A Tain L’Hermitage, Macron a été giflé
Je ne vais pas hurler avec les loups et jouer les offusqués parce que Macron s’est fait souffleter, mais je vais tâcher de trouver un sens à ce geste finalement assez courageux puisque le gifleur risque tout de même la prison. Les politiciens ont pris l’habitude de remplacer les clowns et de nous faire rire malgré eux. Dimanche 6 juin, c’était la fête à Mélenchon qui s’était mis à déconner dans un style que n’aurait pas désavoué Donald Trump. Macron jaloux sans doute de cette célébrité aussi soudaine qu’incongrue, se rendit à Tain-L’Hermitage dans le cadre d’une campagne électorale illégale car financé avec l’argent public, son but étant de limiter les dégâts annoncés aux régionales pour sa troupe de bras cassés, et bien sûr de prendre ses marques pour tenter de se faire réélire en 2022. J’insiste la tournée de printemps de Macron est illégale. Ses voyages se passent très mal, gardes du corps ou pas, sur son passage il doit subir des cris de haine et des apostrophes comme jamais président n’en a reçues. Dans le Lot, il s’était fait vertement apostrophé et hué, avec un cri, « Tu n’en as plus pour longtemps ». Mais Macron a l’habitude de se faire cracher dessus, c’est son destin. Souvenez-vous en mars 2017, il avait reçu des œufs dans sa campagne présidentielle. Et puis la même année, un chômeur l’avait apostrophé à Montpellier à propos de son costume. Tous ses voyages sont systématiquement émaillés d’incidents. La télévision filtre les images pour éviter le ridicule, mais on en voit tout de même un peu. Certes tous les hommes politiques ont subi plus ou moins les cris et les huées des Français en colère. Mais Macron c’est spécial. En décembre 2018 il avait dû fuir la colère des Gilets jaunes au Puy-en-Velay qui lui avaient couru après pour lui faire son compte – mais à l’époque on ne s’en souciait pas trop. La première question qui vient est pourquoi cet individu suscite une telle haine partout où il passe ? On pourrait se contenter de dire c’est une tête à claques. C’est vrai mais cela serait insuffisant. Macron après avoir été giflé réclamait du respect et du calme[1]. En vérité quand on commence comme ça c’est qu’on a déjà perdu le respect de ses concitoyens. Le respect ne se décrète pas, n’est respecté qu’une personne respectable. Or le premier élément de réponse est que Macron a systématiquement méprisé le peuple, parlant des « gens qui ne sont rien » qui traversent une gare, des analphabètes, des « gaulois réfractaires », décrétant qu’un chômeur c’était un imbécile qui le faisait exprès alors qu’il suffit de traverser la rue pour trouver du travail, réformant le pays contre la volonté populaire, le faisant matraqué, harcelé par la police qu’il soit soignant ou Gilet jaune. Le pays est en guerre permanente depuis au minimum 2014. En 2019 on a même vu, chose inédite sous la Cinquième République, la police matraquer le cortège pourtant plan-plan de la CGT un jour de 1er mai[2]. La gestion politique de Macron est ultra-violente, et c’est bien pour ça qu’il est détesté.
En Mars 2017, Macron reçoit des
œufs
Macron qui n’a pas beaucoup de culture ne
comprend pas le caractère français. Il est tellement déconnecté de l’histoire
de la nation qu’il a la prétention saugrenue d’incarner, qu’il pensait même les
Français regrettaient d’avoir décapité le roi[3]. Mais justement, c’est cette
décapitation et l’athéisme qui au fond représente le mieux le caractère
français parce que le Français est d’abord l’ennemi des hiérarchies et des
institutions qui les portent. Depuis 2017 il court après son statut. Force est de
reconnaitre qu’il n’y arrive pas. Ce n’est pas un hasard s’il est aussi mal
reçu dans la France profonde comme on dit, c’est sans doute ici qu’on perçoit
le mieux le caractère français. Macron méprise le peuple et le peuple le
méprise. Il faut bien comprendre que le jour même où il se mange une beigne –
on peut dire aussi « où il se fait claquer le beignet » – il
annonçait qu’il allait reprendre la réforme des retraites pour soi-disant faire
face aux problèmes leur financement. Or si la réforme passe cela permettrait en 2040 d’éponger moins
d’un dixième de la dette du COVID. On voit qu’il y a d’autres priorités.
Les syndicats, même la CFDT, sont contre cette réforme, mais le MEDEF aussi[4], arguant que cela serait une
nouvelle source de tensions dans le pays.
Le monde parlait d’agression pour la gifle reçue, mais les Français sont agressés en permanence par les réformes de Macron depuis 2014, depuis qu’il a été nommé malencontreusement ministre de l’économie par Hollande. Au fond cette gifle est la monnaie de sa pièce. Avec la réforme des retraites annoncée par le gang Macron, c’est la guerre sociale qui recommence et ceci ne saurait occulter cela[5]. La réaction de ce jeune homme gifleur, même si c’est un royaliste, est en vérité une saine réaction contre l’arrogance de cette bande de bureaucrates qui entendent abuser de leur pouvoir au nom de leur allégeance à l’oligarchie. L’abominable Schiappa a même osé avancer que c’est la République qui avait été humiliée[6]. Mais non, cet emphase masque la vérité, c’est seulement Macron, élu dans des conditions douteuses avec un taux d’abstention record, rassemblant sur son nom moins de la moitié de l’électorat, qui a été humilié. C’est lui qui a reçu un taquet.
Montpellier, Macron décrète qu’il a mérité son costume on lui a taillé une veste
Macron n’est pas le seul dans le collimateur, même s’il est probablement le plus détesté parce qu’il est le plus bouffon[7]. Il faut bien l’admettre, les Français sont en guerre depuis quelques années avec la classe politique, de Mélenchon à Marine Le Pen, en passant par Macron et les guignols de Républicains. Rien ne trouve grâce à leurs yeux. Marine Le Pen pèse dans les sondages entre 25 et 30%, mais 66% des Français disent se méfier d’elle. Macron c’est un peu moins, mais les deux tiers des Français le détestent tout autant pour ne pas dire plus. Mélenchon c’est encore pareil, il pèse 10%, mais 80% des Français pensent qu’il est caractériel et un incapable. Il faut dire que depuis une bonne vingtaine d’années les politiciens qu’ils soient de gauche ou de droite gouvernent systématiquement contre le peuple. Il n’est donc pas étonnant que cette classe politique qu’on sait parfaitement inculte et incompétente, se serre les coudes pour défendre Macron, c’est la même boutique. Mélenchon qui maintenant déconne chaque fois qu’il l’ouvre nous dit que c’est un attentat d’extrême-droite, confondant volontiers le mouvement royaliste avec l’extrême-droite et une gifle avec un attentat au couteau. Mais la droite n’est pas en reste avançant que cette situation de violences est le résultat de la diffusion d’une idéologie gauchiste. Cette unanimité de la classe politique comme dit Le monde doit nous faire réfléchir. Que veut-dire de monter en épingle le moindre petit incident quand il vient de l’extrême droite, et pourquoi minimiser tous « les incidents » lorsqu’ils viennent de la mouvance islamiste ? Hollande s’est répandu pour condamner une agression « insupportable et intolérable », mais on ne se souvient pas que Pépère ait eu l’idée de condamner les violences policières engagées par Macron envers le mouvement social[8]. La gauche officielle vient au secours de celui qui a passé son temps à matraquer le peuple, et ce faisant, elle se disqualifie.
Au Puy en Velay, Macron poursuivi par les Gilets jaunes doit prendre la fuite
Si tous les voyages de Macron ne se
passent pas bien, celui de Tain-L’Hermitage a été désastreux. D’abord sur les
images qu’on a obtenu de cet « incident », on voit qu’il n’y avait
quasiment personne pour accueillir et acclamé Macron. Mais Macron se dirige
vers en courant, pensant qu’il va pouvoir faire des photos qui serviront à sa
propagande. Mais manifestement il n’a pas compris qu’aujourd’hui les téléphones
portables servent à filmer sous tous les angles ce genre de fantaisie et les
réseaux sociaux les diffusent. Ensuite on sait que Macron est très critiqué
pour son incapacité à assurer un minimum de sécurité aux Français. Or nous
avons vu que son propre service de sécurité n’était pas à la hauteur, on a eu
beau trier les quatre pèlerins venant bêtement l’applaudir, il y avait
manifestement une faille qui aurait pu lui coûter beaucoup plus cher qu’une
simple gifle. C’est l’image de l’échec de la politique sécuritaire de Macron
qui n’emploie les forces de police que pour mater le mouvement social et rien
d’autre. Macron commentait l’incident à Valence en parlant d’ « individus
ultra-violents », mais sa gifle n’avait pas éborgné ou amputé qui que ce
soit.
Les journaux ont repris cette idée selon laquelle par le passé d’autres présidents avaient eu des déboires lors de leurs bains de foule. On ne saurait pourtant comparer cette petite gifle, ce soufflet, comme on en donne à des gamins mal élevés, à l’attentat du Petit Clamart par exemple. Le monde dans son édition datée du 10 juin titrait sur La vie politique sous la menace de la violence. C’est un titre qu’il n’aurait pas osé pour dénoncer les attentats islamistes. L’éditorial parlait d’un vent mauvais sur la démocratie. Mais les Gilets jaunes dénonçaient depuis le début du mouvement l’absence de démocratie justement du gouvernement macronien et sa violence sans que le journal s’en inquiète. Il faut une gifle pour que cela les remue. En vérité Le monde et les autres médias participent de cette violence et de cette décomposition de la démocratie en la dénonçant complètement à contretemps. Remarquer que Le monde a rapidement donné le prénom de l’individu arrêté, il est bien entendu moins pressé de le faire lorsqu’il s’agit d’égorgement de policiers ou dans les rues.
Le malheureux souffleteur a été condamné à 18 mois
de cachot dont 14 avec sursis. C’est cher payé pour s’être rebellé contre un
cuistre de mauvaise qualité, surtout si on pense à tout ce que nous a fait
subir ce simili-président.
PS : Pour bien remettre à sa
place le soi-disant bain de foule, j’ajoute le lien de la vidéo qui montre
qu’il n’y avait dégun comme on dit chez nous
https://www.youtube.com/watch?v=eM994Mnq5X0
[1]
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/06/08/apres-l-episode-de-la-gifle-emmanuel-macron-tente-de-reprendre-le-cours-de-son-tour-de-france_6083381_823448.html
[2] https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/05/01/manifestations-du-1er-mai-la-cgt-denonce-une-repression-inouie-et-sans-discernement_5457102_823448.html
[3]
https://le1hebdo.fr/journal/macron-contre-macron/203/article/la-dmocratie-et-l-tat-2828.html
[4] https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN29U0P6/france-pour-le-patron-du-medef-la-reforme-des-retraites-peut-attendre.html
[5]
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/06/06/la-reforme-des-retraites-reste-une-priorite-previent-bruno-le-maire_6083037_823448.html
[6]
https://www.bfmtv.com/politique/gouvernement/marlene-schiappa-quand-le-president-de-la-republique-est-agresse-c-est-chaque-francais-qui-recoit-un-coup_VN-202106080359.html
[7] Bernard Tapie disait que les Français avaient envie de le tuer,
ce qui voulait dire que le niveau de haine pour un politicard avait franchi un
palier ! https://www.closermag.fr/politique/bernard-tapie-a-emmanuel-macron-les-gens-ont-envie-de-vous-tuer-1138297
[8]
https://www.facebook.com/alexandre.clement.7792/posts/4411237918887007?notif_id=1623177595918273¬if_t=comment_mention&ref=notif
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire