jeudi 4 septembre 2025

Élections législatives anticipées, après le départ de Bayrou

 

 

Macron a dit qu’il ne dissoudrait pas l’Assemblée nationale si Bayrou est renversé. Ce qu’il semblait d’ailleurs admettre. Cette caricature de Premier ministre a d’ailleurs tout fait pour en arriver là. En cela il ressemble à Macron qui en organisant la dissolution de l’Assemblée nationale a cru que cela relancerait son second quinquennat. Tactiquement et stratégiquement défaillant, Bayrou ne pouvait qu’avoir le désir de partir, un peu à la manière de son maître Valéry Giscard d’Estaing. Quelles sont les hypothèses pour l’après-Bayrou ? Une nouvelle dissolution étant exclue il ne reste plus à Macron qu’à trouver un nouveau Premier ministre. Bien qu’exposée, la situation parait bonne et de nombreux candidats pointent déjà le bout du nez. Il y a bien sûr l’inénarrable Bernard Cazeneuve. Ce représentant de la gauche de droite, ou de la droite de gauche, comme on veut, prétend qu’il peut rallier au-delà de son camp ! Mais qu’est-ce que c’est que son camp ? La droite du PS, Raphael Glucksmann inclut, allié à des résidus de macronistes et quelques écologistes ? Le petit homme a toujours cru qu’il avait un destin, alors que celui le condamnait à n’être qu’un sous-domestique de l’oligarchie. Il ne serait pas plus incompétent après tout que Bayrou, Attal ou Barnier. Il est hallucinant d’ailleurs que Macron est le président de la Vème République qui ait nommé que des imbéciles à ce poste. Cependant, il va de soi que la FI et le PCF ne soutiendront pas un tel attelage, et le RN non plus. Mais Macron peut effectivement donner ce poste à quelqu’un comme Olivier Faure qui pour la gauche serait plus consensuel. Cela servirait à démontrer l’échec de la gauche pour 2027. Je crois que c’est ce qu’il fera, essentiellement pour cette raison. 

 

Les sondages montrent que Macron et Bayrou sont au plus bas, et que les Français souhaitent le départ de Bayrou qu’ils trouvent complètement nul. Si les députés n’accordent pas la confiance à Bayrou, donc s’ils le virent, pour une fois ils seront en phase avec l’opinion publique ! Mais ce n’est pas là probablement le plus important de cette batterie de sondage qui arrivent. Le plus important est dans le sondage sur d’éventuelles élections législatives qui permettent de mesurer les rapports de force. Il y a trois blocs, mais au sein de ces blocs les positions ont bougé. Ce qu’on appelle le centre, c’est-à-dire cette alliance entre Bayrou et Macron est en voie de décomposition rapide. Ce serait 13,5%, avec Les Républicains, le bloc européiste pèserait moins d’un quart. Ce n’est pas grand-chose, en s’alliant à Macron, Les Républicains pensaient qu’ils deviendraient dominants, mais Macron les a entraînés dans sa chute. La gauche arrive péniblement à 31,5% mais ce qui est intéressant, notamment dans la préparation des élections municipales, c’est le recul spectaculaire de la France Insoumise qui paye les outrances de son chef de file et son positionnement islamophile et antisémite. On comprend bien que la chute de la FI est souhaitée par le PCF et par le PS. Le dernier bloc, celui dit de l’extrême-droite arrive maintenant à plus de 35%. Avec le système électoral britannique cela lui assurerait une majorité confortable en sièges. Mais avec un système à deux tours et la technique éprouvée du barrage, ce ne sera pas suffisant. 

 

Tout cela confirme que la France s’est installée pour un long moment, initié par la stupidité de Macron, dans l’instabilité institutionnelle. Bien sûr cette tripartition va s’effriter dans le temps, je pense que ce sera d’abord avec la disparition de ce qu’on appelle le centre et probablement du parti de Macron. Mais il faudra du temps pour renouveler les « élites » et faire émerger quelque chose d’un peu crédible. Un des points importants qui plombent l’horizon, c’est bien entendu la soumission à l’Union européenne qui, en privant la France de sa souveraineté, la prive du même coup d’un projet apte à intéresser les Français. Je crois que les prochaines élections vont battre des records d’abstention. C’est justement dans ce contexte que le mouvement du 10 septembre 2025 a un sens, celui de montrer que la politique se fait en dehors des partis. Beaucoup de gens pensent qu’en adhérant à ce mouvement on cautionnera la récupération de celui-ci par la France Insoumise. C’est exactement l’inverse plus les Français seront nombreux, et moins le mouvement sera récupérable par les partis et les syndicats.

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