vendredi 9 avril 2021

Le dictateur Erdogan ridiculise l’Union européenne

 

Ursula assise bien sagement sur un canapé pendant que les hommes parlent entre eux 

Les bureaucrates européens, Ursula von der Leyen et Charles Michel, se sont rendus auprès du dictateur Erdogan. S’ils n’ont pas été à Canossa, ça y ressemble pourtant, même si c’est seulement à Ankara. Lors de cette visite ; le 6 avril 2021, la médiocre présidente de la Commission européenne s’est retrouvée sur un canapé, éloignée d’une discussion entre hommes. Le sinistre de cette histoire n’est pas qu’Erdogan ait réclamé cet éloignement, on connait son goût pour les provocations, mais plutôt que nos deux bureaucrates aient accepté de se faire traiter comme un peu moins que des merdes de chien, ils auraient pu tourner les talons au lieu de se plier à l’injonction d’un dictateur. En termes d’image, c’est un désastre[1]. D’autres images ont circulé en effet, montrant cette crapule de Charles Michel baisser la tête devant le dictateur. Cette humiliation qui fait la une des quotidien du 8 avril 2021, vient après beaucoup d’avanies que l’Union européenne accepte sans broncher. Périodiquement en effet la Turquie d’Erdogan agresse Chypre ou la Grèce qui sont pourtant membre de l’Union européenne et qui en tant que tels devraient être défendus. A cela s’ajoute le chantage périodique de la Turquie qui menace de nous envoyer des millions de migrants qu’elle gèle dans des camps insalubres comme des munitions pour la guerre qu’elle nous fait. Et tout cela sans que l’Europe ne lève les sourcils. L’Europe n’existe pas sur le plan diplomatique, on le savait déjà, elle mène en effet une diplomatie qui vient seulement en défense des intérêts de l’Allemagne. En effet quand la Grèce s’est rebellée contre les agressions turques, Merkell est intervenue pour demander des négociations, alors même qu’elle aurait dû proposer des sanctions, tandis que la France allié traditionnel de la Grèce haussait un peu le ton en envoyant le deux Rafales pour renforcer la présence du porte-avions Charles-de-Gaulle patrouiller dans les eaux grecques, ce qui fit reculer Erdogan  qui en permanence teste les Européens et se moquent d’eux ouvertement[2]. 

Charles Michel courbant la tête devant Erdogan 

Une grande partie des malheurs diplomatiques de l’Union européenne, sa veulerie, vient de cette idée loufoque d’intégrer à terme la Turquie ! L’Union européenne tient l’adhésion de la Turquie pour nécessaire, cela compenserait la perte du Royaume Uni. Evidemment si les experts de Bruxelles pensent cela, les Européens pensent exactement l’inverse : massivement, 74%, les Européens rejettent cette idée loufoque. Ils étaient moins nombreux il y a quelques années. Par exemple en France, seulement les deux tiers rejetaient l’intégration de la Turquie dans l’Europe[3]. L’image de la Turquie et celle de l’Europe d’ailleurs se sont considérablement dégradées. Mais la bureaucratie européenne veut tout de même forcer l’adhésion, Recep Erdogan le sait et en profite. L’Europe finance énormément la Turquie. D’abord elle a débloquer un volume de plus de 6 milliards d’euros pour qu’Erdogan retiennent les réfugiés. On se doute que ce chantage ne profite pas aux réfugiés et qu’une partie de l’argent va des les poches d’Erdogan et de ses proches totalement corrompus. Mais cette manne vient en 2021 à son terme, et elle doit être renégociée. Les Européens font semblant de mener le jeu, alors que finalement ils n’imposent rien du tout en contrepartie. 

Sondage Yougov, aout 2016 

Depuis près de 20 ans maintenant l’Union européenne verse tous les ans entre 400 et 500 millions d’euros pour aider la Turquie à se mettre à niveau pour adhérer un jour à l’Union européenne, alors que personne en Europe ne veut d’elle. En tout l’Union européenne a versé depuis 2015 environ 13 milliards d’euros à la Turquie[4]. Sachant que cette somme profite à Erdogan pour se réarmer en douce, c’est comme si indirectement l’Union européenne finançait l’agression de la Grèce – petit pays déjà martyrisé par l’Europe – et de Chypre au lieu de les défendre. Autrement dit c’est d’un suicide de l’Europe dont il s’agit. Von der Leyen apparaît comme extrêmement médiocre, bonne à rien pour tout dire, incapable de gérer quoi que ce soit. On lui attribue d’ailleurs le fiasco de la vaccination en Europe. Mais on voit bien que dans les situations un peu difficile elle manque de courage, de sang froid et d’esprit d’initiative. Le spectacle qu’elle a donné le 6 avril est pitoyable. Elle a été violemment moquée sur les réseaux sociaux et dans la presse ordinaire. Il se pourrait d’ailleurs que cette attitude justifiée ex post la pousse vers la sortie. « La présidente von der Leyen a été surprise. Elle a décidé de passer outre et de donner la priorité à la substance. Mais cela n’implique pas qu’elle n’accorde pas d’importance à l’incident », a expliqué mercredi son porte-parole Eric Mamer[5]. Le ministre des affaires européennes, le macronien Clément Beaume a enfoncé le clou : « Je ne veux pas d’une Europe naïve, fragile et donc là je crois qu’on a affaire à des interlocuteurs, le président turc, qui eux connaissent la force des images, la valeur des symboles », a-t-il ajouté. « C’est un affront qu’on corrigera mais il ne faut pas laisser faire ce genre de choses. »

Mais malheureusement il n’est pas du tout certain que cela soit simplement de la naïveté. Ursula von der Leyen est allemande, et lorsqu’elle affiche bêtement sa soumission à l’islamiste Erdogan, elle le fait dans le cadre d’une alliance entre la Turquie et l’Allemagne comme partenaires privilégiés. Quand Macron a été copieusement insulté parce qu’il avait pris la défense de la Grèce dans le cadre du viol des eaux territoriales, Merkel n’avait pas jugé bon d’intervenir fermement pour défendre un soi-disant partenaire européen[6]. 

 

L’Allemagne considère que son alliance avec la Turquie est triplement nécessaire, et cette nécessité passe avant tout le reste y compris les intérêts de l’Europe, ou plutôt pour l’Allemagne l’Union européenne n’est qu’un instrument parmi d’autres pour renforcer son partenariat avec le dictateur turc :

– d’abord pour prendre les Russes en tenaille si besoin était, et c’est pourquoi si elle est si prompte à menacer les Russes des pires sanctions, elle délaye le moment où il faudra bien se préoccuper de la dictature turque ;

– ensuite, alors que l’Union européenne n’a pas décidé, et pour cause, de son attitude face à la Turquie, Merkel a pris l’initative le mois dernier de discuter directement avec Erdogan au nom de l’Europe, notamment de la demande turque de la libéralisation des visas pour les Turcs qui pourraient ainsi venir librement s’installer en Europe[7] ;

– enfin, il va de soi qu’une telle alliance renforcée se ferait au détriment de la France et de la Grèce. Merkel voudrait hâter la décomposition de l’Union européenne qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.

Dans cette affaire, on ne le voit pas encore très clairement, mais l’Allemagne pourrait tout perdre. En effet la logique d’un renforcement d’alliance avec la dictature d’Ankara n’a de sens que pour s’opposer à la Russie, or deux élément viennent contrarier cette logique qui date d’avant la Première Guerre mondiale. L’Allemagne dans le désordre européen de la gestion des vaccins vient de se tourner vers la Russie pour se fournir en vaccins[8]. Elle le fait en douce déjà à partir des landers de l’Est. Mais cela contredit ce que raconte cet imbécile de Thierry Breton qui se refuse au nom de l’Union européenne d’utiliser ce vaccin[9].  Macron est sur la même ligne que Breton, mais cela veut dire que l’Allemagne se moque des règles collectives de l’Europe et n’en fait à tout qu’à sa tête. 

 

L’Allemagne a besoin du gaz russe pour son développement économique. Or cela passe par la construction d’un second gazoduc, Northstream 2, auquel Macron et les Etats-Unis sont opposés. Cette dispute sur le gazoduc montre une nouvelle fois les divisions de l’Union européenne, mais aussi l’incohérence de la position allemande qui ne peut pas être à la fois pour les Turcs et contre les Russes[10]. Evidemment Erdogan profite de ces incohérences européistes et attise les divisions autant qu’il le peut. C’est bien joué. Les Européens ne semblent pas comprendre que la Turquie est du point de vue économique et sanitaire aux abois, et qu’un simple coup d’épaule fera chuter Erdogan[11]. Peut-être se croient-ils malins parce que la politique américaine vient de changer avec Biden. Trump rappelons le avait donné son feu vert aux velléités guerrières du dictateur turc, le laissant massacrer les Kurdes de la Syrie et aussi s’installer en Libye pour une aventure des plus risquées. Mais le nouveau gouvernement a pris prétexte de l’achat de missiles russes par la Turquie pour menacer celle-ci de rétorsion. En effet que les missiles soient russes ou non, le renforcement de l’armement turc est une menace pôur toute la région, mais l’Union européenne fait semblant de ne pas le savoir. Jusqu’où pourraient aller les représailles étatsuniennes contre le dictateur d’Ankara qui déstabilise toute la Méditerranée et au-delà ? Jusqu’à une expulsion de l’OTAN[12] ? On ne sait pas, le gouvernement américain étant pour l’instant très préoccupé par le plan de redressement de l’économie[13], la politique étrangère est un peu gelée, bien que certains signes montrent une volonté de Biden de s’y investir bien plus que Trump.  

On a parlé d’un affront à l’Europe, mais celle-ci l’a bien cherché. L'affaire a entraîné d'ailleurs une dispute entre les services de Charles Michel et ceux de Ursula von der Leyen, le premier affirmant que dans le protocole il était plus important que la présidente de la Commission, et la seconde arguant que ce n'était pas le cas, et qu'ils devaient avoir tous les deux le même rang. Le ridicule de cette situation s’il montre que le personnel politique de l’Union européenne n’est absolument pas à la hauteur, prouve aussi que celle-ci n’a aucune idée du monde dans lequel elle évolue et n’arrive pas à être autre chose qu’une somme de destins contradictoires. Olivier Delorme intervenant le 6 avril 2021[14] en direct sur RT sur cette farce soulignait d’ailleurs que la faiblesse de l’Union européenne provenait justement qu’elle représentait 27 pays aux intérêts divergents, et donc qu’au fond on était bien plus faible à 27 que tout seul en tant que nation indépendante. Tout cela démontre une fois de plus que l’Union européenne est une erreur complète qui crée plus de problèmes qu’elle n’est capable d’en résoudre. Défaillante sur le plan économique, social et même sanitaire, on l’a vu dans la gestion des vaccins, elle est de plus en plus erratique sur le plan diplomatique. Si elle est prête à courber l’échine devant la Chine ou la Turquie, elle est incapable de venir au secours de la Grèce, et même elle s’est appliquée sous les injonctions de Berlin à punir ce malheureux pays d’une manière honteuse et criminelle. Sortir de l’Union européenne et de l’euro me semble la seule issue raisonnable pour retrouver un peu de fierté, d’indépendance et de prospérité. 

P.S. Libération ce torchon qui n’en finit pas de se rouler dans la merde s’est fendu d’un article mensonger en soutien au dictateur d’Ankara en faisant comme s’il y avait une question qui se posait[15]. Sans doute Libération en panne de lecteurs cherche-t-il du côté des Loups gris une nouvelle clientèle ! 



[1] https://francais.rt.com/international/85457-provocation-humiliation-incident-entre-erdogan-von-der-leyen-polemique

[2] https://www.usinenouvelle.com/article/la-france-envoie-deux-rafale-en-mediterranee-orientale-mer-de-tensions-et-d-hydrocarbures.N994234

[3] https://www.ifop.com/publication/ladhesion-a-lentree-de-la-turquie-dans-lunion-europeenne/

[4] https://www.europe1.fr/emissions/Le-vrai-faux-de-l-info2/combien-leurope-a-t-elle-deja-donne-a-la-turquie-3305624

[5] https://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/news/le-sofagate-ou-laffront-protocolaire-vecu-par-ursula-von-der-leyen-a-ankara/

[6] https://www.lepoint.fr/monde/insultes-d-erdogan-contre-macron-merkel-fait-le-dos-rond-28-10-2020-2398549_24.php

[7] https://fr.azvision.az/news/106079/erdogan-et-merkel-discutent-du-renforcement-des-relations-turquie-ue.html

[8] https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-allemagne-va-discuter-avec-la-russie-de-l-achat-eventuel-de-vaccins-spoutnik-v-20210408

[9] https://www.lefigaro.fr/sciences/spoutnik-v-le-vaccin-russe-qui-seme-la-zizanie-dans-la-diplomatie-europeenne-20210322

[10] https://www.lemonde.fr/international/article/2021/02/26/nord-stream-2-le-gazoduc-russe-qui-seme-la-zizanie-en-europe_6071337_3210.html

[11] https://frontpopulaire.fr/o/Content/co472218/economie-turque-erdogan-a-court-de-munitions

[12] https://www.lepoint.fr/monde/les-relations-avec-la-turquie-d-emblee-tendues-sous-biden-12-02-2021-2413776_24.php

[13] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/04/le-plan-de-relance-americain-linflation.html

[14] https://www.youtube.com/watch?v=EBV4dYBdyoo

[15] https://www.liberation.fr/international/europe/recep-tayyip-erdogan-a-t-il-humilie-ursula-von-der-leyen-20210407_ZSQXDPRAYVAE7C6E2LFJBBDZYA/

3 commentaires:

  1. tiens, mon commentaire n'a pas été publié, censure ou problème technique ? intéressant !

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  2. Bon, celui-ci est passé, c'était donc un problème technique ... comme quoi !

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  3. Non vous n'avez pas été censurée et je n'ai pas vu votre commentaire

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