dimanche 25 mai 2025

Macron, la démocratie et les États illégitimes

 

Macron veut reconnaitre la Palestine comme un État à part entière 

Personne ne l’a remarqué, mais Macron et son gang passent leur temps à reconnaitre des États et des gouvernements illégitimes. Que veut-dire illégitime ? Principalement que ces gouvernements n’ont pas l’onction du suffrage universel. Bien entendu le premier gouvernement illégitime reconnu par Macron et sa bande d’escrocs c’est le gouvernement français. En effet par un tour de passe-passe électoral, Macron a perdu deux élections coup sur coup – les européennes et les législatives – mais il conserve le pouvoir après avoir nommé à la tête du gouvernement un ivrogne doublé d’un feignant. L’opinion publique qui lui est favorable est d’environ 25%, et son gouvernement, dirigé par un ivrogne, à peu près autant. Donnons des exemples de ce contournement des propres lois de la démocratie parlementaire, pourtant une démocratie bien naine. D’abord évidemment Macron soutient Zelensky et lui donne beaucoup d’argent – dernièrement 2 milliards d’euros – pour continuer à faire tuer les Ukrainiens dans une guerre sans issue avec la Russie. Or depuis un an, Zelensky a terminé son mandat, et vue l’agitation politique qui règne à Kiev, il est à peu près certain que des élections – malgré l’interdiction de 11 partis d’opposition – lui seraient fatales. L’Europe et principalement Macron soutient un gouvernement sans ancrage dans le peuple, même de loin. Cela est permis d’ailleurs par le fait qu’en France nous n’avons aucune opposition sérieuse, ni de droite, ni de gauche qui demanderait des comptes à ce président ultra-minoritaire qui se permet de disposer de l’argent des Français pour son usage personnel, c’est-à-dire pour continuer à faire semblant d’exister sur la scène internationale. 

La coalition des volontaires réduite à sa plus simple expression 

Le ministre des affaires étrangères, ci-devant Jean-Noël Barrot, personnage à moitié cinglé qui n’a comme compétence que d’être le fils de son père, Jacques Barrot, démocrate-chrétien, atlantiste et européiste forcené, est allé en Syrie, apporter la bonne parole de Macron au nouveau pouvoir. C’était au début du mois de janvier 2025. C’est-à-dire exactement au moment où Ahmed al-Charaa enjoignait à ses troupes de massacrer les Alaouites et les Chrétiens qui résistaient encore. Notre ministre ne bronchera pas. Oubliant qu’en allant faire des ronds-de-jambe à Ahmed al-Charaa il adoubait un gouvernement totalement illégitime, issu d’un coup d’État sanglant appuyé en sous-main par les Etats-Unis et les Turcs. Évidemment le nouveau pouvoir à Damas n’a aucune intention de procéder à des élections, mais l’Union européenne par l’intermédiaire d’Ursula von der Leyen a déjà dégagé des fonds pour aider la Syrie à son redressement. La somme s’élèverait à 2,5 milliards d’euros[1]. Autrement dit, l’Union européenne et Macron soutiennent indirectement le massacre des Chrétiens et des Alaouites en le subventionnant. Là encore notre soi-disant opposition qu’elle soit de gauche ou de droite, ou d’extrême-droite, ne dit rien et laisse faire. Le nouveau dictateur de la Syrie a bien promis des élections, mais comme on le sait les promesses n'engagent que ceux qui y croient. L’Europe n’a rien trouvé à redire au fait que le sanglant dictateur de la Syrie n’ait pas voulu serrer la main de la russophobe Baerbock. Il a beau avoir enfiler un costume civil, il est il islamiste radical près au Djihad. 

Jean-Noël Barrot et la russophobe Baerbock essayant de se faire bien voir du nouveau maître de Damas 

Cette passion mauvaise pour les gouvernements illégitimes est reprise par Macron le 9 avril 2025. Le voilà qui tardivement se met à défendre l’idée selon laquelle la France reconnaitrait un État Palestinien.  En juin croit savoir Le Figaro[2]. Vous comprenez bien que la question n’est pas de discuter de savoir s’il est légitime que les Palestiniens possédassent un État. Pour ma part, je suis pour une solution à deux États. Mais cette déclaration de Macron intervient après qu’il ait accusé indirectement de bloquer l’aide humanitaire pour les Gazaouis, et donc qu’il se soit placé dans la guerre du côté du Hamas. Le Hamas qui est une sorte de milice religieuse sans légitimité démocratique et qui exerce la terreur sur les Gazaouis. Or Macron réclame de reconnaitre un État qui n’a pas de frontières, ni de gouvernement légitime, les fractions qui revendiquent le pouvoir se battent régulièrement entre elles. Il n’y a plus eu d’élection dans les Territoires palestiniens depuis près de 20 ans. Ce qui n’empêche pas l’Union européenne de donner encore des milliards aussi bien aux organisations humanitaires de Gaza sous contrôle du Hamas, ou au Fatah qui règne sur la Cisjordanie. Pour la période 2021-2024, l’aide de l’Union européenne se monte à un peu plus d’un milliard d’euros[3], et là encore une partie de cette aide – c’est un secret de Polichinelle – est détournée par le Hamas qui est classé comme organisation terroriste par l’Occident et donc aussi par l’Union européenne. L’idée de Macron de reconnaitre la Palestine comme un État à part entière est erronée. Il serait bien plus productif de travailler à mettre en place des négociations sérieuse pour aboutir à la création de deux États viables. Autrement dit les gesticulations de Macron, sachant combien cet individu est détesté par le monde, inversent la cause et l’effet. Pour aboutir à une solution à deux États, il faut d’abord arriver à faire admettre cette nécessité par les deux parties belligérantes. De nombreux pays ont reconnu un État palestinien, ils sont 147 dans ce cas, mais cela ne justifie rien. Pour bien comprendre les enjeux de cette fantaisie, le Hamas a tout de suite chaleureusement remercier Macron[4] !  On voit bien l’intérêt de cette démarche, elle sert à légitimer le Hamas comme un interlocuteur sérieux, alors que le Fatah attend vraiment sa chute afin de reprendre la main comme seul interlocuteur véritable. 

Ahmed al-Charaa et Emmanuel Macron, à l'Élysée, le 7 mai 2025 

Plus illégitime que le nouveau président autoproclamé de la Syrie, ça n’existe pas. En effet Ahmed al-Charaa est arrivé au pouvoir à Damas après un coup d’État militaire sanglant. Pour arriver à cela, il a été appuyé à la fois par la Turquie et par les Etats-Unis qui ont couvert sa marche triomphale vers le pouvoir. C’est un dictateur de la pire espèce, ancien djihadiste d’Al-Qaida et d’Al-Nostra, il massacre quelque peu une partie de son propre peuple, Alaouites, Chrétiens, etc. Nous avons vu que l’imbécile de Barrot a fait son chemin de Damas dans l’indifférence des massacres pour annoncer que l’Union européenne ne soutenait. Mais le 7 mai 2025, Macron le recevait en grande pompe à l’Élysée. C’est une grave faute, une de plus. Certes on comprend bien que la France se doive de parler avec lui, c’est le rôle de la diplomatie, mais ce n’est pas une raison pour bénir ce dictateur de son onction. Macron qui n’en est plus à une stupidité près, refuse de parler avec Poutine en arguant le fait qu’il serait un dictateur. En vérité même si Poutine n’est pas un grand démocrate, il est arrivé au pouvoir grâce à des élections et tout le monde sait qu’il a la très grande majorité des Russes derrière lui. Et donc parler à Poutine, autrement que pour le menacer de nouvelles sanctions encore plus idiotes que les précédentes, c’est parler au peuple russe. Ce n’est donc pas tant que la France ne doive pas parler aux représentants de la Syrie qui pose problème, mais le fait de recevoir al-Charaa en grande pompe. 

Ahmed Al-Charaa, Donald Trump et Mohammed Ben Salman, à Riyad 

Vous me direz que Trump a rencontré lui aussi al-Charaa le 14 mai 2025 à Ryad. Et pire encore qu’il a proposé d’enlever les sanctions contre la Syrie, comme si le dictateur syrien était un grand défenseur de « nos valeurs ». Le président américain a déclaré aux journalistes : « Je lui ai dit : j’espère que vous rejoindrez [les accords d’Abraham] une fois que vous aurez réglé votre situation. Et il m’a dit “oui”. Mais ils ont beaucoup de travail à faire. » Cette offensive occidentale pour reconnaitre le dictateur syrien comme un partenaire fréquentable, souligne plusieurs choses, d’abord que l’élément clé de la lutte de l’Occident contre Bachar al-Assad était la possibilité de reprendre pied au Moyen-Orient, et non pas de « défendre nos valeurs ». Ensuite on voit bien que la position de Macron envers la Syrie n’a aucune originalité, mais elle ne fait que suivre ou devancer les désidératas de Washington. 

Macron en allant en Égypte le 8 avril 2025 avait enlevé sa cravate pour se mettre à la mode musulmane 

L’amour immodéré de Macron pour les gouvernements illégitimes s’accompagne en effet d’une volonté diplomatique de se rapprocher des gouvernements arabes. Dans quel but ? On ne sait pas vraiment. Est-ce la volonté de mettre en difficulté Trump dans sa politique au Moyen-Orient ? Ou alors son antisémitisme latent, qui en accord avec l’Union européenne, vise à isoler Israël sur la scène internationale ? Cette politique brouillonne et sans boussole confirme cependant l’amour immodéré de Macron pour les gouvernements illégitimes. Il faut rappeler qu’il a été un des artisans pour pousser la Cour constitutionnelle de Roumanie à disqualifier Calin Georgescu pour la prochaine élection présidentielle dans ce pays. Mais cela n’empêche pas cet imbécile – soutenu il est vrai par toute la classe politique et les médias – de se réclamer de « nos valeurs » et de l’État de droit, fustigeant le manque de démocratie en Russie. Mais que vaut un État de droit sans élection légitime ? 



[1] https://france.representation.ec.europa.eu/informations/lue-promet-25-milliards-deuros-pour-soutenir-la-syrie-et-les-pays-de-la-region-2025-03-17_fr

[2] https://www.lefigaro.fr/international/la-france-pourrait-reconnaitre-l-etat-palestinien-en-juin-annonce-emmanuel-macron-20250409

[3] https://www.publicsenat.fr/actualites/politique/a-combien-seleve-laide-de-lunion-europeenne-a-la-population-palestinienne

[4] https://www.europe1.fr/international/le-hamas-qualifie-le-projet-de-la-france-de-reconnaitre-letat-palestinien-detape-importante-671969

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