Alexeï Navalny entouré de journalistes dans l’avion le ramenant à Moscou
Alexeï Navalny et son frère vivent depuis des années sur un
créneau bien balisé d’opposition à Poutine. Formés aux Etats-Unis, financés par
les Américains et les Allemands, ces deux aventuriers sont les chevaux de Troie
de la mondialisation à l’allemande. Ils ont des procès nombreux sur le dos, et
pas seulement du côté de Poutine. Un des plus spectaculaire porte sur une
escroquerie fomentée par les deux frères contre Yves Rocher qui porte sur au
moins 400 000 €[1].
C’est d’ailleurs cette plainte d’Yves Rocher qui a justifié, selon les avocats
français de Navalny l’arrestation de celui-ci à son arrivée en Russie[2].
Oleg, le frère d’Alexei purge déjà une peine de prison de trois ans et demi
pour l’affaire Yves Richer, mais il est aussi poursuivi pour une autre
escroquerie, un détournement de fonds versés pour une campagne électorale qu’ils
ont utilisés pour leur propre confort. Navalny savait parfaitement qu’en
rentrant en Russie il serait arrêté. Alors pourquoi l’a-t-il fait ? Sans
doute pense-t-il qu’ayant été victime d’une tentative d’empoisonnement, il
bénéficie du statut de martyre et que les Occidentaux se précipiteront pour le
défendre. C’est ce qui se passe et c’est ce qui permet de continuer à presser
Poutine qui est très ennuyé par cette histoire qui vient s’ajouter aux problèmes
qu’il a à l’intérieur de la Russie. Cependant il nous faut attirer l’attention
sur plusieurs points :
- d’abord les Occidentaux, de Biden à Macron en passant par
Merkel, réclament sa libération à corps et à cris, mais ils ne lèvent pas le
petit doigt pour aider Julian Assange à sortir de prison. Autrement dit les
Occidentaux défendent la liberté d’expression si elle ennuie Poutine, mais pas
si elle gêne les Américains ;
- ensuite, les Allemands, Merkel en tête, se préoccupent
plus de Navalny et donc de Poutine que de sanctionner le dictateur Erdogan, car
celui-ci est bien leur allié dans la guerre sourde qu’ils mènent contre la
Russie pour mettre la main sur la Biélorussie et plus loin si c’est possible
sur la Crimée. C’est le vieux syndrome allemand de la conquête vers l’Est. Pour
avoir la paix avec le dictateur turc, Merkel évite de regarder le massacre des
Arméniens dans le Haut Karabakh ;
- enfin il est probable que cette arrestation soit utilisée pour entraver le développement du gazoduc Nord Stream qui embarrasse maintenant l’Allemagne. Ce gazoduc conçut à l’origine pour contourner la Pologne est contesté par l’Union européenne, puisqu’il livrerait directement le gaz à l’Allemagne et aux Pays-Bas. Et comme d’habitude les Allemands qui ne tiennent aucun compte de ce que fait et dit l’Union européenne y a vu son intérêt économique, mais cela la freine dans sa volonté d’en découdre avec la Russie à propos de la Biélorussie et de la Crimée.
Dans ce contexte compliqué, on ne sait plus qui est la marionnette
de l’autre. Car si les frères Navalny sont bien les instruments de la politique
occidentale pour affaiblir Poutine, ils manipulent effectivement les Occidentaux
pour leurs propres intérêts. Pour le reste, si les Russes sont très critiques à
l’égard de Poutine pour sa gestion du COVID-19 et sa gestion de l’économie en
général, ils savent pour autant à quoi s’en tenir sur les frères Navalny qui n’ont
aucun poids dans politique intérieure russe et qui ont simplement l’image d’aventuriers
voire de traitres.
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