jeudi 27 mai 2021

Macron se vautre dans les pitreries douteuses

 

On savait déjà que la classe politique était un ramassis de personnages inconsistants et sans contenu, formés d’individus qui n’ont comme qualité que de ne pas avoir réussi ailleurs. On avait vu Mélenchon descendre déjà très bas en allant s’exhiber chez Hanouna, une sorte de pétomane moderne et illettré[1]. D’autres politiciens avides de reconnaissance médiatique vont régulièrement jouer les imbéciles soit à la télévision, soit à la radio, soit maintenant sur les réseaux sociaux. Mais jamais on n’avait vu un président se vautrer autant dans sa propre vulgarité. On avait déjà eu un aperçu de cela avec Nicolas Sarkozy qui ne lésinait pas sur les formules du type casse toi pauvre con. Eh bien c’est fait Macron s’est ravalé lui-même descendant du statut officiel de président des français au rang de concurrent d’Hanouna, une sorte de clown en chef du cirque élyséen. Cet individu qui en même temps incarne l’imbécilité, l’ignorance et la vulgarité, avait déjà tenté le coup le 21 juin 2018 pour la fête de la musique en s’entourant de « musiciens » et de danseurs plus ou moins moderne[2]. Il avait transformé à ce moment là le palais de l’Elysée en un glauque lupanar. Le but de cette communication était de montrer par contraste que lui-même était au dessus de la plèbe et de la racaille des quartiers, faisant semblant de s’amuser aux pitreries de ces artistes d’un nouveau genre d’un nouveau monde. Car dans ces affaires, ce n’est pas tant que Macron adhère à ces formes nouvelles d’art qui est en jeu, mais le fait qu’il s’en serve pour communiquer sur sa propre grandeur par rapport à la décadence qui l’entoure. Provoquant l’effondrement des valeurs, il feint lui-même de le dominer avec bonhommie et tolérance. Cette initiative avait été durement critiquée dans l’opinion. Beaucoup ont relevé que Macron avait quelques jours plus tard agressé un malheureux adolescent qui l’avait apostrophé en l’interpelant avec un « Ça va Manu ? » qui ne lui avait pas plu[3]. Il aurait voulu qu’on l’appelât Monsieur le président. Mais ce jeune garçon s’était en fait mis au goût du jour de la dévalorisation de la fonction présidentielle. En somme c’était lui qui s’était mis au niveau de Macron et de son imbécillité native. Car Macron est un révolutionnaire qui s’ignore, son comportement dynamite la fonction qu’il occupe. La suite de son comportement erratique montrera qu’après ce genre de pitrerie, Macron est incapable de faire quoi que ce soit. Il sera débordé par chaque crise qui arrive, celle des Gilets jaunes, comme celle de la pandémie de COVID. 

C’est dans sa nature d’être un clown peu fait pour l’action et la pensée. En septembre 2018, juste un peu avant la révolte des Gilets Jaunes, il ira faire le clown en visitant l’île de Saint-Martin, en allant câliner deux délinquants qui en échange de ses amabilités le gratifieront d’un doigt d’honneur[4]. Remarquez que Macron, adolescent attardé à la sexualité mal définie a un besoin irrépressible de se mettre en scène avec des personnages qu’il domine, ou qu’il croit dominer, histoire de tenter de se grandir lui-même. A Saint-Martin comme à Mayotte avec sa blague douteuse sur les kwassa kwassa, il aime particulièrement rabaisser des non blancs pour démontrer son paternalisme[5]. Comme beaucoup d’antiracistes de profession, il y a chez lui un racisme latent. On peut d’ailleurs se demander si toutes ces pitreries n’ont pas été un accélérateur pour la mobilisation des Gilets jaunes. Qui peut prendre encore Macron au sérieux ? 

 

La dévalorisation de la fonction présidentielle ne date donc pas d’aujourd’hui. Elle est le résultat d’un manque de confiance en eux des présidents de la république qui se sont succédés après le départ de Mitterrand. Mais Macron a cependant franchi un nouveau pas en invitant deux semi-idiots à l’Elysée pour une démonstration fimée et enregistrée destinée au jeunes qui fréquentent les réseaux sociaux. Officiellement, l’idée est de reconquérir les jeunes afin qu’ils votent pour lui. Récemment certains experts de son entourage ont pensé que ce serait une bonne chose que de faire voter les jeunes de 16 ans à la prochaine présidentielle. Ça s’est traduit par une tribune publiée en ce sens dans le Journal du dimanche[6]. Cette tribune était relayée par des proches de Macron qui voudraient bien faire croire que celui-ci a des idées pour réformer des institutions qui ne fonctionnent plus très bien. Si le vote à 18 ans, légalisé par Valéry Giscard d’Estaing en 1974, pouvait se justifier par le fait que les jeunes entre 18 et 21 ans avaient aussi des responsabilités, rien ne peut soutenir l’intérêt que les jeunes de 16 à 18 ans votent, si ce n’est de les habituer à s’accommoder d’une démocratie réduite au seul bulletin de vote qu’on dépose périodiquement dans une urne. Macron va donc vers les jeunes pour tenter deux choses : d’une part de faire apparaître Marine Le Pen comme la représentante du parti des vieux en dressant les générations l’une contre l’autre, et d’autre part de ratisser quelques votes épars pour une réélection qui va s’avérer très difficile. Tout le monde a compris que ce racolage prostitutionnel était une simple combine électoraliste. Macron s’en moque pensant que de toute façon le public auquel il s’adresse ne rentrera pas dans ces subtilités. Remarquez que là encore, en prenant un aire rigolard, il se plaçait dans une situation de supériorité en face de deux animaux de cirque. C’est son habitude de s’entourer d’imbéciles, il n’y a qu’à voir comment son gouvernement est composé. Ça doit le rassurer sur ce qu’il est.

 

Cependant ce type d’opération est à double tranchant. D’abord parce qu’en choisissant deux semi-débiles comme représentants de la jeunesse qui souffre, il étale ouvertement son mépris de celle-ci à la ravalant à un simple rassemblement d’amateurs de jeux vidéos et de blagues douteuses, un simple ramassis d’analphabètes. Mais cela va sans doute un peu plus raidir les conservateurs qui votent traditionnellement pour la droite de reporter leurs voix sur ce pitre de Macron. Bien qu’ils en aient vu d’autres, ils sont sensibles tout de même à la dégradation de l’image du président de la république. Le manque de dignité évident de Macron qui est sensé être le chef des armées, risque de se retourner contre lui. Rappelons nous que Mélenchon a déjà beaucoup souffert de son incapacité à incarner physiquement la fonction avec ses vestes un peu bizarres et son verbe tonitruant qui surjoue les indignations en permanence. Mais il y a un autre effet à plus long terme. Dans la longue descente aux enfers de la classe politique, Macron révèle finalement que celle-ci ne sert à rien et qu’elle n’a pas plus de compétence que le peuple à gérer quoi que ce soit. Elle en a sans doute même moins. Depuis la crise des Gilets jaunes, ce n’est pas seulement les institutions en tant que telles qui sont remises en question que les fondements mêmes de la démocratie. La démocratie parlementaire qui aboutit à mettre au sommet de la pyramide un sinistre clown, montre qu’elle n’est qu’une parodie de démocratie. Macron n’est qu’un pitre, comme le sont Bolsonaro, ou encore Trump qui a fini par débarrasser le plancher. On trouve d’ailleurs une étrange connivence entre Mélenchon et Macron. Ils sont tous les deux amateurs de pitreries, et ils sont tous les deux obnubilés par le Rassemblement National. Il est très probable que Mélenchon, après sa défaite annoncée au premier tour de l’élection présidentielle de 2022, s’apprête à appeler à voter pour Macron. Cette conjuration des imbéciles n’épargne pas d’avantage Marine Le Pen dont le seul mérite est de se tenir à carreau et de regarder les autres tomber. Mais après ce numéro de cirque, il va être difficile à Macron pour invoquer son sérieux dans la gestion des affaires en face de Marine Le Pen. Plus que jamais il est temps de mettre cette classe de parasites à la retraite et de prendre en mains notre destinée. Au fond la vérité de la fonction présidentielle est incarnée par Macron qui en dévoile le vide et l’absurdité. La conclusion est qu’il est erroné de dire que Macron dévalorise son emploi de grand commis du grand capital, il en dévoile seulement la vérité intrinsèque. La voie royale de l’abstention massive aux prochaines élections, régionales et nationales, ouvre la porte pour de nouvelles actions sérieuses pour changer la vie, plutôt que de se complaire dans une relation mortifère à la politique en glissant un bulletin périodiquement dans les urnes et de ne jamais être content du résultat. 


[1] https://ingirumimusnocte2.blogspot.com/2021/03/la-politique-au-ras-du-sol-melenchon.html

[2] https://www.leparisien.fr/politique/l-etonnante-photo-du-couple-macron-lors-de-la-fete-de-la-musique-a-l-elysee-22-06-2018-7787934.php

[3] https://www.leparisien.fr/politique/emmanuel-macron-recadre-sechement-un-jeune-qui-l-avait-appele-manu-18-06-2018-7779546.php

[4] https://www.leparisien.fr/politique/une-photo-de-macron-avec-un-jeune-qui-fait-un-doigt-d-honneur-agite-les-reseaux-sociaux-30-09-2018-7907433.php

[5] https://www.lepoint.fr/politique/kwassa-kwassa-la-blague-tres-douteuse-d-emmanuel-macron-03-06-2017-2132544_20.php

[6] https://www.lejdd.fr/Politique/pour-le-droit-de-vote-a-16-ans-aux-municipales-lappel-de-100-elus-et-de-102-jeunes-de-la-societe-civile-4032846

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