernier.  Évidemment Zelensky nous dit que lorsqu’on fait la guerre on n’a pas le temps de faire des élections. En réalité ces élections seraient très bien venues parce que non seulement aujourd’hui moins de la moitié des Ukrainiens soutiennent Zelensky, mais s’il était battu dans des élections, cela pourrait ouvrir la voie à des négociations de paix. Ursula von der Leyen, avec l’assentiment des députés européens, s’assoie sur cette idée et au contraire continue de dépenser sans contrôle pour alimenter la guerre en Ukraine et une hypothétique défaite de la Russie. L’Union européenne n’est plus depuis les accords de Minsk un interlocuteur fiable pour la paix avec la Russie. En prenant ce genre de posture, elle ferme la porte à une voie diplomatique et parie seulement sur la brutalité qu’un jour, peut-être, les Occidentaux pourront opposer à la Russie. Mais d’ici là l’Ukraine aura peut-être cessé d’exister. Notez que l’Union européenne n’allume pas seulement des feux en Ukraine aux frontières de la Russie, elle travaille de longue date pour le compte des Américains à une déstabilisation du Caucase, visant à intégrer sur le long terme l’Arménie et la Géorgie, de façon à mieux encercler encore la Russie. C’est là le but de l’Union européenne comme bras armée des Etats-Unis : n’ayant pas de frontières, elle propose de s’étendre à l’Est de façon à disloquer à terme la Russie, les multinationales américaines visant à mettre la main sur les richesses de ce pays, comme elles sont arrivées à le faire en Ukraine en s’appropriant, suite au coup d’État de Nuland qui a porté au pouvoir Porochenko, les riches terres à blé ukrainiennes. Beaucoup se sont posés la question, pourquoi l’Union européenne s’est-elle engagée dans la guerre contre la Russie, alors qu’elle aurait pu rester dans une neutralité bienveillante et appuyer une solution diplomatique ? Depuis l’échec des accords de Minsk, et grâce aux témoignages conjoints de Merkel et Hollande, nous savons que l’Union européenne préparait, avec l’OTAN et les Etats-Unis, la guerre en sous-main et ne travaillait pas pour la paix. C’est ce qu’elle fait encore en avançant qu’elle est en train de mettre sur pied une industrie de guerre de façon à faire la guerre à la Russie dans les années qui viennent, car personne ne croit un seul instant que les Russes viseront un jour à faire la guerre à la Pologne ou à l’Allemagne, alors même qu’ils n’ont absolument pas l’intention de conquérir l’ensemble de l’Ukraine. Pourtant la Commission européenne, sans contrôle véritable a débloqué cette année encore une aide financière de 50 milliards d’euros pour aider Kiev à tenir. Le 20 septembre 2024 Ursula von der Leyen ajoutait que l’Union européenne donnerait 35 milliards d’euros à l’Ukraine pour faire la guerre et que cela serait prélevé sur les fonds bloqués des Russes[3]. Dans le langage courant ce genre de turpitude s’apparente à un racket, forme que les Etats-Unis utilisent depuis Barack Obama pour piller tel ou tel État et compenser leur dette publique abyssale. Ce type de banditisme brutal est ouvertement une déclaration de guerre à la Russie en s’écartant du droit international et fermant la porte à toute forme de diplomatie ultérieure avec ce pays. Ce vol des avoirs russes intervient en même temps qu’une résolution de ce Parlement croupion qui autorise les Ukrainiens à attaquer la Russie en profondeur, autrement dit l’Union européenne se veut complice de Kiev pour porter la guerre sur le sol russe par ukrainiens interposés ! 

 

Cependant le Parlement européen, et même la Commission européenne n’ont pas tous les pouvoirs. La règle de l’unanimité si elle entrave l’action diplomatique – laquelle ? – de l’Union européenne, la freine également dans ses initiatives intempestives. C’est évidemment la preuve que ce n’est pas une nation, et qu’elle n’a pas de souveraineté. On l’a vu au moment de la longue guerre en Yougoslavie. L’opposition entre la France et l’Allemagne a contribué à ne pas trouver de solution diplomatique à ce conflit pendant dix ans – je ne reviendrais pas ici sur les causes de ce conflit qui a détruit la Yougoslavie – et donc à laisser la place aux Etats-Unis qui ont réglé la question en bombardant en toute illégalité Belgrade, avec l’aide de l’OTAN. Ni l’Europe, ni l’ONU ne trouvèrent rien à redire à ce crime de guerre et le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie se bornera à condamner seulement les perdants de la guerre[4]. On voit ici que la structure institutionnelle même de l’Europe ne peut déboucher sur autre chose que la passivité, ce qui arrange très bien les Etats-Unis. Dans la guerre déclarée par le Hamas le 7 octobre 2023, et la réponse brutale d’Israël – je ne m‘attarderais ici sur les torts des deux parties, ce n’est pas mon propos, on a vu l’Union européenne se diviser clairement, les uns comme Joseph Borrell, antisémite notoire, soutenant la cause palestinienne qu’il confond avec le Hamas et les autres justement défendant plutôt le point de vue d’Israël. Il ne faut pas oublier pourtant que l’Union européenne est un des principaux bailleurs de fonds de la cause palestinienne. Cette aide est multiple, mais une grande partie de cette aide est détournée de son objectif et sert évidemment – comme l’UNWRA d’ailleurs – à verser des salaires à d’éventuels terroristes, par exemple quand l’Autorité palestinienne verse des salaires à des terroristes emprisonnés en Israël. C’est également l’Union européenne qui finance les livres qui sont distribués aux écoliers de Gaza et qui sont en réalité des ouvrages de propagande, contribuant aussi au financement de l’UNWRA, l’Union européenne favorise la haine et la guerre puisqu’elle paie des enseignants qui vont inciter les jeunes enfants à rejoindre le Hamas[5]. Tout le monde sait cela, et je ne parle même pas de l’aide humanitaire qui est détournée avec constance.  

 

Par le passé l’Union européenne faisait sa propagande sur le thème : l’Europe c’est la paix. Ce slogan mensonger n’est plus d’actualité, s’il ne l’a jamais été. Sans l’aide massive des Etats-Unis et de l’Union européenne, la guerre en Ukraine se serait arrêtée en mars 2022 selon le premier ministre de l’époque Naftali Bennett[6], évitant la destruction d’une nation en gestation et des centaines de milliers de morts. Les négociations selon le premier ministre israélien de l’époque avaient abouti, conservant même l’intégrité territoriale de l’Ukraine contre la promesse d’une non intégration de l’Ukraine à l’OTAN. Zelensky était près de signer[7]. Les Etats-Unis n’en ont pas voulu et l’Union européenne n’a rien fait pour aller vers la paix. Au 15 février 2024, l’aide officielle de l’Union européenne à la guerre en Ukraine était déjà de 85 milliards d’euros[8]. A cela s’est ajouté les 50 milliards d’euros votés en février dernier et les 35 milliards volés aux Russes en septembre 2024. Si une partie de ces sommes sont qualifiées de prêts, l’Ukraine étant complètement insolvable, il est clair que ce sera les contribuables européens qui paieront l’addition et principalement les pays qui sont des contributeurs nets au budget de l’Union européenne.  La politique étrangère de l’Union européenne est complètement erratique, mais sert principalement les intérêts des Etats-Unis, tant elle affaiblit les pays qui la compose. C’est à la fois dangereux et dispendieux. Lorsque les Etats-Unis ont fait sauter Nord Stream – une action terroriste contre la France et l’Allemagne – l’Union européenne n’a même pas réagi. La conclusion est claire, il n’y a rien à attendre de cette institution corrompue. Du point de vue de notre position dans le monde, nous devons en sortir et retrouver notre souveraineté au risque de nous laisser embarquer dans des aventures aussi dangereuses que sans issue.



[1] https://www.euractiv.fr/section/amerique-latine/news/le-parlement-europeen-reconnait-edmundo-gonzalez-urrutia-comme-president-legitime-du-venezuela/

[2] https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/20/election-presidentielle-au-venezuela-le-dilemme-des-occidentaux_6325325_3232.html

[3] https://www.lemonde.fr/international/live/2024/09/20/en-direct-guerre-en-ukraine-la-russie-exclut-toute-rencontre-entre-serguei-lavrov-et-antony-blinken-lors-de-l-assemblee-generale-de-l-onu_6318183_3210.html

[4] Ce type de tribunal croupion créé par l’ONU n’a jamais eu d’équivalent pour juger les crimes de guerre des Américains au Vietnam ou ailleurs. David Harland avait dénoncé en son temps le fait que ce tribunal acquittait facilement les Croates et les Kosovars – soit les amis des Américains qui travaillaient à la destruction de la Yougoslavie – et tapait principalement sur les Serbes. https://www.nytimes.com/2012/12/08/opinion/global/selective-justice-for-the-balkans.html. Il faudrait revenir longuement sur la multiplication récente de ces instances judiciaires internationales qui travaillent principalement à la mise en œuvre d’un droit à deux vitesses dont les formes sont directement préfabriquées par Washington.  

[5] https://unwatch.org/les-profs-de-lonu-appellent-au-meurtre-des-juifs-devoile-un-nouveau-rapport/

[6] https://www.humanite.fr/monde/guerre-en-ukraine/ukraine-le-dessous-des-cartes-par-naftali-bennett-781394

[7] https://www.courrierinternational.com/article/guerre-en-ukraine-selon-alexandre-loukachenko-kiev-et-moscou-auraient-pu-signer-la-paix-des-mars-2022

[8] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2024/02/15/guerre-en-ukraine-a-quoi-serviront-les-50-milliards-d-euros-d-aide-debloques-par-l-union-europeenne_6216724_4355770.html

lundi 23 septembre 2024

La gauche au trente-sixième dessous

  

L’année 2024 a été calamiteuse pour la gauche qui s’est sacrément déconsidérée, confirmant les pires pronostics qu’on pouvait faire avant la dissolution. En venant au secours de Macron, en faisant voter pour des ennemis des travailleurs pour faire barrage à un fascisme qui n’existe pas, elle est apparue comme une sorte de cartel électoral sans stratégie et sans tactique. Le NFP constitué à la hâte pour la course aux places, s’en allant de l’extrême-gauche trotskiste, jusqu’à l’agent des Etats-Unis Raphael Glucksmann, en passant par François Ruffin. Ce dernier a brisé la loi du silence sur l’état décomposé de la gauche et a avancé à mots couverts que la gauche ne représentait plus le peuple. Il part du constat qui est pourtant évident, les classes populaires se détournent de plus en plus des partis de gauche, et quand elles votent, elles votent pour le Rassemblement National. On l’a dit et répété, prouvé statistiquement, le RN est sur le plan électoral le premier parti ouvrier. Si on se souvient de la dernière séquence de cette déconfiture, elle part du fait que Macron, ayant perdu les élections européennes malgré une très faible participation des Français à celles-ci, a eu l’excellente idée de dissoudre l’Assemblée nationale et de renvoyer la représentation nationale aux élections. Ce fut une excellente idée qui lui permet aujourd’hui de nommer un pantin au poste de Premier ministre. Mais cette idée ne pouvait fonctionner que grâce à l’imbécilité de la gauche et plus particulière de la France Insoumise qui n’a vu dans la logique du barrage qu’une possibilité de gagner quelques postes de députés. Cette tactique à courte vue, vraiment, à masquer le vide sidéral de sa stratégie dans le bricolage d’un programme et de la formation du Nouveau Front Populaire. On ne peut pas dire que dans ce programme tout soit mauvais, il proposait notamment une hausse du SMIC qui semble nécessaire, tant la part des profits dans la valeur ajoutée a augmenté ces dernières décennies, tant les plus riches ont confisqué les gains de productivité du travail pour accumuler un capital, porté plutôt sur la spéculation – notamment la spéculation boursière – que sur l’investissement productif. Il faut bien comprendre que si le cours de la Bourse (voir ci-dessous le CAC40 sur vingt ans) croit plus vite que le PIB, c’est qu’il y a deux causes, la première est que c’est le résultat d’un partage de plus en plus avantageux de la valeur ajoutée en faveur du capital et au détriment du travail, et la seconde, parce que les investissements en Bourse sont vus comme un palliatif aux investissements productifs : tout le monde se ruant sur les actifs boursiers, la loi de l’offre et de la demande fait qu’ils atteignent des cours trop élevés par rapport à leur rendement économique effectif. Et donc l’idée de relever le SMIC apparait comme très juste, d’autant que la consommation stagne. Également les différents partis de gauche se sont mis d’accord sur l’idée d’accroitre les impôts sur les hauts revenus pour financer les dépenses notamment dans le domaine social. Pour choisir ensemble un potentiel Premier ministre ça s’est très mal passé, on a tergiversé, avançant tel nom, refusant tel autre pour finalement choisir une personnalité terne et représentante de la gauche bobo. Cela a été des disputes à n’en plus finir, disputes qui ont permis à Macron de faire oublier qu’il avait perdu deux élections de rang et qu’il n’avait plus de majorité à l’Assemblée nationale.                                                                                                                                                                                                

Objectivement la gauche a été complice de Macron et lui a permis de nommer Barnier, un père la pantoufle toujours d’accord avec les plus riches, qui ne pourra gouverner qu’avec l’assentiment du Rassemblement National ! Tout cela nous montre que toute la classe politique, soit par stupidité, soit par opportunisme, s’est rangée derrière la reconduction de Macron et de son gang. Les Insoumis peuvent gueuler comme des putois contre la fourberie de Macron et de ses conseillers, cela n’effacera pas le rôle qu’ils ont joué dans son sauvetage. La gauche a projeté un nouveau mensonge. En nommant Barnier, Macron a montré que lui et son parti n’étaient guère différents de la droite dure ordinaire. Et donc il vient qu’il faut comprendre que cette droite-là est majoritaire à l’Assemblée nationale. Elle en représente, au-delà de la rivalité entre les concurrents pour les postes à pourvoir, les deux tiers. En faisant mine de croire que la gauche avait gagné les élections, elle tentait de faire oublier qu’elle n’était qu’un cartel. Le premier constat est qu’elle n’est pas un parti populaire et que les classes les plus pauvres s’en sont détournées. Cette idée selon laquelle la gauche devrait retrouver ses électeurs, fait son chemin, elle est portée depuis un certain temps déjà par François Ruffin qui s’est exclu de lui-même de la France Insoumise. 

Une des raisons de l’éloignement des électeurs des classes pauvres de la gauche d’aujourd’hui est la question de l’immigration, à laquelle on peut adjoindre dans le même sens la défense de la cause palestinienne. Appliquant les préceptes de la boutique néolibérale Terra Nova, la gauche, et sans doute plus encore la FI, a pensé que son électorat gisait d’une manière latente dans les quartiers des banlieues. Terra Nova avait décidé, à l’ombre du PS qui était parti avec armes et bagages dans le camp néolibéral, que la gauche devait changer son fusil d’épaules et au lieu de défendre l’ouvrier et le petit employé, elle devait travailler sr les quartiers, défendre l’immigration sans réserve et s’occuper des droits des femmes, des transgenres, et d’autres catégories minoritaires, plutôt que de la lutte des classes. Donc, travailler plutôt sur la question des droits, plutôt que sur celle de l’égalité. C’est cette aberration qui est à l’origine du divorce presqu’achevé entre la gauche et son électorat potentiel. Quand Georges Marchais disait en 1981 vouloir stopper l’immigration, son parti représentait un peu plus de 15% des suffrages, et il y avait encore plus de 500 000 adhérents. Aujourd’hui, c’est officiellement 43 000 adhérents. Autrement dit le PCF en s’alignant sur la voie social-démocrate – c’est-à-dire en renonçant à la lutte des classes pour la défense des droits – a perdu 90% de ses effectifs. 

Résultat du PCF au premier tour des élections présidentielles 

La dégringolade du PCF s’est faite d’abord au profit du PS, puis ensuite quand le PS fut discrédité auprès des classes pauvres au profit de Mélenchon et de la France insoumise. La décomposition du PS a été le résultat de sa politique pro-business et proeuropéenne, mais aussi celui de son tournant immigrationniste. Autrement dit plus le PS suivait les principes politiques de Terra Nova et plus il s’éloignait du peuple. L’élection de François Hollande tenait du malentendu : d’abord parce que Sarkozy était détesté – certes moins que Macron aujourd’hui, mais détesté tout de même – que sa politique était jugée mauvaise, et que Hollande s’était présenté comme celui qui combattrait la finance internationale ! La FI et presque toute la gauche s’est fait une spécialité de défendre à la fois l’immigration sans restriction, et la cause palestinienne. Cela l’a emmenée tout naturellement à rechercher des voix dans les quartiers de la banlieue et de négliger le reste des Français qui souffrent. Le complément de cette fantaisie est le glissement d’une laïcité forte et assumée, on se souvient des propos de Mélenchon sur « le droit d’être islamophobe », vers un soutien du même Mélenchon, personnage très peu fiable, au défilé des Frères musulmans. La France Insoumise est passée entre 2017 et 2024 de 17 députés à 72. Mais cette évolution dans un contexte pourtant favorable – la dissolution proprement ubuesque de l’Assemblée Nationale – en réalité masque une stagnation. Autrement dit ce qu’elle a gagnée en députés dans les banlieues, elle l’a perdu ailleurs. Tandis que le Rassemblement National progressait bien plus nettement. 

 

Cette stagnation anticipe probablement un recul de la France Insoumise dans les années à venir. Ces mauvais résultats dans un contexte pourtant porteur de la détestation inégalée du peuple à l’endroit de Macron, s’expliquent à la fois par des erreurs tactiques et une mauvaise orientation stratégique. On peut penser que la tactique du barrage qui a sauvé Macron de sa mauvaise situation est erronée dans la mesure où des affrontements triangulaires auraient achevé le parti présidentiel, et donner l’occasion à la gauche de montrer sa différence vis-à-vis du Rassemblement National. Mais il n’en a rien été. C’est l’inverse qui s’est passé, en s’alliant avec les macroniens, la gauche a prouvé qu’elle faisait parti du système plus qu’elle ne le contestait. Le 15 septembre dernier sur BFMTV, Éric Coquerel, cadre de la FI, avançait sans précaution que « le problème numéro un, dans ce pays, n'est pas la question de l'immigration. Quand on parle avec le patronat éclairé, la France n'a pas suffisamment d'immigrés. » Les sondages nous disent pourtant avec constance que les Français pensent exactement le contraire de ce que raconte Coquerel, ils pensent comme le formulait Georges Marchais il y a quarante années. Georges Marchais à cette époque s’élevait à la fois contre la social-démocratie façon Terra Nova et contre le patronat qui utilisait l’immigration pour faire baisser les salaires et mettre les travailleurs en concurrence. Mais si tout cela est bien connu, Coquerel innove en avançant exactement comme Macron et son gang que le patronat « éclairé » était justement pour continuer à favoriser l’immigration. Le patronat éclairé c’est bien entendu le MEDEF, il est cocasse de voir que le soi-disant extrémiste Coquerel va chercher sa caution non pas auprès du petit peuple qui souffre mais du côté du patronat « éclairé ». On comprend ainsi que lorsque les stratèges de la FI pratiquent le barrage pour sauver Macron, combattent d’abord le RN parce que celui-ci avance une politique de restriction de l’immigration, et non pas parce qu’il serait un fascisme en puissance. Cette position de la FI est tout à fait conforme également aux directives de la Commission européenne qui pense que le financement des retraites ne se fera pas en modifiant le partage de la valeur ajoutée en faveur des vieux travailleurs, mais en insérant des travailleurs étrangers mal payés et jeunes. Il y a une idée également archaïque derrière cela, selon laquelle le but de l’économie ne peut pas se faire sans croissance démographique, qu’on fabrique nous-mêmes ou qu’on importe la main d’œuvre dont on a besoin. Cette approche d’une France ouverte sur le monde est évidemment contraire à sa souveraineté, mais elle est par contre compatible avec une mondialisation portée par les Etats-Unis et son relais la Commission européenne. 

 

Les autres partis de gauche sont exactement sur la même position que Coquerel. Mais cette position permet de comprendre pourquoi la gauche dans son ensemble est une force minoritaire dans le pays – en gros 25% des voix et 30% des sièges à l’Assemblée nationale. Coquerel tient le même discours que le patronat ! Le nœud de l’affaire c’est bien que cette gauche donneuse de leçons fait comme si sur quelque sujet que ce soit elle en connaissait plus que ceux qu’elle prétend représenter ! Cette posture de ceux qui croient savoir mieux que le peuple est tout simplement antidémocratique car elle prétend imposer des lois et des normes à ceux qui n’en veulent pas. Tant que la gauche s’opposera au peuple, elle ne méritera pas d’exercer le pouvoir. La question n’est pas ici de dire que le peuple a toujours raison, mais de bien comprendre que les élus de la nation ont fait le plus souvent la preuve qu’ils avaient tort que l’inverse. La fête de l’Humanité a été l’occasion de mettre au grand jour ce confusionnisme latent d’abord nous avons vu la foule des militants applaudir à tout rompre Dominique de Villepin. Comme si la gauche avait oublié les vastes mobilisations de la jeunesse contre le contrat première embauche qui visait justement à payer les jeunes travailleurs en dessous du SMIC. Pourquoi donc cet individu a-t-il été si bien accueilli ? Essentiellement parce qu’il a posé que la guerre entre le Hamas et Israël était une question capitale. Pourtant la question de Gaza aussi douloureuse soit-elle ne devrait pas être une priorité pour la gauche française. Il y a beaucoup d’autres conflits, et cette gauche morale et moralisatrice n’a pas grand-chose à dire de la guerre de l’OTAN en Ukraine. Mais Dominique de Villepin est le représentant de l’ancienne politique arabe du général de Gaulle, et donc il a toujours été hostile à Israël comme beaucoup de politiciens de droite. Cet épisode montre, sous couvert d’ouverture au dialogue, que la gauche privilégie maintenant des causes qui lui permettent de faire l’impasse sur les problèmes économiques et sociaux. Les militants de gauche ont cette capacité à mettre en scène des problèmes qui n’intéressent qu’eux. Gaza devrait en réalité passer très loin derrière les questions d’emploi, de retraite ou de pouvoir d’achat. Seuls un tiers des Français est pour un soutien à la cause palestinienne et au Hamas. 

 

Et justement François Ruffin était venu à la Fête de l’Humanité pour parler de la difficulté qu’il y avait à unir les classes populaires de façon à initier un possible changement de politique. Pour dire les choses autrement, Ruffin est conscient que les électeurs des classes populaires se trouvent très nombreux au Rassemblement National. De même il a toujours été un défenseur des métiers les plus humbles et les plus mal payés. C’est quelqu’un qu’on ne voit jamais défiler derrière les Frères Musulmans par exemple. Mais aujourd’hui il est voué aux gémonies, hué, traité de fasciste par ses petits camarades de la France Insoumise qui avaient organisé une bronca lors du débat qu’il avait animé. Et pourquoi donc ? Très certainement parce qu’il refuse de diaboliser les électeurs du Rassemblement National, mais aussi parce qu’il est à gauche la personnalité la plus populaire. Sa popularité qui repose sur un positionnement politique différent de celui de Mélenchon, s’accroit au fur et à mesure que celle du patron de la FI s’effrite. La conséquence logique est que Ruffin s’est exclu de lui-même de la FI. Quel sera son avenir ? Personne ne le sait, sans doute même pas lui ! En tous les cas on lui donne maintenant la chasse sur les réseaux sociaux toute la journée. Cette hargne évite au moins à cette gauche soi-disant radicale de se poser des questions sur ce qu’elle veut. Pour l’instant elle amuse le tapis en proposant de destituer macron à l’Assemblée nationale. Certes nous aimerions voir cet imbécile s’en aller, lui et le corrompu Alexis Kohler ont fait assez de mal. Mais comme cette entreprise dans une Assemblée nationale dont les deux tiers sont à droite, n’a guère de chance d’aboutir, et cela ressemble à une agitation stérile.

 

Pendant que la gauche se déchire – elle le fait depuis le 7 juillet 2024 – la droite ordinaire, cosmopolite et affairiste s’occupe de concocter un gouvernement qui sera certainement encore plus dur pour l’ouvrier. Et elle y arrive ! Panot nous dit que c’est un gang des perdants, mais en réalité c’est bien la gauche qui est la grande perdante de l’aventure de la dissolution, et cela parce qu’elle n’a plus aucun sens tactique et qu’elle n’a pas de stratégie. Comment les grimaces de Jean-Luc Mélenchon ou de semi-idiots comme Raphael Arnault ou de Sébastien Delogu qui sait à peine lire pourrait convaincre les classes populaires qu’ils savent où ils vont. Le premier est un Lyonnais transplanté dans le Vaucluse, dont le seul combat est un antifascisme brouillon qui l’a amené à être condamné pour violences en réunion en 2022. Le second s’est fait remarquer non seulement pour ses difficultés de lecture, mais aussi pour avoir refuser de serrer la main à l’Assemblée Nationale d’un député du RN, et puis bien sur pour avoir brandi stupidement le drapeau palestinien dans l’hémicycle. Ces deux guignols spécialistes des combats minoritaires qui n’intéressent que ceux qui aiment à se faire peur avec un fascisme qui n’existe plus, ne représentent rien, et ne sont d’ailleurs pas capables de comprendre où se trouvent aujourd’hui les tendances fascisantes. Car le fascisme est un contrôle social, une privation des libertés avant tout, et ça, ça se trouve dans le travail de l’État ou de la Commission européenne qui concocte des lois pour contrôler notre vie sociale et nos moyens d’expression grâce au numérique. 

 

Dans cet état de déliquescence, la gauche ne peut prétendre à rien : elle n’est pas populaire, s’est éloignée complètement des classes pauvres en se concentrant sur les combats ultra-minoritaires. Ce n’est pas demain que cela changera, il va lui falloir du temps, des décennies sans doute. La droite cosmopolite et affairiste n’a pas ce genre de problème. Il lui suffit d’être là, de changer périodiquement de nom, passant des Républicains à En Marche, puis à Ensemble. C’est toujours la même chose, mais ce système ne fonctionne que grâce à la passivité imbécile de la gauche incapable de proposer un programme attrayant et crédible. Et quand la gauche propose quelques idées justes, des idées de bon sens, elle est incapable de dire comment cela sera financé si on reste dans le cadre contraignant de la monnaie unique.

jeudi 19 septembre 2024

Walter Benn Michaels, La diversité contre l’égalité, Raison d’agir, 2009

 

Ce petit ouvrage a été publié avec succès aux Etats-Unis en 2006, et traduit ensuite en 2009 en français. Publié dans la collection Liber/Raisons d'agir, cette collection créée par Pierre Bourdieu, il est donc de gauche et ne saurait être critiqué comme émanant d’une fachosphère ou d’un esprit réactionnaire. Ce petit livre affirme que de se battre pour « la diversité » est une forme de régressions sociale. C’est-à-dire qu’il abandonne l’idée de transformation sociale radicale pour défendre les « droits » de telle ou telle communauté. Cette dérive avait été vers la fin des années quatre-vingt-dix entérinée comme une évolution normale d’une histoire linéaire par Jürgen Habermas vers la défense des droits, défense adossée à ce qu’on appelle dans le jargon néolibéral l’État de droit[1]. C’était les adieux de Jürgen Habermas au marxisme et à la lutte des classes. L’ancien philosophe de l’École de Francfort s’était ainsi rangé du coté de ceux qui défendait la lutte pour les droits, sans se préoccuper de savoir si cette nouvelle forme d’activisme était compatible avec la mondialisation et le capitalisme globalisé. Lui-même s’en ira jusqu’à développer l’idée saugrenue d’un patriotisme sans nation et sans nationalisme !

 

La défense des droits des minorités présente plusieurs difficultés sur le plan logique. D’abord elle n’est pas démocratique, en ce sens que la défense d’une catégorie particulière de la, population, les immigrés, les transgenres, peut se heurter à la volonté du plus grand nombre. C’est le cas de la défense des immigrés dont l’augmentation est rejetée en Europe par plus de 70% des populations. Ensuite elle peut contourner la question de l’égalité qui justement est, elle, d’essence démocratique. Les exemples de cela abondent. Par exemple le HCE – Haut Conseil à l’Égalité entre hommes et femmes – passe son temps à pleurnicher sur le fait qu’il y a moins de femmes que d’hommes qui occupent des fonctions dirigeantes. Ce genre de turpitude est relayée par un journal comme Le monde. Mais cette campagne de propagande en réalité entérine l’inégalité entre les dirigeants et les salariés de base. Les prolos qu’ils soient hommes ou femmes, ne seront pas plus heureux d’être exploités par des femmes que par des hommes. On a pleurniché aussi pendant des décennies sur le fait qu’il n’y avait pas assez de femmes dans les hautes fonctions politiques, arguant parfois bêtement que les femmes seraient moins enclines de par leur nature à provoquer des guerres. On sait depuis Margaret Thatcher que ce n’est pas vrai, et on le voit aujourd’hui quand la soi-disant ministre écologiste de la défense allemande, Anne Laure Baerbock se révèle la plus enragée pour faire la guerre à la Russie. On voit que la première utilité de ces luttes pour les droits est de détourner le regard de la question des inégalités et de consolider l’idéologie du capital qui nous indique que le marché récompense toujours les plus méritants ! Et on suppose que l’inégalité des salaires entre les hommes et les femmes n’est qu’une question d’ajustement de mauvaises pratiques. Autrement dit il y a les inégalités justes qui sanctionnent les différences de productivité des individus, et les inégalités injustes qui procèdent de discriminations envers les femmes ou envers les noirs. On voit que par ce glissement sournois, le sujet n’est plus la lutte contre les inégalités, mais contre les discriminations !

 

Aux Etats-Unis il y a un grand débat depuis des années sur l’efficacité de la discrimination positive. Mais qui juge de la positivité ou de la négativité de la discrimination ? Gary S. Becker, l’économiste de Chicago, prix Nobel d’économie, considérait que la discrimination raciale persistait tant que le cout de cette discrimination restait inférieur à son avantage. Autrement dit, en suivant cette logique, on pourrait dire que le capitalisme à abandonné le racisme, la discrimination négative, parce que cela nuisait aux affaires, et donc que la discrimination positive est un élément dans la possible remontée des taux de profit ! Dans le discours de Walter Benn Michaels, la question de la race va être centrale pour plusieurs raisons. D’abord pour montrer que les identitaires qui défendent une communauté particulière, homosexuels, noirs, ou autres, font ressurgir la question de la race. Or évidemment si on suppose que les hommes sont égaux, la race est un concept vide de sens. L’auteur passe d’ailleurs un temps fou à démontrer que la race n’existe pas, en prenant l’exemple étatsunien qui supposait qu’une seule goutte de sans noir suffit à faire de vous un noir, quelle que soit la couleur de votre peau. Si la race n’existe pas en soi et pour soi, la revendiquer comme une sorte de fierté, qu’on soit blanc ou noir est un non-sens. On ne peut pas critiquer à la fois les suprémacistes blancs et développer des slogans du type « black is beautiful ». Cette mise en scène de la diversité est forcément un racisme inversé 

 

Cet aspect est bien connu, cependant l’auteur va plus loin et explique comment les identitaires transforment les catégories sociales particulières sur le modèle de la race. En enfermant les personnes dans des catégories préétablies, on les essentialise comme auparavant on essentialisait la race noire. L’homosexualité, les transgenres, toutes ces particularités LGTQ+, enfermant des individus comme si le choix de leur orientation sexuelle n’était pas un choix, mais le résultat de tendances naturelles ! Cette question est d’autant plus pertinente que ce positionnement ne se contente pas de défendre des droits à la différence, mais se dirige vers un militantisme outrancier, comme si dans les « démocraties » occidentales il y avait encore quelque risque à prétendre à transgresser les normes des relations hétérosexuelles. Ces catégories sociales révélées par des signes extérieurs, la couleur de la peau, l’exhibition de tendances sexuelles marginales, sont autant de niches pour le marché. C’est un approfondissement du capitalisme qui découvre de nouvelles opportunités pour se développer. 

 

Walter Benn Michaels consacre la partie centrale de son ouvrage à la question de la diversité dans les universités. C’est normal il est enseignant. Il montre qu’en s’abritant derrière la bataille pour plus de diversité, ce système en arriva à masquer le fait que justement le système élitaire des prestigieuse université américaines repose sur une domination des classes riches. Autrement dit ces universités sont un instrument de la reproduction sociale, donc des inégalités, et pire encore mettent en scène une soi-disant méritocratie qui la justifie. Que ce soit la race ou le sexe, le principe est le même, il masque ce qui est le plus important les inégalités et les justifie. Pour l’auteur, ces luttes pour la diversité sont en réalité la promotion pour l’inégalité qui est présentée ainsi comme le résultat naturel des lois du marché « naturelles ». 

Le texte est parfois un peu lourd, un peu didactique, mais il touche juste. Il explique sans doute pourquoi ce qu’on appelle la gauche aujourd’hui est complètement en dehors du sujet, ou plutôt elle est la supplétive de la droite. Il y a quelques années, le livre de Thomas Frank, Pourquoi les pauvres votent à droite[2], avait eu beaucoup de succès car il expliquait comment la gauche américaine avait délaissé le combat sur le terrain économique. Il expliquait que d’accuser les blancs en vrac comme des oppresseurs ne pouvait pas être entendu par les blancs pauvres. C’est ce qui a fait le succès relatif de Donald Trump. C’est ce qui fait le succès – relatif aussi – du Rassemblement National. Or si les plus pauvres rejettent les « valeurs » culturelles portées par la gauche d’aujourd’hui, c’est surtout parce que cette gauche-là a abandonné le terrain de la lutte pour l’égalité. On trouve encore quelques soi-disant chercheurs qui nient l’existence des petits blancs, alors que le long des routes, entre Los Angeles on trouve des kilomètres de sans-abris de type caucasien[3]. Ce qui ne veut pas dire bien entendu que le taux de pauvreté n’est pas plus élevé chez les noirs que chez les blancs, mais seulement que les pauvres blancs se sentent déclassés et n’adhèrent pas aux valeurs culturelles de la gauche. C’est bien ce que veut démontrer Walter Benn Michaels quand il explique comment le combat de gauche s’est déplace du terrain économique vers le terrain culturel.

PS
L’ouvrage est, en français, agrémenté d’une postface anonyme, tendant à dénigrer Walter Benn Michaels, en le dénonçant comme un sournois hypocrite parce qu’il gagne très bien sa vie à l’université. Et donc bêtement il est renvoyé à ses marqueurs culturels !


[1] Jürgen Habermas, Droit et démocratie, Gallimard, 1997.

[2] Agone, 2013.

[3] Sylvie Laurent, Pauvre petit Blanc, Maison des Sciences de l'Homme, 2020

 

jeudi 12 septembre 2024

L’Allemagne, les élections régionales et le nazisme

  

Les résultats des élections partielles qui ont eu lieu le 1er septembre 2024 en Allemagne, en Saxe et en Thuringe, sont très mauvais pour les partis dominants, c’est-à-dire les partis atlantistes. Que voit-on ? Une double et forte poussée de l’AfD à droite et de BSW le parti de Sahra Wagenknecht à gauche. Le monde a évidemment entonné le refrain du retour des heures sombres de l’histoire : « Avec la percée de l’AfD en Thuringe et en Saxe, la coalition au pouvoir a été lourdement sanctionnée. Les dirigeants politiques de droite et de gauche ne peuvent se permettre de laisser prospérer davantage une formation dont la vision du monde est raciste et nationaliste ». Mais ce torchon ne cherche pas à comprendre ce qui se passe et suppose que l’intégralité de la poussée de l’AfD est le fait de nostalgiques d’Hitler. Et donc on passe sous silence qu’en réalité les deux partis qui progressent, notamment celui de Sahra Wagenknecht, progressent parce qu’au contraire du régime nazi, refusent de s’engager dans la guerre contre la Russie. Le monde ment, ce n’est pas d’aujourd’hui, mais c’est de plus en plus grossier. Ils appellent donc au barrage pour empêcher l’AfD de gouverner une région. On voit où cette fantaisie mortifère a mené la France ces derniers temps. Certes il y a certainement dans l’AfD quelques nostalgiques du nazisme, comme on trouve encore des pétainistes de la dernière heure au Rassemblement National, mais l’AfD fait régulièrement la purge parmi ses effectifs et ses représentants. Et puis c’est ce parti qui a mobilisé le plus pour la paix avec la Russie. C’est donc l’inverse de ce qu’on présente un peu partout, parce que, que l’on sache, les nazis étaient pour la guerre à outrance avec la Russie. BSW et AfD représentent une mise en cause de l’OTAN et de l’Union européenne, ils en réclament la sortie. Ce sont des partis souverainistes, l’un est de droite, plutôt pour une politique orthodoxe en matière de monnaie et de budget, et l’autre plutôt keynésien, donnant la priorité au social. Ces deux partis ont en commun de mettre en avant au-delà de leur pacifisme supposé l’intérêt pour l’Allemagne de se rapprocher de la Russie sur le plan économique, échapper à la tutelle des Etats-Unis, acheter du gaz moins cher. 


Des manifestations contre la guerre en Ukraine et contre l’OTAN ont eu lieu au mois de janvier dernier en Allemagne 

C’est l’inverse de la réalité que nous présentent les médias dominants qui tentent de nous faire croire que le camp du bien est l’OTAN et les Américains, or c’est bien l’expansion de l’OTAN qui ressemble à l’expansion du IIIème Reich ! En Thuringe, les deux partis souverainistes représentent 48% des suffrages. En Saxe es deux partis représentent ensemble un petit peu plus de 40% et le SPD, un peu à la manière de notre PS, s’effondre derrière BSW. Mais là encore on fait semblant de croire que l’ensemble des autres partis, de la CDU aux écologistes en passant par le parti libéral, doivent absolument faire un barrage afin de pouvoir continuer la même politique qui est pourtant rejetée par les citoyens allemands. Comme chez nous on met en scène un péril imminent pour justifier des combinaisons foireuses entre les différents partis atlantistes, ceux qui veulent la guerre avec la Russie, et donc continuer à financer cette fantaisie ruineuse. Ces derniers temps on discutait beaucoup en Allemagne du fameux sabotage de Nord Stream après la révélation de l’implication d’un Ukrainien. Et évidemment discuter de cela oblige de porter le regard vers les Etats-Unis. 

  

Mais en réalité les nazis ne sont pas où on le croit, comme en France où on met en scène un fascisme du RN qui n’existe pas pour éviter qu’on parle du néofascisme macronien. Annalena Baerbock, ministre des affaires étrangères, qui fait mine d’être une militante écologiste est en réalité, comme le Bild l’a révélé, documents à l’appui, la petite fille d’un vrai nazi qui agissait déjà en Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale, et elle rêve de prendre sa revanche en mettant la Russie à genoux ! Répondant aux questions des journalistes sur la licéité de l’utilisation des symboles du Troisième Reich par l’armée ukrainienne elle a affirmé : « Si auparavant ce symbole était associé au régime nazi de certains pays européens, aujourd’hui il est porté par des gens qui luttent pour leur droit à l’indépendance, on peut dire qu’aux yeux du monde libre, l’Ukraine a réussi à réhabiliter la croix gammée et à en faire un symbole de liberté, un symbole de lutte pour leur existence. Aujourd’hui, il n’y a aucune raison pour une attitude négative à l’égard de ces symboles, si leurs porteurs luttent contre l’agression russe. » Imaginez un peu le tollé que provoquerait chez nous cette élucubration si, par exemple, elle était prononcée par un militant du Rassemblement National ! Curieusement ces propos indécents n’ont pas été répercutés et commentés par les médias français.

lundi 9 septembre 2024

Michel Barnier, représentant de la vieille droite européiste, affairiste et cosmopolite

 

Jeune, déjà il était déjà vieux : des yeux chafouins enfoncés, la bouche en cul de poule, la coiffure sournoise d’un majordome empressé auprès de ses employeurs, il est une sorte de Raffarin, une émanation de cette classe politique crapoteuse que nous voudrions voir s’effacer de notre horizon. Très jeune, avec sa tête de séminariste dévoyé, il adhère à la Conférence Olivaint, une association de jésuites qui forment des futurs hommes politiques selon les idées qu’ils se font de ce que doit être la société, ce qui expliquera d’ailleurs son positionnement réactionnaire au moment de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Cette Conférence Olivaint qui fonctionne avec la bénédiction du Pape  est une sorte de réseau qui traficote dans le développement de la pensée européiste, c’est-à-dire dans la promotion de la disparition des nations. Il est donc d’abord membre d’un réseau ultra-réactionnaire où se rencontrent des grands chefs d’entreprises et des représentants du Vatican. Et on sait grâce aux travaux de l’excellente Annie Lacroix-Riz que cette alliance du pognon et du goupillon a été le fer de lance de la construction européenne sous l’égide des Américains[1]. Barnier qui de temps à autre fait semblant de défend re la souveraineté de la France, est en réalité un agent de sa disparition, il a au moins ça en commun avec Macron.

Ce 20 décembre 1981, les débats dans l’hémicycle débutent donc sur cette proposition de loi et en particulier sur l’abrogation du délit de l'homosexualité, qui figure alors à l’article 331 du Code pénal. Michel Barnier a bel et bien voté contre "l'article unique de la proposition de loi abrogeant le deuxième alinéa de l'article 331 du Code pénal". Je n’accorde pas beaucoup d’intérêt à la cause des minorités sexuelles, c’est pour moi un sujet marginal surtout aujourd’hui, lui préférant celui de la lutte de classes, cependant, il va de soit que de pénaliser l’homosexualité relève de l’imbécilité criminelle, et donc s’élever contre la dépénalisation relève de la posture imbécile d’une droite congelée, visant à se faire seulement remarquer des vieux électeurs. Depuis elle s’est modernisée cette droite affairiste au point de voir ses représentants comme Gabriel Attal revendiquer cette fausse émancipation comme un trophée, une exigence de la fonction de premier ministre. 

 

Michel Barnier épouse les idées de son temps, du moins ce qu’il croit être les idées de son temps, en fait les idées de la classe dominante du moment. Mais il se débrouille pour être toujours du côté du manche pour mieux se servir. Soi-disant gaulliste quand c’était encore à la mode, il est devenu au fil du temps un européiste farouche, son échine souple très appréciée de von der Leyen. Il fui donc le malheureux négociateur du Brexit, se faisant fort de ramener les Britanniques à la raison, il a fait trainer les choses en longueur volontairement, laissant planer des menaces de rétorsion d’un autre temps, mais sans résultat aucun, le Royaume-Uni a tout de même réussi sa sortie sans dégât, alors que Barnier promettait à nos voisins d’Outre-Manche les pires calamités. Cet épisode oublié s’est conclu sur un vrai fiasco diplomatique qui prouve que, contrairement à ce que disent les médias il n’a aucun talent particulier de négociateur. Notez cela, car cela va se vérifier assez rapidement.

« Pour tout dire, mon sentiment est que les Britanniques se parlent à eux-mêmes, comme ils l'ont fait dans la campagne du référendum, et qu'ils sous-estiment la complexité juridique de ce divorce et beaucoup de ces conséquences.
Une preuve de ce manque de réalisme a été apporté il y a trois jours à peine par David Davis lui-même. Dans une interview à la radio, il a affirmé que les agences européennes pour la supervision des banques et pour les médicaments basées à Londres pourraient éventuellement rester au Royaume-Uni après le Brexit et que ce serait un point à négocier avec les Européens. Il n'y a évidemment rien à négocier sur ce sujet. Le Royaume-Uni a choisi de quitter l'Union européenne et ces agences européennes vont automatiquement quitter son territoire. » écrivait-il dans La grand illusion, paru en 2022 chez Gallimard qui n’est pas très regardant dans ce qu’il publie.

Le médiocre Barnier qui n’en rate pas une, est évidemment, sans le dire, pour l’intégration de la Turquie dans l’Europe institutionnelle. Quand il signale que la Turquie ne pourra pas changer l’endroit où elle se trouve, cette facétie signifie pour lui que l’intégration de ce pays est une issue naturelle de l’histoire, car la géographie l’impose ! Bien entendu, les Européens sont à 80% hostiles à cette imbécilité car le peuple sait très bien que ce pays n’est pas dans l’Europe et qu’en outre il est porteur d’une autre civilisation.

Le ridicule ne tue pas. Les gens de droite se reconnaissent à cette idée loufoque selon laquelle l’État peut faire mieux avec moins ! seuls les milliardaires ne peuvent pas faire mieux avec moins ! C’est bien connu ! Depuis Michel Rocard, représentant de la droite avec un faux-nez, qu’on appelle parfois la seconde gauche, on a multiplié les réformes de l’administration publique sans effet. Certes on peut diminuer les dépenses étatiques par exemple en sortant de l’Union européenne – économie de 7 milliards d’euros – ou en refusant que Michel Barnier cumule ses différentes retraites qui doivent tourner autour de 30 000 € par mois sans compter son salaire de premier ministre. Mais il faut reconnaitre que c’est relativement peu de chose. En France les dérives des dépenses étatiques procèdent essentiellement des subventions aux entreprises et des allégements de charge qui pèsent pour 160 milliards d’euros par an[2] ! Ce qui est incongru puisque ces gouvernements libéraux sont censés faire confiance au marché, et donc ce qui s’apparente à un transfert de ressources publiques vers le secteur privé, vers les riches. Barnier avec sa tête de séminariste usé, va proposer sans doute une baisse des dépenses, mais surtout des dépenses sociales, pas des subventions aux entreprises. Plus fondamentalement, l’histoire enseigne que la croissance économique que veulent les « gens de droite » ne peut pas s’effectuer sans croissance des dépenses étatiques. Or les dépenses étatiques croissent naturellement plus vite que la croissance économique, parce que les forces du marché absorbent les effets externes positifs des investissements étatiques. C’est ce qu’on appelle la loi de Wagner et qui est vérifiée depuis au moins deux siècles. Le marché ne se développe jamais tout seul, mais grâce aux dépenses de l’État. C’est pourquoi Schumpeter considérait que tôt ou tard le sens du progrès nous amènerait au socialisme inéluctablement. Pour ma part je ne crois pas à l’inéluctable, et il se pourrait bien que l’entêtement imbécile à refuser la voie du socialisme nous mène sur le long terme à la catastrophe. Les graphiques ci-dessous montrent qu’il y a une corrélation positive entre les dépenses publiques et le PIB par tête. Et donc il vient tout de suite que les politiques austéritaires ne peuvent pas marcher. On en a eu la preuve ces dernières années avec la purge infligée par l’Europe aux malheureux grecs. 

Que l’on regarde les dépenses publiques en coupe ou en données chronologiques, qu’on regarde les dépenses publiques globalement ou du point de vue des seules dépenses de santé et d’éducation, la corrélation avec le PIB par tête est toujours positive. C’est évidemment le discours patronal qui, depuis Adam Smith en 1776, énonce que ces dépenses publiques seraient un frein à la croissance, seulement des dépenses de confort, totalement improductives. Du reste après la Seconde Guerre mondiale, on a pris l’habitude de regarder ces dépenses comme des investissements et non comme des consommations inutiles et comprimables à l’infini. Certains comme Margaret Thatcher s’y sont réellement essayés, mais cela leur a coutée très cher et cela a couté très cher au pays. Fabriquer milliardaires en sabrant dans les dépenses sociales conduit toujours à augmenter le nombre de pauvres et à la régression.


Ce vieux machin de Barnier coche toutes les cases de l’imbécilité satisfaite, pour lui le chômage est de l’assistanat. Rappelons encore une fois que ce misérable couillon n’a jamais travaillé de sa vie, il n’a fait que de la politique, un autre point commun avec Macron et Attal, et il ne semble pas savoir que les allocations chômage ne sont pas de l’assistanat mais le résultat des cotisations sociales qui sont payées à la fois par les salariés et par les employeurs.
C’est une partie du salaire. En outre tous les travaux convergent pour démontrer qu’il n’y a aucun lien entre le niveau des allocations chômage et le taux de chômage. La relation qui explique le mieux le niveau du chômage, de partout dans le monde c’est le taux de croissance. C’est ce qu’on voit dans le graphique ci-dessous : lorsque la croissance est forte le taux de chômage diminue, lorsqu’elle faiblit le taux de chômage augmente. Cette corrélation négative entre les deux termes rend dérisoire toute la rhétorique que les médias et les politicards déverse à longueur de temps sur le peuple selon laquelle un resserrement des conditions d’éligibilité permettrait de faire baisser le chômage. En outre, il faut signaler à cet ignorant de mauvaise foi que pour l’heure les caisses gérant l’allocation chômage sont pleines, excédentaires, et qu’en réalité l’État – c’est-à-dire depuis 10 ans le sinistre Macron et son gang – cherche à y mettre la main dessus pour combler les déficits que sa gestion laxiste crée en permanence. En 2021, ce parangon de la droite ultra libérale plaidait pour une suppression systématique des allocations chômage « après deux refus d’offres d’emploi raisonnables », une mesure entrée en vigueur cette année pour certains refus de CDI. Plus généralement, le nouveau locataire de Matignon affirmait qu’il ne voulait « plus de passagers clandestins dans notre système social ».

 

Toutes les « idées » de Michel Barnier sont fausses, volontairement ou non. C’est donc à nouveau un ignorant qui succédera à un autre ignorant qui ne savait rien sur rien et encore moins sur le reste, au poste de premier ministre. Mais alors pourquoi a-t-il tenu de tels propos ? Parce que ce discours qui le classe dans la catégorie des domestiques bien rémunérés plait au patronat le plus réactionnaire et que celui-ci sait que toute politique qui freine la croissance des salaires c’est bon pour les profits de court terme, même si au bout du compte cela ruine l’économie, l’état de délabrement de l’économie occidentale est maintenant très avancé. C’est seulement cela qui les intéresse et c’est pour cela que la MEDEF a applaudi la nomination de ce petit contremaitre zélé.

 

Sans surprise ce vieil homme de la vieille droite coincée proposait la retraite à 65 ans. Le débat a eu lieu et s’est mal passé, la milice a matraqué les manifestants qui refusaient l’hiver dernier la retraite à 64 ans. Les Français sont massivement contre et donc encore plus contre un report à 65 ans. Or en démocratie la question n’est pas que le peuple ait tort, mais que le peuple gouverne, et donc si nous étions dans une démocratie, une loi ne devrait pas être votée contre la volonté du peuple, c’est pourtant ce qui se fait de façon régulière depuis quarante années au moins. Rappelons deux faits : au moment où le vieux dinosaure congelé devient premier ministre, il est retraité de la Commission européenne et retraité de ses différents postes de ministre, de député, de sénateur, et j’en passe. Sans compter son salaire de premier ministre, il doit toucher au bas mot 30 000 euros par mois, dont au moins la moitié n’est pas imposable puisque sa longue carrière de bureaucrate à la Commission européenne a fait de lui un fonctionnaire international, et bien sûr il a surement d’autres revenus issus des capitaux qu’il a placés. Donc pour renflouer les caisses – à supposer qu’elles fussent vides – on pourrait commencer par interdire à ce vieux fainéant qui ne sert à rien de cumuler ses retraites.   

 

Barnier est membre du parti Les Républicains, il est donc par définition une vieille girouette et un menteur, changeant d’idée comme de chemise pourvu que cela lui assure un fauteuil. Comme avant lui Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou encore Darmanin en 2017, il critiquait fermement Macron en 2022, avant que de le rejoindre. Évidemment pour l’instant il fait semblant d’avoir une certaine autonomie par rapport à Macron. Mais comme sur le plan économique ils sont exactement sur la même longueur d’onde, cette distance affichée est seulement un opportunisme. En servant Macron, il pense qu’en 2027 il aura tout à fait sa chance pour devenir président. Après tout d’autres imbéciles y sont parvenus. Il va donc se faire une profession de dire tout et son contraire. Il compte sur sa bonne mine, sur le fait qu’il présente bien, encravaté et bien peigné pour passer pour un brave père de famille soucieux des Français et des deniers de l’État.  

 

Sans surprise Ursula von der Leyen, arrière-petite fille de marchand d’esclaves et petite fille d’un soldat de la Wehrmacht, agente des Américains a salué la nomination de Barnier. Le contraire nous eu étonné, il est en effet et naturellement un atlantiste zélé, favorable à la disparition des nations et pour poursuivre la guerre contre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien s’il le faut. Cauteleux et moins grande gueule que Macron ou même Attal, il peut faire illusion pendant quelques semaines, mais rapidement ses idées loufoques seront rattrapées par la réalité du terrain. Ne devant sa survie qu’à la bienveillance du Rassemblement National, la question est de savoir s’il passera l’hiver. 


[1] Le Vatican, l'Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre Froide (1914-1955), seconde édition complété, Armand Colin, 2010.

[2] https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/111022/160-milliards-d-aides-publiques-par-un-pognon-de-dingue-pour-les-entreprises#:~:text=Les%20r%C3%A9sultats%20de%20leur%20recherche,budget%20de%20l'%C3%89ducation%20nationale%20!

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