Macron a entamé sa campagne pour sa réélection à Marseille. Cette ville dont un de ses plus fervents soutiens, Jean-Claude Gredin, a été le maire pendant près de 25 ans, s’est considérablement dégradée au fil de ces années. La lumière s’est posée ces derniers temps sur cette ville parce que dans les quartiers aux mains de la racaille il y a des meurtres périodiques, au point que les policiers ne peuvent entrer dans les cités où on deale que lourdement armés et nombreux. Une bonne moitié de la ville est très pauvre, comme coupée du reste du monde. C’est ce qu’on appelle les Quartiers Nord, mis une nouvelle fois en lumière au cinéma dans Bac Nord, la fameuse Bac Nord qui a été dissoute par manuel Valls et qui était basée non loin de la Cité Bassens où Macron s’est rendu, évidemment avec beaucoup de policiers et certainement avec l’accord négocié des caïds du coin. J’ai connu cette cité dans les années soixante-dix, c’était déjà un endroit dangereux et délabré, déjà un ghetto, mais on n’employait pas le mot. Dans ce territoire perdu de la République le chômage est sans doute de 75% et les revenus des habitants sont alimentés par le RSA, les aides sociales et bien entendu le trafic de la drogue. Dans le temps le trafic se fondait plutôt sur le vol et le détournement des camions dont on revendait le butin. Des véritables travailleurs il y en a très peu, et quand ils trouvent du travail, ils se barrent rapidement de la cité maudite pour échapper à sa violence et à sa misère.
La cité Bassens
Les journaux et les chaines de télévision ont relayé à grands coups de trompettes les multiples promesses de Macron qui pour son voyage à Marseille s’était refait faire une couleur, histoire de paraitre plus blond que roux. Les promesses étaient multiples, allant d’un soi-disant plan pour les écoles à l’idée d’implanté des studios de cinéma, ou encore d’investir dans les transports pour désenclaver les Quartiers Nord du reste de la ville. On a vu donc Macron d’abord papoter avec les habitants de la cité Bassens, leur refaisant le coup du grand frère qui vient les inciter à pas faire les cons et à se mettre au travail. Cette mise en scène ne trompait personne, à Bassens Macron ne pouvait discuter tranquillement qu’à condition d’être surtout bien protégé, et d’avoir passé un deal avec les caïds du quartier pour que ça ne dégénère pas. Et puis Macron qui a rencontré Payant, le nouveau maire de Marseille a parlé des écoles. Dans les grandes lignes il reprenait les idées moisies de Gaudin, le maire déchu, idées qu’en son temps Payant avait combattu victorieusement avec Coppola son allié communiste en la matière. Il avait démontré que le PPP d’un milliard d’euros était une folie qui endetterait la ville de Marseille pour 25 ans et coûterait plus cher finalement qu’un investissement public. Le tribunal administratif avait suivi ce réquisitoire et annuler le PPP des écoles. Mais macron ne connait pas ses dossiers. Il est venu donc faire la leçon à Payant, lui disant que lui-même allait l’aider, mais à condition que le maire donne des contreparties. Alors que Payant n’est maire que depuis moins d’un an, l’idiot de l’Elysée qui ne sait rien sur rien et encore moins sur le reste à fait comme si Payant en se laissant paralyser par les grèves à répétition était incapable de tenir sa ville. Evidemment on ne sait pas trop à quelles grèves il faisait allusion. Mais l’idée était de laisser entendre que Payant était un maire faible et que s’il voulait qu’on l’aide, il fallait qu’il se soumette à l’autorité macronienne. Bref il était incapable de dire quel argent il allait mettre sur la table Le monde dans son édition datée du 4 septembre disait qu’ils avaient contacté l’Elysée qui ne savaient rien non plus de cette histoire, que le dossier était à l’étude ! Autrement dit Macron discutait d’un dossier qui était à l’étude et dont on ne savait rien.
La police ne peut descendre à Bassens que lourdement équipée
Salaire annuel d’un enseignant de collège
Evidemment tout n’est pas de la faute de Macron. Mais il
faut partir du fait que Marseille a été abandonnée, notamment par son ancien
maire Jean-Claude Gaudin. En effet c’est sous ses mandatures que Sarkozy avait
décidé unilatéralement de diminuer les forces de police dans la ville au nom de
la rationalité des choix budgétaires. Il supposait alors que les
effectifs pléthoriques de la police municipale pouvaient suppléer à une baisse
des effectifs de la police nationale. Pourtant ces deux sortes de police ne
font pas du tout le même travail. Sarkozy, cet autre incompétent, qui fut aussi
ministre de l’intérieur aurait dû le savoir. On considère qu’à Marseille il
manque 800 policiers. Macron dont la mentalité d’épicier n’est plus à prouver,
propose 300 unités pour 2022 ! On voit bien que l’urgence du maire de Marseille
et celle de Macron n’est pas de même nature. Par contre il a dit qu’il allait
financer l’installation de 500 caméras de surveillance supplémentaires dans la
ville. Cette idée loufoque appelle deux remarques :
– d’abord il est manifeste que Macron est un idéologue de la
surveillance numérique, Big Brother, c’est lui ! Cette mentalité
détestable de vouloir tout surveiller classe le bonhomme et confirme ses
tendances fascisantes ;
– ensuite, il est manifeste que Macron n’a aucun sens des réalités, on peut se demander combien de temps des caméras de surveillance resteraient en place à Bassens ou à la Castellane ! Je parie pour la demi-journée, le temps qu’elles soient posées.
Si Macron avec la complicité des médias qui lui sont favorables pensaient se faire de la publicité gratuitement pour lancer sa campagne visant sa réélection, c’est raté. La palme du journal lèche-cul revenant à Libération. Le procédé a été vite éventé, et au contraire ces quelques jours de campagnes ont mis en relief les limites intellectuelles de Macron. Ce plan de communication s’apparente en pire à ce qu’il avait fait avec la Convention citoyenne pour le climat. Souvenez-vous, il avait à l’époque prétendu reprendre sans filtre – c’était sa formule imbécile – les propositions de la Convention, puis il n’en a repris aucune décevant les malheureux qui y avaient cru[2]. C’est le roi de l’esbrouffe, le digne successeur de Sarkozy… en pire. Se refaire les mèches et annoncer qu’on va faire du cinéma ne suffit pas à convaincre les Marseillais, de même que les Français. Il est donc très probable que ce plan de communication se retourne contre lui. Seule Françoise Fressoz totalement dépassée par les événements trouve ce plan génial. Mais on voit bien que tout cela est conçu dans la précipitation, sans le temps nécessaire à la maturation des idées.
Ce voyage à Marseille a cependant mis l’accent sur deux problèmes fondamentaux pour la ville et plus généralement pour la France : d’abord un surplus de population immigrée ou issue de l’immigration qui n’est pas adaptée à l’évolution du pays, sous-éduquée, elle est inemployable au sens que donne à ce terme barbare les économistes. Mais le deuxième point est la désindustrialisation de la ville de Marseille comme celle de la France. Dans le temps Marseille était une ville ouvrière, avec d’ailleurs un Parti communiste performant. Mais la mondialisation est passée par là et a détruit des millions d’emplois non qualifiés dans les manufactures. Rénover les écoles, c’est bien, mais ce n’est pas ça qui donnera des emplois à ces centaines de milliers de désœuvrés. Certains parlent de légaliser le commerce du cannabis, ce qui selon eux permettrait d’éviter des règlements de comptes sanglants. Cette proposition est mauvaise. On considère qu’aujourd’hui en France plus 200 000 personnes vivent du trafic de la drogue[3]. Légaliser ce trafic conduirait les petits commerçants qui ont pignon sur rue à s’emparer de ce marché et donc à évincer la racaille qui forcément devrait trouver ailleurs que dans ce trafic des revenus. Il est tout à fait possible que cela entraine au contraire un surcroit de violence.
Le fiasco de cette entreprise de communication révèle deux choses, d’abord que les hommes politiques sont assez peu compétents dès qu’ils se trouvent éloigner de leurs bases, et Macron, enfant de la bourgeoisie ultra-protégé, ne connait pas grand-chose à la réalité qu’il prétend domestiquer. Certes les problèmes sont très difficiles à résoudre, mais ce n’est pas une raison suffisante pour les aborder avec des idées anciennes qui n'ont jamais marché nulle part. Les hommes politiques aujourd’hui sont d’abord des communicants qui sont à la poursuite de l’actualité, mais ils sont toujours en retard sur elle, forcément. Incapable de développer des plans véritables pour l’économie, l’emploi et le pouvoir d’achat, ils usent de subterfuges. On va aider les Start Ups à se développer, on va rénover l’école et le reste suivra. Non, le reste ne suit jamais. C’est même l’inverse. L’école s’améliore quand l’économie est dynamique ! La philosophie politique de Macron c’est de réagir sur l’instant, beaucoup d’hommes politiques sont comme ça, peu arrivent à anticiper, c’est ce qui explique qu’ils sont toujours dans la communication. Ces travers se sont aggravés ces dernières décennies, et c’est pourquoi on se retrouve avec des services publics dégradés, que ce soit dans l’éducation ou dans la santé publique.
Ce manque de vision globale conduit Macron à accumuler les échecs dans tous les domaines. Affairiste et combinard à la petite semaine, il a vendu Alstom et maintenant tente de rattraper la filière du nucléaire en demandant à EDF qui est pourtant très endetté, de racheter les activités nucléaires de GE Steam Power[4]. C’est lui qui les a vendues, c’est lui qui les rachète ! Nous verrons bien les pertes que nous ferons à cause de ces fantaisies. Ce que nous voyons par contre c’est que les gens en ont assez de la dictature sanitaire. Que ce soit les chefs des petites entreprises, ou les simples Français. Pour cette raison beaucoup pense que les jours du pass sanitaire sont comptés, malgré les bouffonneries de l’atrabilaire Véran. Le bruit circule selon lequel il serait levé vers le 15 septembre. Personnellement je n’y crois pas parce qu’à cette date on n’aura pas suffisamment fait vacciner d’écoliers et de collégiens Je parierais plutôt pour la fin du mois de septembre. Mais je peux me tromper. En effet dans les jours qui viennent de nombreux salariés vont être contraints de démissionner, ou s’ils sont suspendus, cela entrainera des procédures dites de conciliation qui sont très lourdes à manipuler. Et donc si on persiste trop longtemps dans cette voie, un certain nombre d’entreprises manqueront de personnel, entravant la reprise économique qui a lieu dans toute l’Europe.
Encore beaucoup de monde à Aix-en-Provence le 4 septembre 2021
Nous en sommes au huitième samedi de manifestation contre le Pass sanitaire. C’est la nouvelle forme que prennent les mouvements sociaux depuis l’apparition des Gilets jaunes, contrairement aux défilés syndicaux qui se préparent un mois ou deux à l’avance pour manifester une seule fois puis rentrer à la maison, on a compris que pour obtenir quelque chose, il fallait être aussi obstiné que la canaille du gouvernement. Ces manifestations dureront sans doute jusqu’à la fin du pass sanitaire. D’autant que contrairement à ce qu’espère Macron et son gang, la mobilisation ne faiblit pas. A Paris la foule rassemblée par Florian Philippot était énorme, semaine après semaine, il réussit incontestablement sa résurrection politique
Marseille, le 4 septembre
2021
Le syndicat France Police annonçait sur son site 500 000 manifestants à 15 h 30 pour l’ensemble de la France, donc une mobilisation en hausse[5]. Les médias dominants, dont Le monde, reprenaient sans précaution la fable du ministère du mensonge disant que la mobilisation serait en baisse passant de 170 000 à 160 000. Ces gens-là devraient être condamnés pour divulgation de fausses nouvelles. Si Le monde était un journal sérieux, il ne répéterait pas les chiffres de Darmanin, mais il produirait les siens propres. Travailler comme ça c’ets se rabaisser au niveau d’un organe de propagande gouvernementale. Mon impression générale est que la mobilisation était plus importante sur l’ensemble de la France que la semaine précédente, à vue d’œil c’était le cas à Nice et à Marseille. A Aix-en-Provence, c’était relativement stable. A Nantes la foule était énorme. Un journaliste naïf et inexpérimenté se posait la question de savoir si les manifestants visaient le pass sanitaire ou le gouvernement. Evidemment que c’est les deux à la fois parce que Macron n’a rien réussi durant son quinquennat malheureux, et parce que sans ce gouvernement il n’y aurait pas de pass sanitaire. Le mot d’ordre est le plus souvent celui de la liberté. Cette idée de liberté ne vise pas seulement le fait de choisir si on veut se vacciner ou non, mais elle vise à contrarier l’instrumentalisation du numérique à des fins de contrôle social. Parmi les arguments avancés contre Macron et son ignoble politique sanitaire, il y a celui de la fin du secret médical. Celui-ci n’est plus protégé du tout, puisque la vaccination est un acte médical et que celui-ci est maintenant divulgué auprès des employeurs qui peuvent faire pression par ce biais sur leurs salariés. Si la manifestation de Florian Philippot était très réussie, celle emmenée par les Gilets jaunes qui battaient le pavé de Montparnasse à Bastille l’était tout autant. Une autre manifestation se tenait également au Châtelet. On peut penser qu’il soit dommage qu’il y ait une telle division, cependant si ces cortèges venaient à gonfler, leur multiplication deviendrait un atout tactique et poserait des problèmes aux forces de l’ordre. A Marseille, tandis que le principal cortège de quelques milliers de manifestants se dirigeait vers la Gare Saint Charles, un autre rassemblement de plusieurs centaines de personnes occupait une position statique sur le Vieux Port. Autre fait marquant de cette journée du 4 septembre 2021, on a vu les policiers du syndicat France Police-policiers en colère, se joindre à la manifestation parisienne.
Nantes, le 4 septembre 2021
Une nouvelle importante a été diffusée sur les réseaux, c’est la décision du Conseil Constitutionnel du 5 août dernier que personne n’a relayée, et qui ordonne au gouvernement de mettre fin au pass sanitaire sans délais en cas d’amélioration de la situation sanitaire[6]. Ce qui veut dire à tout le moins que le gouvernement aura du mal à renouveler l’usage de cette loi. Le Conseil Constitutionnel est en train sans doute de prendre la mesure des risques encourus en termes de troubles sociaux à cause de ce pass sanitaire et donc de cette obligation vaccinale qui ne dit pas son nom. Quoi qu’il en soit de l’opinion qu’on peut avoir du Conseil Constitutionnel, cette décision montre qu’il sera très difficile pour le gouvernement d’obtenir une prolongation au-delà du 15 novembre.
Paris, le 4 septembre 2021,
Florian Philippot a rassemblé une foule énorme
[1] https://www.ladepeche.fr/2021/09/02/emmanuel-macron-et-jean-michel-blanquer-hues-a-leur-arrivee-dans-une-ecole-a-marseille-9764696.php
[2] https://www.lepoint.fr/societe/nos-mesures-sont-devenues-des-mesurettes-clap-de-fin-pour-la-convention-climat-28-02-2021-2415730_23.php
[3] https://www.valeursactuelles.com/societe/le-trafic-de-stupefiants-ferait-vivre-240-000-personnes-en-france/
[4] https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/exclusif-edf-s-apprete-a-racheter-les-activites-nucleaires-de-ge-891258.html
[5] https://france-police.org/2021/09/04/estimation-de-la-participation-aux-rassemblements-du-4-septembre-2021-500-000-manifestants-a-15h30/
[6] https://www.conseil-constitutionnel.fr/decision/2021/2021824DC.htm?fbclid=IwAR2CVzFCbgyRaNi2UZuYe7_f0fk1-3YdeOk4jVgxM5bWZbG4J_NkE2aiLjY
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